dimanche 26 avril 2009

Parole du jour
(Lundi 27 avril)
(Jn 6, 25-29)

L'ayant trouvé sur l'autre rive, ils lui dirent :
« Rabbi, quand es-tu arrivé ici ? »
Jésus leur répondit :
« Amen, amen, je vous le dis :
vous me cherchez,
non parce que vous avez vu des signes,
mais parce que vous avez mangé du pain
et que vous avez été rassasiés.
Ne travaillez pas pour la nourriture qui se perd,
mais pour la nourriture qui se garde jusque dans la vie éternelle,
celle que vous donnera le Fils de l'homme,
lui que Dieu, le Père, a marqué de son empreinte. »
Ils lui dirent alors :
« Que faut-il faire pour travailler aux œuvres de Dieu ? »
Jésus leur répondit :
« L'oeuvre de Dieu, c'est que vous croyiez en celui qu'il a envoyé. »

Nous disons croire, mais qu'est qui nous intéresse chez Dieu ? Ne serait-ce pas l'aspect distributeur automatique ? Ceux qui cherchaient Jésus, le cherchaient non pour sa personne mais pour ce qu'il leur avait donné : du pain. Bien sûr qu'ils voulaient le faire roi ! Plus besoin d'aller chez le boulanger, et de plus c'était gratuit. On sens le replis sur soi, sur ses petits besoins à satisfaire au "meilleur prix". Un Dieu magicien qui en claquant des doigts satisferait leurs moindres désirs. Une sorte de génie qu'ils pourraient sortir de la lampe quand ils en auraient besoin. Un Dieu utilitaire quoi ! Un Dieu à leur service. Et si ça marchait pas, ils le jetteraient avec dédain ... Comment pourrait-il leur faire une chose pareil ? ...
Dieu ne se laisse pas manipuler ainsi. St François d'Assise aimait dire "Dieu est Dieu, cela suffit". Dieu nous aime chacun pour nous-mêmes. Je suis appeler à l'aimer pour lui-même, au-delà de ce qu'il me donne. C'est une relation d'amour. Les signes que Jésus a posés voulaient signifier justement de quel amour il m' aime : il prend soin de moi, me libère, me guérit, me donne sans cesse la vie. Pour accueillir ces dons, il me faut apprendre à l'aimer pour lui-même. C'est là la clef de la vraie liberté et du bonheur. Mon Histoire avec lui et celle de chacun, est une histoire d'amour.
Il sait mieux que nous ce qui nous convient.
3ème dimanche de Pâques
(Lc 24, 35-43)

Les disciples qui rentraient d’Emmaüs
racontaient aux onze Apôtres
et à leurs compagnons ce qui s’était passé sur la route,
et comment ils avaient reconnu le Seigneur
quand il avait rompu le pain.
Comme ils en parlaient encore,
lui-même était là au milieu d'eux,
et il leur dit :
« La paix soit avec vous ! »
Frappés de stupeur et de crainte,
ils croyaient voir un esprit.
Jésus leur dit :
« Pourquoi êtes-vous bouleversés ?
Et pourquoi ces pensées qui surgissent en vous ?
Voyez mes mains et mes pieds :
c'est bien moi !
Touchez-moi, regardez :
un esprit n'a pas de chair ni d'os,
et vous constatez que j'en ai. »
Après cette parole,
il leur montra ses mains et ses pieds.
Dans leur joie,
ils n'osaient pas encore y croire,
et restaient saisis d'étonnement.
Jésus leur dit :
« Avez-vous ici quelque chose à manger ? »
Ils lui offrirent un morceau de poisson grillé.
Il le prit et le mangea devant eux.

Jésus serait-il un passe-muraille ? Bien sûr que non. Par sa Résurrection, Jésus n'est plus lié à l'espace et au temps. Son humanité pleinement accomplie dans la lumière de Dieu par le don total de sa vie sur la croix, a été élevé à la dimension spirituelle. Alors que les disciples parlent entre eux, il est là mais ils ne le voient pas. Puis Jésus lui-même se manifeste visible devant eux et ils le voient. Ainsi, lorsque Marie se manifeste à Bernadette. Élevée au rang spirituel en son corps (l'Assomption), elle était déjà là, mais Bernadette ne la voyait pas. Puis Marie se manifeste visible à ses yeux et elle la voit. Ce qui veut dire que Jésus est bien présent à nos vies même si nous ne le voyons pas. Il pourrait se manifester visible à nos yeux de chair mais il désire que nous le choisissions librement : "Heureux ceux qui croient sans avoir vu." S'il se manifeste visible aux Apôtres et à quelques femmes, c'est parce qu'ils ont mission d'être témoins de sa Résurrection pour toutes les générations qui à travers les siècles s'ouvriront à la foi. Bernadette aussi avait une mission bien particulière ... Puissions-nous vivre de cette Présence du Ressuscité qui, soyons en sûr, ne nous fait jamais défaut. A nous aussi il dit : "La paix soit avec vous ... avec toi !"
(Icône : "Manifestation de Jésus à ses disciples")

vendredi 24 avril 2009

Parole du jour
(Samedi 25 avril)
(Mc 16, 5-20)

Jésus ressuscité dit aux onze Apôtres :
« Allez dans le monde entier.
Proclamez la Bonne Nouvelle à toute la création.
Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé ;
celui qui refusera de croire sera condamné.
Voici les signes qui accompagneront
ceux qui deviendront croyants :
en mon nom, ils chasseront les esprits mauvais ;
ils parleront un langage nouveau ;
ils prendront des serpents dans leurs mains,
et, s'ils boivent un poison mortel, il ne leur fera pas de mal ;
ils imposeront les mains aux malades,
et les malades s'en trouveront bien. »
Le Seigneur Jésus, après leur avoir parlé,
fut enlevé au ciel et s'assit à la droite de Dieu.
Quant à eux, ils s'en allèrent proclamer partout la Bonne Nouvelle.
Le Seigneur travaillait avec eux et confirmait la Parole
par les signes qui l'accompagnaient.

