vendredi 30 avril 2010

Parole du jour
Jn 14, 1-6
Vendredi 30 avril

À l’heure où Jésus passait de ce monde à son Père,
il disait à ses disciples :
« Ne soyez donc pas bouleversés :
vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi.

Dans la maison de mon Père,
beaucoup peuvent trouver leur demeure ;
sinon, est-ce que je vous aurais dit :
Je pars vous préparer une place ?

Quand je serai allé vous la préparer,
je reviendrai vous prendre avec moi ;
et là où je suis, vous y serez aussi.

Pour aller où je m'en vais, vous savez le chemin. »

Thomas lui dit :
« Seigneur, nous ne savons même pas où tu vas ;
comment pourrions-nous savoir le chemin ? »

Jésus lui répond :
« Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ;
personne ne va vers le Père sans passer par moi.


Avant son départ qui sera occasionné par sa mort et sa Résurrection, Jésus avertit : "Je pars." Après celui-ci, chacun de ceux qui auront misé leur vie sur Lui, aura une place particulière, une mission particulière : "Il y a beaucoup de demeure dans la maison du Père." Jésus considère chacun comme unique. Chacun, en effet, est une "Pierre vivante de la demeure de Dieu." Chacun est à la fois Pierre vivante de l'Église et l'Église se concentre en chacun. Aux Kmers rouges qui venaient de tuer ses parents et qui lui disaient que désormais elle était libre car l'Église était morte, une petite fille cambodgienne répondit :"Tant que je serais là, L'Église, c'est moi." (Histoire vraie) Jésus pars mais il reviendra pour nous donner de vivre notre appel. C'est ce qui s'est réalisé le jour de la Pentecôte. Dans l'Esprit-Saint, il prend les disciples avec Lui, il se les unis, afin qu'ils vivent leur mission par Lui, avec Lui et en Lui. Cette mission qui consiste à Le dire au monde, chacun selon son appel. La musique, c'est la musique, mais du Bach n'est pas du Vivaldi qui n'est pas du Mozart etc. Et pourtant, c'est toujours "La Musique". Chacun l'exprime à partir de qui il est ... A la Pentecôte, ce fut un même "Feu" mais chacun le reçu sous la forme d'une langue de Feu. Ce qui voulait signifier que chacun est unique en tant que personne et donc dans sa mission.
(Icône de la Pentecôte)

mercredi 28 avril 2010

Parole du jour
Jn 13, 20
Jeudi 29 avril

"Amen, amen, je vous le dis :
recevoir celui que j'envoie,
c'est me recevoir moi-même ;
et me recevoir,
c'est recevoir celui qui m'envoie. "


Tout chrétien est envoyé. On n'est pas chrétien pour soi-même, mais pour les autres, c'est une mission : "dire le Christ au monde", et en particulier à ceux que nous côtoyons, là où nous sommes envoyés. Au baptême, le célébrant dit au nouveau baptisé : "Tu as revêtu le Christ." Être chrétien, c'est être un "Porte-Christ". Dans toutes nos rencontres, nous devrions avoir conscience de cette réalité. Cela guiderait nos comportements, nos paroles, notre manière d'être.
Redisons-nous souvent aussi ce début de la grande doxologie à la Messe : "Par Lui, avec Lui et en Lui". Tout vivre par Toi Jésus, avec Toi et en Toi. Je dois rencontrer telle ou telle personne, vivre telle ou telle circonstance, que ce soit "par Toi, avec Toi et en Toi, Jésus. Si nous agissons ainsi, en toute simplicité, notre vie deviendra rayonnante de Sa Vie : "Recevoir celui que j'envoie, c'est me recevoir moi-même ..."
(Icône de l'amitié entre Jésus et son disciple)

mardi 27 avril 2010

Parole du jour
Jn 12, 44-50
Mercredi 28 avril

Jésus affirmait avec force:
"Celui qui croit en moi, ce n'est pas en moi qu'il croit,
mais en celui qui m'a envoyé;
et celui qui me voit voit celui qui m'a envoyé.
Moi qui suis la lumière,
je suis venu dans le monde pour que celui qui croit en moi
ne demeure pas dans les ténèbres.
Si quelqu'un entend mes paroles et n'y reste pas fidèle,
moi, je ne le jugerai pas,
car je ne suis pas venu juger le monde, mais le sauver.
Celui qui me rejette et n'accueille pas mes paroles
aura un juge pour le condamner.
La parole que j'ai prononcée,
elle le condamnera au dernier jour.
Car ce que j'ai dit ne vient pas de moi :
le Père lui-même, qui m'a envoyé,
m'a donné son commandement
sur ce que je dois dire et déclarer ;
et je sais que son commandement est vie éternelle.
Donc, ce que je déclare,
je le déclare comme le Père me l'a dit. »


Jésus est le "Médiateur" entre le Père que souvent nous appelons Dieu, et les hommes. Il est à la fois "vrai Dieu et vrai homme". Son humanité est élevé par sa divinité, illuminée. C'est ainsi que trois disciples le verront lors de la transfiguration. Il est "la Lumière". Croire en Lui, c'est croire au Père et le voir Lui, c'est voir le Père. Ailleurs, dans l'Évangile, il dit à Philippe : "Qui me voit, voit le Père." "Ne crois-tu pas que je suis dans le Père et que le Père est en moi." Leur unité est absolue. C'est que le Fils est la Parole du Père : "Le Père Lui-même m'a donné son commandement sur ce que je dois dire et déclarer." Cette Parole est Source de Salut, c'est-à-dire de libération et de guérison. Refuser la Parole nous laisse dans notre état pécheur. C'est là le jugement. Ce n'est pas Jésus, ni le Père qui juge, mais la Parole qui est vérité et qui dévoile le mensonge qui est en nous; la Parole qui est Lumière et qui met en pleine clarté la ténèbre dans laquelle nous nous cachons. Lorsqu'Adam et Ève tombent dans le péché en mangeant le fruit défendu, ils se cachent et ils ont peur en entendant le pas de Dieu dans le jardin. Ils mettent sur le dos de Dieu le jugement, alors que c'est eux qui par leur comportement envers la Parole de Dieu qui leur demande ne pas manger de l'arbre de vie, se sont mis dans une situation de jugement. Dieu, lui demeure le même et il s'inquiète pour l'homme qui se met dans une situation de mal et s'exile du bien : "Adam où es-tu ?" Cette inquiétude le conduira à l'Incarnation et au don de sa vie sur la croix. Et la question : "Adam, où es-tu ?", Il ne cesse de nous la poser aujourd'hui encore ... Oui, où sommes-nous ? ... Où suis-je ?

