mercredi 30 novembre 2011

Parole du jour
Mt 4, 18-22
Mercredi 30 novembre

Comme Jésus marchait au bord du lac de Galilée,
il vit deux frères, Simon, appelé Pierre,
et son frère André, qui jetaient leurs filets dans le lac:
c'étaient des pêcheurs.
Jésus leur dit :
« Venez derrière moi, et je vous ferai pêcheurs d'hommes. »
Aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent.
Plus loin, il vit deux autres frères,
Jacques, fils de Zébédée,
et son frère Jean, qui étaient dans leur barque avec leur père,
en train de préparer leurs filets. Il les appela.
Aussitôt, laissant leur barque et leur père, ils le suivirent.

Il est un mot qui revient dans les deux récits d'appel : "il vit" ! Le regard de Jésus ! Un regard qui n'est pas n'importe quel regard : "Dieu ne regarde pas comme les hommes, car les hommes regardent l'apparence, mais le Seigneur regarde le cœur." (1 sam 16, 7) ! Le regard de Jésus rejoint le cœur de celui qu'il voit. Il a vu en ceux qui vont devenir ses apôtres, le désir de leurs cœurs, l'attente qui est la leur, du Messie. Il les sait prêts au plus profond d'eux-mêmes à se mettre en route. Alors, comme pour Abraham, il leur demande de tout quitter pour tout miser sur lui sans savoir où cela va les conduire (Gn 12, 1sq) ... et ils seront appelés comme Abraham aussi, au moment de la grande détresse (la mort de Jésus) , à "espérer contre toute espérance, à croire" (Rm 4, 18) ... au delà des apparences ! Une école rude et dépouillante, pour que naisse la vraie liberté, la liberté intérieure : "Heureux l'homme qui met sa confiance dans le Seigneur et dont le Seigneur est la foi !..." (Jr 17, 7)

mardi 29 novembre 2011

Parole du jour

Lc 10, 21-24
Samedi 29 novembre

Jésus exultant de joie
sous l'action de l'Esprit Saint, dit :
« Père, Seigneur du ciel et de la terre,

je proclame ta louange :
ce que tu as caché aux sages et aux savants,
tu l'as révélé aux tout-petits.
Oui, Père, tu l'as voulu ainsi dans ta bonté.
Tout m'a été confié par mon Père ;
personne ne connaît qui est le Fils, sinon le Père,
et personne ne connaît qui est le Père,
sinon le Fils et celui à qui le Fils veut le révéler. »
Puis il se tourna vers ses disciples et leur dit en particulier :
« Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez !
Car, je vous le déclare : beaucoup de prophètes
et de rois ont voulu voir ce que vous voyez,
et ne l'ont pas vu, entendre ce que vous entendez,
et ne l'ont pas entendu. »

La joie de Jésus s'exprime lorsqu'il rencontre un cœur humble et libre de tout orgueil, en dehors de tout rapport de force et de grandeur, un cœur capable de se décentrer de lui-même pour s'ouvrir et accueillir la lumière et l'amour de Dieu. Ceci me fait penser à Sainte Bernadette qui, regardée comme rien par les grands de ce monde, eut la grâce d'expérimenter la présence de la vierge Marie qui lui fit découvrir le cœur de Dieu : « Elle me parlait comme une personne parle à une personne. » Elle me dit : « veuillez avoir la grâce de venir ici pendant 15 jours. » Cette reconnaissance de sa dignité de la part de Marie va bouleverser Bernadette qui va comprendre que Marie est comme le vitrail pur qui laisse passer la Lumière de Dieu. Dieu ne fait pas partie de la cour des grands selon ce monde, sa grandeur est celle de l'Amour dont la croix est l’étendard. Et si Bernadette a été choisie c'est parce qu'elle n'avait pas l'ambition du monde et avait le cœur libre, sans orgueil, le cœur des petits ... des anawims, les pauvres de Yahvé. Elle était apte pour cette raison, à entrer dans le mystère de Dieu et à en vivre …

lundi 28 novembre 2011

Parole du jour
Lundi 28 novembre
Mt 8, 5-11

Jésus était entré à Capharnaüm ;
un centurion de l'armée romaine
vint à lui et le supplia :
« Seigneur, mon serviteur est au lit,
chez moi, paralysé,
et il souffre terriblement. »
Jésus lui dit : « Je vais aller le guérir. »
Le centurion reprit :
« Seigneur, je ne suis pas digne
que tu entres sous mon toit,
mais dis seulement une parole
et mon serviteur sera guéri.
Ainsi, moi qui suis soumis à une autorité,
j'ai des soldats sous mes ordres ; je dis à l'un :
'Va', et il va,
à un autre :
'Viens',
et il vient,
et à mon esclave :

