dimanche 13 décembre 2009

Parole du jour
(Lundi 14 décembre)
(Mt 21, 23-27)

Jésus était entré dans le Temple, et,
pendant qu’il enseignait,
les chefs des prêtres et les anciens du peuple
l’abordèrent pour lui demander :
« Par quelle autorité fais-tu cela, et qui t’a donné cette autorité ? »
Jésus leur répliqua :
« A mon tour, je vais vous poser une seule question ;
et si vous me répondez, je vous dirai, moi aussi,
par quelle autorité je fais cela :
Le baptême de Jean, d’où venait-il ? du ciel ou des hommes ? »
Ils faisaient en eux-mêmes ce raisonnement :
« Si nous disons : ‘Du ciel’, il va nous dire :
‘Pourquoi donc n’avez-vous pas cru à sa parole ?’
Si nous disons : ‘Des hommes’, nous devons redouter la foule,
car tous tiennent Jean pour un prophète. »
Ils répondirent donc à Jésus : « Nous ne savons pas ! »
Il leur dit à son tour :
« Moi non plus, je ne vous dirai pas par quelle autorité je fais cela. »

La question qui suscite la confrontation entre Jésus et les responsables religieux, est celle de l’origine de « l’autorité » - le mot apparaît quatre fois dans les quelques versets que nous venons d’entendre - exercée par Jésus. Étymologiquement, ce terme contient la racine du verbe « augere », qui signifie « faire grandir ». L’autorité revient donc à l’éducateur qui en raison de sa compétence, peut gérer la croissance de l’enfant, en lui apportant les éléments donc il a besoin pour orienter sa vie et lui permettre d’actualiser le maximum de ses potentialités. Ce ministère s’exerce principalement par la parole ; voilà pourquoi Jésus est interpellé alors qu’il enseigne dans le Temple : en prenant la parole dans la maison de Dieu, il s’érige en guide spirituel du peuple. Or cette tâche est traditionnellement réservée aux « chefs des prêtres » et aux « anciens » - ceux là même qui exigent de Jésus qu’il justifie son comportement.
Notre Seigneur n’a fréquenté aucune école rabbinique qui lui permette de revendiquer la fonction de « Docteur » ou de « Maître ». Dès lors s’il prétend enseigner - et qui plus est au Temple - ce ne peut être qu’au titre d’un charisme prophétique, qu’il doit pouvoir justifier. Ses interlocuteurs lui demandent donc un « signe » qui « prouve » qu’il est envoyé par Dieu et parle en son Nom. La réponse de Jésus est on ne peut plus claire : il renvoie vers le Précurseur, vers la voix qui criait dans le désert, invitant à préparer la route à l’Envoyé de Dieu - auquel Notre Seigneur s’identifie implicitement. Si « le baptême de Jean venait du ciel », alors il convient de donner foi à sa parole, et d’accueillir Celui dont il préparait la venue, puisque son autorité lui vient de Dieu.
Mais les prêtres et anciens ne sont pas en quête de vérité. Les pensées qu’ils nourrissent dans leur cœur trahissent leur duplicité : ils guettent seulement un motif pour accuser ce Prédicateur itinérant qui menace leur pouvoir religieux. Évaluant les conséquences des réponses qu’ils pourraient donner, ils se retranchent stratégiquement derrière un aveu d’ignorance : « Nous ne savons pas », refusant ainsi le « signe » que Jésus leur donne pour accréditer son autorité.

Que de fois nous-aussi, à l’image des Anciens, ne refusons-nous pas d’entendre la voix de notre conscience – que nous pouvons comparer à celle du Baptiste – alors qu’elle nous invite à nous convertir à l’Evangile du Christ et à nous mettre sous son autorité ! Hélas, nous préférons faire la sourde oreille afin de garder l’hégémonie sur notre vie… A chacun d’entre de nous de vérifier si ce comportement nous a conduit à plus de liberté et de joie ; ou si au contraire il nous a entraîné sur des chemins d’aliénation et enfoncé dans la tristesse ... (P. Joseph-M. Verlinde)
Parole du jour
(Dimanche 13 décembre)
(Ph 4, 4-7)

Frères, soyez toujours dans la joie du Seigneur ;
laissez-moi vous le redire : soyez dans la joie.
Que votre sérénité soit connue de tous les hommes.
Le Seigneur est proche.
Ne soyez inquiets de rien, mais, en toute circonstance,
dans l'action de grâce priez et suppliez
pour faire connaître à Dieu vos demandes.
Et la paix de Dieu, qui dépasse tout ce qu'on peut imaginer,
gardera votre coeur et votre intelligence dans le Christ Jésus.

