mardi 30 juin 2009

Parole du jour
(Mardi 30 juin)
(Mt 8, 28-34)

Comme Jésus arrivait sur l'autre rive du lac,
dans le pays des Gadaréniens,
deux possédés sortirent du cimetière à sa rencontre ;
ils étaient si méchants

que personne ne pouvait passer par ce chemin.

Et voilà qu'ils se mirent à crier :

« Que nous veux-tu, Fils de Dieu ?

Es-tu venu pour nous faire souffrir avant le moment fixé ? »

Or, il y avait au loin un grand troupeau de porcs

qui cherchait sa nourriture.

Les démons suppliaient Jésus :

« Si tu nous expulses, envoie-nous dans le troupeau de porcs. »

Il leur répondit : « Allez-y. »

Ils sortirent et ils s'en allèrent dans les porcs ;
et voilà que, du haut de la falaise,
tout le troupeau se précipita dans la mer,

et les porcs moururent dans les flots.

Les gardiens prirent la fuite
et s'en allèrent
en ville annoncer tout cela,
avec l'affaire des possédés.
Et voilà que toute la ville sortit à la rencontre de Jésus ;

et lorsqu'ils le virent,
les gens le supplièrent de partir de leur région .

Le péché ne peut tenir devant le Saint, la nuit devant la lumière, le mensonge devant la vérité, la haine devant l'amour. En Éden, l'homme s'est laissé berné par le Satan (le démon) et la parole mensongère de celui-ci a entaché, lié, brisé le cœur de l'homme, en chassant la Parole de Vérité, la Parole de Dieu, qui l'avait créé comme un écrin de sa Présence. Point de repos tant que le réajustement à cette Parole de Vie ne soit effectif. Pour y remédier, la Parole Divine s'est faite chair. Devant elle, aucune créature n'est cachée, tout est mis au plein jour, plus de façade, point d'hypocrisie. D'où le combat dont Jésus fut la victime, mais où sa mort librement consentie et empreinte d'amour a détruit la mort, lui donnant la victoire sur le Mal et la libération pour une humanité enchainée .
L'impureté, dans la Bible, est liée au refus d' "écouter la Parole", cette écoute active qui permet à la grâce de donner unification de l'être et existence ... L'impureté est une rébellion : "Ils m'ont abandonné, moi, la Source d'eau Vive, pour se creuser des citernes, citernes lézardées qui laissent passer l'eau." (Jr 2, 13) Il s'agit du cœur (la citerne) qui ne retient plus la Parole de Dieu (l'eau). Il ne reste alors que la poussière : "Tu es poussière et tu retourneras à la poussière." La Vie s'en est allée ... avec le souffle ... car la Parole de Dieu ne résonne plus dans le cœur de l'homme. Le souhait de St Paul : "Que tout votre être corps, âme et esprit soit rendu Saint (pur, habité par la Parole de Vie) par l'avènement de N.S. Jésus-Christ ..." (1 th 5, 23-24)

Nous en faisons l'expérience, le péché qui est un refus d'être attentif à la voix de Dieu qui se fait entendre au plus profond de nous mêmes, dans le silence du cœur, où par les Écritures devenues "pain quotidien", où par l'intermédiaire de l'Église, de "messagers"
(des personnes) mis sur notre chemin, de circonstances diverses etc ... le péché nous enfer-me et nous coupe de la relation avec Dieu, avec les autres et avec ... nous-mêmes : une déchirure ! un mal-être ! une mort spirituelle ! "La Parole de Yahvé me fut adressée ..., écrit Ézéchiel, : "Je répandrai sur vous une eau pure et vous serez purifiés; de toutes vos souillures, de toutes vos ordures je vous purifierai. Et je vous donnerai un cœur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau, j'ôterai de votre chair le cœur de pierre et je vous donnerai un coeur de chair. Je mettrai mon Esprit en vous ... " (Ez 36, 25-27) Dans la Bible, l'eau est le symbole de la "Parole de Dieu". Aussi, Jésus dit à ses apôtres qui se sont imprégnés de ses enseignements et à travers eux, de sa Personne :"Purifiés vous l'êtes déjà grâce à la Parole que je vous ai enseignée." Le retour, la libération se fait par l'écoute de la Parole, la "Foi" en la Parole : "Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le !" ... L'auteur de la Lettre aux hébreux nous laisse ce message : "Elle est vivante, la parole de Dieu, énergique et plus coupante qu'une épée à deux tranchants ; elle pénètre au plus profond de l'âme, jusqu'aux jointures et jusqu'aux moelles ; elle juge des intentions et des pensées du cœur..." (Héb 4, 12) La Parole qui crée, qui ordonne, qui ajuste, qui rend Pur.

Les cochons, animaux impurs par excellence dans l'Israël de ce temps, symbolisent le mal , la non-parole (la parole contraire à celle de Dieu) extirpés et rendu à l'inexistence par la libération des deux possédés rendus à la liberté, à l'existence. "La Lumière luit dans les ténèbres et les ténèbres n'ont pu l'atteindre, l'éteindre." (Jn 1, 4) Dans un être qui, malgré le poids de sa confusion, ouvre grande la porte de son cœur, la Lumière surgit et chasse toutes ténèbres. Cette Lumière qui est le Verbe incarné, la Parole faite chair, Jésus-Christ !
(Icône : "Jésus libère un possédé". Le démon sort de la bouche du possédé comme une mauvaise parole qu'il crache.)

lundi 29 juin 2009

Parole du jour
(Mardi 29 juin)
(Mt 8, 23-27)

Comme Jésus montait dans la barque,
ses disciples le suivirent.
Et voilà que la mer s'agita violemment,
au point que la barque était recouverte par les vagues.
Mais lui dormait.
Ses compagnons s'approchèrent
et le réveillèrent en disant :
« Seigneur, sauve-nous ! Nous sommes perdus. »
Mais il leur dit :
« Pourquoi avoir peur, hommes de peu de foi ? »
Alors, debout,
Jésus interpella vivement les vents et la mer,
et il se fit un grand calme.
Les gens furent saisis d'étonnement et disaient :
« Quel est donc celui-ci, pour que même les vents et la mer lui obéissent ? »

