mardi 30 mars 2010

Parole du jour
Mt 26, 14-25
Mercredi 31 mars

Alors, l'un des Douze, nommé Judas Iscariote,

alla trouver les chefs des prêtres
et leur dit :
« Que voulez-vous me donner,
si je vous le livre ? »
Ils lui proposèrent trente pièces d'argent.
Dès lors, Judas cherchait une occasion favorable
pour le livrer.

Le premier jour de la fête des pains sans levain,
les disciples vinrent dire à Jésus :
« Où veux-tu que nous fassions les préparatifs
de ton repas pascal ? »
Il leur dit :
« Allez à la ville, chez un tel,
et dites-lui :
'Le Maître te fait dire :
Mon temps est proche ;
c'est chez toi
que je veux célébrer la Pâque avec mes disciples.' »
Les disciples firent ce que Jésus leur avait prescrit
et ils préparèrent la Pâque.

Le soir venu,
Jésus se trouvait à table avec les Douze.
Pendant le repas, il leur déclara :
« Amen, je vous le dis :
l'un de vous va me livrer. »
Profondément attristés,
ils se mirent à lui demander, l'un après l'autre :
« Serait-ce moi, Seigneur ? »
Il leur répondit :
« Celui qui vient de se servir en même temps que moi,
celui-là va me livrer.
Le Fils de l'homme s'en va,
comme il est écrit à son sujet ;
mais malheureux l'homme
par qui le Fils de l'homme est livré !
Il vaudrait mieux que cet homme-là
ne soit pas né ! »
Judas, celui qui le livrait,
prit la parole :
« Rabbi, serait-ce moi ? »
Jésus lui répond :
« C'est toi qui l'as dit ! »

Peut-être portons-nous un jugement sur Judas ... Et nous-mêmes, qu'elle est notre relation à Jésus ? ... Relation en vérité ou ... Ne nous servons-nous pas de Jésus ? L'aimons-nous pour nous ou pour Lui-même, pour qui Il est ? L'aimons-nous pour Lui-même ou pour ce qu'il nous donne ? Question essentielle ! ... Il nous aime pour nous-mêmes, la croix en est le signe quasi-sacramentel, et nous, et toi ? ... A chacun de s'interroger pendant cette Semaine Sainte ! ... Son Salut est pour chacun ...
Parole du jour
Jn 13, 21-33. 36-38
Mardi 30 mars

A l'heure où Jésus passait de ce monde à son Père,
au cours du repas qu'il prenait avec ses disciples,
il fut bouleversé au plus profond de lui-même,
et il attesta :
« Amen, amen, je vous le dis :
l'un de vous me livrera. »
Les disciples se regardaient les uns les autres,
sans parvenir à comprendre de qui Jésus parlait.
Comme il y avait à table, tout contre Jésus,
l'un de ses disciples, celui que Jésus aimait,
Simon-Pierre lui fait signe de demander à Jésus
de qui il veut parler.
Le disciple se penche donc sur la poitrine de Jésus
et lui dit :
« Seigneur, qui est-ce ? »
Jésus lui répond :
« C'est celui à qui j'offrirai
la bouchée que je vais tremper dans le plat. »
Il trempe la bouchée,
et la donne à Judas, fils de Simon l'Iscariote.
Et, quand Judas eut pris la bouchée,
Satan entra en lui.
Jésus lui dit alors :
« Ce que tu fais, fais-le vite. »
Mais aucun des convives ne comprit le sens de cette parole.
Comme Judas tenait la bourse commune,
certains pensèrent que Jésus voulait lui dire
d'acheter ce qu'il fallait pour la fête,
ou de donner quelque chose aux pauvres.
Quand Judas eut pris la bouchée, il sortit aussitôt ;
il faisait nuit.

Quand il fut sorti, Jésus déclara :
« Maintenant le Fils de l'homme est glorifié,
et Dieu est glorifié en lui.
Si Dieu est glorifié en lui,
Dieu en retour lui donnera sa propre gloire ;
et il la lui donnera bientôt.

Mes petits enfants,
je suis encore avec vous,
mais pour peu de temps, et vous me chercherez.
J'ai dit aux Juifs :
'Là où je m'en vais,
vous ne pouvez pas y aller.'
Je vous le dis maintenant à vous aussi.

Simon-Pierre lui dit :
« Seigneur, où vas-tu ? »
Jésus lui répondit :
« Là où je m'en vais,
tu ne peux pas me suivre pour l'instant ;
tu me suivras plus tard. »
Pierre lui dit :
« Seigneur, pourquoi ne puis-je pas te suivre maintenant ?
Je donnerai ma vie pour toi ! »
Jésus réplique :
« Tu donneras ta vie pour moi ?
Amen, amen, je te le dis :
le coq ne chantera pas
avant que tu m'aies renié trois fois. »

"La gloire de Dieu, c'est l'Homme vivant". (St Irénée) Trahi par l'un des siens, renié par un autre ... Jésus en s'offrant librement, sans haine, va remettre l'Homme debout (sens du mot "résurrection"), le rendre à lui-même. C'est ainsi que Pilate présentant Jésus revêtu du manteau de roi, dira : "Voici l'Homme !" Prophétiquement, il montre qui est l'Homme. Il le montre dans le don total que Jésus fait de Lui-même, dans la plénitude de l'Amour. Car le don que Jésus fait, Il le fait pour ceux-là même qui le trahissent et le crucifient. Jésus se dépouille totalement de Lui-même, se dessaisit de sa vie pour ceux qui le regardent comme leur ennemi. Une seule chose compte pour Lui, la libération et la guérison de l'Homme, sa santé (salut) retrouvée, celle du cœur. L'Homme rendu à lui-même est appelé à entrer en pleine communion avec Dieu : "l'Homme vivant, c'est la vision de Dieu". (St Irénée) C'est que fondamentalement Dieu et l'Homme ont même nature spirituelle : l'Amour. Dieu dit : "Faisons l'Homme à notre Image et ressemblance ..." En Jésus les deux s'unissent, Il est vrai Dieu et vrai Homme.

lundi 29 mars 2010

Parole du jour
Jn 12, 1-11

Lundi 29 mars

Six jours avant la Pâque,
Jésus vint à Béthanie où habitait Lazare,
celui qu'il avait ressuscité d'entre les morts.
On donna un repas en l'honneur de Jésus.
Marthe faisait le service,
Lazare était avec Jésus parmi les convives.

Or, Marie avait pris une livre d'un parfum très pur
et de très grande valeur ;
elle versa le parfum sur les pieds de Jésus,
qu'elle essuya avec ses cheveux ;
la maison fut remplie par l'odeur du parfum.
Judas Iscariote, l'un des disciples,
celui qui allait le livrer,
dit alors :
« Pourquoi n'a-t-on pas vendu ce parfum
pour trois cents pièces d'argent,
que l'on aurait données à des pauvres ? »
Il parla ainsi, non parce qu'il se préoccupait des pauvres,
mais parce que c'était un voleur :
comme il tenait la bourse commune,
il prenait pour lui ce que l'on y mettait.
Jésus lui dit :
« Laisse-la !
Il fallait qu'elle garde ce parfum
pour le jour de mon ensevelissement.
Des pauvres, vous en aurez toujours avec vous,
mais moi, vous ne m'aurez pas toujours. »

Or, une grande foule de Juifs apprit que Jésus était là,
et ils arrivèrent, non seulement à cause de Jésus,
mais aussi pour voir ce Lazare
qu'il avait ressuscité d'entre les morts.
Les chefs des prêtres décidèrent alors
de faire mourir aussi Lazare,
parce que beaucoup de Juifs, à cause de lui,
s'en allaient, et croyaient en Jésus.

