lundi 18 janvier 2010

Parole du jour
(Mardi 19 janvier)
(Mc 2, 23-28)

Un jour de sabbat, Jésus marchait
à travers les champs de blé ;

et ses disciples, chemin faisant,
se mirent à arracher des épis.

Les pharisiens lui disaient :
« Regarde ce qu'ils font le jour du sabbat !

Cela n'est pas permis. »

Jésus leur répond :
« N'avez-vous jamais lu ce que fit David,
lorsqu'il fut dans le besoin et qu'il eut faim,
lui et ses compagnons ?
Au temps du grand prêtre Abiathar,

il entra dans la maison de Dieu
et mangea les pains de l'offrande
que seuls les prêtres peuvent manger,

et il en donna aussi à ses compagnons. »
Il leur disait encore :

« Le sabbat a été fait pour l'homme,

et non pas l'homme pour le sabbat.

Voilà pourquoi le Fils de l'homme
est maître,
même du sabbat. »

Le Sabbat était devenu une institution d'interdits pour soi-disant honorer Dieu qui après la Création se reposa le 7ème jour. Et il en demeure ainsi dans le judaïsme d'aujourd'hui. L'intention est sans doute bonne, mais au détriment de l'homme. L'homme aurait-il été fait pour le Sabbat ? ... Jésus donnera la réponse : c'est le Sabbat qui a été fait pour l'homme. Aussi ne peut-on faire du Sabbat un absolu et il faut savoir en transgresser les interdits lorsque l'homme est en danger. Jésus démontre à ses adversaires, défenseur de l'absolu du Sabbat, que lorsque leurs profits sont en danger, ils n'hésitent pas à le transgresser. Ainsi lorsqu'un fils ou un bœuf tombe dans un puits ...
Quand il est dit que Dieu se repose, cela ne signifie pas qu'il arrête de donner la vie. Jésus dira au juifs dans l'Evangile selon St Jean : "Moi et mon Père, nous travaillons toujours ..." La vie l'emporte absolument sur la loi du Sabbat. Les deux références données pour cette institution dans l'un des dix Commandements, c'est d'une part la "Création", c'est-à-dire le don de la vie, et d'autre part la "délivrance d'Égypte", c'est-à-dire la libération. Vie et libération l'emporte sur le précepte. St Paul écrit dans une de ses lettres : "La lettre tue, l'esprit donne la vie." Le pourquoi du Sabbat est de magnifier la vie et la libération donnée et réalisée par Dieu, donc la vie et la libération l'emporte sur le précepte. Se nourrir quand il en est nécessaire l'emporte sur le précepte qui, suivit à la lettre devient alors entrave au bien de l'homme ... et donc de Dieu qui veut le bien de l'homme.
Parole du jour
(Lundi 18 janvier)
(Mc 2, 18-22) )

Personne ne met du vin nouveau
dans de vieilles outres ;
autrement la fermentation fait éclater les outres,
et l'on perd à la fois le vin et les outres.
A vin nouveau, outres neuves. »

Jésus semble se définir comme ce vin nouveau, ce vin au goût inconnu, ce vin qui va agacer d'une certaine manière (et c'est bien ce qui se passe avec les pharisiens) et il demande que ce vin ne soit pas mis dans de veilles outres. Il dit même qu'il y a danger. Et pourtant je crois que les disciples eux, s'enivrent de sa présence puisqu'ils ne suivent plus les préceptes des anciens. Si Jésus est le vin nouveau, il y a donc un risque à suivre son enseignement. Il lui faut un contenant approprié; car on ne peut pas le mettre dans une outre qui a servi au vin ancien. Or il est extrêmement facile quand on a goûté à quelque chose, quand on aime cette chose, de ne pas vouloir changer sa manière de voir, de goûter, de comprendre. Quand on a des certitudes, on s'y accroche. On n'a pas du tout envie d'essayer quelque chose qu'on ne connaît pas. Et on va même penser que le nouveau est dangereux (pour notre sécurité) . Cela se vit bien aujourd'hui dans nos églises : il est si difficile de changer sa manière de voir et même de renoncer à s'approprier la Parole. La finale de cette péricope (enfin pas tout à fait, car là je fais référence à l'évangile de Luc : Lc 5,39 ) dit que celui qui a goûté au vin vieux ne veut pas de vin nouveau. En d'autres termes, il n'est pas facile de quitter ses certitudes, de se laisser interroger, renouveler par une Parole que l'on croit connaître et maîtriser. Il n'est pas facile d'être une outre neuve. Mon désir d'aujourd'hui, est que ce vin nouveau fasse exploser la vieille outre que je suis, pour qu'une nouvelle se crée et soit apte à conserver ce vin nouveau. Que ce mouvement de renouvellement soit un mouvement incessant. Pour moi le vin nouveau est d'une certaine manière un vin qui pétille, il a la vie en lui ... (Commentaire : Giboulee)