dimanche 28 novembre 2010


SENS ET HISTOIRE DE L'AVENT

1. Quelle est la signification du mot "Avent" ?
Il y a un temps de préparation à Noël qu' on appelle le "temps de l'Avent". - Ce mot vient du latin "adventus" qui signifie avènement. A l'origine c'est un terme grec "parousia" employé dans l'Église des premiers siècles, traduit en latin par "adventus". On emploie ce mot en grec et en latin pour designer la venue du Christ parmi des hommes à la fois pour l'avènement de sa naissance et son avènement glorieux à la fin des temps. Puis ce mot a été utilisé pour designer le temps liturgique qui précède la fête.

2. Caractéristiques du temps de l'Avent
C' est un temps d'attente qui comporte plusieurs formes : il nous fait revivre d'une part l'attente du peuple juif de la venue du messie, l'attente de la naissance de Jésus. C'est d'autre part l'attente de l'avènement du Christ à la fin des temps. De plus, entre ces deux venues du Christ, on attend la venue actuelle du Christ dans son Église. - Le temps de l'Avent commence le quatrième dimanche avant le 25 décembre, donc selon les années entre le 27 novembre et le 3 décembre. Le premier dimanche de l'Avent est le début de l'année liturgique.

3. Les grandes figures du temps de l'Avent
Les grands témoins de l'attente de la venue du Christ sont le prophète Isaïe, Jean Baptiste et Marie.

Le prophète Isaïe exprime l'espérance messianique, il annonce la naissance de l'Emmanuel. Il incarne à la fois la préparation de Dieu et les désirs de l'humanité.

Jean Baptiste annonce la venue proche du messie et il invite à un baptême de conversion pour s'y préparer. Il est le précurseur. Dès son enfance, puis adulte, il désigne Jésus

Marie accepte d'être la mère du messie. Elle est le symbole de l'habitation de Dieu en nous.

4. Différences entre l'Avent et le Carême ?
La préparation de Noël par le temps de l'Avent ne se fait pas de la même manière que celle du mystère pascal par le Carême. Le Carême est un temps de préparation baptismale et un temps de repentir pour ceux qui ont faillit à l'engagement baptismal. Il est marqué par le jeûne. - L'Avent est un temps d'espérance et une invitation à être vigilent. Il n'est pas marqué par le jeûne en occident.

5. Origine et histoire de l'Avent
Origine et histoire de l' Épiphanie Origine et histoire du Carême Origine et histoire des Rameaux Origine et histoire du Jeudi saint Origine et histoire du Vendredi saint Origine et histoire de Pâques Origine et histoire de la Pentecôte Origine et histoire de l'Assomption Origine et histoire de la Toussaint
L'histoire de l'Avent commence dès la fin du IV° siècle.Il existe à Ravenne, ville byzantine en Italie, en Gaule et en Espagne une préparation ascétique aux fêtes de Noël. Il y a en Gaule un jeûne de trois jours par semaine. Cet aspect ascétique est sans doute lié à la préparation du baptême administré à cette époque à l'Épiphanie. Mais au XIIIème siècle en France n'était plus appliqué communément.
A Rome, l'Avent apparaît, plus tard, dans la seconde moitié du VI° siècle. C'est un temps de préparation sans doute, mais il est sans considérations ascétiques. Il fut réduit à quatre semaines et devient l'attente joyeuse de l'avènement du Seigneur, sans l'observance d'un jeûne. La pratique romaine s'impose en France au VIII° siècle. (Cybercuré)
Parole du jour
Mt 24, 37-44
Dimanche 28 novembre

Jésus parlait à ses disciples de sa venue :
« L'avènement du Fils de l'homme ressemblera
à ce qui s'est passé à l'époque de Noé.
A cette époque, avant le déluge,
on mangeait, on buvait, on se mariait,
jusqu'au jour où Noé entra dans l'arche.
Les gens ne se sont doutés de rien,
jusqu'au déluge qui les a tous engloutis :
tel sera aussi l'avènement du Fils de l'homme.
Deux hommes seront aux champs :
l'un est pris, l'autre laissé.
Deux femmes seront au moulin :
l'une est prise, l'autre laissée.
Veillez donc, car vous ne connaissez pas
le jour où votre Seigneur viendra.
Vous le savez bien :
si le maître de maison avait su à quelle heure de la nuit
le voleur viendrait, il aurait veillé
et n'aurait pas laissé percer le mur de sa maison.
Tenez-vous donc prêts, vous aussi :
c'est à l'heure où vous n'y penserez pas
que le Fils de l'homme viendra.

