lundi 31 janvier 2011

Parole de Dieu
Mc 5,1-20
Lundi 31 janvier

Jésus et ses disciples
arrivèrent sur l'autre rive du lac,
dans le pays de Géraséniens.
Comme Jésus descendait de la barque,
aussitôt un homme possédé d'un esprit mauvais
sortit du cimetière à sa rencontre ;
il habitait dans les tombeaux
et personne ne pouvait plus l'attacher,
même avec une chaîne ;
en effet on l'avait souvent attaché
avec des fers aux pieds et des chaînes,
mais il avait rompu les chaînes, brisé les fers,
et personne ne pouvait le maîtriser.
Sans arrêt, nuit et jour,
il était parmi les tombeaux et sur les collines,
à crier, et à se blesser avec des pierres.
Voyant Jésus de loin,
il accourut, se prosterna devant lui
et cria de toutes ses forces :
« Que me veux-tu, Jésus, Fils du Dieu très-haut ?
Je t'adjure par Dieu, ne me fais pas souffrir ! »
Jésus lui disait en effet :
« Esprit mauvais, sors de cet homme ! »
Et il lui demandait :
« Quel est ton nom ? »
L'homme lui répond :
« Je m'appelle Légion, car nous sommes beaucoup. »
Et ils suppliaient Jésus avec insistance
de ne pas les chasser en dehors du pays.
Or, il y avait là, du côté de la colline,
un grand troupeau de porcs
qui cherchait sa nourriture.
Alors, les esprits mauvais supplièrent Jésus :
« Envoie-nous vers ces porcs,
et nous entrerons en eux. »
Il le leur permit.
Alors ils sortirent de l'homme
et entrèrent dans les porcs.
Du haut de la falaise,
le troupeau se précipita dans la mer :
il y avait environ deux mille porcs,
et ils s'étouffaient dans la mer.
Ceux qui les gardaient prirent la fuite,
ils annoncèrent la nouvelle
dans la ville et dans la campagne,
et les gens vinrent voir ce qui s'était passé.
Arrivés auprès de Jésus, ils voient le possédé
assis, habillé, et devenu raisonnable,
lui qui avait eu la légion de démons,
et ils furent saisis de crainte.
Les témoins leur racontèrent l'aventure du possédé
et l'affaire des porcs.
Alors ils se mirent à supplier Jésus
de partir de leur région.
Comme Jésus remontait dans la barque,
le possédé le suppliait de pouvoir être avec lui.
Il n'y consentit pas,
mais il lui dit :
« Rentre chez toi, auprès des tiens,
annonce-leur tout ce que le Seigneur
a fait pour toi dans sa miséricorde. »
Alors cet homme s'en alla,
il se mit à proclamer dans la région de la Décapole
tout ce que Jésus avait fait pour lui,
et tout le monde était dans l'admiration.

En méditant cet Evangile, il m'est venu le passage du livre d'Ézéchiel : "Ainsi parle le Seigneur DIEU: Je vais ouvrir vos tombeaux; je vous ferai remonter de vos tombeaux, ô mon peuple, je vous ramènerai sur le sol d'Israël. Vous connaîtrez que je suis le SEIGNEUR quand j'ouvrirai vos tombeaux, et que je vous ferai remonter de vos tombeaux, ô mon peuple. Je mettrai mon souffle en vous pour que vous viviez; je vous établirai sur votre sol; alors vous connaîtrez que c'est moi le SEIGNEUR qui parle et accomplis-oracle du SEIGNEUR." (Ez 37, 12-14)
Le péché conduit à la mort et sème la mort. Il suffit de regarder tous ces conflits qui régissent le monde et trop souvent la relation entre les hommes. Le "Péché"
est indomptable et possède celui qui tombe dans ses griffes. Ses facettes sont légion, il s'incruste partout comme une lèpre, maladie incurable. L'homme s'est laissé piégé au jardin d'Éden lorsque le serpent le détourna du bien ... St Paul écrit dans sa lettre aux Romains : "Moi je suis un être de chair, vendu au pouvoir du péché. Vraiment ce que je fais je ne le comprends pas : car je ne fais pas ce que je veux, je fais ce que je hais ... Quand je veux faire le bien, : le mal seul se présente à moi. Car je me complais dans la loi de Dieu du point de vue de l'homme intérieur; mais j'aperçois une autre loi dans mes membres qui lutte contre la loi de ma raison et m'enchaine à la loi du péché ..." Et Paul de conclure : "Malheureux homme que je suis ! Qui me délivrera de ce corps qui me voue à la mort ? Grâces soient à Dieu par Jésus Christ notre Seigneur !" (Rm 8, 14-25) Il n'y a qu'une seule antidote : "Jésus-Christ Notre Seigneur". C'est "Par" Lui que nous sommes libérés : « Esprit mauvais, sors de cet homme ! » Voici que l'homme possédé se retrouve délivré de ce qui entravait son existence : "assis, habillé, et devenu raisonnable". Expérience du Baptême, du Sacrement de Réconciliation ... de la Présence de Jésus accueillit au cœur de notre vie.

samedi 29 janvier 2011

Parole du jour
Mc 4, 35-41
Samedi 29 janvier

Toute la journée,
Jésus avait parlé à la foule en paraboles.
Le soir venu, il dit à ses disciples :
« Passons sur l"autre rive. »
Quittant la foule,
ils emmènent Jésus dans la barque,
comme il était ;
et d'autres barques le suivaient.
Survient une violente tempête.
Les vagues se jetaient sur la barque,
si bien que déjà elle se remplissait d'eau.
Lui dormait sur le coussin à l'arrière.
Ses compagnons le réveillent et lui crient :
« Maître, nous sommes perdus ;
cela ne te fait rien ? »
Réveillé, il interpelle le vent avec vivacité et dit à la mer :
« Silence, tais-toi ! »
Le vent tomba,
et il se fit un grand calme.
Jésus leur dit :
« Pourquoi avoir peur ?
Comment se fait-il que vous n'ayez pas la foi ? »
Saisis d'une grande crainte,
ils se disaient entre eux :
« Qui est-il donc,
pour que même le vent et la mer lui obéissent ? »