Parole du jour
Jn 10, 22-30
Mardi 27 avril

On célébrait à Jérusalem l'anniversaire
de la dédicace du Temple. C'était l'hiver.
Jésus allait et venait dans le Temple,
sous la colonnade de Salomon.
Les Juifs se groupèrent autour de lui ; ils lui disaient :
« Combien de temps vas-tu nous laisser dans le doute ?
Si tu es le Messie, dis-le nous ouvertement ! »
Jésus leur répondit :
« Je vous l'ai dit, et vous ne croyez pas.
Les œuvres que je fais au nom de mon Père,
voilà ce qui me rend témoignage.
Mais vous ne croyez pas,
parce que vous n'êtes pas de mes brebis.
Mes brebis écoutent ma voix ;
moi, je les connais, et elles me suivent.
Je leur donne la vie éternelle :
jamais elles ne périront,
personne ne les arrachera de ma main.
Mon Père, qui me les a données,
est plus grand que tout,
et personne ne peut rien arracher de la main du Père.
Le Père et moi, nous sommes UN. »

Suivre Jésus demande un dessaisissement de soi, de ses pensées, de ses certitudes pour accueillir les Paroles de Jésus et se laisser transformer par Elles et donc ... par Lui. St Paul écrit dans la lettre aux Philippiens : "Ayez les sentiments qui sont dans le Christ Jésus." Il ne s'agit pas de se façonner un "Jésus" ou un "Dieu" à notre image, mais de nous laisser façonner, reformer à son Image. C'est là notre nature essentielle : être à son Image. St Bernard exprime notre existence comme suit : Formé (création), déformé (le péché), reformé (Salut en Jésus Christ), conformé ("Nous le verrons tel qu'il est car nous lui serons semblable"). Le Baptême nous met sur le chemin : "Tu es devenu une création nouvelle, tu as revêtu le Christ." Tout est donné, mais tout doit se déployer au jour le jour, pour que la grâce reçue devienne effective. La vie éternelle, c'est cet ajustement sur le Christ qui nous unifie en Lui. Plus nous devenons un avec Lui, plus nous le devenons avec le Père dans le Souffle d'amour de l'Esprit-Saint ...

lundi 26 avril 2010

Parole du jour
Jn 10, 1-10
Lundi 26 avril

Jésus parlait ainsi aux pharisiens :
« Amen, amen, je vous le dis :
celui qui entre dans la bergerie sans passer par la porte,
mais qui escalade par un autre endroit,
celui-là est un voleur et un bandit.

Celui qui entre par la porte,
c'est lui le pasteur, le berger des brebis.

Le portier lui ouvre, et les brebis écoutent sa voix.
Ses brebis à lui, il les appelle chacune par son nom,
et il les fait sortir.

Quand il a conduit dehors toutes ses brebis,
il marche à leur tête, et elles le suivent,
car elles connaissent sa voix.

Jamais elles ne suivront un inconnu,
elles s'enfuiront loin de lui,
car elles ne reconnaissent pas la voix des inconnus. »

Jésus employa cette parabole en s'adressant aux pharisiens,
mais ils ne comprirent pas ce qu'il voulait leur dire.

C'est pourquoi Jésus reprit la parole :
« Amen, amen, je vous le dis :
je suis la porte des brebis.

Ceux qui sont intervenus avant moi
sont tous des voleurs et des bandits ;
mais les brebis ne les ont pas écoutés.

Moi, je suis la porte.
Si quelqu'un entre en passant par moi, il sera sauvé ;
il pourra aller et venir, et il trouvera un pâturage.

Le voleur ne vient que pour voler, égorger et détruire.
Moi je suis venu pour que les hommes aient la vie,
pour qu'ils l'aient en abondance. »


Il ne faut pas se tromper de Pasteur ! Aujourd'hui encore il est de ces gourous qui se font passer pour des "bergers" et qui manipulent leurs brebis, leur donnant une nourriture qui ne conduit pas à la liberté mais à un certain esclavage. Ils sont des tout-puissants. Le vrai Pasteur, lui, est "l'Amour Tout-Puissant", ce qui est bien autre chose. Le signe qu'il nous en donne, le bâton qui est le sien, est celui de la Croix. Il n'en est pas d'autre ! Là, il a donné sa vie pour ses brebis. Il s'est laissé dépouiller de toute grandeur humaine pour revêtir l'humilité divine. L'homme devrait s'y reconnaître puisqu'à l'origine, Dieu l'a créé à son Image. L'orgueil a été sa perte. Suivre Jésus, c'est prendre le même chemin que lui, celui de l'abaissement qui coupe les ailes à toute envolée de puissance qui écrase l'autre. Cet abaissement est une élévation ! Seul l'amour peut l'accomplir.

dimanche 25 avril 2010

Parole du jour
Jn 10, 27-30
Dimanche 25 avril

Jésus avait dit aux Juifs :
« Je suis le Bon Pasteur (le vrai berger). »
Il leur dit encore :
« Mes brebis écoutent ma voix ;
moi je les connais, et elles me suivent.
Je leur donne la vie éternelle :
jamais elles ne périront,
personne ne les arrachera de ma main.
Mon Père, qui me les a données,
est plus grand que tout,
et personne ne peut rien arracher de la main du Père.
Le Père et moi, nous sommes UN. »

Lors de randonnée dans la montagne, on rencontre aujourd'hui encore des bergers conduisant leurs troupeaux vers de bons pâturages. Ils savent où les conduire pour que les brebis puissent se nourrir ... "Je suis le Bon Pasteur" dit Jésus. En hébreu le mot que l'on traduit par "Pasteur" ou "Berger" signifie "Celui qui fait manger". Les bons pâturages sont ceux des Écritures dont il faut se nourrir. Les brebis : les disciples qui se laissent enseigner. Jésus est un Rabbi, il enseigne ses disciples, il les nourrit. Dans la tradition orale, l'enseignement est global : rythme du corps, paroles mélodiées, gestes signifiants les paroles ... L'enseignement se dit à travers la personne qui enseigne et qui est pleinement habité par son enseignement jusqu'à ne faire qu'un avec lui. Lorsque Jésus enseigne, il se donne lui-même en nourriture. Il est "La Parole". Le disciple s'approprie cet enseignement qui s'imprime dans son être : "Elle est vivante, la parole de Dieu, énergique et plus coupante qu'une épée à deux tranchants ; elle pénètre au plus profond de l'âme, jusqu'aux jointures et jusqu'aux moelles ; elle juge des intentions et des pensées du cœur ..." (He 4, 12) La Parole purifie et réajuste. Se nourrir de cette Parole conduit à la vraie connaissance qui est intimité et communion ... unité avec Jésus et avec le Père de qui il reçoit tout : "Je ne dis rien que je n'entends dire au Père, je ne fais rien que je ne vois faire au Père ... Qui me voit voit le Père ... Le Père et moi nous sommes un." L'Eucharistie est le Sacrement où les brebis entre en pleine communion avec leur Pasteur : "Celui qui mange ma chair et bois mon sang demeure ne moi et moi en lui."

vendredi 23 avril 2010

Parole du jour
Jn 6, 52-59
Vendredi 23 avril

Les Juifs discutaient entre eux :
« Comment cet homme-là peut-il
nous donner sa chair à manger ? »
Jésus leur dit alors :
« Amen, amen, je vous le dis :
si vous ne mangez pas la chair du Fils de l'homme,
et si vous ne buvez pas son sang,
vous n'aurez pas la vie en vous.
Celui qui mange ma chair et boit mon sang
a la vie éternelle ;
et moi, je le ressusciterai au dernier jour.
En effet, ma chair est la vraie nourriture,
et mon sang est la vraie boisson.
Celui qui mange ma chair
et boit mon sang demeure en moi,
et moi je demeure en lui.
De même que le Père, qui est vivant, m'a envoyé,
et que moi je vis par le Père,
de même aussi celui qui me mangera vivra par moi.
Tel est le pain qui descend du ciel :
il n'est pas comme celui que vos pères ont mangé.
Eux, ils sont morts ;
celui qui mange ce pain vivra éternellement. »
Voilà ce que Jésus a dit,
dans son enseignement à la synagogue de Capharnaüm.

« Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour ». Chez saint Jean, le terme « chair » renvoie non pas au corps charnel de Jésus mais à sa personne toute entière, autrement dit au Verbe divin qui « s’est fait chair et a habité » parmi nous. De même, le verbe « manger », dans le contexte général du chapitre 6, fait clairement en référence à l’adhésion croyante à la personne même du Verbe. Manger le pain vivant, manger la chair du Christ signifie donc croire en lui, adhérer à lui, assimiler la vie qu’il nous procure. En effet, un pain n'est vivifiant que dans la mesure où il est précisément mangé. Celui qui croit incorpore en lui le Pain Vivant mais en même temps il est incorporé en lui : « Ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson. Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi je demeure en lui. » Cette double assimilation conduit à une inhabitation réciproque, à une véritable communion de vie : « Demeurez en moi comme je demeure en vous (…) car en-dehors de moi, vous ne pouvez rien faire » (15, 4-5).
Devant un si grand mystère, saint Augustin s’exclame : « Ô profond mystère de piété ! Ô signe d’unité ! Ô lien de charité ! Celui qui veut vivre, sait où il jouira de la vie, où il la puisera. Qu’il s’approche et qu’il croie, qu’il s’incorpore au Christ, il y trouvera la vie… qu’il ne fasse qu’un avec le corps du Christ ; que puisant sa vie en Dieu, il vive pour Dieu ».
C’est toute l’économie et le mystère de notre salut qui nous sont révélés ici. « le Père qui est Vivant » envoie son Fils pour épouser notre condition humaine jusque dans sa mortalité, afin que ceux qui acceptent de venir à lui dans la foi, se relèvent en lui au jour de la résurrection. En nous unissant au Fils par la foi, nous accueillons au sein de notre mortalité, sa propre Vie divine immortelle, en vertu de laquelle nous vivons dès à présent en lui et ressusciterons au dernier jour : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi je demeure en lui », « et moi, je le ressusciterai au dernier jour ». (F. Elie)

vendredi 16 avril 2010


Dans l'impossibilité de commenter la Parole
pendant plusieurs jours,
laissez-vous imprégner
par les textes du jour
après avoir prié l'Esprit-Saint
qui est le Maître intérieur.
On a jamais fini d'entrer dans la Parole
car elle est Vivante.
Accueillez ce qui vous est donné
et laissez-la faire son chemin

jeudi 15 avril 2010

Parole du jour
Jn 6, 1-15
Vendredi 16 avril

Jésus était passé de l'autre côté du lac de Tibériade
(appelé aussi mer de Galilée).
Une grande foule le suivait,
parce qu'elle avait vu les signes
qu'il accomplissait en guérissant les malades.
Jésus gagna la montagne,
et là, il s'assit avec ses disciples.
C'était un peu avant la Pâque,
qui est la grande fête des Juifs.
Jésus leva les yeux et vit
qu'une foule nombreuse venait à lui.
Il dit à Philippe :
« Où pourrions-nous acheter du pain
pour qu'ils aient à manger ? »
Il disait cela pour le mettre à l'épreuve,
car lui-même savait bien ce qu'il allait faire.
Philippe lui répondit :
« Le salaire de deux cents journées ne suffirait pas
pour que chacun ait un petit morceau de pain. »
Un de ses disciples, André,
le frère de Simon-Pierre, lui dit :
« Il y a là un jeune garçon
qui a cinq pains d'orge et deux poissons,
mais qu'est-ce que cela pour tant de monde ! »
Jésus dit :
« Faites-les asseoir. »
Il y avait beaucoup d'herbe à cet endroit.
Ils s'assirent donc, au nombre d'environ cinq mille hommes.
Alors Jésus prit les pains,
et, après avoir rendu grâce, les leur distribua ;
il leur donna aussi du poisson, autant qu'ils en voulaient.
Quand ils eurent mangé à leur faim,
il dit à ses disciples :
« Ramassez les morceaux qui restent,
pour que rien ne soit perdu. »
Ils les ramassèrent,
et ils remplirent douze paniers avec les morceaux
qui restaient des cinq pains d'orge après le repas.
A la vue du signe que Jésus avait accompli,
les gens disaient :
« C'est vraiment lui le grand Prophète,
celui qui vient dans le monde. »
Mais Jésus savait qu'ils étaient sur le point
de venir le prendre de force et faire de lui leur roi ;
alors de nouveau il se retira, tout seul, dans la montagne.

Pour faire merveilles, Jésus n'a pas besoin de choses extraordinaires : cinq pains d'orge et deux poissons. Ce qui nous paraît insignifiant est précieux à son cœur. Nous analysons trop souvent selon la mesure de la grandeur et de la puissance. Lui, ne calcule pas, il agit avec amour : "l'amour croit tout", dit St Paul ... et "la foi peut transporter une montagne dans la mer ", d'après Jésus lui-même ... L'amour unit à la foi fait des merveilles ! "L'amour espère tout" ...
Ce que nous considérons comme rien devient alors porteur de plénitude. Ainsi de l'Eucharistie ! Du pain, du vin, quoi de plus banal en soi ! Et voilà qu'ils deviennent son Corps et son Sang, sa Vie offerte et partagée, et aujourd'hui encore, après deux mille ans, c'est toujours la même surabondance, la même fraîcheur, la même grâce, la même Présence Réelle.

