mardi 31 mars 2009

Parole du jour
(Mercredi 1 avril 2009)
(Jn 8, 31-32)

Jésus disait à ces Juifs
qui maintenant croyaient en lui :
« Si vous demeurez fidèles à ma parole,
vous êtes vraiment mes disciples ;
alors vous connaîtrez la vérité,
et la vérité vous rendra libres. »

Être fidèle à la Parole de Jésus, c'est être fidèle à son enseignement et aussi à son comportement, à sa manière d'être ...Il est la Parole de Dieu, lui qui ne dit rien qu'il n'entend dire au Père, qui ne fait rien qu'il ne voit faire au Père. Tout ce qu'il est, il le reçoit du Père : "Le Père et moi, nous sommes un." (Jn 10, 30) Pour nous, il est "le chemin, la vérité et la vie." (Jn 14, 6) Être vraiment disciple, c'est nous mettre à sa suite dans notre vie concrète, lui être ajusté et nous laisser libérer en sa Présence transformante : "Si le Fils de l'homme vous libère, vous serez vraiment libre." (Jn 8, 36)

dimanche 29 mars 2009

Parole du jour
(Lundi 30 mars)
(Jn 8, 3-11)

Les scribes et les pharisiens lui amènent une femme
qu'on avait surprise en train de commettre l'adultère.
Ils la font avancer,et disent à Jésus :
« Maître, cette femme a été prise en flagrant délit d'adultère.
Or, dans la Loi, Moïse nous a ordonné de lapider ces femmes-là.
Et toi, qu'en dis-tu ? »
ls parlaient ainsi pour le mettre à l'épreuve,
afin de pouvoir l'accuser.

Mais Jésus s'était baissé et, du doigt,il traçait des traits sur le sol.
Comme on persistait à l'interroger, il se redressa et leur dit :
« Celui d'entre vous qui est sans péché,
qu'il soit le premier à lui jeter la pierre. »

Et il se baissa de nouveau pour tracer des traits sur le sol.
Quant à eux, sur cette réponse, ils s'en allaient l'un après l'autre,
en commençant par les plus âgés.
Jésus resta seul avec la femme en face de lui.
Il se redressa et lui demanda :

« Femme, où sont-il donc ? Alors, personne ne t'a condamnée ? »
Elle répondit : « Personne, Seigneur. »
Et Jésus lui dit : « Moi non plus, je ne te condamne pas.
Va, et désormais ne pèche plus. »

Derrière le procès de la femme, c'est le motif du procès de Jésus que l'on cherche : un motif permettant de l'accuser, de l'arrêter et peut-être, de parvenir à le faire condamner. On l'intime de répondre : « Toi, que dis-tu? » (Jn 8,5). Le couperet tombe : « Que celui d'entre-vous qui est sans péché, lui jette la première pierre » (Jn 8,7). Le procès s'est tout à coup déplacé. Les accusateurs sont devenus les accusés. Jésus écrit avec son doigt sur la terre (Jn 9,6.8) l'énoncé d'une Nouvelle Loi et, pour ce faire, il reprend le geste de Dieu qui écrivait la Loi sur les tables de pierre au mont Sinaï. Les cœurs de pierre retrouvent ainsi leur humanité. Le cœur de la Loi, que lui il accomplit, ce n'est pas la lapidation mais la libération, l'amour (agapè) : "Dieu n'a pas envoyé son Fils dans le monde pour juger, condamner le monde, mais pour le sauver." (Jn 3, 17)
(Peinture sur bois de Lucas Cranach (l'Ancien) 1532 :
"Le Christ et la femme adultère.)


samedi 28 mars 2009

Parole du jour
(dimanche 29 mars)
(Jn 12, 23-26)

Alors Jésus leur déclare :
« L'heure est venue pour le Fils de l'homme d'être glorifié.
Amen, amen, je vous le dis :
si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ;
mais s'il meurt, il donne beaucoup de fruits.
Celui qui aime sa vie la perd ;

celui qui s'en détache en ce monde la garde pour la vie éternelle.
Si quelqu'un veut me servir, qu'il me suive ;
et là où je suis, là aussi sera mon serviteur.
Si quelqu'un me sert, mon Père l'honorera.

La glorification du Fils de l'homme, c'est "l'amour jusqu'au bout" vécu par le Fils de Dieu en son Humanité. Cette glorification a lieu pour lui sur la croix, lieu de cet accomplissement. Le grain de blé tombé en terre donne beaucoup de fruits. Et le fruit essentiel, c'est la restauration de notre humanité en la Sienne. Jésus nous invite donc à nous y ajuster en prenant le chemin du don de soi et du service. Et nous y ajuster, c'est lui ressembler : "Là où je suis, là aussi sera mon serviteur", et avec Lui, vivre dans la communion du Père à qui il ressemble : "Qui m'a vu, a vu le Père." (Jn 14, 9) Cette intimité à laquelle nous sommes conviés nous honore.

vendredi 27 mars 2009

Parole du jour
(Samedi 28 mars)
(Jn 7, 45-49)

Voyant revenir les gardes qu'ils avaient envoyés arrêter Jésus,
les chefs des prêtres et les pharisiens leur demandèrent :
« Pourquoi ne l'avez-vous pas ramené ? »
Les gardes répondirent :

« Jamais un homme n'a parlé comme cet homme ! »

Les pharisiens leur répliquèrent :
« Alors, vous aussi, vous vous êtes laissé égarer ?
Parmi les chefs du peuple et les pharisiens,

y en a-t-il un seul qui ait cru en lui ?