Combien de fois par jour, nous passons sur l'autre rive ! Nos journées sont ainsi faites, passant d'une activité à une autre, d'une rencontre à une autre ... Montant dans notre barque, nous voguons au rythme du temps dans l'égrènement des heures qui passent ... Jésus est-il dans la barque ? Pour certains, oui, qui dès le lever le rende présent à leur pensée et à leur cœur par la prière. Mais les réalités d'un vécu absorbant peuvent le rendre au sommeil ... Pour d'autres, non. Ce qui ne l'empêche pas d'être présent, mais ils n'en ont pas conscience : "il dort"! Puis les soucis arrivent avec leurs lots d'angoisse : problème, peut-être, de relation, de couple, de travail, de voiture, de santé, et j'en passe : "les vagues se jettent sur le barque qui se remplit d'eau". L'eau de l'amertume et du mal-être ... Seul, la gorge nouée, pour affronter la tempête !
Il est pourtant "Quelqu'un" qui pourrait aider ... mais il dort, car on le laisse dormir, trop occupé à nos angoisses. Réveillons-le ! Non que d'un coup de baguette magique il changera la citrouille en carrosse, mais il assumera avec nous la dure réalité de notre existence, nous rendra à la paix : "le vent tomba et il se fit un grand calme" ... et nous rendant à l'espérance, nous donnera la force, la sagesse et le discernement dont nous aurons besoin. Écoutons la prière de Salomon : " Je m'adressai au Seigneur et le priai, et je dis de tout mon cœur : 'Donne-moi la Sagesse ... pour qu'elle me seconde et peine avec moi ... elle sait et comprend tout. Elle me guidera prudemment dans mes actions et me protègera ...' " Et ce cri du cœur : "Envoie-la !" (Sg 9, 4. 10. 11) Cette Sagesse est venue et elle est là, Elle s'est incarnée en Jésus qui ne cesse de cheminer avec nous ... A nous de ne pas quitter sa main et de lui ouvrir nos cœurs et nos vies !

jeudi 27 janvier 2011

Parole du jour
Mc 4, 21-25
Vendredi 28 janvier

Parlant à la foule en parabole,
Jésus disait :
« Il en est du règne de Dieu
comme d'un homme
qui jette le grain dans son champ :
nuit et jour,
qu'il dorme ou qu'il se lève,
la semence germe et grandit,
il ne sait comment.
D'elle-même, la terre produit d'abord l'herbe,
puis l'épi, enfin du blé plein l'épi.
Et dès que le grain le permet,
on y met la faucille,
car c'est le temps de la moisson. »

Jésus disait encore :
« A quoi pouvons-nous comparer le règne de Dieu ?
Par quelle parabole allons-nous le représenter ?
Il est comme une graine de moutarde ;
quand on la sème en terre,
elle est la plus petite de toutes les semences du monde.
Mais quand on l'a semée,
elle grandit et dépasse toutes les plantes potagères ;
et elle étend de longues branches,
si bien que les oiseaux du ciel
peuvent faire leur nid à son ombre. »

Comme les aliments qui nourrissent notre corps et le garde en vie sans que nous nous en soucions, la Parole de Dieu manduquée, c'est-à-dire assimilée comme la nourriture, se développe en nous et donne vie à notre intériorité sans même que nous en ayons conscience. C'est au fruits qui se donnent à travers nos pensées, paroles, comportements, que son action se révèle et le changement lent mais sûr, nous éblouit : "La pluie et la neige qui descendent des cieux n'y retournent pas sans avoir abreuvé la terre, sans l'avoir fécondée et l'avoir fait germer, pour donner la semence au semeur et le pain à celui qui mange ; ainsi ma parole, qui sort de ma bouche, ne me reviendra pas sans résultat, sans avoir fait ce que je veux, sans avoir accompli sa mission". (Is 55, 10-11) C'est qu' "Elle est vivante, la parole de Dieu, énergique et plus coupante qu'une épée à deux tranchants ; elle pénètre au plus profond de l'âme, jusqu'aux jointures et jusqu'aux moelles ; elle juge des intentions et des pensées du cœur ..." (He 4, 12) La Parole, dans le secret du cœur, accomplit son œuvre de libération et de guérison et restaure l'œuvre de Dieu que nous sommes, en nous conduisant, dans le temps, à notre plein accomplissement, à faire de nous un "grand arbre". Il est bon de prendre conscience que la Parole en nous, à l'instant où je parle, "accompli sa mission" dans le secret et le silence, si du moins, nous en avons accueilli la semence ...

mercredi 26 janvier 2011

Parole du jour
Mc 4, 1-9
Mercredi 26 janvier

Jésus s'est mis une fois de plus à enseigner au bord du lac,
et une foule très nombreuse se rassemble auprès de lui,
si bien qu'il monte dans une barque
où il s'assoit.
Il était sur le lac et toute la foule était au bord du lac,
sur le rivage.
Il leur enseignait beaucoup de choses en paraboles,
et il leur disait, dans son enseignement :
« Écoutez ! Voici que le semeur est sorti pour semer.
Comme il semait, il est arrivé que du grain
est tombé au bord du chemin,
et les oiseaux sont venus et ils ont tout mangé.
Du grain est tombé aussi sur du sol pierreux,
où il n'avait pas beaucoup de terre ;
il a levé aussitôt,
parce que la terre était peu profonde ;
et lorsque le soleil s'est levé, ce grain a brûlé
et, faute de racines, il a séché.
Du grain est tombé aussi dans les ronces,
les ronces ont poussé, l'ont étouffé,
et il n'a pas donné de fruit.
Mais d'autres grains sont tombés sur la bonne terre ;
ils ont donné du fruit
en poussant et en se développant,
et ils ont produit trente, soixante, cent pour un. »
Et Jésus disait :
« Celui qui a des oreilles pour entendre,
qu'il entende ! »

Tous les grains de la parabole ont la capacité de porter du fruit, mais beaucoup parmi eux sont perdus ... La raison ne vient pas des grains mais de celui qui les reçoit, de la façon dont il les reçoit ... Que faisons-nous des grains reçus ? ... Celui qui le sème, c'est le Fils de Dieu qui s'est incarné (il est sorti) pour semer la Parole dans le cœur (la terre) des hommes, dans nos cœurs. Il est à la fois le Semeur et la Semence, car son enseignement, il l'incarne. Tout ce qu'il dit, et il le dit aussi bien par la bouche que par le comportement et sa façon d'être, est Parole de Vie pour celui qui l'écoute où le regarde.
En premier lieu, cette parabole est un appel à "l'écoute", et dans ce monde oral, on "écoute" aussi par le "regard". Nous lisons dans le Psaume 39, 7 : "Tu ne voulais ni offrande ni sacrifice, tu as ouvert mes oreilles ; tu ne demandais ni holocauste ni victime, alors j'ai dit : « Voici, je viens. « Dans le livre, est écrit pour moi ce que tu veux que je fasse. Mon Dieu, voilà ce que j'aime : ta loi me tient aux entrailles." Le "voici je viens" sort d'une "oreille ouverte" qui écoute vraiment et qui donne à la loi (la Parole) d'être profondément semé dans les entrailles (le cœur). Dans la lettre aux Hébreux, "tu as ouvert mes oreilles" devient "tu m'as façonné un corps" (He 10, 5). Le rapport entre l'écoute de la Parole et l'édification de la personne est étonnante. La Parole reçue en vérité nous bâtis, nous construits. C'est le sens du mot "fils" (bera) en araméen : "le bâti" ...
Et il est écrit au Psaume 18,9 : "La Parole du Seigneur est limpide, elle clarifie le regard". La regarder, regarder Jésus, transforme les relations les uns envers les autres ... Cela me fait penser à un autre passage : "goûtez et voyez comme est bon le Seigneur" (Ps 33,9) C'est la Parole de Dieu écoutée, regardée avec le cœur qui donne du goût à la vie ...
A partir de cette Parabole, nous pouvons nous interroger sur notre façon d'écouter la Parole de Dieu et de regarder Jésus, et à partir de là, qu'elle est notre écoute d'autrui et notre regard sur lui ? ... Il s'agit de porter du fruit en abondance ... c'est cela qui nous bâtis dans notre existence et nous donne vie.
Jésus explique la Parabole en Mc 4, 10-20 ...

