dimanche 24 janvier 2010

Parole du jour
(Dimanche 24 janvier)
(Lc 1, 1-4; 4, 14-21)

Lorsque Jésus, avec la puissance de l'Esprit,
revint en Galilée, sa renommée
se répandit dans toute la région.
Il enseignait dans les synagogues des Juifs,
et tout le monde faisait son éloge.
Il vint à Nazareth, où il avait grandi.
Comme il en avait l'habitude,
il entra dans la synagogue le jour du sabbat,
et il se leva pour faire la lecture.
On lui présenta le livre du prophète Isaïe.
Il ouvrit le livre et trouva le passage où il est écrit :
L'Esprit du Seigneur est sur moi
parce que le Seigneur m'a consacré par l'onction.
Il m'a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres,
annoncer aux prisonniers qu'ils sont libres,
et aux aveugles qu'ils verront la lumière,
apporter aux opprimés la libération,
annoncer une année de bienfaits accordée par le Seigneur.
Jésus referma le livre, le rendit au servant et s'assit.
Tous, dans la synagogue, avaient les yeux fixés sur lui.
Alors il se mit à leur dire :
« Cette parole de l'Écriture, que vous venez d'entendre,
c'est aujourd'hui qu'elle s'accomplit. »

Jésus est un "Rabbi", c'est-à-dire un "Enseignant". Lorsqu'il est appelé "Maître", la signification est la même : "Maître d'école". Le terme grec employé "didascalè" a cette signification ... Normalement un Rabbi est passé par une "École" et il parle au nom d'un autre Rabbi :"Rabbi Ismaël disait ... Rabbi Ben Abouja disait ..." Ainsi se perpétue la tradition ... Jésus lui n'a pas été dans une école et le fait qu'il se dit "Rabbi" lui sera reproché et sera aussi une des raisons de l'opposition qu'il rencontrera. Lorsque dans l'Évangile de St Jean, Jésus dit : "Moi, je viens au nom de mon "Abba" (Jn 5, 43) . Le terme "Abba" (Père) n'a pas la connotation affective que nous lui donnons, mais éducative de "grand Rabbi". Comme les autres Rabbis ont été enseignés par leurs "Maîtres" et parle en leur nom, Jésus a été enseigné par son Abba des cieux, de qui il vient, et parle en son Nom : "Le Fils (en araméen, le terme "Bera" que nous traduisons par "Fils" signifie "le construit" car l'éducation et l'enseignement bâtissent la personne) ne peut rien faire de lui-même, qu'il ne voit faire au Père ( l'Abba éducateur et enseignant), ce que fait celui-ci, le Fils le fait pareillement. Car le Père aime le Fils (Aimer, c'est éduquer, enseigner. Il faut dépasser la notion affective absolutisée en notre temps ...) et lui montre tout ce qu'il fait" (Jn 5, 19-20). Dans la culture oral, l'enseignement se fait autant par le geste que par le langage, l'enseignement est global, d'où la notion de "voir et de faire" aussi bien que "d'entendre". Si Jésus parle avec "autorité" et "non comme les scribes" (Mc, 1, 22) , c'est parce que sa gloire (Enseignement qui donne la vie et met debout. St Irénée écrit : "La gloire de Dieu, c'est l'homme vivant") il la reçoit du Père, alors qu'eux "reçoivent leur gloire les uns des autres, et ne cherchent pas la gloire qui vient de Dieu". (Jn 5, 41-44) Ce que Jésus annonce aujourd'hui, c'est justement la Bonne Nouvelle de la Libération de l'Homme qui va s'accomplir en Lui car , à la différence des scribes, ce qu'Il dit, Il fait ... et même Il l'est : "Parole de Dieu", une Parole qui s'accomplira pleinement lorsqu'Elle sera proclamée du sommet de la croix : "Et moi, quand j'aurai été élevé de terre j'attirerai tous les hommes à moi." ( Jn 12, 32) Depuis, cette Parole ne cesse de résonner dans les profondeurs de l'homme et de la Création : "La création en attente aspire à la révélation des fils de Dieu." (Rm 8, 19) Chaque génération est cet "aujourd'hui où elle s'accomplit" ... Pour nous, cet "aujourd'hui", c'est le notre ! A nous d'accueillir cette Parole qui vient nous révéler à nous mêmes, et nous rendre à notre véritable identité ...

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