Quant à cette foule qui ne sait rien de la Loi,

ce sont des maudits ! »


La religion des chefs des prêtres et des pharisiens est une religion sans respect de l'autre, sans amour, une religion de pouvoir sur les autres et de profit pour soi. Oser traiter leurs concitoyens, leurs frères, de "maudits"! C'est ainsi qu'au nom de "la religion", on manipule et on opprime autrui ... et on le fait au nom d'un dieu caricature qu'on met à son service.
La religion de Jésus est une religion de respect de l'autre, en particulier du plus pauvre, du plus rejeté, du possédé et du malade, de tous ceux que rejettent chefs des prêtres et pharisiens. Il relève celui qui est tombé, libère celui qui est possédé, guérit celui qui est malade ... C'est la religion de l'amour. La parole de Jésus - son enseignement comme sa vie - est Parole de Vie. Ceux qui l'écoutent en vérité ne s'y trompe pas : "Jamais homme n'a parlé comme cet homme." et ailleurs : "Il étaient frappés de son enseignement car il les enseignait avec autorité, et non pas comme les scribes." (Mc 1, 22) Jésus est Parole de Dieu, qu'il révèle en vérité ... une Parole qui ne cesse de créer et de nous recréer.
(Icône : "Le christ enseignant")

jeudi 26 mars 2009

Parole du jour
(Vendredi 27 mars)
(Jn 7, 28-29)

Jésus, qui enseignait dans le Temple, s'écria :
« Vous me connaissez ?
Et vous savez d'où je suis ?
Je ne suis pas venu de moi-même :
mais celui qui m'a envoyé dit la vérité,
lui que vous ne connaissez pas.
Moi, je le connais parce que je viens d'auprès de lui,
et c'est lui qui m'a envoyé. »
On cherchait à l'arrêter,
mais personne ne mit la main sur lui
parce que son heure n'était pas encore venue.

Qui peut dire connaître Jésus ? Que de livres, de discours et de paroles sur Lui ... Ni les pharisiens, ni les scribes, ni les chefs des prêtres ne le connaissent. Les apôtres croient le connaître mais en fait, ils projettent sur lui leur propre désir d'un Messie guerrier ... et espèrent en tirer profit. Tous le regardent de l'extérieur. Mais Jésus ne peut être connu que par le cœur, dans une rencontre intérieure. Ce n'est pas nous qui pouvons le connaître, c'est lui qui se révèle. Il nous faut nous dessaisir de nos pensées sur lui et prendre un chemin de conversion, de dessaisissement de soi, pour le rencontrer en vérité : "Nous le verrons tel qu'il est, dit St Jean, quand nous lui serons devenus semblable" (1jn 3, 2).
(Photo : Enluminure d'un Évangéliaire du 13è sc. : "Le Christ enseignant")

mercredi 25 mars 2009

Parole du jour
(Jeudi 26 mars)
(Jn 5, 43-44)

Moi, je suis venu au nom de mon Père,
et vous ne me recevez pas ;
si un autre vient en son propre nom,
celui-là, vous le recevrez !

Comment pourriez-vous croire,
vous qui recevez votre gloire les uns des autres,

et qui ne cherchez pas la gloire qui vient du Dieu unique !


L'orgueil est le péché par excellence. Déjà dans le livre de la Genèse, l'homme se sépare de Dieu, source de sa vie, en entendant la parole du serpent : "Vous serez comme des dieux." Le serpent qui a laissé croire que Dieu était un vieux jaloux, imbu de son pouvoir. Depuis ce temps, l'homme cherche à recevoir la gloire des autres, à briller à leurs yeux, à dominer sur eux ... Quelle comédie grotesque ! En agissant ainsi, l'homme se croit maître alors qu'il est esclave. Pour exemple, un Staline ne dormait jamais dans le même lit tellement il avait peur d'être assassiné, et vivait accompagné d'une armée de garde du corps ... Dans le texte de la genèse déjà cité plus haut, le message donné est le même : Adam et Ève se retrouve en dehors du paradis, c'est-à-dire exilés de leur être même, créé à l'image du vrai Dieu. A partir du péché des origines, l'homme va vivre dans un mal-être, déchiré, divisé en lui-même et avec les autres ... et dans la peur. Il va chercher à se réunifier en jouant les dieux, en se faisant le centre du monde au détriment des autres. Mais point de paix sans humilité et donc sans retour à la Source. Jésus lui, alors qu'il est le Fils de Dieu, se recevoir d'un autre qui est le Père et recevoir tout de lui. Et le Père dont il se reçoit n'a rien d'un potentat comme l'homme le caricature, il est plein de prévenance pour l'homme qu'il aime plus que lui-même. La croix en est la preuve. C'est cet amour inconditionnel que Jésus révèle lorsqu' "élevé de terre, il attire tous les hommes à lui." (Jn 12, 32) Chercher la gloire qui vient du Dieu unique, c'est reconnaître cet amour et se laisser aimer. "La gloire de Dieu, écrit St Irénée, c'est l'homme vivant." C'est l'amour qui fait exister ... "Dieu est amour" (1jn 4, 8) De cet Amour qui rime avec humilité.
(Icône : "Le lavement des pieds")

mardi 24 mars 2009

Parole du jour
(mercredi 25 mars)
(Lc 1, 28-33)

L'ange entra chez elle et dit :
« Je te salue, Comblée-de-grâce,
le Seigneur est avec toi. » ...

L'ange lui dit alors :

« Sois sans crainte, Marie,
car tu as trouvé grâce auprès de Dieu.

Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ;
tu lui donneras le nom de Jésus.
Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut ;
le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ;
il régnera pour toujours sur la maison de Jacob,
et son règne n'aura pas de fin. » ...

Le personnage central de "l'Annonciation", c'est Jésus. Cette solennité s'appelle d'ailleurs : "Annonciation du Seigneur". Marie sans Jésus, serait restée inconnue. Marie a sa place, une place privilégiée, mais toujours en référence à son Fils, engendré par l'Esprit-Saint "venu sur elle". En bonne juive, Marie est imprégnée de la Parole de Dieu et celle-ci l'a transformée à un tel point qu'ajustée sur elle, elle est appelée à lui donner naissance. Cependant Dieu respecte trop sa créature pour lui imposer quoi que ce soit. Aussi l'ange reprenant l'annonce messianique du livre de Sophonie en change les termes. Il dit non pas "le Seigneur est en toi", mais "le Seigneur est avec toi". Cet "avec" dit combien Dieu est présent à la proposition, tout en assurant que Marie reste maître de son choix. Pour que le "en" devienne effectif, il faut le "oui" de Marie. Dieu prend le risque de dépendre de Marie, de sa créature. Sa confiance en elle le conduit à remettre entre ses mains le sort de l'humanité toute entière, notre sort. Il connaît Marie, femme libre de la liberté de l'Esprit par qui elle se laisse enseigner et conduire. Aussi le "Fiat" jaillit du cœur de Marie comme la fleur du bourgeon ne le surprend pas. Il en est honoré ...