mardi 25 janvier 2011

Conversion de St Paul

Parole du jour

(Mardi 25 janvier)
(Ac 22, 3-16)

J'ai persécuté à mort les adeptes
de la Voie que je suis aujourd'hui ;
je les arrêtais et les jetais en prison,
hommes et femmes ;
le grand prêtre et tout le conseil des Anciens
peuvent en témoigner.
Eux-mêmes m'avaient donné des lettres pour nos frères
et j'étais en route vers Damas :
je devais faire prisonniers ceux qui étaient là-bas
et les ramener à Jérusalem
pour qu'ils subissent leur châtiment.
Donc, comme j'étais en route et que j'approchais de Damas,
vers midi, une grande lumière
venant du ciel m'enveloppa soudain.
Je tombai sur le sol, et j'entendis une voix qui me disait :
'Saul, Saul, pourquoi me persécuter ?'
Et moi je répondis : 'Qui es-tu, Seigneur ?
'Je suis Jésus le Nazaréen, celui que tu persécutes.'
Mes compagnons voyaient la lumière,
mais ils n'entendaient pas la voix de celui qui me parlait,
et je dis : 'Que dois-je faire, Seigneur ?'
Le Seigneur me répondit :
'Relève-toi, va jusqu'à Damas,
et là on t'indiquera tout ce qu'il t'est prescrit de faire.'
Comme je n'y voyais plus, à cause de l'éclat de cette lumière,
mes compagnons me prirent par la main,
et c'est ainsi que j'arrivai à Damas.
Or, Ananie, un homme religieux et fidèle à la Loi,
estimé de tous les Juifs habitant la ville,
vint me trouver et, arrivé auprès de moi, il me dit :
'Saul, mon frère, retrouve la vue.'
Et moi, au même instant, je retrouvai la vue, et je le vis.
Il me dit encore :
'Le Dieu de nos pères t'a destiné à connaître sa volonté,
à voir celui qui est le Juste
et à entendre la parole qui sort de sa bouche.
Car tu seras pour lui, devant tous les hommes,
le témoin de ce que tu as vu et entendu.
Et maintenant, pourquoi hésiter ?
Lève-toi et reçois le baptême,
sois lavé de tes péchés en invoquant le nom de Jésus.'

Pour marcher à sa suite, Jésus ne choisit pas obligatoirement des personnes ralliées à sa cause. Ici, il choisit quelqu'un qui le persécute en persécutant ses disciples : "Ce que vous avez fait à l'un de ces petits qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait". (Mt 25, 40) L'expérience de Paul est foudroyante ! C'est l'expérience du "passage" (sens du mot Pâques) de sa vie passée à une vie totalement nouvelle : "Passage de la mort à la vie". Pour Paul, l'expérience de la "Résurrection" au cœur de sa vie concrète. Voici ce qu'il écrira aux Philippiens : "Tous les avantages que j'avais, je les ai considérés comme désavantageux à cause du Christ. Oui, je considère tout cela comme désavantageux à cause de ce bien qui dépasse tout : la connaissance du Christ Jésus, mon Seigneur. A cause de lui, j'ai tout perdu ; je considère tout comme déchets, en vue d'un seul avantage, le Christ, en qui Dieu me reconnaîtra comme juste. Cette justice ne vient pas de moi-même - c'est-à-dire de mon obéissance à la loi de Moïse - mais de la foi au Christ : c'est la justice qui vient de Dieu et qui est fondée sur la foi ..." (Ph 3, 7-9) Dans une homélie pour la fête de la "Conversion de St Paul", Le Père Verlinde écrit : "Dans son homélie pour la solennité de ce jour - la conversion de saint Paul - Benoît XVI soulignait que l’apôtre ne dit pas : « Je me suis converti », mais : « J'ai cessé de vivre » (Ga 2, 19) ; autrement dit : je suis une nouvelle créature. La conversion de saint Paul ne fut pas un passage de l'immoralité à la moralité, d'une foi erronée à une foi « correcte » ; mais elle consiste essentiellement dans le consentement à l'amour du Christ. Le zélé défenseur des traditions de ses pères découvre en un instant qu’il lui faut renoncer à vouloir mériter l’amour de Dieu, renoncer à la prétention d’être lui-même l’auteur de sa propre perfection, pour entrer dans l’humble accueil du salut offert gratuitement en Jésus, et se mettre sans réserve au service du Christ pour ses frères." Un dernier mot de Paul qui nous invite à nous ouvrir au Salut en Christ par la Foi : "ce n'est pas en observant la Loi que l'homme devient juste devant Dieu, mais seulement par la foi en Jésus Christ ; c'est pourquoi nous avons cru en Jésus Christ pour devenir des justes par la foi au Christ, mais non par la pratique de la loi de Moïse, car personne ne devient juste en pratiquant la Loi ... Si je revenais à la Loi que j'ai rejetée, c'est alors que je me mettrais dans la désobéissance ... Je vis, mais ce n'est plus moi, c'est le Christ qui vit en moi. Ma vie aujourd'hui dans la condition humaine, je la vis dans la foi au Fils de Dieu qui m'a aimé et qui s'est livré pour moi." (Ga 2, 16-20) Les "bonnes œuvres" que nous sommes appelés à pratiquer ne viennent pas de nous, mais de Dieu qui nous en donne les moyens en Christ-Jésus qui les assume avec nous : "Nous sommes en effet son ouvrage, créés dans le Christ-Jésus en vue des bonnes œuvres que Dieu a préparées d'avance pour que nous les pratiquions." (Eph 2, 10) ... "Seigneur, augmente en nous la foi ?" (Lc 17, 5)

lundi 24 janvier 2011

Parole du jour
Mc 3, 22-30
Lundi 24 janvier
Les scribes, qui étaient descendus de Jérusalem, disaient :
« Il est possédé par Béelzéboul ;
c'est par le chef des démons qu'il expulse les démons. »

Les appelant près de lui, Jésus disait en parabole :
« Comment Satan peut-il expulser Satan ?

Si un royaume se divise, ce royaume ne peut pas tenir.

Si une famille se divise, cette famille ne pourra pas tenir.

Si Satan s'est dressé contre lui-même,
s'il s'est divisé, il ne peut pas tenir ; c'en est fini de lui.

Mais personne ne peut entrer dans la maison
d'un homme fort et piller ses biens, s'il ne l'a d'abord ligoté.
Alors seulement il pillera sa maison.

