vendredi 11 mars 2011

Parole de Dieu
Mt 9, 14-15
Vendredi 11 mars

Parole du Seigneur :"
Crie à pleine gorge ! Ne te retiens pas !
Que ta voix résonne comme le cor !
Dénonce à mon peuple ses fautes,
à la maison de Jacob ses péchés.
Ils viennent me consulter jour après jour,
ils veulent connaître mes chemins.
Comme une nation qui pratiquerait la justice
et n'abandonnerait pas la loi de son Dieu,
ils me demandent de leur faire justice,
ils voudraient que Dieu se rapproche.
« Pourquoi jeûner si tu ne le vois pas ?
pourquoi nous mortifier si tu l'ignores ? »
Oui, mais le jour où vous jeûnez,
vous savez bien trouver votre intérêt,
et vous traitez durement ceux qui peinent pour vous.
Votre jeûne se passe en disputes et querelles,
en coups de poings sauvages.
Ce n'est pas en jeûnant comme vous le faites aujourd'hui
que vous ferez entendre là-haut votre voix.
Est-ce là le jeûne qui me plaît ?
Est-ce là votre jour de pénitence ?
Courber la tête comme un roseau,
coucher sur le sac et la cendre,
appelles-tu cela un jeûne,
un jour bien accueilli par le Seigneur ?

Quel est donc le jeûne qui me plaît ?
N'est-ce pas faire tomber les chaînes injustes,
délier les attaches du joug,
rendre la liberté aux opprimés, briser tous les jougs ?
N'est-ce pas partager ton pain avec celui qui a faim,
recueillir chez toi le malheureux sans abri,
couvrir celui que tu verras sans vêtement,
ne pas te dérober à ton semblable ?
Alors ta lumière jaillira comme l'aurore,
et tes forces reviendront rapidement.
Ta justice marchera devant toi,
et la gloire du Seigneur t'accompagnera.
Alors, si tu appelles, le Seigneur répondra ;
si tu cries, il dira : « Me voici. »


Voici un passage du livre d'Isaïe qui demande à être méditer et qui correspond bien aux Évangiles. Jeûner pour jeûner n'a pas de sens. Jeûner parce que c'est la loi et que l'Église le demande, non plus. Jeûner pour être en règle, également. Jeûner pour que Dieu satisfasse nos besoins et nous obéisse dans nos demandes est une insulte. Surtout si en plus ce jeûne est hypocrite ... Nous ne sommes pas dans le donnant/donnant avec Dieu et ne devons d'ailleurs pas l'être avec les autres ... Il ne s'agit pas non plus d'autoguérison ou de jeûne thérapeutique ...

Le jeûne auquel nous sommes appelés, le jeûne spirituel qui agit sur toutes les dimensions de l'être : corps, âme et esprit, et rend plus plus réceptif à l'écoute intérieure et aux besoins des autres ... Ce jeûne se nourrit de la manducation de la Parole de Dieu et de la prière et ouvre à la charité. C'est de ce jeûne-là que parle Jésus dans l'Évangile de ce jour (Mt 9, 14-15) : "Un temps viendra où l'Epoux leur sera enlevé, et alors ils jeuneront." Le vrai jeûne doit conduire à vivre les paroles de Dieu transmises par Isaïe et qu'il nous faut méditer : Quel est donc le jeûne qui me plaît ? N'est-ce pas faire tomber les chaînes injustes, délier les attaches du joug, rendre la liberté aux opprimés, briser tous les jougs ? (Lc 4, 16-20) N'est-ce pas partager ton pain avec celui qui a faim, recueillir chez toi le malheureux sans abri, couvrir celui que tu verras sans vêtement, (cf Mt 25, 14-40) ne pas te dérober à ton semblable ?Alors ta lumière jaillira comme l'aurore, et tes forces reviendront rapidement. Ta justice marchera devant toi, et la gloire du Seigneur t'accompagnera. Alors, si tu appelles, le Seigneur répondra ; si tu cries, il dira : « Me voici. » Ce jeûne conduit à l'union avec Dieu car il nous rend semblable à Lui. On ne jeûne bien qu'avec le cœur !

Pour aider à la réflexion, méditation du Père Joseph-Marie (Famille de Joseph) :

"Voici un passage du livre d'Isaïe qui demande à être méditer et qui correspond bien aux Évangiles. Jeûner pour jeûner n'a pas de sens. Jeûner parce que c'est la loi et que l'Église le demande, non plus. Jeûner pour être en règle, également. Jeûner pour que Dieu satisfasse nos besoins et nous obéisse dans nos demandes est une insulte. Surtout si en plus ce jeûne est hypocrite ... Nous ne sommes pas dans le donnant/donnant avec Dieu et ne devons d'ailleurs pas l'être avec les autres ... Il ne s'agit pas non plus d'autoguérison ou de jeûne thérapeutique ...

