jeudi 9 septembre 2010

Parole du jour
Lc 6, 39-42
Vendredi 10 septembre

Jésus s’adressait à la foule en paraboles :
« Un aveugle peut-il guider un autre aveugle ?

Ne tomberont-ils pas tous deux dans un trou ?

Le disciple n'est pas au-dessus du maître ;
mais celui qui est bien formé sera comme son maître.
Qu'as-tu à regarder la paille dans l'œil de ton frère,
a
lors que la poutre qui est dans ton œil à toi,

tu ne la remarques pas ?

Comment peux-tu dire à ton frère :

'Frère, laisse-moi retirer la paille qui est dans ton œil',

alors que tu ne vois pas la poutre qui est dans le tien ?

Esprit faux ! enlève d'abord la poutre de ton oeil ;

alors tu verras clair pour retirer la paille

qui est dans l'œil de ton frère.



Il ne suffit pas de se dire chrétien, encore faut-il l'être. Le rite du baptême ne fait pas de nous des chrétiens, il nous met sur le chemin ... Certes, à partir de ce Sacrement, on nous reconnaît comme chrétien, mais ce que l'on reçoit alors doit se déployer dans toute notre vie au quotidien , dans nos pensées, nos paroles, nos comportements ... pour qu'en vérité on le soit. La graine jetée en terre est appelée à germer et pousser : " ... la terre produit d'abord l'herbe, puis l'épi, puis plein de blé dans l'épi ..." (Mc 4, 26-29) Et pour que cela arrive, il faut prendre soin de la terre et de la graine, il faut mener une vie selon le Christ. Au baptême, le célébrant, dit après les rites essentiels de l'eau et de l'onction, "tu es devenu une création nouvelle, tu as revêtu le Christ". Le baptisé est appelé alors à collaborer à cette vérité en permettant au Christ d'assumer avec lui son existence et de la transfigurer à sa ressemblance. Pour ce faire, l'écoute de sa Parole est essentielle : "Celui qui est bien formé sera comme son maître" nous dit l'Évangile de ce jour. Il faut se laisser éduquer par Jésus. Le maître dont il est question ici est le "maître d'école", celui qui éduque. Se laisser éduquer en s'imprégnant tout d'abord des Évangiles qui sont, comme l'écrit St Jérôme, le "Corps du Christ". Puis communier à sa Présence à travers les Sacrements par lesquels il nous touche jusqu'au fond de l'être pour nous transformer. Enfin s'ouvrir à la vie fraternelle en laquelle nous sommes invités à mettre en œuvre ce que nous avons reçu, la vie de Jésus. Nous sommes, comme l'écrivent les Pères, des "Porte-Christ". Ce qui demande un décentrement de nous-mêmes pour un recentrement sur Lui. C'est là ce que veut exprimer la grande doxologie de la prière eucharistique : "Par Lui, avec Lui et en Lui".
Si nous ne vivons pas de la grâce de notre baptême au quotidien, nous risquons bien d'être des aveugles qui conduiront d'autres aveugles sans les guider vers la lumière du Christ. Nous dirons savoir, mais nous nous ferons illusion. Il y a des signes de cet aveuglement. L'Évangile de ce jour nous en donne un : "le jugement". Le fait d'être chrétien ne fait pas de nous des "juges" et des "supermans", il nous conduit à nous reconnaître pécheurs, mais pécheurs pardonnés. La reconnaissance de notre incapacité à nous sauver nous-mêmes, nous conduit à l'humilité et à la compassion envers les autres que l'on sait autant aimés de Dieu que nous-mêmes : "Dieu ne fait pas acception des personnes." Le Christ ne juge pas, il donne Sa Vie pour donner la Vie. C'est là notre vocation chrétienne.
Parole du jour
Lc 6, 27-38
Jeudi 9 septembre

Jésus déclarait à la foule :
Je vous le dis, à vous qui m'écoutez :
Aimez vos ennemis,
faites du bien à ceux qui vous haïssent.
Souhaitez du bien à ceux qui vous maudissent,
priez pour ceux qui vous calomnient.
A celui qui te frappe sur une joue, présente l'autre.
A celui qui te prend ton manteau,
laisse prendre aussi ta tunique.
Donne à quiconque te demande,
et ne réclame pas à celui qui te vole.
Ce que vous voulez que les autres fassent
pour vous, faites-le aussi pour eux.
Si vous aimez ceux qui vous aiment,
quelle reconnaissance pouvez-vous attendre ?
Même les pécheurs aiment ceux qui les aiment.
Si vous faites du bien à ceux qui vous en font,
quelle reconnaissance pouvez-vous attendre ?
Même les pécheurs en font autant.
Si vous prêtez quand vous êtes sûrs qu'on vous rendra,
quelle reconnaissance pouvez-vous attendre ?
Même les pécheurs prêtent aux pécheurs
pour qu'on leur rende l'équivalent.
Au contraire, aimez vos ennemis,
faites du bien et prêtez sans rien espérer en retour.
Alors votre récompense sera grande,
et vous serez les fils du Dieu très-haut,
car il est bon, lui, pour les ingrats et les méchants.
Soyez miséricordieux
comme votre Père est miséricordieux.

« Aimez vos ennemis ». La demande de Jésus apparaît très réaliste dès lors qu’on considère que dans le monde il existe trop de violence, trop d’injustice. Comment dépasser cette situation sinon par un surcroît d’amour et de bonté ? Mais si l’homme le pouvait par ses propres moyens, le monde ne serait pas ce qu’il est. Ce « plus » nécessaire vient de Dieu : sa miséricorde, faite chair en Jésus, qui seule peut faire basculer le monde du mal vers le bien, à partir de notre consentement à vivre ce commandement du Seigneur.

Le Seigneur nous montre ainsi l’issue que nous cherchons : le pardon libère l’homme. Mais notre soif de justice est paradoxalement un frein. Pourtant, si le pardon s’oppose à la rancune et à la vengeance, il ne s’oppose pas à la justice. Il la complète. Réclamer au voleur ce qu’il a pris est la simple justice. Ne pas le faire est lui apprendre, en transformant le vol en don, que le chemin de la fraternité est encore accessible et toujours préférable. Pardonner construit donc une humanité plus profonde et plus riche, capable de refléter l’amour inconditionnel de Dieu pour les hommes. C’est aussi ce que nous laisse entrevoir Jésus quand il dit : « votre récompense sera grande, et vous serez les fils du Dieu très-haut ». (F. Dominique)