lundi 2 mars 2009

Parole du jour
(Mardi 3 mars)

"Notre Père, qui es aux cieux,
que ton nom soit sanctifié.

Que ton règne vienne;
que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.

Donne-nous aujourd'hui notre pain de ce jour.
Remets-nous nos dettes,

comme nous les avons remises nous-mêmes

à ceux qui nous devaient.

Et ne nous soumets pas à la tentation,

mais délivre-nous du Mal."

(Mt 6, 9-13)

Voici que Jésus nous donne sa prière. Le mot cieux chez St Matthieu remplace le mot Dieu qu'un juif ne prononce jamais. Il faudrait traduire "Notre Père qui es aux cieux" en paraphrasant la prière que tout juif (Jésus est juif) doit réciter plusieurs fois par jour : "Écoute, Israël, le Seigneur ton Dieu est l'unique. Tu n'auras pas d'autres dieux que lui." Ce qui donnerait :"Notre Père, toi que je reconnais comme l'unique Dieu". Jésus dévoile que Celui que le peuple d'Israël appelle le "Dieu unique" est Père, et qu'il nous aime comme un Père. Plus encore, qu'il est la source de toute Paternité. Il ne ressemble pas aux pères de la terre. Ce sont ceux-ci qui sont appelés à lui ressembler. Et Lui, Jésus, est le Fils, son Fils ... et en Lui, nous sommes nous-mêmes fils et filles du Père : "Notre Père ..." Et cette appellation, on ne peut la prononcer que dans l'Esprit-Saint qui est le "lien d'amour" entre le Père et le Fils. : "L'Esprit-Saint nous fait nous écrier "Abba, Père ! En personne, Il se joint à notre esprit pour attester que nous sommes enfants de Dieu." (Rm 8, 15-17) Jésus, le Fils bien-aimé, dit à ce Père en Jn 17, 23c : "Tu les as aimés comme tu m'as aimé." Et ce qu'il veut, c'est "que l'amour dont il est aimé du Père soit en nous et Lui, le Fils, en nous." (Jn 17, 26) Aussi est-il bon de désirer et de demander que le Père soit révélé comme saint, plein d'amour pour chacun, à travers notre témoignage de vie. Que cette amour dont il est la source nous transforme, règne en nous. Et que sa volonté qui ne peut être que notre bien s'accomplisse en nous et que nous nous ajustions à ce bien. Le pain, c'est celui de la Parole qui nous façonne, celui du temps qui passe en nous imbibant de sa Présence, celui de l'autel, Sacrement de l'amour qui nous fait exister, celui du frère à qui il nous faut nous donner sans retour. Le Pardon, il le donne sans mesure, car il ne sait qu'être don au-delà même de nos refus et de notre péché terrible blessure à l'amour dont le Fils a fait les frais : "Père, pardonne-leur, car il ne savent pas ce qu'ils font". C'est au coeur même de cette blessure qu'il nous sauve. Aussi est-ce "par Lui, avec Lui et en Lui" que nous apprenons nous-mêmes à pardonner et en pardonnant, à devenir libre de cœur et en paix ... artisan de paix. Que le Père nous garde de prendre un autre chemin que le sien, qu'Il nous garde de tomber dans ce qui est contraire à l'Amour, de nous rendre esclave de Celui qui est sans amour ("délivre-nous du Mal") et qui ne désire que déchirer nos vies ... Jésus, le Fils, au nom du Père, l'a vaincu et désormais, greffés sur Lui par le baptême, nous n'avons rien à craindre si nous le demeurons :"N'ayez pas peur !" Parole qui revient dans la bouche de Jésus comme un refrain. L'essentiel pour nous est de bâtir notre maison, notre vie, sur le roc (Mt 7, 24-25) ... Dieu est Roc. Le "Amen" que nous ajoutons, signifie : c'est vrai, je crois, en toi je mets toute ma confiance ...
Parole du jour
(Lundi 2 Mars)

Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite :
'Venez, les bénis de mon Père,
recevez en héritage le Royaume préparé pour vous
depuis la création du monde.
Car j'avais faim,
et vous m'avez donné à manger ;
j'avais soif, et vous m'avez donné à boire ;
j'étais un étranger, et vous m'avez accueilli ;
j'étais nu, et vous m'avez habillé ;
j'étais malade, et vous m'avez visité ;
j'étais en prison, et vous êtes venus jusqu'à moi !'
Alors les justes lui répondront :
'Seigneur, quand est-ce que nous t'avons vu...?
tu avais donc faim, et nous t'avons nourri ?
tu avais soif, et nous t'avons donné à boire ?
tu étais un étranger, et nous t'avons accueilli ?
tu étais nu, et nous t'avons habillé ?
tu étais malade ou en prison...
Quand sommes-nous venus jusqu'à toi ?'
Et le Roi leur répondra :
'Amen, je vous le dis :
chaque fois que vous l'avez fait
à l'un de ces petits qui sont mes frères,
c'est à moi que vous l'avez fait.'
(Mt 25, 34-40)

Ce passage de l'Évangile de St Matthieu, parle de lui-même. Ce que nous faisons aux autres, nous le faisons au Christ qui en assumant notre humanité (En Lui, Dieu s'est fait l'un de nous) s'identifie à chaque être humain : "C'est à moi que vous l'avez fait". La preuve qu'il n'est pas loin de nous, mais qu'il assume avec nous, c'est à dire avec chacun, notre existence. La question de l'ancien testament : "Qu'as-tu fais de ton frère ?" garde toute son actualité. En chacun il se fait notre frère. Et cette question continue, aujourd'hui, encore de nous être posé.