dimanche 26 octobre 2014


  
Parole du jour
Lc 6, 12-19
Mardi 28 octobre

En  ces jours-là, Jésus s'en alla dans la montagne pour prier, et il passa la nuit à prier Dieu. Le jour venu, il appela ses disciples, en choisit douze, et leur donna le nom d'Apôtres : Simon, auquel il donna le nom de Pierre, André son frère, Jacques, Jean, Philippe, Barthélemy, Matthieu, Thomas, Jacques fils d'Alphée, Simon appelé le Zélote, Jude fils de Jacques, et Judas Iscariote, celui qui fut le traître.
Jésus descendit de la montagne avec les douze Apôtres et s'arrêta dans la plaine. Il y avait là un grand nombre de ses disciples, et une foule de gens venus de toute la Judée, de Jérusalem, et du littoral de Tyr et de Sidon, qui étaient venus l'entendre et se faire guérir de leurs maladies. Ceux qui étaient tourmentés par des esprits mauvais en étaient délivrés. Et toute la foule cherchait à le toucher, parce qu'une force sortait de lui et les guérissait tous.

Commentaire
Voici que Jésus pose les premières pierres de son Église. Et il ne les choisit pas arbitrairement. Il les connaît de l'intérieur et sait qu'ils ne sont pas parfaits. Jésus prend du temps :  "Il s'en alla dans la montagne pour prier, et il passa la nuit à prier Dieu". Jésus ne fait rien sans la prière, sans la relation avec le Père ... Il ne fait rien en dehors de l'écoute du cœur. C'est pour nous une leçon. Une fois bien "connecté" intérieurement, il est prêt au discernement : "Il appelle ses disciples". C'est lui qui appelle. Il appelle et il choisit : "Il en choisit douze". "Douze" comme les douze tribus d'Israël. Jésus fonde le nouvel Israël dont la mission sera la même. Fondé en Abraham, Israël avait une feuille de route bien claire. Dieu dit à Abraham : "Quitte ton pays, ta famille et la maison de ton père ..." Abraham est appeler à une "conversion" : quitter l’idolâtrie et entrer dans une nouvelle relation en bâtissant sa vie sur l'Unique Dieu. Et ceci en lui remettant sa vie dans une confiance totale, la Foi : "pour le pays que je t'indiquerai". Cet abandon entre les mains de Dieu le conduira à accomplir sa mission : "Sois une bénédiction !"(Gn 12, 1-2) La Mission du Nouvel Israël fondé par Jésus sera la même : "Sois une Bénédiction!" Jésus n'a été que "Bénédiction". Il dira que "le disciple doit être comme son Maître". Et donc la Mission des Apôtres, nom qui signifie "Envoyés" sera la même que celle de Jésus, que celle d'Abraham : "Sois une Bénédiction !"  Et pour Jésus celle-ci s'accomplit plus particulièrement de trois manières qui sont indissociables : La Parole avec la mise en pratique de ce qu'elle dit : la libération et la guérison. 1. La Parole, l'enseignement de Jésus qui est un Rabbi, un Enseignant, enseignement qui est une Bonne Nouvelle et rejoint le coeur de l'homme : "Une foule de gens ... venus l'entendre."  - 2. La libération : "Ceux qui étaient tourmentés par des esprits mauvais en étaient délivrés." - 3. La guérison : "une foule de gens ... venus se faire guérir de leurs maladies". Jésus rend la Santé, c'est le sens du mot "Salut" :  " ... Il les guérissait tous." La Mission de l'Eglise, Nouvel Israël fondée sur les Apôtres et dont Jésus est "la Pierre d'Angle" est la même. Mais par elle-même elle ne peut rien : "Sans moi vous ne pouvez rien faire" dira Jésus à ses disciples.  Elle ne peut accomplir sa Mission que par Sa Force à Lui : "Une force sortait de Lui." Réceptacle de cette "Force", l'Eglise, Peuple de Dieu, Corps du Christ, Temple de l'Esprit est le "Lieu" où aujourd'hui encore on peut "toucher Jésus" : "toute la foule cherchait à le toucher ..."  En particulier par la "Vie fraternelle", la "prière", la "liturgie" et les "Sacrements", le "Service du frère".