Les amis de Jésus ... Marie lui dit tout son respect et son amour, elle qu'il a libéré de 7 démons ... Juda lui est prêt à le trahir pour de l'argent ... la foule est là intéressée non par Jésus mais par le signe accompli en ressuscitant Lazare ... les chefs des prêtres veulent la mort de Jésus et de Lazare ... la foi est bien fragile et prête à un retournement ... Les paradoxes qui habitent le cœur de l'homme et que l'on retrouve dans ce récit : la vie et la mort. Et Jésus en fera les frais ... Mais il inversera le court des choses : de la mort à la vie car tout en Lui est Vie !

dimanche 28 mars 2010

Dimanche des Rameaux
et de la Passion

Parole du jour

Lc 23, 33-47
Dimanche 28 mars

Lorsqu'on fut arrivé au lieu dit :
Le Crâne, ou Calvaire, on mit Jésus en croix,
avec les deux malfaiteurs, l'un à droite et l'autre à gauche.
Jésus disait :
« Père, pardonne-leur : ils ne savent pas ce qu'ils font. »
Ils partagèrent ses vêtements et les tirèrent au sort.
Le peuple restait là à regarder.
Les chefs ricanaient en disant :
« Il en a sauvé d'autres :
qu'il se sauve lui-même, s'il est le Messie de Dieu, l'Élu ! »
Les soldats aussi se moquaient de lui.
S'approchant pour lui donner de la boisson vinaigrée,
ils lui disaient :
« Si tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même ! »
Une inscription était placée au-dessus de sa tête :
« Celui-ci est le roi des Juifs. »
L'un des malfaiteurs suspendus à la croix l'injuriait :
« N'es-tu pas le Messie ?
Sauve-toi toi-même, et nous avec ! »
Mais l'autre lui fit de vifs reproches :
« Tu n'as donc aucune crainte de Dieu !
Tu es pourtant un condamné, toi aussi !
Et puis, pour nous, c'est juste :
après ce que nous avons fait,
nous avons ce que nous méritons.
Mais lui, il n'a rien fait de mal. »
Et il disait :
« Jésus, souviens-toi de moi
quand tu viendras inaugurer ton Règne. »
Jésus lui répondit :
« Amen, je te le déclare :
aujourd'hui, avec moi, tu seras dans le Paradis. »
Il était déjà presque midi ;
l'obscurité se fit dans tout le pays jusqu'à trois heures,
car le soleil s'était caché.
Le rideau du Temple se déchira par le milieu.
Alors, Jésus poussa un grand cri :
« Père, entre tes mains je remets mon esprit. »
Et après avoir dit cela, il expira.
A la vue de ce qui s'était passé,
le centurion rendait gloire à Dieu :
« Sûrement, cet homme, c'était un juste. »

L'homme est versatile. Un jour il adore, le lendemain il condamne. C'est ce qui arrive pour Jésus. Le jour où il entre à Jérusalem, et la foule remplie de joie se mit à louer Dieu à pleine voix : "Béni soit celui qui vient, lui, notre Roi, au nom du Seigneur ..." Peu de temps après : "Crucifie-le !" Il faut que Dieu nous aime pour ne pas nous laisser tomber. Un ami m'a raconté l'histoire suivante qui est comme une parabole : " Un prêtre confessait dans une Église. Arrive un homme qui, par son intermédiaire remet au Seigneur tout ce qui le ronge dans son cœur. Le prêtre est tellement effrayé qu'il lui dit ne pouvoir lui donner l'absolution ... Cet homme revient quelques jours plus tard et remet la même chose ... A nouveau le prêtre refuse l'absolution. En sortant du confessionnal, il rencontre Jésus qui lui dit : "On voit bien que ce n'est pas toi qui a donné ta vie pour lui !". Le prêtre n'a pas à porter un jugement selon ses propres sentiments ... Il est ordonné à penser et à agir dans les sentiments du Christ. Dans les Sacrements, il agit, dit la théologie : "In Personna Christi" : "Dans la Personne du Christ", et en Christ, nul n'est exclu du Salut. Sur la Croix, Jésus a tout englouti en se chargeant de tout : " C'étaient nos souffrances qu'il portait, nos douleurs dont il était chargé. Et nous, nous pensions qu'il était châtié, frappé par Dieu, humilié. Or, c'est à cause de nos fautes qu'il a été transpercé, c'est par nos péchés qu'il a été broyé. Le châtiment qui nous obtient la paix est tombé sur lui, et c'est par ses blessures que nous sommes guéris. Nous étions tous errants comme des brebis, chacun suivait son propre chemin. Mais le Seigneur a fait retomber sur lui nos fautes à nous tous ... A cause de ses souffrances, il verra la lumière, il sera comblé. Parce qu'il a connu la souffrance, le juste, mon serviteur, justifiera les multitudes, il se chargera de leurs péchés. C'est pourquoi je lui donnerai la multitude en partage ..." (Is 53, 4-12) Relisons le dialogue avec le bon larron ... Ce qui ne dispense pas d'ailleurs d'un changement de vie, bien au contraire. A la femme adultère, Jésus dit : . ".. Moi non plus je ne te condamne pas. Va et ne pèche plus. " (Jn 8, 11) ...
Et pour terminer cette histoire réelle qui montre combien le disciple qui vit pleinement de la Présence de Jésus finit par Lui être conformé : "Lors du génocide du Rwanda, une quarantaine de séminaristes sont massacrés. L'un des rescapés raconte que se trouvant lui-même blessé, il assiste à l'agonie et à la mort d'un de ses compagnon. Celui-ci malgré la souffrance rayonne la paix et dit avec conviction : ' Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font. ' Puis quelques instant après dans un dernier souffle : ' Père, entre tes mains je remets mon esprit. ' ... Témoignage d'un christianisme bien vivant dont la puissance de grâce traverse les cœurs et les siècles et trouve son élan de Vie dans la Croix !

samedi 27 mars 2010

Parole du jour
Jn 11, 45-57
(Samedi 27 mars)

Quand Lazare fut sorti du tombeau,
les nombreux Juifs, qui étaient venus entourer Marie
et avaient donc vu ce que faisait Jésus, crurent en lui.
Mais quelques-uns allèrent trouver les pharisiens
pour leur raconter ce qu'il avait fait.
Les chefs des prêtres et les pharisiens
convoquèrent donc le grand conseil ;
ils disaient :
« Qu'allons-nous faire ?
Cet homme accomplit un grand nombre de signes.
Si nous continuons à le laisser agir,
tout le monde va croire en lui,
et les Romains viendront détruire
notre Lieu saint et notre nation. »
Alors, l'un d'entre eux, Caïphe,
qui était grand prêtre cette année-là, leur dit :
« Vous n'y comprenez rien ;
vous ne voyez pas quel est votre intérêt :
il vaut mieux qu'un seul homme meure pour le peuple,
et que l'ensemble de la nation ne périsse pas.»
Ce qu'il disait là ne venait pas de lui-même ;
mais, comme il était grand prêtre cette année-là,
il fut prophète en révélant que Jésus allait mourir pour la nation.
Or, ce n'était pas seulement pour la nation,
c'était afin de rassembler dans l'unité les enfants de Dieu dispersés.

