samedi 27 février 2010

Parole du jour
Gn 15, 5-12.17-18a
Dimanche 28 février

Le Seigneur parlait à Abraham dans une visions.
Puis il le fit sortir et lui dit :
« Regarde le ciel, et compte les étoiles, si tu le peux... »
Et il déclara :
« Vois quelle descendance tu auras ! »
Abram eut foi dans le Seigneur
et le Seigneur estima qu'il était juste.
Puis il dit :
« Je suis le Seigneur,
qui t'ai fait sortir d'Our en Chaldée
pour te mettre en possession de ce pays. »
Abram répondit :
« Seigneur mon Dieu,
comment vais-je savoir que j'en ai la possession ? »
Le Seigneur lui dit :
« Prends-moi une génisse de trois ans,
une chèvre de trois ans,
un bélier de trois ans,
une tourterelle et une jeune colombe. »
Abram prit tous ces animaux,
les partagea en deux,
et plaça chaque moitié en face de l'autre ;
mais il ne partagea pas les oiseaux.
Comme les rapaces descendaient sur les morceaux,
Abram les écarta.
Au coucher du soleil,
un sommeil mystérieux s'empara d'Abram,
une sombre et profonde frayeur le saisit.
Le Seigneur parlait à Abraham dans une vision.
Puis il le fit sortir et lui dit :
« Regarde le ciel, et compte les étoiles, si tu le peux... »
Et il déclara :
« Vois quelle descendance tu auras ! »
Après le coucher du soleil,
il y eut des ténèbres épaisses.
Alors un brasier fumant et une torche enflammée
passèrent entre les quartiers d'animaux.
Ce jour-là, le Seigneur
conclut une Alliance avec Abram
en ces termes :
« A ta descendance je donne le pays que voici. »

Un passage du texte de la Genèse cité plus haut peut nous sembler étrange : cette histoire d'animaux coupés en deux ... Or il s'agit d'un rite d'Alliance. Les deux contractants qui font alliance sont appelés à passer entre les morceaux coupés. Le message pour chacun est le suivant : "Si tu es infidèle à l'Alliance, qu'il t'arrive ce qui est arrivé à ces animaux". Or, qui passe entre les morceaux ? ... Abraham ? ... Non ! ... C'est un brasier fumant, une torche enflammée qui sont passés. Ils représentent la Présence de Dieu, le "Buisson ardent" avant l'heure. Dieu passe pour Lui-même et aussi à la place d'Abraham , car il sait que l'homme le plus juste est incapable par lui-même d'être vraiment fidèle et il craint pour la vie de son ami ...
Ce passage est la préfiguration d'une autre histoire ... Dans la Nouvelle Alliance, Jésus va être le seul à passer, et il va prendre la place de l'homme incapable d'être vraiment fidèle : " Je dois recevoir un baptême, et comme il m'en coûte d'attendre qu'il soit accompli !" (Lc 12, 50) Sur la croix, Il est écartelé, comme coupé en deux, écartèlement de ses deux natures : Divine et Humaine ... Dieu va jusque là dans son amour pour l'homme, jusqu'à prendre sa place, être brisé pour que ne soit pas briser l'Alliance. Voici la Source de notre Salut et la révélation de son immense Amour ! ...

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Le commentaire de l'Evangile de ce jour sur la Transfiguration peut-être consulté à la date du 6 août 2009.

vendredi 26 février 2010

Parole du jour
Mt 5, 43-48
Samedi 27 février

Vous avez appris qu'il a été dit :
Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi.
Eh bien moi, je vous dis :
Aimez vos ennemis,
et priez pour ceux qui vous persécutent,
afin d'être vraiment les fils de votre Père
qui est dans les cieux ;
car il fait lever son soleil sur les méchants
et sur les bons, et tomber la pluie
sur les justes et sur les injustes.
Si vous aimez ceux qui vous aiment,
quelle récompense aurez-vous ?
Les publicains eux-mêmes n'en font-ils pas autant ?
Et si vous ne saluez que vos frères,
que faites-vous d'extraordinaire ?
Les païens eux-mêmes n'en font-ils pas autant ?
Vous donc, soyez parfaits
comme votre Père céleste est parfait.

Il suffit de regarder le tableau de Jérôme Bosch, le portement de croix, pour comprendre mieux ce que signifie "Aimez ses ennemis". En fait ses détracteurs font de Jésus leur ennemi. Jésus, Lui, refuse de faire d'eux ses ennemis. Aucune haine dans son cœur, seulement le choix libre de donner sa vie pour eux. Il se servira de leur haine à son encontre pour les sauver : "Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu'ils font." La Croix en est le Signe définitif, le Signe de l'Amour victorieux. Tel est la perfection dont parle Jésus : "Vous donc, soyez parfait comme votre Père céleste est parfait." Tout un programme !

Parole du jour
Mt 5, 20-26
Vendredi 26 février

Comme les disciples s’étaient rassemblés
autour de Jésus, sur la montagne, il leur disait :
« Je vous le déclare :
Si votre justice ne surpasse
pas celle des scribes et des pharisiens,
vous n’entrerez pas dans le Royaume des cieux.
Vous avez appris qu'il a été dit aux anciens :
Tu ne commettras pas de meurtre,
et si quelqu'un commet un meurtre,
il en répondra au tribunal.
Eh bien moi, je vous dis :

Tout homme qui se met en colère
contre son frère en répondra au tribunal.
Si quelqu'un insulte son frère,
il en répondra au grand conseil.
Si quelqu'un maudit son frère,
il sera passible de la géhenne de feu.

L'homme est un être de relation. C'est la relation qui lui donne existence. Privé de toute relation, il meurt. Mais attention, il y a des relations conflictuelles qui ne donne pas la vie et certaines même conduisent à la mort. Tuer son frère, c'est lui refuser la relation qui donne vie, décider de son inexistence, ce qui est la pire des injures : "Qui es-tu pour décider de l'existence ou non de ton frère ? "... La colère est également une façon d'éliminer l'autre ... Le philosophe Claude Trémontant explique que le jugement porté sur l'autre est du même type : "Qui es-tu pour juger ton frère ? " ... Le maudire, c'est aussi lui donner la mort ... Agir ainsi conduit à s'enfermer soi-même en coupant le lien relationnelle qui m'unit à autrui. Ce que l'Évangile appelle "la géhenne"
L'homme est fait pour la relation de respect de l'autre et de sa dignité ... Tous, nous sommes condamnable et pourtant, en son Fils incarné, Dieu a pris sur Lui notre condamnation : "Lui, il a été transpercé à cause de nos crimes, écrasé à cause de nos fautes. Le châtiment qui nous rend la paix est sur Lui, et dans ses blessures nous trouvons la guérison." (Is 53, 5) Dieu a trop d'amour pour couper la relation avec nous ... Il préfère prendre sur Lui ce qui nous coupe de Lui pour nous rendre à une relation vraie avec Lui et donc à la Vie. S'Il agit ainsi avec nous, comment pourrions-nous agir différemment avec les autres qui sont nos soeurs et frères en humanité, créés à son Image et aimés inconditionnellement par Lui. Le Carême nous invite à la conversion, profitons-en ! Devenons des artisans de bénédiction et de paix ... de réconciliation.