Puissions-nous lui offrir nos vies, aussi pauvres soient-elles, pour qu'il les transforme en les ajustant à la Sienne, et qu'habités par ses sentiments et son obéissance au Père, nous soyons transparence de sa Présence, comme le vitrail laisse passer la lumière, comme l'ampoule, une fois branchée, éclaire toute la maison ... Avec nous, par nous et en nous, il veut faire merveille !
Parole du jour
Jn 6, 1-15
Vendredi 16 avril

Jésus était passé de l'autre côté du lac de Tibériade
(appelé aussi mer de Galilée).
Une grande foule le suivait,
parce qu'elle avait vu les signes
qu'il accomplissait en guérissant les malades.
Jésus gagna la montagne,
et là, il s'assit avec ses disciples.
C'était un peu avant la Pâque,
qui est la grande fête des Juifs.
Jésus leva les yeux et vit
qu'une foule nombreuse venait à lui.
Il dit à Philippe :
« Où pourrions-nous acheter du pain
pour qu'ils aient à manger ? »
Il disait cela pour le mettre à l'épreuve,
car lui-même savait bien ce qu'il allait faire.
Philippe lui répondit :
« Le salaire de deux cents journées ne suffirait pas
pour que chacun ait un petit morceau de pain. »
Un de ses disciples, André,
le frère de Simon-Pierre, lui dit :
« Il y a là un jeune garçon
qui a cinq pains d'orge et deux poissons,
mais qu'est-ce que cela pour tant de monde ! »
Jésus dit : « Faites-les asseoir. »
Il y avait beaucoup d'herbe à cet endroit.
Ils s'assirent donc, au nombre d'environ cinq mille hommes.
Alors Jésus prit les pains, et,
après avoir rendu grâce, les leur distribua ;
il leur donna aussi du poisson, autant qu'ils en voulaient.
Quand ils eurent mangé à leur faim, il dit à ses disciples :
« Ramassez les morceaux qui restent,
pour que rien ne soit perdu. »
Ils les ramassèrent,
et ils remplirent douze paniers avec les morceaux
qui restaient des cinq pains d'orge après le repas.
A la vue du signe que Jésus avait accompli,
les gens disaient :
« C'est vraiment lui le grand Prophète,
celui qui vient dans le monde. »
Mais Jésus savait qu'ils étaient sur le point de venir
le prendre de force et faire de lui leur roi ;
alors de nouveau il se retira, tout seul, dans la montagne.

Pour faire merveille, le Seigneur n'a pas besoin de choses extraordinaires : cinq pains d'orge et deux poissons. Ce qui pour nous est insignifiant est précieux à son cœur. Nous analysons toujours selon la mesure de la grandeur et de la puissance. Lui, n'analyse pas, il agit avec amour. Et c'est l'amour qui fait merveille. De ce que nous considérons comme rien devient matière d'une plénitude. Ainsi de l'Eucharistie. Du pain, du vin, quoi de plus banal en soi. Et voilà qu'ils deviennent son Corps et son sang, sa Vie offerte et partagée, et c'est aujourd'hui encore, après deux mille ans, toujours la même surabondance, la même fraîcheur ...
Puissions-nous à chaque instant lui offrir nos vies pour qu'il les ajuste à la sienne et qu'habité par ses sentiments, nous soyons transparence de sa Présence comme le vitrail laisse passer la lumière. Avec nous et en nous il veut faire merveille !

mercredi 14 avril 2010

Parole du jour
Jn 3, 31-36
Jeudi 15 avril

Celui qui vient d'en haut est au-dessus de tout.
Celui qui est de la terre est terrestre,
et il parle de façon terrestre.
Celui qui vient du ciel rend témoignage
de ce qu'il a vu et entendu,
et personne n'accepte son témoignage.
Mais celui qui accepte son témoignage
certifie par là que Dieu dit la vérité.
En effet, celui que Dieu a envoyé
dit les paroles de Dieu,
car Dieu lui donne l'Esprit sans compter.
Le Père aime le Fils et a tout remis dans sa main.
Celui qui croit au Fils a la vie éternelle ;
celui qui refuse de croire en lui
ne verra pas la vie,
mais la colère de Dieu demeure sur lui.

L'être humain est à la fois du ciel et de la terre. Créé à l'Image de Dieu, il est du ciel, d'en-haut. Selon la ressemblance, il est de la terre car Dieu n'a pas voulu le créé tout fait, il lui a donné le libre arbitre pour qu'il se détermine et collabore à son propre accomplissement. Dieu a voulu un être qui comme lui soit une personne et avec qui il puisse entretenir une relation de personne à personne. Le lien qui les unit étant l'Amour. Tout être humain est affronté au choix : oui ou non à la relation avec Dieu. Il doit labourer sa terre, la travailler pour qu'elle s'ajuste à cette part de son être qui en lui, est du ciel. Il y aspire au fond de lui-même, mais peut se laisser entraîner par des courants extérieurs qui le poussent loin de lui-même jusqu'à imprimer sa vie dans le "terrestre" sans souci de son intériorité. Le mal-être et l'enfermement le coupe alors de toute vraie fraternité et l'englue dans la matière et l'éphémère. Jésus vrai Dieu et vrai homme, était à la fois du ciel et de le terre, les deux étant pleinement ajustés en lui car dès sa conception il était pleinement accompli en son humanité dans l'élévation de celle-ci par le moyen de sa divinité : "celui que Dieu a envoyé dit les paroles de Dieu".
Cependant il a voulu s'identifier à notre condition pécheresse et donc assumer en lui notre engluement dans le terrestre : "Il s'est fait Péché pour nous". Ainsi le péché a été englouti en lui car pleinement unifié en son être, il était, il est "Le Vivant". Aussi "Celui qui croit au Fils a la vie éternelle". Oui, Père, "que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel". C'est dans le Fils incarné que cet ajustement se réalise pour nous et en nous si nous l'accueillons dans notre vie et lui donnons la possibilité de l'assumer avec nous.

mardi 13 avril 2010

Parole du jour
Jn 3, 7-15
Mardi 13 avril

Jésus disait à Nicodème :
« Ne sois pas étonné si je t'ai dit qu'il vous faut renaître.
Le vent souffle où il veut :
tu entends le bruit qu'il fait,
mais tu ne sais pas d'où il vient ni où il va.
Il en est ainsi de tout homme
qui est né du souffle de l'Esprit. »

Nicodème reprit :
« Comment cela peut-il se faire ? »
Jésus lui répondit :
« Toi, tu es chargé d'instruire Israël,
et tu ne connais pas ces choses-là ?
Amen, amen, je te le dis :
nous parlons de ce que nous savons,
nous témoignons de ce que nous avons vu,
et vous n'acceptez pas notre témoignage.
Si vous ne croyez pas
lorsque je vous parle des choses de la terre,
comment croirez-vous
quand je vous parlerai des choses du ciel ?
Car nul n'est monté au ciel
sinon celui qui est descendu du ciel,
le Fils de l'homme.
De même que le serpent de bronze
fut élevé par Moïse dans le désert,
ainsi faut-il que le Fils de l'homme soit élevé,
afin que tout homme
qui croit obtienne par lui la vie éternelle. »

