vendredi 15 janvier 2010

Parole du jour
(Vendredi 15 janvier)
(Mc 1, 40-45)

Jésus était de retour à Capharnaüm,
et la nouvelle se répandit qu'il était à la maison.
Tant de monde s'y rassembla
qu'il n'y avait plus de place, même devant la porte.
Jésus leur annonçait la Parole.
Arrivent des gens
qui lui amènent un paralysé,
porté par quatre hommes.
Comme ils ne peuvent l'approcher à cause de la foule,
ils découvrent le toit au-dessus de Jésus,
font une ouverture
et descendent le brancard sur lequel était couché le paralysé.
Voyant leur foi,
Jésus dit au paralysé :
« Mon fils, tes péchés sont pardonnés. »

Or, il y avait dans l'assistance quelques scribes
qui raisonnaient en eux-mêmes :
« Pourquoi cet homme parle-t-il ainsi ?
Il blasphème.
Qui donc peut pardonner les péchés,
sinon Dieu seul ? »
Saisissant aussitôt dans son esprit
les raisonnements qu'ils faisaient,
Jésus leur dit :
« Pourquoi tenir de tels raisonnements ?
Qu'est-ce qui est le plus facile ?
de dire au paralysé : 'Tes péchés sont pardonnés',
ou bien de dire :
'Lève-toi, prends ton brancard et marche' ?
Eh bien ! Pour que vous sachiez que le Fils de l'homme
a le pouvoir de pardonner les péchés sur la terre,
je te l'ordonne,
(dit-il au paralysé),
lève-toi,
prends ton brancard et rentre chez toi. »
L'homme se leva, prit aussitôt son brancard,
et sortit devant tout le monde.
Tous étaient stupéfaits
et rendaient gloire à Dieu, en disant :
« Nous n'avons jamais rien vu de pareil. »

J'ai connu une personne tétraplégique qui réconfortait ceux qui la visitait par son rayonnement ... La paralysie dont parle l'Évangile est avant tout celle du cœur. Le péché entrave la vie, il en arrête l'écoulement : "Les fleuves se changent en désert, les sources d'eau en pays de la soif ...". (Ps 107, 35) La relation avec soi-même, avec les autres parce qu'avec Dieu est paralysée. Il y a distorsion de l'être, déchirure et division. Aujourd'hui, on a tendance à relativiser le péché car on a perdu le chemin du paradis, c'est-à-dire du cœur, de l'intériorité. Peut-être que dans le passé, on nous a trop culpabilisés par rapport à celui-ci, nous promettant le jugement inflexible de Dieu, un Dieu en fait plein de miséricorde et venu pour nous sauver, c'est-à-dire nous rendre la santé. Mais ce constat ne nous empêche pas d'être malade ... Jésus est ce Médecin qui peut nous remettre debout en nous libérant des chaînes qui nous entravent et nous empêchent de nous bouger. L'Amour qui guérit est à la porte, Il frappe patiemment, encore fait-il l'ouvrir : " Ce ne sont pas les gens bien-portants qui ont besoin du médecin, mais les malades ... je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs." (Mt 9, 13) Le pardon et la guérison ! ... Encore faut-il être assez humble pour se reconnaître pécheur et donc malade. C'est le lot de tout être humain. La guérison physique par Jésus, quand il y a - Jésus n'a pas guéri tous les malades - est toujours le signe d'une guérison plus profonde, celle du cœur. Combien de fois dans un Sacrement qui est action de Jésus aujourd'hui comme il a deux mille ans, ai-je pu faire cette constatation, en particulier dans le baptême, la réconciliation et le sacrement des malades ... A l'Eucharistie même, lors de la consécration du vin qui devient le Sang rédempteur du Christ, il est dit : "Prenez et buvez en tous car ceci est la coupe de mon Sang, le Sang de l'Alliance nouvelle et éternelle, qui sera versé pour vous et pour la multitude en rémission des péchés." et juste avant de communier : "... dis seulement une Parole et je serais guéri." Il est lui-même cette Parole de guérison et nous y communions. Puissions nous permettre au Christ de nous dire ces paroles : "Lève-toi, prends ton brancard et rentre chez toi." Il ne peut le faire sans notre désir et notre humble adhésion. Les moyens sont à notre portée, encore faut-il les prendre ...