Voici un passage des Évangiles que la Liturgie aime bien nous faire méditer. Le 21 juin dernier, elle nous le proposait déjà, mais dans la version de l'Évangile selon St Marc.
On peut lire symboliquement dans cette scène, le "Mystère Pascal". Jésus et les disciples sont dans la même barque, et tout à coup, c'est la catastrophe. Jésus est arrêté, condamné, crucifié ... Il ... dort du sommeil de la mort. Les disciples pris dans la peur, la trahison et la fuite sont en grand danger ... c'est la tempête. ils sont perdus et aspirent à sa présence ...
"sauve-nous". Ils ont peur et leur foi chancèle ... "Pourquoi avoir peur, hommes de peu de foi ?" Puis vient la résurrection ... "Alors, debout" : Jésus se lève. C'est le sens du mot Résurrection : se lever ... être debout. Et avec la Résurrection, le Salut ... "Jésus interpella vivement les vents et la mer, et il se fit un grand calme". La première parole de Jésus après sa Résurrection dans l'Évangile de St Jean est la suivante : "La Paix soient avec vous !" Le calme ... la Paix. Et c'est au cœur de ce don de la Paix qu'il répand l'Esprit ... qui remet les péchés. (Jn 20, 19-23)
Et la question nous est posée à nous aussi - car ce qu'ils ont vécu, un jour ou l'autre, nous l'expérimentons -
"Quel est donc celui-ci, que même les vents et la mer (lieu des forces infernales) lui obéissent ?"
Fête de St Pierre et St Paul
(Lundi 28 juin)
(Lc 1, 57-64)

Jésus était venu dans la région de Césarée-de-Philippe,
et il demandait à ses disciples :
« Le Fils de l'homme, qui est-il,
d'après ce que disent les hommes ? »
Ils répondirent :
« Pour les uns, il est Jean Baptiste ;
pour d'autres, Élie ;
pour d'autres encore,
Jérémie ou l'un des prophètes. »
Jésus leur dit :
« Et vous, que dites-vous ?
Pour vous, qui suis-je ? »
Prenant la parole, Simon-Pierre déclara :
« Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant ! »
Prenant la parole à son tour, Jésus lui déclara :
« Heureux es-tu, Simon fils de Yonas :
ce n'est pas la chair et le sang qui t'ont révélé cela,
mais mon Père qui est aux cieux.
Et moi, je te le déclare :
Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ;
et la puissance de la Mort ne l'emportera pas sur elle.
Je te donnerai les clefs du Royaume des cieux :
tout ce que tu auras lié sur la terre
sera lié dans les cieux,
et tout ce que tu auras délié sur la terre
sera délié dans les cieux. »

St Paul à Timothée en 2Tm 4, 6sq

Me voici déjà offert en sacrifice,
le moment de mon départ est venu.
Je me suis bien battu,
j'ai tenu jusqu'au bout de la course,
je suis resté fidèle ...
Le Seigneur, lui, m'a assisté.
Il m'a rempli de force
pour que je puisse annoncer jusqu'au bout l'Évangile
et le faire entendre à toutes les nations païennes ...
A lui la gloire pour les siècles des siècles. Amen.

St Pierre et St Paul, les deux colonnes de l'Église. Tous les deux sont morts à Rome dans la fidélité au Christ qu'ils ont aimé et annoncé comme Bonne Nouvelle pour l'humanité. Chacun à sa manière, selon sa personnalité. Jésus a-t-il choisi des gens parfaits ? Il est venu pour sauver un monde malade et pécheur. Il choisit des hommes de ce monde-là. Pierre qui suit Jésus, qui le confesse comme Messie, qui reçoit les clefs du Royaume, le trahit en le reniant à la veille de sa passion et de sa mort. Paul qui persécute les chrétiens, les fait mettre en prison, se réjouit de la lapidation d'Étienne. Aucun des deux ne peut se glorifier de soi-même et de ses "exploits". Tous d'eux recevront leur capacité de vivre leur ministère d'une force qui vient d'ailleurs que d'eux-mêmes, la force de l'Esprit-Saint. C'est au cœur de leur faiblesse que se déploiera la Puissance (d'amour) de Dieu, pour bien montrer que le Salut ne vient pas d'eux, mais de Dieu ... et que tous, quelques soient nos pauvretés, y avons part moyennant conversion et foi.
(Icône russe : "St Pierre et St Paul")

dimanche 28 juin 2009

Parole du jour
(Samedi 27 juin)
(Mc 5, 21-43)

Or, une femme,
qui avait des pertes de sang depuis douze ans... -

Elle avait beaucoup souffert
du traitement de nombreux médecins,

et elle avait dépensé tous ses biens
sans aucune amélioration ;

au contraire, son état avait plutôt empiré - ...
cette femme donc,
ayant appris ce qu'on disait de Jésus,

vint par derrière dans la foule et toucha son vêtement.
Car elle se disait :
« Si je parviens à toucher seulement son vêtement,
je serai sauvée. »

A l'instant, l'hémorragie s'arrêta,
et elle ressentit dans son corps
qu'elle était guérie de son mal.

Aussitôt Jésus se rendit compte
qu'une force était sortie de lui.

Il se retourna dans la foule, et il demandait :
« Qui a touché mes vêtements ? »
Ses disciples lui répondaient :
« Tu vois bien la foule qui t'écrase, et tu demandes :
'Qui m'a touché ?' »
Mais lui regardait tout autour
pour voir celle qui avait fait ce geste.
Alors la femme, craintive et tremblante,
sachant ce qui lui était arrivé,
vint se jeter à ses pieds et lui dit toute la vérité.
Mais Jésus reprit :
« Ma fille, ta foi t'a sauvée.
Va en paix et sois guérie de ton mal. »

Comme il parlait encore,
des gens arrivent de la maison de Jaïre
pour annoncer à celui-ci :

« Ta fille vient de mourir.
A quoi bon déranger encore le Maître ? »
Jésus, surprenant ces mots,
dit au chef de la synagogue :

« Ne crains pas, crois seulement. »
Il ne laissa personne l'accompagner,
sinon Pierre, Jacques, et Jean son frère.
Il entre dans la maison de Jaïre et leur dit :
« Pourquoi cette agitation et ces pleurs ?
L'enfant n'est pas morte : elle dort. »
Mais on se moquait de lui.
Alors il met tout le monde dehors,
prend avec lui le père et la mère de l'enfant,
et ceux qui l'accompagnent.
Puis il pénètre là où reposait la jeune fille.
Il saisit la main de l'enfant, et lui dit :
« Talitha koum », ce qui signifie :
« Jeune fille, je te le dis, lève-toi ! »
Aussitôt la jeune fille se leva et se mit à marcher,
elle avait douze ans.
Ils en furent complètement bouleversés.
Mais Jésus leur recommanda avec insistance
que personne ne le sache ; puis il leur dit de la faire manger.