Le chrétien est appelé à être missionnaire, témoin et porteur de la Bonne Nouvelle du Salut en Jésus-Christ. Le langage nouveau est celui de la foi et de cette certitude d'être "tant aimé de Dieu". Cette expérience le pousse à annoncer cet amour fou de Dieu pour tout être humain. Fou de la folie de la Croix et de la lumière de la Résurrection. Celui qui est baptisé est uni à vie à Jésus-Christ et en reçoit toute la lumière. Celui qui, en connaissance de cause, sachant que c'est le chemin, refuse cette intimité, cette amitié, ce compagnonnage, reste dans les ténèbres. Non que Dieu le veut, mais lui-même fait le choix d'y demeurer. C'est comme quelqu'un qui marchant dans la nuit refuserait la lampe qu'on lui offre pour avancer en sécurité. Dieu respecte ce choix même s'il le regrette et fera tout pour que celui-là se convertisse ... pour son bien. Désormais, depuis la Pentecôte, le Salut passe à travers l'Église - instituée par Jésus lui-même -, en particulier par les Sacrements, prolongement de son œuvre de libération et de guérison, de paix ... Le Christ qui librement a donné sa vie, rend libre au cœur même de l'adversité ... La tempête peut souffler, elle ne peut faire écrouler la maison bâtie sur le roc. Il est le "Roc" sur lequel on peut bâtir sa vie sans craindre les ouragans. (Mt 7, 24-25)

jeudi 23 avril 2009

Parole du jour
Vendredi 24 avril
(Jn 6, 5-13)

Jésus leva les yeux
et vit qu'une foule nombreuse venait à lui.
Il dit à Philippe :
« Où pourrions-nous acheter du pain
pour qu'ils aient à manger ? »
Il disait cela pour le mettre à l'épreuve,
car lui-même savait bien ce qu'il allait faire.
Philippe lui répondit :
« Le salaire de deux cents journées ne suffirait pas
pour que chacun ait un petit morceau de pain. »
Un de ses disciples,
André, le frère de Simon-Pierre, lui dit :
« Il y a là un jeune garçon qui a
cinq pains d'orge et deux poissons,
mais qu'est-ce que cela pour tant de monde ! »
Jésus dit : « Faites-les asseoir. »
Il y avait beaucoup d'herbe à cet endroit.
Ils s'assirent donc,
au nombre d'environ cinq mille hommes.
Alors Jésus prit les pains, et,
après avoir rendu grâce, les leur distribua ;
il leur donna aussi du poisson,
autant qu'ils en voulaient.
Quand ils eurent mangé à leur faim,
il dit à ses disciples :
« Ramassez les morceaux qui restent,
pour que rien ne soit perdu. »
Ils les ramassèrent,
et ils remplirent douze paniers
avec les morceaux qui restaient
des cinq pains d'orge après le repas.

On pourrait croire que les apôtres qui côtoient Jésus le connaissent. Or il n'en est rien. La plupart du temps ils l'aiment mais sont incrédules. Ils ne voient pas et ne le voit pas tel qu'il est. Jésus leur pose des questions pour les remuer; pour que les écailles tombent de leurs yeux comme pour Paul à Damas. Dans un autre Évangile, il leur dira : "Donnez-leur vous-même à manger." Les apôtres sont alors effrayés car il regarde leur incapacité à eux et non le fait que "rien n'est impossible à Dieu" quand il s'agit du bien de l'homme, de son salut, sous toutes ses formes. De cinq pains qui représentent les cinq livres de la thora (loi) et des deux poissons, les deux Alliances (Ancienne et nouvelle), il va faire des merveilles d'amour car c'est en lui que tout cela s'accomplit. Il est "l'accomplissement de la thora" et "l'alliance nouvelle et éternelle" avec le Père. Les fruits ne se font pas attendre, ils sont au-delà de l'abondance ... "Chacun mangea à sa faim et il en resta douze paniers pleins". C'est le don qu'il fait de sa vie qui accomplit tout cela : "Il prit les pains, après avoir rendu grâce, il les leur distribua ... " Ce n'est pas sans rappeler l'Eucharistie, Sacrement de son Corps livré et de son Sang versé, de sa vie librement donné.
(La multiplication des pains)
Parole du jour
(Jeudi 23 avril)
(Jn 3, 34-36)

"Celui que Dieu a envoyé dit les paroles de Dieu,
car Dieu lui donne l'Esprit sans compter.
Le Père aime le Fils et a tout remis dans sa main.
Celui qui croit au Fils a la vie éternelle ... »

Le Fils, l'Envoyé, dit les Paroles du Père dans l'Esprit que Celui-ci lui donne sans mesure. C'est le Père qui est la Source, le Parlant. Le Fils, qui dit les Paroles de Dieu, entendons du Père, est la Parole. L'Esprit que le Fils a reçu sans mesure, est le Souffle qui porte la parole pour que celle-ci se fasse entendre. Un livre de Marcel Jousse qui a découvert le style oral des Évangiles et plus largement de la Bible, s'intitule : Le Parlant, La Parole et Le Souffle. Nous pouvons relever ainsi le concept de "La Trinité". C'est ainsi que, constamment dans les Évangiles, nous trouvons le lien intrinsèque entre ces trois réalités qui en soit sont "Un". Si on enlève l'une d'elles, les autres s'écroulent. Enlevons la Parole, il n'y a plus de Parlant; le Souffle, il n'y a plus de Parole et donc de Parlant; le Parlant, il n'y a plus de Parole ... Entre les trois, il y a une "Parfaite Communion". Il est écrit d'ailleurs "le Père aime le Fils". Cette Communion est Communion d'amour. L'Amour (agapè) ayant comme premier sens l'éducation. Jésus, le Fils incarné, dira : "Je ne dis rien que je n'ai entendu du Père ... Je ne fais rien que je n'ai vu faire au Père." Il se présente comme "l'Eduqué" du Père. En araméen, le mot Fils (Bera) signifie "le Bâti". Il s'agit de Bâtir son enfant ...
St Irénée écrira que le Père a façonné l'univers avec ses deux mains que sont la Parole et le Souffle. Entendons le Fils et l'Esprit. Chacune de ces trois Personnes, car il s'agit bien de Personnes, a cependant un rôle bien particulier car le Parlant n'est pas la Parole qui n'est pas le Souffle etc ...
(Icône de "la Trinité" par Roublev)

mercredi 22 avril 2009

Parole de Dieu
(Mercredi 22 avril)
(Jn 3, 16-21)

Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique :
ainsi tout homme qui croit en lui ne périra pas,
mais il obtiendra la vie éternelle.
Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde,

non pas pour juger le monde,

mais pour que, par lui, le monde soit sauvé
Celui qui croit en lui échappe au Jugement,
celui qui ne veut pas croire est déjà jugé,

parce qu'il n'a pas cru au nom du Fils unique de Dieu.