jeudi 25 février 2010

Parole de Dieu
Mt 7, 7-12
jeudi 25 février

Comme les disciples étaient rassemblés autour de Jésus,
sur la montagne, il leur disait:
"Demandez, vous obtiendrez ;
cherchez, vous trouverez ;
frappez, la porte vous sera ouverte.
Celui qui demande reçoit ;
celui qui cherche trouve ;
et pour celui qui frappe, la porte s'ouvrira.
Lequel d'entre vous donnerait une pierre à son fils
qui lui demande du pain ?
ou un serpent, quand il lui demande un poisson ?
Si donc, vous qui êtes mauvais,
vous savez donner de bonnes choses à vos enfants,
combien plus votre Père qui est aux cieux
donnera-t-il de bonnes choses à ceux qui les lui demandent !
Donc, tout ce que vous voudriez
que les autres fassent pour vous,
faites-le pour eux, vous aussi,
voilà ce que dit toute l'Écriture : la Loi et les Prophètes."

Dieu ne veut que notre bien. Voici une vérité qu'il faut enfoncer dans notre petite tête et laisser descendre dans notre cœur. Il ne nous a pas créés pour nous faire du mal. Certaines personnes restent dans cette peur de Dieu. Un Dieu qu'il faudrait se rendre favorable ... qu'il faudrait satisfaire ... par de longues prières. Le Dieu révélé en Jésus-Christ est totalement Autre. Ce n'est pas un potentat qui nous pourrit la vie et nous fait tomber dessus des épreuves et des maladies. Ça, c'est un dieu païen, une projection de l'homme et de ses propres angoisses ... Il faut bien un bouc-émissaire et en celui qu'on appelle Dieu, il est tout trouvé car étant tout puissant, il peut tout. On oublie que sa puissance n'est pas celle de l'arbitraire mais celle de l'Amour avec un grand "A".
Le Dieu de l'Évangile est "Père"
et comment un Père digne de ce nom pourrait-il donner de mauvaises choses à ses enfants ? Jésus nous dit : "Votre Père donnera de bonnes choses à ceux qui le lui demandent." Il les donne aussi, d'ailleurs, à ceux qui ne les lui demandent pas. Mais ceux-ci n'en ont pas conscience et passent souvent à coté du don qu'il leur fait. Car Dieu n'est pas là assis entrain d'attendre qu'on lui demande pour donner. Il donne toujours à profusion. Et va même jusqu'à donner sa vie, c'est la Croix, et à se donner en nourriture, c'est l'Eucharistie. Voici ce que dit St Augustin de la prière : "Les paroles nous sont nécessaires, à nous, afin de nous rappeler et de nous faire voir ce que nous devons demander. Ne croyons pas que ce soit afin de renseigner le Seigneur ou de le fléchir." Et Augustin donne l'exemple du Notre Père : " ... Lorsque nous disons : "Que ton règne vienne, alors qu'il viendra certainement, que nous le voulions ou non, nous excitons notre désir de ce règne, afin qu'il vienne pour nous et que nous obtenions d'y régner ... " (Lettre à Proba) La prière ne renseigne pas Dieu sur nos besoins, elle nous permet de les conceptualiser et ainsi de préparer notre cœur à les recevoir. Encore faut-il ne pas demander n'importe quoi ! ... Demander un âne rouge risque bien de ne pas être exaucer ... sauf en peluche !
Le premier don auquel il faut aspirer, c'est celui de l'Esprit-Saint qui nous donnera de discerner ce qui nous est vraiment bon de recevoir. Ainsi, dans l'Évangile selon St Luc, pour le même passage il est dit :
"combien plus votre Père qui est aux cieux donnera-t-il l'Esprit-Saint à ceux qui les lui demandent !" (Lc 11, 9-13) C'est que l'Esprit-Saint sonde les profondeurs de Dieu et nous inspirera la demande qui correspond à notre plus grand bien : "L'Esprit-Saint vient au secours de notre faiblesse car nous ne savons que demander pour prier comme il faut." (Rm 8, 26-27) Toute prière doit commencer par cette ouverture du cœur à la Présence de l'Esprit-Saint.

mercredi 24 février 2010

Parole de Dieu
Lc 11, 29-32
Mercredi 24 février

Comme la foule s'amassait, Jésus se mit à dire :
« Cette génération est une génération mauvaise :
elle demande un signe, mais en fait de signe
il ne lui sera donné que celui de Jonas.
Car Jonas a été un signe pour les habitants de Ninive ;
il en sera de même
avec le Fils de l'homme pour cette génération.
Lors du Jugement,
la reine de Saba se dressera en même temps
que les hommes de cette génération, et elle les condamnera.
En effet, elle est venue de l'extrémité du monde
pour écouter la sagesse de Salomon,
et il y a ici bien plus que Salomon.
Lors du Jugement, les habitants de Ninive se lèveront
en même temps que cette génération,
et ils la condamneront ;
en effet, ils se sont convertis en réponse
à la proclamation faite par Jonas,
et il y a ici bien plus que Jonas.

La foi n'a pas besoin de signe. Elle est une évidence du cœur et demande une ouverture de celui-ci. Les juifs ont vu nombre de signes : enseignement avec autorité, guérisons, libérations etc ... et ceux-ci n'ont rien changé en eux car ils sont de mauvaise foi. Jésus est exaspéré car il sait que cette demande est contre lui. En demandant à nouveau un signe, ils mettent Dieu à l'épreuve. Le signe qu'il consent cependant à leur donner, c'est le signe qu'il ne peuvent comprendre puisqu'ils en auront l'initiative, le signe de la Croix. L'épisode de Jonas jeté à la mer, englouti dans le ventre du monstre marin et recraché par celui-ci (Jonas 1,12-16 - 2,1-11) a signification symbolique de la passion, de la mort et de la résurrection de Jésus. Jeté à la mer, la tempête est enchaînée et se tait. Ainsi du don que Jésus fait de sa vie. Il est victoire sur la tempête du péché et la mort spirituelle et source du Salut et de la Paix. Vraiment il y a ici plus que Jonas !

lundi 22 février 2010

Parole de Dieu
Mt 6, 7-15
Mardi 23 février

Comme les disciples s'étaient rassemblés
autour de Jésus, sur la montagne, il leur disait:
"Lorsque vous priez, ne rabâchez pas comme les païens:
ils s'imaginent qu'à force de paroles ils seront exaucés.
Ne les imitez donc pas,
car votre Père sait de quoi vous avez besoin
avant même que vous l'ayez demandé.
Vous donc, priez ainsi :
Notre Père, qui es aux cieux,
que ton nom soit sanctifié.
Que ton règne vienne ;
que ta volonté soit faite
sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd'hui notre pain de ce jour.
Remets-nous nos dettes,
comme nous les avons remises nous-mêmes
à ceux qui nous devaient.
Et ne nous soumets pas à la tentation,
mais délivre-nous du Mal.
Car, si vous pardonnez aux hommes leurs fautes,
votre Père céleste vous pardonnera aussi.
Mais si vous ne pardonnez pas aux hommes,
à vous non plus votre Père ne pardonnera pas vos fautes.