Parole du jour
(Mardi 24 mars)

Or, ce jour-là était un jour de sabbat.
Les Juifs dirent à cet homme que Jésus avait guéri :
« C'est le sabbat ! Tu n'as pas le droit de porter ton brancard. »

Il leur répliqua :
« Celui qui m'a rendu la santé, c'est lui qui m'a dit :
'Prends ton brancard, et marche !' »

(Jn 5, 9-11)

Le jour du Sabbat est un jour de "repos". Ce jour-là il est strictement interdit de travailler. C'est un jour consacré à Dieu. Aujourd'hui encore, les juifs pratiquants y sont fidèles, évitant même parfois de presser le bouton d'électricité, de faire la cuisine, d'allumer le gaz, de faire du vélo ou de prendre la voiture ... Jour consacré à Dieu, disais-je ! Or la Thora qui concerne les cinq premiers livres de la Bible, nous donne deux textes essentiels sur le fondement du Sabbat : Ex 20, 11; Dt 5, 15.
En Exode 20, le texte qui fait partie du décalogue, dit : "... car en six jours, Yahvé a fait le ciel, la terre, la mer et tout ce qu'ils contiennent, mais le septième jour il s'est reposé ..." Or Dieu se repose car "il vit que tout cela est bon, beau, vrai". (Gn 1, 31) Il voit la création dans son accomplissement. Or par la suite, le péché a placé l'humanité, la création dans un état de "dé-création"(Rm 8, 19-24) . Il s'agit pour Dieu de "recréer" et comme le dit Jésus :
"Mon Père travaille sans cesse et moi-aussi je travaille " (Jn 5, 17) Si le Sabbat est le signe du don que Dieu fait de la vie, comment ne pas donner la vie le jour du Sabbat à ceux qui sont dans un processus de mort ! Guérir les malades est œuvre de création, œuvre de Vie.
Le second texte tiré du même décalogue, selon le livre du Deutéronome dit : "Tu te souviendras que tu as été en servitude au pays d'Égypte et que Yahvé ton Dieu t'en a fait sortir d'une main forte et d'un bras étendu ..." Il ne s'agit plus seulement de création mais de libération : Dieu a libéré son peuple. Si le Sabbat est signe de libération, comment, ce jour-là, ne pas libérer l'homme enchainé, lié par les entraves de l'esclavage sous toutes ses formes.
"Le Sabbat a été fait pour l'homme et non l'homme pour le Sabbat" dit Jésus. "Maître du Sabbat", il met en œuvre ce jour du Sabbat la puissance des œuvres du Sabbat qui sont œuvres de Salut : la libération, la guérison et la vie. Le jour Sabbat veut rappeler que Dieu est libérateur de son peuple et donateur de vie. Et Jésus respecte le Sabbat comme moyen de mémoire. Il refuse cependant de le classer dans un absolu figé. Pour lui, l'essentiel est ce dont le Sabbat est porteur et qui doit être sans cesse mis en oeuvre : la libération et la vie ... l'accomplissement de l'homme, image et ressemblance de Dieu. "La lettre tue, l'esprit donne la vie." (2 Co 3, 6)
(Photo "Bar mitzvah à Massada en Israël" par Pat. Renier)

dimanche 22 mars 2009

Parole du jour
(Lundi 23 mars)

Le fonctionnaire royal lui dit :
« Seigneur, descends, avant que mon enfant ne meure ! »

Jésus lui répond : «Va, ton fils est vivant. »
L'homme crut à la parole que Jésus lui avait dite et il partit.

Pendant qu'il descendait, ses serviteurs arrivèrent à sa rencontre
et lui dirent que son enfant était vivant.

Il voulut savoir à quelle heure il s'était trouvé mieux.
Ils lui dirent :
« C'est hier, au début de l'après-midi, que la fièvre l'a quitté. »

Le père se rendit compte
que c'était justement l'heure où Jésus lui avait dit :
« Ton fils est vivant. »
Alors il crut, avec tous les gens de sa maison.

(Jn 4, 49-53)

Est-ce que nous avons vraiment la foi ? ... En Mt 21, 21-22, Jésus nous dit : " Si vous avez une foi qui n'hésite point ... vous direz à cette montagne : "Soulève-toi et jette-toi dans la mer", cela se fera. Et tout ce que vous demanderez dans une prière pleine de foi, vous l'obtiendrez." Telle est la foi du centurion qui pourtant est un païen ! Très souvent et trop souvent nous sommes comme Pierre dans le récit où Jésus marche sur les eaux. Jésus lui dit "viens". Pierre commence a marcher sur les eaux ... Il avance timidement ... Mais sa foi n'est pas stable, elle est chancelante, c'est la panique et il coule. Il faudra la Pentecôte pour que sa foi s'affermisse ... Avons-nous vraiment la foi ? Il ne s'agit pas de croire en un magicien, il s'agit d'une relation vraie avec Jésus reconnu comme Fils de Dieu, une relation de confiance. Jésus, est-il le Seigneur de ma vie ou non ? Est-ce que je crois qu'il prend soin de moi ou non ? Est-ce que j'y crois ? ... Si tu dis "oui" cela demande de lui remettre ta vie, sans arrière pensée. Pas facile ! ... Quand le centurion entend : "Ton fils est vivant", il croit en la parole de Jésus et il part. Il n'a pas encore constaté mais il s'en remet entièrement à Jésus et à sa parole. Pour lui, ça ne peut être que fait, comme pour la création : "Dieu dit : Que la lumière soit et la lumière fut ... etc." Comment avoir une telle foi ? Cela nous demande de nourrir et d'approfondir notre relation à Jésus , de lui remettre notre vie au quotidien. La prière, les Sacrements, les Évangiles et le reste des Écritures, la vie fraternelle etc. ... sont là pour que se réalise un ajustement sur sa Personne, une communion, une intimité devenues naturelles avec lui. Oui, avec les Apôtres, nous pouvons dire à Jésus : "Seigneur, augmente en nous la foi" (Lc 17, 5), comme aussi : "Seigneur, apprends-nous à prier" ... (Mt 11, 1)
(Enluminure Evangile selon St Matthieu : "Le centurion")

samedi 21 mars 2009

Parole du jour
(Dimanche 22 mars)

De même que le serpent de bronze
fut élevé par Moïse dans le désert,
ainsi faut-il que le Fils de l'homme soit élevé,
afin que tout homme qui croit obtienne par lui la vie éternelle.
Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique :
ainsi tout homme qui croit en lui ne périra pas,
mais il obtiendra la vie éternelle.
Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde,
non pas pour juger le monde,

mais pour que, par lui, le monde soit sauvé.

