Parole du jour
Jn 8, 51-59
Mercredi 20 mars
Mercredi 20 mars
Jésus disait aux Juifs :
« Amen, amen, je vous le dis :
si quelqu'un reste fidèle à ma parole,
il ne verra jamais la mort. »
Les Juifs lui dirent :
Les Juifs lui dirent :
« Nous voyons bien maintenant que tu es un possédé.
Abraham est mort, les prophètes aussi, et toi, tu dis :
'Si quelqu'un
reste fidèle à ma parole, jamais il ne connaîtra la mort.'
Es-tu donc
plus grand que notre père Abraham ?
Il est mort, et les prophètes aussi.
Qui donc prétends-tu être ? »
Jésus répondit :
Jésus répondit :
« Si je me glorifie
moi-même, ma gloire n'est rien ;
c'est mon Père qui me glorifie, lui que
vous appelez votre Dieu,
alors que vous ne le connaissez pas.
Mais moi,
je le connais, et, si je dis que je ne le connais pas,
je serai un
menteur, comme vous.
Mais je le connais, et je reste fidèle à sa parole.
Abraham votre père a tressailli d'allégresse
dans l'espoir de voir mon
Jour. Il l'a vu, et il a été dans la joie. »
Les Juifs lui dirent alors :
Les Juifs lui dirent alors :
« Toi qui n'as pas cinquante ans, tu as vu Abraham ! »
Jésus leur répondit :
Jésus leur répondit :
« Amen, amen, je vous le dis :
avant qu'Abraham ait existé, moi, JE SUIS. »
Alors ils ramassèrent des pierres pour les lui jeter.
Alors ils ramassèrent des pierres pour les lui jeter.
Mais Jésus, en se cachant, sortit du Temple.
"Avant qu'Abraham fût, Je suis !" Il
était donc là vivant avant qu'Abraham ne vienne sur cette terre. Il
était auparavant auprès du Père ... Il était là vivant comme une personne
divine. C'est ce qu'Il leur explique. D'ailleurs Il ne dit pas : "Avant qu'Abraham fût, j'étais," mais "Avant qu'Abraham fût, Je suis !"
ce qui tout à la fois nous porte dans un passé qui n'est plus mais un
passé qui est l'infini de Dieu et en même temps cet infini, avant nous
et après nous, prouvant que Jésus est à la fois plus ancien et n'a pas
d'âge par rapport à cette terre, et en même temps, plus jeune et plus
nouveau que l'âge de notre terre. Il est comme Dieu, Il est de
l'éternité de Dieu. Il n'est pas de notre temps, Il est descendu dans ce
temps pour nous dire le Père qui Lui est dans les cieux.
Lorsque
dans l'Ancien Testament nous entendons les différentes figurations qui
annoncent le Christ nos regards se portent vers le passé, nos regards
pressentent que, dans ce passé, s'est préparée l'annonce, l'annonce de
l'Incarnation de Dieu. Mais ce serait oublier que cette annonce dépasse
ce temps et nous ouvre aussi à l'avenir. On pourrait ainsi entendre la
phrase : "Avant qu'Abraham fût, j'étais, je suis et je serai"
ce qui serait presque le Nom de Dieu. Lorsque Jésus dit qui il est, Il
ouvre la porte dans le temps de l'éternité qui commence dès cet instant à
ensemencer notre temps de la présence de Dieu. Cette présence de Dieu
n'a ni passé, ni présent, ni avenir. Elle est toujours aujourd'hui.
Elle renverse chaque moment de l' aujourd'hui vers l'éternité promise. Et
nous-mêmes qui, par les sacrements, atteignons, derrière l'apparence
des choses à la vérité même de Dieu, à la gloire de Dieu, à cette gloire
livrée dans son corps et dans son sang, nous touchons et nous sommes
touchés par cette éternité qui fracture notre vie terrestre pour y
laisser entrer ce premier vent, cet Esprit d'éternité. Nous aussi, nous
ne sommes ni du passé, ni du présent, ni de l'avenir, mais nous sommes
de Dieu, de l' aujourd'hui de Dieu. Et l'Église signifie en tout temps
l' aujourd'hui de Dieu, l' aujourd'hui efficace. Ce peuple rassemblé ce
sont les hommes voulus et aimés par Dieu, hommes du passé comme les
hommes d'aujourd'hui et les hommes de demain nous ferons tout ensemble
un peuple nouveau, le peuple racheté. Ne laissons pas notre regard vers
le passé, mais à travers ce dévoilement de la personne de Jésus,
découvrons l'avenir qui, par la personne de Jésus, est la résurrection
promise à tout homme, résurrection qui dépassera infiniment ce temps-là
pour, en le renversant, offrir la vie divine, l'éternité à tout homme. F. Jean-François Noël