Mt 15, 1-2 sq
Lundi 2 août
Des pharisiens et des scribes venus de Jérusalem
s'approchent de Jésus et lui disent :
Lundi 2 août
Des pharisiens et des scribes venus de Jérusalem
s'approchent de Jésus et lui disent :
« Pourquoi tes disciples désobéissent-ils
à la tradition des anciens ?
En effet ils ne se lavent pas les mains
avant de prendre leur repas. »
Jésus appela la foule et lui dit :
« Écoutez et comprenez bien !
à la tradition des anciens ?
En effet ils ne se lavent pas les mains
avant de prendre leur repas. »
Jésus appela la foule et lui dit :
« Écoutez et comprenez bien !
Ce n'est pas ce qui entre dans la bouche
qui rend l'homme impur.
Mais ce qui sort de la bouche,
voilà ce qui rend l'homme impur. »
qui rend l'homme impur.
Mais ce qui sort de la bouche,
voilà ce qui rend l'homme impur. »
Alors les disciples s'avancèrent et lui dirent :
« Sais-tu que les pharisiens ont été scandalisés
en entendant cette parole ? »
« Sais-tu que les pharisiens ont été scandalisés
en entendant cette parole ? »
Mais il répondit :
« Toute plante que mon Père du ciel
n'a pas plantée sera arrachée.
« Toute plante que mon Père du ciel
n'a pas plantée sera arrachée.
Laissez-les dire : ce sont des guides aveugles
pour des aveugles.
Si un aveugle guide un aveugle,
ils tomberont tous les deux dans un trou. »
pour des aveugles.
Si un aveugle guide un aveugle,
ils tomberont tous les deux dans un trou. »
« Des scribes et des pharisiens venus de Jérusalem » : il s’agit d’une délégation officielle, parlant au nom du collège des sages. Leur reproche concerne la liberté que prennent les disciples de Jésus par rapport aux ablutions traditionnelles.
Jésus ne répond même pas à la question de ses interlocuteurs ; ce qui laisse supposer que leur demande n’est pas droite : ils ne cherchent pas à comprendre le motif du comportement des disciples, mais seulement à fustiger l’autorité de ce Rabbi qui prend décidément trop d’ascendant sur le peuple.
Notre-Seigneur « appelle la foule » - qui s’était sans doute éloignée à l’approche des notables - et l’exhorte vigoureusement à se libérer du joug des observances stériles qui font barrage à la rencontre avec le Dieu de l’Alliance. Jésus ne prend pas la défense de ses disciples : il reconnaît les faits qu’on leur reproche. Mais il ne se considère pas lié par les prescriptions de « la tradition des anciens », qui marquaient la séparation d’avec les autres hommes - les ablutions prétendaient en effet purifier les fils d’Israël des souillures contractées au contact avec des non-juifs.
Poussant plus loin sa critique du formalisme religieux, Notre-Seigneur récuse implicitement la distinction entre aliments purs et impurs, puisque rien de « ce qui entre dans la bouche ne rend l’homme impur ». « Dieu a créé les aliments pour que les fidèles, eux qui connaissent pleinement la vérité, les prennent avec action de grâce », expliquera plus tard Saint Paul, qui ajoute : « car tout ce que Dieu a créé est bon, et rien n’est à rejeter si on le prend avec action de grâce. En effet, la parole de Dieu et la prière le sanctifient » (1 Tm 4, 3-5).
Nous avons du mal à imaginer l’ampleur de la révolution religieuse provoquée par Jésus, et il n’a pas du être facile pour le pharisien Paul, disciple de Gamaliel, d’accéder à cette liberté, dont il deviendra le grand héraut. Dans la lettre aux Romains il généralise même cette position en affirmant : « Je le sais, j’en suis convaincu par le Seigneur Jésus : rien n’est impur en soi. Mais une chose est impure pour celui qui la considère comme telle » (Rm 14,14).
Cette liberté nouvelle par rapport aux règles extérieures, se double cependant d’une exigence bien plus grande : « Mais ce qui sort de la bouche, voilà ce qui rend l’homme impur ». Jésus précisera quelques versets plus loin ce qu’il entend par là : « Ce qui pénètre dans la bouche va dans le ventre pour être éliminé, tandis que ce qui sort de la bouche provient du cœur, et c’est cela qui rend l’homme impur. Car c’est du cœur que proviennent les pensées mauvaises : meurtres, adultères, inconduite, vols, faux témoignages, diffamations. C’est tout cela qui rend l’homme impur ; mais manger sans se laver les mains ne rend pas l’homme impur » (Mt 15, 17-20). Nous voilà renvoyés à notre responsabilité personnelle face au péché, qui seul nous rend « impur » devant Dieu. Remarquons aussi que les péchés évoqués par Jésus renvoient tous à un manque de respect envers nos frères : il est clair que Notre-Seigneur veut nous libérer d’une religiosité formelle pour que nous puissions nous engager résolument sur le chemin concret de la charité fraternelle.