Amen, je vous le dis :
Dieu pardonnera tout aux enfants des hommes,
tous les péchés et tous les blasphèmes qu'ils auront faits.

Mais si quelqu'un blasphème contre l'Esprit Saint,
il n'obtiendra jamais le pardon.
Il est coupable d'un péché pour toujours. »

Jésus parla ainsi parce qu'ils avaient dit :
« Il est possédé par un esprit impur. »


Le péché contre l’esprit est commis par ceux qui accusent Jésus d’avoir un esprit impur, c’est-à-dire d’être comme Satan. Or, même les suppôts de Satan ne font pas cela puisqu’ils l’appellent le saint de Dieu. Pécher contre l’Esprit est être aveuglé au point de ne pas savoir discerner ce qui vient de Dieu et ce qui vient de Satan, au point de croire que ce qui vient de Dieu vient de Satan.

Voilà une occasion de nous interroger sur le discernement. Le discernement est le contraire du savoir — on ne discerne pas parce qu’on ne sait pas et qu’on cherche à savoir. Fondamentalement, le discernement est l’abandon à la volonté d’un autre, le Christ. Il est toujours possible de reconnaître la volonté de Dieu comme venant de Dieu car le Christ est victorieux de l’Ennemi et de tout aveuglement qui nous lie à lui. Il est donc toujours possible de discerner, au sens où il est toujours possible de poser l’acte spirituel de s’en remettre au Christ.
L’homme conscient de sa force expérimente son incapacité et tombe, alors que l’homme connaissant sa pauvreté expérimente le secours de Dieu. On obtient l’aide divine en cultivant un cœur pur, c’est-à-dire en s’ouvrant à la simplicité de Dieu et à sa présence. Au cœur de la tentation, il est toujours possible de s’abandonner à Dieu. Quand nous lui disons « ne nous soumet pas à la tentation », nous ne lui demandons pas seulement de nous préserver de pécher, nous l’implorons encore pour qu’au cœur de la tentation nous gardions la liberté de nous en remettre à lui, de voir notre faiblesse et de compter sur la force de son Esprit. (F. Dominique)

dimanche 23 janvier 2011

Parole du jour
Mt 4, 12-23
Dimanche 23 janvier

Quand Jésus apprit l'arrestation de Jean Baptiste,
il se retira en Galilée.
Il quitta Nazareth et vint habiter à Capharnaüm,
ville située au bord du lac,
dans les territoires de Zabulon et de Nephtali.
Ainsi s'accomplit ce que le Seigneur avait dit
par le prophète Isaïe :
Pays de Zabulon et pays de Nephtali,
route de la mer et pays au-delà du Jourdain,
Galilée, toi le carrefour des païens :
le peuple qui habitait dans les ténèbres
a vu se lever une grande lumière.
Sur ceux qui habitaient dans le pays de l'ombre
et de la mort,une lumière s'est levée.
A partir de ce moment,
Jésus se mit à proclamer :
« Convertissez-vous,
car le Royaume des cieux est tout proche. »
Comme il marchait au bord du lac de Galilée,
il vit deux frères, Simon, appelé Pierre,
et son frère André, qui jetaient leurs filets dans le lac :
c'étaient des pêcheurs.
Jésus leur dit : « Venez derrière moi,
et je vous ferai pêcheurs d'hommes. »
Aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent.
Plus loin, il vit deux autres frères,
Jacques, fils de Zébédée, et son frère Jean,
qui étaient dans leur barque avec leur père,
en train de préparer leurs filets. Il les appela.
Aussitôt, laissant leur barque et leur père,
ils le suivirent.

Jésus, parcourant toute la Galilée,
enseignait dans leurs synagogues,
proclamait la Bonne Nouvelle du Royaume,
guérissait toute maladie
et toute infirmité dans le peuple.

La conversion, la "métanoia" en grec, a signification de "retournement". Je prends une direction qui n'est pas la bonne, alors je fais demi-tour pour me réorienter dans la bonne direction. Pour résumer : C'est se "retourner" vers la bonne direction en se "détournant" de la mauvaise. La mauvaise amoindrit ma vie, la bonne l'accomplit. C'est donc un mouvement vital qui me réajuste sur mon "roc d'être", c'est-à-dire sur cette aspiration profonde et essentielle, cette "Bonne Nouvelle" qui ne cesse de m'appeler du plus profond de moi-même et qui dilate mon cœur, qui le réchauffe, comme ce fut le cas des "disciples d'Emmaüs, qui entendant Jésus ressuscité leur interpréter les Écritures, avaient le cœur "tout brûlant". Le signe de ce réajustement est la "Paix intérieure". Le règne de Dieu tout proche, c'est Jésus Lui-même qui vient réorienter l'homme vers son cœur, par sa Présence, sa Parole, et son agir libérateur et guérissant. Le mouvement est toujours le même : ramener l'homme exilé de lui-même par le péché, à la maison de son cœur où brûle la lampe de l'amour. La " Lumière" qui "se lève sur le pays de l'ombre et de la mort "n'est pas loin, elle est en soi. St Augustin résumera sa "conversion" par ces simples mots : "Tu étais au dedans de moi et je te cherchais au dehors ..." Le mouvement de sa "conversion" fut de passer du "dehors" au "dedans". En appelant ses disciples, Jésus les invite à prendre ce chemin pour faire l'expérience de cette "conversion", en devenir les témoins et au nom de Jésus, des guides et des accompagnants pour leurs frères et soeurs en humanité. Telle est la mission de l'Église dont Jésus est la Pierre d'angle et les apôtres, les colonnes ... Telle est notre mission ... nous sommes l'Église !

samedi 22 janvier 2011

Parole du jour
Mc 3, 20-21
Samedi 22 janvier

Jésus entre dans une maison,
où de nouveau la foule se rassemble,

si bien qu'il n'était pas possible de manger.

Sa famille, l'apprenant,

vint pour se saisir de lui,
car ils affirmaient : « Il a perdu la tête. »

Il pourrait paraître normal que la famille de Jésus veuille le préserver, le protéger ... Or il est une expression qui montre une autre attitude : "se saisir de Lui". Ils ne croient pas en Lui, ils ne sont pas ouverts à son enseignement : "Il a perdu la tête". On ne "se saisit pas de quelqu'un qu'on veut libérer. Ils ne cherche pas à le comprendre. Il l'appréhende à partir de leur propre compréhension et projette sur lui la représentation qu'ils se font de lui, de ce qu'il devrait être et qui le garde dans les limites de la famille. Pourquoi relever la tête ? ... Ne nous arrive-t-il pas, en Église, d'agir ainsi avec certains frères ou soeurs qui nous dérangent ... qui, par leur comportement bousculent nos façons de voir et d'être qui nous sécurise : "Pourquoi est-il (ou est-elle) différent et apporte-t-il quelque chose de nouveau. Nous sommes si bien dans le cocon de nos certitudes". Tout le monde dans le même moule. Une vraie paralysie! Le prophétisme qui renverse tout ce "bien pensant" est très dérangeant : les prophètes en ont payé le prix ... Jésus en est mort !

vendredi 21 janvier 2011

Parole du jour
Mc 3, 7-12
Vendredi 21 janvier

Jésus gravit la montagne,
et il appela ceux qu'il voulait.
Ils vinrent auprès de lui,
et il en institua douze pour qu'ils soient avec lui,
et pour les envoyer prêcher avec le pouvoir
de chasser les esprits mauvais.
Donc, il institua les Douze :
Pierre (c'est le nom qu'il donna à Simon),
Jacques, fils de Zébédée,
et Jean, le frère de Jacques
(il leur donna le nom de « Boanerguès »,
c'est-à-dire : « Fils du tonnerre »),
André, Philippe, Barthélemy,
Matthieu, Thomas, Jacques fils d'Alphée,
Thaddée, Simon le Zélote,
et Judas Iscariote, celui-là même qui le livra.

