dimanche 16 août 2009

Parole du jour
(Dimanche 16 août)
(Jn 6, 51-58)

Après avoir nourri la foule avec cinq pains
et deux poissons, Jésus disait :
« Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel :
si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement.
Le pain que je donnerai, c’est ma chair,
donnée pour que le monde ait la vie. »
Les Juifs discutaient entre eux :
« Comment cet homme-là
peut-il nous donner sa chair à manger ? »
Jésus leur dit alors :
« Amen, amen, je vous le dis :
si vous ne mangez pas la chair du Fils de l'homme,
et si vous ne buvez pas son sang,
vous n'aurez pas la vie en vous.
Celui qui mange ma chair
et boit mon sang a la vie éternelle ;
et moi, je le ressusciterai au dernier jour.
En effet,
ma chair est la vraie nourriture,
et mon sang est la vraie boisson.
Celui qui mange ma chair et boit mon sang
demeure en moi, et moi je demeure en lui.
De même que le Père, qui est vivant, m'a envoyé,
et que moi je vis par le Père,
de même aussi celui qui me mangera vivra par moi.
Tel est le pain qui descend du ciel :
il n'est pas comme celui que vos pères ont mangé.
Eux, ils sont morts ;
celui qui mange ce pain vivra éternellement. »

Jésus a redonné à notre humanité sa pleine unification en se faisant "péché pour nous" : "Il s'est identifié à notre nature pécheresse pour nous identifier à sa Sainteté". La chair, dans la bible, ce n'est pas ... la viande, c'est la Personne dans son unité et son intégralité, telle qu'elle a été voulue par Dieu. Manger sa Chair, c'est ajuster mon humanité blessée, en la sienne, pour qu'elle soit restaurée.
De même, le sang, c'est la Vie et la Vie appartient à Dieu seul qui la donne. Dieu est Vie. C'est ainsi qu'il est interdit de manger le sang : "Vous ne mangerez du sang d'aucune chair car la vie de toute chair, c'est son sang, et quiconque en mangera sera supprimé." (Lv 17, 14). Seul Dieu peut donner son Sang à boire et Dieu se révèle, se dit en Jésus-Christ. En donnant son Sang, Jésus donne sa vie, il donne la Vie et rend celui qui s'en nourri à son unité.
"Celui qui mange ma Chair et boit mon Sang demeure en moi et moi en lui". Il y a identification ... "Celui qui mange ma Chair et boit mon Sang a la Vie éternelle". La vie éternelle étant la pleine communion avec Dieu qui est en Lui-même Communion d'Amour, Père, Fils et Esprit-Saint.

samedi 15 août 2009

ASSOMPTION DE MARIE
Parole du jour
(Samedi 15 août)
(Lc 1, 39-56)

En ces jours-là, Marie se mit en route rapidement
vers une ville de la montagne de Judée.
Elle entra dans la maison de Zacharie
et salua Élisabeth.
Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie,
l'enfant tressaillit en elle.
Alors, Élisabeth fut remplie de l'Esprit Saint,
et s'écria d'une voix forte :
« Tu es bénie entre toutes les femmes,
et le fruit de tes entrailles est béni.
Comment ai-je ce bonheur
que la mère de mon Seigneur vienne jusqu'à moi ?
Car, lorsque j'ai entendu tes paroles de salutation,
l'enfant a tressailli d'allégresse au-dedans de moi.
Heureuse celle qui a cru
à l'accomplissement des paroles
qui lui furent dites de la part du Seigneur. »
Marie dit alors :
« Mon âme exalte le Seigneur,

mon esprit exulte en Dieu mon Sauveur.

Il s'est penché sur son humble servante ;

désormais tous les âges me diront bienheureuse.

Le Puissant fit pour moi des merveilles ;

Saint est son nom !

Son amour s'étend d'âge en âge

sur ceux qui le craignent.

Déployant la force de son bras,

il disperse les superbes.
Il renverse les puissants de leurs trônes,
il élève les humbles.
Il comble de bien les affamés,

renvoie les riches les mains vides.
Il relève Israël son serviteur,

il se souvient de son amour,
de la promesse faite à nos pères,

en faveur d'Abraham et de sa race à jamais. »
Marie demeura avec Élisabeth environ trois mois,
puis elle s'en retourna chez elle.

Il fallait en effet, médite Jean-Paul II, que « celle qui était la Mère du Ressuscité, fût la première parmi les hommes à participer à la plénitude puissante de sa Résurrection. Il fallait que celle, en qui le Fils de Dieu, auteur de la victoire sur le péché et sur la mort, est venu habiter, fût aussi la première à habiter en Dieu, libre du péché et de la corruption du tombeau : du péché par l’Immaculée Conception ; de la corruption du tombeau, par l’Assomption ».