Cette nouvelle naissance, les disciples en font l'expérience le jour de la Pentecôte. Elle se réalise pour eux dans le souffle de l'Esprit-Saint. Leur vie bascule alors ... La peur disparaît. Ils sortent au plein Jour. Ils vivaient les évènements de l'extérieur, dans leur littéralité ... Et voilà qu'ils passent à l'intérieur. Désormais ils comprennent avec le cœur. Leurs yeux voient au-delà de l'écorce. Ils passent de la terre (l'extérieur) au ciel (l'intérieur). "Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel" dit-on dans le Notre Père. C'est l'unification entre l'intérieur et l'extérieur. Vivre les choses extérieures à partir du regard intérieur. Ne pas imprimer sa vie dans l'éphémère et le passager ...
Pour cela, il fallait que l'Esprit imprime en eux la Présence du Ressuscité et leur donne la vraie liberté intérieure. Bâtis sur le "Roc d'être", ils ne se laisseront plus ballottés à tous vents de l'espace et du temps, de l'histoire du monde : "
Ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde " avait dit Jésus dans la prière sacerdotale. (Jn 17, 16) Il s'agit du monde dans tout ce qu'il a d'obscurité et d'illusion ... Jésus a refusé ce chemin pour ne pas perdre son identité et son âme et marcher dans cette vérité qui s'enracine dans les profondeurs de l'être. Passant par la mort, il n'a pu demeurer dans la mort car tout son être est Vie et qu'en Lui il n'y a pas de faille pour laisser passer la nuit : "ainsi faut-il que le Fils de l'homme soit élevé, afin que tout homme qui croit obtienne par lui la vie éternelle." Il veut aujourd'hui colmater nos brèches pour que nos vies rayonnent de sa Lumière ... l'Esprit est à l'œuvre ne nous : "Laissez-vous conduire par l'Esprit ..." (Gal 5, 16)

lundi 12 avril 2010

Parole du jour
Jn 3, 1-8
Lundi 12 avril

Il y avait un pharisien nommé Nicodème ;
c'était un notable parmi les Juifs.
Il vint trouver Jésus pendant la nuit.
Il lui dit :
« Rabbi, nous le savons bien,
c'est de la part de Dieu
que tu es venu nous instruire,

car aucun homme ne peut accomplir les signes

que tu accomplis si Dieu n'est pas avec lui. »

Jésus lui répondit :
« Amen, amen, je te le dis :
personne, à moins de renaître,

ne peut voir le règne de Dieu. »

Nicodème lui répliqua :

« Comment est-il possible de naître
quand on est déjà vieux ?
Est-ce qu'on peut rentrer dans le sein de sa mère

pour naître une seconde fois ? »

Jésus répondit :
« Amen, amen, je te le dis :
personne, à moins de naître de l'eau et de l'Esprit,
ne peut entrer dans le royaume de Dieu.

Ce qui est né de la chair n'est que chair ;

ce qui est né de l'Esprit est esprit.

Ne sois pas étonné si je t'ai dit qu'il vous faut renaître.

Le vent souffle où il veut : tu entends le bruit qu'il fait,

mais tu ne sais pas d'où il vient ni où il va.
Il en est ainsi de tout homme
qui est né du souffle de l'Esprit. »


Par Nicodème, nous savons pourquoi Dieu a envoyé Jésus : "C'est de la part de Dieu que tu es venu nous instruire." On a trop oublié que Jésus était un Rabbi, un Maître d'école (didascalè en grec). Sa mission est l'éducation, la régulation de la personne humaine en vue que celle-ci retrouve sa véritable identité, soit réunifiée dans tout son être et trouve ainsi son véritable accomplissement. St Paul écrit : "Que votre être tout entier, corps, âme et esprit, soit rendu saint (réunifié et accompli dans l'amour) par l'avènement de Notre Seigneur Jésus-Christ." (1 th 5, 23) Cette instruction, il la donne à travers ses enseignements et les signes qu'il accomplit : "Aucun homme ne peut accomplir les signes que tu accomplis si Dieu n'est pas avec lui."
Nicodème, un pharisien touché par la personne de Jésus, est encore malgré sa bonne volonté, dans l'incompréhension. Jésus va lui ouvrir une voie, celle qui fait passer du "dehors" au "dedans" : "Ce qui est né de la chair est chair, ce qui est né de l'Esprit est esprit." Ce qui fait penser à ce qu'écrit St Paul dans la Lettre aux Romains : "L'Esprit Saint atteste à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu." (Rm 8, 16) Et ce passage à "l'intérieur" se réalise par la "Nouvelle Naissance" qu'est le Sacrement du Baptême : "Amen, amen, je te le dis : personne, à moins de naître de l'eau et de l'Esprit, ne peut entrer dans le Royaume de Dieu. " Entrer dans le Royaume, c'est "mener une Vie Nouvelle" (Rm 6, 4), ce qui ne peut se réaliser qu'en Jésus : "Tu es devenu une création nouvelle, tu as revêtu le Christ." (Rituel du Baptême) Quitter la nuit pour vivre en plein Jour ...

dimanche 11 avril 2010

2ème dimanche après Pâques
Dimanche de la Miséricorde
Dimanche 11 avril
(Jn 20, 19-22)

C’était après la mort de Jésus,
le soir du premier jour de la semaine.
Les disciples avaient verrouillé
les portes du lieu où ils étaient,
car ils avaient peur des Juifs.
Jésus vint, et il était là au milieu d’eux.
Il leur dit :
« La paix soit avec vous ! »
Après cette parole,
il leur montra ses mains et son côté.
Les disciples furent remplis de joie
en voyant le Seigneur.
Jésus leur dit de nouveau :
« La paix soit avec vous !
De même que le Père m'a envoyé,
moi aussi, je vous envoie. »
Ayant ainsi parlé,
il répandit sur eux son souffle et il leur dit :
« Recevez l'Esprit Saint.»

"Jésus vint et il était là au milieu d'eux". Cela ne veut pas dire qu'il était absent, mais il le voit car il manifeste visiblement sa Présence. La première parole du ressuscité aux disciples est "la paix soit avec vous". Cette paix qui est communion dans l'amour. Ce qui brouillait la relation (le péché) a disparu comme goutte d'eau dans la mer de la miséricorde de Dieu. Ils n'ont plus à avoir peur. Jésus est le Prince de la Paix, la vraie. Et Jésus va leur donner cette Paix qui renouvelle le coeur et la vie : "Recevez l'Esprit-Saint."
Ce dimanche est le dimanche de la miséricorde (du latin : misericordia). Souvent à ce mot nous donnons la signification suivante : Dieu a du cœur et il se penche vers l'homme plongé dans la misère, pour l'en sortir, d'où l'incarnation. Dieu en son Fils nous rejoint dans la misère qui nous englue : "Il s'est identifié à notre condition pécheresse, écrit St Paul, pour nous identifier à sa sainteté" ... C'est beau et profond ! Mais le mot hébreux rahamim est un pluriel qui signifie « entrailles maternelles ». André Chouraqui traduit dans la Bible qui porte son nom : "Dieu est matricien". La signification est alors la suivante : "Dieu est comme une Mère qui sans cesse nous ré-engendrerait à la vie". Dieu est Père ... Il est aussi Mère. Le terme rahamim désigne également l'attachement qui unit Dieu à l'être humain, ses « entrailles » frémissent en pensant à l'homme. Ainsi Dieu s'émeut avec tendresse comme un père ou une mère à l'égard de leurs enfants. La peinture de Rambrandt sur "le Fils prodigue" montre le fils à genoux, la tête sur le cœur du Père ... Celui-ci pose ses deux mains sur les épaules de son fils. Allez voir ! Vous remarquerez alors que l'une de ses mains est celle d'un homme et l'autre celle d'une femme ...
(Christ miséricordieux peint par Saint Faustine, sœur polonaise canonisée par Jean-Paul II)