'Fais ceci', et il le fait. »
À ces mots, Jésus fut dans l'admiration
et dit à ceux qui le suivaient :
« Amen, je vous le déclare, chez personne en Israël,
je n'ai trouvé une telle foi. Aussi je vous le dis :
Beaucoup viendront de l'orient et de l'occident
et prendront place avec Abraham, lsaac
et Jacob au festin du Royaume des cieux. »

Avons-nous conscience que l'Eucharistie est un"lieu" de guérison. Il est une petite phrase que l'on a tellement l'habitude de dire juste avant la communion, qu'on risque bien de ne plus la prononcer avec Foi : "Seigneur je ne suis pas digne de te recevoir, mais dis seulement une parole et je serai guéri." Or, elle correspond à celle du centurion dans ce récit : " Seigneur, je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit, mais dis seulement une parole et mon serviteur sera guéri." Or, Jésus est en admiration devant la Foi de cet homme qui n'est même pas juif : Il croit avec certitude que Jésus peut guérir son serviteur. Et nous, lorsque la liturgie nous invite à reprendre cette parole du centurion à notre compte, croyons-nous vraiment que Jésus peut nous guérir. La guérison fondamentale étant la guérison intérieure. La guérison physique ou psychique, s'il y a, trouvant son origine dans celle du cœur. Jésus dit au centurion : " 'Rentre chez toi, que tout se passe pour toi selon ta foi.' Et le serviteur fut guéri à cette heure même." Trop souvent nous croyons sans croire, nous n'allons pas jusqu'au bout de la foi : "La foi, si vous en aviez gros comme une graine de moutarde, vous diriez au grand arbre que voici : 'Déracine-toi et va te planter dans la mer', et il vous obéirait." En ce temps de l'Avent, que notre prière rejoigne celle des Apôtres : "Seigneur, augmente en nous la Foi !"
De plus, lorsque le centurion fait cette demande à Jésus, il ne la fait pas pour lui-même, mais pour son serviteur et celui-ci est guéri. C'est là encore pour nous à porter autrui dans notre prière ... avec Foi !

dimanche 27 novembre 2011

Parole du jour
Dimanche 27 novembre

Mc 13, 33-37

Jésus parlait à ses disciples de sa venue :
« Prenez garde, veillez :
car vous ne savez pas quand viendra le moment.
Il en est comme d'un homme parti en voyage :
en quittant sa maison, il a donné tout pouvoir à ses serviteurs,
fixé à chacun son travail, et recommandé au portier de veiller.
Veillez donc, car vous ne savez pas
quand le maître de la maison reviendra,
le soir ou à minuit, au chant du coq ou le matin.
Il peut arriver à l'improviste et vous trouver endormis.
Ce que je vous dis là, je le dis à tous : Veillez ! »

Avec l'Avent, c'est la rédemption qui approche, mais il faut "veiller". L'homme pris dans "les filets de l'oiseleur"(Ps 123, 7) ne peut en sortir que par le Fils de l'homme venant avec grande puissance,l'Incarnation, et grande gloire, sa Résurrection : "le filet s'est rompu, nous avons échappé. Notre secours est le Nom du Seigneur ..." (7-8) Il s'est Lui-même laissé prendre dans le filet pour nous en libéré : "Le Fils de l'homme est venu pour servir (l'homme) et donner sa vie pour la multitude." (Mc 10, 45) Cette libération effective, il nous faut l'accueillir dans notre vie au quotidien. L'année liturgique qui commence avec le temps de l'Avent est là pour nous y aider, nous y conduire, en revivant liturgiquement les évènement de la vie du "Fils de l'homme", de Jésus, "Verbe fait chair" (Jn 1, 13). Les Sacrements (Baptême, Confirmation, Eucharistie, Réconciliation, Malades, Mariage, Ordre) prolongent sa Présence sacramentelle (réelle) et son action parmi nous. Le Temps de l'Avent nous est offert pour que nous nous préparions à ce cheminement et à l'accueil de son action en nos vies par un retour à l'essentiel, en commençant par vivre liturgiquement de sa venue à Noël. Le mot "Avent" signifie "Avènement", "Venue". Il s'agit de quatre semaines pour s'y préparer. Les quatre bougies de l'Avent que l'on allume l'une après l'autre chaque dimanche, veulent signifier la progression de cette préparation qui aboutit à la rencontre avec l'Enfant nouveau-né : "Le Verbe était la vraie Lumière qui illumine tout homme en venant dans le monde... à tous ceux qui l'ont reçu, ceux qui croient en son Nom, il a donné de devenir enfant s de Dieu ..." (Jn 1, 9-9)

vendredi 25 novembre 2011

Parole du jour
Lc 21, 29-33
Vendredi 25 novembre

Jésus parlait à ses disciples de sa venue.
Il leur dit cette parabole :
« Voyez le figuier et tous les autres arbres.
Dès qu'ils bourgeonnent,
vous n'avez qu'à les regarder
pour savoir que l'été est déjà proche.
De même, vous aussi, lorsque vous verrez arriver cela,
sachez que le royaume de Dieu est proche.
Amen, je vous le dis :
cette génération ne passera pas sans que tout arrive.
Le ciel et la terre passeront,
mes paroles ne passeront pas.