L'être humain n'existe que comme "être en relation". Lorsqu'il n'y a plus de relation avec autrui, c'est l'enfermement et la mort. Le péché est "relation blessante et blessée" où ne circule plus la sève de l'amour et du don. Nous en faisons tous l'expérience ... Le péché nous disloque, nous divise dans nos relations avec les autres et aussi, surtout, en nous-mêmes. Les Sacrements, Baptême, Réconciliation, Eucharistie ... sont des dons de Dieu pour notre libération et le retour à l'unité de notre être tout entier : "corps, âme et esprit", en Jésus. St Paul écrit aux thessaloniciens : "Que votre être tout entier, corps, âme et esprit, soient rendus saint (= unifié par les liens de l'amour) par l'avènement de notre Seigneur Jésus-Christ". Voici ce qu'écrit Pierre Trévet dans son livre "Paraboles d'un curé de campagne" écrit : "La résurrection promise n'est ni la simple immortalité d'une âme séparée du corps, ni lr retour à la vie d'ici-bas, mais quelque chose de beaucoup plus grand : le corps et l'âme (et l'esprit) rendus l'un à l'autre dans une unité désormais indestructible parce que notre fragilité humaine sera "mise à l'abri en Dieu", selon la magnifique expression du théologien Hans Urs von Balthasar - à l'abri du péché, de la souffrance et de la mort. Dans le credo, nous parlons de la "résurrection de la chair". La chair désigne ici la personne dans son unité et son intégralité, c'est-à-dire tout à la fois son âme et son corps (et son esprit). La vie nouvelle que le chrétien espère ne concerne pas seulement son âme, mais la personne tout entière, telle qu'elle a été créée et voulue par Dieu, et dont le corps est partie intégrante dès le commencement, ce corps dans lequel elle a vécu toute son histoire et est devenue ce qu'elle est".
Marie est la seule créature qui au moment de sa mort comme pendant toute sa vie n'a été que dans le "oui", libre de tout péché et de toute dislocation. Aussi unifiée en son être tout entier "corps, âme et esprit", son corps même ne pouvait demeurer dans la corruption. Sans aucune tâche de corruption, il a été élevé (= transfiguré) dans la Lumière de Dieu. La fête de l'Assomption nous montre, en Marie, notre avenir éternel :
"Je crois en la résurrection de la chair, à la vie éternelle" (credo)

jeudi 13 août 2009

Parole du jour
(Vendredi 14 août)
(Mt 18, 21-35; 19, 1)

Pierre s'approcha de Jésus pour lui demander :
« Seigneur, quand mon frère commettra des fautes contre moi,
combien de fois dois-je lui pardonner ? Jusqu'à sept fois ? »
Jésus lui répondit :
« Je ne te dis pas jusqu'à sept fois,
mais jusqu'à soixante-dix fois sept fois.

Qui peut se dire pleinement ajusté sur le réel, sur la vérité ? ... Qui peut se dire pleinement dans l'amour de son frère ? ... Qui peut se dire sans péché ? ... Quelle définition d'ailleurs donner à ce mot un peu en désuétude aujourd'hui, ce qui ne change en rien à sa réalité au cœur de nos vies ? ... Il me semble que l'on peut l'exprimer comme "relation blessante et blessée". L'être humain n'existe pas sans "relation". Il est un être "en relation". C'est là que s'accroche le péché, comme un parasite. : "Je ne fais pas le bien que je veux et commets le mal que je ne veux pas ... en réalité ce n'est pas moi qui accomplis l'action, mais le péché qui habite en moi ..." (Rm 7, 14-24)
Il faut savoir séparer la personne et le péché. Je ne suis pas mon péché. Mon frère ne s'identifie pas non plus avec son péché. Il me mène par le bout du nez et je me laisse conduire par lui comme le chien au bout de sa laisse. Le péché s'introduit à travers mes pensées, mes paroles, mes actions et mes omissions ... Le péché me paralyse, m'aveugle, me rend sourd, il est une lèpre qui me ronge etc ... D'Évangile dit que Jésus est venu pour les pécheurs, pour extraire le parasite et rendre l'homme à sa liberté, pardonnant les péchés du paralytique afin qu'il soit libéré, guérit de sa maladie; rendant la lumière a l'aveugle afin qu'il voit; l'ouïe au sourd afin qu"il "écoute" et entende; purifiant le lépreux pour qu'il retrouve une vie sociale ... de relation etc ... Le pardon, il le donnera à tous, comme un "don" de libération "par" delà le péché. Jésus ne regarde jamais l'homme à travers son péché. Il ne l'identifie pas à son péché. Il le regarde dans sa personne en ce qu'elle est vraiment au delà du péché qui peut l'entraver. Et ce qu'elle est : "à l'image de Dieu" et donc en capacité de changer et de grandir pour s'ajuster à l'aspiration fondamentale du "bien" et de "l'amour". Souvent le péché nous dépasse et il le sait : "Père pardonne-leur, car il ne savent pas ce qu'il font." Nous sommes sur un chemin de conversion et de guérison et il y faut du temps. Jésus le sait et il nous accompagne sur ce chemin pour nous rendre à la "santé" (sens du mot "Salut"). Comment alors ne pas accompagner nous-mêmes nos frères et soeurs qui comme nous sont pécheurs et qui ont pu nous blesser plus ou moins gravement comme nous mêmes le faisons envers d'autres. Nous devons les aider à reprendre le chemin en retrouvant la santé.

mardi 11 août 2009

Parole du jour
(Lundi 10 août)
(Jn 12, 24-26)

Les disciples s'approchèrent de Jésus et lui dirent :
« Qui donc est le plus grand dans le Royaume des cieux ? »
Alors Jésus appela un petit enfant ; il le plaça au milieu d'eux,
et il déclara : « Amen, je vous le dis :
si vous ne changez pas pour devenir comme les petits enfants,
vous n'entrerez point dans le Royaume des cieux.
Mais celui qui se fera petit comme cet enfant,
c'est celui-là qui est le plus grand dans le Royaume des cieux.

