mardi 31 août 2010

Parole du jour
Lc 4, 31-37
Mardi 31 août

Jésus descendit à Capharnaüm, ville de Galilée,
et il y enseignait, le jour du sabbat.
On était frappé par son enseignement
parce que sa parole était pleine d'autorité.
Or, il y avait dans la synagogue un homme possédé
par un esprit démoniaque,
qui se mit à crier d'une voix forte :
« Ah ! que nous veux-tu, Jésus de Nazareth ?
Es-tu venu pour nous perdre ?
Je sais fort bien qui tu es :
le Saint, le Saint de Dieu ! »
Jésus l'interpella vivement :
« Silence ! Sors de cet homme ! »
Alors le démon le jeta par terre
devant
tout le monde
et sortit de lui sans lui faire aucun mal.

Tous furent effrayés,
et ils se disaient entre eux :

« Quelle est cette parole ?
Car il commande avec autorité
et puissance aux esprits mauvais,
et ils sortent ! »
Et la réputation de Jésus
se propagea dans toute la région.


Jésus enseigne avec autorité, c'est-à-dire que son enseignement apporte la paix du cœur et la croissance de l'être. Le mot "autorité" signifiant "faire grandir". A ne pas confondre avec l'autoritarisme qui donne pouvoir sur l'autre ... On voit comment son enseignement de Jésus ne passe pas seulement par sa bouche, mais se donne dans son agir: sa Parole est vivante. C'est ainsi qu'il rend la liberté à un homme en le délivrant de l'autoritarisme d'un esprit démoniaque qui en a fait son esclave, qui parle et agit à travers lui. En premier lieu, il le fait taire car "l'esprit démoniaque" est un souffle qui porte une parole de mal, une parole qui déstructure, divise et apporte la mort, une parole de mensonge. Pour en libérer, il faut une Parole dite avec "autorité", une Parole de Vie, une Parole d'amour qui veut le bien de l'homme et le rend à son unité : "Que tout votre être corps, âme et esprit (les trois dimensions de l'être) soient rendus saint (unifié dans l'amour) par l'avènement de Notre Seigneur Jésus-Christ." (1 th 5, 23) Tous nous avons à un degré ou à un autre à être délivrés de ces esprits qui entravent nos vies et nous font tomber dans le péché : Nous savons bien que la Loi est une réalité spirituelle : mais moi, je suis un homme charnel, vendu au péché. En effet, je ne comprends pas ce que j'accomplis, car ce que je voudrais faire, ce n'est pas ce que je réalise ; mais ce que je déteste, c'est cela que je fais. Or, si je fais ce que je ne voudrais pas. je suis d'accord avec la Loi : je reconnais qu'elle est bonne. Mais en fait, ce n'est plus moi qui accomplis tout cela, c'est le péché, lui qui habite en moi. Je sais que le bien n'habite pas en moi, je veux dire dans l'être de chair que je suis. En effet, ce qui est à ma portée, c'est d'avoir envie de faire le bien, mais non pas de l'accomplir. Je ne réalise pas le bien que je voudrais, mais je fais le mal que je ne voudrais pas. Si je fais ce que je ne voudrais pas, alors ce n'est plus moi qui accomplis tout cela, c'est le péché, lui qui habite en moi. Moi qui voudrais faire le bien, je constate donc en moi cette loi : ce qui est à ma portée, c'est le mal. Au plus profond de moi-même, je prends plaisir à la loi de Dieu. Mais, dans tout mon corps, je découvre une autre loi, qui combat contre la loi que suit ma raison et me rend prisonnier de la loi du péché qui est dans mon corps. Quel homme malheureux je suis ! Qui me délivrera de ce corps qui appartient à la mort ? Rendons grâce à Dieu, Jésus Christ notre Seigneur..." (Rm 7, 14-25)
La "Sequela Christi", la "Suite du Christ" à travers la Personne de Jésus, les Évangiles et ce que l'Église nous propose au nom de ceux-ci, nous conduit à à cette libération, à cette réunification de l'être.
Le Sacrement de Réconciliation (Confession) est un Sacrement de libération puisqu'il libère du péché et renouvelle dans la grâce du baptême qui est par excellence Le Sacrement de libération : "Tu es devenu une création nouvelle, tu as revêtu le Christ." (Rituel) L'Eucharistie, sans cesse, nous ré-identifie au Christ en nous donnant de communier à la Parole de la Croix qui est don total de sa vie pour notre libération.