Après l'hiver, le printemps précurseur de l'été. Ainsi va la vie ! Après la passion et la mort du Christ, sa Résurrection ! Dans notre cheminement, il en est de même. Il nous faut passer par les quatre saisons. Les auteurs spirituels anciens expliquaient déjà : "Lorsque tu es en haut de la montagne, penses que tu vas descendre dans la vallée, ainsi tu ne t'enorgueillira pas de ta situation. Et lorsque tu es dans la vallée, penses que tu vas bientôt rejoindre" le sommet, ainsi tu ne désespéreras pas de ta situation. La voie royale consiste à ne pas t'enorgueillir et à ne pas désespérer sûr d'être dans la main de Dieu ... et de demeurer fidèle à y rester." La Parole de Dieu est la nourriture du chemin. Une nourriture qui est aussi un remède. Un remède porteur de Vie ... la Vie éternelle !

lundi 21 novembre 2011

Parole du jour
Lc 21, 1-4
Lundi 20 novembre

"Comme Jésus enseignait dans le Temple,
levant les yeux, il vit les riches

qui mettaient leurs offrandes dans le tronc du Trésor.

Il vit aussi une veuve misérable y déposer deux piécettes.

Alors il déclara : "En vérité, je vous le dis :

cette pauvre veuve a mis plus que tout le monde.

Car tous ceux-là ont pris sur leur superflu

pour faire leur offrande,
mais elle,
elle a pris sur son indigence;

elle a donné tout ce qu'elle avait pour vivre."


Jésus voit le cœur. Il y a ceux qui donnent et le font sonner de haut pour se faire remarquer et pourtant, ce qu'il donne n'atteint nullement leur façon de vivre. Il donne de leur superflu. Une façon aussi de se donner bonne conscience ...
La pauvre veuve, elle, ne se regarde pas, elle se donne tout entière à travers le don qu'elle fait : "elle a donné tout ce qu'elle avait pour vivre". En elle Jésus se reconnaît car lui aussi, librement va donner tout ce qu'il a pour vivre. Cela le conduira à la mort. Comme cette femme qui s'en remet entièrement à Dieu, Jésus s'en remettra entièrement au Père. L'amour pur qu'il incarne à travers ce don de Lui-même le fera jaillir de la mort, Vivant. Mystère de la mort et de la Résurrection, Mystère Pascal. C'est le chemin qu'il nous a tracé ... avec nous il marche sur le chemin ... Il y a bien des manières de tout donner en se donnant.

samedi 19 novembre 2011

Parole du jour
Lc 20, 27- 40
Samedi 19 novembre

Des sadducéens - ceux qui prétendent
qu'il n'y a pas de résurrection -
vinrent trouver Jésus,
et ils l'interrogèrent :
« Maître, Moïse nous a donné cette loi :
Si un homme a un frère marié mais qui meurt sans enfant,
qu'il épouse la veuve pour donner une descendance à son frère.
Or, il y avait sept frères :
le premier se maria et mourut sans enfant ;
le deuxième, puis le troisième épousèrent la veuve,
et ainsi tous les sept : ils moururent sans laisser d'enfants.
Finalement la femme mourut aussi.
Eh bien, à la résurrection, cette femme,
de qui sera-t-elle l'épouse, puisque les sept l'ont eue pour femme ? »
Jésus répond : « Les enfants de ce monde se marient.
Mais ceux qui ont été jugés dignes d'avoir part au monde à venir
et à la résurrection d'entre les morts ne se marient pas,
car ils ne peuvent plus mourir :
ils sont semblables aux anges,
ils sont fils de Dieu, en étant héritiers de la résurrection.
Quant à dire que les morts doivent ressusciter,
Moïse lui-même le fait comprendre dans le récit du buisson ardent,
quand il appelle le Seigneur :
le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac, le Dieu de Jacob.
Il n'est pas le Dieu des morts, mais des vivants ;
tous vivent en effet pour lui. »
Alors certains scribes prirent la parole pour dire :
« Maître, tu as bien parlé. »
Et ils n'osaient plus l'interroger sur quoi que ce soit.