Le plus grand dans le "Royaume des cieux". Le "Royaume des cieux". Le mot araméen "Malkouta" que l'on traduit en français par "Royaume", "Règne", à aussi signification de "Règle", "Enseignement". On peut comprendre "Royaume des Cieux" comme "Parole des Cieux".
Le mot "Cieux" quand à lui, remplace le mot "Dieu". En effet un juif ne prononce jamais le Nom de "Dieu" et le remplace par "Cieux" (Shemaya), "Nom" (Achem) ou "Seigneur" (Adonaï) . La Parole des Cieux, c'est donc la "Parole de Dieu". Le "Royaume des Cieux", c'est en fait pour Jésus la "Thora" qui, accomplie avec justesse et en vérité, c'est-à-dire en Lui, devient "Bonne Nouvelle (Evangélium) .
L'enfant est un"écolier". Il se laisse enseigner de bien des manières. C'est là son éducation. C'est ce qui va le "construire", sens du mot "fils", "bera" en araméen. Il faut devenir comme un enfant, c'est-à-dire "se laisser instruire par Dieu". Et Jésus le dis : "Il est écrit dans les prophètes : 'Ils seront tous instruit par Dieu'. Quiconque s'est mis à l'écoute du Père et à son école, vient à moi." (Jn 6, 45) Jésus est un "Rabbi", un enseignant, un maître d'école ("didascalos" en grec) il éduque, il bâtit son disciple. Le disciple étant celui qui vient à lui pour apprendre, qui se met à sa suite en vue de lui ressembler ("suis-moi !"), lui qui est la Parole incarnée et qui enseigne par son comportement même qui est Parole de vie. Dans les apophtegmes des Pères du désert, on trouve cette réalité : "un jeune vient rencontrer un Abba (Père spirituel) et lui demande de devenir son disciple (= être enseigné par lui). L'Abba lui répond : 'Demeure ici et fais comme moi.' " Dans les Évangiles d'ailleurs, "demeurer, c'est "se mettre à l'école de". Dans ce monde orale, devenir comme un enfant, c'est donc accepter de se mettre à "l'école de Jésus" et se laisser enseigner par Lui.

lundi 10 août 2009

FÊTE DE SAINT LAURENT
Parole du jour
(Lundi 10 août)
(Jn 12, 24-26)

Quelques jours avant la Pâque,
Jésus disait à ses disciples:
"Amen, amen, je vous le dits:
si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas,
il reste seul; mais s'il meurt,
il donne beaucoup de fruit.
Celui qui aime sa vie la perd ;
celui qui s'en détache en ce monde
la garde pour la vie éternelle.
Si quelqu'un veut me servir, qu'il me suive ;
et là où je suis, là aussi sera mon serviteur.
Si quelqu'un me sert, mon Père l'honorera.

Le milieu du III°s. voit ressurgir les persécutions contre les chrétiens, avec l’empereur Dèce, en l’an 250. Son successeur Valérien reste d’abord plutôt bienveillant, de 253 à 257, mais, comme une partie de son armée a été décimée et que de nombreuses provinces ont été ravagées par la peste, il se laisse convaincre que c’est le résultat de la colère des dieux romaines, irrités par la multiplication des chrétiens dans l’empire. Le culte chrétien et les réunions des chrétiens dans les cimetières sont interdits par décret impérial, en 257.
Or en 258, le pape Sixte II est surpris à célébrer l’eucharistie, au cimetière St Callixte. Il et alors arrêté, condamné à mort et décapité avec six diacres, vers la 7 août. Mais le diacre Laurent responsable des secours financiers de l’Eglise aux pauvres, reçoit lui, un délai de trois jours pour livrer le prétendu trésor considérable supposé par l’empereur et son tribun Parthénius. Alors Laurent s’empresse de distribuer aux pauvres tout l’argent qui leur est destiné.
Puis, trois jours plus tard, il se présente devant l’empereur, avec la foule des indigents, en déclarant : « Voici le vrai trésor de l’Eglise, par le don de leur foi, et parce qu’ils convertissent nos aumônes en trésors inestimables pour nous ». Furieux et déçu, l’empereur Valérien ordonne alors la mise à mort, après un refus d’apostasier, du diacre Laurent. Il est sauvagement torturé et meurt décapité, le 10 août 258.
"Si le grain de blé tombé en terre meurt, il porte beaucoup de fruits ..."

dimanche 9 août 2009

Parole du jour
(Dimanche 9 août)
(Jn 6, 41-51)

Comme Jésus avait dit :
« Moi, je suis le pain qui est descendu du ciel »,
les Juifs récriminaient contre lui :
« Cet homme-là n'est-il pas Jésus, fils de Joseph ?
Nous connaissons bien son père et sa mère.
Alors comment peut-il dire :
'Je suis descendu du ciel' ? »
Jésus reprit la parole :
« Ne récriminez pas entre vous.
Personne ne peut venir à moi,
si le Père qui m'a envoyé ne l'attire vers moi,
et moi, je le ressusciterai au dernier jour.
Il est écrit dans les prophètes :
Ils seront tous instruits par Dieu lui-même.