Dieu n'est pas un distributeur automatique qui demande beaucoup de prières pour se déclencher. Il est "Père" et même "Notre Père". Maurice Zundel raconte l'histoire de cette pauvre fille très limité dans son psychisme mais qui ayant appris cette prière ne pouvait aller plus loin que les deux premier mots "Notre Père". Les prononcer l'extasiait et la transformait. Son cœur devenait tout brûlant ... La grande révélation en Jésus Christ, c'est bien celle-là, Dieu est "Notre Père" et un Père n'a pas besoin qu'on lui casse les oreilles. Dire ces deux mots chargés de vie et d'amour nous situent comme ses enfants. Quel privilège ! Et un enfant n'a pas peur de son Père si celui-ci est digne de ce nom. Il est dans la confiance et un seul regard suffit à se comprendre avec son Père. Avec Lui, il se sent en sécurité et marche avec assurance.
Un Père éduque son enfant. C'est ce que Dieu fait pour nous et il n'a qu'une seule Parole, un seul Enseignement, son Fils qui s'est fait l'un de nous et qui a marché sur nos routes ... Se mettre à sa suite, c'est s'ouvrir à la Présence du Père :
"Qui m'a vu a vu le Père ... je suis dans le Père et le Père est en moi. Les Paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même; mais le Père demeurant en moi fait ses œuvres. Croyez m'en ! Je suis dans le Père et le Père est en moi ..." (Jn 14, 9-11) C'est Lui, Jésus, qui nous a enseigné cette prière que nous ne pouvons dire que dans l'Esprit-Saint car il s'agit d'une prière du cœur ... d'un cœur filial.
Parole de Dieu
Mc 9, 38-40
Lundi 22 février

Jésus était venu dans la région de Césarée-de-Philippe,
et il demandait à ses disciples :
« Le Fils de l'homme, qui est-il, d'après ce que disent les hommes ? »
Ils répondirent :
« Pour les uns, il est Jean Baptiste ;
pour d'autres, Élie ;
pour d'autres encore, Jérémie ou l'un des prophètes. »
Jésus leur dit :
« Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? »
Prenant la parole, Simon-Pierre déclara :
« Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant ! »
Prenant la parole à son tour, Jésus lui déclara :
« Heureux es-tu, Simon fils de Yonas :
ce n'est pas la chair et le sang qui t'ont révélé cela,
mais mon Père qui est aux cieux.
Et moi, je te le déclare :
Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ;
et la puissance de la Mort ne l'emportera pas sur elle.
Je te donnerai les clefs du Royaume des cieux :
tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux,
et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux. »

L'Église repose sur la proclamation de Pierre, inspirée par le Père Lui-même : "Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant !" Pierre comprend-il vraiment ce qu'il dit ? ... Il le comprendra à la Pentecôte où l'Esprit-Saint lui donnera l'intelligence du cœur. Et c'est en ce Jour et à cette Heure que l'Église sera vraiment fondée. Aujourd'hui, nombre de chrétiens disent "oui" à Jésus et laisse de côté l'Église, allant jusqu'à lui dire "non". C'est un contresens total ! Jésus ne s'oppose pas à l'Église, il en est le Fondateur, il l'a voulu : "Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ; et la puissance de la Mort ne l'emportera pas sur elle. Je te donnerai les clefs du Royaume des cieux : tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux."
Parfois les hommes qui forment l'Église et nous en sommes, peuvent nous agacer, mais en son cœur elle est Sainte et la voix du Père ne cesse de s'y faire entendre par la Parole qu'est le Fils incarné, dans le Souffle qu'est l'Esprit. C'est de son cœur que jaillit la grâce des Sacrements qui sont action du Christ pour nous aujourd'hui. Et combien leur tournent le dos, le tournant ainsi au Christ.
Il est facile de se faire juge, cela évite de se remettre soi-même en question comme si nous étions au-dessus de la mêlée. Tous ceux qui forment l'Église sont en chemin ...
Écoutons St Paul :
" Il s'agit de connaître le Christ, d'éprouver la puissance de sa résurrection et de communier aux souffrances de sa passion, en reproduisant en moi sa mort, dans l'espoir de parvenir, moi aussi, à ressusciter d'entre les morts. Certes, je ne suis pas encore arrivé, je ne suis pas encore au bout, mais je poursuis ma course pour saisir tout cela, comme j'ai moi-même été saisi par le Christ Jésus. Frères, je ne pense pas l'avoir déjà saisi. Une seule chose compte : oubliant ce qui est en arrière, et lancé vers l'avant, je cours vers le but pour remporter le prix auquel Dieu nous appelle là-haut dans le Christ Jésus." (Ph 3, 10-14) Dans une course, les participants ne sont pas tous au même point du parcours ... l'important, c'est de courir et d'arriver. Ainsi pour les baptisés !
Écoutons aussi ces paroles du Pape Paul VI : "Il convient de rappeler à un moment où non sans douleur, nous pouvons entendre des personnes, que nous voulons croire bien intentionnées mais certainement désorientées sans leur esprit, répéter qu'elles prétendent aimer le Christ mais sans l'Église, écouter le Christ mais non l'Église, être au Christ mais en dehors de l'Église. L'absurde de cette dichotomie apparaît nettement dans cette parole de l'Évangile : "Qui vous rejette, me rejette." (Lc 10, 16) Et comment vouloir aimer le Christ sans aimer l'Église, si le plus beau témoignage rendu au Christ est celui de St Paul : "Il a aimé l'Église, il s'est livré pour elle ?" (Ep 5, 25) ( Evangelii nuntiandi 16)
Rappelons ici les dernière paroles de Ste Thérèse d'Avila, juste avant de mourir au monastère d'Alba de Tormes, qui redisent tout son attachement et son amour filial pour l'Église, sa fierté de lui appartenir : "Je suis fille de l'Église !" Et plusieurs siècles après, une autre Thérèse, celle de Lisieux décrira sa vocation dans ces simple mot : "Au cœur de l'Église, je serai l'Amour !" A nous, par notre conversion et notre fidélité au Christ, de témoigner de la beauté de l'Église, car l'Église, c'est chacun de nous, et nous tous ensemble. Le mot Église signifie "Ensemble". On ne peut être chrétien seul !

dimanche 21 février 2010

Parole de Dieu
Lc 4, 1-13
Dimanche 21 février

Après son baptême, Jésus,
rempli de l"Esprit Saint,
quitta les bords du Jourdain ;
il fut conduit par l"Esprit à travers le désert
où, pendant quarante jours,
il fut mis à l'épreuve par le démon.
Il ne mangea rien durant ces jours-là, et,
quand ce temps fut écoulé, il eut faim.

