lundi 27 juillet 2009


Dans l'impossibilité de préparer la "Parole du jour"
pendant quelques jours,
je vous invite à vous nourrir
des textes bibliques de la Messe du jour
ou de lire doucement l'Évangile selon St Marc ...
A vous paix et joie dans le Seigneur !

(Photo : "Mouette sur le lac de Tibériade" par Pat. Renier)
Parole du jour
(Dimanche 26 juillet)
(Mt 13, 31-35)
Jésus proposa à la foule une autre parabole:
"Le Royaume des cieux est comparable
à une graine de moutarde
qu'un homme a semée dans son champ.

C'est la plus petite de toutes les semences,
mais, quand elle a poussé,
elle dépasse les autres plantes potagères

et devient un arbre,
si bien que les oiseaux du ciel
font leurs nids dans ses branches. »

Il leur dit une autre parabole :
« Le Royaume des cieux est comparable à du levain
qu'une femme enfouit
dans trois grandes mesures de farine,

jusqu'à ce que toute la pâte ait levé. »
Tout cela, Jésus le dit à la foule en paraboles,
et il ne leur disait rien sans employer de paraboles,
accomplissant ainsi la parole du prophète :
C'est en paraboles que je parlerai,
je proclamerai des choses cachées depuis les origines.


Le mot araméen "Malkouta" que l'on traduit en français par "Royaume", "Règne", à aussi signification de "Règle", "Enseignement". On peut comprendre "Royaume des Cieux" comme "Parole des Cieux".
Le mot "Cieux" quand à lui, remplace le mot "Dieu". En effet un juif ne prononce jamais le Nom de "Dieu" et le remplace par "Cieux" (Shemaya), "Nom" (Achem) ou "Seigneur" (Adonaï) . La Parole des Cieux, c'est donc la "Parole de Dieu". Le "Royaume des Cieux", c'est en fait pour Jésus la "Thora" qui, accomplie avec justesse et en vérité, c'est-à-dire en Lui, devient "Bonne Nouvelle (Evangélium) .
Cette "Bonne Nouvelle" est comme une graine à accueillir dans la terre de son cœur (Mc 4, 1-20) , à soigner en la ruminant pour qu'elle prenne racine et réalise tout ce dont elle est porteuse dans la vie de celui qui l'accueille et la laisse agir dans sa vie (Is 55, 10-11) .
"L'arbre" a aussi un sens fort puisqu'il est, entre autre, le symbole de la création et de "l'homme"en tant que microcosme. C'est la "Parole de Dieu" qui a façonné l'univers et créé "l'humain". Elle est appelée à le conduire à son plein accomplissement. En accomplissant l'homme, elle accomplit l'univers : "La création en attente aspire à la révélation des fils de Dieu." (Rm 8, 19) .
Cette "Parole", cette "Torah" accomplie, ce "Royaume des Cieux", c'est pour nous Jésus lui-même que nous devons accueillir dans nos vies comme "plus intime à nous-même que nous-mêmes" (St Augustin), levain dans la pâte de nos vies; Jésus que Pilate, prophétiquement, a reconnu comme "l'Homme" accompli : "Voici l'Homme !" (Jn 19, 5); Jésus "Bonne Nouvelle" pour chacun de nous, pour l'humanité toute entière en tous lieux et en tous temps ... et pour toute la création tout entière (Ap 21, 5) .
( Photo : "Sycomore à Jéricho", village de Zachée)

dimanche 26 juillet 2009

Parole du jour
(Dimanche 26 juillet)
(Jn 6, 1-15)

Jésus était passé de l’autre côté du lac de Tibériade
(appelé aussi mer de Galilée).
Une grande foule le suivait,
parce qu'elle avait vu les signes
qu'il accomplissait en guérissant les malades.
Jésus gagna la montagne, et là, il s'assit avec ses disciples.
C'était un peu avant la Pâque,
qui est la grande fête des Juifs.
Jésus leva les yeux
et vit qu'une foule nombreuse venait à lui.
Il dit à Philippe :
« Où pourrions-nous acheter du pain
pour qu'ils aient à manger ? »
Il disait cela pour le mettre à l'épreuve,
car lui-même savait bien ce qu'il allait faire.
Philippe lui répondit :
« Le salaire de deux cents journées ne suffirait pas
pour que chacun ait un petit morceau de pain. »
Un de ses disciples,
André, le frère de Simon-Pierre, lui dit :
« Il y a là un jeune garçon
qui a cinq pains d'orge et deux poissons,
mais qu'est-ce que cela pour tant de monde ! »
Jésus dit : « Faites-les asseoir. »
Il y avait beaucoup d'herbe à cet endroit.
Ils s'assirent donc, au nombre
d'environ cinq mille hommes.
Alors Jésus prit les pains,
et, après avoir rendu grâce, les leur distribua ;
il leur donna aussi du poisson,
autant qu'ils en voulaient.
Quand ils eurent mangé à leur faim,
il dit à ses disciples :
« Ramassez les morceaux qui restent,
pour que rien ne soit perdu. »
Ils les ramassèrent,
et ils remplirent douze paniers avec les morceaux
qui restaient des cinq pains d'orge après le repas.
A la vue du signe que Jésus avait accompli,
les gens disaient :
« C'est vraiment lui le grand Prophète,
celui qui vient dans le monde. »
Mais Jésus savait qu'ils étaient sur le point de venir
le prendre de force et faire de lui leur roi ;
alors de nouveau il se retira,
tout seul, dans la montagne.

Pourquoi cinq pains et deux poissons ?

Le "pain", dans la Bible est le symbole de la Parole de Dieu. Dans ce peuple d'oralité, on mange la Parole, l'Enseignement, comme la nourriture. D'où le passage suivant bien connu : "l'homme ne vit pas seulement de pain mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu". Adin Steinsalz écrit : "La Parole divine constitue la véritable matière du pain. Ainsi, manger, c'est simultanément vivre et connaître" Sachant que le mot "connaître" dans la Bible à une connotation de "connaissance conjugale", "d'intimité".
Pourquoi "cinq" ? En référence aux cinq livre de la Torah que l'on appelle aussi le Pentateuque. En effet, la Thora juive n'est pas à confondre avec les dix commandements. Elle comprend les livres de la Genèse, de l'Exode, du Lévitique, des Nombres et du Deutéronome.
Les "cinq pains" renvoient donc à la Torah qui est la Parole de Dieu par excellence, que tout juif doit intégrer au cœur de son existence.
Le Pain Eucharistique. Jésus qui n'est pas venu pour abolir la Torah et les prophètes, mais l'accomplir, est la Torah incarnée. Aussi sommes-nous invités à "Le manger" à l'Eucharistie. Il se donne à nous sous l'espèce du pain devenu sa Présence Réelle.