Tout homme qui écoute
les enseignements du Père vient à moi.
Certes, personne n'a jamais vu le Père,
sinon celui qui vient de Dieu :
celui-là seul a vu le Père.
Amen, amen, je vous le dis :
celui qui croit en moi a la vie éternelle.
Moi, je suis le pain de la vie.
Au désert, vos pères ont mangé la manne,
et ils sont morts ;
mais ce pain-là, qui descend du ciel,
celui qui en mange ne mourra pas.
Moi, je suis le pain vivant,
qui est descendu du ciel :
si quelqu'un mange de ce pain,
il vivra éternellement.
Le pain que je donnerai, c'est ma chair,
donnée pour que le monde ait la vie. »

Jésus se dit le "Pain descendu du ciel", en référence à la "manne" pain donné par Dieu au désert. En se disant le "Pain", il se dit la "Parole". Aussitôt, en effet, il cite la Parole prophétique : "Et ils seron t tous instruit par Dieu", qui réfère au livre de Jérémie au chapitre 31, 31-34 : "Je mettrai ma Torah (Loi) au fond de leur être, je l'inscrirai sur leur cœur. Alors je serai leur Dieu et ils seront mon peuple. Ils n'auront plus à s'instruire chacun son prochain ... car tous me connaîtront ...". Passage d'une Loi extérieure qu'il faut accomplir à la force des poignets, à une Loi intérieure qui régit du dedans de la Personne. La Manne était extérieure. Jésus, la nouvelle Manne, régit de l'intérieur. Pour qu'il en soit ainsi, il faut s'en nourrir et donc se nourrir de Jésus, pour entrer en pleine communion avec Lui et à travers Lui, avec Dieu : "Tout homme qui écoute les enseignements du Père, vient à moi." La vie éternelle, c'est cette communion réalisé "par Jésus, avec Lui et en Lui", grande doxologie Eucharistique où le prêtre élève le Pain devenu Corps du Christ et le Vin devenu son Sang ... : "Si quelqu'un mange de ce pain, il vivra éternellement."

mercredi 5 août 2009

Parole du jour
(Jeudi 6 août)
(Mc 9, 2-10)

Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean,
et les emmène, eux seuls,
à l’écart sur une haute montagne.
Et il fut transfiguré devant eux.
Ses vêtements devinrent resplendissants,
d'une blancheur telle que personne sur terre
ne peut obtenir une blancheur pareille.
Élie leur apparut avec Moïse,
et ils s'entretenaient avec Jésus.
Pierre alors prend la parole et dit à Jésus :
« Rabbi, il est heureux que nous soyons ici !
Dressons donc trois tentes :
une pour toi, une pour Moïse et une pour Élie. »
De fait, il ne savait que dire, tant était grande leur frayeur.
Survint une nuée qui les couvrit de son ombre,
et de la nuée une voix se fit entendre :
« Celui-ci est mon Fils bien-aimé. Écoutez-le. »
Soudain, regardant tout autour,
ils ne virent plus que Jésus seul avec eux.
En descendant de la montagne,
Jésus leur défendit de raconter à personne ce qu'ils avaient vu,
avant que le Fils de l'homme soit ressuscité d'entre les morts.
Et ils restèrent fermement attachés à cette consigne,
tout en se demandant entre eux ce que voulait dire :
« ressusciter d'entre les morts ».

Voici Jésus qui se manifeste tel qu'il est en vérité : "Lumière né de la lumière" (Credo de Nicée). Sa divinité transparaît à travers son humanité, elle la transfigure. Il en est toujours ainsi mais l'homme terni et amoindri dans son humanité par le péché, refus de la Lumière, ne peut le voir tel qu'il est. St Jean, dans sa 1ère lettre écrit : "Nous le verrons tel qu'il est car nous lui serons semblable". Il y faut une purification. Et la purification se fait par la "Foi" en Jésus qui en accomplissant la Thora (Parole de Dieu) en son Humanité, rend notre humanité à son plein accomplissement.
Les trois disciples, par grâce spéciale, sont rendus capable de le voir tel qu'il est. C'est une grâce de contemplation donnée en toute gratuité. Et que voient-ils ? ... Moïse et Élie qui s'entretiennent avec Jésus. Moïse représente la Torah (la Loi) et Élie les prophètes. Or Jésus l'a annoncé :
"Je ne suis pas venu abolir la Torah et les prophètes, mais les accomplir".
Les trois apôtres sont témoins de cette réalité : Le Verbe s'est fait chair ... la Torah s'est faite chair en Jésus. Et la voix du
Père qui se fait entendre dans le Souffle de la nuée (l'Esprit) qui les couvre de son ombre est une reconnaissance et un ordre vital : "Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le !"
C'est cette "écoute active" qui rend à la "Lumière" et donc à la vision de Dieu qui est communion avec Lui.


