vendredi 20 décembre 2013

Parole du jour
Lc 1, 39-45
 Samedi 21 décembre
 
En ces jours-là,
Marie se mit en route rapidement vers une ville
de la montagne de Judée.
Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth.
Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie,
l'enfant tressaillit en elle.
Alors, Élisabeth fut remplie de l'Esprit Saint,
et s'écria d'une voix forte :
« Tu es bénie entre toutes les femmes,
et le fruit de tes entrailles est béni.
Comment ai-je ce bonheur que la mère
de mon Seigneur vienne jusqu'à moi ?
Car, lorsque j'ai entendu tes paroles de salutation,
l'enfant a tressailli d'allégresse au-dedans de moi.
Heureuse celle qui a cru à l'accomplissement des paroles
qui lui furent dites de la part du Seigneur. »

Le mot "Visitation" vient de "visiter". Marie visite Elisabeth. A Noël, Dieu visite son peuple. La Nativité et déjà la conception de Jésus à l'Annonciation, est l'Heure de cette visite. Dieu entre dans notre existence en prenant chair de notre chair par l'intermédiaire de Marie, la Toute Pure. St Jean écrit dans dans le Prologue : "Il est venu chez les siens et les siens ne l'ont pas accueilli ..." Cette venue se terminera par le rejet de la croix (Jn 1, 11) ...
Dans l'Évangile de ce jour, Élisabeth accueille Marie avec joie. Et quelle joie ! La salutation de Marie est porteuse du don de l'Esprit
, déjà donné par Celui qu'elle porte en ses entrailles. Et Élisabeth par l'intermédiaire de l'enfant qu'elle porte elle aussi en son sein ("Il sera rempli de l'Esprit Saint dès avant sa naissance" (Lc 1, 15)) est remplie de l'Esprit-Saint. La rencontre des deux mères se fait dans la grâce de la rencontre des deux enfants. Immédiatement l'atmosphère est celui de la "Bénédiction". Là où Dieu est présent, là jaillit la Bénédiction. Et Ce qui soude cette rencontre c'est la "Foi". Chacune de ces deux femmes a cru en l'intervention de Dieu dans sa vie et est devenu féconde. Cette "Foi" qu'Élisabeth exalte chez Marie : "Heureuse celle qui a cru à l'accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur". Ce qui, dans un premier temps ne fut pas le cas de Zacharie qui muet, symbolise la stérilité liée à son "manque de Foi" : "tu devras garder le silence, et tu ne pourras plus parler jusqu'au jour où cela se réalisera, parce que tu n'as pas cru à mes paroles". (Lc 1, 20)
Ceci est pour nous un témoignage. Nous croyons que tout être humain est habité par la Présence de Dieu, qu'il le sache ou non ... Jésus lui-même dit"Ce que vous avez fait à l'un de ces petits qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait." (Mt 25, 40) Comment accueillons-nous l'autre ? ... Comme un autre où comme un frère aimé de Dieu et porteur de sa Présence ? La Visitation nous concerne tous ! Là aussi, l'acte de Foi est essentiel, il détermine la grâce de Bénédiction qui jaillit de la rencontre. On ne peut dire "Jésus est Seigneur" que dans l'Esprit-Saint. Pour rencontrer le prochain en vérité, quel qu'il soit, on ne peut le rencontrer que dans l'Esprit-Saint. Alors que je posais la question a des enfants lors de l'homélie sur ce texte : "que faut-il pour une vraie rencontre avec les autres ? - L'un d'eux répondit : "La prière." Magnifique réponse ! Sachant que le mot prière vient du latin "orare" qui signifie "parler à", "être dans une relation vraie avec". Il nous faut mettre Dieu, présent dans la vie de chacun, au cœur de toute visitation, de toute rencontre ...
(La Visitation par le Giotto)