Dans l'Évangile de ce jour (Lc 3, 10-18), à ceux qui demandent à Jean-Baptiste : "Que devons-nous faire ?", celui-ci répond en invitant à l'amour du prochain. Aux uns : "partagez avec celui qui n'a rien" ... à d'autres : "N' exigez rien de plus que ce qui est fixé" ... et à d'autres encore : "Ne faites ni violence, ni tort à personne" ... Or ce troisième dimanche de l'Avent ouvre sur la Joie. Quel rapport entre amour du prochain et joie ? ... Je voudrais vous partager ce témoignage d'un moine sur la signification de cette "Joie chrétienne" telle qu'il la ressent :

"Je vous propose d’écouter et d’accueillir cette parole de l’Apôtre "Soyez toujours dans la Joie" comme un nouveau commandement aussi essentiel que celui que nous a laissé Jésus :
« Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » (Mt 22, 39)

« Soyez toujours dans la Joie, priez sans cesse, soyez toujours dans l'action de grâce car c'est la volonté de Dieu à votre égard, dans le Christ Jésus. » (1Thes 5,16).
Beau programme ... : recouvrer la "Joie", la joie de croire, d’espérer et d’aimer…

« Toi, quand tu jeûne, ne te compose pas une mine défaite, mais parfume-toi la tête ! »
(Mt 6, 17)
Le christianisme est la religion de la Joie !

Dans la 3ème prière eucharistique, nous prions ainsi : « Que l'Esprit-Saint fasse de nous une éternelle offrande à ta gloire ! » Autrement dit : Donne Lui tout, pour qu’Il te donne sa gloire qui n’est rien d’autre que la " Joie Céleste", la "Joie de l'union à Dieu" :

Ton cœur contient de la joie… offre-Lui ta joie !
Ton cœur contient de la tristesse… offre-Lui ta tristesse !
Ton cœur contient rancœur et amertume… offre-Lui ta rancœur et ton amertume !
Ton cœur contient l’impossibilité de pardonner… offre-Lui ton désir de pardonner !
Ton cœur contient de la colère et de la haine… offre-Lui ta colère et ta haine !
Ton cœur contient de l’amour… offre-Lui ton désir d’aimer et d’être aimé !
Ton cœur est plein de doutes… offre-Lui tes doutes !
Ton cœur est plein de Foi… offre-Lui ta Foi !
Ton cœur , ton corps sont en souffrance… offre-Lui ta souffrance !
Tu es malade… offre-Lui ton désir de guérir !
Tu désespères… offre-Lui ton désespoir !
Ton cœur est en attente… offre-Lui ton Espérance !
Il n’y a rien dans ton cœur que tu ne puisses offrir au Seigneur…

« Vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, venez à moi, vous trouverez le repos … » (Mt 11, 28)

Ton cœur est envahi par le péché… offre-Lui ton péché !
Ton cœur est plein de toi-même… offre-toi tout entier à Lui !

Ce qu’Il attend de toi ?... Que le coffret de ton cœur soit entièrement vide pour le remplir de sa lumière, de sa présence et de sa joie. Voilà bien le jeûne qui plait à Dieu : Faire de la place en toi pour accueillir ton Dieu et ton prochain.

Offre-Lui donc tout ce qui fait ta vie et Lui la remplira de sa gloire !
Veux simplement ce que Lui veut, et tu seras comblé !

« Soyez toujours dans la joie » c’est le commandement qui découle directement de la mise en pratique du seul commandement que le Seigneur nous ait jamais donné : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même."

Frère Bernard-Marie