Il est étonnant de voir les chefs des prêtres et les pharisiens reconnaître que Jésus "accomplit un grand nombre de signes" et ne pas comprendre qui Il est. Ces signes ils les voient, les constatent, peuvent même les toucher, ainsi de la résurrection de Lazare, et malgré cela ils ne croient pas. Ils ont peur pour leurs intérêts ... On comprend que Jésus est agacé lorsqu'ils lui demandent des signes, car ceux-ci n'ont aucun impact sur eux, ils sont blindés dans la forteresse de leur mauvaise foi. Pour exemple : "Quelques-uns des scribes et des pharisiens lui adressèrent la parole : « Maître, nous voudrions voir un signe venant de toi. » Il leur répondit : « Cette génération mauvaise et adultère réclame un signe, mais, en fait de signe, il ne sera donné que celui du prophète Jonas. Car Jonas est resté dans le ventre du monstre marin trois jours et trois nuits ; de même, le Fils de l’homme restera au cœur de la terre trois jours et trois nuits. " (Mt 12, 38-40) Le seul signe que Jésus propose, c'est celui dont ils seront acteurs en le conduisant à la mort : La Croix. Ce qui correspond bien à la prophétie de Caïphe : " il vaut mieux qu'un seul homme meure pour tout le peuple ...". Jésus explique lui même peu de temps avant sa passion : "Élevé de terre j'attirerai tous les hommes à moi." (Jn 12, 32) Ce qui rejoint l'Évangile de ce jour : "Or, ce n'était pas seulement pour la nation, c'était afin de rassembler dans l'unité les enfants de Dieu dispersés."
Voici que nous entrons dans la Semaine Sainte, regardons Jésus qui librement donne sa vie pour la multitude. On croit lui ôter, c'est Lui qui la donne ... et aujourd'hui, l'Église est dépositaire de ce Don dont la grâce est devenu permanente pour nous, en particulier dans la Parole et les Sacrements...

vendredi 26 mars 2010

Parole du jour
Jn 10, 31-42
Vendredi 26 mars

Les Juifs allèrent de nouveau
chercher des pierres pour lapider Jésus.
Celui-ci prit la parole :
« J'ai multiplié sous vos yeux les oeuvres bonnes
de la part du Père. Pour laquelle voulez-vous me lapider ? »
Les Juifs lui répondirent :
« Ce n'est pas pour une oeuvre bonne
que nous voulons te lapider,
c'est parce que tu blasphèmes :
tu n'es qu'un homme, et tu prétends être Dieu. »
Jésus leur répliqua : « Il est écrit dans votre Loi :
J'ai dit : Vous êtes des dieux.
Donc, ceux à qui la parole de Dieu s'adressait,
la Loi les appelle des dieux ;
et l'Écriture ne peut pas être abolie.
Or, celui que le Père a consacré et envoyé
dans le monde, vous lui dites :
'Tu blasphèmes', parce que j'ai dit :
Je suis le Fils de Dieu.
Si je n'accomplis pas les oeuvres de mon Père,
continuez à ne pas me croire.
Mais si je les accomplis,
quand bien même vous refuseriez de me croire,
croyez les oeuvres.
Ainsi vous reconnaîtrez, et de plus en plus,
que le Père est en moi, et moi dans le Père. »
Les Juifs cherchaient de nouveau à l'arrêter,
mais il leur échappa.
Il repartit pour la Transjordanie, à l'endroit
où Jean avait commencé à baptiser. Et il y demeura.
Beaucoup vinrent à lui en déclarant :
« Jean n'a pas accompli de signe ;
mais tout ce qu'il a dit au sujet de celui-ci était vrai. »
Et à cet endroit beaucoup crurent en lui.

" « J'ai multiplié sous vos yeux les belles œuvres de la part du Père ». Nous avions déjà vu que Jean désignait les actions du Christ soit comme des « signes » soit comme des « œuvres ». En tant que signes, elles manifestent la gloire du Christ et de Dieu. Elles révèlent que Dieu est là, par une anticipation de son Jour, rayonnant de sa toute puissance de vie et de résurrection. En tant qu’œuvres, elles manifestent la présence du Père à toute l’activité du Fils et l’unité du Père et du Fils.
Autrement dit, si Jésus insiste tant sur les oeuvres, c'est parce qu'elles révèlent l'amour du Père et manifestent sa condition filiale : « Mon Père est à l'œuvre et moi aussi je suis à l'œuvre (Jn 5,17) ; ce que fait le Père, le Fils le fait pareillement (5,19) ». Les œuvres que Jésus accomplit témoignent donc qu'il dispose en tant que Fils du pouvoir sur la vie : « comme le Père en effet relève les morts et les fait vivre, le Fils lui aussi fait vivre qui il veut (Jn 5,21) ».
Mais à peine Jésus a-t-il affirmé qu’il accomplit les œuvres du Père qu’il se voit accusé de blasphème : « Tu n'est qu'un homme et tu prétends être Dieu » ; littéralement : « tu te fais Dieu ».
A cette accusation, Jésus répond tout d’abord à partir de l’Ecriture en disant que si le psaume 82 affirme que les dépositaires de la parole divine sont des « dieux », combien plus lui, « que le Père a consacré et envoyé dans le monde », peut-il se déclarer « Fils de Dieu » !
Mais Jésus ne veut pas s’étendre en des discussions stériles sur le sens à donner aux mots. Encore une fois, il renvoie ses accusateurs aux « œuvres » qui « parlent » pour lui au sens où elles accréditent sa Parole : « Même si vous refusez de me croire, croyez les œuvres ». A défaut de croire ce qu’il dit, il leur demande croire que seul le Père peut être l’auteur de telles œuvres et que celui qui les accomplit ne peut être que son Envoyé auquel il a donné plein pouvoir." (Frère Elie) Il ne s'agit pas d'un pouvoir arbitraire, mais du pouvoir de l'Amour ...

jeudi 25 mars 2010

Parole du jour
Lc 1, 26-38
Jeudi 25 mars

L'ange Gabriel fut envoyé par Dieu
dans une ville de Galilée, appelée Nazareth,
à une jeune fille, une vierge,
accordée en mariage à un homme
de la maison de David, appelé Joseph ;
et le nom de la jeune fille était Marie.
L'ange entra chez elle et dit :
« Je te salue,
Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi. »
A cette parole, elle fut toute bouleversée,
et elle se demandait
ce que pouvait signifier cette salutation.
L'ange lui dit alors :
« Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu.
Voici que tu vas concevoir
et enfanter un fils ;
tu lui donneras le nom de Jésus.
Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut ;
le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ;
il régnera pour toujours sur la maison de Jacob,
et son règne n'aura pas de fin. »
Marie dit à l'ange :
« Comment cela va-t-il se faire, puisque je suis vierge ? »
L'ange lui répondit :
« L'Esprit Saint viendra sur toi,
et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ;
c'est pourquoi celui qui va naître sera saint,
et il sera appelé Fils de Dieu.
Et voici qu'Élisabeth, ta cousine, a conçu, elle aussi,
un fils dans sa vieillesse et elle en est à son sixième mois,
alors qu'on l'appelait : 'la femme stérile'.
Car rien n'est impossible à Dieu. »
Marie dit alors : « Voici la servante du Seigneur ;
que tout se passe pour moi selon ta parole. » Alors l'ange la quitta.