L'incrédulité est source de mort : "Ta fille vient de mourir, à quoi bon déranger le maître ?" Si Jaïre avait écouté ses serviteurs, sa fille serait morte ... Mais il s'appuie sur la parole de Jésus : "Ne crains pas, crois seulement." Toujours la Foi ! "La jeune fille se leva et se mit à marcher."
Mouvement de la mort et de la Résurrection de Jésus lui-même : Il n'est pas demeuré dans la mort, il s'est levé Vivant ! La foi consiste à passer "Par Lui, Avec Lui et En Lui" (Grande doxologie de la messe) à travers la mort pour rejaillir vivant dans une vie nouvelle. La foi comme le feu est à raviver à chaque instant et ce feu, il ne faut pas le laisser s'éteindre. Nous en revenons toujours à la demande des apôtres : "Seigneur, augmente en nous la foi !" Cherchons à toucher Jésus comme la femme malade ... laissons-le nous toucher comme la fille de Jaïre, le lépreux et combien d'autres qui en se reconnaissant incapable par eux-mêmes ont trouvé en lui leur capacité : « Ma fille, ta foi t'a sauvée. Va en paix et sois guérie de ton mal. » Comme à Thomas Jésus dit à chacun de nous : "Ne sois pas incrédule mais croyant." (Jn 20, 27)

samedi 27 juin 2009

Parole du jour
(Samedi 27 juin)
(Mt 8, 5-17)

Jésus était entré à Capharnaüm ;
un centurion de l'armée romaine vint à lui
et le supplia :
« Seigneur, mon serviteur est au lit,
chez moi, paralysé, et il souffre terriblement. »
Jésus lui dit : « Je vais aller le guérir. »
Le centurion reprit :
« Seigneur, je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit,
mais dis seulement une parole et mon serviteur sera guéri.
Ainsi, moi qui suis soumis à une autorité,
j'ai des soldats sous mes ordres ;
je dis à l'un : 'Va', et il va, à un autre :
'Viens', et il vient, et à mon esclave :
'Fais ceci', et il le fait. »
A ces mots, Jésus fut dans l'admiration
et dit à ceux qui le suivaient :
« Amen, je vous le déclare, chez personne en Israël,
je n'ai trouvé une telle foi.
Aussi je vous le dis :
Beaucoup viendront de l'orient et de l'occident
et prendront place avec Abraham, lsaac et Jacob
au festin du Royaume des cieux,
et les héritiers du Royaume seront jetés dehors dans les ténèbres
; là, il y aura des pleurs et des grincements de dents. »
Et Jésus dit au centurion :
« Rentre chez toi, que tout se passe pour toi selon ta foi. »
Et le serviteur fut guéri à cette heure même.
Comme Jésus entrait chez Pierre,
il vit sa belle-mère couchée avec de la fièvre.
Il lui prit la main, et la fièvre la quitta.
Elle se leva, et elle le servait.

"Chez personne en Israël je n'ai trouvé une telle foi". Voici une parole de Jésus qui devrait nous faire réfléchir. Ce n'est pas parce que nous sommes baptisés que nous avons la foi, cette confiance indéfectible en Jésus. Jésus reconnaît cette "foi" chez un païen, comme il le reconnaît chez la cananéenne, comme il y conduit la samaritaine etc. Tous des gens hors la communauté légale d'Israël. Et même, des gens rejetés par celle-ci. Or, l'Évangile nous enseigne que nous pouvons être baptisés et ne pas vivre vraiment de Jésus ! Ce qui est bien sûr une gageure ! Et quelqu'un qui n'est pas baptisé peut vivre intensément de sa Présence : "Depuis la venue de Jésus, les semences de l'Esprit sont partout dans le monde". (St Justin) Un paradoxe ! Ce qui fera dire à St Augustin : "Il y a des gens qui se croit en Église et qui sont hors de l'Église, et des gens qui se croient hors de l'Église et qui sont dans l'Église". Ne portons pas de jugement et n'excluons personne. Le baptême n'est pas un passeport pour entrer dans une société qui s'appelle l'Église. Il est une vie, un changement de vie, la plongée dans une vie nouvelle en Christ. L'Église, fondée par Lui, est catholique, c'est-à-dire "universelle", ouverte à tous, sans frontière : "tout homme est créature de Dieu, écrit le Père Jean Boulanger, et donc reste plongé, baptisé dans sa Tendresse et vit par son Souffle ..." Demandons-nous plutôt, nous qui sommes baptisés en Jésus-Christ, si nous vivons vraiment de la grâce de notre baptême ? ... de Jésus-Christ ? "Les publicains et les prostitués vous précèdent dans le royaume des cieux, dit Jésus, car ils ont cru", (Mt 21, 31-32) . Ils ont eu "foi" comme le centurion. Nous ne savons pas, nous, ce qu'il y a dans le cœur de l'homme, seul Dieu le sait ! Mais ce que nous savons, c'est que baptisés, nous sommes appelés à être témoins du Salut en Jésus-Christ et que nous devons le désirer pour tous, comme nous devons tout faire pour que Jésus soit connu, car tout homme aspire à Lui, même sans le savoir. Avec les apôtres, ne craignons pas de demander au Seigneur : "Augmente en nous la "foi."" (Lc 17, 5) Sa réponse, nous la connaissons : "Suis-moi !" Que celui qui a des oreilles entende !

vendredi 26 juin 2009

Parole du jour
(Vendredi 26 juin)
(Mt 7, 24-27)

Lorsque Jésus descendit de la montagne,
de grandes foules se mirent à le suivre.
Et voici qu'un lépreux s'approcha,
se prosterna devant lui et dit :
« Seigneur, si tu le veux, tu peux me purifier. »
Jésus étendit la main, le toucha et lui dit :
« Je le veux, sois purifié. »
Aussitôt il fut purifié de sa lèpre.
Jésus lui dit :
« Attention, ne dis rien à personne,
mais va te montrer au prêtre.
Et donne l'offrande que Moïse a prescrite dans la Loi :
ta guérison sera pour les gens un témoignage. »

La lèpre est une maladie terrible et contagieuse qui ronge le corps. Au temps de Jésus, les lépreux étaient exclus de la Communauté. Ils devaient se déplacer en agitant une petite cloche afin que ceux qui les rencontraient passent loin d'eux. Toucher un lépreux était considéré comme s'exclure soi-même en raison de la contamination, devenir impur. On liait, en effet, la lèpre au péché. On sait aujourd'hui qu'il n'en est rien ... Or Jésus "étendit la main et le toucha". Jésus n'est pas contaminé, c'est lui qui contamine le lépreux par sa sainteté : "Aussitôt il fut purifié de sa lèpre." Ne craignons pas de nous laisser toucher par Jésus. Les Sacrements sont des "touchés" de Jésus pour notre guérison, notre salut.

J'aimerais vous rapporter maintenant une histoire vraie rapportée par Raoul Follereau, apôtre des lépreux :
"Une léproserie … Au sens le plus navrant, le plus odieux du terme … Des hommes qui ne font rien, auxquels on ne fait rien et qui tournent en rond dans leur cour, dans leur cage …
Des hommes seuls. Pis : abandonnés. Pour qui tout est déjà silence et nuit. L’un d’eux pourtant - un seul - a gardé les yeux clairs. Il sait sourire et lorsqu’on lui offre quelque chose, dire merci. L’un d’eux - un seul - est demeuré un homme.
La religieuse voulut connaître la cause de ce miracle. Ce qui le retenait à la vie … Elle le surveilla.
Et elle vit que chaque jour, par-dessus le mur si haut, si dur, un visage apparaissait. Un petit bout de visage de femme, gros comme le poing, et qui souriait. L’homme était là, attendant de recevoir ce sourire, le pain de sa force et de son espoir … Il souriait à son tour et le visage disparaissait. Alors, il recommençait son attente jusqu’au lendemain.
Lorsque le missionnaire le surprit : « C’est ma femme » dit-il simplement. Et après un silence : « Avant que je vienne ici, elle m’a caché en cachette. Avec tout ce qu’elle a pu trouver... Avec une pommade elle m’enduisait chaque jour la figure … sauf un petit coin. Juste assez pour y poser les lèvres … Mais ce fut en vain. Alors on m’a ramassé. Mais elle m’a suivi. Et lorsque chaque jour, je la vois, je sais par elle que je suis vivant ».