Parole du jour
Lc 1, 26-38
Vendredi 20 décembre

L'ange Gabriel fut envoyé par Dieu
dans une ville de Galilée, appelée Nazareth,
à une jeune fille, une vierge,
accordée en mariage à un homme
de la maison de David, appelé Joseph ;
et le nom de la jeune fille était Marie.
L'ange entra chez elle et dit :
« Je te salue,
Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi. »
A cette parole, elle fut toute bouleversée,
et elle se demandait
ce que pouvait signifier cette salutation.
L'ange lui dit alors :
« Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu.
Voici que tu vas concevoir
et enfanter un fils ;
tu lui donneras le nom de Jésus.
Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut ;
le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ;
il régnera pour toujours sur la maison de Jacob,
et son règne n'aura pas de fin. »
Marie dit à l'ange :
« Comment cela va-t-il se faire, puisque je suis vierge ? »
L'ange lui répondit :
« L'Esprit Saint viendra sur toi,
et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ;
c'est pourquoi celui qui va naître sera saint,
et il sera appelé Fils de Dieu.
Et voici qu'Élisabeth, ta cousine, a conçu, elle aussi,
un fils dans sa vieillesse et elle en est à son sixième mois,
alors qu'on l'appelait : 'la femme stérile'.
Car rien n'est impossible à Dieu. »
Marie dit alors : « Voici la servante du Seigneur ;
que tout se passe pour moi selon ta parole. » Alors l'ange la quitta.

Le personnage central de "l'Annonciation", c'est Jésus. Marie sans Jésus, serait restée inconnue. Marie a sa place, une place privilégiée, mais toujours en référence à son Fils, engendré par l'Esprit-Saint "venu sur elle". En bonne juive, Marie est imprégnée de la Parole de Dieu et celle-ci l'a transformée à un tel point qu'ajustée sur elle, elle est appelée à lui donner naissance : "Et la Parole s'est faite chair" (Jn 1, 13) Cependant Dieu respecte trop sa créature pour lui imposer quoi que ce soit. Aussi l'ange reprenant l'annonce messianique du livre de Sophonie en change les termes. Il dit non pas "le Seigneur est en toi", mais "le Seigneur est avec toi". Cet "avec" dit combien Dieu est présent à la proposition, tout en assurant que Marie reste maîtresse de son choix. Pour que le "en" devienne effectif, il faut le "oui" de Marie. Dieu prend le risque de dépendre de Marie, de sa créature. Sa confiance en elle le conduit à remettre entre ses mains le sort de l'humanité toute entière, notre sort. Il connaît Marie, femme libre de la liberté de l'Esprit par qui elle se laisse enseigner et conduire. Aussi le "Fiat" jaillit du cœur de Marie décide de la conception de Jésus en son sein et de sa venue parmi nous ...
 
Ô Vierge hâte-toi de répondre (St Bernard)
 
"Tu as appris, Vierge, l'événement et aussi la manière dont il doit s'accomplir: double merveille et double joie. Réjouis-toi, fille de Sion ! exulte à plein cœur, fille de Jérusalem ! Et puisque ce que tu viens d'entendre fut pour toi joie et allégresse, à nous maintenant d'entendre de ta bouche l'heureuse réponse que nous désirons, pour que tressaillent enfin de joie nos corps humiliés (Ps 50, 10). Tu as appris, dis-je, l'événement et tu as cru, crois aussi la manière dont il s'accomplira. Tu as entendu : tu concevras et enfanteras un fils ; tu as entendu : ce n'est pas d'un homme, mais de l'Esprit Saint. L'ange attend la réponse, il est temps pour lui de retourner vers Dieu qui l'a envoyé ...

Nous attendons, nous aussi, ô Souveraine, une parole de pitié ... Voici qu'on vient t'offrir la rançon de notre délivrance, nous serons libérés tout de suite, si tu acceptes. Dans la Parole éternelle, Verbe de Dieu, nous avons été créés tous, et nous voilà condamnés à mort ; dans ta brève réponse se trouve le remède qui doit nous ramener à la vie.

Réponds donc vite à l'ange ! que dis-je ? réponds par l'ange au Seigneur. Réponds une parole et reçois la Parole. Profère la tienne et reçois la divine : émets une parole éphémère et embrasse l'éternelle ! Pourquoi tarder? pourquoi trembler'? Crois, parle et reçois ! Que l'humilité s'arme d'audace et la timidité d'assurance ! Il ne convient plus à présent que la modestie virginale renonce à la prudence. En cette conjoncture unique, prudente Vierge, ne redoute pas de te montrer présomptueuse, car si la modestie est agréable dans son silence, une parole de charité est en ce moment beaucoup plus nécessaire. Ouvre ton cœur, Vierge bienheureuse, ouvre-le à la foi, ouvre tes lèvres à l'acceptation, ouvre ton sein au Créateur. Voici le Désiré de toutes les nations qui frappe à la porte. Ah ! si pendant que tu tardes il allait passer son chemin et que tu doives dans les larmes courir à la recherche de l'ami de ton âme ! Lève-toi, cours, ouvre ! lève-toi par la foi, cours par la ferveur, ouvre-lui par ton consentement." ( Quatrième homélie "Super Missus", § 8.)