jeudi 13 mars 2014

   
Parole du jour
Mt 7, 7-12
jeudi 12 mars
 
Comme les disciples s'étaient rassemblés autour de Jésus, 
sur la montagne, il leur disait : 
« Demandez, vous obtiendrez ; 
cherchez, vous trouverez ; 
frappez, la porte vous sera ouverte.
Celui qui demande reçoit ; 
celui qui cherche trouve ; 
et pour celui qui frappe, la porte s'ouvrira.
Lequel d'entre vous donnerait une pierre à son fils 
qui lui demande du pain ?
ou un serpent, quand il lui demande un poisson ?
("ou un scorpion à qui lui demande un œuf"  Lc 11, 12)
Si donc, vous qui êtes mauvais, 
vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, 
combien plus votre Père qui est aux cieux 
donnera-t-il de bonnes choses à ceux qui les lui demandent !
Donc, tout ce que vous voudriez 
que les autres fassent pour vous, 
faites-le pour eux, vous aussi, 
voilà ce que dit toute l'Écriture : la Loi et les Prophètes. »
 
Dans la "Lettre à Proba", magnifique lettre sur la prière, St Augustin a commenté ce passage de l’Évangile : "Selon les trois dons que recommande l’Apôtre le poisson semble désigner la foi, soit à cause de l’eau du baptême, soit parce qu’elle subsiste saine et sauve dans les flots de ce monde ; à la foi s’oppose ce serpent dont la ruse envenimée a persuadé (à nos premiers parents) de ne pas accorder leur foi à Dieu. L’œuf figure l’espérance parce que la vie du poussin n’y est pas encore donnée, mais y est en promesse ; on ne la voit pas encore, mais on l’espère ; car « voir ce qu’on espère ce n’est plus l’espérer ». À l’espérance s’oppose le scorpion. Car celui qui espère la vie éternelle, oublie ce qui est derrière lui, pour aller droit de l’avant. Il lui serait nuisible de regarder en arrière. Or c’est par ce côté que le scorpion est à craindre, parce que là est son venin et son dard. Le pain signifie la charité. Car « la charité est la plus grande des trois » ; or le pain dépasse en utilité les autres aliments. À elle s’oppose la pierre, car les cœurs endurcis rejettent la charité. Mais peut-être ces trois symboles supportent-ils une autre interprétation plus convenable encore. Quoi qu’il en soit, c’est celui qui sait donner de bonnes choses à ses fils qui nous oblige à demander, à chercher, à frapper.  
Pourquoi Dieu agit-il ainsi, puisqu’il connaît ce qui nous est nécessaire, avant même que nous le lui demandions ? Nous pourrions nous en inquiéter, si nous ne comprenions pas que le Seigneur notre Dieu n’a certes pas besoin que nous lui fassions connaître notre volonté car il ne peut l’ignorer, mais qu’il veut par la prière exciter et enflammer nos désirs, pour nous rendre capables de recevoir ce qu’il nous prépare..."
 
Il est intéressant de noter que dans l’Évangile de St Luc, les "bonnes choses" dont il est question en St Matthieu deviennent "l'Esprit-Saint" : "Combien plus le Père donnera-t-il l'Esprit-Saint à ceux qui le lui demande" (Lc 11, 13). C'est en effet l'Esprit-Saint qui nous donne de formuler la "bonne prière" : "L'Esprit-Saint vient au secours de notre faiblesse car nous ne savons que demander pour prier comme il faut." (Rm 8, 26)