lundi 30 août 2010

Parole du jour
Lc 4, 16-20
30 août 2010

Jésus vint à Nazareth, où il avait grandi.
Comme il en avait l'habitude,
il entra dans la synagogue le jour du sabbat,
et il se leva pour faire la lecture.
On lui présenta le livre du prophète Isaïe.
Il ouvrit le livre et trouva le passage où il est écrit :
L'Esprit du Seigneur est sur moi
parce que le Seigneur m'a consacré par l'onction.
Il m'a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres,
annoncer aux prisonniers qu'ils sont libres,
et aux aveugles qu'ils verront la lumière,
apporter aux opprimés la libération,
annoncer une année de bienfaits accordée par le Seigneur.
Jésus referma le livre, le rendit au servant et s'assit.
Tous, dans la synagogue, avaient les yeux fixés sur lui.
Alors il se mit à leur dire :
« Cette parole de l'Écriture, que vous venez d'entendre,
c'est aujourd'hui qu'elle s'accomplit. »
Tous lui rendaient témoignage ;
et ils s'étonnaient du message de grâce qui sortait de sa bouche.
Ils se demandaient :
« N'est-ce pas là le fils de Joseph ? »
Mais il leur dit : « Sûrement vous allez me citer le dicton :
'Médecin, guéris-toi toi-même.
Nous avons appris tout ce qui s'est passé à Capharnaüm :
fais donc de même ici dans ton pays !' »
Puis il ajouta : « Amen, je vous le dis :
aucun prophète n'est bien accueilli dans son pays.
En toute vérité, je vous le déclare :
Au temps du prophète Élie,
lorsque la sécheresse et la famine ont sévi
pendant trois ans et demi,
il y avait beaucoup de veuves en Israël ;
pourtant Élie n'a été envoyé vers aucune d'entre elles,
mais bien à une veuve étrangère,
de la ville de Sarepta, dans le pays de Sidon.
Au temps du prophète Élisée,
il y avait beaucoup de lépreux en Israël ;
pourtant aucun d'eux n'a été purifié,
mais bien Naaman, un Syrien. »
A ces mots, dans la synagogue,
tous devinrent furieux.
Ils se levèrent, poussèrent Jésus hors de la ville,
et le menèrent jusqu'à un escarpement de la colline
où la ville est construite, pour le précipiter en bas.
Mais lui, passant au milieu d'eux, allait son chemin.

En déroulant le "Rouleau" où est transcrite la Parole de Dieu, Jésus tombe sur le passage qui détermine sa mission :
"L'Esprit du Seigneur est sur moi
parce que le Seigneur m'a consacré par l'onction.
Il m'a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres,
annoncer aux prisonniers qu'ils sont libres,
et aux aveugles qu'ils verront la lumière,
apporter aux opprimés la libération,
annoncer une année de bienfaits accordée par le Seigneur."

En tant que Fils, Jésus a l'Esprit en plénitude. Il est la Parole portée par le Souffle ... Il se dit dans l'Esprit-Saint ... Et ce qu'Il dit par sa bouche, mais aussi par ce qu'Il est et par ce qu'Il fait, c'est La Bonne Nouvelle. Il nous faut prendre la mesure de cette Parole car cette Bonne Nouvelle nous concerne aujourd'hui. Elle n'est pas faite pour rester imprimée dans un livre, sur une étagère, mais pour s'imprimer dans nos cœurs, dans nos vies au concret du jour et de la nuit, en toutes circonstances. Pour l'accueillir, il nous faut perdre notre superbe pour nous reconnaître pauvre. Non pas pauvre d'argent, mais pauvre de sagesse. La 1ère béatitude, en l'Évangile de Matthieu, devrait se traduire ainsi : "Bienheureux les pauvres de souffle", ce souffle qui porte la Parole. Aussi faut-il entendre : "Bienheureux les pauvres de savoir" dans le sens de connaissance de la Sagesse. Se reconnaître ainsi "pauvres" ouvre à l'enseignement de Jésus qui rend sage et donc à sa Personne, puisqu'il est la "Sagesse incarnée". Le Royaume de Dieu, c'est cette Sagesse véhiculée par son enseignement et donc sa Personne même. Le péché nous rend tous "prisonniers", "aveugles" et "opprimés" ... Jésus nous délivre de l'oppression, ouvre nos yeux à la vraie lumière, nous rend libre ... Et cela il l'accomplit non hier ou ... demain, mais "aujourd'hui". Il nous est seulement demandé de ne pas être comme les gens de Nazareth ... La foi est la clef du Salut. Les Évangiles en donne nombre d'exemples : "Va, ta foi t'a sauvé (guéri) !"