Les pharisiens ont du manifester ostensiblement leur réprobation par une attitude scandalisée, que les disciples, inquiets, rapportent à leur Maître. La réponse de Jésus est tranchante : « Il n’y a rien à attendre de ces pseudo-guides au cœur endurci. Ils n’appartiennent pas à la vigne du Père. Leur “tradition” n’impose que des préceptes humains sans valeur religieuse. Ce sont des aveugles entraînant d’autres aveugles à leur perte : “laissez-les dire” mais ne les écoutez pas. N’espérez pas le salut de l’observance de préceptes humains ; veillez plutôt à accueillir la miséricorde divine, et à coopérer généreuse à l’action de la grâce dans le beau combat de la charité ». (P. Joseph-Marie)
Jésus ne répond même pas à la question de ses interlocuteurs ; ce qui laisse supposer que leur demande n’est pas droite : ils ne cherchent pas à comprendre le motif du comportement des disciples, mais seulement à fustiger l’autorité de ce Rabbi qui prend décidément trop d’ascendant sur le peuple.
Notre-Seigneur « appelle la foule » - qui s’était sans doute éloignée à l’approche des notables - et l’exhorte vigoureusement à se libérer du joug des observances stériles qui font barrage à la rencontre avec le Dieu de l’Alliance. Jésus ne prend pas la défense de ses disciples : il reconnaît les faits qu’on leur reproche. Mais il ne se considère pas lié par les prescriptions de « la tradition des anciens », qui marquaient la séparation d’avec les autres hommes - les ablutions prétendaient en effet purifier les fils d’Israël des souillures contractées au contact avec des non-juifs.
Poussant plus loin sa critique du formalisme religieux, Notre-Seigneur récuse implicitement la distinction entre aliments purs et impurs, puisque rien de « ce qui entre dans la bouche ne rend l’homme impur ». « Dieu a créé les aliments pour que les fidèles, eux qui connaissent pleinement la vérité, les prennent avec action de grâce », expliquera plus tard Saint Paul, qui ajoute : « car tout ce que Dieu a créé est bon, et rien n’est à rejeter si on le prend avec action de grâce. En effet, la parole de Dieu et la prière le sanctifient » (1 Tm 4, 3-5).
Nous avons du mal à imaginer l’ampleur de la révolution religieuse provoquée par Jésus, et il n’a pas du être facile pour le pharisien Paul, disciple de Gamaliel, d’accéder à cette liberté, dont il deviendra le grand héraut. Dans la lettre aux Romains il généralise même cette position en affirmant : « Je le sais, j’en suis convaincu par le Seigneur Jésus : rien n’est impur en soi. Mais une chose est impure pour celui qui la considère comme telle » (Rm 14,14).
Cette liberté nouvelle par rapport aux règles extérieures, se double cependant d’une exigence bien plus grande : « Mais ce qui sort de la bouche, voilà ce qui rend l’homme impur ». Jésus précisera quelques versets plus loin ce qu’il entend par là : « Ce qui pénètre dans la bouche va dans le ventre pour être éliminé, tandis que ce qui sort de la bouche provient du cœur, et c’est cela qui rend l’homme impur. Car c’est du cœur que proviennent les pensées mauvaises : meurtres, adultères, inconduite, vols, faux témoignages, diffamations. C’est tout cela qui rend l’homme impur ; mais manger sans se laver les mains ne rend pas l’homme impur » (Mt 15, 17-20). Nous voilà renvoyés à notre responsabilité personnelle face au péché, qui seul nous rend « impur » devant Dieu. Remarquons aussi que les péchés évoqués par Jésus renvoient tous à un manque de respect envers nos frères : il est clair que Notre-Seigneur veut nous libérer d’une religiosité formelle pour que nous puissions nous engager résolument sur le chemin concret de la charité fraternelle.
Les pharisiens ont du manifester ostensiblement leur réprobation par une attitude scandalisée, que les disciples, inquiets, rapportent à leur Maître. La réponse de Jésus est tranchante : « Il n’y a rien à attendre de ces pseudo-guides au cœur endurci. Ils n’appartiennent pas à la vigne du Père. Leur “tradition” n’impose que des préceptes humains sans valeur religieuse. Ce sont des aveugles entraînant d’autres aveugles à leur perte : “laissez-les dire” mais ne les écoutez pas. N’espérez pas le salut de l’observance de préceptes humains ; veillez plutôt à accueillir la miséricorde divine, et à coopérer généreuse à l’action de la grâce dans le beau combat de la charité ». (P. Joseph-Marie)