mercredi 5 août 2009

Parole du jour
(Jeudi 6 août)
(Mc 9, 2-10)

Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean,
et les emmène, eux seuls,
à l’écart sur une haute montagne.
Et il fut transfiguré devant eux.
Ses vêtements devinrent resplendissants,
d'une blancheur telle que personne sur terre
ne peut obtenir une blancheur pareille.
Élie leur apparut avec Moïse,
et ils s'entretenaient avec Jésus.
Pierre alors prend la parole et dit à Jésus :
« Rabbi, il est heureux que nous soyons ici !
Dressons donc trois tentes :
une pour toi, une pour Moïse et une pour Élie. »
De fait, il ne savait que dire, tant était grande leur frayeur.
Survint une nuée qui les couvrit de son ombre,
et de la nuée une voix se fit entendre :
« Celui-ci est mon Fils bien-aimé. Écoutez-le. »
Soudain, regardant tout autour,
ils ne virent plus que Jésus seul avec eux.
En descendant de la montagne,
Jésus leur défendit de raconter à personne ce qu'ils avaient vu,
avant que le Fils de l'homme soit ressuscité d'entre les morts.
Et ils restèrent fermement attachés à cette consigne,
tout en se demandant entre eux ce que voulait dire :
« ressusciter d'entre les morts ».

Voici Jésus qui se manifeste tel qu'il est en vérité : "Lumière né de la lumière" (Credo de Nicée). Sa divinité transparaît à travers son humanité, elle la transfigure. Il en est toujours ainsi mais l'homme terni et amoindri dans son humanité par le péché, refus de la Lumière, ne peut le voir tel qu'il est. St Jean, dans sa 1ère lettre écrit : "Nous le verrons tel qu'il est car nous lui serons semblable". Il y faut une purification. Et la purification se fait par la "Foi" en Jésus qui en accomplissant la Thora (Parole de Dieu) en son Humanité, rend notre humanité à son plein accomplissement.
Les trois disciples, par grâce spéciale, sont rendus capable de le voir tel qu'il est. C'est une grâce de contemplation donnée en toute gratuité. Et que voient-ils ? ... Moïse et Élie qui s'entretiennent avec Jésus. Moïse représente la Torah (la Loi) et Élie les prophètes. Or Jésus l'a annoncé :
"Je ne suis pas venu abolir la Torah et les prophètes, mais les accomplir".
Les trois apôtres sont témoins de cette réalité : Le Verbe s'est fait chair ... la Torah s'est faite chair en Jésus. Et la voix du
Père qui se fait entendre dans le Souffle de la nuée (l'Esprit) qui les couvre de son ombre est une reconnaissance et un ordre vital : "Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le !"
C'est cette "écoute active" qui rend à la "Lumière" et donc à la vision de Dieu qui est communion avec Lui.


Il est intéressant de se reporter à Exode 34, 29- 35. Il est dit que "lorsque Moïse redescendit de la montagne du Sinaï, les deux tables du Témoignage étaient dans la main de Moïse ... et Moïse ne savait pas que la peau de son visage rayonnait parce qu'il avait parlé avec Dieu ... "
Au Sinaï, Moïse se laisse enseigner par Dieu, il reçoit les dix Paroles de vie que l'on appelle les dix commandements, et il en est transfiguré. Les Israélites sont tellement impressionnés qu'ils ont peur de l'approcher. Ce rayonnement les éblouit ... "et Moïse leur parla". Il leur dit les paroles que Dieu lui a enseignées. Et le peuple "écoute Moïse". Ce qui nous rappelle le : "écoutez-le" de l'Évangile. Puis, "quand Moïse a fini de leur parler, il met un voile sur son visage". Lorsqu'il entre dans la tente de la Rencontre pour parler face à face avec Dieu et recevoir ses enseignements, il ôte le voile jusqu'à sa sortie où il rapporte aux Israélites, la Parole de Dieu. Il dit cette Parole à visage découvert car la Parole qu'il profère au nom de Yahvé illumine et révèle l'Être même de Dieu ... Puis à nouveau il remet le voile.
St Paul a trouvé l'illumination sur le chemin de Damas. Voici ce qu'il raconte : "Soudain une grande Lumière venue du ciel m'enveloppa de sa clarté, je tombais sur le sol et j'entendis une voix qui me parlait ..." Lorsqu'il se relève il ne voit plus rien en raison de l'éclat de cette Lumière. Il faut l'intervention d'Ananie envoyé par le Seigneur pour qu'il retrouve la vue : "Saoul, mon frère, recouvre la vue." Et moi, au même instant je pu le voir." (Ac 22, 6-13) Sa vie est alors transformé. Il écrit plus tard : "C'est quand on se convertit au Seigneur que le voile est enlevé. Car le Seigneur, c'est l'Esprit, et où est l'Esprit du Seigneur, là est la liberté. Et nous tous qui, le visage découvert, réfléchissons comme en un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en cette même image, allant de gloire en gloire, comme de par le Seigneur qui est Esprit." (2 CO 3, 16-18)
La Résurrection de Jésus et le don de l'Esprit à Pentecôte sont passées par là et désormais la Présence de Jésus, intérieure à nous-mêmes, nous transfigure chaque jour davantage :
"Jésus le Christ, Lumière intérieure, ne laisse pas les ténèbres me parler. Jésus, le Christ, Lumière intérieure, donne-moi d'accueillir ton amour." (Chant de Taizé)