Et le Jugement, le voici :

quand la lumière est venue dans le monde,

les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière,

parce que leurs œuvres étaient mauvaises.

En effet, tout homme qui fait le mal déteste la lumière :

il ne vient pas à la lumière,

de peur que ses œuvres ne lui soient reprochées ;

mais celui qui agit selon la vérité vient à la lumière,

afin que ses œuvres soient reconnues comme des œuvres de Dieu. »


Combien ont peur de Dieu car ils se font l' idée d'un Dieu père fouettard qui les surveille de son ciel prêt à les sanctionner : "Qu'est-ce que j'ai fait au bon Dieu pour qu'il m'arrive ceci ou cela ?" Cette image ne correspond absolument pas à ce que nous disent les Évangiles : "Dieu a tant aimé le monde ..." Entendons bien : " tant aimé !" Est-ce que l'on a peur de quelqu'un qui nous aime ?"Il a envoyé son Fils" Mais c'est librement que son Fils s'incarne. Il le veut. Et c'est dans son Fils que nous apprenons à connaître Dieu : "Qui m'a vu a vu le Père !" Et il l'a envoyé "non pour juger, condamner". C'est ce qui est écrit ! "Non pour condamner" ! Pourquoi alors ? Pour SAUVER. Sauver signifie libérer et guérir. Toutes les libérations et guérisons accomplis par Jésus dans les Évangiles signifient ce Salut. Salud en espagnol signifie "Santé". Ce que Dieu veut pour nous, c'est la Santé. En particulier celle du cœur, de notre intériorité. En vu de la santé de tout notre être.
Quand au jugement dont il est question. Nous comprenons que ce n'est pas Dieu qui juge, mais l'homme qui par son comportement se met dans une situation de jugement, préférant les ténèbres à la lumière.
(Photo P. Renier)

samedi 18 avril 2009

1er dimanche après Pâques
Dimanche de la Miséricorde
(Jn 20, 19-22)

C’était après la mort de Jésus,
le soir du premier jour de la semaine.
Les disciples avaient verrouillé
les portes du lieu où ils étaient,
car ils avaient peur des Juifs.
Jésus vint, et il était là au milieu d’eux.
Il leur dit :
« La paix soit avec vous ! »
Après cette parole,
il leur montra ses mains et son côté.
Les disciples furent remplis de joie
en voyant le Seigneur.
Jésus leur dit de nouveau :
« La paix soit avec vous !
De même que le Père m'a envoyé,
moi aussi, je vous envoie. »
Ayant ainsi parlé,
il répandit sur eux son souffle et il leur dit :
« Recevez l'Esprit Saint.»

"Jésus vint et il était là au milieu d'eux". Cela ne veut pas dire qu'il était absent, mais il le voit car il manifeste visiblement sa Présence. La première parole du ressuscité aux disciples est "la paix soit avec vous". Cette paix qui est communion dans l'amour. Ce qui brouillait la relation (le péché) a disparu comme goutte d'eau dans la mer de la miséricorde de Dieu. Ils n'ont plus à avoir peur. Jésus est le Prince de la Paix, la vraie. Et Jésus va leur donner cette Paix qui renouvelle le coeur et la vie : "Recevez l'Esprit-Saint."
Ce dimanche est le dimanche de la miséricorde (du latin : misericordia). Souvent à ce mot nous donnons la signification suivante : Dieu a du cœur et il se penche vers l'homme plongé dans la misère, pour l'en sortir,
d'où l'incarnation. Dieu en son Fils nous rejoint dans la misère qui nous englue : "Il s'est identifié à notre condition pécheresse, écrit St Paul, pour nous identifier à sa sainteté" ... C'est beau et profond ! Mais le mot hébreux rahamim est un pluriel qui signifie « entrailles maternelles ». André Chouraqui traduit dans la Bible qui porte son nom : "Dieu est matricien". La signification est alors la suivante : "Dieu est comme une Mère qui sans cesse nous ré-engendrerait à la vie". Dieu est Père ... Il est aussi Mère. Le terme rahamim désigne également l'attachement qui unit Dieu à l'être humain, ses « entrailles » frémissent en pensant à l'homme. Ainsi Dieu s'émeut avec tendresse comme un père ou une mère à l'égard de leurs enfants. La peinture de Rambrandt sur "le Fils prodigue" montre le fils à genoux, la tête sur le cœur du Père ... Celui-ci pose ses deux mains sur les épaules de son fils. Allez voir ! Vous remarquerez alors que l'une de ses mains est celle d'un homme et l'autre celle d'une femme ...
(Christ miséricordieux peint par Saint Faustine, sœur polonaise canonisée par Jean-Paul II)

mardi 14 avril 2009

Mardi de l'octave de Pâques
(14 avril)
(Jn 20, 11-18)

Marie Madeleine restait là dehors,
à pleurer devant le tombeau.
Elle se penche vers l'intérieur, tout en larmes,
et, à l'endroit où le corps de Jésus avait été déposé,
elle aperçoit deux anges vêtus de blanc,
assis l'un à la tête et l'autre aux pieds.
Ils lui demandent :
« Femme, pourquoi pleures-tu ? »
Elle leur répond :
« On a enlevé le Seigneur mon Maître,
et je ne sais pas où on l'a mis. »
Tout en disant cela, elle se retourne
et aperçoit Jésus qui était là,
mais elle ne savait pas que c'était Jésus.
Jésus lui demande :
« Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? »
Le prenant pour le gardien, elle lui répond :
« Si c'est toi qui l'as emporté, dis-moi où tu l'as mis,
et moi, j'irai le reprendre. »
Jésus lui dit alors : « Marie ! »
Elle se tourne vers lui et lui dit :
« Rabbouni ! »
ce qui veut dire : « Maître » dans la langue des Juifs.
Jésus reprend :
« Cesse de me tenir, je ne suis pas encore monté vers le Père.
Va plutôt trouver mes frères pour leur dire
que je monte vers mon Père et votre Père,
vers mon Dieu et votre Dieu. »
Marie Madeleine s'en va donc annoncer aux disciples :
« J'ai vu le Seigneur, et voilà ce qu'il m'a dit. »

