mardi 24 mars 2009

Parole du jour
(mercredi 25 mars)
(Lc 1, 28-33)

L'ange entra chez elle et dit :
« Je te salue, Comblée-de-grâce,
le Seigneur est avec toi. » ...

L'ange lui dit alors :

« Sois sans crainte, Marie,
car tu as trouvé grâce auprès de Dieu.

Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ;
tu lui donneras le nom de Jésus.
Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut ;
le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ;
il régnera pour toujours sur la maison de Jacob,
et son règne n'aura pas de fin. » ...

Le personnage central de "l'Annonciation", c'est Jésus. Cette solennité s'appelle d'ailleurs : "Annonciation du Seigneur". Marie sans Jésus, serait restée inconnue. Marie a sa place, une place privilégiée, mais toujours en référence à son Fils, engendré par l'Esprit-Saint "venu sur elle". En bonne juive, Marie est imprégnée de la Parole de Dieu et celle-ci l'a transformée à un tel point qu'ajustée sur elle, elle est appelée à lui donner naissance. Cependant Dieu respecte trop sa créature pour lui imposer quoi que ce soit. Aussi l'ange reprenant l'annonce messianique du livre de Sophonie en change les termes. Il dit non pas "le Seigneur est en toi", mais "le Seigneur est avec toi". Cet "avec" dit combien Dieu est présent à la proposition, tout en assurant que Marie reste maître de son choix. Pour que le "en" devienne effectif, il faut le "oui" de Marie. Dieu prend le risque de dépendre de Marie, de sa créature. Sa confiance en elle le conduit à remettre entre ses mains le sort de l'humanité toute entière, notre sort. Il connaît Marie, femme libre de la liberté de l'Esprit par qui elle se laisse enseigner et conduire. Aussi le "Fiat" jaillit du cœur de Marie comme la fleur du bourgeon ne le surprend pas. Il en est honoré ...

Parole du jour
(Mardi 24 mars)

Or, ce jour-là était un jour de sabbat.
Les Juifs dirent à cet homme que Jésus avait guéri :
« C'est le sabbat ! Tu n'as pas le droit de porter ton brancard. »

Il leur répliqua :
« Celui qui m'a rendu la santé, c'est lui qui m'a dit :
'Prends ton brancard, et marche !' »

(Jn 5, 9-11)

Le jour du Sabbat est un jour de "repos". Ce jour-là il est strictement interdit de travailler. C'est un jour consacré à Dieu. Aujourd'hui encore, les juifs pratiquants y sont fidèles, évitant même parfois de presser le bouton d'électricité, de faire la cuisine, d'allumer le gaz, de faire du vélo ou de prendre la voiture ... Jour consacré à Dieu, disais-je ! Or la Thora qui concerne les cinq premiers livres de la Bible, nous donne deux textes essentiels sur le fondement du Sabbat : Ex 20, 11; Dt 5, 15.
En Exode 20, le texte qui fait partie du décalogue, dit : "... car en six jours, Yahvé a fait le ciel, la terre, la mer et tout ce qu'ils contiennent, mais le septième jour il s'est reposé ..." Or Dieu se repose car "il vit que tout cela est bon, beau, vrai". (Gn 1, 31) Il voit la création dans son accomplissement. Or par la suite, le péché a placé l'humanité, la création dans un état de "dé-création"(Rm 8, 19-24) . Il s'agit pour Dieu de "recréer" et comme le dit Jésus :
"Mon Père travaille sans cesse et moi-aussi je travaille " (Jn 5, 17) Si le Sabbat est le signe du don que Dieu fait de la vie, comment ne pas donner la vie le jour du Sabbat à ceux qui sont dans un processus de mort ! Guérir les malades est œuvre de création, œuvre de Vie.
Le second texte tiré du même décalogue, selon le livre du Deutéronome dit : "Tu te souviendras que tu as été en servitude au pays d'Égypte et que Yahvé ton Dieu t'en a fait sortir d'une main forte et d'un bras étendu ..." Il ne s'agit plus seulement de création mais de libération : Dieu a libéré son peuple. Si le Sabbat est signe de libération, comment, ce jour-là, ne pas libérer l'homme enchainé, lié par les entraves de l'esclavage sous toutes ses formes.
"Le Sabbat a été fait pour l'homme et non l'homme pour le Sabbat" dit Jésus. "Maître du Sabbat", il met en œuvre ce jour du Sabbat la puissance des œuvres du Sabbat qui sont œuvres de Salut : la libération, la guérison et la vie. Le jour Sabbat veut rappeler que Dieu est libérateur de son peuple et donateur de vie. Et Jésus respecte le Sabbat comme moyen de mémoire. Il refuse cependant de le classer dans un absolu figé. Pour lui, l'essentiel est ce dont le Sabbat est porteur et qui doit être sans cesse mis en oeuvre : la libération et la vie ... l'accomplissement de l'homme, image et ressemblance de Dieu. "La lettre tue, l'esprit donne la vie." (2 Co 3, 6)
(Photo "Bar mitzvah à Massada en Israël" par Pat. Renier)