Les "deux poissons". Le poisson vit dans l'eau. L'eau est également le symbole de la Parole. Seulement deux exemple biblique : Ps 1 : "Heureux l'homme qui se plaît dans la Torah du Seigneur et murmure sa Torah jour et nuit (manducation et rumination). Il est comme un arbre planté près des "eaux" ". Et encore "Déjà vous êtes pur (lavés par l'eau) grâce à la Parole que je vous ai enseigné". Pour ce qui est des poissons, voici ce qe dit Adin Steinsaltz : "Le poisson est tellement intégré à son élément naturel que, pour la Torah juive, il ne se distingue pas de l'eau. Il est en quelque sorte considéré comme de l'eau solidifié". Avec ces poissons, il s'agit encore de la Parole, de la Torah.
Pourquoi "deux" ? En référence aux "deux Alliances" que nous appelons l'Ancien et le Nouveau Testament. S'il y a une rupture entre les deux, il y a aussi continuité. Elles s'éclairent mutuellement. On peut y voir aussi les "deux tables du Témoignage" sur lesquelles Dieu écrit de son doigt les "dix Paroles de vie" que l'on appelle commandements et qui sont comme "l'âme" de la Torah ... Ou encore ce qui en est "le cœur" : "l'amour de Dieu et du prochain".

Fondamentalement, Jésus nourrit son Peuple de la Parole de Dieu qui est la nourriture essentielle pour la Vie de tout être humain. Il est lui-même cette Parole ...
(Multiplication des pains)

samedi 25 juillet 2009

Parole du jour
(Samedi 25 juillet)
(Mt 20, 20-28)

La mère de Jacques et de Jean, fils de Zébédée,
s'approcha de Jésus avec ses fils
et se prosterna pour lui faire une demande.
Jésus lui dit :
« Que veux-tu ? »
Elle répondit :
« Voilà mes deux fils :
ordonne qu'ils siègent, l'un à ta droite et l'autre à ta gauche,
dans ton Royaume. »
Jésus répondit :
« Vous ne savez pas ce que vous demandez.
Pouvez-vous boire à la coupe que je vais boire ? »

Ils lui dirent : « Nous le pouvons. »

Il leur dit :
« Ma coupe, vous y boirez ;
quant à siéger à ma droite et à ma gauche,

il ne m'appartient pas de l'accorder ;
il y a ceux pour qui ces places sont préparées par mon Père. »
Les dix autres avaient entendu,
et s'indignèrent contre les deux frères.
Jésus les appela et leur dit :

« Vous le savez :

les chefs des nations païennes commandent en maîtres,

et les grands font sentir leur pouvoir.

Parmi vous, il ne doit pas en être ainsi :
celui qui veut devenir grand sera votre serviteur ;

et celui qui veut être le premier sera votre esclave.
Ainsi, le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi,

mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude. »

Qu'elle est la différence entre Dieu et l'homme ? ...
La pensée de l'homme : "Ordonne que mes deux fils siègent l'un à ta droite, l'autre à ta gauche dans ton Royaume." Jacques et Jean envoie leur mère pour soumettre leur désir de pouvoir. Ils aimeraient avoir les meilleures places dans le gouvernement de Jésus devenu roi en Israël. Pour toute réponse, Jésus dit : "Vous le savez : les chefs des nations païennes commandent en maître, et les grands font sentir leur pouvoir. Parmi vous, il ne doit pas en être ainsi."
La pensée de Dieu : "Celui qui veut devenir grand sera votre serviteur; et celui qui veut être le premier sera votre esclave". Et Jésus d'exprimer son être et l'agir qui en découle :" Le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude". Cette définition est celle de l'Amour selon Dieu.
La pensée de Dieu et celle de l'homme sont à des années lumière et trop souvent l'homme habille Dieu de sa propre pensée et en fait une idole.
Entre les deux, il est un "scandale", celui de la Croix, "folie pour les hommes, mais sagesse pour Dieu", car la Croix est le signe de l'Amour accompli.
Jésus pose la question aux deux frères : "Pouvez-vous boire à la coupe que je vais boire ?" Ils répondent avec empressement :
"Nous le pouvons !" Ils sont prêt à tout pour être aux soi-disantes bonnes places. Ils ne comprennent pas que la coupe signifie le "dessaisissement de leur propre vie". Et que le Royaume dont parle Jésus n'est pas un Royaume comme ceux de ce monde, mais un Royaume intérieur, celui de l'Amour qui doit être le moteur de toute leur vie.
Il faudra la Pentecôte et le don de l'Esprit d'Amour pour que les disciple ajuste leur "monde" sur le "monde" de Jésus, le "monde" de Dieu, qui est, non celui du
rapport de force et du pouvoir sur les autres, mais celui de l'Amour et du don de soi au bénéfice des autres : "Il n'y a pas de plus grand Amour que de donner sa vie pour ceux qu'on aime". Dieu ne fait pas acception des personnes, son Amour est universel. Il a donné sa vie pour tous.
(Sallanches, église paroissiale Saint-Jacques :
"Salomé demande à Jésus une faveur pour ses fils")

vendredi 24 juillet 2009

Parole du jour
(Vendredi 24 juillet)
(Mt 13, 18-23)
Jésus disait à ses disciples:
"Écoutez ce que veut dire la parabole du semeur.
Quand l'homme entend
la parole du Royaume sans la comprendre,
le Mauvais survient
et s'empare de ce qui est semé dans son cœur :
cet homme,
c'est le terrain ensemencé au bord du chemin.
Celui qui a reçu la semence sur un sol pierreux,
c'est l'homme qui entend la Parole et la reçoit aussitôt avec joie ;
mais il n'a pas de racines en lui,
il est l'homme d'un moment :
quand vient la détresse ou la persécution à cause de la Parole,
il tombe aussitôt.
Celui qui a reçu la semence dans les ronces,
c'est l'homme qui entend la Parole ;
mais les soucis du monde
et les séductions de la richesse étouffent la Parole,
et il ne donne pas de fruit.
Celui qui a reçu la semence dans la bonne terre,
c'est l'homme qui entend la Parole
et la comprend ;
il porte du fruit à raison de cent,
ou soixante,
ou trente pour un. »

L'Evangile de ce jour est l'explication donnée par Jésus de la Parabole du semeur donnée dans la Liturgie de Mercredi dernier en Mt 13, 1-9 :
Ce jour-là, Jésus était sorti de la maison, et il était assis au bord du lac.
Une foule immense se rassembla auprès de lui, si bien qu'il monta dans une barque où il s'assit ; toute la foule se tenait sur le rivage.
Il leur dit beaucoup de choses en paraboles :
« Voici que le semeur est sorti pour semer.
Comme il semait, des grains sont tombés au bord du chemin, et les oiseaux sont venus tout manger.
D'autres sont tombés sur le sol pierreux, où ils n'avaient pas beaucoup de terre ; ils ont levé aussitôt parce que la terre était peu profonde.
Le soleil s'étant levé, ils ont brûlé et, faute de racines, ils ont séché.
D'autres grains sont tombés dans les ronces ; les ronces ont poussé et les ont étouffés.
D'autres sont tombés sur la bonne terre, et ils ont donné du fruit à raison de cent, ou soixante, ou trente pour un.
Celui qui a des oreilles, qu'il entende ! »