Merveilleux passage de l'Évangile que cette rencontre entre Jésus ressuscité et Marie de Magdala. Jésus va la faire passer d'un regard extérieur sur le crucifié qu'elle vient embaumer au regard intérieur sur le Ressuscité. Il la fait passer de la mort à la Vie. Elle le reconnaît vivant à l'intonation de sa voix lorsqu'il l'appelle par son nom : "Marie !" Elle voudrait le garder pour elle, mais Jésus lui demande de ne pas le toucher, de ne pas le retenir. Désormais, la rencontre sera intérieure par la foi. "Heureux ceux qui croit sans avoir vu" dira Jésus à Thomas. Elle a vu, elle doit croire. La lumière de la Présence du Ressuscité va pénétrer le coeur de Marie de Magdala et Jésus va l'envoyer vers ses disciples. le substantif "Envoyé" est la traduction française du mot Apôtre. Le premier Apôtre, le premier "envoyé", après la Résurrection, est donc une femme : "Va ... et dit leur ...". C'est également ce qui est dit pour "les femmes" dans l'Evangile d'hier : " Alors Jésus leur dit : « Soyez sans crainte, allez annoncer à mes frères qu'ils doivent se rendre en Galilée : c'est là qu'ils me verront. » (Mt 28, 10) A vous mesdames de prier et méditer sur ces paroles et leurs implications dans votre mission particulière ...
(Icône de la "rencontre du Ressuscité et de Marie de Magdala")
Message de Pâques
Benoît XVI

"La résurrection de Jésus n'est ni une théorie ni un mythe. C'est le fait le plus significatif de l'histoire", a déclaré le Pape dans son message de Pâques.

" La résurrection du Christ est notre espérance"
...

La mort n'a pas le dernier mot, parce que, à la fin, c'est la Vie qui triomphe ... Et cette certitude qui est nôtre ne s'appuie pas sur de simples raisonnements humains, mais bien sur un fait historique de foi : Jésus Christ, crucifié et enseveli, est ressuscité avec son corps glorieux. Jésus est ressuscité pour que nous aussi, en croyant en Lui, nous puissions avoir la vie éternelle ...

« La résurrection n'est donc pas une théorie, mais une réalité historique révélée par l'Homme Jésus Christ à travers sa ‘pâque', son ‘passage' qui a ouvert une ‘voie nouvelle' entre la terre et le Ciel ».

« Ce n'est ni un mythe, ni un rêve, ce n'est ni une vision, ni une utopie, ce n'est pas une fable, mais un événement unique et définitif : Jésus de Nazareth, fils de Marie, qui au soir du Vendredi saint a été descendu de la Croix et mis au tombeau, est sorti victorieux de la tombe ».

« En effet, a-t-il poursuivi, à l'aube du premier jour après le sabbat, Pierre et Jean ont trouvé le tombeau vide. Madeleine et les autres femmes ont rencontré Jésus ressuscité ; il a été reconnu aussi par les deux disciples d'Emmaüs à la fraction du pain ; le Ressuscité est apparu aux Apôtres le soir venu dans le Cénacle et ensuite à beaucoup d'autres disciples en Galilée ».
« L'annonce de la résurrection du Seigneur illumine les zones d'ombre du monde dans lequel nous vivons. Je pense particulièrement au matérialisme et au nihilisme, à une vision du monde qui ne sait pas dépasser ce qui est expérimentalement constatable, et qui se retrouve inconsolée dans la conscience du néant qui serait le point d'arrivée ultime de l'existence humaine ».

« C'est un fait que si le Christ n'était pas ressuscité, le ‘néant' serait destiné à l'emporter. Si nous retirons le Christ et sa résurrection, il n'y a pas d'issue pour l'homme et toute espérance demeure une illusion ».
« Mais précisément aujourd'hui, éclate avec force l'annonce de la résurrection du Seigneur, et elle est la réponse à la question incessante des sceptiques ».

« Ce n'est plus le néant qui enveloppe toutes choses, mais la présence amoureuse de Dieu ». « S'il est vrai que la mort n'a plus aucun pouvoir sur l'homme et sur le monde, il subsiste cependant encore beaucoup, trop de signes de son antique domination, a poursuivi Benoît XVI. Si par la Pâque, le Christ a extirpé la racine du mal, il a toutefois besoin d'hommes et de femmes qui dans tous les temps et lieux l'aident à affirmer sa victoire avec les mêmes armes que lui : les armes de la justice et de la vérité, de la miséricorde, du pardon et de l'amour ». (ROME, Dimanche 12 avril 2009 (ZENIT.org))
("La rencontre du Ressuscité avec les disciples d'Emmaüs" de Rambrandt)
Lundi de l'octave de Pâques
(12 avril 2009)
(Mt 28, 8-10)

Quand les femmes eurent entendu les paroles de l'ange,
vite, elles quittèrent le tombeau,
tremblantes et toutes joyeuses,
et elles coururent porter la nouvelle aux disciples.
Et voici que Jésus vint à leur rencontre et leur dit :
« Je vous salue. »
Elles s'approchèrent et, lui saisissant les pieds,
elles se prosternèrent devant lui.
Alors Jésus leur dit : « Soyez sans crainte,
allez annoncer à mes frères qu'ils doivent se rendre en Galilée :
c'est là qu'ils me verront. »