Histoire magnifique qui montre que ce qui fait exister, c’est l’Amour avec un grand « A ». Une présence, un regard, un sourire … tout ce qu’elle pouvait donner … à travers lesquels elle se donnait elle-même. Et elle recevait un sourire, le sourire de celui à qui elle redonnait vie.
C’est l’Histoire de Dieu avec nous, avec chacun d’entre nous. Alors que nous étions lépreux, de la lèpre du péché, il s’est fait Présence, Regard et Sourire pour nous en son Fils qui prenant chair a reçu le nom de Jésus qui signifie : Dieu sauve, Dieu guérit. Ce Fils qui est même venu parmi nous, dans la cour, dans la cage où nous croupissions sans espoir de guérison. St Paul écrit : « Il s’est fait péché pour nous, il s’est identifié à notre condition pécheresse pour nous identifier à sa Sainteté ». Il s’est fait lépreux pour nous, lui qui était en bonne santé, pour qu’en nous libérant de la lèpre du péché, nous retrouvions en lui et par lui, la santé. Dire : « Jésus nous sauve », c’est dire cela. Il nous libère, nous guérit, nous donne la santé. L’Amour avec un grand « A ». La croix, sommet de l'Amour, est le remède, la résurrection, don d'une vie nouvelle, l’accomplissement. L'expérience de ce renouvellement dépend de nous ... il est à vivre en temps réel ...

mercredi 24 juin 2009

Parole du jour
(Jeudi 25 juin)
(Mt 7, 24-27)

Tout homme qui écoute ce que je vous dis là
et le met en pratique
est comparable à un homme prévoyant
qui a bâti sa maison sur le roc.
La pluie est tombée, les torrents ont dévalé,
la tempête a soufflé et s'est abattue sur cette maison ;
la maison ne s'est pas écroulée,
car elle était fondée sur le roc.
Et tout homme qui écoute ce que je vous dis là
sans le mettre en pratique
est comparable à un homme insensé
qui a bâti sa maison sur le sable.
La pluie est tombée, les torrents ont dévalé,
la tempête a soufflé, elle a secoué cette maison ;
la maison s'est écroulée,
et son écroulement a été complet. »

L'été, certains préfèrent la montagne à la mer et ses plages et réciproquement ... Mais quand il s'agit de bâtir ! Que veut dire Jésus ? Un texte tiré du prophète Jérémie peut nous y aider : "Parole du Seigneur : Maudit soit l'homme qui met sa confiance dans un mortel,qui s'appuie sur un être de chair,tandis que son cœur se détourne du Seigneur. Il sera comme un buisson sur une terre désolée,il ne verra pas venir le bonheur. Il aura pour demeure les lieux arides du désert,une terre salée et inhabitable.
Béni soit l'homme qui met sa confiance dans le Seigneur, dont le Seigneur est l'espoir. Il sera comme un arbre planté au bord des eaux,qui étend ses racines vers le courant :il ne craint pas la chaleur quand elle vient,et son feuillage reste vert ; il ne redoute pas une année de sécheresse,car elle ne l'empêche pas de porter du fruit."
(Jér 17, 5-8)
Pour bâtir ta vie, tu as le choix du terrain et de la semence, mais le résultat ne sera pas le même.
D'un côté, si tu bâtis sur l'homme, sur toi-même et sèmes tes propres idées, tu bâtis sur le sable et te jettes dans la malédiction. Tu vas à la sècheresse, au mal-être, à l'enfermement et ne trouvera pas le repos ...
De l'autre, si tu bâtis sur Dieu, sur le Christ, et sèmes la Parole de Dieu, celle de l' Évangile
, dans ton cœur, dans ta vie, tu bâtis sur le Roc et te pose dans la bénédiction. D'un côté, tu seras submergé par les épreuves de la vie ... De l'autre, tu les traverseras avec le Christ qui les assumant avec toi, t'ouvrira un passage (sens du mot "Pâques") vers le repos.
Deux "voies" donc s'ouvrent à toi
, laquelle choisis-tu ? ... Jésus te dit "Je suis le chemin ..." Certes, le prendre demande conversion et acte de foi à chaque instant. Choisis la vie !
Nativité de Saint Jean Baptiste
(Mercredi 24 juin)
(Lc 1, 57-64)

Quand arriva le moment où Élisabeth devait enfanter,
elle mit au monde un fils.
Ses voisins et sa famille apprirent
que le Seigneur lui avait prodigué sa miséricorde,
et ils se réjouissaient avec elle.
Le huitième jour, ils vinrent pour la circoncision de l'enfant.
Ils voulaient le nommer Zacharie comme son père.
Mais sa mère déclara :
« Non, il s'appellera Jean. »
On lui répondit :
« Personne dans ta famille ne porte ce nom-là ! »
On demandait par signes au père
comment il voulait l'appeler.
Il se fit donner une tablette sur laquelle il écrivit :
« Son nom est Jean. »
Et tout le monde en fut étonné.
A l'instant même, sa bouche s'ouvrit, sa langue se délia :
il parlait et il bénissait Dieu.

Zacharie et Elisabeth étaient sans enfant car Elisabeth était stérile. Ce qui n'est pas sans rappeler le couple d'Abraham et de Sarah. Comme pour ce dernier, Dieu se souvient.
Ce souvenir de Dieu est inscrit dans le nom de "Zacharie" qui signifie "Dieu s'est souvenu". A l'annonce de la venue d'un enfant, Zacharie oubliera son nom par manque de foi et il deviendra muet. En Israël, le nom est une vocation. En ne faisant pas confiance à Dieu comme l'avait fait Abraham et comme le fera Marie, il se désajuste de sa mission ... Il accueillera la foi en ouvrant une brèche dans la tradition des hommes et retrouvera alors la parole : "Son nom sera Jean". La tradition voulait que l'enfant s'appelle Zacharie.
Le nom d' "Élisabeth" signifie "Maison de Dieu", Jean prend chair dans la "Maison de Dieu" qu'il ne quittera plus : "Je t'ai appelé dès le sein de ta mère ..." Serviteur du Très-Haut, prophète, il sera le Hérault annonçant la venue du Messie, le précurseur qui le désignera en Jésus : "Voici l'Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde ..." (Jn 1, 29)
Le nom de Jean signifie "Dieu fait grâce", plus littéralement : "Dieu dispense les bienfaits", "Dieu pardonne". C'est là le message qu'il est appelé à annoncer. La signification de son nom se réalisera en celui qu'il annonce, "Jésus" dont le nom signifie "Dieu sauve".
Jean dit "le baptiste" car il donnait un baptême appelant à la conversion, ira jusqu'au bout de sa mission en rendant témoignage à la vérité jusqu'au don de sa vie, préfigurant la mission et la mort de Jésus qui dira lui-même être venu pour rendre témoignage à la vérité : "Je suis né, et je ne suis venu dans le monde, que pour rendre témoignage à la vérité. Quiconque est de la vérité écoute ma voix." (Jn 18, 37)