Il est intéressant de se reporter à Exode 34, 29- 35. Il est dit que "lorsque Moïse redescendit de la montagne du Sinaï, les deux tables du Témoignage étaient dans la main de Moïse ... et Moïse ne savait pas que la peau de son visage rayonnait parce qu'il avait parlé avec Dieu ... "
Au Sinaï, Moïse se laisse enseigner par Dieu, il reçoit les dix Paroles de vie que l'on appelle les dix commandements, et il en est transfiguré. Les Israélites sont tellement impressionnés qu'ils ont peur de l'approcher. Ce rayonnement les éblouit ... "et Moïse leur parla". Il leur dit les paroles que Dieu lui a enseignées. Et le peuple "écoute Moïse". Ce qui nous rappelle le : "écoutez-le" de l'Évangile. Puis, "quand Moïse a fini de leur parler, il met un voile sur son visage". Lorsqu'il entre dans la tente de la Rencontre pour parler face à face avec Dieu et recevoir ses enseignements, il ôte le voile jusqu'à sa sortie où il rapporte aux Israélites, la Parole de Dieu. Il dit cette Parole à visage découvert car la Parole qu'il profère au nom de Yahvé illumine et révèle l'Être même de Dieu ... Puis à nouveau il remet le voile.
St Paul a trouvé l'illumination sur le chemin de Damas. Voici ce qu'il raconte : "Soudain une grande Lumière venue du ciel m'enveloppa de sa clarté, je tombais sur le sol et j'entendis une voix qui me parlait ..." Lorsqu'il se relève il ne voit plus rien en raison de l'éclat de cette Lumière. Il faut l'intervention d'Ananie envoyé par le Seigneur pour qu'il retrouve la vue : "Saoul, mon frère, recouvre la vue." Et moi, au même instant je pu le voir." (Ac 22, 6-13) Sa vie est alors transformé. Il écrit plus tard : "C'est quand on se convertit au Seigneur que le voile est enlevé. Car le Seigneur, c'est l'Esprit, et où est l'Esprit du Seigneur, là est la liberté. Et nous tous qui, le visage découvert, réfléchissons comme en un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en cette même image, allant de gloire en gloire, comme de par le Seigneur qui est Esprit." (2 CO 3, 16-18)
La Résurrection de Jésus et le don de l'Esprit à Pentecôte sont passées par là et désormais la Présence de Jésus, intérieure à nous-mêmes, nous transfigure chaque jour davantage :
"Jésus le Christ, Lumière intérieure, ne laisse pas les ténèbres me parler. Jésus, le Christ, Lumière intérieure, donne-moi d'accueillir ton amour." (Chant de Taizé)

Parole du jour
(Mercredi 5 août)
(Mt 15, 21-28)

Jésus s'était retiré vers la région de Tyr et de Sidon.
Voici qu'une Cananéenne, venue de ces territoires, criait :
« Aie pitié de moi, Seigneur, fils de David !
Ma fille est tourmentée par un démon. »
Mais il ne lui répondit rien.
Les disciples s'approchèrent pour lui demander :
« Donne-lui satisfaction, car elle nous poursuit de ses cris ! »
Jésus répondit :
« Je n'ai été envoyé qu'aux brebis perdues d'Israël. »
Mais elle vint se prosterner devant lui :
« Seigneur, viens à mon secours ! »
Il répondit :
« Il n'est pas bien de prendre le pain des enfants
pour le donner aux petits chiens. -
C'est vrai, Seigneur, reprit-elle ;
mais justement, les petits chiens mangent les miettes
qui tombent de la table de leurs maîtres. »
Jésus répondit :
« Femme, ta foi est grande,
que tout se fasse pour toi comme tu le veux ! »
Et, à l'heure même, sa fille fut guérie.

Dès le début du chapitre 15 de l'Évangile de St Matthieu, nous assistons à la controverse de Jésus avec les pharisiens qui refusent le "pain de sa Parole", de son "Enseignement", pour celui de leurs propres traditions. Jésus les traite "d'hypocrites", c'est-à-dire de "comédiens" et il ajoute ce passage d'Isaïe : "Ce peuple m'honore des lèvres, mais leur cœur est loin de moi. Vain est le culte qu'ils me rendent : les doctrines qu'ils enseignent ne sont que préceptes humains." (Mt 15, 7-9)
Vient ensuite l'enseignement sur le pur et l'impur. La Parole de Jésus purifie, celle des pharisiens rend impur :
"Ce sont des aveugles qui conduisent des aveugles ! Or si un aveugle conduit un aveugle, tous les deux tomberont dans un trou." (Mt 15, 14)
Jésus quitte alors ses concitoyens qui le refusent pour aller à Tyr et à Sidon, région païenne. Une fois encore, nous découvrons que ce sont ceux qui sont exclus par Israël qui sont parfois les plus proches de Dieu, qui accueillent sa Parole libératrice et guérissante. Jésus met la cananéenne à l'épreuve. Le Pain de sa Parole est pour les "enfants d'Israël" : "Je n'ai été envoyé qu'aux brebis perdues d'Israël." Mais la cananéenne a de la réplique : Les petits chiens domestiques mangent les miettes. Ce que refuse Israël, la Parole de Jésus et Jésus lui-même, les païens l'accueillent et s'en nourrissent avec bonheur.
Le Royaume de Jésus n'est pas de ce monde, il n'est pas comme les Royaumes de ce monde. Avec Jésus, les frontières tombent. Il faut que les Apôtres appelés à prolonger son œuvre le comprennent : tout être humain est appelé à être citoyen de son Royaume. C'est une affaire de cœur et d'accueil de sa Personne : "A tous ceux qui l'ont accueilli, il a donné pouvoir de devenir enfants de Dieu, à ceux qui croient en son nom ..." (Jn 1, 13) Cela est vrai aussi en l'Église. St Augustin écrit :
"Il y a des gens qui se croit en Église et qui sont hors de l'Église et des gens qui se croit hors de l'Église et qui sont dans l'Église." Parole à méditer pour nous-mêmes. Le Baptême n'est pas une assurance ou un passeport mais un vivre avec Jésus et comme Jésus et un envoi ... « Femme, ta foi est grande, que tout se fasse pour toi comme tu le veux ! »
(la femme "Cananéenne", miniatures du Codex Egbert (vers 980)