samedi 21 août 2010

Parole du jour
Mt 23, 1-13
Samedi 21 août

Jésus déclara à la foule et à ses disciples :
« Les scribes et les pharisiens
enseignent dans la chaire de Moïse.
Pratiquez donc et observez
tout ce qu'ils peuvent vous dire.
Mais n'agissez pas d'après leurs actes,
car ils disent et ne font pas.
Ils lient de pesants fardeaux
et en chargent les épaules des gens ;
mais eux-mêmes ne veulent pas les remuer du doigt.
Ils agissent toujours pour être remarqués des hommes :
ils portent sur eux des phylactères très larges
et des franges très longues ;
ils aiment les places d'honneur dans les repas,
les premiers rangs dans les synagogues,
les salutations sur les places publiques,
ils aiment recevoir des gens le titre de Rabbi.
Pour vous, ne vous faites pas donner le titre de Rabbi,
car vous n'avez qu'un seul enseignant,
et vous êtes tous frères.
Ne donnez à personne sur terre le nom de père,
car vous n'avez qu'un seul Père, celui qui est aux cieux.
Ne vous faites pas non plus appeler maîtres,
car vous n'avez qu'un seul maître, le Christ.
Le plus grand parmi vous sera votre serviteur.
Qui s'élèvera sera abaissé, qui s'abaissera sera élevé.

Le cœur de la Thora est le message que donnait l'Évangile d'hier : Amour de Dieu de tout son être et amour du prochain aimé comme soi-même ... aimé pour lui-même. Jésus a pleinement incarné ce cœur de la Thora dans sa relation au Père de qui il a fait la volonté et celle des hommes qu'il a sauvés. C'est ainsi qu'il est la "Thora incarnée". Il dira à Philippe : "Je suis le chemin, la vérité et la vie". C'est la définition de la Thora. Elle est un chemin, un enseignement : la vérité, et un ajustement de l'être : la vie.
Grand nombre de pharisiens et scribes avaient oubliés ce cœur de la Thora et se faisaient l propriétaires d'un savoir impossible à assimiler et à vivre par l'ensemble du peuple. D'ailleurs, eux se distançaient de toutes ces règles et traditions qu'ils ne mettaient que peu en pratique. Cette emprise sur les anawims (pauvres de Yahvé), leur donnaient un semblant de pouvoir et de notoriété. Jésus leur dira : "Vous, vous cherchez votre gloire les uns des autres." Tout cela n'était que du vent.
La vraie grandeur, c'est celle de Jésus : "Le plus grand parmi vous sera votre serviteur. Qui s'élèvera sera abaissé, qui s'abaissera sera élevé." C'est celle à laquelle il nous invite : "Toi, suis-moi !"

jeudi 19 août 2010

Parole du jour
Mt 22, 1-14
Jeudi 19 août

Jésus se remit à parler en paraboles :
« Le Royaume des cieux est comparable
à un roi qui célébrait les noces de son fils.
Il envoya ses serviteurs pour appeler à la noce les invités,
mais ceux-ci ne voulaient pas venir.
Il envoya encore d'autres serviteurs dire aux invités :
'Voilà : mon repas est prêt,
mes boeufs et mes bêtes grasses sont égorgés ;
tout est prêt : venez au repas de noce.'
Mais ils n'en tinrent aucun compte et s'en allèrent,
l'un à son champ, l'autre à son commerce ;
les autres empoignèrent les serviteurs,
les maltraitèrent et les tuèrent.
Le roi se mit en colère,
il envoya ses troupes, fit périr les meurtriers
et brûla leur ville.
Alors il dit à ses serviteurs :
'Le repas de noce est prêt,
mais les invités n'en étaient pas dignes.
Allez donc aux croisées des chemins :
tous ceux que vous rencontrerez, invitez-les au repas de noce.'
Les serviteurs allèrent sur les chemins,
rassemblèrent tous ceux qu'ils rencontrèrent,
les mauvais comme les bons,
et la salle de noce fut remplie de convives.
Le roi entra pour voir les convives.
Il vit un homme qui ne portait pas le vêtement de noce,
et lui dit : 'Mon ami, comment es-tu entré ici,
sans avoir le vêtement de noce ?'
L'autre garda le silence.
Alors le roi dit aux serviteurs :
'Jetez-le, pieds et poings liés, dehors dans les ténèbres ;
là il y aura des pleurs et des grincements de dents.'
Certes, la multitude des hommes est appelée,
mais les élus sont peu nombreux. »

« Le Royaume des cieux est comparable à un roi qui célébrait les noces de son fils ». La dimension nuptiale du Royaume est ici clairement mise en évidence. L’union nuptiale de Dieu avec son peuple, annoncée dans la Première Alliance, se trouve accomplie par la venue en ce monde de notre Seigneur Jésus-Christ : « Les compagnons de l’époux peuvent-ils mener le deuil tant que l’époux est avec eux ? » (Mt 9, 14).