Le "Je vous salue" de Jésus, correspond à la traduction du terme grec qui certainement traduit l'expression messianique hébraïque "Réjouissez-vous". Quelle plus grande joie en effet que la Résurrection du Christ ! Un chrétien est un homme porteur de la joie de la Résurrection. Le Kérygme, l'annonce essentielle de l'apôtre, de l'envoyé est la suivante ; "Jésus le Christ est ressuscité, alléluia !" St Paul écrit au Thessaloniciens : " Soyez toujours dans la joie. Priez sans cesse. En toute circonstance soyez dans l'action de grâce. C'est la volonté de Dieu sur vous dans le Christ Jésus". (1 th 5, 16-18) Il ne s'agit pas de la joie d'avoir gagné au Loto ... Il s'agit de la joie intime et profonde d'être aimé, d'être sauvé : " Tu es son enfant bien-aimé. " Chacun de nous, baptisés, peut se redire cette parole. Enfant de Dieu, vivant de sa vie, vivant sous tension divine, nous pouvons " avoir des têtes de ressuscités " si nous vivons à plein cette vie divine qui nous est communiquée gratuitement. Pour me faire bien comprendre, je prends souvent l'image de l'ampoule électrique. Une ampoule, c'est un objet quelconque, tant que le courant ne passe pas. Mais dès que le courant passe, elle devient rayonnante de lumière. Il en est de même pour nous. Notre destinée est de laisser passer le courant. Nous ne serons pleinement nous-mêmes que lorsque la vie du Christ ressuscité nous aura envahis tout entiers. Alors nos corps, nos yeux, notre esprit, notre cœur seront transfigurés par la Parole d'Amour. Peut-être qu'actuellement nous n'existons qu'en brouillons, mais le brouillon est l'ébauche de l'œuvre définitive. Au temps de l'accomplissement, nous serons pleinement transfigurés. Dès aujourd'hui, il faut y travailler. (Anonyme)

dimanche 12 avril 2009














"Christ est ressuscité !
Il est vraiment ressuscité !"



Ainsi se saluent les orientaux le jour de Pâques. Une tradition à accueillir.

On entend parfois : "Pâques, en quoi ça me concerne ? La résurrection, c'est pour après la mort !" Le Mystère de la mort et de la résurrection du Christ est une grâce permanente. C'est chaque jour que je suis invité à vivre cet évènement qui s'est produit il y a un peu plus de deux mille ans. Ce qui s'est accompli alors, s'accomplit sans cesse pour moi et en moi. Est-ce que je ne ressens pas toutes ces morts dûs au péché qui entrave ma vie et m'empêche d'aimer vraiment, de me mettre en vérité au service des autres, de l'autre, de faire don de ma vie. Que d'égoïsme en moi, que de recherche de pouvoir sous toutes ses formes ... Je suis mal dans ma peau et j'ai besoin d'être sauvé car je ne le peux par moi-même. Le Christ a assumé tout cela sur la croix, par le don total de lui-même. Il a raclé la lie jusqu'au fond. Si j'accepte de lui remettre ma vie avec le désir de m'en sortir vraiment en me mettant à sa suite, il me remet debout, il me fait passer (Pâques) de l'esclavage à la liberté, et me donne la paix. Avec lui, il me ressuscite ! De même, les Sacrements sont tous Sacrements de la Pâques du Seigneur. Les accueillir et recevoir, est source de Vie !

Le premier jour de la semaine,
Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin,
alors qu'il fait encore sombre.
Elle voit que la pierre a été enlevée du tombeau.
Elle court donc trouver Simon-Pierre et l'autre disciple,
celui que Jésus aimait, et elle leur dit :
« On a enlevé le Seigneur de son tombeau,
et nous ne savons pas où on l'a mis. »
Pierre partit donc avec l'autre disciple pour se rendre au tombeau.
Ils couraient tous les deux ensemble,
mais l'autre disciple courut plus vite que Pierre
et arriva le premier au tombeau.
En se penchant, il voit que le linceul est resté là ;
cependant il n'entre pas.
Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour.
Il entre dans le tombeau, et il regarde le linceul resté là,
et le linge qui avait recouvert la tête,
non pas posé avec le linceul, mais roulé à part à sa place.
C'est alors qu'entra l'autre disciple,
lui qui était arrivé le premier au tombeau.
Il vit, et il crut.
Jusque-là, en effet, les disciples n'avaient pas vu que,
d'après l'Écriture, il fallait que Jésus ressuscite d'entre les morts.
(Jn 20, 1-9)

(Photo : "Veillée Pascale")

samedi 11 avril 2009

Triduum Pascal

Que célèbre la veillée pascale ?

À Pâques – aussi bien lors de la liturgie nocturne du Samedi saint qu’au dimanche de Pâques –, l’Église célèbre la résurrection de Jésus, son « passage » de la mort à la vie. Selon la foi chrétienne, Dieu n’a pas laissé son Fils crucifié aux mains de la mort. « Dieu a ressuscité », « Dieu a glorifié », « Dieu a relevé » de la mort – tels sont les termes utilisés en grec par le Nouveau Testament – celui qui a donné sa vie par amour pour son Père et pour les hommes.

Pour les chrétiens, cette victoire sur la mort concerne toute l’humanité. « Nous le savons, celui qui a ressuscité le Seigneur Jésus, nous ressuscitera nous aussi avec Jésus », écrit Paul aux Corinthiens (2 Co 4, 14). Cette annonce d’une vie surabondante, plus forte que la mort, est le salut, la « bonne nouvelle » fêtée à Pâques.
( la-croix.com - art. Triduum Pascal par Élodie MAUROT
- Fresque de la "Résurrection" par Fra Angelico -)

Triduum Pascal

Le Samedi saint est-il un jour « vide » ?

La journée du Samedi saint est la seule de l’année liturgique qui ne comprend aucun office collectif, hormis la liturgie des heures (prière du bréviaire). Aucun sacrement n’est célébré. C’est un jour de silence et de recueillement, un jour d’attente.

La Tradition lui associe « la descente aux enfers », particulièrement présente dans la spiritualité byzantine : le Christ rejoint les morts restés loin de Dieu, à commencer par Adam et Ève, pour les associer à la délivrance imminente de sa résurrection. La journée du Samedi saint est aussi consacrée aux préparatifs de la fête de Pâques dans les familles et les communautés chrétiennes.
(la-croix.com - Icône de la "descente aux enfers")

jeudi 9 avril 2009


Vendredi-Saint

C'étaient nos souffrances qu'il portait, nos douleurs dont il était chargé ...
C'est à cause de nos fautes qu'il a été transpercé, c'est par nos péchés qu'il a été broyé ...
C'est par ses blessures que nous sommes guéris ...
Le juste, mon serviteur, justifiera les multitudes, il s'est chargé de leurs péchés. C'est pourquoi je lui donnerai la multitude en partage ... (Is 53, 4 ... 12)
... Quand il eut pris le vinaigre, Jésus dit : « Tout est accompli. » Puis, inclinant la tête, il remit l'esprit. (Jn 19, 30)

Triduum Pascal

Le Vendredi saint est-il un jour de deuil ?