Les saducéens sont dans l'illusion. Ils sont très terre à terre. La femme n'est bonne que pour engendrer. Elle n'existe pas pour elle-même. Elle est chosifiée et devient un moyen ... Il faut absolument donner au premier mari qui est décédé une descendance car l'homme se perpétue dans ses enfants puisque pour les sadducéens, après la mort il n'y a rien. C'est-ainsi que pour eux, la bénédiction de Dieu est donnée à travers la descendance, la réussite, la richesse ... Jésus leur démontre qu'ils sont dans l'erreur et qu'ils demeurent extérieurs à la vérité. La réalité humaine s'enracine dans l'intériorité et donc dans le fait que l'homme lors de sa mort physique, ne tombe pas dans le néant. Il y a une vie après cette mort biologique ... et il y a la Résurrection. Aussi la rencontre entre un homme et une femme se vit, non à partir de l'extérieur, mais du cœur, dans le respect mutuel où chacun est reconnu comme une personne et aimé. Il y a une dignité de la femme comme de l'homme. La relation entre l'homme et la femme est une relation d'égalité dans l'amour ou chacun désire l'épanouissement et l'accomplissement de l'autre. Nul n'est propriétaire de l'autre. Après la mort, ce qui demeure, c'est cet amour, les liens de l'amour, au delà de toute descendance : "ceux qui ont été jugés dignes d'avoir part au monde à venir et à la résurrection d'entre les morts ne se marient pas, car ils ne peuvent plus mourir." Dans le mariage, il y a certes une descendance, mais elle doit être le fruit de l'amour entre deux êtres complémentaires l'un à l'autre et qui s'aiment. Ce qui est premier, c'est l'amour ! "L'amour ne passera jamais." (1co 13)

vendredi 18 novembre 2011

Parole du jour
Lc 19, 45- 48
Vendredi 18 novembre

Jésus entra dans le Temple,
et se mit à expulser les marchands.
Il leur déclarait :
« L'Écriture dit : Ma maison sera une maison de prière.
Or vous, vous en avez fait une caverne de bandits. »
Il était chaque jour dans le Temple pour enseigner.
Les chefs des prêtres et les scribes,
ainsi que les notables, cherchaient à le faire mourir,
mais ils ne trouvaient pas le moyen d'y arriver ;
en effet, le peuple tout entier était suspendu à ses lèvres.

Que faisons-nous du Temple que nous sommes ? ... Une maison de prière où un repaire de brigand ? ... St Paul écrit : "Vous êtes le Temple de Dieu car Dieu habite en vous." La prière, orare en latin signifie "parler à", "être en relation avec". Lorsqu'on accueille une personne dans sa maison, on s'occupe d'elle, on en prend soin, on l'écoute, on cherche son bien etc. ... Dieu habite en nous. Que fait-on de Dieu ? ... Il s'agit d' "un vivre avec" comme un ami avec son ami, un fils ou une fille avec ses parents, une épouse avec son époux. Cette relation est constructive pour chacun et conduit à l'accomplissement réciproque. Avec Dieu, il en est de même et plus profondément encore puisqu'il est la Source de notre être.
Si le Temple que nous sommes devient "caverne de bandits", nous sommes les plus malheureux des hommes, car nous nous coupons alors de la Source et que la vie ne peut plus passer. Merci à Jésus de chasser de nos vies tous ces bandits qui nous détourne de la Lumière et nous empêche de vivre "par Lui, avec Lui et en Lui". C'est le Mystère Pascal au cœur de nos vies dans le quotidien des jours, mystère de sa mort et de sa Résurrection qui assume nos morts pour nous donner de mener une vie nouvelle.

jeudi 17 novembre 2011


Parole du jour
Lc 19, 41-45
Jeudi 17 novembre

Quand Jésus fut près de Jérusalem,
en voyant la ville, il pleura sur elle ; il disait :
« Si toi aussi, tu avais reconnu en ce jour
ce qui peut te donner la paix !
Mais hélas, cela est resté caché à tes yeux.
Oui, il arrivera pour toi des jours
où tes ennemis viendront mettre le siège devant toi,
t'encercleront et te presseront de tous côtés ;
ils te jetteront à terre, toi et tes enfants
qui sont chez toi, et ils ne laisseront pas chez toi pierre sur pierre,
parce que tu n'as pas reconnu le moment où Dieu te visitait. »

La ville de Jérusalem sera entièrement détruite en l'an 70 par les troupes du général romain Titus. Jérusalem abritait la Présence de Dieu en son sein, au milieu du Temple. Mais les notables, les chefs religieux etc ... s'étaient forgés une représentation de Dieu selon leurs désirs. Quand Dieu se présente à eux tel qu'il est, sous les traits de Jésus-Christ, il ne le reconnaissent pas. Ce Dieu-là, le vrai, est dérangeant car il ne sert pas leurs projets. Aussi, ils le crucifient ...
Mais Jérusalem est aussi symbolique de notre être. Au centre, dans notre cœur qui en est la dimension la plus essentielle, il y a la Présence de Dieu ... Que faisons-nous de notre vie ? ... de cette Présence "plus intime à nous-mêmes que nous-mêmes" comme l'écrit St Augustin ? ... Comme nous y invite le psalmiste : "Aujourd'hui ne fermons pas notre cœur, mais écoutons la voix du Seigneur". (Ps 94, 8) Oui, soyons attentifs à l'Hôte intérieur de qui nous recevons à chaque instant "la vie, le mouvement et l'être" et qui, si nous le prenons comme Compagnons de route, nous guide au chemin de la Paix. Lui tourner le dos conduit à la solitude et à l'enfermement, à la ruine ...