samedi 10 avril 2010

Parole du jour
Mc 16, 9-15
Samedi 10 avril

Ressuscité de grand matin,
le premier jour de la semaine,
Jésus apparut d'abord à Marie Madeleine,
de laquelle il avait expulsé sept démons.
Celle-ci partit annoncer la nouvelle à ceux qui,
ayant vécu avec lui, s'affligeaient et pleuraient.
Quand ils entendirent qu'il était vivant
et qu'elle l'avait vu, ils refusèrent de croire.
Après cela, il se manifesta sous un aspect inhabituel
à deux d'entre eux qui étaient en chemin
pour aller à la campagne.
Ceux-ci revinrent l'annoncer aux autres,
qui ne les crurent pas non plus.
Enfin, il se manifesta aux Onze eux-mêmes
pendant qu'ils étaient à table :
il leur reprocha leur incrédulité
et leur endurcissement parce qu'ils n'avaient pas cru
ceux qui l'avaient vu ressuscité.
Puis il leur dit : "Allez dans le monde entier.
Proclamez la Bonne Nouvelle à toute la création.
Jésus ressuscité dit aux onze Apôtres :
« Allez dans le monde entier.
Proclamez la Bonne Nouvelle à toute la création."

Si Jésus se manifeste "Vivant", après sa crucifixion, c'est que les disciples qui le rencontrent sont appelés à témoigner de ce qu'ils ont vu. Notre foi prend roc sur leur témoignage qui est déjà un envoi. L'expérience qu'ils ont fait du Ressuscité, ils ne peuvent la garder pour eux, c'est un torrent qui déferle du plus profond de leur être. Car la rencontre avec Jésus les a transformés intérieurement, les a faits passer du dehors au dedans : "notre cœur n'était-il pas tout brûlant au dedans de nous !" (Lc 24, 32) ... de la tristesse à la joie : "les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur." (Jn 20, 20) ... un cri jaillit de leur cœurs illuminés : "J'ai vu le Seigneur et voilà ce qu'il m'a dit." (Jn 20, 18) ... "C'est vrai ! Le Seigneur est ressuscité : il est apparu à Simon Pierre." (Lc 24, 34) Cette rencontre est contagieuse et nous rejoint au cœur de nos vies, à nous qui ne le voyons pas avec nos yeux de chair, mais qui sommes appelés à le contempler avec les yeux de notre cœur, car nous aussi Il nous illumine et nous transforme : "Heureux ceux qui croient sans avoir vu." (Jn 20, 29) La véritable rencontre est intérieure, là où se trouve la Source de la Vie ... de ma Vie : "Dieu plus intérieur à moi-même que moi-même" écrit St Augustin, après qu'il soit passé du "dehors au dedans" : "Tu étais au dedans de moi et je te cherchais au dehors de moi-même ..." :

Je t'ai aimé bien tard,
beauté ancienne et toujours nouvelle,
je t'ai aimé bien tard!
Tu étais au-dedans de moi-même,
Et moi j'étais au-dehors de moi-même.

C'était en ce dehors que je te cherchais,
et me ruant sur ces beautés, pourtant créées par toi,
j'y perdais ma propre beauté.
Tu étais avec moi, mais moi je n'étais pas avec toi…

Tu m'as appelé, tu as crié
et tu as triomphé de ma surdité.
Tu as brillé, tu as fait resplendir tes rayons
et tu as chassé les ténèbres de mon aveuglement.

Tu as répandu l'odeur de tes parfums :
J'ai commencé à les respirer et j'ai soupiré après toi.
J'ai goûté la douceur de ta grâce
et j'ai eu faim et soir de toi.

Tu m'as touché et mon cœur est tout brûlant d'ardeur
pour la jouissance de ton éternelle paix.

(Les Confessions X, XXVII, 38)

jeudi 8 avril 2010

Parole du jour
Jn 21, 1-14
Vendredi 9 avril


Jésus se manifesta encore aux disciples
sur le bord du lac de Tibériade, et voici comment.
Il y avait là Simon-Pierre, avec Thomas
(dont le nom signifie : Jumeau),
Nathanaël, de Cana en Galilée, les fils de Zébédée,
et deux autres disciples.
Simon-Pierre leur dit :
« Je m'en vais à la pêche. » Ils lui répondent :
« Nous allons avec toi. »
Ils partirent et montèrent dans la barque ;
or, ils passèrent la nuit sans rien prendre.
Au lever du jour, Jésus était là, sur le rivage,
mais les disciples ne savaient pas que c'était lui.
Jésus les appelle :
« Les enfants, auriez-vous un peu de poisson ? »
Ils lui répondent : « Non. »
Il leur dit :
« Jetez le filet à droite de la barque, et vous trouverez. »
Ils jetèrent donc le filet,
et cette fois ils n'arrivaient pas à le ramener,
tellement il y avait de poisson.
Alors, le disciple que Jésus aimait dit à Pierre :
« C'est le Seigneur ! »
Quand Simon-Pierre l'entendit déclarer
que c'était le Seigneur, il passa un vêtement,
car il n'avait rien sur lui, et il se jeta à l'eau.
Les autres disciples arrivent en barque,
tirant le filet plein de poissons ;
la terre n'était qu'à une centaine de mètres.
En débarquant sur le rivage,
ils voient un feu de braise
avec du poisson posé dessus, et du pain.
Jésus leur dit :
« Apportez donc de ce poisson que vous venez de prendre. »
Simon-Pierre monta dans la barque
et amena jusqu'à terre le filet plein de gros poissons :
il y en avait cent cinquante-trois.
Et, malgré cette quantité, le filet ne s'était pas déchiré.
Jésus dit alors : « Venez déjeuner. »
Aucun des disciples n'osait lui demander :
« Qui es-tu ? » Ils savaient que c'était le Seigneur.
Jésus s'approche, prend le pain
et le leur donne, ainsi que le poisson.
C'était la troisième fois
que Jésus ressuscité d'entre les morts