Pas simplement cela, car ce jour-là les chrétiens célèbrent l’amour de Dieu allant jusqu’au bout de lui-même. Ils célèbrent la « kénose » de Dieu, son abaissement qui va jusqu’à la croix pour rejoindre les hommes. Dans ce geste radical d’humilité, qui renverse la vision païenne d’un dieu dominateur, les chrétiens reçoivent la révélation d’un Dieu qui n’est qu’ amour.

Durant cette journée, les chrétiens accompagnent le Christ en sa Passion, relisant ensemble le récit de son arrestation et de sa mise à mort. Au cours de l’office, la liturgie prévoit un geste de vénération de la croix.
Depuis la fin du Moyen Âge, la pratique du "chemin de croix" s’est par ailleurs largement diffusée. Celui-ci a lieu dans l’après-midi du vendredi et consiste en une pérégrination en quatorze (ou quinze) étapes à la suite du Christ.
(La-Croix.com - Photo "Office de la Croix")
Parole du jour
(Jeudi-Saint 9 avril)
(Jn 13, 1 ... 15)

Avant la fête de la Pâque,
sachant que l'heure était venue
pour lui de passer de ce monde à son Père,
Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde,
les aima jusqu'au bout.
Au cours du repas,
alors que le démon a déjà inspiré à Judas Iscariote,
fils de Simon, l'intention de le livrer,
Jésus, sachant que le Père a tout remis entre ses mains,
qu'il est venu de Dieu et qu'il retourne à Dieu,
se lève de table, quitte son vêtement,
et prend un linge qu'il se noue à la ceinture ;
puis il verse de l'eau dans un bassin,
il se met à laver les pieds des disciples
et à les essuyer avec le linge qu'il avait à la ceinture ...
Après leur avoir lavé les pieds,
il reprit son vêtement et se remit à table.

Il leur dit alors : « Comprenez-vous ce que je viens de faire ?
Vous m'appelez 'Maître' et 'Seigneur',
et vous avez raison, car vraiment je le suis.
Si donc moi, le Seigneur et le Maître,
je vous ai lavé les pieds,
vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres.
C'est un exemple que je vous ai donné
afin que vous fassiez, vous aussi,
comme j'ai fait pour vous.

En Dieu pas de demi mesure, pas de demi teinte : "Il les aima jusqu'au bout." En Lui, la mort et la Résurrection sont un même mouvement en tant que la mort est liée au don de sa vie et la Résurrection au don de la vie pour tous. Dans le passage de l'Évangile, on laisse entendre que la Résurrection précède la mort de Jésus, parce qu'elle est déjà présente en Lui en ce sens que tout son être est habité par l'Amour avec un grand "A".
"Il se lève de table". Se lever est la traduction en français du terme grec qui signifie Ressusciter. "Il quitte son vêtement". Le terme est trop faible. Il faudrait traduire : Il dépose ... Il se dessaisit de son vêtement. En fait, il dépose sa vie, il s'en dessaisit, il donne sa vie. Et il le fait librement. Lui qu'on appelle Seigneur et Maître, il montre que la véritable Seigneurie, c'est le service de l'autre. Le Seigneur est le Serviteur. La véritable Royauté est celle de l'Amour et il appelle son disciple à prendre le même chemin : "Suis-moi !" ...
Venir communier à son Corps livré, à son Sang versé, c'est accueillir sa vie en la notre pour lui devenir semblable dans notre vie concrète, en devenant "serviteur" ...

("Lavement des pieds")
Triduum Pascal

Qu’est-ce que le triduum pascal ?

Le triduum pascal commence le Jeudi saint et se termine le jour de Pâques, après les vêpres. Ces trois jours constituent le centre de gravité de toute l’année liturgique. Successivement, les chrétiens commémorent le dernier repas du Christ avec ses disciples, son arrestation, sa crucifixion et sa mise au tombeau, puis sa résurrection d’entre les morts.

Ces trois jours ont un caractère fortement symbolique : ils rappellent ceux évoqués dans l’Évangile de Jean. Jésus ayant chassé les marchands du Temple, des juifs lui demandent de manifester l’autorité au nom de laquelle il remet en cause le lieu saint de Jérusalem, et il leur répond : « Détruisez ce sanctuaire et en trois jours je le relèverai. » Préfigurant de la résurrection, l’évangéliste précise : « Il parlait du sanctuaire de son corps » (Jean 2, 18-21).

Que célèbre-t-on le Jeudi saint ?

Dans la soirée du jeudi avant Pâques, les catholiques célèbrent la Cène, l’ultime repas du Christ avec ses disciples, où il leur annonce le don qu’il va faire de sa vie, librement et par amour. Ce don est signifié de manière différente selon les quatre Évangiles. Marc, Matthieu et Luc montrent Jésus partageant aux Douze du pain et du vin, dont il fait les signes de son corps et de son sang livrés.

Dans l’Évangile de Jean, cette scène est absente, et le don de Jésus est traduit au travers du geste du lavement des pieds. Jésus se place ainsi dans la situation du serviteur et laisse à ses disciples ce testament : « C’est un exemple que je vous ai donné pour que vous fassiez, vous aussi, comme moi j’ai fait pour vous » (Jean 13, 15).

Fidèle à la mémoire du Christ, l’Église procède, le soir du Jeudi saint, au rite du lavement des pieds et célèbre solennellement l’Eucharistie. À la fin de la messe, les fidèles poursuivent leur prière en accompagnant le Christ dans la nuit de son arrestation au Jardin des oliviers ...
(tiré de "La croix.com)

mercredi 8 avril 2009

Parole du Jour
(Mercredi 8 avril)
(Is 50, 4-8)

Dieu mon Seigneur
m'a donné le langage d'un homme

qui se laisse instruire,

pour que je sache à mon tour

réconforter celui qui n'en peut plus.

La Parole me réveille chaque matin,

chaque matin elle me réveille

pour que j'écoute comme celui qui se laisse instruire.

Le Seigneur Dieu m'a ouvert l'oreille,

et moi, je ne me suis pas révolté,

je ne me suis pas dérobé.

J'ai présenté mon dos à ceux qui me frappaient,

et mes joues à ceux qui m'arrachaient la barbe.

Je n'ai pas protégé mon visage des outrages et des crachats.