Le personnage central de "l'Annonciation", c'est Jésus. Cette solennité s'appelle d'ailleurs : "Annonciation du Seigneur". Marie sans Jésus, serait restée inconnue. Marie a sa place, une place privilégiée, mais toujours en référence à son Fils, engendré par l'Esprit-Saint "venu sur elle". En bonne juive, Marie est imprégnée de la Parole de Dieu et celle-ci l'a transformée à un tel point qu'ajustée sur elle, elle est appelée à lui donner naissance. Cependant Dieu respecte trop sa créature pour lui imposer quoi que ce soit. Aussi l'ange reprenant l'annonce messianique du livre de Sophonie en change les termes. Il dit non pas "le Seigneur est en toi", mais "le Seigneur est avec toi". Cet "avec" dit combien Dieu est présent à la proposition, tout en assurant que Marie reste maîtresse de son choix. Pour que le "en" devienne effectif, il faut le "oui" de Marie. Dieu prend le risque de dépendre de Marie, de sa créature. Sa confiance en elle le conduit à remettre entre ses mains le sort de l'humanité toute entière, notre sort. Il connaît Marie, femme libre de la liberté de l'Esprit par qui elle se laisse enseigner et conduire. Aussi le "Fiat" jaillit du cœur de Marie décide de la conception de Jésus en son sein ...



mercredi 24 mars 2010

Parole du jour
Jn 8, 31-42
Mercredi 24 mars

Jésus disait à ces Juifs qui maintenant croyaient en lui :
« Si vous demeurez fidèles à ma parole,
vous êtes vraiment mes disciples ;
alors vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres. »
Ils lui répliquèrent :
« Nous sommes les descendants d'Abraham,
et nous n'avons jamais été les esclaves de personne.
Comment peux-tu dire : 'Vous deviendrez libres' ? »
Jésus leur répondit :
« Amen, amen, je vous le dis :
tout homme qui commet le péché est esclave du péché.
L'esclave ne demeure pas pour toujours dans la maison ;
le fils, lui, y demeure pour toujours.
Donc, si c'est le Fils qui vous rend libres,
vous serez vraiment libres.
Je sais bien
que vous êtes les descendants d'Abraham,

et pourtant vous cherchez à me faire mourir,
parce que ma parole n'a pas de prise sur vous.
Je dis ce que moi, j'ai vu auprès de mon Père,
et vous, vous faites aussi
ce que vous avez entendu chez votre père. »
Ils lui répliquèrent :
« Notre père, c'est Abraham. »
Jésus leur dit :
« Si vous êtes les enfants d'Abraham,
vous devriez agir comme Abraham.
Et en fait vous cherchez à me faire mourir,
moi qui vous ai dit la vérité
que j'ai entendue de Dieu.

Abraham n'a pas agi ainsi.
Mais vous, vous agissez comme votre père. »
Ils lui dirent :
« Nous ne sommes pas des enfants illégitimes !
Nous n'avons qu'un seul Père, qui est Dieu. »
Jésus leur dit :
« Si Dieu était votre Père, vous m'aimeriez,
car moi, c'est de Dieu que je suis sorti
et que je viens.
Je ne suis pas venu de moi-même ;
c'est lui qui m'a envoyé.


"La Vérité vous rendra libre". Qu'est-ce donc que cette Vérité ? Juste avant de mourir, Jésus dira à Pilate "être venu pour rendre témoignage à la Vérité." Et peu avant, à Philippe qui demande à voir le Père "Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie". Et dans l'Évangile de ce jour, il dit aussi que "c'est le Fils qui vous rend libre". Si donc la Vérité et le Fils rend libre, c'est que, en effet, la Vérité et le Fils ne font qu'un, ainsi d'ailleurs que la Parole de Dieu. Jésus, Fils incarné est la Vérité, Il est la "Parole faite chair". Dans la prière sacerdotale, Jésus demande au Père , pour ses disciples : "Sanctifie-les par la vérité : ta Parole est Vérité." (Jn 7, 17) Il est Lui-même cette Parole et cette sanctification se réalisera au moment de sa mort sur la croix lorsqu'il répandra l'Esprit de Vérité ...
Le mot "Vérité" en hébreu se dit "amet" et se prononce "émet". Or le mot "met" signifie "mort" et le "a" (aleph) dans la symbolique juive, a signification de UN par le fait qu'il est la première lettre de l'alphabet. Et le UN, est symbolique de Dieu : "Écoute Israël, YHWH notre Dieu est UN" (Dt 6,4) Donc le mot "amet" signifie "le surgissement de la Présence Divine ("aleph") dans une situation de mort". C'est finalement le thème du "Salut" qui est contenu dans ce mot que nous traduisons par Vérité. Thème qui traverse toute la Bible et définit le pourquoi de la venue du Fils de Dieu dans notre chair. Il y a à la fois en Jésus le coté de la mort en tant qu'il a pris notre humanité qui est mortelle à la fois naturellement et en raison du péché et la Présence de Dieu en tant qu'Il vient de Dieu. Il est à la fois du coté de la mort et de la Vie.I l est Vrai Homme et Vrai Dieu. Au moment où il rend le dernier souffle, Il y a en lui ce paradoxe : A l'instant même de sa mort, il y a en Lui le surgissement de la Présence Divine qui le prend tout entier dans la Vie. Et c'est la résurrection.
"Être fidèle à sa Parole", cette Parole qu'Il incarne, c'est "connaître la Vérité", cette Vérité qui donnant la Vie, "rend pleinement libre". C'est ce que nous appelons le "Salut". Aussi, Jésus est-il vraiment : "Le Chemin, la Vérité et la Vie." Et ce Salut, cette Vérité, c'est chaque jour que nous pouvons en faire l'expérience, si nous Lui permettons d'assumer avec nous notre existence : "Par Lui, Avec Lui et en Lui". (Grande doxologie à la fin de la prière Eucharistique) L'Eucharistie nous donne de communier à cette Vérité ...

mardi 23 mars 2010

Parole du jour
Jn 8, 21-30
Mardi 23 mars

Jésus disait aux Juifs :
« Je m'en vais ; vous me chercherez,
et vous mourrez dans votre péché.
Là où moi je m'en vais, vous ne pouvez pas y aller. »
Les Juifs disaient :
« Veut-il donc se suicider, puisqu'il dit :
'Là où moi je m'en vais, vous ne pouvez pas y aller' ? »
Il leur répondit :
« Vous, vous êtes d'en bas ; moi, je suis d'en haut.
Vous êtes de ce monde ;
moi, je ne suis pas de ce monde.
C'est pourquoi je vous ai dit
que vous mourrez dans vos péchés.
Si, en effet, vous ne croyez pas que moi, JE SUIS,
vous mourrez dans vos péchés. »
Ils lui demandaient :
« Qui es-tu donc ? »
Jésus leur répondit :
« Je n'ai pas cessé de vous le dire.
J'ai beaucoup à dire sur vous, et beaucoup à condamner.
D'ailleurs celui qui m'a envoyé dit la vérité,
et c'est de lui que j'ai entendu ce que je dis pour le monde. »
Ils ne comprirent pas qu'il leur parlait du Père.
Jésus leur déclara :
« Quand vous aurez élevé le Fils de l'homme,
alors vous comprendrez que moi, JE SUIS,
et que je ne fais rien par moi-même,
mais tout ce que je dis, c'est le Père qui me l'a enseigné.
Celui qui m'a envoyé est avec moi ;
il ne m'a pas laissé seul parce que je fais toujours ce qui lui plaît. »
Sur ces paroles de Jésus, beaucoup crurent en lui.