Pourquoi le 24 juin ?
Jean est un homme juste et humble. A ses disciples qui se scandalisent de voir Jésus baptiser, Jean répond : "Qui a l'épouse (l'Église), c'est l'Epoux (Jésus); mais l'ami de l'Epoux (lui, Jean) qui se tient là et qui l'entend, est ravi de joie à la voix de l'Epoux. Telle est ma joie et elle est complète. Il faut que Lui grandisse et que moi je décroisse"(Jn 3, 29-30). A partir du 24 juin, Naissance de Jean, le jour commence à décroître au profit de la nuit (solstice d'été). A partir du 25 décembre, Naissance de Jésus, le jour commence à grandir au détriment de la nuit (solstice d'hiver), la "Lumière" se lève sur le monde ...
(Icône : "La Naissance de Jean-Baptiste")

mardi 23 juin 2009

Parole du jour
(Mardi 23 juin)
(Mt 7, 12-14)

Tout ce que vous voudriez que les autres fassent pour vous,
faites-le pour eux, vous aussi,
voilà ce que dit toute l'Écriture :la Loi et les Prophètes.
« Entrez par la porte étroite.
Elle est grande, la porte, il est large, le chemin
qui conduit à la perdition ;
et ils sont nombreux, ceux qui s'y engagent.
Mais elle est étroite, la porte,
il est resserré, le cheminqui conduit à la vie ;
et ils sont peu nombreux,
ceux qui le trouvent.

Jésus nous invite à faire, en premier, aux autres, ce qu'on aimerait qu'il nous fasse. Combien attendent que les autres, ou l'autre, fassent le premier pas. Et rien ne bouge ! Chacun reste sur sa position et tout le monde est malheureux. St Jean écrit : "Dieu nous a aimé le premier". Il n'a pas attendu que nous l'aimions - heureusement pour nous - pour nous aimer. Il est trop facile aussi de se mettre à table et d'attendre que l'autre nous serve. Jésus dit à ses apôtres : "Le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi, mais pour servir et donné sa vie pour la multitude." De même il n'a pas attendu que nous lui demandions pardon pour nous pardonner : "Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu'ils font." Toute la vie chrétienne s'enracine sur ce pardon donné gratuitement : "Le salut ne vient pas de vous, il est un don de Dieu". Jésus nous appelle à quitter nos certitudes qui nous enferment en nous-mêmes et nous empêchent d'avancer, pour nous ouvrir à l'humilité et donner de notre vie. Jésus est la Porte, il nous montre le chemin qui est obligatoirement celui de la conversion, et donc du renoncement à soi. Mais bien que resserré, "il conduit à la vie" et à la vraie liberté du cœur.

lundi 22 juin 2009

Parole du jour
(Lundi 22 juin)
(Mt 7, 1-5)

Comme les disciples
s'étaient rassemblés autour de Jésus,
sur la montagne, il leur disait:
"Ne jugez pas, pour ne pas être jugés;
le jugement que vous portez contre les autres
sera porté aussi contre vous ;
la mesure dont vous vous servez pour les autres
servira aussi pour vous.
Qu'as-tu à regarder la paille dans l'œil de ton frère,
alors que la poutre qui est dans ton œil,
tu ne la remarques pas ?
Comment vas-tu dire à ton frère :
'Laisse moi retirer la paille de ton oeil',
alors qu'il y a une poutre dans ton oeil à toi ?
Esprit faux ! Enlève d'abord la poutre de ton œil,
alors tu verras clair pour retirer la paille
qui est dans l'œil de ton frère.

Voici une parabole suffisamment explicite pour être à elle-même son commentaire. Voici pour l'agrémenter une histoire racontée par un catéchiste burkinabè :

Dimanche soir : autour du feu, Victor et Madeleine profitent de la fraîcheur du soir. Les enfants sont couchés ; ils sont seuls et parlent doucement.

"Tu as entendu la parole de Dieu, ce matin à la messe ?
- Bien sûr : il s'agissait de la paille et la poutre. Pourquoi tu me le demandes ?
- Parce que j'ai pensé à quelque chose. Tu sais que souvent je te reproche tes défauts, et toi aussi tu me reproches ce qui ne te plaît pas chez moi. De mon côté, je ne vois pas la poutre dans mon œil, mais je vois bien la paille qui est dans le tien. Et c'est pareil pour toi.
- C'est bien vrai ! La poutre qui est dans mon œil, je la considère comme un fétu de paille, un petit détail sans importance, mais pour toi ça a de l'importance.
- Tu sais ce qu'on va faire ? toutes les pailles que tu vois et toutes les poutres que je ne vois pas, on va les sortir et les mettre ensemble. Nous n'en cacherons aucune : à tous les deux nous devrions en avoir assez pour bâtir une maison, grande et belle."
Et ils s'y sont mis, avec beaucoup d'honnêteté et énormément d'humour : leur foyer en est sorti grandi.

Si tous les hommes s'entendaient pour mettre ensemble leurs défauts et leurs richesses - l'un étant la face cachée de l'autre - leur joie de vivre et leur ardeur au travail, leurs danses et leurs chants comme leurs usines et leurs monuments, leur sagesse et leur expérience,
- si tous les peuples avaient le courage de s'asseoir pour faire la vérité,
- si toutes les conférences, toutes les assemblées, toutes les réunions dites de conciliation, à tous les niveaux avaient le courage de faire la vérité,
- si, au lieu d'essayer à toute force d'enlever la paille dans l'œil de l'autre, ils s'aidaient à construire ensemble la Maison humaine avec les poutres qui aveuglent,
- alors la Paix règnerait dans notre monde, plus forte que toutes les peurs, toutes les jalousies, toutes les injustices.
Utopie ! dites vous. Sans doute, mais utopie possible puisqu'elle surgit du plus profond du cœur de Dieu. (Rapporté par le Père Bernard Laur)

dimanche 21 juin 2009

Parole du jour
(dimanche 21 juin)
(Mc 4, 35-41)

