mardi 19 janvier 2010

Parole du jour
(Mercredi 20 janvier)
(1S 17, 32sq)

Le Philistin Goliath venait tous les jours défier l'armée d'Israël.
David dit au roi Saül :
« Que personne ne perde courage à cause de ce Philistin.
Moi, ton serviteur, j'irai me battre avec lui. »
Saül répondit à David :
« Tu ne peux pas marcher contre ce Philistin
pour lutter avec lui,
car tu n'es qu'un enfant,
et lui, c'est un homme de guerre depuis sa jeunesse. »
David insista :
« Le Seigneur,
qui m'a sauvé des griffes du lion et de l'ours,
me sauvera des mains de ce Philistin. »
Alors Saül lui dit :
« Va, et que le Seigneur soit avec toi ! »
David prit son bâton,
il choisit dans le torrent cinq cailloux bien ronds
et les mit dans une poche de son sac de berger ;
puis, la fronde à la main, il marcha vers le Philistin.
Le Philistin s'avança, précédé de son porte-bouclier,
et arriva près de David.
Lorsqu'il le vit, il le regarda avec mépris
car c'était un jeune garçon ; il était roux et de belle apparence.
Le Philistin lui dit :
« Suis-je donc un chien,
pour que tu viennes contre moi avec un bâton ? »
Et il lui lança une malédiction en invoquant ses dieux.
Il dit à David :
« Viens ici, que je te donne en pâture
aux oiseaux du ciel et aux bêtes sauvages ! »
David lui répondit :
« Tu marches contre moi
avec l'épée, la lance et le javelot,
mais moi, je marche contre toi
au nom du Seigneur des armées,
le Dieu des troupes d'Israël que tu as insulté.
Aujourd'hui le Seigneur va te livrer en mon pouvoir,
je vais te tuer, te trancher la tête,
donner aujourd'hui même les cadavres de l'armée philistine
aux oiseaux du ciel et aux bêtes sauvages.
Toute la terre saura qu'il y a un Dieu pour Israël,
et tous ces gens rassemblés sauront que le Seigneur
ne donne la victoire ni par l'épée ni par la lance,
mais que le Seigneur combat lui-même,
et qu'il vous livre entre nos mains. »
Goliath s'était avancé et venait à la rencontre de David.
Celui-ci s'élança et courut vers les rangs des ennemis
au-devant du Philistin.
Il plongea la main dans son sac,
et en retira un caillou qu'il lança avec sa fronde.
Il atteignit le Philistin au front,
le caillou s'y enfonça,
et Goliath tomba la face contre terre.
Ainsi David triompha avec une fronde et un caillou :
quand il frappa le Philistin à mort,
il n'avait pas d'épée à la main.
David se précipita, et arrivé près du Philistin,
il lui prit son épée, qu'il tira du fourreau,
et le tua en lui tranchant la tête.
Quand les Philistins virent que leur champion était mort,
ils prirent la fuite.

Le commentaire de l'Évangile d'hier convient également à celui d'aujourd'hui. Aussi je préfère m'arrêter à la première lecture de ce jour : le "combat entre David et Goliath".

Le philistin représente la puissance et la suffisance. Il est sûr de lui : "Viens ici que je te donne en pâture aux oiseaux du ciel et aux bêtes sauvages ! » Je ne puis m'empêcher de penser au passage du livre de Jérémie où il est dit : "Malheur à l'homme qui met sa confiance en l'homme, qui fait de la chair son appui ..." (Jr 16, 5) Cet homme-là, ses forces, il les trouve en lui-même et se surestime. Il se prend pour un dieu : "et dont le cœur s'écarte de Dieu ..." (id.) Ainsi du Philistin ...

David, lui, sait, pour l'avoir expérimenté, que la force ne vient pas de lui : « Le Seigneur, qui m'a sauvé des griffes du lion et de l'ours, me sauvera des mains de ce Philistin. » Décentré de lui-même, il est ancré sur "le Seigneur". Aussi répond-il au Philistin : " Tu marches contre moi avec l'épée, la lance et le javelot, mais moi, je marche contre toi au nom du Seigneur ..." Humainement parlant, il est vaincu, et il le sait, mais Divinement parlant, il est vainqueur et il le croit : "Au jour de ma défaite, ils m'attendaient, mais j'avais le Seigneur pour appui, il m'a libéré, mis au large, il m'a sauvé, car il m'aime." (Ps 17, 19-20)

C'est l'expérience que Jésus, descendant de David, réalise en lui-même dans le Mystère de sa mort et de sa résurrection : vrai homme (Humain) et vrai Dieu (Divin) . Mort selon les hommes, mais vivant selon Dieu : La Résurrection en est le Signe ... Goliath s'effondre : "David n'avait pas d'épée à la main ..."

(Goliath et David - Enluminure du XIIè siècle)