La seconde lecture de ce jour, tiré de la lettre de St Paul aux Romains, se termine par ces mots : "revêtez le Seigneur Jésus-Christ" : "Saint Paul nous invite à « revêtir le Seigneur Jésus Christ pour le combat de la lumière ». N’est-il pas le vrai visage de l’homme réconcilié avec Dieu et rétabli dans la lumière de la grâce ? N’est-il pas le chemin qui nous conduit à notre vérité profonde et à la source de la vie ?
Revêtir le Seigneur Jésus Christ signifie épouser sa manière de voir les personnes, les événements ; évaluer les situations à la lumière de ses critères ; pour agir conformément à ce qu’il attend de nous.
Autrement dit : pas d’oraison chrétienne qui ne soit enracinée dans la lectio divina, c’est-à-dire dans une « lecture savoureuse de la Parole », qui nous fasse entrer dans l’intimité du Seigneur Jésus, et nous donne de le connaître « en Esprit et vérité » (Jn 4, 23) - comme nous y invite l' Exhortation apostolique post-synodale Dei Verbum.
Tel est bien le cœur de la conversion à laquelle nous sommes invités en ce temps béni de l’Avent : nous laisser conduire jour après jour par les textes de la liturgie, afin de retrouver l’attitude de vigilance intérieure qui convient à un disciple en attente du retour de son Maître. Comme Noé, il nous faut « entrer dans l’arche » de l’Église - de notre « église intérieure », c’est-à-dire de notre cœur - pour nous y tenir prêts à « l’avènement du Fils de l’Homme ».
Veiller intérieurement pour demeurer en présence du Seigneur, afin de le reconnaître quand il viendra, mais aussi afin de le découvrir dans le visage de ceux qui nous entourent et qui sont confiés à notre vigilance. Nous avons à veiller sur eux comme le Seigneur veille sur nous. Plus exactement : le Seigneur veut se servir de notre vigilance pour les entourer la sienne.
Le discernement des signes du Royaume qui vient implique que nous acceptions de devenir nous-mêmes ces signes, en nous laissant conduire par l’Esprit de charité." (P. Joseph-Marie)

Sermon de St Bernard
pour L'AVENT

Il viendra parmi nous, le Verbe de Dieu.

Nous savons qu'il y a une triple venue du Seigneur. La troisième se situe entre les deux autres. Celles-ci, en effet, sont manifestes, celle-là, non. Dans sa première venue, il a paru sur la terre et il a vécu avec les hommes, lorsque comme lui-même en témoigne - ils l'ont vu et l'ont pris en haine. Mais lors de sa dernière venue, toute chair verra le salut de notre Dieu et ils regarderont vers celui qu'ils ont transpercé. La venue intermédiaire, elle, est cachée: les élus seuls la voient au fond d'eux-mêmes, et leur âme est sauvée. Ainsi il est venu d'abord dans la chair et la faiblesse; puis, dans l'entre-deux, il vient en esprit et en puissance; enfin il viendra dans la gloire et la majesté. ~ Cette venue intermédiaire est vraiment comme la voie par laquelle on passe de la première à la dernière: dans la première le Christ fut notre rédemption, dans la dernière il apparaîtra comme notre vie, et entre temps il est notre repos et notre consolation.

Mais pour que personne ne risque de penser que ce que nous disons de cette venue intermédiaire est une invention de notre part, écoutez ce que dit le Seigneur lui-même: Si quelqu'un m'aime, il gardera mes paroles, et mon Père l'aimera et nous viendrons à lui. Ailleurs j'ai lu en effet: Qui craint Dieu fera le bien. Mais je perçois qu'ici Jésus exprime quelque chose de plus en disant de celui qui l'aime: il gardera mes paroles. Mais où les gardera-t-il? - Dans son coeur, sans aucun doute. Comme le dit le prophète: Dans mon cœur je conserve tes paroles pour ne point faillir envers toi. ~

Voici comment il te faut garder la parole de Dieu : Heureux, en effet, ceux qui la gardent. Qu'on la fasse donc entrer dans ce qu'on peut appeler les entrailles de l'âme; qu'elle passe dans les mouvements de ton coeur et dans ta conduite. Consomme ce qui est bien, et ton âme y trouvera avec joie de quoi s'y nourrir largement. N'oublie pas de manger ton pain pour ne pas laisser ton coeur se dessécher; de bonne et grasse nourriture rassasie ton âme.

Si de la sorte tu t'es mis à garder en toi la parole de Dieu, nul doute qu'elle ne te garde aussi. Le Fils viendra à toi, avec le Père; il viendra, le grand prophète, qui rétablira Jérusalem; c'est lui qui fait toutes choses nouvelles. Voici en effet ce qu'accomplira sa venue: alors, de même que nous sommes à l'image de l'homme pétri de terre, de même nous serons à l'image de celui qui vient du ciel. Comme le vieil Adam s'est répandu à travers l'homme tout entier et y a pris toute la place, de la même manière il faut que le Christ occupe toute la place, lui qui a créé l'homme dans sa totalité, qui le rachète intégralement et le glorifie dans son entier.