Que retirer de cet enseignement ? Que la Parole ne peut être active dans notre vie que si on lui donne "la première place". Il ne suffit pas de l'écouter d'une oreille et de la laisser s'échapper de l'autre; Ou de l'accueillir avec un enthousiasme affectif qui très vite s'éteint comme le feu sous la pluie; ou de l'écouter distraitement tout en se laissant prendre par les soucis du monde.
La Parole de Dieu doit être accueillie avec tout le respect qui lui est dû et avec attention, c'est elle qui nous a donné existence et qui, en continuant de résonner en nous, nous garde en existence. Elle doit être reçue dans un cœur libre et pur qui lui permet d'accomplir sa mission.
Cette Parole, ce n'est pas seulement un enseignement éducatif, c'est Quelqu'un qui l'a parfaitement accomplie dans sa chair, Jésus le Christ, le Fils de Dieu incarné. Lui seul peut donner à la Parole de porter fruit en nous.

Trop souvent nous ne sommes pas sérieux dans notre accueil de la Parole et du Christ qui l'incarne. Ne soyons pas étonnés alors, de notre peu de foi !

"La où est ton trésor, dit Jésus, là aussi sera ton cœur !"
(Mt 6, 21) Si ton Trésor est la Parole de Dieu, ton cœur, ta vie sera transformée.
(Peinture : Le semeur)

mercredi 22 juillet 2009

Parole du jour
(Jeudi 23 juillet)
(Mt 12, 46-50)

Comme Jésus était dans une maison,
sa mère et ses frères arrivent.
Restant au-dehors, ils le font demander.
Beaucoup de gens étaient assis autour de lui ; et on lui dit :
« Ta mère et tes frères sont là dehors, qui te cherchent. »
Mais il leur répond :
« Qui est ma mère ? qui sont mes frères ? »
Et parcourant du regard
ceux qui étaient assis en cercle autour de lui, il dit :

« Voici ma mère et mes frères.
Celui qui fait la volonté de Dieu,
celui-là est mon frère, ma sœur, ma mère. »

L'Évangile de ce jour est le même que celui de mardi. On pourra se référer au commentaire de ce jour-là.
A remarquer cependant comment la famille de Jésus est "dehors". Elle ne peut comprendre ce qui se passe "dedans" car elle demeure en dehors. C'est pour cela qu'elle veut récupérer Jésus. Et nous ? ... Où sommes-nous ? ... Sommes-nous vraiment "dedans" ?

De même, pourquoi, "celui qui fait la volonté de Dieu" est une mère pour Jésus ? Rappelons-nous la signification de "faire la volonté de Dieu : "Ecoutez la Parole de Dieu et la mettre en pratique". Comme Marie, nous devons laisser la Parole prendre chair en nous et en prendre soin pour qu'elle accomplisse son oeuvre de Salut.

mardi 21 juillet 2009

Parole du jour
(Mardi 21 juillet)
(Mt 12, 46-50)
Comme Jésus parlait encore à la foule,
voici que sa mère et ses frères se tenaient au-dehors,
cherchant à lui parler.
Quelqu'un lui dit :
« Ta mère et tes frères sont là dehors,
qui cherchent à te parler. »
Jésus répondit à cet homme :
« Qui est ma mère, et qui sont mes frères ? »
Puis, tendant la main vers ses disciples, il dit :
« Voici ma mère et mes frères.
Celui qui fait la volonté de mon Père qui est aux cieux,
celui-là est pour moi un frère, une sœur et une mère. »

Les frères de Jésus. Jésus avait-il des frères ? Une question qui ne cesse de resurgir régulièrement ... Il faut savoir qu'en araméen comme en hébreu, langues connues et parlées par Jésus, il n'existe pas de mot pour dire "cousin", aussi on emploie les mots de "frères ou soeurs " pour désigner la parenté proche. La tradition orale s’est fixée en araméen. Aussi, Cette appelation de "frère ou soeur" reconnu aux cousins de Jésus fut conservé quand l’Evangile a été écrit ou traduit en grec, de même que les Septante ont traduit servilement l’original hébreu de l’Ancien Testament en utilisant le terme grec « frère » (« adelphos ») et non cousin (« anepsios ») lorsqu’il y a un rapport de parenté. Il y a d’abondantes attestations de cet usage : par exemple Lot et Jacob qui sont les neveux, respectivement, d’Abraham, Gn 11,27; 14,12, et de Laban, Gn 29,12; sont appelés leurs frères (Abraham-Lot: Gn 13,8; 14,14.16 ; Laban-Jacob: Gn 29,15) Tout cela vient du fait qu’il n’y a pas de mot en hébreu ou en araméen pour dire « cousin ». Il faut remarquer aussi que seul Jésus est appelé « le » fils de Marie, ou « le » fils du Charpentier dans les Evangiles. Et de la Vierge on dit seulement qu’elle est « la mère de Jésus ». A la croix, Jésus la confie au disciple Jean. Ce qui n'aurait pas été le cas dans la tradition du temps si Marie avait eu d'autres enfants.

"Celui qui fait la volonté de mon Père". Qu'est-ce donc que "faire la volonté ...". Il est bon de se référer au même texte dans l'Évangile selon St Luc, où il est dit : "Ma mère et mes frères, ce sont ceux qui écoutent la Parole de Dieu et la mettent en pratique." Faire la volonté du Père, c'est se mettre à l'école du Fils. Ce que font les disciples. Dans les Évangiles, le Père appelle à plusieurs reprises à cette "écoute" qui a signification "d'apprendre" pour une imprégnation qui transforme. Ainsi dans le récit de la Transfiguration (Mc 9, 2-7), Alors que Jésus est manifesté comme celui qui accomplit la "Thora" et les "prophètes", il est accompagné de Moïse (la Thora) et d'Elie (les prophètes), le Père parle de Jésus en ces termes : "Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le". Et dans l'Évangile selon St Jean : "Quiconque s'est mis à l'écoute du Père et à son école, vient à moi." (Jn 6, 45) Aussi Jésus pourra dire à Philippe : "Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie. Nul ne vient au Père sinon par moi." (Jn 13, 6) Pour "faire la volonté du Père", il faut prendre ce "Chemin" ... "Faire la volonté du Père" passe par Jésus ... Il est la "volonté du Père" incarnée. Aussi appelle-t-il chacun de nous ... à celui qui veut être son disciple, il dit, comme à Pierre : "Toi, suis-moi !" (Jn 21, 22)
Pour entrer dans la Famille de Jésus, le Baptême ne suffit pas, il faut en laisser la grâce ... la graine semée se déployer dans la terre d'une vie vécue "par Lui, avec Lui et en Lui" et devenir ainsi comme consanguin avec Lui : Communion par le Sang de la Parole, le Sang Eucharistique, le Sang de l'Alliance Nouvelle et Éternelle ...
(Jésus et ses disciples)

dimanche 19 juillet 2009

Parole du jour
(Dimanche 19 juillet)
(Mc 6, 30-34)

Après leur première mission,
les Apôtres se réunissent auprès de Jésus,
et lui rapportent tout ce qu’ils ont fait et enseigné.
Il leur dit :
« Venez à l'écart dans un endroit désert,
et reposez-vous un peu. »
De fait, les arrivants et les partants étaient si nombreux
qu'on n'avait même pas le temps de manger.
Ils partirent donc dans la barque
pour un endroit désert, à l'écart.