mardi 15 novembre 2011

Parole du jour
Lc 19, 1-10
Mardi 15 novembre

Jésus traversait la ville de Jéricho.
Or, il y avait un homme du nom de Zachée ;
il était le chef des collecteurs d'impôts,
et c'était quelqu'un de riche.
Il cherchait à voir qui était Jésus,
mais il n'y arrivait pas à cause de la foule,
car il était de petite taille.
Il courut donc en avant et grimpa sur un sycomore
pour voir Jésus qui devait passer par là.
Arrivé à cet endroit, Jésus leva les yeux et l'interpella :
« Zachée, descends vite :
aujourd'hui il faut que j'aille demeurer dans ta maison. »
Vite, il descendit, et reçut Jésus avec joie.
Voyant cela, tous récriminaient :
« Il est allé loger chez un pécheur. »
Mais Zachée, s'avançant, dit au Seigneur :
« Voilà, Seigneur :
je fais don aux pauvres de la moitié de mes biens,
et si j'ai fait du tort à quelqu'un,
je vais lui rendre quatre fois plus. »
Alors Jésus dit à son sujet :
« Aujourd'hui, le salut est arrivé pour cette maison,
car lui aussi est un fils d'Abraham.
En effet, le Fils de l'homme est venu chercher
et sauver ce qui était perdu. »

Zachée, un publicain, comme Matthieu. Un homme rejeté de ses compatriotes en raison de sa collaboration avec les romains ... et de l'argent qu'il se met dans la poche en collectant les impôts ...
Comme pour Matthieu, l'attitude de Jésus a son égard ne se calque pas sur l'extérieur. Jésus voit le cœur. Il ne s'arrête pas au péché, il va directement à la personne. Et cette personne, il l'aime : "Dieu ne fait pas acception des personnes". Et même, Jésus s'invite chez elle : "Je ne suis pas venu pour les justes, mais pour les pécheurs." dira-t'il. Jésus ne peut rentrer que dans la maison dont la porte est ouverte. Et souvent c'est le péché qui ouvre la porte car la faiblesse et la reconnaissance de son incapacité à marcher droit par soi-même rend humble et ouvre au salut : "Il reçut Jésus avec joie." Ceux qui se croient "justes" se font les juges des autres et ne voient pas la "poutre qu'ils ont dans l'œil". L'amour, ils ne connaissent pas. Ce n'est pas la joie alors ! ... Cet accueil réciproque de Jésus et de Zachée conduit à la conversion de ce dernier et à son bien-être : "Le Fils de l'homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu."

dimanche 13 novembre 2011


Parole du jour
Mt 25, 14-21
Mardi 13 novembre

Jésus parlait à ses disciples de sa venue ;
il disait cette parabole :
« Un homme, qui partait en voyage,
appela ses serviteurs et leur confia ses biens.
À l'un il donna une somme de cinq talents,
à un autre deux talents, au troisième un seul,
à chacun selon ses capacités. Puis il partit.
Aussitôt, celui qui avait reçu cinq talents
s'occupa de les faire valoir et en gagna cinq autres.
De même, celui qui avait reçu deux talents en gagna deux autres.
Mais celui qui n'en avait reçu qu'un
creusa la terre et enfouit l'argent de son maître.
Longtemps après, leur maître revient
et il leur demande des comptes.
Celui qui avait reçu les cinq talents s'avança
en apportant cinq autres talents et dit :
'Seigneur, tu m'as confié cinq talents ;
voilà, j'en ai gagné cinq autres.
— Très bien, serviteur bon et fidèle,
tu as été fidèle pour peu de choses,
je t'en confierai beaucoup ;
entre dans la joie de ton maître.'
Celui qui avait reçu deux talents s'avança ensuite et dit :
'Seigneur, tu m'as confié deux talents ;
voilà, j'en ai gagné deux autres.
— Très bien, serviteur bon et fidèle,
tu as été fidèle pour peu de choses,
je t'en confierai beaucoup ;
entre dans la joie de ton maître.'
Celui qui avait reçu un seul talent s'avança ensuite et dit :
'Seigneur, je savais que tu es un homme dur :
tu moissonnes là où tu n'as pas semé,
tu ramasses là où tu n'as pas répandu le grain.
J'ai eu peur, et je suis allé enfouir ton talent dans la terre.
Le voici. Tu as ce qui t'appartient.'
Son maître lui répliqua : 'Serviteur mauvais et paresseux,
tu savais que je moissonne là où je n'ai pas semé,
que je ramasse le grain là où je ne l'ai pas répandu.
Alors, il fallait placer mon argent à la banque ;
et, à mon retour, je l'aurais retrouvé avec les intérêts.
Enlevez-lui donc son talent et donnez-le à celui qui en a dix.
Car celui qui a recevra encore, et il sera dans l'abondance.
Mais celui qui n'a rien se fera enlever même ce qu'il a.
Quant à ce serviteur bon à rien, jetez-le dehors dans les ténèbres ;
là il y aura des pleurs et des grincements de dents !' »