Jésus "gravit la montagne". Gravir la montagne veut signifier sa relation avec le ciel, avec le Père. Jésus ne fait rien de lui-même. Ce qu'il fait, il le fait en communion avec le Père. Ainsi du choix des douze qui ne décident pas par eux-mêmes d'être apôtres, mais qui sont appelés. Leur mission, ils la reçoivent, et la grâce de celui qui les choisit leur donnera de l'accomplir. Ce qu'il faudra aux apôtres pour la mener à bien, c'est d'être en communion avec lui comme il est en communion avec le Père. L'accueil de l'Esprit-Saint permettra ce lien de communion ... La Pentecôte, en sera l'évènement fondateur d'où naîtra l'Église.
Ils sont douze, ce qui n'est pas sans rappeler les "douze tribus d'Israël". L'Église, en tant qu'elle est fondée en Jésus-Christ qui accomplit pleinement la Thora (Loi) est comme le "nouvel Israël" dont la mission est la même que celle donnée au Peuple élu dans l'appel d'Abraham : "En toi seront bénis toutes les nations de la terre." Jésus n'a été que "bénédiction". La plénitude de ce don sur l'humanité s'est accompli du haut de la croix. A nous de le prolonger en l'accueillant au cœur de nos vies pour en devenir les témoins et les artisans pour notre temps ...

jeudi 20 janvier 2011

Parole du jour
Mc 3, 7-12
jeudi 20 janvier

Jésus se retira avec ses disciples au bord du lac ;
et beaucoup de gens, venus de la Galilée, le suivirent ;
et aussi beaucoup de gens de Judée, de Jérusalem,
d'Idumée, de Transjordanie, et de la région de Tyr et de Sidon
avaient appris tout ce qu'il faisait, et ils vinrent à lui.
Il dit à ses disciples de tenir une barque à sa disposition
pour qu'il ne soit pas écrasé par la foule.
Car il avait fait beaucoup de guérisons,
si bien que tous ceux qui souffraient de quelque mal
se précipitaient sur lui pour le toucher.
Et lorsque les esprits mauvais le voyaient,
ils se prosternaient devant lui et criaient :
« Tu es le Fils de Dieu ! »
Mais il leur défendait vivement de le faire connaître.

Les foules se pressent. L’engouement est indéniable, mais il est encore très intéressé. On ne vient pas pour « écouter » Jésus mais parce qu’on « avait appris tout ce qu’il faisait », c’est-à-dire les guérisons et les miracles. La relation que la foule tente d’établir avec lui est possessive, fusionnelle. Elle se précipite sur lui pour le toucher, pour se l’accaparer, pour le posséder. Une façon de s’approprier le pouvoir impressionnant qu’il détient.

Mais les signes que Jésus accomplit ne sont là que pour attester sa Parole. Ce qu’il a de plus grand et de meilleur n’est pas la capacité d’ôter les maux et de guérir les maladies. Le Seigneur nous invite à entrer dans une relation unique et ineffable, une relation nouvelle qui scelle notre réconciliation avec Dieu. Cette relation naît dans le berceau de la Parole donnée et reçue, dans un dialogue suscité par l’appel de Dieu. Il faut donc le percevoir dans son altérité, il faut préserver une distance entre le Seigneur et nous pour goûter pleinement la proximité à laquelle il nous invite.

Jésus prend donc ses distances. Pas pour éviter les foules, il se livrera pour elles. Mais pour permettre l’avènement de la Parole. L’enseignement de Jésus est ce dont les foules ont le plus besoin. Il le donnera depuis la barque. L’Église est le lieu d’où Jésus fait entendre la Bonne Nouvelle. (F. Dominique)

mercredi 19 janvier 2011

Parole du jour
Mc 3, 1-6
mercredi 19 janvier

Un jour, Jésus entra dans une synagogue ;
il y avait là un homme dont la main était paralysée.
On observait Jésus pour voir
s'il le guérirait le jour du sabbat ;
on pourrait ainsi l'accuser.
Il dit à l'homme qui avait la main paralysée :
« Viens te mettre là devant tout le monde. »
Et s'adressant aux autres :
« Est-il permis, le jour du sabbat,
de faire le bien, ou de faire le mal ?
de sauver une vie, ou de tuer ? »
Mais ils se taisaient.
Alors, promenant sur eux un regard de colère,
navré de l'endurcissement de leurs cœurs,
il dit à l'homme : « Étends la main. »
Il l'étendit, et sa main redevint normale.

Une fois sortis, les pharisiens se réunirent
avec les partisans d'Hérode contre Jésus,
pour voir comment le faire périr.

La question essentielle de ce récit de guérison est la suivante : "« Est-il permis, le jour du sabbat, de faire le bien, ou de faire le mal ? de sauver une vie, ou de tuer ? » Lorsqu'il s'agit de "faire le bien", il n'y a plus de sabbat qui tienne, il n'y a plus de Loi qui tienne. La Loi dans tout ce qu'elle a de règlements humains. Car le cœur de la Loi, lui, ne dit rien d'autre que ce "bien": Amour de Dieu et du prochain : "Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toutes tes forces, et tu aimeras ton prochain comme toi-même." Ce qui peut également se traduire par : "Tu aimeras ton prochain pour lui-même." Il s'agit aussi, comme le dit ailleurs Jésus, de "faire aux autres ce que l'on aimerait que les autres fassent pour soi." Retenons donc de cette guérison ces simples mots : "faire le bien". Nous comprendrons alors que "faire le bien" envers quelqu'un, c'est "sauver sa vie". Jésus nous demande dans ce "faire le bien", "sauver une vie", de ne pas faire acception des personnes, car "Dieu ne fait pas de différence entre les hommes"(Ac 10, 34), il aime chacun d'un amour éternel qui se dit à la face du monde, sur la croix. La raison d'être de l'Église, donc de chacun d'entre nous, est de prolonger sa mission en étant son cœur, sa pensée, sa parole, son action envers autrui. Cela demande une véritable conversion : nous quitter nous-mêmes pour laisser sourdre ses propres sentiments à travers les nôtres. La façon dont je dis bonjour à l'autre, dont je le regarde, dont je lui tend la main, dont je lui souris ou non etc ... peut le sauver ou ... le tuer. L'Apôtre Pierre dit de Jésus dans son discours à Césarée : "Là où il passait, il faisait le bien, il guérissait ..." (Ac 10, 38)

mardi 18 janvier 2011

Parole du jour
Mc 2, 23-28
Mardi 18 janvier

Un jour de sabbat, Jésus marchait
à travers les champs de blé ;

et ses disciples, chemin faisant,
se mirent à arracher des épis.

