lundi 3 mars 2014

Parole du jour
Mt 5, 43-48
Lundi 3 mars

Jésus se mettait en route 
quand un homme accourut vers lui, 
se mit à genoux et lui demanda : 
« Bon maître, 
que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? »
Jésus lui dit : 

« Pourquoi m'appelles-tu bon ? 
Personne n'est bon, sinon Dieu seul.
Tu connais les commandements : 

Ne commets pas de meurtre, ne commets pas d'adultère, 
ne commets pas de vol, ne porte pas de faux témoignage, 
ne fais de tort à personne, honore ton père et ta mère. »
L'homme répondit : 

« Maître, j'ai observé tous ces commandements depuis ma jeunesse. »
Posant alors son regard sur lui, 

Jésus se mit à l'aimer. Il lui dit : 
« Une seule chose te manque : 
va, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres 
et tu auras un trésor au ciel ; puis viens et suis-moi. »
Mais lui, à ces mots, devint sombre 

et s'en alla tout triste, car il avait de grands biens.

Alors Jésus regarde tout autour de lui et dit à ses disciples :

 « Comme il sera difficile à ceux qui possèdent des richesses 
d'entrer dans le royaume de Dieu ! »
Les disciples étaient stupéfaits de ces paroles. 

Mais Jésus reprend : 
« Mes enfants, comme il est difficile d'entrer dans le royaume de Dieu. 
Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d'une aiguille 
qu'à un riche d'entrer dans le royaume de Dieu. »
De plus en plus déconcertés, les disciples se demandaient entre eux : 

« Mais alors, qui peut être sauvé ? »
Jésus les regarde et répond : 

« Pour les hommes, cela est impossible, 
mais pas pour Dieu ; car tout est possible à Dieu. » 

 Ce que Jésus lui propose, c’est de faire comme lui : c'est-à-dire de ne plus seulement être le bienfaiteur lointain de ses frères dans le besoin, mais de les rejoindre dans leur condition, tant il est vrai que l’amour se fait semblable à celui qu’on aime.
« Va, donne tout ce que tu as aux pauvres, puis viens, suis-moi » : comme nous le rappelle Benoît XVI dans sa première Encyclique, le statut de disciple est indissociable de la solidarité avec les plus pauvres, qui doivent jouir de son amour préférentiel. Une religiosité qui se limiterait à une quête de perfection, ne conduirait qu’à une auto-glorification stérile et ne ferait pas avancer le Royaume. En quelques mots, Jésus vient de souligner la spécificité du chemin de l’Évangile : la sainteté ne consiste pas dans une intériorité aseptisée, qui se serait isolée des autres et de leurs exigences ; elle exige tout au contraire d’entrer dans une réelle compassion envers tous ceux que le Seigneur met sur notre route. Le Pape n’hésite pas à nous mettre vigoureusement en garde : « Si dans ma vie je néglige complètement l’attention à l’autre, désirant seulement être “pieux” et accomplir mes “devoirs religieux”, alors même ma relation à Dieu se dessèche. Cette relation est seulement “correcte”, mais sans amour. Seule ma disponibilité à aller à la rencontre du prochain, à lui témoigner de l’amour, me rend aussi sensible devant Dieu. Seul le service du prochain ouvre mes yeux sur ce que Dieu fait pour moi et sur sa manière à lui de m’aimer. Les saints - pensons par exemple à la bienheureuse Teresa de Calcutta - ont puisé dans la rencontre avec le Seigneur dans l’Eucharistie leur capacité à aimer le prochain de manière toujours nouvelle, et réciproquement cette rencontre a acquis son réalisme et sa profondeur précisément grâce à leur service des autres » (Deus caritas est, 18). Sachons nous aussi nous « laisser tomber à genoux » devant Jésus Eucharistie, et croiser son regard plein d’amour : c’est là que nous puiserons la force des détachements qui s’imposent pour que nous puissions devenir des disciples selon son cœur.     
Père Joseph-Marie

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