Le drame de la parabole qui nous est livrée ici se joue dans la réponse à l’appel du roi de ceux qu’il invite aux noces de son fils. En réalité, nous devrions plutôt dire dans la non-réponse. Car l’indifférence et la non-volonté sont au rendez-vous de l’invitation du roi : Certains ne veulent pas venir ; d’autres considèrent qu’ils ont des affaires plus importantes à régler, qui son champ, qui son commerce… ; d’autres enfin, vont même jusqu’à maltraiter et tuer les serviteurs envoyés par le roi, manifestant par cette violence leur rejet fondamental de son appel.

Pourtant, tout était prêt. L’époux était là, le festin disposé. Il ne manquait plus qu’à se réjouir.
Le refus des invités n’en est que plus choquant. Nul doute que Matthieu vise particulièrement ceux qui parmi les juifs refusèrent l’annonce des apôtres et des missionnaires de l’évangile. Et il ne serait pas non plus étonnant que par les représailles du roi à l’encontre de ses offenseurs, ainsi que par la destruction de la ville, il fasse allusion à la destruction et à la ruine de Jérusalem.

Jusqu’ici, nous pourrions peut-être nous considérer à l’abri de toute remise en question. Mais ce serait nous méprendre. Continuons un peu la lecture de notre parabole…
Face au refus de ses premiers invités, le roi envoie alors ses serviteur rassembler tous ceux qu’ils rencontreront sur leur route. La référence à l’Eglise en qui se mêlent le bon grain et l’ivraie, « les mauvais comme les bons » est sans ambiguïté. Et c’est alors que nous nous découvrons sans aucun doute beaucoup plus concernés.

Une fois les nouveaux invités arrivés dans la salle du banquet, la parabole nous dit : « Le roi entra pour voir les convives. Il vit un homme qui ne portait pas le vêtement de noce,
et lui dit : 'Mon ami, comment es-tu entré ici, sans avoir le vêtement de noce ?' L'autre garda le silence. Alors le roi dit aux serviteurs : 'Jetez-le, pieds et poings liés, dehors dans les ténèbres ; là il y aura des pleurs et des grincements de dents.' »
Le récit culmine en un nouvel avertissement qui cette fois concerne clairement les chrétiens. Baptisés, ne sommes-nous pas invités sans aucun mérite de notre part au banquet du Royaume ? Le salut ne nous est-il pas offert gratuitement ? Mais sommes-nous conscients que pour goûter ce salut, nous devons aussi nous convertir, changer d’habit, quitter définitivement notre vieux vêtement pour revêtir le vêtement nouveau de la conversion, de la foi, de la grâce.
Certes, tout homme peut accéder au salut, aussi pécheur soit-il, mais pour en accueillir l’efficacité, il doit consentir à sa conversion. Appartenir passivement à l’Eglise ne suffit pas pour être sauvé. Il est aussi nécessaire de vivre les exigences de son baptême qui pousse à la conversion dans le quotidien de sa vie. Mais peut-être est-ce cela appartenir à l’Eglise ? (F. Elie)

mercredi 18 août 2010

Parole du jour
Mt 20, 1-16
Mercredi 18 août

Jésus disait cette parabole :
« Le Royaume des cieux est comparable au maître d'un domaine
qui sortit au petit jour
afin d'embaucher des ouvriers pour sa vigne.
Il se mit d'accord avec eux
sur un salaire d'une pièce d'argent pour la journée,
et il les envoya à sa vigne.
Sorti vers neuf heures,
il en vit d'autres qui étaient là, sur la place, sans travail.
Il leur dit :
'Allez, vous aussi, à ma vigne,
et je vous donnerai ce qui est juste.'
Ils y allèrent.
Il sortit de nouveau vers midi,
puis vers trois heures, et fit de même.
Vers cinq heures, il sortit encore, en trouva d'autres
qui étaient là et leur dit :
'Pourquoi êtes-vous restés là, toute la journée, sans rien faire ?'
Ils lui répondirent :
'Parce que personne ne nous a embauchés.' Il leur dit :
'Allez, vous aussi, à ma vigne.'
Le soir venu, le maître de la vigne dit à son intendant :
'Appelle les ouvriers et distribue le salaire,
en commençant par les derniers pour finir par les premiers.'
Ceux qui n'avaient commencé
qu'à cinq heures s'avancèrent et reçurent chacun une pièce d'argent.
Quand vint le tour des premiers,
ils pensaient recevoir davantage,
mais ils reçurent, eux aussi, chacun une pièce d'argent.
En la recevant,
ils récriminaient contre le maître du domaine :
'Ces derniers venus n'ont fait qu'une heure,
et tu les traites comme nous,
qui avons enduré le poids du jour et de la chaleur !'
Mais le maître répondit à l'un d'entre eux :
'Mon ami, je ne te fais aucun tort.
N'as-tu pas été d'accord avec moi pour une pièce d'argent ?
Prends ce qui te revient, et va-t'en.
Je veux donner à ce dernier autant qu'à toi :
n'ai-je pas le droit de faire ce que je veux de mon bien ?
Vas-tu regarder avec un œil mauvais
parce que moi, je suis bon ?'