Le Seigneur Dieu vient à mon secours ;

c'est pourquoi je ne suis pas atteint par les outrages,

c'est pourquoi j'ai rendu mon visage dur comme pierre :

je sais que je ne serai pas confondu.

Il est proche, celui qui me justifie.


Nous continuons aujourd'hui de contempler le "Serviteur", lui qui se reçoit d'un autre comme Jésus se reçoit du Père. L'instruction reçue lui donne à son tour de "réconforter". C'est donc aussi ce que le Père fait pour nous ... "Le réconfort". A chaque instant, Dieu me réconforte.
Le "Serviteur" est habité par la Parole. Il est devenu "la Parole" ! Et s'il n'est pas atteint par les outrages, c'est parce que sa vie, "librement" il la donne pour notre réconfort. Non qu'il ne ressent la douleur, mais celle-ci ne peut le terrasser dans sa Personne. Comme lorsqu'il marchait sur la mer alors qu'il aurait dû être englouti par celle-ci. La mer symbolique dans la culture de Jésus, des force infernales. Ajusté sur l'Amour, il est rendu Juste, et en sa Personne, il nous ajuste et nous justifie en nous rendant à l'Amour. Nous sommes invités, par Lui et en Lui, quelques soient les circonstances de nos vies, à marcher avec Lui sur la mer. Un appel à la confiance : "N'ayez pas peur !"
("Le Christ aux outrages" de Philippe de Champaigne (XVIIè))

lundi 6 avril 2009

Parole du jour
(Mardi-Saint 7 avril)
(Is 49, 1-6)

Écoutez-moi, îles lointaines !
Peuples éloignés, soyez attentifs !

J'étais encore dans le sein maternel

quand le Seigneur m'a appelé ;

j'étais encore dans les entrailles de ma mère

quand il a prononcé mon nom.

Il a fait de ma bouche une épée tranchante,

il m'a protégé par l'ombre de sa main ;
il a fait de moi sa flèche préférée,

il m'a serré dans son carquois.
Il m'a dit :

« Tu es mon serviteur,
Israël,
en toi je me glorifierai. »
Et moi, je disais :

« Je me suis fatigué pour rien,

c'est pour le néant,
c'est en pure perte
que j'ai usé mes forces. »
Et pourtant, mon droit subsistait aux yeux du Seigneur,

ma récompense auprès de mon Dieu.

Maintenant le Seigneur parle,

lui qui m'a formé dès le sein de ma mère
pour que je sois son serviteur,

que je lui ramène Jacob
et que je lui rassemble Israël.
Oui, j'ai du prix aux yeux du Seigneur,

c'est mon Dieu qui est ma force.

Il parle ainsi :

«C'est trop peu que tu sois mon serviteur

pour relever les tribus de Jacob

et ramener les rescapés d'Israël :

je vais faire de toi la lumière des nations,
pour que mon salut
parvienne
jusqu'aux extrémités de la terre.»


Il est bon de lire ces textes sur le "Serviteur" et de s'en imprégner. Laisse résonner en toi cette Parole qui préfigure de Jésus, le Serviteur fidèle : "Je vais faire de toi la lumière des nations, pour que mon salut parvienne jusqu'aux extrémités de la terre" et encore "J'ai du prix au yeux du Seigneur, c'est lui qui est ma force". Cette dernière Parole qui lui convient bien-sûr, je peux aussi la dire et redire car elle est aussi vrai pour moi : "J'ai du prix au yeux du Seigneur ..." La laisser pénétrer mon cœur m'apporte la sérénité et la paix. Je suis aimé de Dieu ! En cette Semaine, c'est ce dont il veut m' assurer à nouveau. La Croix en est l'assurance ... la Résurrection la réalisation. L'Amour donne la Vie !
(Photo " en Israël" par Pat. Renier)
Parole du jour
(Lundi-Saint 6 avril)
(Is 42, 1-7)
Ainsi parle le Seigneur :
Voici mon serviteur que je soutiens,
mon élu en qui j’ai mis toute ma joie.
J’ai fait reposer sur lui mon esprit;
devant les nations,
il fera paraître le jugement que j’ai prononcé.
Il ne criera pas, il ne haussera pas le ton,
on n'entendra pas sa voix sur la place publique.
Il n'écrasera pas le roseau froissé,
il n'éteindra pas la mèche qui faiblit,
il fera paraître le jugement en toute fidélité.
Lui ne faiblira pas, lui ne sera pas écrasé,
jusqu'à ce qu'il impose mon jugement dans le pays,
et que les îles lointaines
aspirent à recevoir ses instructions.
Ainsi parle Dieu, le Seigneur,
qui crée les cieux et les déploie :
il dispose la terre avec sa végétation,
il donne la vie au peuple qui l'habite,
et le souffle à ceux qui la parcourent :
Moi, le Seigneur, je t'ai appelé selon la justice,
je t'ai pris par la main, je t'ai mis à part,
j'ai fait de toi mon Alliance avec le peuple
et la lumière des nations ;
tu ouvriras les yeux des aveugles,
tu feras sortir les captifs de leur prison,
et de leur cachot ceux qui habitent les ténèbres.

Hier, la méditation s'achevait sur le fait que Jésus était Serviteur (la vraie Royauté) et que la clef du vrai bonheur était d'être serviteur. Ce passage du livre d'Isaïe le confirme : "Voici mon Serviteur que je soutiens, mon élu en qui j'ai mis toute ma joie; je fais reposer sur lui mon Esprit ..." Au début de cette Semaine-Sainte, laissons-nous habités par ce passage de l'Ecriture que nous offre la Liturgie.
(Photo : "Chemin de croix à Jérusalem" par Pat. Renier)

samedi 4 avril 2009

Parole du jour
(Dimanche 5 avril)
(Ph 2, 6-11)

Le Christ Jésus, lui qui était dans la condition de Dieu,
n’a pas jugé bon de revendiquer son droit

d’être traité à l’égal de Dieu ;

mais au contraire, il se dépouilla lui-même

en prenant la condition de serviteur.

Devenu semblable aux hommes

et reconnu comme un homme à son comportement,

il s'est abaissé lui-même

en devenant obéissant jusqu'à mourir,

et à mourir sur une croix.