A une novice qui demandait à Thérèse de l'Enfant Jésus comment il se faisait que tout le monde n'a pas a égalité dans les dons reçus, celle-ci répondit en lui montrant deux verres sur une table, un grand et un petit. Elle lui demanda de les remplir, ce que fit celle-ci. Alors elle lui demanda : "Lequel est le plus plein ?" La novice répondit : "Les deux sont pleins." Chacun a sa capacité, l'important est d'être plein. Un verre à vin, un verre à eau, un verre à liqueur n'ont pas la même contenance et pourtant chacun à sa place particulière et sa "mission" particulière à accomplir. Ainsi dans notre parabole, celui qui avait reçu 5 talents est "plein", il rapporte 5 talents, celui qui en avait 2 en rapporte 2. Mais le verre de celui qui en avait 1 reste vide. Il n'a pas rempli sa mission. Sa vie est demeuré stérile. Et ce n'est pas Dieu qui le jette dehors, mais lui-même qui s'y plonge car il est "vide" et n'a servi à rien. C'est l'enfermement et la mort ... Chacun nous avons reçu des dons. L’extension du mot "Don est "donné". Etre dans le "Don", c'est se mettre au service des autres en faisant fructifier les "Dons " qui nous ont été donnés à cet effet. La vocation de chacun est un "Don" pour le service des autres. Ainsi de la maternité et de la paternité, du sacerdoce, de la vie religieuse, du métier choisi. En tout cela, et par bien d'autres "Dons", il s'agit de se "donner" pour le service et le bien d'autrui. Et le "Don" que tous nous avons reçu par nature (Nous sommes créés à l'Image de Dieu qui est Amour) et qui est le moteur de tout le reste, c'est l'Amour. St Paul nous demande d'aspirer à ce "don" supérieur : "Parmi les dons de Dieu, vous cherchez à obtenir ce qu'il y a de meilleur. Eh bien, je vais vous indiquer une voie supérieure à toutes les autres : " J'aurais beau parler toutes les langues de la terre et du ciel, si je n'ai pas la charité, s'il me manque l'amour, je ne suis qu'un cuivre qui résonne, une cymbale retentissante ..." (1 Co 12, 31; 13, 1) Et pour nous aider à vivre d'Amour, il y a la Foi qui nous donne de nous ajuster sur Jésus qui est allé jusqu'au "Don" total de lui-même ...

vendredi 11 novembre 2011

Parole du jour
(Vendredi 11 novembre)
(Lc 17, 26-35.37)

Jésus disait à ses disciples :
Ce qui se passera dans les jours du Fils de l'homme
ressemblera à ce qui est arrivé dans les jours de Noé.
On mangeait, on buvait, on se mariait,
jusqu'au jour où Noé entra dans l'arche.
Puis le déluge arriva, qui les a tous fait mourir.
Ce sera aussi comme dans les jours de Loth :
on mangeait, on buvait, on achetait,
on vendait, on plantait, on bâtissait ;

mais le jour où Loth sortit de Sodome,
Dieu fit tomber du ciel une pluie de feu
et de soufre qui les a tous fait mourir ;
il en sera de même le jour où le Fils de l'homme se révélera.
Ce jour-là, celui qui sera sur sa terrasse,
et qui aura ses affaires dans sa maison,
qu'il ne descende pas pour les emporter ;
et de même celui qui sera dans son champ,
qu'il ne retourne pas en arrière.
Rappelez-vous la femme de Loth.
Qui cherchera à conserver sa vie la perdra.
Et qui la perdra la sauvegardera.
Je vous le dis :
Cette nuit-là, deux personnes seront dans le même lit :
l'une sera prise, l'autre laissée.
Deux femmes seront ensemble en train de moudre du grain :
l'une sera prise, l'autre laissée. »
Les disciples lui demandèrent :
« Où donc, Seigneur ? » Il leur répondit :
« Là où il y a un corps, là aussi se rassembleront les vautours. »

