Dimanche 7 août
Mt 14, 22-23Aussitôt après avoir nourri la foule dans le désert,
Jésus obligea ses disciples à monter dans la barque
et à le précéder sur l'autre rive,
pendant qu'il renverrait les foules.
Quand il les eut renvoyées,
il se rendit dans la montagne,
à l'écart, pour prier.
Le soir venu, il était là, seul.
La barque était déjà à une bonne distance de la terre,
elle était battue par les vagues,
car le vent était contraire.
Vers la fin de la nuit,
Jésus vint vers eux en marchant sur la mer.
En le voyant marcher sur la mer,
les disciples furent bouleversés. Ils disaient :
« C'est un fantôme »,
et la peur leur fit pousser des cris.
Mais aussitôt Jésus leur parla :
« Confiance ! c'est moi ; n'ayez pas peur ! »
Pierre prit alors la parole :
« Seigneur, si c'est bien toi,
ordonne-moi de venir vers toi sur l'eau. »
Jésus lui dit : « Viens ! »
Pierre descendit de la barque
et marcha sur les eaux pour aller vers Jésus.
Mais, voyant qu'il y avait du vent, il eut peur ;
et, comme il commençait à enfoncer,
il cria : « Seigneur, sauve-moi ! »
Aussitôt Jésus étendit la main, le saisit et lui dit :
« Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? »
Et quand ils furent montés dans la barque, le vent tomba.
Alors ceux qui étaient dans la barque
se prosternèrent devant lui, et ils lui dirent :
« Vraiment, tu es le Fils de Dieu ! »
Jésus se rend sur la montagne pour prier. L'essentiel pour Jésus, c'est cette relation intime avec le Père qu'il ne quitte jamais : "Moi et le Père, nous sommes UN." C'est le soir, l'heure de la croix où il va donner sa vie pour le salut de l'humanité, notre salut. C'est l'heure de sa mort ... des ténèbres. Et voici que les Apôtres sont pris dans la tempête : "La barque ... était battue par les vagues, car le vent était contraire." Ils sont dans la peur ! C'est l'heure de la nuit et de la désespérance : "Nous qui espérions !" diront les disciples d'Emmaüs. Les Apôtres sont perdus, Jésus est mort ! Et voici qu'au cœur de la tempête Jésus vient en marchant sur les eaux. C'est la fin de la nuit, l'heure de l'aurore, de la lumière qui monte, l'heure de la résurrection. La tempête, pour les juifs du temps de Jésus est symbolique des forces infernales. Celles-ci ne peuvent plus rien contre lui, il les a vaincu, aussi marche-t-il sur la mer. Il est la présent, bien vivant en sa Victoire. Et il veut que l'humanité se laisse envelopper dans cette victoire. Pierre va en être l'avant garde : « Seigneur, si c'est bien toi, ordonne-moi de venir vers toi sur l'eau. » Jésus lui dit : « Viens ! » Tant que Pierre est dans la foi en la parole de Jésus, tant que son regard et son cœur lui sont acquis, tant qu'il se laisse envelopper dans sa Victoire, il marche sur l'eau. Il n'a plus peur. La tempête est là et elle rugit, mais elle ne peut l'atteindre. Mais voilà ! Pierre va se détourner de Jésus et quitter le roc de la foi : "Mais, voyant qu'il y avait du vent, il eut peur." Il quitte la Présence de Jésus et sa Victoire et se retrouve seul. Alors il coule. La peur est revenue !... Heureusement au coeur de cet engloutissement, dans sa détresse, il se retourne vers Jésus : "il cria : " Seigneur, sauve-moi ! " Il revient à sa Présence et entre à nouveau dans sa Victoire : " Jésus étendit la main, le saisit." Et ce que Jésus va lui reprocher, c'est son manque de foi : "Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ?" L'histoire de Pierre ne serait-elle pas notre histoire ? ... C'est chaque jour, à chaque instant, que nous sommes appeler à nous resituer dans la Présence et dans la Victoire de Jésus. Sans cesse il nous rassure : " Confiance ! c'est moi ; n'ayez pas peur ! "