"Ils passèrent la nuit sans rien prendre". Les disciples sont encore habités par la mort de Jésus. C'est la nuit ! Et leur vie est sans fruits : "Ils ne prennent rien" ...
"Au lever du jour, Jésus était là, sur le rivage ". C'est au lever du jour que Jésus est ressuscité. Il est donc là, bien présent. Mais il n'est plus dans la barque, il est arrivé à bon port, il est sur le rivage. Sa vie a pris un tournant. Il est le même, mais autrement. Il est passé par la nuit, mais désormais, il rayonne du Jour, de la Lumière. Son corps lui-même est transformé, spiritualisé.
"Jetez les filets à droite... ils jetèrent les filets ... " Dans la foi, ils obéissent à l'ordre de Jésus, sans même le reconnaître. Alors le fruit ne se fait pas attendre : " Ils n'arrivaient pas à le ramener, tellement il y avait de poisson." Les filets, ils les ont jetés "à droite", le côté de la vie. Et là ils le reconnaissent : "C'est le Seigneur !".
Nous aussi, nous sommes devant un choix de tous les instants : la nuit ou le jour ! Demeurer devant le tombeau scellé ou accueillir le Vivant. Il y faut un acte de foi. Mais si nous le posons, nous découvrirons que les fruits sont au-delà de nos espérances même si parfois ils ne correspondent pas à notre attente. Jésus sait ce qui nous est bon et il ne remplira pas les filets que nous aurons jetés "à gauche".
Parole du jour
Lc 24, 35-48
Jeudi 8 avril

Les disciples qui rentraient d"Emmaüs
racontaient aux onze Apôtres
et à leurs compagnons ce qui s"était passé sur la route,
et comment ils avaient reconnu le Seigneur
quand il avait rompu le pain.
Comme ils en parlaient encore,
lui-même était là au milieu d'eux, et il leur dit :
« La paix soit avec vous ! »
Frappés de stupeur et de crainte,
ils croyaient voir un esprit.
Jésus leur dit : « Pourquoi êtes-vous bouleversés ?
Et pourquoi ces pensées qui surgissent en vous ?
Voyez mes mains et mes pieds : c'est bien moi !
Touchez-moi, regardez :
un esprit n'a pas de chair ni d'os,
et vous constatez que j'en ai. »
Après cette parole, il leur montra ses mains et ses pieds.
Dans leur joie, ils n'osaient pas encore y croire,
et restaient saisis d'étonnement.Jésus leur dit :
« Avez-vous ici quelque chose à manger ? »
Ils lui offrirent un morceau de poisson grillé.
Il le prit et le mangea devant eux.
Puis il déclara : « Rappelez-vous les paroles
que je vous ai dites quand j'étais encore avec vous :
Il fallait que s'accomplisse tout ce qui a été écrit de moi
dans la loi de Moïse, les Prophètes et les Psaumes. »
Alors il leur ouvrit l'esprit à l'intelligence des Écritures.
Il conclut : « C'est bien ce qui était annoncé par l'Écriture :
les souffrances du Messie,
sa résurrection d'entre les morts le troisième jour,
et la conversion proclamée en son nom
pour le pardon des péchés à toutes les nations,
en commençant par Jérusalem.
C'est vous qui en êtes les témoins. »

" Rappelez-vous les paroles que je vous ai dites quand j’étais encore avec vous. » Étonnant verset : Jésus Ressuscité n’est-il pas au milieu des siens lorsqu’il leur tient ces propos ? Certes, Il est bien réellement présent avec ses disciples lorsqu’il leur parle ; et pourtant, il faut bien nous rendre à l’évidence : Il n’est plus avec eux comme Il l’était avant la Passion. La résurrection n’est pas la simple réanimation de son cadavre, comme ce fut le cas pour Lazare, le fils de la veuve de Naïm ou la fille de Jaïre. Être ressuscité signifie vivre de Dieu, en Dieu et pour Dieu dans l’intégralité de tout son être ; c’est vivre de la vie même de Dieu, non seulement spirituellement, mais aussi psychiquement et physiquement. Notre nature est donc appelée à subir une profonde transformation, qui est suggérée dans les Évangiles par la modification de l’apparence du Ressuscité par rapport au Jésus pré-pascal. Toutes les apparitions soulignent ce fait déconcertant : « Dans leur joie, ils n’osaient pas y croire, et restaient saisis d’étonnement ». Marie-Madeleine « aperçoit Jésus qui était là, mais elle ne savait pas que c’était lui » (Jn 20, 14) ; après la seconde pêche miraculeuse, Jésus ressuscité dit aux disciples « “Venez déjeuner”. Aucun d’entre eux n’osait lui demander : “Qui es-tu ?” Ils savaient que c’était le Seigneur » (Jn 21, 12). Notre-Seigneur apparaît en Galilée à ses disciples à la montagne où il leur avait ordonné de se rendre ; « quand ils le virent, ils se prosternèrent, mais certains eurent des doutes » (Mt 28, 17). Cette transformation de l’apparence sensible oblige les témoins à faire un acte de foi. Leur témoignage repose certes sur une rencontre objective avec le Ressuscité ; mais les disciples ont à parcourir un chemin de foi pour reconnaître leur Seigneur. " (P. Joseph-Marie)

Vivre dans la Lumière du Ressuscité, c'est ouvrir tout notre être, corps, âme et esprit à cette Lumière et à sa puissance de transformation ... de divinisation :

Qui est l'homme ?
"Si vous me demandez ce qu'est l'homme, je vous réponds ceci : l'homme est du divinisable. C'est la réponse la plus profonde, au-delà de toutes les choses si intéressantes que peuvent nous dire les sciences humaines… Divinisable ? Tout simplement parce qu'il y a un homme qui est Dieu. Un homme pleinement homme : l'Évangile et saint Paul nous répètent que le Christ est pleinement homme sauf le péché, ajoute-t-on. Mais c'est précisément parce qu'il n'est pas pécheur que le Christ est pleinement homme. Ce qui nous empêche nous d'être parfaitement hommes, c'est que nous sommes pécheurs. Si vraiment il y a un membre du genre humain, de l'espèce humaine qui est Dieu, c'est donc qu'il y a dans tous les hommes une capacité à devenir ce qu'est Dieu. Si un homme est Dieu, c'est que tous peuvent le devenir. Le mystère de tout homme, le sens de l'homme, la signification de la vie humaine, c'est l'aptitude essentielle de l'homme à devenir ce qu'est Dieu."
Qui est Dieu ?
"Jésus nous révèle qui est Dieu : Dieu est Amour. Nous le savons, oui ; mais prenons-nous cette affirmation au sérieux ? Il est bien évident que s'il y a un homme qui est Dieu, c'est que Dieu est Amour. On imagine mal l'incarnation si Dieu n'est pas Amour. En effet, la tendance profonde, le mouvement profond de l'amour est de devenir l'être aimé, non seulement d'être uni à lui mais d'être un avec lui. C'est un mouvement qui existe déjà dans l'amour humain mais qui n'est pas réalisable pleinement… Dieu est amour. Toute la Bible développe ce point."
Qu’est-ce que l’amour ?
"Toute l'histoire de la Révélation est la conversion progressive d'un Dieu envisagé comme puissance à un Dieu adoré comme amour. C'est avec cette perspective-là qu'il nous faudrait relire la Bible et étudier l'histoire des religions… Il y a moyen d'imaginer un regard d'amour où il n'y aurait que de l'amour car je pense que, dans l'expérience de l'amour humain (qu'il s'agisse de l'amour conjugal, de la sympathie fraternelle, de l'amour paternel ou maternel, de la charité et du dévouement aux autres, etc.), il y a suffisamment d'amour même mêlé de beaucoup d'égoïsme, pour que nous comprenions ce qu'est l'amour quand il est vécu en Dieu, en toute pureté et en toute plénitude."
Le Dieu en qui nous croyons n'est pas le Dieu des philosophes, d'Aristote ou de Platon, il est le Dieu révélé par Jésus Christ… Nous sommes loin de Jupiter, du paternalisme et du triomphalisme ! C'est ce Dieu Amour
que nous révèle Jésus-Christ. (P. François Varillon)