Les gens les virent s'éloigner,
et beaucoup les reconnurent.
Alors, à pied, de toutes les villes,
ils coururent là-bas et arrivèrent avant eux.
En débarquant, Jésus vit une grande foule.
Il fut saisi de pitié envers eux,
parce qu'ils étaient comme des brebis sans berger.
Alors, il se mit à les instruire longuement.

Les disciples ont été envoyé en mission, leur apprentissage. Ils font ce que Jésus fait : enseignent, chassent les démons, guérissent les malades. C'est l'œuvre du Christ qu'ils accomplissent. Ils n'agissent pas en leur nom propre, mais au Nom de Jésus car la grâce du Salut vient de Lui. Dans l'Évangile selon St Jean, en 7, 37-38, il est un passage qui peut nous éclairer : "Jésus debout s'écria ; 'Si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi et qu'il boive, celui qui croit en moi !' selon le mot de l'Ecriture : 'De son sein couleront des fleuves d'eau vive !' Il parlait de l'Esprit que devait recevoir ceux qui croiraient en Lui." Jésus est debout, c'est la position du Ressuscité. Ceux qui croient en Lui se nourrissent de sa Parole et de sa Présence. Ce qu'ils reçoivent ... Celui qu'ils accueillent, transforment leur vie. Alors, ce qu'ils donnent vient de plus loin qu'eux ... de Lui. Quand il est dit dans le texte : "De son sein (cœur) couleront des fleuves d'eau vive", on ne sait s'il est question du cœur de Jésus ou de celui du disciple. En fait ce qui vient du cœur de Jésus est appelé à se réaliser en passant par le cœur du disciple qui a mission de prolonger l'œuvre de Jésus . C'est ce que fait l'Église aujourd'hui encore. Cela est possible dans et par l'Esprit répandu : "Il parlait de l'Esprit ..."

Texte de St Jean Eudes : "Savez-vous bien que vous avez deux cœurs, un grand et un petit ? Celui-ci est le vôtre, mais le grand est celui de notre bon Sauveur, qui est encore le vôtre, puisque le Père éternel vous l'a donné et que Lui-même s'est donné à vous. Or, c'est par cet adorable Cœur qu'il faut aimer Dieu, car que pouvez-vous faire avec votre petit cœur ? Dorénavant, dites donc ; "Mon Dieu, je vous aime, mais avec et de tout mon grand Cœur ..."
C'est avec ce grand coeur que nous sommes appelés à aimer les hommes et à vouloir leur plus grand bien à l'exemple de Jésus : "Aimez-vous les uns les autres de l'amour dont je vous ai aimé ..."
(Jésus enseigne les foules)

samedi 18 juillet 2009

Parole du jour
(Samedi 18 juillet)
(Mt 12, 14-21)

Les pharisiens se réunirent contre Jésus
pour voir comment le faire périr.

Jésus, l'ayant appris, quitta cet endroit ;

beaucoup de gens le suivirent, et il les guérit tous.

Mais Jésus leur défendit vivement de le faire connaître.

Ainsi devait s'accomplir la parole prononcée
par le prophète Isaïe :

«
Voici mon serviteur que j'ai choisi,
mon bien-aimé en qui j'ai mis toute ma joie.

Je ferai reposer sur lui mon Esprit,

aux nations il fera connaître le jugement.

Il ne protestera pas, il ne criera pas,

on n'entendra pas sa voix sur les places publiques.

Il n'écrasera pas le roseau froissé,

il n'éteindra pas la mèche qui faiblit,

jusqu'à ce qu'il ait fait triompher le jugement.

Les nations païennes mettent leur espoir en son nom.

Le premier verset annonce clairement la couleur : les pharisiens ont décidé d’en finir et d’éliminer ce gêneur. Ils se concertent sur les moyens à mettre en œuvre pour rejoindre leur fin. Jésus se retire : son Heure n’est pas encore venue. Il faut qu’il poursuive d’abord son ministère, annonçant par des signes de miséricorde, le sens de sa Passion prochaine. Alors que les Juifs cherchent à le faire mourir, Notre-Seigneur continue à faire fleurir la vie en abondance.
La foule ne se doute pas du drame qui se prépare : elle continue à suivre le Seigneur. Ému de compassion, celui-ci guérit les malades, tout en les mettant en garde de ne pas ébruiter son activité, qui risque d’être mal interprétée.
Jésus est en quelque sorte passé au maquis : le Fils de Dieu est obligé de se cacher pour faire le bien ; il doit se soustraire aux chefs religieux pour pouvoir révéler, par la Parole et l’action, le Père plein de tendresse et de miséricorde qui l’a envoyé rassembler ses enfants dispersés.
Matthieu illustre cette situation déconcertante par un extrait du chapitre 42 du prophète Isaïe - le fameux poème du Serviteur souffrant. L’évangéliste signifie ainsi que malgré les apparences, ce fugitif aux abois est bien le Messie, sur qui repose l’Esprit, le Serviteur de prédilection qui fait toute la joie du Très-Haut. C’est lui qui « fera connaître le jugement », et « le jugement le voici, précise saint Jean : « Dieu est venu dans le monde non pour juger le monde mais pour que le monde soit sauvé par lui » (Jn 3, 17).
Or ce jugement de salut triomphera en se servant précisément de la malice humaine pour en tirer un plus grand bien. A l’Heure décidée par le Père, l’Agneau triomphera, ni par puissance ni par force, mais par la douceur et l’humilité poussées à leur paroxysme : il se livrera lui-même aux mains des hommes afin de les sauver en les aimant d’un amour plus fort que leur haine mortelle.
Cette image saisissante demeure la référence du mode d’agir de Dieu, et pour nous le critère de discernement de nos stratégies pastorales. Le Père « trouve sa joie » dans ses enfants qui, dociles à l’Esprit Saint reçu au baptême, empruntent le chemin du Christ pour faire connaître aux nations le jugement de miséricorde ; chemin de douceur et d’humilité, de discrétion et de patience, de compassion et de miséricorde.
N’est-ce pas ainsi que tous les Saints ont témoigné de leur Seigneur : des premiers martyrs jusqu’à mère Térèsa, en passant par François et Padre Pio, ils ont rappelé au monde par toute leur vie que « seul l’amour est digne de foi » (S. Augustin) ; pas n’importe quel amour, mais « l’amour qui prend patience, rend service, ne jalouse pas, ne plastronne pas, ne s’enfle pas d’orgueil ; ne fait rien de laid, ne cherche pas son intérêt, ne s’irrite pas, n’entretient pas de rancune, ne se réjouit pas de l’injustice, mais trouve sa joie dans la vérité. Car l’amour vrai excuse tout, croit tout, espère tout, endure tout » (1 Co 13, 4-7).
Aujourd’hui comme hier, les hommes attendent ce témoignage.
Aujourd’hui comme hier ils ont besoin de pouvoir mettre leur espoir dans le nom de Jésus Sauveur que l’Eglise est chargée d’annoncer aux nations païennes. (P. Joseph-Marie)
(Icône : Jésus Sauveur)