 Parole du jour 
Lc 13, 10-17
Lundi 27 octobre

Jésus était en train d'enseigner dans une synagogue, le jour du sabbat. Il y avait là une femme, possédée par un esprit mauvais qui la rendait infirme depuis dix-huit ans ; elle était toute courbée et absolument incapable de se redresser. Quand Jésus la vit, il l'interpella : « Femme, te voilà délivrée de ton infirmité. » Puis, il lui imposa les mains ; à l'instant même elle se trouva toute droite, et elle rendait gloire à Dieu. Le chef de la synagogue fut indigné de voir Jésus faire une guérison le jour du sabbat. Il prit la parole pour dire à la foule : « Il y a six jours pour travailler ; venez donc vous faire guérir ces jours-là, et non pas le jour du sabbat. » Le Seigneur lui répliqua : « Esprits faux que vous êtes ! N'est-il pas vrai que le jour du sabbat chacun de vous détache de la mangeoire son bœuf ou son âne pour le mener boire ? Et cette femme, une fille d'Abraham, que Satan avait liée il y a dix-huit ans, n'est-il pas vrai que le jour du sabbat il fallait la délivrer de ce lien ? » Ces paroles de Jésus couvraient de honte tous ses adversaires, et toute la foule était dans la joie à cause de toutes les actions éclatantes qu'il faisait.
Commentaire :
Le Sabbat était devenu une institution d'interdits pour soi-disant honorer Dieu qui après la Création se reposa le 7ème jour. Et il en demeure ainsi dans le judaïsme d'aujourd'hui. L'intention est sans doute bonne, mais au détriment de l'homme. L'homme aurait-il été fait pour le Sabbat ? ... Jésus donnera la réponse : c'est le Sabbat qui a été fait pour l'homme. Aussi ne peut-on faire du Sabbat un absolu et il faut savoir en transgresser les interdits lorsque la vie de l'homme est en danger. Jésus démontre à ses adversaires, défenseur de l'absolu du Sabbat, que lorsque leurs profits sont en danger, ils n'hésitent pas à le transgresser. Ainsi  "le jour du sabbat chacun de vous détache de la mangeoire son bœuf ou son âne pour le mener boire." ...
Quand il est dit que Dieu se repose, cela ne signifie pas qu'il arrête de donner la vie. Jésus dira au juifs dans l'Évangile selon St Jean : "Moi et mon Père, nous travaillons toujours ..." La vie l'emporte absolument sur la loi du Sabbat. Les deux références données pour cette institution dans l'un des dix Commandements, c'est d'une part la "Création", c'est-à-dire le don de la vie : "Tu feras du sabbat un mémorial, un jour sacré. Pendant six jours tu travailleras et tu feras tout ton ouvrage ; mais le septième jour est le jour du repos, sabbat en l'honneur du Seigneur ton Dieu : tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni tes bêtes, ni l'immigré qui réside dans ta ville. Car en six jours le Seigneur a fait le ciel, la terre, la mer et tout ce qu'ils contiennent, mais il s'est reposé le septième jour. C'est pourquoi le Seigneur a béni le jour du sabbat et l'a consacré. " (Ex 20, 8-11) et d'autre part la "délivrance d'Égypte", c'est-à-dire la libération : "Observe le sabbat comme un jour sacré, selon l'ordre du Seigneur ton Dieu. Pendant six jours tu travailleras et tu feras tout ton ouvrage, mais le septième jour est le jour du repos, sabbat en l'honneur du Seigneur ton Dieu. Tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bœuf, ni ton âne, ni aucune de tes bêtes, ni l'immigré qui réside dans ta ville. Ainsi, comme toi-même, ton serviteur et ta servante se reposeront. Tu te souviendras que tu as été esclave au pays d'Égypte, et que le Seigneur ton Dieu t'en a fait sortir par la force de sa main et la vigueur de son bras. C'est pourquoi le Seigneur ton Dieu t'a commandé de célébrer le jour du sabbat." (Dt 5, 12-14). Vie et libération l'emporte sur le précepte. St Paul écrit dans une de ses lettres : "La lettre tue, l'esprit donne la vie." Le pourquoi du Sabbat est de magnifier la vie et la libération donnée et réalisée par Dieu, donc la vie et la libération l'emporte sur le précepte. Guérir quand il en est nécessaire l'emporte sur le précepte qui, suivit à la lettre devient alors entrave au bien de l'homme ... et donc de Dieu qui veut le bien de l'homme.

 
  Parole du jour
Mt 22, 34-40
Dimanche 26 octobre

Les pharisiens, apprenant que Jésus avait fermé la bouche aux sadducéens, se réunirent, et l'un d'entre eux, un docteur de la Loi, posa une question à Jésus pour le mettre à l'épreuve : « Maître, dans la Loi, quel est le grand commandement ? » Jésus lui répondit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. Voilà le grand, le premier commandement. Et voici le second, qui lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Tout ce qu'il y a dans l'Écriture — dans la Loi et les Prophètes — dépend de ces deux commandements. »
 
Commentaire :
Curieusement, Jésus ne se réfère pas à la Loi, c’est-à-dire au Décalogue, mais il rassemble un verset du Deutéronome (Dt 6, 5) et un autre du Lévitique (Lv 19, 18) pour composer un seul précepte, qui selon lui s’impose inconditionnellement. On pourrait donc lui reprocher de ne pas répondre à la demande qui lui est adressée. Mais en fait, il dépasse la Loi vers son accomplissement dans l’amour. Dans les deux passages convoqués, le programme à mettre en œuvre consiste en effet à « aimer ». Par deux fois, ce verbe est proposé au futur, non pas pour indiquer une action à venir, mais pour signifier qu’il s’agit de l’occupation principale tout au long du chemin qui conduit au Royaume ... L’objet de cet amour est double. Il s’agit d’abord d’aimer « le Seigneur » et de l’aimer dans la radicalité d’un engagement de tout son être. Conjointement et dans l’élan d’un unique amour qui se donne résolument et sans retour, nous sommes invités à « aimer notre prochain comme nous-même ». Jésus précise que les deux commandements sont d’égale importance, et à vrai dire n’en font qu’un, le second étant le lieu de vérification du premier ... Pour aimer comme il convient notre prochain, il nous faut d’abord nous enraciner dans l’amour de Dieu et nous attacher à lui « de tout notre cœur, de toute notre âme et de toute notre pensée ». Ce n’est que lorsque nous serons ainsi totalement décentré de nous-même vers celui qui est notre Source et notre Fin, que nous pourrons aimer notre prochain « en esprit et vérité » (cf. Jn 4, 23-24), c’est-à-dire dans la chasteté d’un amour non possessif et dans la liberté du don et du service gratuits. La charité chrétienne est tout autre chose qu’une philanthropie : elle est consentement à l’action de l’Esprit de Jésus-Christ en nous, travaillant à l’instauration du Royaume. Jean-Paul II souhaitait ardemment que « le monde redécouvre que le christianisme est la religion de l’amour ». Et comment pourrait-il le découvrir si ce n’est grâce au témoignage de l’engagement des chrétiens au service de leurs frères ?             (Père Joseph-Marie)