Ne nous trompons pas de Dieu. Les disciples eux-mêmes s'y sont trompés. Ils espéraient un Messie guerrier et une bonne place à ses cotés dans son royaume selon ce monde ... Il aura fallu la Pentecôte et le don de l'Esprit d'Amour pour qu'enfin ils s'ouvrent à la compréhension, celle qui passe par le cœur ... Un dernier mot du Père Varillon : "Dieu ne divinise que ce que l'homme humanise" ... Il n'y a que l'Amour qui humanise : "Dieu est Amour"

mercredi 7 avril 2010

Parole du jour
Lc 24, 13-35
Mercredi 7 avril

Le troisième jour après la mort de Jésus,
deux disciples faisaient route
vers un village appelé Emmaüs,
à deux heures de marche de Jérusalem,
et ils parlaient ensemble de tout ce qui s'était passé.
Or, tandis qu'ils parlaient et discutaient,
Jésus lui-même s'approcha, et il marchait avec eux.
Mais leurs yeux étaient aveuglés,
et ils ne le reconnaissaient pas.
Jésus leur dit :
« De quoi causiez-vous donc, tout en marchant ? »
Alors, ils s'arrêtèrent, tout tristes.
L'un des deux, nommé Cléophas, répondit :
« Tu es bien le seul de tous ceux qui étaient à Jérusalem
à ignorer les événements de ces jours-ci. »
Il leur dit : « Quels événements ? »
Ils lui répondirent :
« Ce qui est arrivé à Jésus de Nazareth :
cet homme était un prophète puissant
par ses actes et ses paroles devant Dieu
et devant tout le peuple.
Les chefs des prêtres et nos dirigeants l'ont livré,
ils l'ont fait condamner à mort et ils l'ont crucifié.
Et nous qui espérions qu'il serait le libérateur d'Israël !
Avec tout cela, voici déjà le troisième jour
qui passe depuis que c'est arrivé.
A vrai dire, nous avons été bouleversés
par quelques femmes de notre groupe.
Elles sont allées au tombeau de très bonne heure,
et elles n'ont pas trouvé son corps ;
elles sont même venues nous dire
qu'elles avaient eu une apparition :
des anges, qui disaient qu'il est vivant.
Quelques-uns de nos compagnons sont allés au tombeau,
et ils ont trouvé les choses comme les femmes
l'avaient dit ; mais lui, ils ne l'ont pas vu. »
Il leur dit alors : « Vous n'avez donc pas compris !
Comme votre coeur est lent à croire
tout ce qu'ont dit les prophètes !
Ne fallait-il pas que le Messie souffrît tout cela
pour entrer dans sa gloire ? »
Et, en partant de Moïse et de tous les Prophètes,
il leur expliqua, dans toute l'Écriture, ce qui le concernait.
Quand ils approchèrent du village où ils se rendaient,
Jésus fit semblant d'aller plus loin.
Mais ils s'efforcèrent de le retenir :
« Reste avec nous : le soir approche et déjà le jour baisse. »
Il entra donc pour rester avec eux.
Quand il fut à table avec eux, il prit le pain,
dit la bénédiction, le rompit et le leur donna.
Alors leurs yeux s'ouvrirent,
et ils le reconnurent, mais il disparut à leurs regards.
Alors ils se dirent l'un à l'autre :
« Notre cœur n'était-il pas brûlant en nous,
tandis qu'il nous parlait sur la route,
et qu'il nous faisait comprendre les Écritures ? »
A l'instant même, ils se levèrent
et retournèrent à Jérusalem.
Ils y trouvèrent réunis les onze Apôtres
et leurs compagnons, qui leur dirent :
« C'est vrai ! le Seigneur est ressuscité :
il est apparu à Simon-Pierre. »
A leur tour, ils racontaient ce qui s'était passé sur la route,
et comment ils l'avaient reconnu quand il avait rompu le pain.

Les disciples d'Emmaüs se place du coté de la mort. Comme les autres disciples, ils pensaient que Jésus serait un Messie guerrier : "Et nous qui espérions qu'il serait le libérateur d'Israël !" ... Et voilà que "Les chefs des prêtres et nos dirigeants l'ont livré, ils l'ont fait condamner à mort et ils l'ont crucifié." Ils n'ont jamais compris Jésus et, lorsqu'il se présente sur le chemin, comment pourraient-ils le reconnaître ? ... Ils le connaissent dans leurs phantasmes sur Lui mais pas dans "qui il est" vraiment. Alors Jésus reprend le refrain qui jalonne les Évangiles : "Vous n'avez donc pas compris ! ... " Pourtant les disciples connaissent "les Écritures". Ils devraient être aptes à les déchiffrer. Mais non, ils restent à l'extérieur des "Écritures". Jésus va les faire entrer à l'intérieur : "Et, en partant de Moïse et de tous les Prophètes, il leur expliqua, dans toute l'Écriture, ce qui le concernait." Alors l'intelligence de leurs cœurs commencent à s'ouvrir ... Touchés par ses paroles, ils le prient de s'arrêter avec eux à l'auberge et là : "Quand il fut à table avec eux, il prit le pain, dit la bénédiction, le rompit et le leur donna. Alors leurs yeux s'ouvrirent, et ils le reconnurent, mais il disparut à leurs regards...." Ils reconnaissent, bien-sûr, les gestes du cénacle lors de l'institution de l'Eucharistie. Et au moment même où ils le reconnaissent, "il disparaît à leurs regards". Désormais, Jésus, il faut reconnaître sa Présence dans le pain rompu et partagé : "Heureux ceux qui croit sans avoir vu !" (Jn 20, 29). C'est ce que nous sommes appelés à vivre en chaque Messe, en chaque Eucharistie. Les disciples ont pu le reconnaître grâce à l'ouverture de leurs cœurs à sa Présence de Ressuscité : "Notre cœur n'était-il pas brûlant en nous, tandis qu'il nous parlait sur la route, et qu'il nous faisait comprendre les Écritures ? " Aussitôt, ils passent de la mort à la vie, c'est le sens du geste de "se lever" ('anastantes' en grec) qui est l'un des termes pour signifier la résurrection, et deviennent témoins de sa Résurrection auprès des autres disciples : "ils racontaient ce qui s'était passé sur la route, et comment ils l'avaient reconnu quand il avait rompu le pain." Aujourd'hui, c'est à nous de prendre le flambeau pour témoigner de ce qui nous habite et que nous expérimentons dans nos vies : "C'est vrai le Seigneur est ressuscité ..."