Le jeûne auquel nous sommes appelés, le jeûne spirituel qui agit sur toutes les dimensions de l'être : corps, âme et esprit, et rend plus plus réceptif à l'écoute intérieure et aux besoins des autres ... Ce jeûne se nourrit de la manducation de la Parole de Dieu et de la prière et ouvre à la charité. C'est de ce jeûne-là que parle Jésus dans l'Évangile de ce jour (Mt 9, 14-15) :
"Un temps viendra où l'Epoux leur sera enlevé, et alors ils jeuneront." Le vrai jeûne doit conduire à vivre les paroles de Dieu transmises par Isaïe et qu'il nous faut méditer : Quel est donc le jeûne qui me plaît ? N'est-ce pas faire tomber les chaînes injustes, délier les attaches du joug, rendre la liberté aux opprimés, briser tous les jougs ? (Lc 4, 16-20) N'est-ce pas partager ton pain avec celui qui a faim, recueillir chez toi le malheureux sans abri, couvrir celui que tu verras sans vêtement, (cf Mt 25, 14-40) ne pas te dérober à ton semblable ?Alors ta lumière jaillira comme l'aurore, et tes forces reviendront rapidement. Ta justice marchera devant toi, et la gloire du Seigneur t'accompagnera. Alors, si tu appelles, le Seigneur répondra ; si tu cries, il dira : « Me voici. » Ce jeûne conduit à l'union avec Dieu car il nous rend semblable à Lui. On ne jeûne bien qu'avec le cœur !

urant les trois premiers siècles du christianisme, l’Eglise ne jeûnait que le vendredi et le samedi saints, comme l’attestent encore saint Irénée (195) et Tertullien. Et ceci en raison de la parole de Jésus que nous venons de lire. Ce n’est que progressivement et sous l’influence du monachisme, que le jeûne sera étendu à l’ensemble de la semaine sainte puis au temps du carême, en solidarité avec les catéchumènes qui se préparent à recevoir le baptême dans la nuit de Pâque.
Le jeûne se présente donc comme une démarche pénitentielle en vue d’une participation plus intense à la vie du Ressuscité : « le connaître, lui, avec la puissance de sa résurrection et la communion à ses souffrances, écrit Saint Paul, lui devenir conforme dans sa mort, afin de parvenir si possible à ressusciter d'entre les morts » (Ph 3, 10-11).
Cette qualification particulière du jeûne chrétien en spécifie les modalités : nous ne pouvons accueillir la vie du Ressuscité que dans la mesure où nous lui faisons une place, ce qui suppose d’accepter de « mourir à soi ». Par cette expression nous entendons : renoncer au « vieil homme », qui est en nous principe du péché en raison de ses complicités avec le Prince de ce monde. Il ne s’agit donc pas d’« offrir des sacrifices et des holocaustes » (Ps 50) qui ne nous impliquent qu’extérieurement ; mais plutôt de nous convertir en profondeur, ce qui est incontestablement beaucoup plus difficile et onéreux : « Le sacrifice qui plaît à Dieu, c’est un esprit brisé ; tu ne repousses pas, ô mon Dieu, un cœur brisé et broyé » (Ibid.).
Le passage du prophète Isaïe proclamé en première lecture, nous propose la pédagogie de la « mort à soi » préconisée dans l’ascèse chrétienne. Le jeûne qui plaît à Dieu consiste essentiellement en des gestes prophétiques qui anticipent et annoncent le Royaume attendu : briser les jougs, nourrir l’affamé, recueillir le malheureux, bref ne pas « nous dérober à notre semblable », qui en Jésus Christ est devenu notre frère.
Voilà pour le positif ; quant aux restrictions, elles ne sont toujours que les antithèses des prescriptions que nous venons de voir :
- jeûner de la toute-puissance qui me conduit à faire peser de lourds fardeaux sur ceux qui me sont confiés ; fardeaux de nos humeurs, colères, impatiences, lassitudes, exigences, e.a.
- jeûner du mépris, de l’indifférence et du jugement envers les pauvres, qui m’empêchent de voir leurs besoins et d’entrer avec eux dans une dimension de partage ;
- jeûner aussi du souci de ma réputation, de la complaisance dans le regard admiratif des autres, qui me conduisent à des comportements hypocrites, cherchant à paraître ce que je ne suis pas pour attirer l’attention et la louange.

La promesse assortie à cette ascèse nous ramène à la visée du carême : « “alors la lumière (du Ressuscité) jaillira comme l’aurore” et illuminera ta vie ; “tes forces (spirituelles) reviendront rapidement” ; le Seigneur qui est “ta justice marchera devant toi”». Elle est véridique cette Parole et digne de confiance : ceux qui vivent dans l’obéissance aux préceptes divins, « la gloire du Seigneur les accompagnera ».
Si tous les chrétiens du monde unissaient leurs efforts et réalisaient le programme proposé par Isaïe dans la lecture de ce jour, alors, à l’appel de l’Eglise-Epouse, le Seigneur répondrait : « Me voici » ; il viendrait sur les nuées instaurer son Règne, et nous serions enfin pour toujours avec lui (I Th 4, 16-17)."