(Jn 3, 14-17)

Au désert, après que le peuple eut péché et que nombre des fils d'Israël moururent mordus par les serpents symboles de ce péché, Dieu demanda à Moïse d'élever un serpent sur un poteau . Tous ceux qui regardaient le serpent restaient en vie. (Nb 21, 4-9) Il étaient sauvés, c'est-à-dire libérés et guéris. Jésus, comme le serpent (la racine des mots "serpent" et "Messie" en hébreu, est la même), sera élevé sur le "poteau", la croix, et tous ceux qui s'ouvriront au don qu'il fait de lui-même et se laisseront sauver par lui auront la vie : "Tout homme qui croit en lui ne périra pas (les serpents ne peuvent rien contre lui) , mais il obtiendra la vie éternelle." La vie éternelle qui est la connaissance, c'est-à-dire l'intimité avec le Père, et avec son Fils Jésus-Christ (Jn 17, 3). Le plan de Dieu sur tout être humain n'est pas le jugement ou la condamnation, mais le salut et le vrai bonheur qui ne s'accomplissent que dans l'amour.
(Photo "Jésus en croix" Chemin de St Jacques par Pat. Renier)
Parole du jour
(Samedi 21 mars)

Le pharisien se tenait là et priait en lui-même :
'Mon Dieu, je te rends grâce
parce que je ne suis pas comme les autres hommes :
voleurs, injustes, adultères, ou encore comme ce publicain.

Je jeûne deux fois par semaine
et je verse le dixième de tout ce que je gagne.'

Le publicain, lui, se tenait à distance
et n'osait même pas lever les yeux vers le ciel ;
mais il se frappait la poitrine, en disant :
'Mon Dieu, prends pitié du pécheur que je suis !'

Quand ce dernier rentra chez lui,
c'est lui, je vous le déclare,
qui était devenu juste, et non pas l'autre.
Qui s'élève sera abaissé ; qui s'abaisse sera élevé. »

(Lc 18, 11-14)

Pourquoi vouloir toujours être le meilleur, celui qui mérite d'être glorifié par Dieu et par les autres ? " Je te rends grâce parce que je ne suis pas comme les autres hommes". Très vite cette glorification de soi conduit au jugement et à la condamnation des autres. Ils sont "voleurs, injustes etc ...", de l'autre : "ou encore comme ce publicain". On ne peut alors exister que dans le rapport de force envers les autres ... et même envers Dieu. Jésus dira que le pharisien n'est pas justifié. En effet, son rapport à Dieu et aux autres, est un rapport de compétition. Et là, gagner, c'est s'enfermer dans sa tour d'ivoire et se mirer dans sa suffisance. Il en fut ainsi pour Adam et Ève : "Vous serez comme des dieux", leur dit le serpent, père du mensonge. Ils mangent le fruit défendu et se retrouve exilés ... en dehors du paradis, à l'extérieur d'eux-mêmes. Ce texte mythique de la Genèse ne nous parle pas seulement du passé, mais bien de notre aujourd'hui, et aussi de demain ...
Le publicain, lui, se sait pauvre, pécheur, faible, incapable de s'en sortir par lui-même. Il se sait fissuré, et justement, c'est à travers ses fissures reconnues que la lumière libératrice peut s'infiltrer pour le libérer et le rendre juste. Ses chutes l'ont conduit à se détourner de lui-même pour s'ouvrir à Dieu dans une relation vraie et à tout attendre de lui : "Mon Dieu, prends pitié du pécheur que je suis !" L'homme ne peut se sauver par lui-même, il se reçoit de Dieu. Le publicain n'est pas dans le jugement où la condamnation de l'autre, il reconnait ses propres incapacités. Celles-ci vont l'aider à comprendre les autres et leurs difficultés, à "être miséricordieux comme le Père est miséricordieux", désireux de leur libération et de leur bien.
(Enluminure du "Pharisien et du Publicain en prière".)

jeudi 19 mars 2009

Parole du jour
(Vendredi 20 mars)

Un scribe, s'avança vers Jésus et lui demanda:
"Quel est le premier de tous les commandements?"
Jésus lui fit cette réponse :
« Voici le premier :
Écoute, Israël :
le Seigneur notre Dieu est l'unique Seigneur.

Tu aimeras le Seigneur ton Dieu
de tout ton cœur, de toute ton âme,
de tout ton esprit et de toute ta force.

Voici le second :
Tu aimeras ton prochain comme toi-même.

Il n'y a pas de commandement plus grand que ceux-là. »

(Mc 12, 28b-31)

Voici deux commandements qui en soi n'en font qu'un. En effet, St Jean dans sa première lettre écrit : "Celui qui dit : 'J'aime Dieu et qu'il n'aime pas son frère, c'est un menteur : celui qui n'aime pas son frère qu'il voit, ne saurait aimer le Dieu qu'il ne voit pas. Oui,, voilà le commandement que nous avons reçu de lui. Que celui qui aime Dieu aime aussi son frère." (1 jn 4, 20-21) L'amour que nous avons pour Dieu se révèle dans l'amour du frère. Jésus dit en ce sens : "Ce que vous avez fait à l'un de ces petits qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait." (Mt 25, 40) Tout être humain est son frère. Et on ne peut aimer qu'à moitié. Il faut aimer de tout son être à l'exemple de Jésus qui a tout donné en se donnant. C'est pour nous le chemin : "Suis-moi !" dit Jésus à chacun d'entre nous ... Il est le Chemin. (Jn 14, 6)
(Soeur Emmanuelle toute accueil de l'autre, un exemple)
Fête de St Joseph

... l'ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit :
« Joseph, fils de David,

ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse :
l'enfant qui est engendré en elle vient de l'Esprit Saint;
elle mettra au monde un fils,
auquel tu donneras le nom de Jésus
(c'est-à-dire : Le-Seigneur-sauve),
car c'est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. »
Quand Joseph se réveilla,
il fit ce que l'ange du Seigneur lui avait prescrit :
il prit chez lui son épouse.
(Lc 1, 20-24)