Quel sens donnons-nous à notre vie ? ...
Vouloir conserver sa vie, c'est s'enfermer dans la forteresse de son égocentrisme et se faire le Maître de sa propre vie, dans le mépris d'autrui et des choses; vivre à l'extérieur de soi et se nourrir de l'éphémère comme si celui-ci était éternel, une illusion : "Cette nuit on te redemande ton âme."
Perdre sa vie, c'est la donner en s'ouvrant aux autres et en se faisant serviteur dans cette certitude que servir son prochain, c'est servir Celui qui est à l'origine de son existence : "Ce que vous aurez fait à l'un de ces petits qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait." ...
Construire sa vie, c'est bâtir son intériorité en laissant jaillir la vie de Dieu et en s'y ajustant. Il nous a créé à son Image : "Dieu est Amour". Sa nature est l'Amour et la notre est fondamentalement la même. "L'Amour ne passera pas." Chacun est responsable de sa vie et du chemin qu'il prend ...

Fête de Saint Martin

Simple catéchumène, il se comporte déjà avec humilité, servant lui-même son serviteur. En garnison à Amiens par un hiver de grand gel, il rencontre, à la porte de la ville, un pauvre mourant de froid. N'ayant plus d'argent à lui donner, “ saisissant l'arme qu'il portait à la ceinture, il partagea sa chlamyde (manteau) en deux, en donne un morceau au pauvre et se rhabille avec le reste. Quelques uns des assistants se mettent à rire, car on le trouvait ridicule avec son habit mutilé. ” La nuit, Jésus apparaît à Martin revêtu du demi manteau et dit aux anges qui l'entourent : “ Martin, encore catéchumène, m'a donné son manteau ! ” (Sulpice Sévère, biographie)

En donnant la moitié de son manteau, St Martin donnait tout ce qui lui appartenant car l'autre moitié appartenait à l'Empire.

jeudi 10 novembre 2011

Parole du jour
(Jeudi 10 novembre)
(Lc 17, 20-25)

Comme les pharisiens demandaient à Jésus
quand viendrait le règne de Dieu, il leur répondit :
« Le règne de Dieu ne vient pas d'une manière visible.
On ne dira pas :
'Le voilà, il est ici !' ou bien : 'Il est là!'
En effet, voilà que le règne de Dieu est au milieu de vous. »

Les pharisiens ne comprennent pas que le Royaume de Dieu n'est pas une réalité terrestre, mais une Personne. Le Royaume de Dieu, c'est Jésus Lui-même présent au milieu d'eux. Jésus qui enseigne, Jésus qui libère, Jésus qui guérit, Jésus qui sauve l'homme de son péché, qui le rend à son humanité, à la ressemblance de Celui qui l'a créé. Après la résurrection de Jésus, le Royaume, par le don de l'Esprit, passera de l'extérieur de l'homme à l'intérieur de l'homme. Les disciples sont appelés à vivre de sa Présence devenu effective en eux et capable de les transformer. Le Baptême est le Sacrement qui réalise cet accueil d'une manière particulière, par l'ouverture du coeur de celui qui le reçoit ... D'ailleurs, il est possible de traduire : "voilà que le règne de Dieu est au milieu de vous. " par "voilà que le règne de Dieu est EN vous." Il n'est donc pas loin, ni ici, ni là, il est "plus intime que nous-mêmes à nous-mêmes. " Il nous suffit d'être "connecté" ou si l'on préfère, de lui être "ajusté".

mercredi 9 novembre 2011

Dédicace du Latran

La basilique du Latran est la cathédrale du Pape. Érigée à Rome vers 320 par l'empereur Constantin, elle est la première en date et en dignité de toutes les églises d'Occident. La fête de sa dédicace est l'occasion de célébrer toutes les églises édifiées dans le monde et, à travers elles, l'Église universelle du Christ.

Parole du jour

Mardi 9 novembre
Jn 2, 13-22

Comme la Pâque des Juifs approchait,
Jésus monta à Jérusalem.
Il trouva installés dans le Temple les marchands de bœufs,
de brebis et de colombes, et les changeurs.
Il fit un fouet avec des cordes,
et les chassa tous du Temple
ainsi que leurs brebis et leurs bœufs ;
il jeta par terre la monnaie des changeurs,
renversa leurs comptoirs,
et dit aux marchands de colombes :
« Enlevez cela d'ici.
Ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic. »
Ses disciples se rappelèrent cette parole de l'Écriture :
L'amour de ta maison fera mon tourment.
Les Juifs l'interpellèrent :
« Quel signe peux-tu nous donner pour justifier ce que tu fais là ? »
Jésus leur répondit :
« Détruisez ce Temple, et en trois jours je le relèverai. »
Les Juifs lui répliquèrent :
« Il a fallu quarante-six ans pour bâtir ce Temple,
et toi, en trois jours tu le relèverais ! »
Mais le Temple dont il parlait, c'était son corps.