Toute la journée, Jésus avait parlé à la foule en paraboles.
Le soir venu, il dit à ses disciples :
« Passons sur l’autre rive. »
Quittant la foule, ils emmènent Jésus dans la barque,
comme il était ; et d'autres barques le suivaient.
Survient une violente tempête.
Les vagues se jetaient sur la barque,
si bien que déjà elle se remplissait d'eau.
Lui dormait sur le coussin à l'arrière.
Ses compagnons le réveillent et lui crient :
« Maître, nous sommes perdus ; cela ne te fait rien ? »
Réveillé, il interpelle le vent avec vivacité et dit à la mer :
« Silence, tais-toi ! »
Le vent tomba, et il se fit un grand calme.
Jésus leur dit :
« Pourquoi avoir peur ?
Comment se fait-il que vous n'ayez pas la foi ? »
Saisis d'une grande crainte, ils se disaient entre eux :
« Qui est-il donc, pour que même le vent et la mer lui obéissent ? »

Sur l'enluminure qui représente "la tempête apaisée", nous voyons sur la gauche Pierre qui réveille Jésus, et sur la droite Jésus qui "muselle" la tempête : "il se fit un grand calme."
Par le Sacrement du baptême, de l'Eucharistie, du mariage et autres Sacrements, de bien d'autres manières également, nous sommes prêts à accueillir Jésus dans la barque de notre existence. Mais souvent, trop souvent, nous le laissons dormir dans un coin et même oublions sa Présence. Et Jésus dort. Comment pourrait-il assumer avec nous notre existence puisque nous l'oublions sur le coussin ? Et la tempête survient : "la pluie est tombé, les torrents sont venus, et les vents ont soufflés et se sont déchainés ... l'eau remplit la barque, la voile se déchire etc ... Jésus dort ! Centrés sur nous-mêmes, nous avons oublié de centrer notre vie sur Lui. Nous en avons fait la cinquième roue du carrosse et encore ! Lui ne demande qu'à nous aider, à nous sauver. Alors, faisons comme Pierre et les apôtres. Quittons notre superbe et nos biceps pour lui permettre d'agir dans nos vies. Il est le prince de la paix!
Il est bon d'ailleurs de ne pas le réveiller seulement quand ça va mal car alors on en fait un distributeur automatique qui comme un esclave doit répondre à notre moindre appel. Ce qu'il désire, c'est être pour nous un compagnon de route et vivre avec nous une Histoire d'amour. Il nous l'a prouvé par le don de sa vie pour nous ... Écoutons la seconde lecture de ce jour : "Frères, l’amour du Christ nous saisit quand nous pensons qu’un seul est mort pour tous, et qu’ainsi tous ont passé par la mort. Car le Christ est mort pour tous, afin que les vivants n'aient plus leur vie centrée sur eux-mêmes, mais sur lui, qui est mort et ressuscité pour eux ... Si donc quelqu'un est en Jésus Christ, il est une créature nouvelle. Le monde ancien s'en est allé, un monde nouveau est déjà né." (2Co 5, 14-17) Quitter "l'ancien" pour le "nouveau", un appel à passer sur l'autre rive ... celle de la "Foi".

samedi 20 juin 2009

Fête du Cœur immaculée de Marie
(Samedi 20 juin)

Le cœur, dans la Bible, c'est la Personne en ce qu'elle a de plus profond, de plus intérieur. Marie a laissé jaillir la Source en son cœur, et le Souffle de Dieu, l'Esprit-Saint, a imprimé en elle la Parole de Dieu à qui elle a donné chair : "Elle conçut du St Esprit". "Et la Parole s'est faite chair". A la différence d'Ève, Marie, demeurera ancrée dans la Parole de Dieu, dans le cœur à cœur avec Dieu ... Elle sera la première disciple de son Fils. En Lui, elle est devenue Mère universelle : "Voici ton Fils." dit Jésus en lui montrant St Jean qui symboliquement nous représente tous, au pied de la croix, et il dit à chacun de nous : "Voici ta Mère."

Marie est comparée à un astre

"Et le nom de la vierge était Marie" (Lc 1,27).
Disons quelque chose aussi sur ce nom, qui est interprété :

"Etoile" de la mer
et qui convient à merveille à la mère restée vierge.

Oui, on la compare à un astre, et rien de plus juste :

comme l'astre, sans être altéré, émet son rayon,
ainsi, sans lésion intime, la Vierge met au monde son Fils.
Le rayon n'amoindrit pas la clarté de l'astre,
p
as plus que le fils ne diminue l'intégrité de la vierge.
Oui, elle est cette noble étoile issue de Jacob

dont les rayons illuminent l'univers entier,
dont la splendeur étincelle sur la cime
et pénètre jusqu'aux ombres profondes,
dont la chaleur répandue sur la terre
réchauffe les âmes plus que les corps,
mûrit les vertus et consume les vices.
Elle est cette brillante et merveilleuse étoile

qui se lève, glorieuse et nécessaire
au-dessus de cet océan immense,

dans la splendeur de ses mérites et de ses exemples.

Dans la tempête, regarde l'étoile, invoque Marie !

O toi, qui que tu sois,
qui dans cette marée du monde,
te sens emporté à la dérive parmi orages et tempêtes,
plutôt que sur la terre ferme,
ne quitte pas les feux de cet astre.
Si tu ne veux pas sombrer dans la bourrasque.
Quand se déchaînent les rafales des tentations,

quand tu vas droit sur les récifs de l'adversité,
regarde l'étoile, appelle Marie !
Si l'orgueil, l'ambition, la jalousie te roulent dans leurs vagues,

regarde l'étoile, crie vers Marie !
Si la colère ou l'avarice,

si les sortilèges de la chair secouent la barque de ton âme,
regarde vers Marie !
Quand, tourmenté par l'énormité de tes fautes,

honteux des souillures de ta conscience,
terrorisé par la menace du jugement,
tu te laisses happer par le gouffre de la tristesse,
par l'abîme du désespoir,
pense à Marie.

Dans les dangers, dans les angoisses,

dans les situations critiques,
pense à Marie, crie vers Marie !
Que son nom ne quitte pas tes lèvres,

qu'il ne quitte pas ton cœur,
et pour obtenir la faveur de ses prières,
ne cesse d'imiter sa vie.

Fais ta propre expérience de Marie !

Si tu la suis, point ne t'égares.
Si tu la pries, point ne désespère.

Si tu la gardes en pensée, point de faux pas.

Qu'elle te tienne, plus de chute.

Qu'elle te protège, plus de crainte.

Sous sa conduite, plus de fatigue.

Grâce à sa faveur, tu touches au port.

Et voilà comment ta propre expérience
te montre
combien se justifie la parole :
Le nom de la Vierge était Marie (Lc 1, 27).


Saint Bernard (+ 1153)

vendredi 19 juin 2009

Parole du jour
(Samedi 20 juin)
(Is 61, 10)

Je tressaille de joie dans le Seigneur,
mon âme exulte en mon Dieu.