Ainsi les derniers seront premiers,
et les premiers seront derniers. »


Il n'y a pas d'heure ni d'âge pour rencontrer le Seigneur. Certains le rencontrent tout-petits, d'autres étant enfants ou jeunes, d'autres encore adultes où vieillards ... Il n'y a pas d'heure ni d'âge pour être baptisé ... Et quelque soit l'heure et l'âge, la rétribution est la même : le Salut en Jésus Christ, la paix et la joie profonde d'être aimé. La vigne, en Israël, était le nom donné à l'école thoranique, et on disait qu'il fallait "travailler la thora", lui faire donner le bon vin de la Sagesse. Nous connaissons tous le verset du psaume : "le vin réjouit le cœur de l'homme". C'est en ce sens qu'il le réjouit car il s'agit d'une "Rencontre" ...
C'est donc pour nous une invitation à travailler la Parole de Dieu en la lisant, manduquant, ruminant jour après jour afin qu'elle donne en nous le bon vin de la Sagesse, Sagesse qui n'est autre qu'identification au Christ ... C'est le "maître du domaine" qui est reconnu comme étant le Royaume des Cieux.

mardi 17 août 2010

Parole du jour
Mt 19, 23-30
Mardi 17 août

Jésus disait à ses disciples :
« Amen, je vous le dis :
un riche entrera difficilement dans le Royaume des cieux.
Je vous le répète :
il est plus facile à un chameau de passer par un trou d'aiguille
qu'à un riche d'entrer dans le Royaume des cieux. »
Entendant ces paroles,
les disciples furent profondément déconcertés,
et ils disaient : « Qui donc peut être sauvé ? »
Jésus les regarda et dit :
« Pour les hommes, c'est impossible,
mais pour Dieu tout est possible. »
Alors Pierre prit la parole et dit à Jésus :
« Voilà que nous avons tout quitté pour te suivre :
alors, qu'est-ce qu'il y aura pour nous ? »
Jésus leur déclara :
« Amen, je vous le dis : quand viendra le monde nouveau,
et que le Fils de l'homme siégera sur son trône de gloire,
vous qui m'avez suivi,
vous siégerez vous-mêmes
sur douze trônes pour juger les douze tribus d'lsraël.
Et tout homme qui aura quitté
à cause de mon nom
des maisons, des frères, des soeurs,
un père, une mère, des enfants, ou une terre,
recevra beaucoup plus,
et il aura en héritage la vie éternelle.
Beaucoup de premiers seront derniers,
beaucoup de derniers seront premiers.

L'homme aimerait se sauver lui-même. C'était le cas du jeune homme riche qui repartit tout triste. Il prend conscience non seulement de son impuissance à se sauver, mais aussi à se laisser sauver. Le salut est absolument gratuit, c'est l'histoire du chameau et de l'aiguille. Mais il faut l'accueillir. Comment l'accueillir ? ... En accueillant celui dont le nom signifie "Dieu est notre Salut": Jésus. C'est lui notre Salut. Aussi dit-il à chacun de nous : "Toi, suis-moi."
La parole de Pierre est ambiguë : " Voilà que nous avons tout quitté pour te suivre : alors, qu'est-ce qu'il y aura pour nous ? " Il aura à apprendre que quitter ses filets ne suffit pas. Il demeure riche de lui-même et de ses convictions. Au jour de la passion, il en prendra conscience dans son reniement ...
Quant au "
qu'est-ce qu'il y aura pour nous ?" : " le « beaucoup plus » promis par Jésus à ceux qui ont tout quitté pour le suivre, n’est pas de l’ordre de l’avoir - maisons, terre, sécurité d’un vaste tissu relationnel familial. Jésus nous dit seulement que cet héritage, sans commune mesure avec les biens de ce monde, est « vie », et même « vie éternelle », c'est-à-dire divine. Ce que Jésus nous promet n’est donc pas de l’ordre d’un avoir supplémentaire mais d’une qualité d’être. Il nous donne comme perspective de partager sa propre vie. Le trône de gloire sur lequel il nous appelle à siéger représente sa condition divine à laquelle il veut nous rendre participants. Mais la vie divine a cela en propre qu’elle est plénitude et donc qu’elle ne peut se répandre que dans un être disposé à l’accueillir, c’est-à-dire dans un cœur conscient qu’à chaque instant il est appelé à tout recevoir de son Dieu. Voilà pourquoi Jésus parle de renoncer en son nom à « des maisons, des frères, des sœurs, un père, une mère, des enfants, ou une terre ». Notre Seigneur ne veut pas dire qu’il faille s’en défaire, les abandonner ; mais s’en délier en temps que terre d’aliénation dans la mesure où nous ne les percevrions plus comme des dons de Dieu, où ils limiteraient notre horizon à ce monde qui passe nous faisant oublier celui qui en est le Créateur, origine et terme de notre vie." (Fr Elie)