Le démon lui dit alors :
« Si tu es le Fils de Dieu,
ordonne à cette pierre de devenir du pain. »
Jésus répondit :
« Il est écrit :
Ce n'est pas seulement de pain que l'homme doit vivre. »

Le démon l'emmena alors plus haut,
et lui fit voir d'un seul regard tous les royaumes de la terre.
Il lui dit :
« Je te donnerai tout ce pouvoir,
et la gloire de ces royaumes,
car cela m'appartient et je le donne à qui je veux.
Toi donc,
si tu te prosternes devant moi, tu auras tout cela. »
Jésus lui répondit :
« Il est écrit :
Tu te prosterneras devant le Seigneur ton Dieu,
et c'est lui seul que tu adoreras. »

Puis le démon le conduisit à Jérusalem,
il le plaça au sommet du Temple et lui dit :
« Si tu es le Fils de Dieu, jette-toi en bas ;
car il est écrit :
Il donnera pour toi à ses anges l'ordre de te garder ;
et encore : Ils te porteront sur leurs mains,
de peur que ton pied ne heurte une pierre. »
Jésus répondit :
« Il est dit :
Tu ne mettras pas à l'épreuve le Seigneur ton Dieu. »

Ayant ainsi épuisé toutes les formes de tentations,
le démon s'éloigna de Jésus jusqu'au moment fixé.

Jésus vient d'être baptisé, il est rempli de l'Esprit-Saint qui le conduit au désert. Ne pas oublier que le mot "désert" signifie "lieu de la Parole". Les premiers chrétiens qui recevront le nom de moines partiront eux aussi au désert à la suite de Jésus. Et qu'y font-il ? Ils apprennent et ruminent la "Parole de Dieu". Voici leur pain quotidien. Et c'est vrai aujourd'hui encore dans les monastères. La Parole de Dieu est essentielle dans le combat spirituel. Jésus nous le démontre. Le démon semble la connaître cette "Parole" et cherche à faire chuter Jésus en en faisant des flèches ... Et Jésus lui répond par le bouclier de la "Parole" ... Et le démon est vaincu. Le moment fixé de son retour sera l'Heure de la grande tentation : la passion et la croix. Mais Jésus sur la croix se révélera comme la Parole de Dieu. Par le don de sa vie pour la multitude, il accomplira définitivement" la Torah et les prophètes", la Parole de Dieu.
C'est un appel pour nous à se mettre à la table de la Bible pour manduquer la Parole, la ruminer et s'en imprégner. Commençons par les Évangiles qui sont l'accomplissement et la clef de toutes les Ecritures. Si les moines y consacrent leur vie, St Jean Chrysostome, un grand Evêque du IV ème sc écrivait que "les gens du monde en avait encore plus besoin car ils étaient davantage exposés aux tentations du monde".

samedi 20 février 2010

Parole de Dieu
Lc 5, 27-32
Samedi 20 février

Jésus remarqua un publicain (collecteur d'impôts)
du nom de Lévi assis à son bureau de publicain.
Il lui dit: "Suis-moi."
Abandonnant tout, l'homme se leva
et se mit à le suivre.
Lévi lui offrit un grand festin dans sa maison ;
il y avait une grande foule de publicains
et d'autres gens attablés avec eux.
Les pharisiens et les scribes de leur parti
récriminaient en disant à ses disciples :
« Pourquoi mangez-vous et buvez-vous
avec les publicains et les pécheurs ? »
Jésus leur répondit :
« Ce ne sont pas les gens en bonne santé
qui ont besoin du médecin, mais les malades.
Je suis venu appeler non pas les justes
mais les pécheurs, pour qu'ils se convertissent.

Matthieu le sait, il est pécheur et malade ... Son métier de publicain (collecteur d'impôt) fait de lui un collaborateur de César et de plus, il empoche de-ci de-là ... Son cœur est malade. Ses compatriotes le regarde de travers et le méprise. Les pharisiens mettent ces gens-là à la table des pécheurs : "Pourquoi mangez-vous et buvez-vous avec les publicains et les pécheurs ? ".
Et puis voici un homme qui le regarde autrement, ni mépris, ni jugement. Son regard le transperce jusqu'au cœur et d'un coup celui-ci devient tout brûlant ... Cet homme le rejoint dans ses profondeurs malades mais le reconnaît au-delà de celle-ci dans sa dignité d'homme et d'enfant de Dieu. Il sait mais ne condamne pas ... Matthieu se sent exister. Son état de publicain lui avait ouvert les yeux sur lui-même et son incapacité à en sortir par lui-même. Un lourd fardeau l'écrasait. Mais une brèche s'était ouverte en lui par où le regard de lumière et d'amour put s'engouffrer et chasser les ténèbres. La parole de Jésus : "Suis-moi !" le libère de sa chaise et le met debout dans la position du Ressuscité. Une vie nouvelle commence pour lui : "L'homme se leva et se mit à le suivre ...
Immédiatement son désir est que ses amis rencontrent Jésus et fassent la même expérience. Ils les invite à un repas ... Pharisiens et lévites, blindés dans leurs certitudes et leur suffisance, extérieurs à l'œuvre de salut qui vient de se réaliser, restent collés à leurs jugements ...
Et Jésus à cette parole qui est pour nous une immense espérance : " « Ce ne sont pas les gens en bonne santé qui ont besoin du médecin, mais les malades. Je suis venu appeler non pas les justes mais les pécheurs, pour qu'ils se convertissent. " La conversion est guérison.

vendredi 19 février 2010

Parole de Dieu
Mt 9, 14-15
Vendredi 19 février

Parole du Seigneur :"
Crie à pleine gorge ! Ne te retiens pas !
Que ta voix résonne comme le cor !
Dénonce à mon peuple ses fautes,
à la maison de Jacob ses péchés.
Ils viennent me consulter jour après jour,
ils veulent connaître mes chemins.
Comme une nation qui pratiquerait la justice
et n'abandonnerait pas la loi de son Dieu,
ils me demandent de leur faire justice,
ils voudraient que Dieu se rapproche.
« Pourquoi jeûner si tu ne le vois pas ?
pourquoi nous mortifier si tu l'ignores ? »
Oui, mais le jour où vous jeûnez,
vous savez bien trouver votre intérêt,
et vous traitez durement ceux qui peinent pour vous.
Votre jeûne se passe en disputes et querelles,
en coups de poings sauvages.
Ce n'est pas en jeûnant comme vous le faites aujourd'hui
que vous ferez entendre là-haut votre voix.
Est-ce là le jeûne qui me plaît ?
Est-ce là votre jour de pénitence ?
Courber la tête comme un roseau,
coucher sur le sac et la cendre,
appelles-tu cela un jeûne,
un jour bien accueilli par le Seigneur ?

Quel est donc le jeûne qui me plaît ?
N'est-ce pas faire tomber les chaînes injustes,
délier les attaches du joug,
rendre la liberté aux opprimés, briser tous les jougs ?
N'est-ce pas partager ton pain avec celui qui a faim,
recueillir chez toi le malheureux sans abri,
couvrir celui que tu verras sans vêtement,
ne pas te dérober à ton semblable ?
Alors ta lumière jaillira comme l'aurore,
et tes forces reviendront rapidement.
Ta justice marchera devant toi,
et la gloire du Seigneur t'accompagnera.
Alors, si tu appelles, le Seigneur répondra ;
si tu cries, il dira : « Me voici. »

Voici un passage du livre d'Isaïe qui demande à être méditer et qui correspond bien aux Évangiles. Jeûner pour jeûner n'a pas de sens. Jeûner parce que c'est la loi et que l'Église le demande, non plus. Jeûner pour être en règle, également. Jeûner pour que Dieu satisfasse nos besoins et nous obéisse dans nos demandes est une insulte. Surtout si en plus ce jeûne est hypocrite ... Nous ne sommes pas dans le donnant/donnant avec Dieu et ne devons d'ailleurs pas l'être avec les autres ... Il ne s'agit pas non plus d'autoguérison ou de jeûne thérapeutique ...