Les pharisiens lui disaient :
« Regarde ce qu'ils font le jour du sabbat !

Cela n'est pas permis. »

Jésus leur répond :
« N'avez-vous jamais lu ce que fit David,
lorsqu'il fut dans le besoin et qu'il eut faim,
lui et ses compagnons ?
Au temps du grand prêtre Abiathar,

il entra dans la maison de Dieu
et mangea les pains de l'offrande
que seuls les prêtres peuvent manger,

et il en donna aussi à ses compagnons. »
Il leur disait encore :

« Le sabbat a été fait pour l'homme,

et non pas l'homme pour le sabbat.

Voilà pourquoi le Fils de l'homme
est maître,
même du sabbat. »

Le Sabbat était devenu une institution d'interdits pour soi-disant honorer Dieu qui après la Création se reposa le 7ème jour. Et il en demeure ainsi dans le judaïsme d'aujourd'hui. L'intention est sans doute bonne, mais au détriment de l'homme. L'homme aurait-il été fait pour le Sabbat ? ... Jésus donnera la réponse : c'est le Sabbat qui a été fait pour l'homme. Aussi ne peut-on faire du Sabbat un absolu et il faut savoir en transgresser les interdits lorsque la vie de l'homme est en danger. Jésus démontre à ses adversaires, défenseur de l'absolu du Sabbat, que lorsque leurs profits sont en danger, ils n'hésitent pas à le transgresser. Ainsi lorsqu'un fils ou un bœuf tombe dans un puits ...
Quand il est dit que Dieu se repose, cela ne signifie pas qu'il arrête de donner la vie. Jésus dira au juifs dans l'Évangile selon St Jean : "Moi et mon Père, nous travaillons toujours ..." La vie l'emporte absolument sur la loi du Sabbat. Les deux références données pour cette institution dans l'un des dix Commandements, c'est d'une part la "Création", c'est-à-dire le don de la vie : "Tu feras du sabbat un mémorial, un jour sacré. Pendant six jours tu travailleras et tu feras tout ton ouvrage ; mais le septième jour est le jour du repos, sabbat en l'honneur du Seigneur ton Dieu : tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni tes bêtes, ni l'immigré qui réside dans ta ville. Car en six jours le Seigneur a fait le ciel, la terre, la mer et tout ce qu'ils contiennent, mais il s'est reposé le septième jour. C'est pourquoi le Seigneur a béni le jour du sabbat et l'a consacré. " (Ex 20, 8-11) et d'autre part la "délivrance d'Égypte", c'est-à-dire la libération : "Observe le sabbat comme un jour sacré, selon l'ordre du Seigneur ton Dieu. Pendant six jours tu travailleras et tu feras tout ton ouvrage, mais le septième jour est le jour du repos, sabbat en l'honneur du Seigneur ton Dieu. Tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bœuf, ni ton âne, ni aucune de tes bêtes, ni l'immigré qui réside dans ta ville. Ainsi, comme toi-même, ton serviteur et ta servante se reposeront. Tu te souviendras que tu as été esclave au pays d'Égypte, et que le Seigneur ton Dieu t'en a fait sortir par la force de sa main et la vigueur de son bras. C'est pourquoi le Seigneur ton Dieu t'a commandé de célébrer le jour du sabbat." (Dt 5, 12-14). Vie et libération l'emporte sur le précepte. St Paul écrit dans une de ses lettres : "La lettre tue, l'esprit donne la vie." Le pourquoi du Sabbat est de magnifier la vie et la libération donnée et réalisée par Dieu, donc la vie et la libération l'emporte sur le précepte. Se nourrir quand il en est nécessaire l'emporte sur le précepte qui, suivit à la lettre devient alors entrave au bien de l'homme ... et donc de Dieu qui veut le bien de l'homme.

Parole du jour
Mc 2, 23-28
Mardi 18 janvier

Un jour de sabbat, Jésus marchait
à travers les champs de blé ;

et ses disciples, chemin faisant,
se mirent à arracher des épis.

Les pharisiens lui disaient :
« Regarde ce qu'ils font le jour du sabbat !

Cela n'est pas permis. »

Jésus leur répond :
« N'avez-vous jamais lu ce que fit David,
lorsqu'il fut dans le besoin et qu'il eut faim,
lui et ses compagnons ?
Au temps du grand prêtre Abiathar,

il entra dans la maison de Dieu
et mangea les pains de l'offrande
que seuls les prêtres peuvent manger,

et il en donna aussi à ses compagnons. »
Il leur disait encore :

« Le sabbat a été fait pour l'homme,

et non pas l'homme pour le sabbat.

Voilà pourquoi le Fils de l'homme
est maître,
même du sabbat. »

Le Sabbat était devenu une institution d'interdits pour soi-disant honorer Dieu qui après la Création se reposa le 7ème jour. Et il en demeure ainsi dans le judaïsme d'aujourd'hui. L'intention est sans doute bonne, mais au détriment de l'homme. L'homme aurait-il été fait pour le Sabbat ? ... Jésus donnera la réponse : c'est le Sabbat qui a été fait pour l'homme. Aussi ne peut-on faire du Sabbat un absolu et il faut savoir en transgresser les interdits lorsque l'homme est en danger. Jésus démontre à ses adversaires, défenseur de l'absolu du Sabbat, que lorsque leurs profits sont en danger, ils n'hésitent pas à le transgresser. Ainsi lorsqu'un fils ou un bœuf tombe dans un puits ...
Quand il est dit que Dieu se repose, cela ne signifie pas qu'il arrête de donner la vie. Jésus dira au juifs dans l'Evangile selon St Jean : "Moi et mon Père, nous travaillons toujours ..." La vie l'emporte absolument sur la loi du Sabbat. Les deux références données pour cette institution dans l'un des dix Commandements, c'est d'une part la "Création", c'est-à-dire le don de la vie, et d'autre part la "délivrance d'Égypte", c'est-à-dire la libération. Vie et libération l'emporte sur le précepte. St Paul écrit dans une de ses lettres : "La lettre tue, l'esprit donne la vie." Le pourquoi du Sabbat est de magnifier la vie et la libération donnée et réalisée par Dieu, donc la vie et la libération l'emporte sur le précepte. Se nourrir quand il en est nécessaire l'emporte sur le précepte qui, suivit à la lettre devient alors entrave au bien de l'homme ... et donc de Dieu qui veut le bien de l'homme.