Entre Joseph et Marie, il y a un grand amour. L'attitude de Joseph montre combien il a de respect pour elle. Et il aime Jésus comme son fils tout en sachant qu'il a été engendré par l'Esprit-Saint. Pour lui, quelle grâce inouïe de côtoyer et d'éduquer le Fils du Père éternel, de lui donné son nom ... Joseph est un "juste", c'est-à-dire un homme pleinement ajusté à la Parole de Dieu et donc capable de l'enseigner à Jésus qui dût apprendre comme tout enfant de Nazareth, alors qu'il est la Parole incarnée. Quel paradoxe ! Joseph aussi a dû beaucoup apprendre de Jésus et son cœur se laisser embraser par sa Présence au quotidien. Il a pris soin de Jésus, jusqu'à lui transmettre son métier. St Joseph ne demande aussi qu'à nous protéger, nous éduquer, répondre à nos besoins. Il nous considère, en Jésus, comme ses fils et filles adoptifs. Aussi, sachons l'accueillir dans notre maison et lui faire confiance ...
(Icône de St Joseph)

mardi 17 mars 2009

Parole du jour
(Mercredi 18 mars)

Comme les disciples étaient rassemblés
autour de Jésus sur la montagne, il leur disait :
« Ne pensez pas que je suis venu abolir la Loi ou les Prophètes :
je ne suis pas venu abolir, mais accomplir.
(Mt 5, 17)

St Paul a écrit que ce qui accompli la Loi c'est la "charité". Et Jésus, alors qu'il livre sa vie librement pour le salut des hommes et qu'il va mourir, dit cette parole : "Tout est accompli !" Il est au sommet du don de soi pour autrui et donc de la charité. Il accomplit alors la Loi. Il accomplit aussi les prophètes car le rôle de ceux-ci était de ramener ceux qui s'égaraient à la mise en œuvre de la Loi. Jésus réalise pleinement en lui-même ce que les prophètes demandaient et par là il ouvre le chemin pour ceux qui veulent se mettre à sa suite ...
(Photo "rouleau de la Loi au mur des lamentations" par Pat. Renier)

Fête de Saint Patrice

St Patrice vécu entre 385 et 462. Devenu Évêque, il évangélisa l'Irlande où il avait été esclave pendant plusieurs années. Le jour de sa fête est fête nationale en Irlande. Voici la prière de St Patrice, qui est bien connue :


Le Christ devant moi,

le Christ derrière moi,
le Christ à ma droite,
le Christ à ma gauche,
le Christ au dessus de moi,
le Christ au dessous de moi,
le Christ EN moi.

lundi 16 mars 2009

Parole de Dieu
(Mardi 17 mars)

Pierre s'approcha de Jésus pour lui demander :
« Seigneur, quand mon frère
commettra des fautes contre moi,
combien de fois dois-je lui pardonner ?
Jusqu'à sept fois ? »

Jésus lui répondit :

« Je ne te dis pas jusqu'à sept fois,

mais jusqu'à soixante-dix fois sept fois.

(Mt 18, 21-22)

Le chemin que Jésus nous propose n'est pas toujours aisé ... Mais, sans pardon, il n'y a de paix ni pour celui qui ne pardonne pas, ni pour celui qui n'est pas pardonné. Or sans paix et donc sans pardon, l'homme ne peut s'accomplir. Il reste malheureux, car créé à l'image de Dieu, il est fait pour aimer et donc pour une relation harmonieuse avec les autres, avec l'autre ... C'est alors que Jésus est au plus fort de la souffrance infligée par ses bourreaux qu' au nom du Père, il leur pardonne : "Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font." (Lc 23, 34) Sa force de pardonner, il la puise dans le cœur du Père. Et sa dernière parole, juste avant de mourir, est la suivante : "Tout est accompli !" ( Jn 19, 30) Le pardon qu'il donne, accompli la vocation humaine qui est une vocation à donner la vie en toutes circonstances, même à ses ennemis : "Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent afin de devenir fils de votre Père qui est au cieux, car il fait lever le soleil sur les méchants et sur les bons ..." (Mt 5, 44-45) "Enfin, vous tous, en esprit d'union, dans la compassion, l'amour fraternel, la miséricorde, l'esprit d'humilité, Ne rendez pas mal pour mal, insulte pour insulte.Bénissez, c'est à cela que vous avez été appelés, afin d'hériter la bénédiction." (1 P 3, 8-9) Le don qu'il fait de sa vie à travers le pardon est "salut gratuit" pour ceux qui, selon la justice des hommes, mériteraient la condamnation. Il affirme dans l'Évangile selon St Jean : " Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pour condamner le monde mais pour le sauver." (Jn 3, 17) Être son disciple, c'est marcher sur ses traces ... La force du pardon, nous la puisons dans son cœur.
(Crucifix sur les chemins de St Jacques - Photo Pat. Renier)

dimanche 15 mars 2009

Parole du jour
(Lundi 16 mars)

Dans la synagogue de Nazareth, Jésus déclarait:
"Amen, je vous le dis, aucun prophète
n'est bien accueilli dans son pays.

En toute vérité, je vous le déclare :
Au temps du prophète Élie,
lorsque la sécheresse et la famine ont sévi
pendant trois ans et demi,
il y avait beaucoup de veuves en Israël ;

pourtant Élie n'a été envoyé vers aucune d'entre elles,
mais bien à une veuve étrangère,
de la ville de Sarepta, dans le pays de Sidon.

Au temps du prophète Élisée,
il y avait beaucoup de lépreux en Israël ;
pourtant aucun d'eux n'a été purifié,
mais bien Naaman, un Syrien. »

A ces mots, dans la synagogue, tous devinrent furieux.
Ils se levèrent, poussèrent Jésus hors de la ville,
et le menèrent jusqu'à un escarpement de la colline
où la ville est construite, pour le précipiter en bas.

Mais lui, passant au milieu d'eux, allait son chemin.
(Lc 4, 24-30)

Dieu ne fait pas acception des personnes. Il aime chacun d'un amour total, baptisé ou non. Il prend soin de chacun. Certains qui ne le connaissent pas peuvent être très proche de Lui, car menant une vie droite et respectueuse des autres, dans le service et le don de soi. Des baptisés par contre, peuvent être éloignés de Lui en ne vivant pas la grâce de leur baptême. Baptême qui n'est pas une assurance que Dieu nous est plus favorable et que nous sommes obligatoirement sauvés parce que baptisé. Le baptême n'est pas un passeport pour le ciel, un acte magique. A celui qui est baptisé d'en laisser la grâce se déployer dans sa vie concrète. Être chrétien est une responsabilité. C'est un appel à être témoin d'un Visage rencontré, celui de Dieu, en Jésus-Christ, et de son Cœur rempli d'amour pour chaque personne humaine. Les Évangiles nous rapporte que Jésus a trouver en bien des reprises, davantage de foi chez des êtres rejetés par son peuple comme païens. Jésus ne s'arrête pas aux apparences. L'Évangile de ce dimanche se terminait par ces mots : "Il n'avait besoin d'aucun témoignage sur l'homme : il connaissait par lui-même ce qu'il y a dans l'homme".
("Guérison de Naaman")

samedi 14 mars 2009

Parole du jour
(Dimanche 15 mars)

Comme la Pâque des Juifs approchait,
Jésus monta à Jérusalem.