Intériorité et extériorité. Il y a Jésus qui est d'en haut, c'est-à-dire qui vit à partir de ses profondeurs, des profondeurs de l'être qui sont un sommet, ce que l'on appelle le Ciel, là où la voix du Père se fait entendre. C'est ce que veut dire St Paul lorsque dans la lettre aux Romains il écrit à notre encontre : "L'Esprit se joint à notre esprit pour attester que nous sommes enfants de Dieu." (Rm 8, 16) L'esprit avec un petit "e", c'est en nous cette dimension par laquelle nous sommes reliés à Dieu et aspirons à la communion avec Lui. En Jésus cet Esprit "qu'il a sans mesure", atteste qu'Il est le Fils de Dieu. En ce sens Jésus n'est pas de ce monde car il se laisse conduire par son intériorité à laquelle il est entièrement "connecté" : "Je ne fais rien par moi-même, mais tout ce que je dis, c'est le Père qui me l'a enseigné. Celui qui m'a envoyé est avec moi ; il ne m'a pas laissé seul parce que je fais toujours ce qui lui plaît. " Aussi Jésus peut-il dire "JE SUIS". La croix dévoile cette identité. Pour la comprendre, il faut la regarder ... de l'intérieur. Elle est le signe de l' AMOUR totalement accompli. Un AMOUR qui rejoint le JE SUIS. "Dieu est JE SUIS, Il EST ... "Dieu est AMOUR" (1 Jn 4, 7) .
Les juifs, eux, ne sont pas à l'écoute de leur intériorité, ils vivent et agissent à l'extérieur d'eux-mêmes et à partir de cet extérieur, dans la multiplicité des choses, des êtres et des situations, qu'ils accaparent à leur profit. Il bafouent Dieu. C'est en ce sens qu'il est dit qu'ils mourront dans leur péché. Leur vie est ancrée dans l'éphémère et l'illusion, non dans l'Être et l'Amour ... Ils sont "dans le monde".

La conversion de St Augustin peut nous aider à comprendre ce dilemme :

« Tout à coup j’entends sortir d’une maison voisine comme une voix d’enfant ou de jeune fille qui chantait et répétait souvent: « PRENDS, LIS! PRENDS, LIS! » Et aussitôt, changeant de visage, je cherchai sérieusement à me rappeler si c’était un refrain en usage dans quelque jeu d’enfant; et rien de tel ne me revint à la mémoire. Je réprimai l’essor de mes larmes, et je me levai, et ne vis plus là qu’un ordre divin d’ouvrir le livre de l’Apôtre, et de lire le premier chapitre venu. Je savais qu’Antoine, survenant, un jour, à la lecture de l’Evangile, avait saisi, comme adressées à lui-même, ces paroles: « Va, vends -ce que tu as, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel; viens, suis-moi ( Matth. XIX, 21); »et qu’un tel oracle l’avait aussitôt converti à vous.

Je revins vite à la place où Alypius était assis; car, en me levant, j’y avais laissé le livre de l’Apôtre. Je le pris, l’ouvris, et lus en silence le premier chapitre où se jetèrent mes yeux: « Ne vivez pas dans les festins, dans les débauches, ni dans les voluptés impudiques, ni en conteste, ni en jalousie; mais revêtez-vous de Notre-Seigneur Jésus-Christ, et ne cherchez pas à flatter votre chair dans ses désirs. » Je ne voulus pas, je n’eus pas besoin d’en lire davantage. Ces ligues à peine achevées; il se répandit dans mon cœur comme une lumière de sécurité qui dissipa les ténèbres de mon incertitude. » (Ch 12 des Confessions)

Ce retournement dans la vie d’Augustin, fera sortir de son cœur ces magnifiques paroles :

« Je T'ai aimé bien tard, Beauté si ancienne et si nouvelle, je T'ai aimé bien tard ! Mais voilà : TU étais au-dedans de moi quand j'étais au-dehors et c'est au-dehors que je TE cherchais.
Dans ma laideur, je me précipitais sur la grâce de tes créatures ! TU étais avec moi, et je n'étais pas avec TOI … TU m'as appelé, TU as crié, TU as vaincu ma surdité ; TU as brillé, TU as resplendi et TU as dissipé mon aveuglement. TU as répandu Ton Parfum, je l'ai respiré et je soupire maintenant pour TOI. Je T'ai goûté et j'ai faim et soif de TOI… TU m'as touché et je me suis enflammé pour obtenir la paix qui est en TOI…

Ce qui fera dire à St Augustin : « Dieu plus intérieur à moi-même que moi-même »

« Dieu, je cherchais le moyen d’acquérir la force qui me rendrait capable de vivre uni à Toi et je ne la trouvais pas. Enfin j’ai embrassé le médiateur entre Dieu et les hommes, Dieu fait homme Jésus-Christ … »

En passant de l'extérieur à l'intérieur, Augustin rencontre "le médiateur entre Dieu et les hommes, Dieu fait homme Jésus-Christ … ". Ce retournement le fait changer de monde ...
Parole du jour
Jn 8, 21-30
Mardi 23 mars

Jésus disait aux Juifs :
« Je m'en vais ; vous me chercherez,
et vous mourrez dans votre péché.
Là où moi je m'en vais, vous ne pouvez pas y aller. »
Les Juifs disaient :
« Veut-il donc se suicider, puisqu'il dit :
'Là où moi je m'en vais, vous ne pouvez pas y aller' ? »
Il leur répondit :
« Vous, vous êtes d'en bas ; moi, je suis d'en haut.
Vous êtes de ce monde ;
moi, je ne suis pas de ce monde.
C'est pourquoi je vous ai dit
que vous mourrez dans vos péchés.
Si, en effet, vous ne croyez pas que moi, JE SUIS,
vous mourrez dans vos péchés. »
Ils lui demandaient :
« Qui es-tu donc ? »
Jésus leur répondit :
« Je n'ai pas cessé de vous le dire.
J'ai beaucoup à dire sur vous, et beaucoup à condamner.
D'ailleurs celui qui m'a envoyé dit la vérité,
et c'est de lui que j'ai entendu ce que je dis pour le monde. »
Ils ne comprirent pas qu'il leur parlait du Père.
Jésus leur déclara :
« Quand vous aurez élevé le Fils de l'homme,
alors vous comprendrez que moi, JE SUIS,
et que je ne fais rien par moi-même,
mais tout ce que je dis, c'est le Père qui me l'a enseigné.
Celui qui m'a envoyé est avec moi ;
il ne m'a pas laissé seul parce que je fais toujours ce qui lui plaît. »
Sur ces paroles de Jésus, beaucoup crurent en lui.

Intériorité et extériorité. Il y a Jésus qui est d'en haut, c'est-à-dire qui vit à partir de ses profondeurs, des profondeurs de l'être qui sont un sommet, ce que l'on appelle le Ciel, là où la voix du Père se fait entendre. C'est ce que veut dire St Paul lorsque dans la lettre aux Romains il écrit à notre encontre : "L'Esprit se joint à notre esprit pour attester que nous sommes enfants de Dieu." L'esprit avec un petit "e", c'est en nous cette dimension par laquelle nous sommes reliés à Dieu et aspirons à la communion avec Lui. (Rm 8, ) En Jésus cet Esprit "qu'il a sans mesure", atteste qu'Il est le Fils de Dieu. En ce sens Jésus n'est pas de ce monde car il se laisse conduire par son intériorité à laquelle il est entièrement "connecté" : "Je ne fais rien par moi-même, mais tout ce que je dis, c'est le Père qui me l'a enseigné. Celui qui m'a envoyé est avec moi ; il ne m'a pas laissé seul parce que je fais toujours ce qui lui plaît. " Aussi Jésus peut-il dire "JE SUIS". La croix dévoile cette identité. Pour la comprendre, il faut la regarder ... de l'intérieur. Elle est le signe de l' AMOUR totalement accompli. Un AMOUR qui rejoint le JE SUIS. "Dieu est JE SUIS, Il EST ... "Dieu est AMOUR".
Les juifs, eux, ne sont pas à l'écoute de leur intériorité, ils vivent et agissent à l'extérieur d'eux-mêmes et à partir de cet extérieur, dans la multiplicité des choses, des êtres et des situations, qu'ils accaparent à leur profit. Il bafouent Dieu. C'est en ce sens qu'il est dit qu'ils mourront dans leur péché. Leur vie est ancrée dans l'éphémère et l'illusion ... Ils sont "dans le monde".

lundi 22 mars 2010

Parole du jour
Jn 8, 12
Lundi 22 mars

Jésus disait aux Juifs :
« Moi, je suis la lumière du monde.

Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres,

il aura la lumière de la vie. »

Ce matin, je n'ai retenu de l'Évangile que cette Parole de Jésus que nous pouvons porter dans le cœur comme une Présence et un appel. Que veut dire Jésus quand il proclame être "La Lumière du Monde" ? - Le Livre de l'exode raconte la rencontre de Moïse avec Dieu sur la Montagne du Sinaï où il reçoit les dix Paroles de vie (les dix Commandement) , inscrites dans les deux Tables de l'Alliance par le "doigt de Dieu" (Ex 31, 18) . Or, lorsqu'il redescend vers son Peuple, celui-ci ne peut soutenir le rayonnement de son visage : " Lorsque Moïse descendit de la montagne du Sinaï, ayant en mains les deux tables de la charte de l'Alliance, il ne savait pas que son visage rayonnait de lumière depuis son entretien avec le Seigneur. Aaron et tous les fils d'Israël virent arriver Moïse : son visage rayonnait. Comme ils n'osaient pas s'approcher, Moïse les appela. Aaron et tous les chefs de la communauté vinrent alors vers lui, et il leur adressa la parole. Ensuite, tous les fils d'Israël s'approchèrent, et il leur transmit les ordres que le Seigneur lui avait donnés sur la montagne du Sinaï. Quand il eut fini de leur parler, il mit un voile sur son visage. Et, lorsqu'il se présentait devant le Seigneur pour s'entretenir avec lui, il ôtait son voile jusqu'à ce qu'il fût sorti. Alors, il transmettait aux fils d'Israël les ordres qu'il avait reçus, et les fils d'Israël voyaient rayonner son visage. Puis il remettait le voile sur son visage jusqu'à ce qu'il rentrât pour s'entretenir avec le Seigneur. " (Ex 34, 29-35) St Paul reprendra ce thème dans une de ses lettres : "Le ministère de la Loi gravée dans la pierre, ce ministère de mort, avait déjà une telle gloire que les fils d'Israël ne pouvaient pas fixer le visage de Moïse rayonnant d'une gloire dont l'éclat ne durait pas ; alors, quelle gloire bien plus grande aura le ministère de l'Esprit ! ..." (2 Co 3, 7) Avec Moïse, La Loi gravée dans la pierre reste extérieur à l'homme qui est appelé à l'accomplir par ses propre forces ... Et déjà le rayonnement extérieur de cette Parole illumine le visage de Moïse.
Jésus Lui, en sa Personne, accomplit la Loi (Thora) . C'est le sens du récit de la Transfiguration (Lc 9, 28-36). Il est la Parole de Dieu. C'est donc toute sa Personne, tout son Être qui est illuminé et qui illumine. Lorsqu'Il dit : "Je suis la Lumière du monde", Il dit en fait : "Je suis la Thora, les Écritures pleinement accomplit". Cela est possible car s'il est vraiment Homme, prenant chair en Marie, Il est vraiment Dieu, conçu de l'Esprit-Saint, et que son humanité elle-même est dès sa conception remplie de l'Esprit que Dieu "lui donne sans mesure". (Jn 3, 34) Ces Écritures, en fait, ne parle que de Lui. Dans le récit des disciples d'Emmaüs, il est dit : "... en partant de Moïse et de tous les Prophètes, il leur expliqua, dans toute l'Écriture, ce qui le concernait..." L'ayant reconnu à la fraction du pain, les deux disciples " se dirent l'un à l'autre : " Notre cœur n'était-il pas brûlant en nous, tandis qu'il nous parlait sur la route, et qu'il nous faisait comprendre les Écritures ? ". (Lc 24, 26-32) L'interprétation que Jésus donne des "Écritures" comme les accomplissant, illumine leurs cœurs. Et le "pain rompu" dont ils se nourrissent devient Sacrement de l'assimilation de la Personne de Jésus ressuscité qui a pleinement accompli " Les Écritures" en son Humanité qui est aussi la notre. La "Communion Eucharistique" est "illumination" : "Vous êtes la Lumière du monde ..." dit Jésus a ses disciples (Mt 5, 14). Et pour reprendre la Lettre de St Paul aux Corinthiens : "Et nous, les Apôtres, qui n'avons pas, comme Moïse, un voile sur 1e visage, nous reflétons tous la gloire du Seigneur, et nous sommes transfigurés en son image avec une gloire de plus en plus grande, par l'action du Seigneur qui est Esprit. " (2 Co 3, 18) Comme nous pouvons le constater, c'est la Parole de Dieu qui est Lumière : "Une lumière sur mes pas ta Parole, une lampe sur ma route." (Ps 118, 105) En Jésus, c'est cette "Parole qui s'est faite chair et qui a plantée sa tente parmi nous." (Jn 1, 14) Se nourrir des Écritures, c'est se nourrir de Jésus, se nourrir de Jésus, c'est se nourrir des Écritures. Écoutons St Jérôme : « Nous mangeons la chair et buvons le sang du Christ dans le mystère de l’Eucharistie, mais aussi dans la lecture des Écritures. » (Ct sur l’Ecclésiaste) Et dans un autre commentaire : « Pour moi, je pense que l’ Évangile, c’est le Corps du Christ. » (Commentaire sur le Ps 147) L'Évangile étant le cœur des Écritures. La "Bonne Nouvelle" (sens du mot Évangile) qui illumine nos vies !

dimanche 21 mars 2010

Parole du jour
Jn 8, 1-11
(Dimanche 21 mars)

Jésus s'était rendu au mont des Oliviers ;
de bon matin, il retourna au Temple.
Comme tout le peuple venait à lui,
il s'assit et se mit à enseigner.
Les scribes et les pharisiens lui amènent une femme
qu'on avait surprise en train de commettre l'adultère.
la font avancer,et disent à Jésus :
« Maître, cette femme a été prise en flagrant délit d'adultère.
Or, dans la Loi, Moïse nous a ordonné
de lapider ces femmes-là. Et toi, qu'en dis-tu ? »
Ils parlaient ainsi pour le mettre à l'épreuve,
afin de pouvoir l'accuser. Mais Jésus s'était baissé et, du doigt,
il traçait des traits sur le sol.
Comme on persistait à l'interroger, il se redressa et leur dit :
« Celui d'entre vous qui est sans péché,
qu'il soit le premier à lui jeter la pierre. »
Et il se baissa de nouveau pour tracer des traits sur le sol.
Quant à eux, sur cette réponse,
ils s'en allaient l'un après l'autre,
en commençant par les plus âgés.
Jésus resta seul avec la femme en face de lui.
Il se redressa et lui demanda :
« Femme, où sont-il donc ?
Alors, personne ne t'a condamnée ? »
Elle répondit : « Personne, Seigneur. »
Et Jésus lui dit :
« Moi non plus, je ne te condamne pas.
Va, et désormais ne pèche plus. »