Le jeûne auquel nous sommes appelés, le jeûne spirituel qui agit sur toutes les dimensions de l'être : corps, âme et esprit, et rend plus plus réceptif à l'écoute intérieure et aux besoins des autres ... Ce jeûne se nourrit de la manducation de la Parole de Dieu et de la prière et ouvre à la charité. C'est de ce jeûne-là que parle Jésus dans l'Évangile de ce jour (Mt 9, 14-15) : "Un temps viendra où l'Epoux leur sera enlevé, et alors ils jeuneront." Le vrai jeûne doit conduire à vivre les paroles de Dieu transmises par Isaïe et qu'il nous faut méditer : Quel est donc le jeûne qui me plaît ? N'est-ce pas faire tomber les chaînes injustes, délier les attaches du joug, rendre la liberté aux opprimés, briser tous les jougs ? (Lc 4, 16-20) N'est-ce pas partager ton pain avec celui qui a faim, recueillir chez toi le malheureux sans abri, couvrir celui que tu verras sans vêtement, (cf Mt 25, 14-40) ne pas te dérober à ton semblable ?Alors ta lumière jaillira comme l'aurore, et tes forces reviendront rapidement. Ta justice marchera devant toi, et la gloire du Seigneur t'accompagnera. Alors, si tu appelles, le Seigneur répondra ; si tu cries, il dira : « Me voici. » Ce jeûne conduit à l'union avec Dieu car il nous rend semblable à Lui. On ne jeûne bien qu'avec le cœur !

mercredi 17 février 2010

Parole du jour
Lc 9, 22-25
Jeudi 18 février

Jésus disait à ses disciples :
« Il faut que le Fils de l'homme souffre beaucoup,
qu'il soit rejeté par les anciens,
les chefs des prêtres et les scribes,
qu'il soit tué, et que, le troisième jour, il ressuscite. »
Il disait aussi à la foule :
« Celui qui veut marcher à ma suite,
qu'il renonce à lui-même,
qu'il prenne sa croix chaque jour,
et qu'il me suive.

Car celui qui veut sauver sa vie la perdra ;
mais celui qui perdra sa vie pour moi la sauvera.

Quel avantage un homme aura-t-il
à
gagner le monde entier,
si c'est en se perdant lui-même
et en le payant de sa propre existence ?"

Le signe de la croix, c'est le signe du don total de soi, le signe de l'Amour en sa plénitude. C'est le signe par lequel Dieu nous révèle son identité, le signe de notre Salut, le signe de la Vie. Faire le signe de la croix, c'est s'envelopper dans la Lumière et s'engager à prendre le même chemin que Celui qui nous l'a donné, c'est renoncer à soi-même, à son "égo", pour vivre à Dieu seul. Ce "seul", ne signifie pas que "les autres" soient écartés ! ... Mais que la source de notre rencontre avec eux, c'est Dieu Lui-même, le Dieu de Jésus-Christ, le Dieu qu'est Jésus-Christ. Le monde entier, un jour il faudra le quitter ... Dieu, Lui, c'est pour toujours. D'où l'essentiel de les rencontrer en Lui. Telle est la "Communion des saints". Elle est à vivre dès maintenant ... Dans la vie monastique, il est une tradition de commencer chaque nouvelle tâche à accomplir par le "signe de la croix" qui est aussi le signe de notre baptême. Pendant ce Carême, et pourquoi pas après, puissions-nous adopter cet usage pour faire toutes choses avec Jésus et selon son cœur. Dans la deuxième prière eucharistique, il est dit : "Tu nous as choisis pour servir en ta Présence."
LE CARÊME
Mercredi des Cendres

Parole du jour
Mt 6, 1-6.16-18
Mercredi 17 février


Comme les disciples s'étaient rassemblés autour de Jésus,
sur la montagne, il leur disait :
« Si vous voulez vivre comme des justes,
évitez d'agir devant les hommes pour vous faire remarquer.
Autrement, il n'y a pas de récompense
pour vous auprès de votre Père qui est aux cieux.

Ainsi, quand tu fais l'aumône,
ne fais pas sonner de la trompette devant toi,
comme ceux qui se donnent en spectacle
dans les synagogues et dans les rues,
pour obtenir la gloire qui vient des hommes.
Amen, je vous le déclare : ceux-là ont touché leur récompense.
Mais toi, quand tu fais l'aumône,
que ta main gauche ignore ce que donne ta main droite,
afin que ton aumône reste dans le secret ;
ton Père voit ce que tu fais dans le secret : il te le revaudra.

Et quand vous priez,
ne soyez pas comme ceux qui se donnent en spectacle :
quand ils font leurs prières,
ils aiment à se tenir debout dans les synagogues
et les carrefours pour bien se montrer aux hommes.
Amen, je vous le déclare : ceux-là ont touché leur récompense.
Mais toi, quand tu pries, retire-toi au fond de ta maison,
ferme la porte, et prie ton Père qui est présent dans le secret ;
ton Père voit ce que tu fais dans le secret : il te le revaudra.

Et quand vous jeûnez,
ne prenez pas un air abattu,
comme ceux qui se donnent en spectacle :
ils se composent une mine défaite
pour bien montrer aux hommes qu'ils jeûnent.
Amen, je vous le déclare : ceux-là ont touché leur récompense.
Mais toi, quand tu jeûnes,
parfume-toi la tête et lave-toi le visage ;
ainsi, ton jeûne ne sera pas connu des hommes,
mais seulement de ton Père qui est présent dans le secret ;
ton Père voit ce que tu fais dans le secret : il te le revaudra. »

Il y a un dicton populaire qui dit : « avoir une tête de carême » . Ce qui signifie être triste et la « mine » défaite. Si c’est cela le carême, il est préférable de ne pas « faire son carême » car Dieu n’attend pas de nous que nous soyons dans la tristesse et les larmes. Le message de Jésus n’est pas celui-là. Ce serait plutôt l’action de grâce parce qu’il nous a sauvé gratuitement : « Dieu, qui est riche en miséricorde, à cause du grand amour dont il nous a aimés, alors que nous étions morts par suite de nos fautes, nous a fait revivre avec le Christ. C’est par grâce que vous êtes sauvés. Avec lui Il nous a ressuscité et fait asseoir aux cieux, dans le Christ Jésus.» (Eph 2, 4-6) S'il est une tristesse et des larmes, c'est de ne pas assez aimer ... La seule chose qui nous est demandé, finalement, c’est d’adhérer par notre vie à ce salut : « C’est bien par la grâce que vous êtes sauvés, moyennant la foi, ce salut ne vient pas de vous, il est un don de Dieu.» (v. 8) La foi, c’est cette adhésion, cet ajustement sur le Christ.