lundi 16 août 2010

Parole du jour
Mt 19, 16-22
Lundi 16 août

Quelqu'un s'approcha de Jésus et lui dit :
« Maître, que dois-je faire de bon pour avoir la vie éternelle ? »
Jésus lui dit :
« Pourquoi m'interroges-tu sur ce qui est bon ?
Il n'y a qu'un seul être qui soit bon !
Si tu veux entrer dans la vie,
observe les commandements.
— Lesquels ? » lui dit-il.
Jésus reprit :

« Tu ne commettras pas de meurtre.
Tu ne commettras pas d'adultère.
Tu ne commettras pas de vol.
Tu ne porteras pas de faux témoignage.
Honore ton père et ta mère.
Et aussi :

Tu aimeras ton prochain comme toi-même. »
Le jeune homme lui dit :
« Tout cela, je l'ai observé :
que me manque-t-il encore ? »
Jésus lui répondit :
« Si tu veux être parfait, va,
vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres,
et tu auras un trésor dans les cieux.
Puis viens, suis-moi. »
A ces mots, le jeune homme s'en alla tout triste,
car il avait de grands biens.


Nous avons tous de grands biens ! Ces dons que Dieu nous a donnés et nous appelle à faire fructifier. Nous n'avons pas à les accumuler pour nous-mêmes. Ces dons nous ont été donnés pour les autres. L'homme existe pour se mettre au service de son frère - "Qu'as-tu fais de ton frère ?" ... - comme le Christ s'est agenouillé au pieds de ses disciples pour leur laver les pieds. Lui qui disait ne pas avoir une pierre pour reposer la tête. Chez Lui, tout était don. Jésus n'a rien gardé pour Lui-même. La croix en est le signe. C'est là qu'Il puisait sa force, sa paix et sa joie profonde ... dans l'Amour.
Non qu'il ne faille rien avoir car il nous faut vivre, mais attention de ne pas faire de l'avoir, quel qu'en soit la forme, son dieu : "Là où est ton trésor là aussi sera ton cœur !" Et le bonheur est au prix du "don". Jésus ne demande qu'a nous l'apprendre : "Viens et suis-moi."

dimanche 15 août 2010

ASSOMPTION DE MARIE
Parole du jour
(Dimanche 15 août)
(Lc 1, 39-56)

En ces jours-là, Marie se mit en route rapidement
vers une ville de la montagne de Judée.
Elle entra dans la maison de Zacharie
et salua Élisabeth.
Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie,
l'enfant tressaillit en elle.
Alors, Élisabeth fut remplie de l'Esprit Saint,
et s'écria d'une voix forte :
« Tu es bénie entre toutes les femmes,
et le fruit de tes entrailles est béni.
Comment ai-je ce bonheur
que la mère de mon Seigneur vienne jusqu'à moi ?
Car, lorsque j'ai entendu tes paroles de salutation,
l'enfant a tressailli d'allégresse au-dedans de moi.
Heureuse celle qui a cru
à l'accomplissement des paroles
qui lui furent dites de la part du Seigneur. »
Marie dit alors :
« Mon âme exalte le Seigneur,

mon esprit exulte en Dieu mon Sauveur.

Il s'est penché sur son humble servante ;

désormais tous les âges me diront bienheureuse.

Le Puissant fit pour moi des merveilles ;

Saint est son nom !

Son amour s'étend d'âge en âge

sur ceux qui le craignent.