Il trouva installés dans le Temple les marchands
de bœufs, de brebis et de colombes, et les changeurs.

Il fit un fouet avec des cordes,
et les chassa tous du Temple
ainsi que leurs brebis et leurs bœufs ;
il jeta par terre la monnaie des changeurs,
renversa leurs comptoirs,

et dit aux marchands de colombes :
« Enlevez cela d'ici.
Ne faites pas de la maison de mon Père
une maison de trafic. »

Ses disciples se rappelèrent cette parole de l'Écriture :
L'amour de ta maison fera mon tourment.
Les Juifs l'interpellèrent :
« Quel signe peux-tu nous donner
pour justifier ce que tu fais là ? »

Jésus leur répondit :
« Détruisez ce Temple,
et en trois jours je le relèverai. »

Les Juifs lui répliquèrent :
« Il a fallu quarante-six ans pour bâtir ce Temple,
et toi, en trois jours tu le relèverais ! »

Mais le Temple dont il parlait, c'était son corps.
(Jn 2, 13-21)

Jésus ne supporte pas qu'on se serve de Dieu, son Père, pour faire du profit sur son dos, pour déifier l'argent : "Vous ne pouvez servir Dieu et l'argent", a-t-il enseigné à ceux qui le suivaient. Il faut choisir. Celui qui choisit le profit n'a pas sa place dans le Temple qui est la Maison de Dieu.
On vient au Temple pour une rencontre, celle du Père. Se servant de cette situation, Jésus va laisser entendre à ses interlocuteurs qu'on ne peut venir à lui, Jésus, pour du marchandage, qu'on ne peut se servir de lui pour le profit, de quelque manière que ce soit. En effet, le vrai Temple de Dieu, c'est lui : " 'Détruisez ce Temple, et en trois jours je le relèverai !' Mais le Temple dont il parlait, c'était son corps." Voilà, en effet, la grande nouveauté : le Temple, le lieu où Dieu se rend présent et où l'homme peut rencontrer Dieu, désormais, c'est Jésus lui-même, Jésus le crucifié ("détruisez ce Temple"), ressuscité d'entre les morts ("en trois jours je le relèverai"), vivant à jamais. Il faut venir à Jésus pour Jésus. Il est l'unique chemin vers le Père ...
Dans l'Église non plus, on ne peut se servir de Jésus pour son profit personnel : "Le Temple dont il parlait, c'était son corps." St Paul écrit : "Vous êtes le Corps du Christ ... vous êtes le Temple de Dieu." L'Eglise est à la fois le Corps du Christ et le Temple du Père.
De même, pour que chacun s'interroge sur le respect dû à soi-même : "votre corps est le Temple de Dieu ... glorifiez donc Dieu dans votre propre corps." Jésus est au cœur de notre existence, aussi nous faut-il éviter d'être habités par les marchands du Temple.
("Les marchands chassés du Temple" d'après une fresque du Giotto)

vendredi 13 mars 2009

Parole du jour
(Samedi 14 mars)

Jésus dit encore :
« Un homme avait deux fils. Le plus jeune dit à son père :
'Père, donne-moi la part d'héritage qui me revient.'
Et le père fit le partage de ses biens.
Peu de jours après, le plus jeune rassembla tout ce qu'il avait,

et partit pour un pays lointain
où il gaspilla sa fortune
en menant une vie de désordre.

Quand il eut tout dépensé,

une grande famine survint dans cette région,
et il commença à se trouver dans la misère.
Il partit donc pour aller chez son père.

Comme il était encore loin,
son père l'aperçut et fut saisi de pitié ;
il courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers.
Le fils lui dit : 'Père, j'ai péché contre le ciel et contre toi.

Je ne mérite plus d'être appelé ton fils...'

Mais le père dit à ses domestiques :
'Vite, apportez le plus beau vêtement pour l'habiller.
Mettez-lui une bague au doigt et des sandales aux pieds.

Allez chercher le veau gras, tuez-le ;
mangeons et festoyons.
Car mon fils que voilà était mort,
et il est revenu à la vie ;
il était perdu, et il est retrouvé' ...
(Lc 15, 11-24)

Dans la monde juif du temps de Jésus, un père ne se serait jamais abaissé à courir vers son fils pour le prendre dans ses bras. Il lui aurait demandé des comptes. Or le Père dont Jésus parle, agit ainsi : "il court vers son fils" ... Il ne s'arrête pas au comportement de son fils, mais à la personne de son fils et immédiatement il le sort de sa boue et le réhabilite dans sa relation avec lui, dans sa filiation. Et il se réjouit de son salut. Ce Père, Jésus le connaît bien puisqu'il s'agit de son Père. De celui-ci, il dit : "Le Fils ne fait rien qu'il ne voit faire au Père. Ce que fait le Père, le Fils le fait pareillement." (Jn 5, 19) Dieu est Père comme ce "Père miséricordieux". Jésus est miséricordieux comme ce Père, et il nous demande de faire de même : "soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux." (Lc 6, 36)
Parole de Dieu
(Vendredi 13 mars)

Jésus leur dit :
"N'avez-vous jamais lu dans les Écritures :

"La pierre qu'ont rejetée les bâtisseurs

est devenue la pierre angulaire.

