lundi 9 mars 2009

Parole du jour
(Mardi 10 mars)

"Le plus grand parmi
vous
sera votre serviteur.
Qui s'élèvera sera abaissé,
qui s'abaissera sera élevé."

(Mt 23, 12)

Jésus nous proposerait-il une vie à l'envers ? Combien nous aimerions, en effet, être reconnu comme les meilleurs, ceux que l'on adule, dominer sur les autres, être les plus beaux, les plus grands, les plus forts et ... se faire servir. Tout cela demande beaucoup de fatigue et laisse insatisfait. Il y a en effet beaucoup de concurrents et peu ou pas d'élus. Être simplement à sa place, se satisfaire de ce que l'on a, s'accepter tel que l'on est, accueillir le temps qui passe et les rides qui se creusent, se faire serviteur des autres, voici ce qui conduit à la vraie grandeur et donc au vrai bonheur et à la paix.
Parole du jour
(Lundi 9 mars)

Jésus disait à la foule:
"Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux.
Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés;
ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés.
Pardonnez, et vous serez pardonnés.

Donnez, et vous recevrez :

une mesure bien pleine, tassée, secouée, débordante,

qui sera versée dans votre tablier;
car la mesure dont vous vous servez pour les autres
servira aussi pour vous. »
(Lc 6, 36-38)

Le terme hébraïque que l'on traduit par "miséricorde" signifie en hébreu "entrailles maternelles". Si Dieu est Père, Il est également Mère et comme une Mère, Il donne la vie. Et sans cesse, Il redonne vie . Chouraqui, dans sa traduction de la Bible, traduit : "Dieu est matricien". Nous sommes appelés nous aussi à donner la vie. Or " juger, écrit le philosophe Trémontant, est de l'ordre du meurtre", car le jugement bloque la personne que l'on juge, dans l'instant, et lui interdit toute évolution. Elle est comme ça. Une étiquette lui est collée sur le front. Souvent, d'ailleurs, nous jugeons sur les apparences, sans connaître vraiment la personne, ses motivations, son histoire - toute histoire est unique -, ses blessures etc. ... Nous nous arrêtons à l'extériorité. Jésus lui, ne juge pas : "Dieu n'a pas envoyé son Fils dans le monde pour juger le monde, mais pour le sauver." (Jn 3, 17) Et pourtant il aurait bien des raisons de nous juger ... Jésus regarde la personne et Il l'aime. C'est cet amour de l'autre qui fait que celui-ci change de comportement s'il est besoin. Il suffit de regarder le récit de l'appel du publicain Matthieu qui conduit celui-ci a une véritable conversion. Jésus ne le juge pas comme le font sans aucun doute ses compatriotes qui l'étiquette "collabo. des romains". Jésus connaît son comportement mais il ne cherche pas à l'enfoncer. Il veut le sauver, c'est-à-dire, le libérer et le guérir. Il veut "son bien". Voulons-nous le bien des autres ? ... Jésus regarde Matthieu avec amour et le rejoint dans son être profond, dans sa personne. Celui-ci se sent aimé, reconnu, il se lève, le suit, change de vie et devient son disciple (Mt 9,9).
(Enluminure de l’Evangéliaire d’Egbert.)