Les deux voies

Dans l’Evangile selon St Matthieu 7, 13-14, il est question de « deux voies » :

L’une étroite qui conduit à la vie, au Christ. Elle est étroite car elle demande de ne pas vivre égoïstement pour soi, mais pour et par Lui et à travers Lui, pour les autres en qui il se présente à nous : « Ce que vous aurez fait à l’un de ces petit qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. » (Mt 25, 40) « Bienheureux l'homme qui met sa confiance dans le Seigneur, dont le Seigneur est l'espérance ... » (Jér 17, 7)

L’autre voie est dite large et spacieuse, car dans un premier temps elle satisfait notre égo, mais très vite nous conduit à l’impasse car on s’y rencontre soi-même et non le Christ source du salut gratuit : « Malheureux l'homme qui met sa confiance dans un mortel, qui s'appuie sur un être de chair, tandis que son cœur se détourne du Seigneur ... » (Jér 17, 5) Ici, ni libération, ni guérison, ni santé du cœur, seulement l’enfermement en soi : « il ne verra pas venir le bonheur. » (v. 6)
Le choix entre ces deux voies est entre nos mains ! L’étroite ou la spacieuse ? … L’étroite dilate le cœur … la spacieuse le rabougrit.

Le temps du Carême nous invite à choisir la voie étroite, celle qui conduit à l’union avec le Christ, unique remède à nos maux et source d’une bonne santé intérieure enveloppant tout notre être, toute rencontre, toute circonstance de la vie ... dans les jours ensoleillés comme dans les jours chargés de nuages.

Un temps de conversion

Ce chemin de Carême nous conduit à Pâques et donc au Christ Ressuscité. Or, « Avec le Christ, Dieu nous a ressuscité » (Eph 2, 6) lisions-nous dans la lettre de St Paul citée plus haut. Il s’agit donc bien d’ajustement, d’union et de vie dès maintenant et … au bout du chemin. Cela demande une préparation, une conversion (sens du mot « pénitence ») , un retournement vers le Christ, plus intense qu’à l’habitude, même si c’est chaque jour que nous devrions être dans les dispositions du temps de Carême. (Règle de St Benoît)

Les décisions que nous allons prendre, les actes que nous allons poser ne nous sauve pas : « Ce salut ne vient pas des œuvres, car nul ne doit pouvoir se glorifier » (v. 9) L’orgueil d’être parfait et donc de rivaliser avec Dieu, par nos actes, conduit au repli, à l’adoration de soi-même et au désir d’être reconnu comme un dieu par Dieu lui-même et par les autres. « Lorsque vous aurez fait tout cela, dit Jésus, dites-vous que vous avez fait seulement ce que vous deviez faire. » (Lc 17, 10) Dieu ne se reconnaît pas dans les caricatures que nous en faisons et qui sont toujours entachés de pouvoir et d’arbitraire ...
Les décisions et les actes que nous posons ont vocation d’orienter notre vie dans la bonne direction pour accueillir le salut gratuit de Dieu, Dieu lui-même qui, en Jésus-Christ a assumé notre humanité : « Il s’est identifié à notre péché pour nous identifier à sa sainteté. » écrit St Paul.
Les décisions et les actes que nous posons ont vocation d’ouvrir la porte à la lumière divine (l’Amour) qui nous illumine en Jésus-Christ et chasse toutes ténèbres : « La lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne peuvent l’éteindre, écrit St Jean. » (Jn 1, 4) . La lumière fait disparaître les ténèbres. Cette Lumière, c’est le Christ : « Il était (et le demeure) la Lumière véritable qui éclaire tout homme venant dans le monde. » (v. 9) Et encore : « Ce qui fut en Lui, était la vie et la vie était la lumière des hommes. » (v.4) L’orientation de notre vie est donc essentielle. Il en est la source : « Tout fut par Lui, et sans Lui, rien ne fut. » (v.3) Si on enterre la source, c’est le dessèchement : « Ils m’ont abandonné moi la Source d’eau vive pour se creuser des citernes, citernes lézardées qui laisse passer l’eau. » (Jr 2, 13) Pour que notre vie devienne féconde, il nous faut revenir à la Source et la laisser irriguer notre vie : « Au bord du torrent, sur les deux rives, toutes sortes d'arbres fruitiers pousseront ; leur feuillage ne se flétrira pas et leurs fruits ne manqueront pas. Chaque mois ils porteront des fruits nouveaux, car cette eau vient du sanctuaire. Les fruits seront une nourriture, et les feuilles un remède. » (Ez 47, 12) « Retour au centre », est le titre d’un livre du théologien Urs Von Balthasar. Le temps du Carême veut nous y aider …

L'Evangile du jour

L’Evangile du mercredi des cendres qui inaugure l’entrée en Carême, nous propose trois moyens fondamentaux pour ce recentrement : La prière, le jeûne et l’aumône.

La prière qui nous rend à une relation intime avec Dieu en Jésus, dans l’amour : « demeurez en moi comme moi en vous. » (Jn 15, 4) « Demeurez dans mon amour. » (v.15) Il s’agit d’une « reconnexion » sur la Source et d'une relation amoureuse ...

Le jeûne par lequel on se libère de ce qui entrave cette relation. Il ne s’agit pas obligatoirement de nourriture, même si en ce domaine, il est important d’être modéré. Si on se prive de nourriture terrestre, c’est pour prendre du temps pour se nourrir de la Parole de Dieu : « L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. » (Dt 8, 3 ; Mt 4, 4) Il y a bien d’autres privations que l’on peut mettre en œuvre : télé, internet, certaines lectures, paroles etc. … A chacun de trouver ce qui entrave sa vie et l’empêche de s’ouvrir à la Présence intérieure et aux autres.

L’aumône qui justement nous ouvre aux autres à l’exemple du Christ donnant sa vie et lavant les pieds de ses disciples : « Le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi mais pour servir et donner sa vie … » (Mt 20, 28) Il y a bien des manières de servir et de donner sa vie. L’aumône ne concerne pas seulement l’argent, qui bien-sûr demeure un bon moyen d’aider ceux qui sont dans le besoin. Mais il ne faudrait pas que ce don (qui concerne parfois notre superflu) nous donnant bonne conscience, nous dédouane de vivre d’autres manières de nous mettre au service des autres (Jn 13,-16 ; Lc 10, 29-37) par amour pour eux : vouloir « leur plus grand bien » comme Dieu le veut … A chacun, là encore, de se remettre en question.