C'est là l'œuvre du Seigneur,

une merveille sous nos yeux !
"
(Mt 21, 42)

En condamnant Jésus et en le faisant mettre à mort, les chefs des prêtres et les pharisiens croyaient abattre la maison qu'il avait commencer à bâtir, l'Église. Mais ce fut le contraire : la maison s'est édifiée sur ce rejet et cette mort car c'est librement que Jésus a donné sa vie, et il l'a donnée pour ses bourreaux eux-mêmes. Or l'Amour ne meurt pas : "Les grandes eaux ne peuvent éteindre l'amour, ni le fleuve le submerger."(Ct 8, 7a) Le don de sa vie sur la croix et son relèvement au cœur de ce don fait par amour, sont devenus la "Pierre d'angle" sur laquelle l'Eglise ne cesse de s'édifier en ses membres : "La pluie est tombée, les torrents ont dévalés, les vents ont soufflés, mais la maison ne s'est pas écroulée car elle était fondée sur le Roc" (Mt 7, 25) . La "Pierre d'angle" est un "Roc". Ce terme "Roc" est donné à Dieu dans la Bible. L'Eglise poursuit sa route à travers l'histoire et ses méandres car elle est fondée sur le Roc, sur la Pierre d'angle que rien ne peut abattre. "C'est là l'oeuvre du Seigneur, une merveille sous nos yeux".
(Photo "sur les chemins de St Jacques" Pat. Renier)

mercredi 11 mars 2009

Parole de Dieu
(Jeudi 12 mars)

"Maudit soit l'homme qui met sa confiance dans un mortel,
qui s'appuie sur un être de chair,

tandis que son cœur se détourne du Seigneur.

Il sera comme un buisson sur une terre désolée,

il ne verra pas venir le bonheur.

Il aura pour demeure les lieux arides du désert,

une terre salée et inhabitable.

Béni soit l'homme qui met sa confiance dans le Seigneur,
dont le Seigneur est l'espoir.

Il sera comme un arbre planté au bord des eaux,

qui étend ses racines vers le courant :

il ne craint pas la chaleur quand elle vient,

et son feuillage reste vert ;

il ne redoute pas une année de sécheresse,

car elle ne l'empêche pas de porter du fruit."

(Jr 17, 5-8)

Celui qui s'appuie sur lui-même, qui se suffit à lui-même, sans Dieu, coupe ses racines. En lui, la Source de vie s'arrête de couler, elle se tarit. Enfermé dans son "moi", il se met lui-même dans une situation de malédiction, de mort. "L'enfer dans l'Ancien testament, écrit le Métropolite Antoine Bloom, est le lieu où Dieu n'est pas". Vivre sans Dieu fait de l'homme "un buisson sur une terre désolée ..." La vie devient pesante, elle perd son goût et son vrai sens. Et comme pour le riche qui ne voit pas le pauvre Lazare couvert de plaies devant sa porte (Évangile de la messe du jour), cela conduit à l'isolement le plus complet, au dessèchement intérieur. C'est le risque du libre arbitre chez l'homme. C'est un risque pour chacun d'entre nous. Parfois, nous y mettons le doigt, sinon la main ou le bras ou ...
Par contre, celui qui s'appuie sur le Seigneur trouve la paix. Décentré de lui-même et centré sur la Source de la vie, il en laisse les eaux vives irriguer tout son être, toute sa vie. Il se met dans une situation de bénédiction. Et sa vie se déploie, porte du fruit car il la reçoit d'un Autre en qui il met son espérance. Sa vie s'ouvre à la Vie et c'est déjà pour lui, le ciel sur la terre. Nous en faisons aussi l'expérience ...
Il y a donc deux voies, à nous de choisir. Et nous le savons, pour l'avoir aussi constaté, rester entre les deux nous place dans une situation bancale qui, en nous écartelant, nous fait passer à côté du bonheur ...

Parole du jour
(Mercredi 11 mars)

"Jésus appela (les douze) et leur dit :
« Vous le savez :
les chefs des nations païennes commandent en maîtres,
et les grands font sentir leur pouvoir.
Parmi vous, il ne doit pas en être ainsi :
celui qui veut devenir grand sera votre serviteur ;
et celui qui veut être le premier sera votre esclave.
Ainsi, le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi,
mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude. »

(Mt 20, 25-28)

Lorsque l'on parle d'amour, de quoi parle-t-on ? Chacun en a sa propre définition. Et le français, en ce sens, est avare de mot et permet nombre de définitions. Dans l'Évangile, lorsqu'il s'agit de l'amour de Dieu, le mot "amour" traduit le mot grec "agapè" dont la définition est celle donnée dans le dernier verset de l'Évangile cité plus haut : "servir et donner sa vie". Le Fils de Dieu s'est fait homme pour se mettre au service de l'homme. L'un des passage de l'Évangile qui symbolise le mieux cette réalité forte est le "lavement des pieds" en Jean 13, 1-15 : "... il se lève de table, dépose ses vêtements, et, prenant un linge, il s'en ceignit. Puis il met de l'eau dans un bassin et il commença à laver les pieds de ses disciples ..." La conclusion : "... vous aussi, vous devez vous laver les pieds les uns aux autres, car c'est un exemple que je vous ai donné, pour que vous fassiez vous-aussi, comme moi j'ai fait pour vous." Ce qui rejoint le "nouveau" commandement : "Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimé. A ceci tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l'amour les uns pour les autres." (Jn 13, 34-35) Ce service est synonyme de don de soi : "donner sa vie". L'accomplissement de ce service, Jésus le réalise sur la croix, dans le don total de lui-même ... librement : "Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu'on aime" (Jn 15, 13). Dire que Dieu est amour, c'est dire que Dieu se fait le serviteur de tous et que sans cesse, il donne sa vie, il donne la vie. C'est en Jésus qu'il révèle sa véritable identité ... et il nous a créés à son image, c'est à dire : pour aimer ainsi. Prendre ce chemin qui est celui de Jésus, libère de toutes fausses grandeurs : "Celui qui veut devenir grand sera votre serviteur."
(Lavement des pieds par Benoît XVI, le jeudi-saint)

lundi 9 mars 2009

Parole du jour
(Mardi 10 mars)

"Le plus grand parmi
vous
sera votre serviteur.
Qui s'élèvera sera abaissé,
qui s'abaissera sera élevé."

(Mt 23, 12)

Jésus nous proposerait-il une vie à l'envers ? Combien nous aimerions, en effet, être reconnu comme les meilleurs, ceux que l'on adule, dominer sur les autres, être les plus beaux, les plus grands, les plus forts et ... se faire servir. Tout cela demande beaucoup de fatigue et laisse insatisfait. Il y a en effet beaucoup de concurrents et peu ou pas d'élus. Être simplement à sa place, se satisfaire de ce que l'on a, s'accepter tel que l'on est, accueillir le temps qui passe et les rides qui se creusent, se faire serviteur des autres, voici ce qui conduit à la vraie grandeur et donc au vrai bonheur et à la paix.
Parole du jour
(Lundi 9 mars)

Jésus disait à la foule:
"Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux.
Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés;
ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés.
Pardonnez, et vous serez pardonnés.