Déployant la force de son bras,

il disperse les superbes.
Il renverse les puissants de leurs trônes,
il élève les humbles.
Il comble de bien les affamés,

renvoie les riches les mains vides.
Il relève Israël son serviteur,

il se souvient de son amour,
de la promesse faite à nos pères,

en faveur d'Abraham et de sa race à jamais. »
Marie demeura avec Élisabeth environ trois mois,
puis elle s'en retourna chez elle.

Il fallait en effet, médite Jean-Paul II, que « celle qui était la Mère du Ressuscité, fût la première parmi les hommes à participer à la plénitude puissante de sa Résurrection. Il fallait que celle, en qui le Fils de Dieu, auteur de la victoire sur le péché et sur la mort, est venu habiter, fût aussi la première à habiter en Dieu, libre du péché et de la corruption du tombeau : du péché par l’Immaculée Conception ; de la corruption du tombeau, par l’Assomption ».

L'être humain n'existe que comme "être en relation". Lorsqu'il n'y a plus de relation avec autrui, c'est l'enfermement et la mort. Le péché est "relation blessante et blessée" où ne circule plus la sève de l'amour et du don. Nous en faisons tous l'expérience ... Le péché nous disloque, nous divise dans nos relations avec les autres et aussi, surtout, en nous-mêmes. Les Sacrements, Baptême, Réconciliation, Eucharistie ... sont des dons de Dieu pour notre libération et le retour à l'unité de notre être tout entier : "corps, âme et esprit", en Jésus. St Paul écrit aux thessaloniciens : "Que votre être tout entier, corps, âme et esprit, soient rendus saint (= unifié par les liens de l'amour) par l'avènement de notre Seigneur Jésus-Christ". Voici ce qu'écrit Pierre Trévet dans son livre "Paraboles d'un curé de campagne" écrit : "La résurrection promise n'est ni la simple immortalité d'une âme séparée du corps, ni le retour à la vie d'ici-bas, mais quelque chose de beaucoup plus grand : le corps et l'âme (et l'esprit) rendus l'un à l'autre dans une unité désormais indestructible parce que notre fragilité humaine sera "mise à l'abri en Dieu", selon la magnifique expression du théologien Hans Urs von Balthasar - à l'abri du péché, de la souffrance et de la mort. Dans le credo, nous parlons de la "résurrection de la chair". La chair désigne ici la personne dans son unité et son intégralité, c'est-à-dire tout à la fois son âme et son corps (et son esprit). La vie nouvelle que le chrétien espère ne concerne pas seulement son âme, mais la personne toute entière, telle qu'elle a été créée et voulue par Dieu, et dont le corps est partie intégrante dès le commencement, ce corps dans lequel elle a vécu toute son histoire et est devenue ce qu'elle est".
Marie est la seule créature qui au moment de sa mort comme pendant toute sa vie n'a été que dans le "oui", libre de tout péché et de toute dislocation. Aussi unifiée en son être tout entier "corps, âme et esprit", son corps même ne pouvait demeurer dans la corruption. Sans aucune tâche de corruption, il a été élevé (= transfiguré) dans la Lumière de Dieu. La fête de l'Assomption nous montre, en Marie, notre avenir éternel :
"Je crois en la résurrection de la chair, à la vie éternelle" (credo)


Marie, étoile de la mer (St Bernard † 1153)

Marie est comparée à un astre
"Et le nom de la vierge était Marie" (Lc 1,27).
Disons quelque chose aussi sur ce nom, qui est interprété : "étoile" de la mer et qui convient à merveille à la mère restée vierge.
Oui, on la compare à un astre, et rien de plus juste : comme l'astre, sans être altéré, émet son rayon, ainsi, sans lésion intime, la Vierge met au monde son Fils. Le rayon n'amoindrit pas la clarté de l'astre, pas plus que le fils ne diminue l'intégrité de la vierge.
Oui, elle est cette noble étoile issue de Jacob dont les rayons illuminent l'univers entier, dont la splendeur étincelle sur la cime et pénètre jusqu'aux ombres profondes, dont la chaleur répandue sur la terre réchauffe les âmes plus que les corps, mûrit les vertus et consume les vices.
Elle est cette brillante et merveilleuse étoile qui se lève, glorieuse et nécessaire au-dessus de cet océan immense, dans la splendeur de ses mérites et de ses exemples.
Dans la tempête, regarde l'étoile, invoque Marie !
O toi, qui que tu sois, qui dans cette marée du monde, te sens emporté à la dérive parmi orages et tempêtes, plutôt que sur la terre ferme, ne quitte pas les feux de cet astre, si tu ne veux pas sombrer dans la bourrasque.
Quand se déchaînent les rafales des tentations, quand tu vas droit sur les récifs de l'adversité, regarde l'étoile, appelle Marie !
Si l'orgueil, l'ambition, la jalousie te roulent dans leurs vagues, regarde l'étoile, crie vers Marie !
Si la colère ou l'avarice, si les sortilèges de la chair secouent la barque de ton âme, regarde vers Marie !
Quand, tourmenté par l'énormité de tes fautes, honteux des souillures de ta conscience, terrorisé par la menace du jugement, tu te laisses happer par le gouffre de la tristesse, par l'abîme du désespoir, pense à Marie.
Dans les dangers, dans les angoisses, dans les situations critiques, pense à Marie, crie vers Marie !
Que son nom ne quitte pas tes lèvres, qu'il ne quitte pas ton cœur, et pour obtenir la faveur de ses prières, ne cesse d'imiter sa vie.
Fais ta propre expérience de Marie !
Si tu la suis, point ne t'égares.
Si tu la pries, point ne désespère.
Si tu la gardes en pensée, point de faux pas.
Qu'elle te tienne, plus de chute.
Qu'elle te protège, plus de crainte.
Sous sa conduite, plus de fatigue.
Grâce à sa faveur, tu touches au port.
Et voilà comment ta propre expérience te montre combien se justifie la parole : Le nom de la Vierge était Marie (Lc 1, 27).

