mercredi 10 décembre 2014

 Parole du jour
Vendredi 12 décembre 
 Mt 11, 16-19

Jésus déclarait aux foules : "A qui vais-je comparer cette génération ? Elle ressemble à des gamins assis sur les places, qui en interpellent d'autres : 'Nous vous avons joué de la flûte et vous n'avez pas dansé. Nous avons entonné des chants de deuil, et vous ne vous êtes pas frappé la poitrine.' Jean Baptiste est venu, en effet ; il ne mange pas, il ne boit pas, et l'on dit : 'C'est un possédé' ! Le Fils de l'homme est venu : il mange et il boit, et l'on dit : 'C'est un glouton et un ivrogne, un ami des publicains et des pécheurs.' Mais la sagesse de Dieu se révèle juste à travers ce qu'elle fait."

La génération dont parle Jésus trouve de bonnes raisons de ne pas se convertir. Et elle cherche à se donner bonne conscience. Le jugement sur Jean-Baptiste et sur Jésus est la preuve de sa mauvaise foi. Qu'il mange ou non, tous les deux sont condamnés, l'un comme possédé, l'autre comme glouton. Dans ces conditions, comment pourrait-elle écouter l'un et l'autre, l'un ou l'autre. Ce qu'elle oublie, c'est que son mauvais jugement ne change rien à la réalité et à la vérité : "la sagesse de Dieu se révèle juste à travers ce qu'elle fait". En falsifier le message ne change rien au vrai sens du message. la génération dont parle Jésus, en agissant ainsi, se met elle-même dans le malheur. Et notre génération à nous, où en est-elle ? ... Sommes-nous prêts à nous convertir ... ou trouvons-nous de bonnes raisons de ne pas le faire ? ...

  Parole du jour
Mt 11, 11-15
Jeudi 11 décembre
 
Jésus déclarait aux foules : "Amen, je vous le dis : Parmi les hommes, il n'en a pas existé de plus grand que Jean Baptiste ; et cependant le plus petit dans le Royaume des cieux est plus grand que lui. Depuis le temps de Jean Baptiste jusqu'à présent, le Royaume des cieux subit la violence, et des violents cherchent à s'en emparer. Tous les Prophètes, ainsi que la Loi, ont parlé jusqu'à Jean. Et, si vous voulez bien comprendre, le prophète Élie qui doit venir, c'est lui. Celui qui a des oreilles, qu'il entende !"

Jean Baptiste bien que précurseur du Christ, reste de l'Ancien Testament. Il attend un Messie guerrier et ne comprend pas l'attitude de Jésus : "Il ne nous paraîtra pas impossible d'admettre que Jean Baptiste ... se soit demandé finalement si les voies de Jésus correspondaient avec ce qu'il avait annoncé : le jour terrible, le jour de la vengeance, le jour où Dieu s'explique avec ses ennemis et les défait par une seule parole de sa bouche, ce Dieu terrible, impassible, ce Dieu qui est le dernier mot, Celui qui n'a pas besoin d'armée pour abattre ses adversaires, comment serait-Il reconnu sous les traits de ce prédicateur patient, qui se mêle aux foules, qui n'annonce pas le feu du ciel, qui se commet avec les pécheurs, qui les reçoit à sa table ou qui se laisse inviter à la leur, comment cela répond-il aux prophéties ? Comment cela réalise-t-il une manifestation de puissance et du définitif jugement ? Il semble que ses voies sont trop douces. Il semble qu'elles ne correspondent pas à la puissance de Yahvé. Il faut nécessairement, si Dieu entre en scène, que rien ne lui résiste et c'est pourquoi Jean qui va donner sa vie pour la Vérité, dans sa prison s'interroge et s'inquiète ... Le Baptiste ne pouvait comprendre, bien-sûr. Il appartenait encore à l'Ancienne Alliance. Il imaginait Dieu avec en Lui-même une puissance irrésistible. Il ne pouvait pas L'entrevoir encore avec le Visage de la Suprême Pauvreté ..." (Maurice Zundel) Aux disciples qu'il envoie à Jésus pour lui demander : "Es-tu celui qui doit venir ou faut-il en attendre un autre ?" Jésus répond : "Allez rapporter à Jean ce que vous entendez et voyez : les aveugles voient et les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés et les sourds entendent, les morts ressuscitent et la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres ..." (Mt 11, 4-5) C'est cela le Royaume des cieux ! Celui qui le comprend, le disciple de Jésus transformé par l'expérience de la Pentecôte et qui en vit, est en ce sens plus grand que Jean.
La "violence" dont il est question, c'est en fait le "Salut apporté par et en Jésus" comme la "Vengeance de Dieu" en Isaïe, est ce même Salut. En voici le texte qui rejoint notre Evangile : "Soyez forts, ne craignez pas; voici votre Dieu. c’est la vengeance qui vient, la rétribution de Dieu. Il vient lui-même vous sauver. 5 Alors, les yeux des aveugles verront et les oreilles des sourds s’ouvriront. Alors, le boiteux bondira comme un cerf et la bouche du muet criera de joie. Des eaux jailliront dans le désert, des torrents dans la steppe. […] Ils reviendront, ceux que le SEIGNEUR a rachetés, ils arriveront à Sion avec des cris de joie. Sur leurs visages, une joie sans limite ! Allégresse et joie viendront à leur rencontre, tristesse et plainte s’enfuiront." Les violents dont parle Jésus, sont donc ceux qui rejetant les représentations d'un Dieu potentat, s'ouvre à la foi en Jésus, seule révélation de Dieu, et accueille en toute confiance le Salut gratuit qui se réalise en Lui ...

 Parole du jour
Mt 11, 28-30
Mercredi 10 décembre

En ce temps-là, Jésus prit la parole : « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos. Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos. Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau, léger. »

Venir à Jésus, c'est se mettre à son école, écouter sa Parole et la mettre en pratique. Le lourd fardeau dont il est question, est celui de l'enseignement des pharisiens. Jésus mettra ses disciples en garde : "Gardez-vous avec soin du levain des pharisiens et des sadducéens ... ils comprirent que ce n'était pas du levain du pain qu'il avait dit de se garder, mais de l'enseignement des pharisiens et des sadducéens." (Mt 11, 6-12) Avec les pharisiens, la religion est ramenée à l'observation de la loi, la conformation aux ordonnances. La piété devient formaliste, l'acte extérieur étant plus important que la disposition du cœur. Jésus dira d'eux : "Ils lient de pesants fardeaux et les imposent aux épaules des gens, mais eux-mêmes se refusent à les remuer du doigt. " (Mt 23, 4) L'enseignement de Jésus par contre est "simple et bref pour la mémoire". Ainsi pourrait-on traduire : "doux et humble de cœur". L'enseignement de Jésus est libérateur et rejoint l'homme dans ses profondeurs. Il n'est pas contre l'homme mais pour lui et conduit à son accomplissement. Comme le bœuf sous le joug qui travaille la terre pour qui soit jeté la semence qui donne son fruit, le disciple est appelé à travailler la terre de son cœur en y jetant la graine de la Parole de Jésus pour qu'elle fructifie : " ... des graines tombèrent dans la bonne terre, et donnèrent du fruit, montant et croissant, et rapportèrent, l'un trente, et l'un soixante, et l'un cent..." (Mc 4, 8) Comme l'âne sous le fardeau de la Parole de Jésus qui gravit la montagne pour rejoindre le ciel ... "Oui, mon joug est aisé et mon fardeau léger !" Terminons avec l'appel de Benoit XVI qui font écho à celles de Jean Paul II : "Ouvrez grandes les portes dau Christ !"