Car il m'a enveloppé du manteau de l'innocence,

il m'a fait revêtir les vêtements du salut,

comme un jeune époux se pare du diadème,

comme une mariée met ses bijoux.

Voici une parole à prendre à notre compte. Il nous faut la laisser prendre chair en nous. Le christianisme est la religion de la joie, la vraie, car il est la religion de l'Amour. Un Amour qui s'est offert à nous sur la croix et dont la grâce est permanente. Jésus, en prenant notre condition pécheresse pour nous libérer du péché ... en se faisant maudit pour nous libérer de la malédiction, nous a enveloppé du manteau de l'innocence, nous a revêtu des vêtements du salut. Admirable échange que seul un Amour sans faille pouvait accomplir : "Tout est accompli !" dit-il dans un dernier souffle en lequel il répand l'Esprit d'Amour en nous. Comment être dans la morosité et le regard sur soi, quand nous sommes aimés comme le bien-aimé aime sa bien-aimée et réciproquement. Tel est l'Amour de Dieu pour nous. Un Amour qui, révélé en Jésus-Christ, est sans retour quelques soient nos pauvretés, nos limites ... Du côté de Dieu, tout est donné. A nous de vivre de ce Don. Une seule chose nous est demandé : la "Foi". A plusieurs reprises dans l'Évangile, Jésus dit à l'une ou l'autre personne : "Va, ta foi t'a sauvé." Le courant peut arrivé jusqu'à la prise du Don, mais si tu n'y branches pas ta vie, tu ne peux marcher dans sa Lumière. Branche ta vie et la joie, la vraie, se révèlera à toi.
(St Jean sur le cœur de Jésus)

mercredi 17 juin 2009

Parole du jour
(Mercredi 17 juin)
(Mt 6, 1-6.16-18)

Comme les disciples s’étaient rassemblés autour de Jésus,
sur la montagne, il leur disait :
« Si vous voulez vivre comme des justes,
évitez d’agir devant les hommes pour vous faire remarquer.
Autrement, il n’y a pas de récompense pour vous
auprès de votre Père qui est aux cieux.
Ainsi, quand tu fais l'aumône,
ne fais pas sonner de la trompette devant toi,
comme ceux qui se donnent en spectacle
dans les synagogues et dans les rues,
pour obtenir la gloire qui vient des hommes.
Amen, je vous le déclare : ceux-là ont touché leur récompense.
Mais toi, quand tu fais l'aumône,
que ta main gauche ignore ce que donne ta main droite,
afin que ton aumône reste dans le secret ;
ton Père voit ce que tu fais dans le secret : il te le revaudra.
Et quand vous priez,
ne soyez pas comme ceux qui se donnent en spectacle :
quand ils font leurs prières,
ils aiment à se tenir debout
dans les synagogues et les carrefours
pour bien se montrer aux hommes.
Amen, je vous le déclare :
ceux-là ont touché leur récompense.
Mais toi, quand tu pries,
retire-toi au fond de ta maison,
ferme la porte,
et prie ton Père qui est présent dans le secret ;
ton Père voit ce que tu fais dans le secret :
il te le revaudra.
Et quand vous jeûnez,
ne prenez pas un air abattu,
comme ceux qui se donnent en spectacle :
ils se composent une mine défaite
pour bien montrer aux hommes qu'ils jeûnent.
Amen, je vous le déclare :
ceux-là ont touché leur récompense.
Mais toi, quand tu jeûnes,
parfume-toi la tête et lave-toi le visage ;
ainsi, ton jeûne ne sera pas connu des hommes,
mais seulement de ton Père qui est présent dans le secret ;
ton Père voit ce que tu fais dans le secret : il te le revaudra.

Mettons-nous à la place du pharisien. De quoi avons-nous l'air ? Ridicule ! Maintenant regardons dans notre vie. Pourquoi agissons-nous ? Que cherchons-nous dans le service rendu, dans la parole prononcée etc ... Nous-mêmes ou le bien de l'autre ... des autres ? Est-ce gratuitement ou dans l'attente d'une récompense ? ... Nous ne sommes peut-être pas loin du pharisien ! Le vrai bonheur est ailleurs, dans le don gratuit de soi-même où nous rejoignons Dieu ...

mardi 16 juin 2009

Parole du jour
(Mardi 16 juin)
(Mt 5, 43-48)

Comme les disciples
s'étaient rassemblés autour de Jésus,
sur la montagne,
il leur disait:
"Vous avez appris qu'il a été dit:
Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi.
Eh bien moi, je vous dis :
Aimez vos ennemis,
et priez pour ceux qui vous persécutent,
afin d'être vraiment les fils de votre Père
qui est dans les cieux ;
car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons,
et tomber la pluie sur les justes et sur les injustes.
Si vous aimez ceux qui vous aiment,
quelle récompense aurez-vous ?
Les publicains eux-mêmes n'en font-ils pas autant ?
Et si vous ne saluez que vos frères,
que faites-vous d'extraordinaire ?
Les païens eux-mêmes n'en font-ils pas autant ?
Vous donc, soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait.

Il est bon de s'interroger à partir de cette Parole de Jésus. Aimer son prochain, celui qui m'est proche, d'accord, mais mon ennemi ? Arrêtons-nous un instant, asseyons-nous, faisons silence ... et posons-nous la question : "Qui est mon ennemi ?"... "Qui sont mes ennemis ?" Prenons une feuille de papier et écrivons les noms qui remontent à la surface, les situations qui nous font grincer des dents, les sentiments qui reviennent "comme si j'y étais". Toute cette rancœur, cette haine peut-être, ce rejet, cette colère etc ... font de nous des malades. Or Jésus a dit : "Je ne suis pas venu pour les bien-portants, mais pour les malades". Parfois d'ailleurs, ce mal-être conduit à la maladie du corps car nous sommes un : corps, âme et esprit. Ce qui touche une de ces dimensions, touche l'autre ... Une fois ce "travail" accompli, dans la prière, remettons nommément les personnes inscrites, les situations et sentiments, au Christ dans la grâce de son pardon sur la croix : "Père pardonne-leur car il ne savent pas ce qu'ils font". Et demandons nous-mêmes pardon pour être devenus ennemis des uns ou des autres par nos paroles ou comportements etc ... Un lieu essentiel pour cette délivrance et le retour à la santé, c'est le "Sacrement de Réconciliation".
Lorsque Jésus dit qu'il faut "être parfait comme notre Père céleste est parfait", il parle de la miséricorde. En l'Évangile de St Luc, il est dit en effet : "Soyez miséricordieux comme votre Père céleste est miséricordieux."
La miséricorde est perfection de l'amour car elle donne la Vie. Devenons conforme au Père, nous y trouverons la paix dans une relation renouvelée avec les autres : "Heureux les miséricordieux, ils obtiendront miséricorde".

dimanche 14 juin 2009

Solennité du St Sacrement du Corps et du Sang
de Notre Seigneur Jésus-Christ

(Dimanche 14 juin)
(Mc 14, 22-24)


Pendant le repas,
Jésus prit du pain,
prononça la bénédiction,
le rompit,
et le leur donna,
en disant :
« Prenez, ceci est mon corps. »
Puis, prenant une coupe
et rendant grâce,
il la leur donna,
et ils en burent tous.
Et il leur dit :
« Ceci est mon sang,
le sang de l'Alliance,
répandu pour la multitude.