lundi 17 janvier 2011

Parole du jour
Mc 2, 18-22
Lundi 17 janvier

Personne ne met du vin nouveau
dans de vieilles outres ;
autrement la fermentation fait éclater les outres,
et l'on perd à la fois le vin et les outres.
A vin nouveau, outres neuves. »

Jésus semble se définir comme ce vin nouveau, ce vin au goût inconnu, ce vin qui va agacer d'une certaine manière (et c'est bien ce qui se passe avec les pharisiens) et il demande que ce vin ne soit pas mis dans de veilles outres. Il dit même qu'il y a danger. Et pourtant je crois que les disciples eux, s'enivrent de sa présence puisqu'ils ne suivent plus les préceptes des anciens. Si Jésus est le vin nouveau, il y a donc un risque à suivre son enseignement. Il lui faut un contenant approprié; car on ne peut pas le mettre dans une outre qui a servi au vin ancien. Or il est extrêmement facile quand on a goûté à quelque chose, quand on aime cette chose, de ne pas vouloir changer sa manière de voir, de goûter, de comprendre. Quand on a des certitudes, on s'y accroche. On n'a pas du tout envie d'essayer quelque chose qu'on ne connaît pas. Et on va même penser que le nouveau est dangereux (pour notre sécurité) . Cela se vit bien aujourd'hui dans nos églises : il est si difficile de changer sa manière de voir et même de renoncer à s'approprier la Parole. La finale de cette péricope (enfin pas tout à fait, car là je fais référence à l'évangile de Luc : Lc 5,39 ) dit que celui qui a goûté au vin vieux ne veut pas de vin nouveau. En d'autres termes, il n'est pas facile de quitter ses certitudes, de se laisser interroger, renouveler par une Parole que l'on croit connaître et maîtriser. Il n'est pas facile d'être une outre neuve. Mon désir d'aujourd'hui, est que ce vin nouveau fasse exploser la vieille outre que je suis, pour qu'une nouvelle se crée et soit apte à conserver ce vin nouveau. Que ce mouvement de renouvellement soit un mouvement incessant. Pour moi le vin nouveau est d'une certaine manière un vin qui pétille, il a la vie en lui ... (Commentaire : Giboulee)

vendredi 14 janvier 2011

Parole du jour
Jn 1, 29-34
dimanche 16 janvier

Comme Jean Baptiste voyait Jésus
venir vers lui, il dit :
« Voici l'Agneau de Dieu,
qui enlève le péché du monde ;
c'est de lui que j'ai dit :
Derrière moi vient un homme
qui a sa place devant moi, car avant moi il était.
Je ne le connaissais pas ;
mais, si je suis venu baptiser dans l'eau,
c'est pour qu'il soit manifesté au peuple d'Israël. »
Alors Jean rendit ce témoignage :
« J'ai vu l'Esprit descendre du ciel comme une colombe
et demeurer sur lui.
Je ne le connaissais pas,
mais celui qui m'a envoyé baptiser dans l'eau m'a dit :
'L'homme sur qui tu verras l'Esprit descendre et demeurer,
c'est celui-là qui baptise dans l'Esprit Saint.'
Oui, j'ai vu, et je rends ce témoignage : c'est lui le Fils de Dieu. »

« Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde ». Cette formule est incomparable. Personne, aucun prophète ne l’avait prononcée avant Jean Baptiste. Lui qui n’était que la voix transmettant le message confié par un autre, dévoile dans son originalité l’identité de Jésus-Christ. En formulant l’évidence, Jean ouvre la porte du Temple éternel, sur qui demeure l’Esprit Saint, sur qui repose à jamais la Gloire du Père. Dans cette formule unique et magnifique, répétée à chaque eucharistie, est manifesté aux yeux de tous le plus intime de l’amour de Dieu. Son point d’équilibre et sa fragilité. Son point de rayonnement et sa vulnérabilité. L’origine et le terme de la parole qui parcourt la Bible de part en part. Voici l’Agneau de Dieu. Voici l’élection d’Abraham et l’alliance de David, voici le Serviteur souffrant et l’agneau de la Pâque. Voici le Sauveur que le monde attend. Voici le Fils de Dieu. (F. Dominique)

Parole du jour
Mc 2, 13-17
samedi 15 janvier

Jésus sortit de nouveau sur le rivage du lac ;
toute la foule venait à lui, et il les instruisait.
En passant, il aperçut Lévi, fils d'Alphée,

assis à son bureau de publicain
(collecteur d'impôts).
Il lui dit : « Suis-moi. »

L'homme se leva et le suivit.

Comme Jésus était à table dans sa maison,

beaucoup de publicains et de pécheurs
vinrent
prendre place avec Jésus et ses disciples,

car il y avait beaucoup de monde.

Même les scribes du parti des pharisiens le suivaient aussi,

et, voyant qu'il mangeait avec les pécheurs et les publicains,
ils disaient à ses disciples :
« Il mange avec les publicains et les pécheurs ! »

Jésus, qui avait entendu, leur déclara :
« Ce ne sont pas les gens bien portants

qui ont besoin du médecin,
mais les malades.
Je suis venu appeler non pas les justes, mais les pécheurs. »

Dans son dernier livre, Mgr Albert Rouet, Archevêque de Poitiers, écrit dans son dernier livre "J'aimerais vous dire" : "Il me semble que l'opposition fondamentale dans la Bible n'est pas entre le bien et le mal. C'est nous qui lisons les choses de cette façon. L'opposition, dans l'Évangile se tient entre ouverture et fermeture. On constate que des gens peu moraux suivent le Christ et que des gens très moraux ne le suivent pas; tout comme des gens très moraux suivent le Christ et des gens immoraux ne le suivent pas ! Autrement dit, ce n'est pas en bien et en mal que réagit l'Évangile, mais en capacité d'accueil ou de fermeture ... Je peux avoir, par rapport à la vérité morale une relation de pharisien. Je peux avoir une relation d'exclusion, de condamnation, de violence, d'armement politique ... Mais il y a des gens qui sont dans des situation invraisemblables et qui ont une relation tellement juste à ce qu'ils sont, tellement vrais, que ceux-là sont dans une attitude d'ouverture dans laquelle se reconnaît la présence du Christ ..." (p. 130-132) Lévi, ce publicain, collaborateur de l'envahisseur, sans doute un peu (ou beaucoup) voleur de l'argent qui lui passe entre les mains. Rappelons-nous Zachée : "Si j'ai extorqué quelque chose à quelqu'un, je lui rend le quadruple" (Lc 19, 8), correspond, me semble-t-il, à "ces gens immoraux". La situation qui est la sienne l'a conduit à à une attitude vraie à ce qu'il est et il n'en est pas fier. Aussi lorsque Jésus passe et le regarde sans le condamner mais en l'invitant à le suivre, il s'ouvre à cet appel : " il se leva et le suivit" ... et sa vie en est transformée. Il invite ses amis publicains et pécheurs pour qu'ils fassent la rencontre de Jésus et s'ouvre à sa Présence. Les pharisiens eux, "gens moraux" demeurent fermés : " Il mange avec les publicains et les pécheurs ! " Ils demeurent dans le jugement et la condamnation, l'exclusion. Jésus lui, n'est pas venu pour juger, condamner, exclure, mais pour sauver. Il ne s'arrête pas aux apparences ... "il sait ce qu'il y a en l'homme" ... Et qui peut se dire en bonne santé et sans péché ? ... Chacun, nous avons nos démons ! A chacun de le reconnaître et d'apprendre à les reconnaître.