dimanche 1 août 2010

Parole du jour
Lc 12, 13-21
Dimanche 1er août
Du milieu de la foule, un homme demanda à Jésus :
« Maître, dis à mon frère
de partager avec moi notre héritage. »
Jésus lui répondit :
« Qui m'a établi pour être votre juge
ou pour faire vos partages ? »
Puis, s'adressant à la foule :
« Gardez-vous bien de toute âpreté au gain ;
car la vie d'un homme,
fût-il dans l'abondance,
ne dépend pas de ses richesses. »
Et il leur dit cette parabole :

« Il y avait un homme riche,

dont les terres avaient beaucoup rapporté.

Il se demandait :

'Que vais-je faire ?
Je ne sais pas où mettre ma récolte.'
Puis il se dit :

'Voici ce que je vais faire :
je vais démolir mes greniers,
j'en construirai de plus grands
et j'y entasserai tout mon blé et tout ce que je possède.

Alors je me dirai à moi-même :

Te voilà avec des réserves en abondance
pour de nombreuses années.
Repose-toi, mange, bois, jouis de l'existence.
'
Mais Dieu lui dit :
'Tu es fou : cette nuit même, on te redemande ta vie.
Et ce que tu auras mis de côté, qui l'aura ?
'
Voilà ce qui arrive à celui qui amasse pour lui-même,
au lieu d'être riche en vue de Dieu. »


En vue de quoi sommes-nous riches ? Il est bien des richesses qui nous colle à la terre. Il n'est pas seulement question d'argent ou de biens. Certes ceux-ci peuvent être une entrave à notre vrai bien lorsqu'ils sont démesurés, au-delà de nos besoins, alors que notre frère croupit à notre porte. Et tout homme nous est "frère", et chacun a le droit d'exister. Notre égoïsme est une fausse richesse qui nous ancre à la terre et nous empêche de nous élever. Il est bien d'autres "fausses richesses" qui sont autant de liens qui nous entravent et chacun peut les répertorier pour soi-même. Qu'elles sont mes "idoles", ce auquel je tiens et que je ne lâcherai pas, alors que ce n'est pas l'essentiel, que ça entrave ma vie et ... celle des autres. Pour certains ce sera l'emprise sur autrui, ses enfants, son conjoint, ses amis ... pour d'autres, l'ordinateur, la télé, la voiture , le jeu, la nourriture etc ... Il est un livre sorti il y a plusieurs années qui s'intitulait : "Dieu premier servi." Ce qui revient à dire "être riche en vue de Dieu". Partir de notre intériorité. Chacun de nous aspire au bien, à l'amour vrai et notre souffrance, finalement, est de ne pas y correspondre. D'où l'importance de nourrir notre vie intérieure, de nous mettre à l'écoute de notre cœur et de la petite voix qui nous appelle pour nous guider. Ce que Thérèse de l'Enfant Jésus appelait "son Maître intérieur". Cela demande que nous sachions nous arrêter et faire silence, nous nourrir de la Parole de Dieu, des Sacrements et de la vie fraternelle. Sortir de nous pour vivre de Dieu. Acquérir ce discernement qui nous rendra libre et capable de vivre de l'essentiel sans nous laisser lier par ce qui est passager et sans avenir. Notre vie saura alors être aimante pour autrui de qui nous désirerons le vrai bien. Nous serons "riche en vue de Dieu".