mardi 4 août 2009

Parole du jour
(Mardi 4 août)
(Mt 14, 22-36)

Aussitôt après avoir nourri la foule dans le désert,
Jésus obligea ses disciples à monter dans la barque
et à le précéder sur l'autre rive,
pendant qu'il renverrait les foules.
Quand il les eut renvoyées,
il se rendit dans la montagne, à l'écart, pour prier.
Le soir venu, il était là, seul.
La barque était déjà à une bonne distance de la terre,
elle était battue par les vagues, car le vent était contraire.
Vers la fin de la nuit, Jésus vint vers eux en marchant sur la mer.
En le voyant marcher sur la mer,
les disciples furent bouleversés. Ils disaient :
« C'est un fantôme »,
et la peur leur fit pousser des cris.
Mais aussitôt Jésus leur parla :
« Confiance ! c'est moi ; n'ayez pas peur ! »
Pierre prit alors la parole :
« Seigneur, si c'est bien toi,
ordonne-moi de venir vers toi sur l'eau. »

Jésus lui dit :
« Viens ! »
Pierre descendit de la barque
et marcha sur les eaux pour aller vers Jésus.
Mais, voyant qu'il y avait du vent, il eut peur ;
et, comme il commençait à enfoncer, il cria :
« Seigneur, sauve-moi ! »
Aussitôt Jésus étendit la main, le saisit et lui dit :
« Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? »
Et quand ils furent montés dans la barque, le vent tomba.
Alors ceux qui étaient dans la barque
se prosternèrent devant lui, et ils lui dirent :
« Vraiment, tu es le Fils de Dieu ! »
Ayant traversé le lac, ils abordèrent à Génésareth.
Les gens de cet endroit reconnurent Jésus ;
ils firent avertir toute la région,
et on lui amena tous les malades.

Ils le suppliaient de leur laisser seulement
toucher la frange de son manteau,

et tous ceux qui la touchèrent furent sauvés.


Dans la symbolique juive, la mer, il s'agit du lac de Tibériade, représente le lieu où "niche" les forces infernales. Le lac étant une "mer" de petite dimension (160 Km2), les tempêtes se lèvent avec une grande immédiateté qui surprend et laisse démunie. Jésus, lui, n'est pas touché par la tempête. Il va devoir l'affronter lors de sa passion et de sa mort, mais il va en sortir vainqueur : " Au jour de ma défaite, ils m'attendaient, mais j'avais le Seigneur pour appui. Et lui m'a dégagé, mis au large, il m'a libéré, car il m'aime." (Ps 17, 19-20) Les "forces infernales ne peuvent l'atteindre.
Au cœur de nos tempêtes, désormais il est là pour les assumer avec nous :
"Confiance, c'est moi, n'ayez pas peur !" Confiance ! La "Foi" est notre "arme de victoire" (Ps 17, 2) Jésus nous dit : "viens !" Avance ! Tant que nous lui sommes unis, avec lui nous marchons sur l'eau ... Mais trop souvent, nous le quittons pour nous en sortir par nos propres moyens ... par manque de "Foi",. Le doute nous donne de le considerer peut-être alors comme ... un "fantôme", une illusion ... et c'est le bouillon de l'aveuglement : "Les liens de la mort m'entouraient, le torrent fatal m'épouvantait; des liens infernaux m'épouvantaient : j'étais pris aux pièges de la mort." (Ps 17, 5-6) Alors le "Salut" est dans le retour à la "Foi" et donc à la Personne de Jésus : "Dans mon angoisse, j'appelai le Seigneur; vers mon Dieu je lançais mon cri ..." (Ps 17, 7) Un seule geste à faire, celui de la "Foi" : tendre la main. Alors c'est la surprise de rencontrer une "main déjà tendue, celle de Jésus : "Des hauteurs il tend la main pour me saisir, il me retire du gouffre des eaux; il me délivre d'un puissant ennemi, d'adversaires plus fort que moi." (Ps 17, 17-18) Et dans l'Évangile : "Aussitôt Jésus étendit la main, le saisit et lui dit : (constatation de Jésus) « Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? » Que se passe-t-il lorsque la "communion" avec Jésus est rétablie : " ... le vent tomba". Et c'est l'action de grâce dans la reconnaissance de Jésus comme "Fils de Dieu" et "Sauveur de celui qui se "fie en Lui" : "Tous ceux qui touchaient la frange de son manteau étaient sauvés."
(Icône : "Pierre marche sur les eaux")

lundi 3 août 2009

Parole du jour
(Lundi 3 août)
(Mt 14, 13-21)