Parole du jour
(Mercredi 5 août)
(Mt 15, 21-28)

Jésus s'était retiré vers la région de Tyr et de Sidon.
Voici qu'une Cananéenne, venue de ces territoires, criait :
« Aie pitié de moi, Seigneur, fils de David !
Ma fille est tourmentée par un démon. »
Mais il ne lui répondit rien.
Les disciples s'approchèrent pour lui demander :
« Donne-lui satisfaction, car elle nous poursuit de ses cris ! »
Jésus répondit :
« Je n'ai été envoyé qu'aux brebis perdues d'Israël. »
Mais elle vint se prosterner devant lui :
« Seigneur, viens à mon secours ! »
Il répondit :
« Il n'est pas bien de prendre le pain des enfants
pour le donner aux petits chiens. -
C'est vrai, Seigneur, reprit-elle ;
mais justement, les petits chiens mangent les miettes
qui tombent de la table de leurs maîtres. »
Jésus répondit :
« Femme, ta foi est grande,
que tout se fasse pour toi comme tu le veux ! »
Et, à l'heure même, sa fille fut guérie.

Dès le début du chapitre 15 de l'Évangile de St Matthieu, nous assistons à la controverse de Jésus avec les pharisiens qui refusent le "pain de sa Parole", de son "Enseignement", pour celui de leurs propres traditions. Jésus les traite "d'hypocrites", c'est-à-dire de "comédiens" et il ajoute ce passage d'Isaïe : "Ce peuple m'honore des lèvres, mais leur cœur est loin de moi. Vain est le culte qu'ils me rendent : les doctrines qu'ils enseignent ne sont que préceptes humains." (Mt 15, 7-9)
Vient ensuite l'enseignement sur le pur et l'impur. La Parole de Jésus purifie, celle des pharisiens rend impur :
"Ce sont des aveugles qui conduisent des aveugles ! Or si un aveugle conduit un aveugle, tous les deux tomberont dans un trou." (Mt 15, 14)
Jésus quitte alors ses concitoyens qui le refusent pour aller à Tyr et à Sidon, région païenne. Une fois encore, nous découvrons que ce sont ceux qui sont exclus par Israël qui sont parfois les plus proches de Dieu, qui accueillent sa Parole libératrice et guérissante. Jésus met la cananéenne à l'épreuve. Le Pain de sa Parole est pour les "enfants d'Israël" : "Je n'ai été envoyé qu'aux brebis perdues d'Israël." Mais la cananéenne a de la réplique : Les petits chiens domestiques mangent les miettes. Ce que refuse Israël, la Parole de Jésus et Jésus lui-même, les païens l'accueillent et s'en nourrissent avec bonheur.
Le Royaume de Jésus n'est pas de ce monde, il n'est pas comme les Royaumes de ce monde. Avec Jésus, les frontières tombent. Il faut que les Apôtres appelés à prolonger son œuvre le comprennent : tout être humain est appelé à être citoyen de son Royaume. C'est une affaire de cœur et d'accueil de sa Personne : "A tous ceux qui l'ont accueilli, il a donné pouvoir de devenir enfants de Dieu, à ceux qui croient en son nom ..." (Jn 1, 13) Cela est vrai aussi en l'Église. St Augustin écrit :
"Il y a des gens qui se croit en Église et qui sont hors de l'Église et des gens qui se croit hors de l'Église et qui sont dans l'Église." Parole à méditer pour nous-mêmes. Le Baptême n'est pas une assurance ou un passeport mais un vivre avec Jésus et comme Jésus et un envoi ... « Femme, ta foi est grande, que tout se fasse pour toi comme tu le veux ! »
(la femme "Cananéenne", miniatures du Codex Egbert (vers 980)