vendredi 17 juillet 2009

Parole du jour
(vendredi 17 juillet)
(Mt 12, 1-8)

En ce temps-là, Jésus passait, un jour de sabbat,
à travers les champs de blé, et ses disciples eurent faim ;
ils se mirent à arracher des épis et à les manger.

En voyant cela, les pharisiens lui dirent :
« Voilà que tes disciples font
ce qu'il n'est pas permis de faire le jour du sabbat ! »

Mais il leur répondit :
« N'avez-vous pas lu ce que fit David, quand il eut faim,
ainsi que ses compagnons ?
Il entra dans la maison de Dieu,
et ils mangèrent les pains de l'offrande ;
or, cela n'était permis ni à lui, ni à ses compagnons,
mais aux prêtres seulement.
Ou bien encore, n'avez-vous pas lu dans la Loi
que le jour du sabbat, les prêtres, dans le Temple,
manquent au repos du sabbat sans commettre aucune faute ?
Or, je vous le dis : il y a ici plus grand que le Temple.
Si vous aviez compris ce que veut dire cette parole :
C'est la miséricorde que je désire, et non les sacrifices
,
vous n'auriez pas condamné
ceux qui n'ont commis aucune faute.
Car le Fils de l'homme est maître du sabbat. »

Qu'est-ce que la miséricorde ? En hébreu, "Rarham" signifie : "entrailles maternelles". Faire miséricorde, c'est "donner la vie", "vouloir la vie pour autrui". En ce sens, Dieu est "Miséricordieux". Comme une mère, il ne peut que donner la vie et il fera tout pour sortir l'égaré de la situation mortelle où il s'est enfer-mé. La croix est par excellence "Parole de miséricorde". Dieu, comme le ferait une mère, donne sa vie pour que son enfant ait la Vie. Ainsi, le Sacrement du Baptême est le Sacrement de la Nouvelle Naissance : "Tu es devenu une création nouvelle ..."
La Personne est donc première par rapport à des lois où des règles qui sont là pour baliser son chemin. Jean Cassien, (365-435 env.) qui rencontra et interviewa plusieurs "Pères du désert" écrit dans son livre "Les conférence" que "Les veilles, le jeûne etc ... sont des moyens et non le but de la vie chrétienne ... Le but est toujours la "charité" et le chemin la "pureté du cœur". Faire du moyen le but, c'est tomber dans l'idolâtrie en faisant un absolu d'une réalité transitoire. De même pour le "Sabbat". Si celui-ci est le signe du "repos de Dieu" le septième jour, c'est que Dieu s'est reposé car il vit que ce qu'il avait fait était bon, que la vie jaillissait pure et belle. Mais si ce n'est pas le cas, il faut agir en conséquence pour qu'à nouveau jaillissent la Vie. Jésus lui-même dit dans l'Évangile que "Lui et son Père travaille toujours". Tant que la vie de l'homme est amoindrie par le péché, Dieu ne peut trouver le repos. Ce qui est dit dans le livre de la Genèse a signification avant la chute de l'homme. Et si "le Fils de l'homme est Maître du Sabbat" c'est que l'homme est plus grand que la prescription du Sabbat. Il est des cas où "la lettre tue" car elle enfer-me et paralyse. Jésus libère le paralysé. Combien de fois guérit-il le jour du Sabbat ? "Jésus leur dit : "Est-il permis, le jour du Sabbat, de faire le bien plutôt que le mal, de sauver une vie plutôt que de la tuer." (Mc 3, 4) St Paul met en garde par ces simples mots : "La lettre tue, l'Esprit vivifie" (2Co 3, 6) Nous ne sommes plus sous la "lettre", mais sous " l'ombre de l'Esprit ". Ce qui ne veut pas dire, bien-sûr, qu'il ne faut pas des "Règles". Mais il faut les remettre à leur juste place ...
(Jésus confronté aux pharisiens)

jeudi 16 juillet 2009

Parole du jour
(jeudi 16 juillet)
(Mt 11, 28-30)

En ce temps-là, Jésus prit la parole:
"Venez à moi,
vous tous qui peinez sous le poids du fardeau,

et moi, je vous procurerai le repos.
Prenez sur vous mon joug,
devenez mes disciples,
car je suis doux et humble de cœur,
et vous trouverez le repos.
Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau, léger.

Il est toujours essentiel de replacer ces textes dans la culture et le contexte du temps où ils ont été proclamés. N'oublions pas que ces textes sont la transcription d'une tradition orale ...

