vendredi 23 mars 2012

Parole du jour
Lc 1, 26-38
Lundi 25 mars

L'ange Gabriel fut envoyé par Dieu
dans une ville de Galilée, appelée Nazareth,
à une jeune fille, une vierge,
accordée en mariage à un homme
de la maison de David, appelé Joseph ;
et le nom de la jeune fille était Marie.
L'ange entra chez elle et dit :
« Je te salue,
Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi. »
A cette parole, elle fut toute bouleversée,
et elle se demandait
ce que pouvait signifier cette salutation.
L'ange lui dit alors :
« Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu.
Voici que tu vas concevoir
et enfanter un fils ;
tu lui donneras le nom de Jésus.
Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut ;
le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ;
il régnera pour toujours sur la maison de Jacob,
et son règne n'aura pas de fin. »
Marie dit à l'ange :
« Comment cela va-t-il se faire, puisque je suis vierge ? »
L'ange lui répondit :
« L'Esprit Saint viendra sur toi,
et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ;
c'est pourquoi celui qui va naître sera saint,
et il sera appelé Fils de Dieu.
Et voici qu'Élisabeth, ta cousine, a conçu, elle aussi,
un fils dans sa vieillesse et elle en est à son sixième mois,
alors qu'on l'appelait : 'la femme stérile'.
Car rien n'est impossible à Dieu. »
Marie dit alors : « Voici la servante du Seigneur ;
que tout se passe pour moi selon ta parole. » Alors l'ange la quitta.

Le personnage central de "l'Annonciation", c'est Jésus. Cette solennité s'appelle d'ailleurs : "Annonciation du Seigneur". Marie sans Jésus, serait restée inconnue. Marie a sa place, une place privilégiée, mais toujours en référence à son Fils, engendré par l'Esprit-Saint "venu sur elle". En bonne juive, Marie est imprégnée de la Parole de Dieu et celle-ci l'a transformée à un tel point qu'ajustée sur elle, elle est appelée à lui donner naissance. Cependant Dieu respecte trop sa créature pour lui imposer quoi que ce soit. Aussi l'ange reprenant l'annonce messianique du livre de Sophonie en change les termes. Il dit non pas "le Seigneur est en toi", mais "le Seigneur est avec toi". Cet "avec" dit combien Dieu est présent à la proposition, tout en assurant que Marie reste maîtresse de son choix. Pour que le "en" devienne effectif, il faut le "oui" de Marie. Dieu prend le risque de dépendre de Marie, de sa créature. Sa confiance en elle le conduit à remettre entre ses mains le sort de l'humanité toute entière, notre sort. Il connaît Marie, femme libre de la liberté de l'Esprit par qui elle se laisse enseigner et conduire. Aussi le "Fiat" jaillit du cœur de Marie décide de la conception de Jésus en son sein ...

Parole du jour
(dimanche 25 mars)
(Jn 12, 23-26)

Alors Jésus leur déclare :
« L'heure est venue pour le Fils de l'homme d'être glorifié.
Amen, amen, je vous le dis :
si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ;
mais s'il meurt, il donne beaucoup de fruits.
Celui qui aime sa vie la perd ;

celui qui s'en détache en ce monde la garde pour la vie éternelle.
Si quelqu'un veut me servir, qu'il me suive ;
et là où je suis, là aussi sera mon serviteur.
Si quelqu'un me sert, mon Père l'honorera.

La glorification du Fils de l'homme, c'est "l'amour jusqu'au bout" vécu par le Fils de Dieu en son Humanité. Cette glorification a lieu pour lui sur la croix, lieu de cet accomplissement. Le grain de blé tombé en terre donne beaucoup de fruits. Et le fruit essentiel, c'est la restauration de notre humanité en la Sienne. Jésus nous invite donc à nous y ajuster en prenant le chemin du don de soi et du service. Et nous y ajuster, c'est lui ressembler : "Là où je suis, là aussi sera mon serviteur", et avec Lui, vivre dans la communion du Père à qui il ressemble : "Qui m'a vu, a vu le Père." (Jn 14, 9) Cette intimité à laquelle nous sommes conviés nous honore.