Le bout du chemin de Carême, c’est la montée vers Pâques où dépouillés de tout ce qui aveugle notre regard et notre cœur, nous pourrons contempler le « Ressuscité » et Lui être uni.

mardi 16 février 2010

Parole du jour
(Mc 8, 14-21)
(mardi 16 février)

Les disciples avaient oublié de prendre du pain,
et ils n'avaient qu'un seul pain
avec eux dans la barque.
Jésus leur faisait cette recommandation :
« Attention ! Prenez garde au levain des pharisiens
et à celui d'Hérode ! »
Ils discutaient entre eux
sur ce manque de pain.
Il s'en aperçoit et leur dit :
« Pourquoi discutez-vous sur ce manque de pain ?
Vous ne voyez pas ? Vous ne comprenez pas encore ?
Vous avez le cœur aveuglé ?
Vous avez des yeux et vous ne regardez pas,
vous avez des oreilles et vous n'écoutez pas ?
Vous ne vous rappelez pas ?
Quand j'ai rompu les cinq pains pour cinq mille hommes,
combien avez-vous ramassé de paniers pleins de morceaux ? »
Ils lui répondirent :
« Douze.
— Et quand j'en ai rompu sept pour quatre mille,
combien avez-vous rempli de corbeilles
en ramassant les morceaux ? »
Ils lui répondirent :
« Sept. »
Il leur disait :
« Vous ne comprenez pas encore ? »

"L'homme ne vit pas seulement de pain mais de toutes paroles qui sort de la bouche de Dieu". La faim "biologique" est symbolique d'une faim beaucoup plus essentielle, la faim de Dieu et donc de sa Parole. L'Eucharistie est la table du rassasiement : table de la Parole proclamée, table de la Parole manduquée : "Dans la Sainte Liturgie, l'Église ne cesse de se nourrir du Pain de Vie de la table de la Parole de Dieu comme du Corps du Christ, de prendre le Pain de la vie et de le présenter aux fidèles." (Benoît XVI citant Dei Verbum 21) Après la multiplication des pains (Mc 8, 1-10), les apôtres qui ont participé au miracle des pains : "ils les donnait à ses disciples pour les servir, et ils les servirent à la foule ...", retombent dans leurs vieux sabots. Ils se sont extasiés au moment : "on emporta les restes des morceaux : sept corbeilles pleines !" Mais très vite ils retombent dans leur petit monde fermé et sans horizon. Jésus cherche à les réveiller , à leur redonner de la hauteur en leur rappelant les faits. Qui est-il donc pour eux ? ... Il leur a montré que ce qui leur était impossible, lui il le pouvait. Que sans lui "ils ne pouvaient rien faire" (Jn 15, 5) . Que "ce qui est impossible à l'homme est possible à Dieu" (Lc 18, 27) , déclinant ainsi son identité. Rien n'y fait, ils restent le nez cloué au sol et en oublient les étoiles. Combien de fois Jésus ne leur dira-t-il pas : "N'avez-vous pas encore la foi" ... "homme de peu de foi" (Mt 14, 31) Et nous l'entendons : "Il leur reprocha leur manque de foi" (Mc 16, 14) . Les apôtres ont tendance à raisonner comme si Jésus n'était pas là : "Vous avez des yeux et vous ne regardez pas, vous avez des oreilles et vous n'écoutez pas ?" ... Il ne lui font pas confiance ! Et nous qui avons reconnu son identité : "Dieu, né de Dieu, Lumière né de la Lumière, vrai Dieu né du vrai Dieu ..." (Symbole de Nicée) Et toi ... aujourd'hui, lui feras-tu confiance !

lundi 15 février 2010

Parole du jour
Jc 1, 1-9
(Lundi 15 février)

Moi, Jacques, serviteur de Dieu et du Seigneur Jésus Christ,
je vous salue joyeusement,
vous qui appartenez aux douze tribus d'Israël
dispersées dans le monde.
Mes frères, quand vous butez sur toute sorte d'épreuves,
pensez que c'est une grande joie.
Car l'épreuve, qui vérifie la qualité de votre foi,
produit en vous la persévérance,
et la persévérance doit vous amener à une conduite parfaite ;
ainsi vous serez vraiment parfaits,
il ne vous manquera rien.
Mais s'il manque à l'un de vous la sagesse,
qu'il la demande à Dieu :
lui qui donne à tous
avec simplicité et sans faire de reproches,
il la lui donnera.
Mais qu'il demande avec foi, sans la moindre hésitation,
car celui qui hésite
est semblable au va-et-vient des flots de la mer
agités par le vent.
Qu'il ne s'imagine pas, cet homme-là,
qu'il recevra du Seigneur quoi que ce soit,
s'il est partagé, instable dans tout ce qu'il fait.

Il n'est pas aisé de dire à quelqu'un qui est dans l'épreuve que c'est une grande joie. Jacques insiste sur l'épreuve vécu dans la foi. Combien de témoignages de personnes qui vivant ainsi, en sont sorti grandi ! ... Par contre l'épreuve vécu en dehors de la foi peut conduire à la révolte et au désespoir ... Être sûr que l'on n'est pas seul dans l'épreuve car "Quelqu'un" l'a déjà assumé pour nous lorsqu'il a pris sur lui toutes nos épreuves en donnant sa vie sur la croix ... et qu'il l'assume aujourd'hui encore avec nous, car la grâce en est permanente. Vivre ainsi, c'est déjà marcher avec Lui sur les flots de l'épreuve - au lieu de s'y laisser engloutir - dans le Souffle de la Résurrection. Avec Lui, il n'est pas de tunnel qui n'ait de débouché vers la lumière. C'est la "Foi" qui nous persuade de cette grâce inouï et qui en est la clef.
Il est une histoire biblique que j'aimerais rappeler ici, celle des trois hommes jetés dans la fournaise :
"Ils tombèrent tout liés dans la fournaise de feu ardent ... " Que font-ils alors ? - Ils louent Dieu du milieu de la fournaise et lui disent toute leur confiance ... Alors " l'ange du Seigneur descendit dans la fournaise auprès d'Azarias et de ses compagnons ; il repoussa au dehors la flamme de feu et il leur souffla, au milieu de la fournaise, comme une fraîcheur de brise et de rosée, si bien que le feu ne les toucha aucunement et ne leur causa ni douleur ni angoisse." Et lorsque le Roi vient pour voir, ils dit à ses conseillers : " ' N'avons-nous pas jetés ces trois hommes tout liés dans le feu ? ' Ils répondirent : ' Assurément ô roi. ' Il dit : ' Mais je vois quatre hommes en liberté qui se promènent dans le feu sans qu'il leur arrive de mal, et le quatrième à l'aspect d'un fils des dieux. ' " Parole prophétique : pour nous, entendons "Fils de Dieu". Et " ils sortirent du milieu du feu ..." (Dn 3, 23-26) Rappelons-nous le Psaume 17,19-20 : " Au jour de ma défaite ils m'attendaient, mais j'avais le Seigneur pour appui. Et lui m'a dégagé, mis au large, il m'a libéré, car il m'aime. " Et encore au V. 29-30 : " Tu es la lumière de ma lampe, Seigneur mon Dieu, tu éclaires ma nuit. Grâce à toi, je saute le fossé, grâce à mon Dieu, je franchis la muraille. " Terminons par cette parole sur Abraham : "Espérant contre toute espérance, il crut." (Rm 4, 18)
Relisons maintenant la lettre de St Jacques :
"qu'il demande avec foi, sans la moindre hésitation ..." Cela ne veut pas dire que nous sortirons de l'épreuve de la façon dont nous le voudrions ... nous en sortirons de la manière qu'Il saura être la meilleure pour nous ... Avec les Apôtres, demandons à Jésus : "Seigneur, augmente en nous la foi !" (Lc 17, 5) La foi est chemin de dépouillement de soi ... et de Paix en Lui.

dimanche 14 février 2010

Parole du jour
Jr 17, 5-8
(Dimanche 14 février)

Parole du Seigneur :
Maudit soit l'homme
qui met sa confiance dans un mortel,
qui s'appuie sur un être de chair,
tandis que son coeur se détourne du Seigneur.
Il sera comme un buisson sur une terre désolée,
il ne verra pas venir le bonheur.
Il aura pour demeure les lieux arides du désert,
une terre salée et inhabitable.