Jésus partit en barque pour un endroit désert, à l'écart.
Les foules l'apprirent et,
quittant leurs villes, elles suivirent à pied.
En débarquant, il vit une grande foule de gens ;
il fut saisi de pitié envers eux et guérit les infirmes.
Le soir venu, les disciples s'approchèrent et lui dirent :
« L'endroit est désert et il se fait tard.
Renvoie donc la foule :
qu'ils aillent dans les villages s'acheter à manger ! »
Mais Jésus leur dit : « Ils n'ont pas besoin de s'en aller.
Donnez-leur vous-mêmes à manger. »
Alors ils lui disent :
« Nous n'avons là que cinq pains et deux poissons. »
Jésus dit : « Apportez-les moi ici. »
Puis, ordonnant à la foule de s'asseoir sur l'herbe,
il prit les cinq pains et les deux poissons,
et, levant les yeux au ciel,
il prononça la bénédiction ;
il rompit les pains, il les donna aux disciples,
et les disciples les donnèrent à la foule.
Tous mangèrent à leur faim et,
des morceaux qui restaient,
on ramassa douze paniers pleins.
Ceux qui avaient mangé étaient environ cinq mille,
sans compter les femmes et les enfants.

Ce passage des Évangiles sur "la multiplication des pains" a déjà été commenté le Dimanche 26 juillet. Il était tiré de l'Évangile selon St Jean (Jn 6, 24-35). On pourra s'y reporter. A relever, dans l'Évangile de St Matthieu, la compassion de Jésus. Il aime la Personne humaine et désire sa libération, sa guérison ... Les Apôtres sont appelés à prolonger cette œuvre de compassion, de Salut : "Il rompit les pains, il les donna aux disciples, et les disciples les donnèrent à la foule." L'Église, dépositaire de la grâce du Salut accompli en Jésus-Christ, est appelée à prolonger son œuvre de Vie. C'est sa mission aujourd'hui encore et à jamais ... Et chacun d'entre nous est appelé à être attentifs à ceux qui sont dans le besoin : "Ce que vous aurez fait à l'un de ces petits qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait." Il y a une façon chrétienne de vivre la rencontre avec l'autre et ainsi de lui donner la nourriture essentiel : l'Amour. C'est dans et par Amour que Jésus accomplit tout ce qu'il fait. Il rassasie par le don qu'il fait de sa propre vie. L'Eucharistie en est le Sacrement. Toute notre vie doit être Eucharistique ...
(Mosaïque de Ravennes : "La Multiplication des pains")

dimanche 2 août 2009


Parole du jour
(Dimanche 2 août)
(Jn 6, 24-35)

La foule s'était aperçue que Jésus n'était pas là,
ni ses disciples non plus.
Alors les gens prirent les barques
et se dirigèrent vers Capharnaüm
à la recherche de Jésus.
L'ayant trouvé sur l'autre rive,
ils lui dirent :
« Rabbi, quand es-tu arrivé ici ? »
Jésus leur répondit :
« Amen, amen, je vous le dis :
vous me cherchez, non parce que vous avez vu des signes,
mais parce que vous avez mangé du pain
et que vous avez été rassasiés.
Ne travaillez pas pour la nourriture qui se perd,
mais pour la nourriture qui se garde
jusque dans la vie éternelle,

celle que vous donnera le Fils de l'homme,
lui que Dieu, le Père, a marqué de son empreinte. »
Ils lui dirent alors :
« Que faut-il faire pour travailler aux œuvres de Dieu ? »
Jésus leur répondit :

« L'œuvre de Dieu,
c'est que vous croyiez en celui qu'il a envoyé. »

Ils lui dirent alors :
« Quel signe vas-tu accomplir
pour que nous puissions le voir, et te croire ?
Quelle œuvre vas-tu faire ?
Au désert, nos pères ont mangé la manne ;
comme dit l'Écriture
: Il leur a donné à manger le pain venu du ciel. »
Jésus leur répondit :
« Amen, amen, je vous le dis :
ce n'est pas Moïse qui vous a donné le pain venu du ciel ;
c'est mon Père qui vous donne le vrai pain venu du ciel.
Le pain de Dieu,
c'est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde. »
Ils lui dirent alors :
« Seigneur, donne-nous de ce pain-là, toujours. »
Jésus leur répondit :
« Moi, je suis le pain de la vie.
Celui qui vient à moi n'aura plus jamais faim ;
celui qui croit en moi n'aura plus jamais soif.