"Oui mon joug est aisé et mon fardeau léger." Il est question de joug et de fardeau. Qui porte le joug ? - le bœuf. Qui porte le fardeau ? - L'âne.
Allez au mur des lamentations en Israël, vous verrez encore les juifs se balancer soit d'avant en arrière comme l'âne portant le fardeau, soit de droite à gauche comme le bœuf portant le joug. Or nous trouvons dans le livre d'Isaïe au premier chapitre ce passage significatif : "J'ai élevé des enfants, je les ai fait grandir, mais ils se sont révoltés contre moi. Le bœuf connaît son possesseur et l'âne la mangeoire de son maître. Israël ne connaît pas, mon peuple est sans discernement, il ne comprend pas." (Is 1, 2-3) L'âne comme le bœuf se nourrissent de ce que leur donne leur maître. Israël refuse de se nourrir du pain de la Parole dont leur Dieu veut les nourrir. L'âne et le bœuf sont représentatif du "disciple parfait". Le joug et le fardeau, de la Parole, de l'Enseignement.
"Vous tous qui peinez sous le poids du fardeau." Le poids du "fardeau" dont il est question, c'est l'enseignement des pharisiens. A ce propos Jésus dit en parlant d'eux : "Ils lient de pesants fardeaux et les imposent aux épaules des gens, mais eux-mêmes se refusent à les remuer du doigt." (Mt 23, 4) Le joug de Jésus est aisé et son fardeau léger. Son enseignement n'est pas un poids mais une libération, il conduit l'homme à son accomplissement. Il le conduit au "repos"qui est l'ajustement sur la Parole qui le bâtit. Le terme "bera" en araméen, que l'on traduit par "fils" en français, signifie littéralement : "bâti".
"Devenez mes disciples". Il faudrait traduire : "Mettez-vous à mon école". Jésus est Rabbi, il enseigne. On l'appelle "Maître" non dans le sens de patron, mais dans celui de "Maître d'école", d'Enseignant.
"Car je suis doux et humble de cœur". Là aussi on pourrait traduire : "Car je suis simple (à comprendre) et (mon enseignement) facile à porter. Le cœur est le lieu de la mémoire, le grenier où est engrangée la Parole. On dit encore aujourd'hui "apprendre par coeur" ce qui revient à dire qu'il faut retenir dans son coeur la leçon apprise.
"Venez à moi". C'est la démarche du disciple envers le Rabbi afin de se laisser enseigner.
Nous avons changé de culture, nous sommes dans une civilisation de l'écrit. Mais la réalité reste la même. Si la Parole s'est faite chair en Jésus, c'est pour que "Ma chair" deviennent Parole en Lui. La chair signifiant "l'être humain". D'où l'importance de se mettre à son école et de se laisser éduquer par Lui. D'ailleurs, Il est à la fois l'Enseignant et l'enseignement car ce qu'il enseigne, il le fait, il l'est.
Enseignant ! Le Père Marcel Jousse, spécialiste des traditions orales, traduit "Enseigneur". Dans ce mot on trouve le terme "seigneur" précédé de "en". Seigneur peut venir de "senior" qui signifie "Ancien". L"Ancien est celui qui a la connaissance et l'expérience. En Afrique, l'Ancien est reconnu comme une "bibliothèque" vivante, le maillon indispensable de la transmission. Sa sagesse et sa vie sont un enseignement ... Il est essentiel de l'écouter, de se nourrir de ce qu'il est devenu ...
A l'Eucharistie où la Parole est proclamée. Jésus qui incarne la Parole se donne en nourriture dans le pain symbole de la Parole, devenu son Corps et le vin symbole de la Sagesse devenu son Sang. Et la "Communion", c'est sa Vie au cœur de la notre pour que notre vie soit porteuse de la Sienne : "Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui." (Jn 6, 56) Notre vocation chrétienne est de Le dire au monde !

(Juifs au mur des lamentations à Jérusalem)

mercredi 15 juillet 2009

Parole du jour
(Mercredi 15 juillet)
(Mt 11, 25-27)

En ce temps-là, Jésus prit la parole :
« Père, Seigneur du ciel et de la terre,
je proclame ta louange :
ce que tu as caché aux sages et aux savants,
tu l'as révélé aux tout-petits.
Oui, Père, tu l'as voulu ainsi dans ta bonté.
Tout m'a été confié par mon Père ;
personne ne connaît le Fils, sinon le Père,
et personne ne connaît le Père, sinon le Fils,
et celui à qui le Fils veut le révéler.


"Seigneur, Père du ciel et de la terre, je proclame ta louange."
Jésus est en prière et sa prière est une "louange". Or la Bible connaît deux sortes de prières : la supplication qui ne dure qu’un moment - le maintenant de l’épreuve où l’homme expose à Dieu ses besoins - et la louange qui doit durer « à jamais » (Ps 88, 1). Si donc Jésus loue son Père et si la louange est éternelle, sa prière nous livre le secret éternel de son cœur : s’enchanter que le vrai Dieu soit un Père plein de tendresse et de miséricorde, se réjouir que le Père, Source de la vie, soit un « Dieu plus grand que notre cœur » (1 Jn 3, 20)

« Ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits »
(v. 25b).
La louange de Jésus a pour objet une constatation : les "sages" et les "savants", c’est-à-dire les Pharisiens et les Docteurs de la Loi, n’ont pas écouté sa parole, s’étant scandalisés du pardon sans condition qu’il apportait aux pécheurs, des guérisons qu’il accomplissait le jour du sabbat ; les "tout-petits" au contraire, c’est-à-dire les publicains comme Matthieu et les païens comme le centurion, sont venus à lui par désir de vivre et de guérir leurs blessures, avec l’humilité de ceux qui n’ont rien à perdre, ayant tout perdu, et qui cherchent la nouvelle naissance. Leur foi, Jésus l’a admirée et reçue comme un cadeau gracieux que lui faisait son Père : « Nul ne peut venir à moi, dit-il à Capharnaüm, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire, et moi, je le ressusciterai au dernier jour » (Jn 6, 44).
« Oui, Père tu l’as voulu ainsi dans ton bon plaisir » (v. 26).
Jésus loue son « Dieu et Père » (Col 1, 2) pour son "bon plaisir", parce qu’il lui a plu de révéler sa bonté aux "tout-petits" en résistant aux "sages" et aux "savants". Pourquoi en fut-il ainsi ? La raison, au dire de l’Evangile, est simple : puisque Dieu habite « au plus haut des cieux » (Lc 2, 14), sans personne au-dessus de lui à qui se comparer, il ne peut tourner son regard de bienveillance que vers ceux qui se tiennent en bas, sans envie de se faire plus grand que les autres, et qui s’en remettent à la grâce venant d’en haut. Le propre de l’Amour étant donc de s’abaisser et de tenir l’autre pour plus grand, le "bon plaisir" de Dieu consiste à combler ses enfants au-delà de toute espérance et la joie de ses fils à tendre leurs mains vers lui, en sachant qu’un verre doit être vidé pour accueillir le vin les noces. (P. Michel Corbin S.J.)

mardi 14 juillet 2009

Parole du jour
(Mardi 14 juillet)
(Mt 11, 20-24)

Jésus se mit à faire des reproches aux villes
où avaient eu lieu la plupart de ses miracles,
parce qu'elles ne s'étaient pas converties :
« Malheureuse es-tu, Corazine !
Malheureuse es-tu, Bethsaïde !
Car, si les miracles qui ont eu lieu chez vous
avaient eu lieu à Tyr et à Sidon,
il y a longtemps que les gens
y auraient pris le vêtement de deuil
et la cendre en signe de pénitence.
En tout cas, je vous le déclare :
Tyr et Sidon seront traitées moins sévèrement que vous,
au jour du Jugement.
Et toi, Capharnaüm,
seras-tu donc élevée jusqu'au ciel ?
Non, tu descendras jusqu'au séjour des morts !
Car, si les miracles qui ont eu lieu chez toi avaient eu lieu à Sodome,
cette ville subsisterait encore aujourd'hui.
En tout cas, je vous le déclare :
le pays de Sodome sera traité moins sévèrement que toi,
au jour du Jugement. »

