mardi 10 novembre 2009

Parole du jour
(Mardi 10 novembre)
(Lc 16, 1-8)

Jésus disait aux Apôtres :
« Lequel d'entre vous, quand son serviteur vient de labourer
ou de garder les bêtes, lui dira à son retour des champs :
'Viens vite à table' ?
Ne lui dira-t-il pas plutôt :
'Prépare-moi à dîner, mets-toi en tenue pour me servir,
le temps que je mange et que je boive.
Ensuite tu pourras manger et boire à ton tour.
'
Sera-t-il reconnaissant envers ce serviteur
d'avoir exécuté ses ordres ?

De même vous aussi, quand vous aurez fait
tout ce que Dieu vous a commandé, dites-vous :
'Nous sommes des serviteurs quelconques :
nous n'avons fait que notre devoir.' »


Pour entrer dans la compréhension de cet Évangile, il nous faut regarder Jésus. On l'a souvent présenté comme le Seigneur des Seigneurs et le Roi des Rois ... des notions qui immédiatement nous place dans le registre du pouvoir. Or Jésus s'est toujours présenté comme le "Serviteur" et ce service, il l'a vécu jusqu'au bout, sans ostentation. Bien au contraire, sa passion et sa mort en sont la preuve. Il a été pleinement ajusté sur son service, sur sa mission : "Non pas ce que je veux, mais ce que tu veux." dit-il au Père, au jour de l'agonie. Il ne s'est jamais prévalu devant Dieu du service accompli car il ne se regarde pas, il regarde ceux qu'il est venu sauver et qui eux sont dans le rapport de force et mettent Dieu à leur mesure. On a eu du mal dans l'Église a quitter les oripeaux du pouvoir et certains les revendiquent aujourd'hui encore. Le fauteuil d'où préside l'Évêque, cathèdre (d'où le mot cathédrale) d'où il enseigne, on l'avait appelé le "trône", et l'ordination le "sacre". Le vrai titre du Pape, c'est "Serviteur des serviteurs de Dieu". Combien, à travers leur service dans l'Église, en paroisses, recherche le pouvoir et la reconnaissance ... "Serviteur inutile ou quelconque" veut signifier : "serviteur qui fait ce qu'il doit faire". Nous avons chacun nos dons, notre mission. Ils sont à mettre au service des autres et non au notre. Nous sommes complémentaires les uns des autres. Et notre tâche, c'est d'être ajusté sur ce que nous devons être et faire, pour le bien de tous. Là, il n'y a pas de fanfaronnade, il n'y a que la vérité. L'humilité, écrit Ste Thérèse d'Avila, c'est la vérité. Et la disposition essentielle : "la gratuité". "Que n'as-tu que tu n'aies reçu !"