Voici le Sacrement de la Présence Réelle et Sacramentelle de Jésus Christ. Il ne s'agit pas bien évidemment de la Présence physique. C'est Jésus ressuscité et glorifié qui se donne à nous concrètement dans le pain devenu son Corps et le vin son Sang, dans l'acte du don total de sa vie librement donnée pour nous : "Ayant aimé les siens, il les aima jusqu'au bout". L'Eucharistie est le Sacrement de l'Amour et donc le Sacrement de notre Salut. C'est l'Amour qui donne le Salut, qui donne Vie. Ce mot Salut signifiant libération et guérison (intérieures), santé de l'être. Comme il faut nourrir notre corps pour vivre physiquement, il nous faut nourrir notre âme, notre cœur, pour vivre intérieurement. Notre vie essentielle n'est pas extérieure mais intérieure : "Si l'être extérieur se détériore, écrit St Paul, l'être intérieur se renouvelle de jour en jour." Et Jésus, dans l'Évangile selon St Jean : "Celui qui mange ma chair et boit mon Sang à la vie éternelle". La vie éternelle étant l'accomplissement de notre vie intérieure dans la Communion avec Dieu en Jésus-Christ. Accomplissement dont la grâce se répercute sur toutes les dimensions de notre être : corps, âme et esprit. St Paul écrit dans la 2ème lettre aux Thessaloniciens : "Que tout votre être, corps, âme et esprit, soient rendu saint par l'Avènement de Notre Seigneur Jésus-Christ ..." La Communion au Corps et au Sang du Christ est cet "Avènement" qui nourrit notre sanctification en nous unissant sacramentellement au Christ.

vendredi 12 juin 2009

Parole du jour
(Samedi 13 juin)
(Mt 5, 33-37)

Comme les disciples
s'étaient rassemblés autour de Jésus, sur la montagne,
il leur disait: "Vous avez encore appris qu'il a été dit aux anciens:
Tu ne feras pas de faux serments,
mais tu t'acquitteras de tes serments envers le Seigneur.
Eh bien moi, je vous dis de ne faire aucun serment,
ni par le ciel, car c'est le trône de Dieu,
ni par la terre, car elle est son marchepied,
ni par Jérusalem, car elle est la Cité du grand Roi.
Et tu ne jureras pas non plus sur ta tête,
parce que tu ne peux pas rendre
un seul de tes cheveux blanc ou noir.
Quand vous dites 'oui', que ce soit un 'oui',
quand vous dites 'non', que ce soit un 'non'.
Tout ce qui est en plus vient du Mauvais.

La loi de Moïse interdisait absolument le parjure ou la violation des serments. Au temps du Christ, les déclarations assermentées étaient si fréquentes et la casuistique les concernant si compliquée qu’on en abusait grossièrement. Ceci conduisait à un grand manque de respect envers le nom de Dieu. Jésus établit ici le critère que ses disciples devront appliquer dans leurs vies. Il est fondé sur le rétablissement de la confiance mutuelle et de la sincérité. Le diable est "le père du mensonge" (Jn 8,44). Il s’ensuit que les relations humaines ne doivent pas être basée sur la fraude et la supercherie. Dieu étant vérité, les enfants du Royaume doivent fonder leurs relations sur la vérité. Jésus a constamment condamné l’hypocrisie dans ses enseignements et il a loué la sincérité comme une des plus hautes vertus : " Voici un véritable Israélite en qui il n’est point d’artifice." dit-il en parlant de Nathanaël en Jn 1, 47. Lui même dit être venu pour "rendre témoignage à la vérité". Il n'a été que "OUI".
Parole du jour
(Vendredi 12 juin)
(Mt 5, 27-30)

Comme les disciples
s'étaient rassemblés autour de Jésus,

sur la montagne, il leur disait:
"Vous avez appris qu'il a été dit:
Tu ne commettras pas d'adultère.
Eh bien moi, je vous dis :
Tout homme qui regarde une femme et la désire
a déjà commis l'adultère avec elle dans son coeur.
Si ton oeil droit entraîne ta chute,
arrache-le et jette-le loin de toi :
car c'est ton intérêt de perdre un de tes membres,
et que ton corps tout entier ne soit pas jeté dans la géhenne.
Et si ta main droite entraîne ta chute,
coupe-la et jette-la loin de toi :
car c'est ton intérêt de perdre un de tes membres,
et que ton corps tout entier ne s'en aille pas dans la géhenne.

Quel est ton regard sur ta sœur ? (Quand je parle de "soeur", je parle de la "femme") . Celui de l'émerveillement et du respect ... ou celui de la convoitise, de l'appropriation et du plaisir ? Que désires-tu pour ta sœur ? Son bien ? qu'elle soit pleinement elle-même, heureuse ? Ou qu'elle soit l'objet dont tu te sers et que tu jettes après utilisation ?... Tu es dans le don ... ou dans l'appropriation ? Questions terribles !
Jésus lui regarde la femme avec un immense respect. Il libère Marie Madeleine de 7 démons. Il guérit la cananéenne. Il sauve la samaritaine etc ... Il cherche pour la femme le plein accomplissement, ce qu'il y a de meilleur. C'est ce qu'il veut pour l'homme également ... Regarde-le avec Lévi le publicain, Zachée, Pierre etc ...Son regard est celui de l'Amour qui donne existence et non qui la prend, l'Amour avec un grand "A". Amour qui se révèle pleinement sur la croix, dans le don total que, librement, il fait de lui-même. Et Lui ne fait pas de différence entre les êtres car il voit en chacun une Personne dont il faut respecter la dignité et le mystère. L'autre nous échappe toujours car il est trop grand - de la grandeur de Dieu - pour être enfermé. Nul ne peut s'en faire propriétaire. Il est un être libre et il a autant de droit que toi à la Vie. Le bonheur se trouve dans le respect et le don de soi qui permettent à l'autre d'être pleinement ajusté à son identité profonde et à sa vocation particulière.
Lors d'un mariage, j'aime à dire : "Votre amour demande, dans la réciprocité, d'être attentif au bien de l'autre, de le préférer à soi. Pour toi, "Jean", ce sera que "Anne" devienne pleinement elle-même, en tant que femme, épouse et mère. Et pour toi "Anne", que "Jean" devienne pleinement lui-même en tant qu'homme, époux et père."
En dehors du mariage, il s'agit toujours de vouloir le meilleur pour l'autre, qu'il soit homme ou femme, plus que pour soi-même, de vouloir l'accomplissement de sa Personne.