Il arrive que l'on traduit le mot "malheureuse" par "malheur", ce qui donne : "Malheur à toi ..." comme si le châtiment de Dieu descendait sur celui qui est en infraction. La bonne traduction est bien "malheureuse". Se mettre dans la situation de péché conduit celui qui en fait le choix à être malheureux car il se place dans une situation de destruction pour lui-même et pour autrui. Il n'est plus ajusté sur le réel et sur la vie, n'étant pas ajusté sur l'amour. C'est une expérience magnifique de célébrer le Sacrement de réconciliation. Une personne dont le cœur est malade et lourd par le péché, dont la respiration parfois est amoindrie, qui devient agressive envers les autres en raison de son mal-être, qui s'enferme sur elle-même etc ... vient, dans la foi et l'humilité, remettre au Seigneur tout ce qui entrave sa vie et l'empêche d'être et ... de vivre. Libérée par la grâce du Christ qui assume tout ce "malheur" dans la puissance d'amour de sa mort et de sa résurrection, dans la puissance de l'Esprit qui remet les péchés, elle en ressort renouvelée, délié et rendue à la liberté intérieure, prête à reprendre le chemin de l'amour, retrouve la paix dans les relations et la joie de servir ... Voilà la merveille de la thérapie d'amour que Dieu propose. En faire l'expérience est un éblouissement ! J'aime à dire aux enfants qui viennent "se confesser" en certaines occasions et qui le font très sérieusement : "Tu vois, le péché t'aura au moins enseigné une chose essentielle, c'est que tu n'es pas fait pour le péché." Cela est vrai pour chacun de nous ...
Jésus, par ces paroles de l'Évangile qui peuvent paraître durs, appelle à la conversion. Il sait que l'homme n'est pas fait pour le péché et qu'il ne peut qu'y trouver la destruction comme ce fut pour les villes citées. Or ce qu'il veut pour nous, ce pour quoi il a donné sa vie, c'est que se construise notre bonheur et il n'y a pas d'autre chemin que celui de l'amour. Il est ce Chemin car Il es l'Amour. Toute sa vie en est la Bonne Nouvelle.
(tableau : destruction de Sodome. La femme de Lot qui regarde en arrière est changée en "statue de sel". Regarder en arrière est dangereux. Le récit du Livre de la Genèse, montre ce que le péché produit en nous et combien il faut le fuir en allant de l'avant, bien déterminés à mener une vie nouvelle. Certes, il y aura des chutes, mais cette détermination qui est droiture du cœur, doit rester intacte)

lundi 13 juillet 2009

Parole du jour
(Lundi 13 juillet)
(Mt 10, 34-39)

Jésus disait aux douze Apôtres:
"Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre:

je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive.
Oui, je suis venu séparer l'homme de son père,

la fille de sa mère, la belle-fille de sa belle-mère :
on aura pour ennemis les gens de sa propre maison.
Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi

n'est pas digne de moi ;
celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi
n'est pas digne de moi ;

celui qui ne prend pas sa croix
et ne me suit pas
n'est pas digne de moi.

Qui veut garder sa vie pour soi la perdra ;
qui perdra sa vie à cause de moi la gardera.


Jésus est venu instaurer la paix dans le cœur de l'homme, entre les hommes et avec Dieu son Père. Voici une œuvre bonne et l'on pourrait croire que les hommes se seraient rués vers lui pour accueillir cette paix. Mais, "le cœur de l'homme est malade" et Jésus a trouvé refus et rejet sur ce chemin ... qui a abouti à son élimination sur la croix. Il "est venu rendre témoignage à la vérité", mais les hommes n'ont pas voulu de la vérité. Il a mis au plein jour ce qui était caché, mais les hommes n'ont pas supporté cette mise en pleine lumière de leurs pensées, de leurs comportements, de leurs omissions. Ils ont alors voulu éteindre la Lumière, mais "la Lumière luit dans les ténèbres et les ténèbres n'ont pu l'atteindre, n'ont pu l'éteindre". (Jn 1,4) L'homme trop souvent se voit comme un dieu, mais il s'agit d'une caricature du vrai Dieu qui Lui n'est qu'Amour : "Tu étais un modèle de perfection, plein de sagesse, merveilleux de beauté, tu étais en Éden, au jardin de Dieu. ... ta conduite fut exemplaire depuis le jour de ta création jusqu'à ce que fut trouvé en toi l'injustice ... tu t'es rempli de violence et de péchés ... ton coeur s'est enorgueilli à cause de ta beauté, tu as corrompu ta sagesse à cause de ton éclat ... tu as dit : 'Je suis un dieu ... alors que tu es un homme et non un dieu ..." (Ez 28) L'égocentrisme, l'égoïsme, l'orgueil brouillent le cœur et le regard et manipulent les pensées, les paroles et les comportements. Jésus est venu pour rendre l'homme à sa "Perfection, à sa "Sagesse", à sa "Beauté" et l'homme n'en a pas voulu : "Il était dans le monde et le monde fut par Lui, et le monde ne l'a pas reconnu. Il est venu chez les siens et les siens ne l'ont pas reçu".
Mais pour celui qui lui ouvre son coeur et qui humblement se laisse libérer, transformer, le monde nouveau est déjà là : " Mais à tous ceux qui l'ont accueilli, il a donné pouvoir de devenir enfants de Dieu, à tous ceux qui croient en son nom, eux qui furent engendrés ni du sang, ni d'un vouloir de chair, ni d'un vouloir d'homme, mais de Dieu." (Jn 1, 10-12)
Ce qui ne veut pas dire, loin de là, que le disciple marche sur un tapis rouge : "Souvenez-vous de la parole que je vous ai dite, dit Jésus : Le serviteur n'est pas plus grand que son maître. S'ils m'ont persécuté, ils vous persécuteront aussi; s'ils ont gardé ma parole, ils garderont aussi la vôtre." (Jn 15, 20)
Devant Jésus, on ne peut rester neutre. Le vieillard Syméon le prophétisa dès sa naissance en disant à Marie, sa mère :
"Vois cet enfant doit amener la chute et le relèvement de beaucoup en Israël; il doit être un signe en butte à la contradiction, - et toi-même, une épée te transpercera l'âme ! - afin que se révèlent les pensées intimes de bien des coeurs." (Lc 2, 34-35) Pas de Paix véritable sans purification du cœur, sans humilité : "Tu es un homme et non un dieu ..."
(Caravage : "L'Ecce Homo")

dimanche 12 juillet 2009

Parole du jour
(Dimanche 12 juillet)
(Mt 6, 12-13)

Ils partirent,
et proclamèrent qu'il fallait se convertir.
Ils chassaient beaucoup de démons,
faisaient des onctions d'huile à de nombreux malades,
et les guérissaient.