Parole du jour
Jn 7, 40-53
Samedi 24 mars

Jésus enseignait au temple de Jérusalem.
Dans la foule, on avait entendu ses paroles,
et les uns disaient :
« C'est vraiment lui, le grand Prophète ! »
D'autres disaient :
« C'est lui le Messie ! »
Mais d'autres encore demandaient :
« Est-ce que le Messie peut venir de Galilée ?
L'Écriture dit pourtant qu'il doit venir
de la descendance de David et de Bethléem,
le village où habitait David ! »
C'est ainsi que la foule se divisa à son sujet.
Quelques-uns d'entre eux voulaient l'arrêter,
mais personne ne mit la main sur lui.
Voyant revenir les gardes
qu'ils avaient envoyés arrêter Jésus,
les chefs des prêtres et les pharisiens leur demandèrent :
« Pourquoi ne l'avez-vous pas ramené ? »
Les gardes répondirent :
« Jamais un homme n'a parlé comme cet homme ! »
Les pharisiens leur répliquèrent :
« Alors, vous aussi, vous vous êtes laissé égarer ?
Parmi les chefs du peuple et les pharisiens,
y en a-t-il un seul qui ait cru en lui ?
Quant à cette foule qui ne sait rien de la Loi,
ce sont des maudits ! »
Parmi les pharisiens, il y avait Nicodème,
qui était allé précédemment trouver Jésus ;
il leur dit :
« Est-ce que notre Loi permet de condamner
un homme sans l'entendre d'abord
pour savoir ce qu'il a fait ? »
Ils lui répondirent :
« Alors, toi aussi, tu es de Galilée ?
Cherche bien, et tu verras
que jamais aucun prophète ne surgit de Galilée ! »
Puis ils rentrèrent chacun chez soi.

Lorsque l'Enfant Jésus fut présenté au Temple, Syméon prophétisa "qu'il amènerait la chute et le relèvement d'un grand nombre en Israël : il doit être un signe en butte à la contradiction" (Lc 2, 33-35) Dans l'Évangile de ce jour, il est dit que "la foule se divisa à son sujet". Les soldats et leurs commanditaires eux-mêmes sont divisés et les pharisiens assure la vérité de ce qu'ils disent "vous vous êtes laissé égarer" sur le fait qu'eux et les chefs du peuple sont tous d'accord pour ne pas croire en Lui. Trop facile et pas si sûr, voilà le pharisien Nicodème qui intervient ... Immédiatement on l'accuse de faux frère : "Toi aussi tu es de Galilée ..." Et puis ce mépris des pharisiens pour la foule : "... ce sont des maudits !" Quel brouhaha qu sujet de Jésus ! ... Pas facile de se déterminer devant Lui. Il dérange. Nul ne peut rester sans interrogation devant Lui ... et c'est vrai pour nous aussi.
Mais le rocher où l'on peut s'amarrer et le phare qui va orienter notre navigation, c'est la parole -surprise des soldats touchés en plein cœur : "Jamais homme n'a parlé comme cet homme !" Alors ... écoutons-le et n'ayons pas peur de nous laisser bousculer par ses Enseignements et sa Personne ! Il nous faudra certes déblayer notre maison, mais une fois nettoyée et remise en ordre, nous y vivrons mieux : "Je vous laisse la Paix, c'est ma paix que je vous donne, je ne vous la donne pas comme le monde la donne. Que votre cœur ne se trouble ni ne s'effraie." (Jn 14, 27)
Parole du jour
Jn 5, 31-47
Vendredi 23 mars

Lorsque les frères de Jésus furent montés
à Jérusalem pour la fête, il y monta lui aussi,
non pas ostensiblement, mais en secret.
La semaine de la fête était déjà à moitié passée
quand Jésus monta au Temple et se mit à enseigner.
Quelques habitants de Jérusalem disaient alors :
« N'est-ce pas lui qu'on cherche à faire mourir ?
Le voilà qui parle ouvertement, et personne ne lui dit rien !
Les chefs du peuple auraient-ils vraiment reconnu
que c'est lui le Messie ?
Mais lui, nous savons d'où il est.
Or, lorsque le Messie viendra, personne ne saura d'où il est. »
Jésus, qui enseignait dans le Temple, s'écria :
« Vous me connaissez ? Et vous savez d'où je suis ?
Je ne suis pas venu de moi-même :
mais celui qui m'a envoyé dit la vérité,
lui que vous ne connaissez pas.
Moi, je le connais parce que je viens d'auprès de lui,
et c'est lui qui m'a envoyé. »

On cherchait à l'arrêter,
mais personne ne mit la main sur lui
parce que son heure n'était pas encore venue.

On croit connaître Jésus, mais il est inconnaissable. On ne peut le saisir, il est insaisissable. Son Royaume n'est pas de ce monde. Le crucifier ne changera rien. Il est libre ! Et la liberté n'est pas éclose dans le terrestre, dans l'espace et le temps, elle jaillit de l'intérieur, du cœur de l'homme. Il faudrait mieux dire du coeur de Dieu que l'homme laisse s'ajuster à son propre cœur. Ainsi de Jésus, Dieu incarné. Et si nous croyons le connaître, nous nous faisons illusion car on ne met pas la main sur Dieu. Il faut un lâcher prise, un renoncement à soi pour qu'Il se révèle à nous, un ajustement. Il faut passer par la reconnaissance de notre non-savoir. C'est Lui et Lui seul qui se dit à nous et qui nous donne de faire l'expérience de sa Présence. Laissons-nous dépouiller de nos fausses richesses pour nous enrichir de l'unique Richesse qu'Il est pour nous : "Le royaume des cieux est encore semblable à un trésor caché dans un champ. L'homme qui l'a trouvé le cache; et dans sa joie, il va vendre tout ce qu'il a, et achète ce champ." Mt 13, 44