Donnez, et vous recevrez :

une mesure bien pleine, tassée, secouée, débordante,

qui sera versée dans votre tablier;
car la mesure dont vous vous servez pour les autres
servira aussi pour vous. »
(Lc 6, 36-38)

Le terme hébraïque que l'on traduit par "miséricorde" signifie en hébreu "entrailles maternelles". Si Dieu est Père, Il est également Mère et comme une Mère, Il donne la vie. Et sans cesse, Il redonne vie . Chouraqui, dans sa traduction de la Bible, traduit : "Dieu est matricien". Nous sommes appelés nous aussi à donner la vie. Or " juger, écrit le philosophe Trémontant, est de l'ordre du meurtre", car le jugement bloque la personne que l'on juge, dans l'instant, et lui interdit toute évolution. Elle est comme ça. Une étiquette lui est collée sur le front. Souvent, d'ailleurs, nous jugeons sur les apparences, sans connaître vraiment la personne, ses motivations, son histoire - toute histoire est unique -, ses blessures etc. ... Nous nous arrêtons à l'extériorité. Jésus lui, ne juge pas : "Dieu n'a pas envoyé son Fils dans le monde pour juger le monde, mais pour le sauver." (Jn 3, 17) Et pourtant il aurait bien des raisons de nous juger ... Jésus regarde la personne et Il l'aime. C'est cet amour de l'autre qui fait que celui-ci change de comportement s'il est besoin. Il suffit de regarder le récit de l'appel du publicain Matthieu qui conduit celui-ci a une véritable conversion. Jésus ne le juge pas comme le font sans aucun doute ses compatriotes qui l'étiquette "collabo. des romains". Jésus connaît son comportement mais il ne cherche pas à l'enfoncer. Il veut le sauver, c'est-à-dire, le libérer et le guérir. Il veut "son bien". Voulons-nous le bien des autres ? ... Jésus regarde Matthieu avec amour et le rejoint dans son être profond, dans sa personne. Celui-ci se sent aimé, reconnu, il se lève, le suit, change de vie et devient son disciple (Mt 9,9).
(Enluminure de l’Evangéliaire d’Egbert.)

samedi 7 mars 2009

Parole du jour
(Dimanche 8 mars)

... de la nuée une voix se fit entendre :
« Celui-ci est mon Fils bien-aimé. Écoutez-le. »

(Mc 9, 7)

Ce passage est tirée du récit de la Transfiguration. Récit déjà en partie expliqué le samedi 21 février. Je voudrais m'arrêter aujourd'hui sur un mot "Écouter". Il s'agit du terme le plus usité de la Bible. S'il revient si souvent, c'est que nous avons l'oreille lourde et bien des difficultés à entendre. Déjà la prière fondamentale du juif commence par ce terme : "Écoute, Israël, le Seigneur ton Dieu est l'unique Seigneur, tu n'auras pas d'autres dieux que Lui." Ce qui signifie qu'il y a le risque d'écouter d'autres dieux, comme Adam et Ève au jardin d'éden ont écouter le serpent. Une écoute mal orientée et c'est la chute. Et il y a aujourd'hui encore et toujours, beaucoup de faux dieux qui promettent un bonheur qui n'est que mirage. Tout n'est pas bon à entendre et il s'agit d'écouter ce qui est bon. La Parole du Fils bien-aimé est bonne, belle et vraie, elle nous construit. St Pierre l'avait bien compris, même s'il avait du mal lui-même, à rester à l'écoute : "A qui irions-nous, Seigneur, tu as les Paroles de la vie éternelle" (Jn 6, 68)

Le jeûne que je préfère

En ce temps de Carême, il est bon de méditer sur ce passage du livre du Prophète Isaïe qui nous donne le vrai sens du jeûne. Le jeûne, sous quelque forme qu'il prenne - certains ne peuvent se priver de nourriture - a pour but de nous décoller de nous-mêmes, de nous ramener à l'essentiel, et donc de nous ouvrir aux autres en nous mettant à leur service pour leur bien. Ce qui rejoint l'aumône. Agir ainsi correspond aux mœurs de Dieu qui, en son Fils incarné, Jésus, n'a pas hésité à se mettre à notre service (sens du lavement des pieds en Jn 13 par exemple), et à donner sa vie pour nous (la croix), nous préférant à lui-même. Agir ainsi nous libère de nos propres entraves, nous reconstruit, nous rend à la lumière et à l'intimité avec Dieu (sens de la prière) ... nous remet en marche sur le chemin de l'amour. Chemin qui nous conduit à Pâque, à la Résurrection. N'oublions pas que le jeûne, l'aumône et la prière sont les trois piliers du Carême (Mt 6, 1-6;16-18).

Est-ce là le jeûne qui me plaît ?

Est-ce là votre jour de pénitence ?

Courber la tête comme un roseau,
coucher sur le sac et la cendre,
appelles-tu cela un jeûne,
un jour bien accueilli par le Seigneur ?

Quel est donc le jeûne qui me plaît ?
N'est-ce pas faire tomber les chaînes injustes,
délier les attaches du joug,
rendre la liberté aux opprimés,
briser tous les jougs ?
N'est-ce pas partager ton pain avec celui qui a faim,
recueillir chez toi le malheureux sans abri,
couvrir celui que tu verras sans vêtement,
ne pas te dérober à ton semblable ?

Alors ta lumière jaillira comme l'aurore,
et tes forces reviendront rapidement.
Ta justice marchera devant toi,
et la gloire du Seigneur t'accompagnera.
Alors, si tu appelles, le Seigneur répondra ;
si tu cries, il dira : « Me voici. »

Si tu fais disparaître de ton pays
le joug,
le geste de menace,
la parole malfaisante,
si tu donnes de bon cœur à celui qui a faim,
et si tu combles les désirs du malheureux,
ta lumière se lèvera dans les ténèbres
et ton obscurité sera comme la lumière de midi.

Le Seigneur sera toujours ton guide.
En plein désert, il te comblera et te rendra vigueur.
Tu seras comme un jardin bien irrigué,
comme une source où les eaux ne manquent jamais.

Tu rebâtiras les ruines anciennes,
tu restaureras les fondations séculaires.
On t'appellera : « Celui qui répare les brèches »,
« Celui qui remet en service les routes ».

(Is 58, 5-12)

(Photo : "Lever de soleil sur le Sinaï" par Pat. Renier)