C'est pourquoi Dieu l'a élevé au-dessus de tout ;

il lui a conféré le Nom
qui surpasse tous les noms,
afin qu'au Nom de Jésus,

aux cieux, sur terre et dans l'abîme,

tout être vivant tombe à genoux,

et que toute langue proclame :

« Jésus Christ est le Seigneur »,

pour la gloire de Dieu le Père.


Jésus dira dans son enseignement : "Qui s'abaisse sera élevé". Il s'est abaissé lui-même. De Dieu qu'il était, il a pris la condition de serviteur, s'est fait homme, a été crucifié ... Tout cela, par amour pour nous. Et l'amour a été le plus fort : Dieu l'a élevé au dessus de tout. Il est ressuscité ! Il nous montre le chemin, à nous qui avons souvent des idées de grandeur trop humaine, au détriment des autres. Il s'est fait le serviteur. C'est la clef du bonheur.
(Jésus serviteur : "Lavement des pieds")
Parole du jour
(Samedi 4 avril)
(Jn 11, 48-53)

"Si nous continuons à le laisser agir,
tout le monde va croire en lui,
et les Romains viendront détruire
notre Lieu saint et notre nation. »

Alors, l'un d'entre eux, Caïphe,
qui était grand prêtre cette année-là, leur dit :
« Vous n'y comprenez rien ;

vous ne voyez pas quel est votre intérêt :
il vaut mieux qu'un seul homme meure pour le peuple,
et que l'ensemble de la nation ne périsse pas. »

Ce qu'il disait là ne venait pas de lui-même ;
mais, comme il était grand prêtre cette année-là,
il fut prophète en révélant
que Jésus allait mourir pour la nation.

Or, ce n'était pas seulement pour la nation,
c'était afin de rassembler
dans l'unité les enfants de Dieu dispersés.

A partir de ce jour-là,
le grand conseil fut décidé à le faire mourir.


Dans le livre du prophète Jérémie, nous trouvons ce passage qui éclaire notre Evangile où Caïphe se fait prophète sans le savoir : "Parcourez les rues de Jérusalem, regardez donc, renseignez-vous, cherchez sur ses places si vous découvrez un homme, un qui pratique le droit, qui recherche la vérité : alors je pardonnerai à cette ville." (Jr 5, 1) Cette Parole aussi est prophétique, car cet homme nous le connaissons : Jésus, vrai Dieu et vrai homme, pratiquant le droit et recherchant la vérité. A Pilate qui l'interroge lors de son jugement, il répondra : "Je suis venu pour rendre témoignage à la vérité." Sans Lui, point de Salut ! Dans son dernier souffle, il prononcera ces paroles d'où jaillira, pour nous, la Vie : "Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu'ils font."

vendredi 3 avril 2009

Parole du jour
(Vendredi 3 avril)
(Jn 10, 33-38)

Les Juifs lui répondirent :
« Ce n'est pas pour une œuvre bonne que nous voulons te lapider,
c'est parce que tu blasphèmes :
tu n'es qu'un homme, et tu prétends être Dieu. »

Jésus leur répliqua :
« Il est écrit dans votre Loi :

J'ai dit : Vous êtes des dieux
.
Donc, ceux à qui la parole de Dieu s'adressait,
la Loi les appelle des dieux ;
et l'Écriture ne peut pas être abolie.

Or, celui que le Père a consacré et envoyé dans le monde,
vous lui dites :
'Tu blasphèmes', parce que j'ai dit :
Je suis le Fils de Dieu.

Si je n'accomplis pas les œuvres de mon Père,
continuez à ne pas me croire.

Mais si je les accomplis,
quand bien même vous refuseriez de me croire,
croyez les œuvres.
Ainsi vous reconnaîtrez, et de plus en plus,
que le Père est en moi, et moi dans le Père. »


L'œuvre de Dieu est principalement de deux sortes dans la Bible : "Donner la vie" , "libérer de l'oppression".
"Donner la vie", c'est l'œuvre de création (Gn 1, 1 à 2,4a). Sans cesse Dieu "donne la vie" et chacun, nous sommes toujours en devenir donc en acte de création car "Dieu ne veut pas nous créer sans nous" (Maurice Zundel)
Sur ce chemin, il y a l'oppression du péché (Gn 3, 1-24) symbolisé par l'esclavage en Égypte (Ex 1, 8- 22 sq). Par l'intermédiaire de Moïse, Dieu libère son peuple, c'est le passage de la mer rouge et la liberté. L'oppresseur (les Égyptiens), lui, est englouti .... Dieu libère son Peuple de l'oppression. Tous et chacun Il nous libère de l'oppression du péché pour nous rendre à la vie.
Le Sabbat fait mémoire de ces deux réalités essentielles (Ex 20, 11; Dt 5, 15). Lorsque Jésus , nouveau Moïse, parle des œuvres qu'il accomplit et qui lui rendent témoignage, il fait référence à la libération qu'il réalise et à la vie qu'il donne à travers les actes de délivrance, de guérison et de pardon qu'il pose. Ces actes sont œuvres de Dieu et révéle son identité de Fils de Dieu. Ces œuvres, il les accomplit aujourd'hui encore à travers son Eglise. Et en Eglise en particulier par les Sacrements. Savons-nous le reconnaître ?

mercredi 1 avril 2009

Parole du jour
(Jeudi 2 avril)
(Jn 8, 56-59)

"Abraham votre père a tressailli d'allégresse
dans l'espoir de voir mon Jour.

Il l'a vu, et il a été dans la joie. »

Les Juifs lui dirent alors :

« Toi qui n'as pas cinquante ans, tu as vu Abraham ! »

Jésus leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis :
avant qu'Abraham ait existé, moi, JE SUIS. »

Alors ils ramassèrent des pierres pour les lui jeter.

Mais Jésus, en se cachant, sortit du Temple.


Jésus se révèle : "Avant qu'Abraham ait existé, moi, JE SUIS." Il est bon de laisser cette parole résonner en nous ... Arrêtons-nous un instant et redisons-la dans notre cœur, qu'elle y prenne racine pour y porter un fruit de foi, de confiance et de vie. La parole qui peut y faire écho, c'est : "N'ayez pas peur !" Lui qui est à l'origine de ma vie, comment pourrait-il ne pas en prendre soin ? La croix est la preuve qu'il l'a fait ... Et il ne cesse de le faire dans le mouvement de sa résurrection, en la faisant notre.