Voici un Évangile, une Bonne Nouvelle essentielle, qu'il faut replacer dans l'Histoire du Salut. Dans l'Ancien Testament, les relations entre Dieu et son Peuple sont définis par l'analogie de Dieu comme Époux et Israël comme Épouse : "Il adviendra en ce jour-là, oracle de Yahvé, que tu m'appelleras "mon Mari" ..." (Os 2, 18) - "Ainsi parle Yahvé : Je me rappelle l'affection de ta jeunesse, l'amour de tes fiançailles, alors tu marchais derrière moi au désert, dans une terre qui n'est pas ensemencée. Israël était une part Sainte pour Yahvé." (Jér 2,2) Comme il est beau d'appeler l'Épouse "une part Sainte". - "Ton créateur est ton Époux, Yahvé Sabaot est son nom, le Saint d'Israël est ton rédempteur, on l'appelle Dieu de toute la terre." (Is 54, 5) Et pensons aussi au livre du Cantique des Cantiques, etc ...
Aussi, l'infidélité de l'Épouse s'exprime dans la notion "d'adultère". Car voilà ! Israël s'est détourné de Dieu. Il s'est "éloigné" (Jér 2, 5), il a "abandonné l'Epoux" (v. 13) et finalement l'a "oublié" v. 32) Écoutons les reproche de l'Epoux : "Sur toute colline élevée, et sous tout arbre vert tu t'es couchée comme une prostituée ... Comment oses-tu dire : "Je ne me suis pas souillée, après les Baals je n'ai pas couru" ? Regarde tes traces dans la vallée, reconnais ce que tu as fait. Chamelle écervelée, courant en tout sens, ânesse sauvage, habitué au désert, dans l'ardeur de son désir, elle aspire le vent; son rut qui le freinera ? Quiconque veut la chercher n'a aucune peine : il la trouve en un mois ... Mais tu dis : "Non ! inutile ! car j'aime les Étrangers et je veux courir après eux." (v. 20-25) Et cet appel de l'Epoux : "Reviens Israël rebelle, oracle de Yahvé, je n'aurai plus pour vous un visage sévère, car je suis miséricordieux, - oracle de Yahvé - je ne garde pas pour toujours ma rancune. Reconnais seulement ta faute ..." (v. 31, 2-13) Ouvrons le livre du prophète osée : "Mon épouse infidèle, je vais la séduire,je vais l'entraîner jusqu'au désert,et je lui parlerai cœur à cœur ... En ce jour-là, déclare le Seigneur,voici ce qui arrivera :Tu m'appelleras : « Mon époux »et non plus : « Mon maître » ... J'éloignerai de ses lèvres les noms des Baals, ses maîtres, on ne prononcera plus leurs noms ... Tu seras ma fiancée, et ce sera pour toujours.Tu seras ma fiancée, et je t'apporterai la justice et le droit, l'amour et la tendresse ; tu seras ma fiancée, et je t'apporterai la fidélité, et tu connaîtras ton Dieu." (Os 2, 16-21) St Paul écrit : "Si nous sommes infidèle, Dieu, lui reste fidèle car il ne peut se renier Lui-même." (2 Tim 2, 13) Ce qui était dit sous d'autre terme en Deutéronome 32, 4 : " Il est le Rocher; son œuvre est parfaite, car toutes ses voies sont équitables; c’est un Dieu fidèle et sans injustice."
A travers la femme adultère, c'est tout Israël qui est visé. Aussi Jésus va-t-il leur montrer symboliquement en quoi ceux qui sont la pour accuser cette femme, sont dans la même situation. Que fait-il ? - Avec son doigt, il trace des signes sur le sol montrant ainsi que l'infidélité conduit à la poussière et que cette infidélité se résume dans la non observance des dix Paroles de vie (les dix commandements. En effet, sur la montagne du Sinaï, Dieu grave ces "débarim" (Paroles en hébreu) avec son doigt : "Quand il eut fini de parler avec Moïse sur le mont Sinaï, il lui remit les deux Tables du Témoignage (de l'Alliance), tables de pierre écrites du "doigt de Dieu"." (Ex 31, 18) Et Jésus dira chasser les démons par le "doigt de Dieu" qui est "l'Esprit de Dieu" (Lc 11, 20; Mt 12, 28) Les juifs présent connaissent les Écritures et ils ont bien compris. Ils s'en vont les uns après les autres, renvoyés à leurs propres infidélités ... Quelle leçon de la part de Jésus ? Lui, l'Epoux (symbolique des noces de Cana (Jn 2, 1-11). voir aussi Mc 2, 20 etc ...), Il n'est pas venu pour juger, condamner, mais pour sauver (Jn 3, 17) car l'Epoux aime son Épouse et il ira jusqu'à donner sa vie pour elle : "... Il s'est livré pour elle ; il voulait la rendre sainte en la purifiant par le bain du baptême et la Parole de vie ; il voulait se la présenter à lui-même, cette Église, resplendissante, sans tache, ni ride, ni aucun défaut ; il la voulait sainte et irréprochable ... " (Eph 5, 25-27) C'est là tout le mystère de l'Incarnation et c'est sur ce roc que s'ancre le Sacrement du mariage. La fidélité étant l'un des piliers essentiel du mariage ... : Va et désormais ne pèche plus : " L'infidélité est destruction, la fidélité construit ... (Mt 7, 24-27)

samedi 20 mars 2010

Parole du jour
Jn 7, 40-53
Samedi 20 mars

Jésus enseignait au temple de Jérusalem.
Dans la foule, on avait entendu ses paroles,
et les uns disaient :
« C'est vraiment lui, le grand Prophète ! »
D'autres disaient :
« C'est lui le Messie ! »
Mais d'autres encore demandaient :
« Est-ce que le Messie peut venir de Galilée ?
L'Écriture dit pourtant qu'il doit venir
de la descendance de David et de Bethléem,
le village où habitait David ! »
C'est ainsi que la foule se divisa à son sujet.
Quelques-uns d'entre eux voulaient l'arrêter,
mais personne ne mit la main sur lui.
Voyant revenir les gardes
qu'ils avaient envoyés arrêter Jésus,
les chefs des prêtres et les pharisiens leur demandèrent :
« Pourquoi ne l'avez-vous pas ramené ? »
Les gardes répondirent :
« Jamais un homme n'a parlé comme cet homme ! »
Les pharisiens leur répliquèrent :
« Alors, vous aussi, vous vous êtes laissé égarer ?
Parmi les chefs du peuple et les pharisiens,
y en a-t-il un seul qui ait cru en lui ?
Quant à cette foule qui ne sait rien de la Loi,
ce sont des maudits ! »
Parmi les pharisiens, il y avait Nicodème,
qui était allé précédemment trouver Jésus ;
il leur dit :
« Est-ce que notre Loi permet de condamner
un homme sans l'entendre d'abord
pour savoir ce qu'il a fait ? »
Ils lui répondirent :
« Alors, toi aussi, tu es de Galilée ?
Cherche bien, et tu verras
que jamais aucun prophète ne surgit de Galilée ! »
Puis ils rentrèrent chacun chez soi.

Lorsque l'Enfant Jésus fut présenté au Temple, Syméon prophétisa "qu'il amènerait la chute et le relèvement d'un grand nombre en Israël : il doit être un signe en butte à la contradiction" (Lc 2, 33-35) Dans l'Évangile de ce jour, il est dit que "la foule se divisa à son sujet". Les soldats et leurs commanditaires eux-mêmes sont divisés et les pharisiens assure la vérité de ce qu'ils disent "vous vous êtes laissé égarer" sur le fait qu'eux et les chefs du peuple sont tous d'accord pour ne pas croire en Lui. Trop facile et pas si sûr, voilà le pharisien Nicodème qui intervient ... Immédiatement on l'accuse de faux frère : "Toi aussi tu es de Galilée ..." Et puis ce mépris des pharisiens pour la foule : "... ce sont des maudits !" Quel brouhaha qu sujet de Jésus ! ... Pas facile de se déterminer devant Lui. Il dérange. Nul ne peut rester sans interrogation devant Lui ... et c'est vrai pour nous aussi.
Mais le rocher où l'on peut s'amarrer et le phare qui va orienter notre navigation, c'est la parole -surprise des soldats touchés en plein cœur : "Jamais homme n'a parlé comme cet homme !" Alors ... écoutons-le et n'ayons pas peur de nous laisser bousculer par ses Enseignements et sa Personne ! Il nous faudra certes déblayer notre maison, mais une fois nettoyée et remise en ordre, nous y vivrons mieux : "Je vous laisse la Paix, c'est ma paix que je vous donne, je ne vous la donne pas comme le monde la donne. Que votre cœur ne se trouble ni ne s'effraie." (Jn 14, 27)