Le message est toujours le même. Inviter à la conversion. Le mot grec traduit par conversion est "métanoia" qui signifie "se détourner en se retournant". Je dois aller à Toulouse depuis Perpignan. Mais j'oublie de tourner à Narbonne et je me retrouve à Béziers. Si je continue, je n'arriverai jamais à Toulouse. Aussi je me détourne de la mauvaise route que j'ai prise en faisant demi tour (se retourner) pour reprendre la bonne route.
La proclamation est celle de la Bonne Nouvelle de la Parole de Dieu. Pour aller à Toulouse, le mieux est de regarder la carte ou, aujourd'hui, de mettre en marche le GPS qui m'indiquera le chemin ...
Me laisser ainsi guider me gardera vigilant et dans la paix, fidèle aux différents panneaux car libéré de toutes tensions ... la sécurité sera assurée ...

samedi 11 juillet 2009

Parole du jour
(Samedi 11 juillet)
(Mt 19, 27-29)

Pierre prit la parole et dit à Jésus:
"Voilà que nous avons tout quitté pour te suivre:
alors, qu'est-ce qu'il y aura pour nous?"
Jésus leur déclara :
« Amen, je vous le dis :
quand viendra le monde nouveau,
et que le Fils de l'homme siégera sur son trône de gloire,
vous qui m'avez suivi,
vous siégerez vous-mêmes sur douze trônes
pour juger les douze tribus d'Israël.
Et tout homme qui aura quitté
à cause de mon nom des maisons,
des frères, des soeurs, un père, une mère,
des enfants, ou une terre,
recevra beaucoup plus,
et il aura en héritage la vie éternelle.

Le renoncement au nom de Jésus, à « des maisons, des frères, des sœurs, un père, une mère, des enfants, ou une terre » n’implique pas pour tous de s’en défaire, de les abandonner ; mais de s’en délier, de s’en détacher, de ne pas en devenir esclave ou les réduire en esclavage. Dans la Bible Dieu demande à Abraham de tout quitter : "Quitte ton pays, ta parenté et la maison de ton père, pour le pays que je t'indiquerai ... je te bénirai ... sois une bénédiction ..." (Gn 12, 1-2) A ceux qui veulent se marier de "quitter père et mère pour s'attacher à son conjoint" (Gn 2, 24). Mais le conjoint n'a pas à faire de l'autre sa propriété, sa chose. Il doit l'aider à se construire, à s'épanouir en tant que personne, ce qui demande un détachement dans le respect de son cheminement personnel. L'autre nous échappe toujours car chaque être humain est de l'ordre de l'infini. Certains se font propriétaires de leurs enfants. On dit alors qu'il ou elle n'a pas coupé le cordon ombilical ... ce qui conduit à bien des paralysies et des drames. Nul n'est propriétaire d' autrui. On n'a pas des enfants pour soi ... Les dons de Dieu eux-mêmes peuvent devenir une terre d’aliénation dans la mesure où nous ne les recevons plus de lui et où ils ne nous conduisent plus à lui ... dans la mesure où ils nous replient sur nous-mêmes, nourrissant notre égo.
Mais pour celui qui se place résolument dans la logique de l’amour, il en va autrement. Pour celui qui se place dans la logique de l’accueil reconnaissant et du don, tout devient source de liberté et d'accomplissement : « il recevra beaucoup plus, et il aura en héritage la vie éternelle ». En conclusion, on pourrait paraphraser le passage de la Lettre de St Pierre : "Bénissez, c'est à cela que vous avez été appelés, afin d'hériter la bénédiction" par "Aimer, c'est à cela que vous avez été appelés, afin d'hériter l'Amour". C'est l'Amour qui fait exister. Permettre à l'autre d'exister, lui donner sa juste place, c'est se donner existence à soi-même. Jésus existe, il a victoire sur la mort car il aime : Il est l'Amour. La croix en est le signe et l'accomplissement.
C’est précisément pour rappeler à tout chrétien l’exigence de sauvegarder précieusement la liberté que Jésus nous a acquise par son Sang, que des hommes et des femmes suivent le Christ dans la pauvreté radicale des conseils évangéliques, signifiant par là que notre véritable trésor n’est autre que le Christ Jésus lui-même. Le Christ qui se présente aussi à nous sous les traits de notre prochain : "Tout ce que vous aurez fait à l'un de ses petits qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait."

vendredi 10 juillet 2009

Parole du jour
(Vendredi 10 juillet)
(Mt 10, 16-23)

Jésus disait aux douze Apôtres:
"Voici que je vous envoie comme des brebis au milieu des loups.
Soyez donc adroits comme les serpents,
et candides comme les colombes.

17 Méfiez-vous des hommes :
ils vous livreront aux tribunaux
et vous flagelleront dans leurs synagogues.

18 Vous serez traînés devant des gouverneurs
et des rois à cause de moi :
il y aura là un témoignage pour eux et pour les païens.

19 Quand on vous livrera,
ne vous tourmentez pas pour savoir ce que vous direz
ni comment vous le direz :
ce que vous aurez à dire vous sera donné à cette heure-là.

20 Car ce n'est pas vous qui parlerez,
c'est l'Esprit de votre Père qui parlera en vous.

Le frère livrera son frère à la mort,
et le père, son enfant ;
les enfants se dresseront contre leurs parents
et les feront mettre à mort.
Vous serez détestés de tous à cause de mon nom ;
mais celui qui aura persévéré jusqu'à la fin, celui-là sera sauvé.

La persécution des chrétiens aujourd'hui dans le monde
Inde : deux femmes converties au catholicisme sont traînées devant un tribunal ; verdict, viol collectif… Pakistan : les « impurs » sont enfermés dans un « parc à chrétiens » insalubre… Chine, Russie, Lituanie, Ukraine : les chrétiens sont pourchassés, emprisonnés, privés de travail…
Turquie : de nombreux prêtres sont assassinés ...
Égypte : Les attaques meurtrières contre les coptes se multiplient ...

Irak : mêmes persécutions, en plus grave… Algérie : nouvelles sanctions concernant « l’exercice illégal » des cultes catholique et protestant. Etc.

Nous voici revenu au temps des messes nocturnes dans les caves et des premiers martyrs. A quand la nouvelle fosse aux lions ? ...(Edito du livre)

La persécution des chrétiens, ce n'est pas du passé, c'est aujourd'hui encore et toujours. Nombre de nos frères et soeurs souffrent pour leur foi et ne craignent pas de porter témoignage. jusqu'au sang Et nous, sommes-nous prêt à rendre compte de notre foi, là où nous sommes ? Ne préférons-nous pas rester "chrétiens inconnus" dans la masse. "Celui qui aura rougi de moi devant les hommes, dit Jésus, je rougirai de lui devant mon Père des cieux." Ce n'est pas une parole pour nous culpabiliser, mais pour nous inviter à la conversion si besoin, et par là, à la paix du cœur.