La foi consiste à se mettre à "l'Écoute" afin de se nourrir de la seule nourriture qui soit essentielle : la Parole de Dieu. La Règle de St Benoît qui est un "précis" de l'Évangile commence par ces parole qui la résume toute entière : "Écoute, mon fils, l'enseignement du maître, ouvre l'oreille de ton cœur! Accepte volontiers les conseils d'un père qui t'aime et fais vraiment tout ce qu'il te dit. En travaillant ainsi à écouter et à mettre en pratique ce que tu entends, tu reviendras vers Dieu."
Il est évident que la nourriture du corps est importante, mais elle est éphémère. Un jour elle passera ... La nourriture du cœur, elle, est essentielle, elle construit notre Personne et nous ajuste sur notre identité fondamentale d'Êtres créés à l'Image de Dieu, et ceci pour toujours. Elle nous ouvre à la vie éternelle, c'est-à-dire à la pleine communion avec Dieu communion d'Amour : Père, Fils et Esprit-Saint. Nous libérant de notre division interne, elle nous rend à l'unité :
"Qu'ils soient UN comme nous sommes UN". Cette unité retrouvée conduit à l'unité avec les autres, à la pleine communion. Tout un chemin ! Le Christ est "le Chemin, la Vérité et la Vie".
Accueillir son enseignement et sa Personne, l'accueillir comme "Pain de Ma vie" que ce soit dans l'écoute de la Parole qui m'est transmise par les Évangiles etc ... où dans l'Eucharistie où il se donne à manger, est le cœur d'une vie chrétienne
vraiment "experte en humanisation" ...
(Jésus nourrit ses disciples de la Parole de Dieu ... Jésus se donne en nourriture)

samedi 1 août 2009

Parole du jour
(Samedi 1er août)
(Mt 14, 1-12)

En ce temps-là, Hérode, prince de Galilée,
apprit la renommée de Jésus et dit à ses serviteurs :
« Cet homme, c'est Jean le Baptiste,
il est ressuscité d'entre les morts,
et voilà pourquoi il a le pouvoir de faire des miracles. »
Car Hérode avait fait arrêter Jean,
l'avait fait enchaîner et mettre en prison,
à cause d'Hérodiade, la femme de son frère Philippe.
En effet, Jean lui avait dit :
« Tu n'as pas le droit de vivre avec elle. »
Hérode cherchait à le mettre à mort,
mais il eut peur de la foule qui le tenait pour un prophète.
Lorsque arriva l'anniversaire d'Hérode,
la fille d'Hérodiade dansa
devant tout le monde, et elle plut à Hérode.
Aussi s'engagea-t-il par serment
à lui donner tout ce qu'elle demanderait.
Poussée par sa mère, elle dit :
« Donne-moi ici, sur un plat, la tête de Jean le Baptiste. »
Le roi fut contrarié,
mais à cause de son serment et des convives,
il commanda de la lui donner.
Il envoya décapiter Jean dans la prison.
La tête de celui-ci fut apportée sur un plat et donnée à la jeune fille,
qui l'apporta à sa mère.
12 Les disciples de Jean arrivèrent pour prendre son corps,
l'ensevelirent et allèrent en informer Jésus.

Jean Baptiste avait précédé Jésus pour préparer ses chemins. Ici encore, il le devance. De même que Jean devait d’abord se présenter pour que Jésus puisse le faire à son tour et être baptisé par lui, de même Jean va mourir avant que Jésus s’avance délibérément sur le chemin qui le conduira à Jérusalem pour y être crucifié.
C’est comme si Jean, par ses souffrances et par sa mort, annonçait la passion du Seigneur. Les parallèles entre les deux événements sont saisissants. Celui qui suit nous semble très signifiant. Matthieu nous précise qu’Hérode « avait voulu tuer Jean, mais avait craint la foule parce qu’on le tenait pour un prophète » (Mt 14, 5). Un peu plus loin, Matthieu reprendra cette même expression au sujet de Jésus que les grands prêtres et les pharisiens auront peur d’arrêter à cause des foules qui le tiennent pour un prophète : « Tout en cherchant à l'arrêter, ils eurent peur de la foule, parce qu'elle le tenait pour un prophète. » (Mt 21,46)
De cet événement de l’exécution de Jean Baptiste, il ressort que Jésus, tout comme Jean, est bien un prophète. La foule a donc raison au sujet de Jésus et sa patrie se trompe. Juste avant l’évangile de ce jour, Jésus déclarait lui-même : « Un prophète n’est méprisé que dans sa patrie et sa maison » (Mt 13, 57).
La mort de Jésus, annoncée par celle de Jean Baptiste, sera d’ailleurs la preuve la plus éclatante que Jésus est bien un prophète. Comme le Baptiste, il connaîtra la mort des prophètes. Face aux scribes et aux pharisiens, il s’exprimera ainsi : « C’est pourquoi, voici que j’envoie vers vous des prophètes, des sages et des scribes : vous en tuerez, vous en mettrez en croix… » (Mt 23, 34).
Jusque dans sa mort, Jean Baptiste sera resté fidèle à sa mission de précurseur. (F. Elie)
(Peinture : "Salomé" par Le Titien)