Mt 22, 34-40
Dimanche 26 octobre
Les pharisiens, apprenant que Jésus avait fermé la bouche aux
sadducéens, se réunirent, et l'un d'entre eux, un docteur de la Loi,
posa une question à Jésus pour le mettre à l'épreuve : « Maître, dans la
Loi, quel est le grand commandement ? » Jésus lui répondit : « Tu
aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de
tout ton esprit. Voilà le grand, le premier commandement. Et voici le
second, qui lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
Tout ce qu'il y a dans l'Écriture — dans la Loi et les Prophètes —
dépend de ces deux commandements. »
Commentaire :
Curieusement, Jésus ne se réfère pas à la Loi, c’est-à-dire au
Décalogue, mais il rassemble un verset du Deutéronome (Dt 6, 5) et un
autre du Lévitique (Lv 19, 18) pour composer un seul précepte, qui selon
lui s’impose inconditionnellement. On pourrait donc lui reprocher de ne
pas répondre à la demande qui lui est adressée. Mais en fait, il
dépasse la Loi vers son accomplissement dans l’amour. Dans les deux
passages convoqués, le programme à mettre en œuvre consiste en effet à «
aimer ». Par deux fois, ce verbe est proposé au futur, non pas pour
indiquer une action à venir, mais pour signifier qu’il s’agit de
l’occupation principale tout au long du chemin qui conduit au Royaume ... L’objet de cet amour est double. Il s’agit d’abord d’aimer « le Seigneur
» et de l’aimer dans la radicalité d’un engagement de tout son être.
Conjointement et dans l’élan d’un unique amour qui se donne résolument
et sans retour, nous sommes invités à « aimer notre prochain comme
nous-même ». Jésus précise que les deux commandements sont d’égale
importance, et à vrai dire n’en font qu’un, le second étant le lieu de
vérification du premier ... Pour aimer comme il convient notre prochain, il nous faut d’abord nous
enraciner dans l’amour de Dieu et nous attacher à lui « de tout notre
cœur, de toute notre âme et de toute notre pensée ». Ce n’est que
lorsque nous serons ainsi totalement décentré de nous-même vers celui
qui est notre Source et notre Fin, que nous pourrons aimer notre
prochain « en esprit et vérité » (cf. Jn 4, 23-24), c’est-à-dire dans la
chasteté d’un amour non possessif et dans la liberté du don et du
service gratuits. La charité chrétienne est tout autre chose qu’une
philanthropie : elle est consentement à l’action de l’Esprit de
Jésus-Christ en nous, travaillant à l’instauration du Royaume. Jean-Paul II souhaitait ardemment que « le monde redécouvre que le
christianisme est la religion de l’amour ». Et comment pourrait-il le
découvrir si ce n’est grâce au témoignage de l’engagement des chrétiens
au service de leurs frères ? (Père Joseph-Marie)
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