Parole du jour
Mc 2, 1-12
vendredi 14 janvier

"Qu'est-ce qui est le plus facile ?
de dire au paralysé :
'Tes péchés sont pardonnés',
ou bien de dire :
'Lève-toi, prends ton brancard et marche' ?
Eh bien !
Pour que vous sachiez
que le Fils de l'homme a le pouvoir
de pardonner les péchés sur la terre,
je te l'ordonne, dit-il au paralysé :
Lève-toi, prends ton brancard et rentre chez toi. »
L'homme se leva,
prit aussitôt son brancard,
et sortit devant tout le monde."


La pire des paralysies est le péché. Cette maladie du cœur qui empêche de respirer et qui entrave notre existence. Aussi la guérison la plus essentielle est la guérison intérieure. Beaucoup vivent comme s'ils étaient maître de leur vie. Or il suffit d'un petit caillou dans les rouages pour que la statue tombe de son piédestal. Une bonne question à se poser : "Quel est le sens de ma vie ?" ... La guérison extérieure dans les Évangiles, la guérison physique est le signe d'une guérison beaucoup plus profonde. Notre vie est beaucoup plus précieuse que notre aspect physique ou que tout l'or du monde. La vraie beauté comme la vraie richesse sont celles du cœur. Alors ne perdons pas notre temps en des futilités, nous valons beaucoup plus que cela.

jeudi 13 janvier 2011

Parole du jour
Mc 1, 40-45
Jeudi 13 janvier

Un lépreux vient trouver Jésus ;
il tombe à ses genoux et le supplie :
« Si tu le veux, tu peux me purifier. »
Pris de pitié devant cet homme,
Jésus étendit la main,
le toucha et lui dit :
« Je le veux, sois purifié. »
A l'instant même,
sa lèpre le quitta
et il fut purifié.
Aussitôt Jésus le renvoya
avec cet avertissement sévère :
« Attention, ne dis rien à personne,
mais va te montrer au prêtre.
Et donne pour ta purification
ce que Moïse prescrit dans la Loi :
ta guérison sera pour les gens un témoignage. »

Une fois parti,
cet homme se mit à proclamer et à répandre la nouvelle,
de sorte qu'il n'était plus possible à Jésus
d'entrer ouvertement dans une ville.
Il était obligé d'éviter les lieux habités,
mais de partout on venait à lui.


"Jésus continue aujourd’hui à étendre la main et à guérir ses enfants, tout d’abord et en premier lieu à travers les sacrements. Une foi illuminée devrait nous conduire à expérimenter chaque sacrement comme un contact vital avec le Seigneur, transformant et sanctifiant, à l’image de celui qu’il eut avec le lépreux de l’évangile. Avoir cela présent à la conscience lorsque nous nous approchons de la communion eucharistique ou du sacrement de la Réconciliation, nous permettrait sans doute d’en cueillir beaucoup plus de fruit spirituel. Mais Jésus veut aussi prolonger son geste de miséricorde et de recréation à travers chacun de nous. A nous qui avons bénéficié de sa miséricorde, Dieu nous invite à être ses mains et sa voix auprès de tous ceux qui souffrent la maladie physique, morale ou spirituelle. (F. Elie)

mercredi 12 janvier 2011

Parole du jour
Mc 1, 29-39
Mercredi 12 janvier

En quittant la synagogue,
Jésus, accompagné de Jacques et de Jean,
alla chez Simon et André.
Or, la belle-mère de Simon
était au lit avec de la fièvre.
Sans plus attendre,
on parle à Jésus de la malade.
Jésus s'approcha d'elle,
la prit par la main,
et il la fit lever.
La fièvre la quitta,
et elle les servait.

Le soir venu, après le coucher du soleil,
on lui amenait tous les malades,
et ceux qui étaient possédés par des esprits mauvais.
La ville entière se pressait à la porte.
Il guérit toutes sortes de malades,
il chassa beaucoup d'esprits mauvais
et il les empêchait de parler,
parce qu'ils savaient, eux, qui il était.

Le lendemain, bien avant l'aube,
Jésus se leva.
Il sortit et alla dans un endroit désert,
et là il priait.
Simon et ses compagnons se mirent à sa recherche.
Quand ils l'ont trouvé,
ils lui disent :
« Tout le monde te cherche. »
Mais Jésus leur répond :
« Partons ailleurs, dans les villages voisins,
afin que là aussi je proclame la Bonne Nouvelle ;
car c'est pour cela que je suis sorti. »

Il parcourut donc toute la Galilée,
proclamant la Bonne Nouvelle dans leurs synagogues,
et chassant les esprits mauvais.

L'Amour ne peut accepter de rester fermer sur le passé. Ce qui est donné est donné, librement, gratuitement ... Il ne supporte pas d'être idolâtré, comme il ne supporte pas d'être considéré comme un distributeur automatique ou un magicien, un guérisseur. L'Amour se donne dans l'aujourd'hui, il est ouvert sur l'avenir et sur autrui : « Partons ailleurs, dans les villages voisins, afin que là aussi je proclame la Bonne Nouvelle ;car c'est pour cela que je suis sorti. » L'Amour presse l'Amour car "l'Amour est sans mesure" (St Bernard) C'est pour cela que Jésus est "sorti " du sein du Père, "qu'il s'est fait homme" de Dieu qu'il était. Libération et guérison sont signes de cet "Amour" qui est le Nom de Dieu Lui-même : "Dieu est Amour" (1 Jn 4, 8) Seul l'Amour fait exister ! Et c'est notre vocation à tous !
La belle-mère de Pierre a la fièvre, elle est couchée. Voici un mal-être symbolique de péché et de mort. Jésus la touche. Par ce toucher, il prend son mal et lui donne Sa vie : "Il la fit lever". C'est le terme que l'on traduit par "ressusciter". Et cette femme reprend le chemin de l'amour : "elle les servait"... Le "service" est le signe de l'Amour et du Don : "Le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi mais pour servir et donner sa vie ..." Cette guérison me fait penser à la parole que dit le prêtre lorsqu'avant la consécration il dit, en mettant une goutte d'eau dans le vin qui va devenir le Sang du Christ : "Comme cette eau se mêle au vin pour le Sacrement de l'Alliance, puissions-nous être unis à la Divinité de Celui qui a pris notre Humanité." Admirable échange !