vendredi 19 mars 2010

SAINT JOSEPH

Parole du jour
Mt 16, 18-21.24
Vendredi 19 mars

Jacob engendra Joseph, l'époux de Marie,
de laquelle fut engendré Jésus,
que l'on appelle Christ (ou Messie).
Voici quelle fut l'origine de Jésus Christ.
Marie, la mère de Jésus,
avait été accordée en mariage à Joseph ;
or, avant qu'ils aient habité ensemble,
elle fut enceinte par l'action de l'Esprit Saint.
Joseph, son époux, qui était un homme juste,
ne voulait pas la dénoncer publiquement ;
il décida de la répudier en secret.
Il avait formé ce projet,
lorsque l'ange du Seigneur lui apparut en songe
et lui dit :
« Joseph, fils de David,
ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse :
l'enfant qui est engendré en elle vient de l'Esprit Saint ;
elle mettra au monde un fils, auquel tu donneras le nom de Jésus
(c'est-à-dire : Le-Seigneur-sauve),
car c'est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. »
Quand Joseph se réveilla,
il fit ce que l'ange du Seigneur lui avait prescrit.

On n'a parfois montré auprès de Marie, un Joseph vieillard que Dieu aurait mis là pour la protéger et qui fait plutôt figure de père que d'époux. C'est mal connaître Dieu qui a créé l'être humain époux-épouse et qui les veux vraiment unis dans un véritable amour conjugale. Le film Marie de Nazareth rend bien cette réalité. Joseph aimait Marie et réciproquement.
Israël est une véritable école. La Parole de Dieu y est enseignée, ruminée, assimilée ... considérée comme une nourriture du cœur comme la salade, les légumes et la viande le sont pour le corps : "l'homme ne vit pas seulement de pain, mais de toutes paroles qui sort de la bouche de Dieu". L'enfant, dès le sein maternelle est balancé dans le rythme mélodié de la Thora, des Prophètes et livres prophétiques et des Écrits. Le mot de Thora finira par tous les englober sous son nom. Depuis la naissance jusqu'à 5 ans environ, c'est sur les genoux de sa mère que bercé, l'enfant continue son "éducation". A partir de 5 ans, c'est le père qui prend le relais et systématiquement enseigne oralement son enfant, ce qui fut le cas de Joseph, père adoptif de Jésus. A douze ans, nous le voyons en Lc 2, 46-47, Jésus passe son examen de connaissance de la Thora, la "Barmitswa". Il devient alors "adulte dans la Thora" et chaque Sabbat,est appelé à se rendre à la Synagogue (Beit Knesset), la Maison de l'Assemblée, pour y mémoriser la Thora avec son peuple. Le cycle de remémoration de la Thora est de trois ans. Ce qui n'empêche pas de le faire chez soi, bien au contraire : "Donne-nous aujourd'hui notre pain de ce jour". Il s'agit sans doute du pain pour le corps, mais plus encore du "pain substantiel" qu'est la Parole de Dieu et ... pour nous du pain eucharistique ...
Si Marie était toute imprégnée de la Parole de Dieu, Joseph devait en être un Maître. C'est à lui qu'il est revenu plus particulièrement d'éduquer Celui qui est la Parole incarné. Souvent nous le sollicitons pour des choses matérielles ou du travail ... n'oublions pas de le solliciter pour qu'il nous aide à vivre de la Parole de Dieu en vérité.

jeudi 18 mars 2010

Parole du jour
Jn 5, 31-47
(Jeudi 18 mars)

Jésus disait aux Juifs :
« Si je me rendais ce témoignage à moi-même,
mon témoignage ne serait pas vrai ;
il y a quelqu'un d'autre qui me rend témoignage,
et je sais que le témoignage qu'il me rend est vrai.
Vous avez envoyé une délégation
auprès de Jean Baptiste,
et il a rendu témoignage à la vérité.
Moi, je n'ai pas à recevoir le témoignage d'un homme,
mais je parle ainsi pour que vous soyez sauvés.
Jean était la lampe qui brûle et qui éclaire,
et vous avez accepté de vous réjouir un moment à sa lumière.
Mais j'ai pour moi un témoignage plus grand que celui de Jean :
ce sont les œuvres que le Père m'a données à accomplir ;
ces œuvres, je les fais,
et elles témoignent que le Père m'a envoyé.
Et le Père qui m'a envoyé,
c'est lui qui m'a rendu témoignage.
Vous n'avez jamais écouté sa voix,
vous n'avez jamais vu sa face,
et sa parole ne demeure pas en vous,
puisque vous ne croyez pas en moi, l'envoyé du Père.
Vous scrutez les Écritures
parce que vous pensez trouver en elles la vie éternelle ;
or, ce sont elles qui me rendent témoignage,
et vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie !
La gloire, je ne la reçois pas des hommes ;
d'ailleurs je vous connais :
vous n'avez pas en vous l'amour de Dieu.
Moi, je suis venu au nom de mon Père,
et vous ne me recevez pas ;
si un autre vient en son propre nom,
celui-là, vous le recevrez !
Comment pourriez-vous croire,
vous qui recevez votre gloire les uns des autres,
et qui ne cherchez pas la gloire qui vient du Dieu unique !
Ne pensez pas que c'est moi qui vous accuserai devant le Père.
Votre accusateur, c'est Moïse,
en qui vous avez mis votre espérance.
Si vous croyiez en Moïse,
vous croiriez aussi en moi,
car c'est de moi qu'il a parlé dans l'Écriture.
Mais si vous ne croyez pas ce qu'il a écrit,
comment croirez-vous ce que je dis ? »

Quel est le témoignage que Jésus est "de Dieu", ce sont les œuvres qu'il accomplit. Ces œuvres sont porteuses de bien : enseignements ... libérations ... guérisons ... bienveillance (Cana) nouveau regard sur Dieu qu'il appelle son "Père" ... L'œuvre en son apogée sera celle de la croix où il montrera son désintéressement - ce qui n'est pas le cas de ses accusateur "qui cherchent leur gloire les uns des autres" - dans le don total qu'il fera de lui-même, librement, pour le salut de ceux-là même qui l'accusent et le crucifie. Dans l'Évangile d'hier, il expliquait : « Amen, amen, je vous le dis : le Fils ne peut rien faire de lui-même, il fait seulement ce qu'il voit faire par le Père ; ce que fait celui-ci, le Fils le fait pareillement." (Jn 5, 20) Jésus est en pleine "résonance" avec le Père. A travers les œuvres de Salut qu'Il pose, c'est Dieu lui-même qui lui rend témoignage. Et Il laisse entendre que "Les Écritures" le révèlent : "Vous scrutez les Écritures parce que vous pensez trouver en elles la vie éternelle ; or, ce sont elles qui me rendent témoignage" et que c'est de Lui que Moïse a parlé : "Si vous croyiez en Moïse, vous croiriez aussi en moi, car c'est de moi qu'il a parlé dans l'Écriture." Jésus est la clef des Écritures, la pleine révélation. C'est pour cette raison que toute lecture des Écritures doit commencer par les Évangiles. Apprendre à connaître Jésus pour découvrir que toute l'Ecriture parle de Lui en préfiguration où en accomplissement ...