Béni soit l'homme
qui met sa confiance dans le Seigneur,
dont le Seigneur est l'espoir.
Il sera comme un arbre planté au bord des eaux,
qui étend ses racines vers le courant :
il ne craint pas la chaleur quand elle vient,
et son feuillage reste vert ;
il ne redoute pas une année de sécheresse,
car elle ne l'empêche pas de porter du fruit.

Comment passer à coté de ce texte de l'Ancien Testament si riche d'enseignement ? ... Je préfèrerais tout d'abord, traduire "Maudit" par "Malheureux", car nul et surtout pas Dieu, nul ne "maudit", c'est l'homme lui-même qui se met dans le malheur par sa façon d'être. "Que n'as-tu que tu n'aies reçu", écrit St Paul. Or cet homme ne le reconnaît pas, il vit comme si tout venait de lui. Sa confiance, il ne la met qu'en lui-même et ne s'appuie sur personne d'autre. Il se fait le centre de tout. Dieu, il le voit comme un concurrent ou même ne le voit pas, tellement son égo l'aveugle. S'il lui arrive d'écouter quelqu'un, c'est quelqu'un qui lui ressemble. le Psaume 1er aurait pu dire "Malheureux l'homme qui entre au conseil des méchants, qui suit le chemin des pécheurs et s'assied avec ceux qui ricane" (Ps 1,1) Les autres, il s'en tape ! Dans son arrogance et son orgueil, il peut sembler "heureux", et pourtant, dit Jérémie, "il ne verra jamais le bonheur". Il est dans l'illusion et ce qu'il pense être la liberté est en fait pour lui un "enfermement". Voici le riche de l'Évangile de ce jour (Lc 6, 17.20-26) : "Malheureux vous les riche, vous avez votre consolation !" Le mot "riche" nous fait tout de suite penser aux biens, à l'argent". Il s'agit, dans l'Évangile, premièrement, de l'homme riche de lui-même, une richesse qui n'est qu'un leurre ...
"Béni soit" où "bienheureux" l'homme qui justement ne s'enracine pas en lui-même, mais qui reçoit sa vie d'un Autre : "qui met sa confiance dans le Seigneur, dont le Seigneur est l'espérance". Il est dit de lui dans le Psaume 1, 3 : "
Il est comme un arbre planté près d'un ruisseau, qui donne du fruit en son temps, et jamais son feuillage ne meurt ..." Il est ce "pauvre" de la Béatitude : "Heureux, vous les pauvres : le royaume de Dieu est à vous !" Non pas la pauvreté en bien et en argent, mais la "pauvreté du cœur". Que fait cet homme pour en arriver à être bienheureux ? ... C'est encore le psaume 1 qui nous le dit : "Il se plaît dans la Parole de Dieu et la murmure jour et nuit" Cette Parole de Dieu, il en fait sa respiration et sa nourriture et elle le transforme jusqu'à la ressemblance de Celui qui l'a inspirée. Cette Parole, nous l'avons sans doute chez nous, peut-être sur une étagère. Le livre qui nous l'offre s'appelle la Bible. Ne la laissons pas se recouvrir de poussière et faisons-en notre pain quotidien : "Donne-nous aujourd'hui notre pain de ce jour" (Notre Père). Nous ferons rapidement l'expérience de ses bienfaits ... Commençons par le Nouveau Testament et dans celui-ci, par les Évangiles. La Parole de Dieu nous décentrera de nous mêmes et nous ouvrira au bien des autres reconnus dans leur dignité ...

samedi 13 février 2010

Parole du jour
Mc 8, 1-10
Samedi 13 février

En ces jours-là,
comme il y avait de nouveau une grande foule de gens,
et qu'ils n'avaient pas de quoi manger,
Jésus appelle à lui ses disciples et leur dit :
« J'ai pitié de cette foule,
car depuis trois jours déjà ils sont avec moi,
et n'ont rien à manger.
Si je les renvoie chez eux à jeun,
ils vont défaillir en route ;
or, quelques-uns d'entre eux sont venus de loin. »
Ses disciples lui répondirent :
« Où donc pourra-t-on trouver du pain
pour qu'ils en mangent à leur faim,
dans ce désert ? »
Il leur demanda :
« Combien de pains avez-vous ? »
Ils lui dirent : « Sept. »
Alors il ordonna à la foule de s'asseoir par terre.
Puis, prenant les sept pains
et rendant grâce,
il les rompit,
et il les donnait à ses disciples
pour que ceux-ci les distribuent ;
et ils les distribuèrent à la foule.
On avait aussi quelques petits poissons.
Il les bénit et les fit distribuer aussi.
Ils mangèrent à leur faim,
et, des morceaux qui restaient, on ramassa sept corbeilles.
Or, ils étaient environ quatre mille.
Puis Jésus les renvoya.
Aussitôt, montant dans la barque avec ses disciples,
il alla dans la région de Dalmanoutha.

''Ils n'avaient pas de quoi manger". De quelle nourriture s'agit-il ? De la nourriture du corps sans doute ! Mais surtout de la nourriture du cœur. La pitié de Jésus correspond à la venue du Fils de Dieu en notre chair : "Il s'est fait nous" pour nous libérer de notre faim en nous rassasiant du Salut. Il est notre Salut ! Les trois jours dont il est question, ne serait-ce pas les "trois jours" de l'accomplissement de ce Salut : le premier jour, Jésus meurt sur la croix, semblant nous laisser à notre faim : "Nous espérions nous ... mais voilà le troisième jour que toutes ces choses sont arrivées" (Lc 24, 21) . Mais le troisième jour, Jésus ressuscite et c'est le rassasiement : "C'est bien vrai, le Seigneur est ressuscité, il est apparu à Pierre !" (v. 34) Et ce Salut, ce rassasiement, atteint tout l'univers, les "sept pains" correspondant au sept jours de la création.
Voilà tout ce qui se vit en chaque Eucharistie (Messe) : "Puis, prenant les sept pains et rendant grâce, il les rompit, et il les donnait à ses disciples pour que ceux-ci les distribuent ; et ils les distribuèrent à la foule." Depuis ce jour qui correspond à l'institution de l'Eucharistie (Lc 22, 19), l'Église n'a cessée de distribuer le Pain changé en la Présence de Jésus, mort et ressuscité, Source du Salut ... le Pain du rassasiement qui jamais ne manque : "Ils mangèrent à leur faim, et, des morceaux qui restaient, on ramassa sept corbeilles pleines" ...