Aussi, quand il ressuscita d'entre les morts,
ses disciples se rappelèrent qu'il avait dit cela ;
ils crurent aux prophéties de l'Écriture
et à la parole que Jésus avait dite.

Lorsque l'on parle d"Église", souvent nous vient à l'esprit l'édifice de pierre où les chrétiens se rassemblent pour diverses célébrations ... Or le mot "Église" signifie : "rassemblement", "assemblée", "ensemble". Il s'agit donc de l'ensemble des baptisés qui ne font qu'UN en Jésus-Christ puisque par le Sacrement du Baptême, chacun lui est incorporé : "Tu es devenu une création nouvelle, tu as revêtu le Christ". L'Eucharistie nous renouvelle dans cette unité : "Humblement nous te demandons qu'en ayant part au corps et au sang du Christ, nous soyons rassemblés par l'Esprit-Saint en un seul corps." (Prière Eucharistique n° 2) Donc, nous sommes l'Église parce qu'unis dans une "Source commune" qui est Jésus-Christ. Ensemble nous sommes le Temple de sa Présence. Et ce qui est vrai pour tous ensemble, l'est pour chacun, puisque c'est par le baptême de chacun que nous le sommes ensemble. Mais être le Temple de sa Présence est une responsabilité car si c'est un "déjà-là", c'est un "pas encore" car nous cheminons vers l'achèvement de la construction et cela dépend de nous : "Frères, vous êtes la maison que Dieu construit.Comme un bon architecte, avec la grâce que Dieu m'a donnée, j'ai posé les fondations. D'autres poursuivent la construction ; mais que chacun prenne garde à la façon dont il construit. Les fondations, personne ne peut en poser d'autres que celles qui existent déjà : ces fondations, c'est Jésus Christ. N'oubliez pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l'Esprit de Dieu habite en vous. Si quelqu'un détruit le temple de Dieu, Dieu le détruira ; car le temple de Dieu est sacré, et ce temple, c'est vous." (1 Co 3, 9sq) Écoutons Césaire d'Arles, un Père de l'Eglise du Vème sc. : "Tous, frères très chers, ... par le baptême, nous sommes devenus des temples de Dieu ; et si nous réfléchissons attentivement au salut de notre âme, nous savons que nous sommes le temple véritable et vivant de Dieu. Dieu n’habite pas seulement dans des temples faits de la main de l’homme, ni dans une demeure de bois et de pierres, mais principalement dans l’âme créée à l’image de Dieu, par la main du Créateur lui-même. C’est ainsi que saint Paul a dit : Le temple de Dieu est saint, et ce temple, c’est vous.

Et puisque le Christ est venu pour chasser le démon de nos cœurs, afin de se préparer un temple en nous, travaillons autant que nous le pouvons, avec son aide, à ce qu’il ne subisse pas en nous d’outrage, à cause de nos mauvaises actions. Car celui qui agit mal outrage le Christ ... Dieu a daigné faire de nous sa demeure. Par conséquent, mes très chers, si nous voulons célébrer dans la joie l’anniversaire d’une église, nous ne devons pas détruire en nous, par de mauvaises actions, les temples vivants de Dieu. Et je dis cela pour que tous puissent comprendre : chaque fois que nous venons à l’église, nous devons préparer nos âmes pour qu’elles soient telles que nous voulons trouver cette église.

Tu veux trouver une basilique brillante ? Ne souille pas ton âme par la saleté des péchés. Si tu veux que la basilique soit éclairée, et Dieu aussi le veut, que la lumière des bonnes œuvres brille en nous, et celui qui est aux cieux sera glorifié. De même que tu entres dans cette église, c’est ainsi que Dieu veut entrer dans ton âme, comme lui-même l’a dit : J’habiterai et je marcherai au milieu d’eux."

Accueillons véritablement Jésus-Christ dans notre vie car "il est plus présent à nous-mêmes que nous-mêmes" (St Augustin) et laissons-nous conduire par l'Esprit-Saint qu'il nous a donné pour nous donner un visage et un cœur semblable aux siens. Oui, "
Sur nous, Seigneur, que s'illumine ton visage !" (Ps 4) Et donne-nous de véritablement "servir en ta Présence." (PE 2)

mercredi 2 novembre 2011

Commémoration des défunts
(Mercredi 2 novembre)

Au lendemain de la fête de tous les saints où l’Eglise célèbre dans la joie la communion des saints et le salut des hommes, saint Odilon, cinquième Abbé de Cluny, a institué, à la fin du 1er millénaire, pour ses monastères très nombreux en Europe, la « Fête des morts ». Par celle-ci, il a voulu exhorter ses moines à prier de manière particulière pour les morts, contribuant ainsi mystérieusement à leur accès à la pleine communion avec Dieu. A partir de l’abbaye de Cluny, l’usage s’est peu à peu répandu d’intercéder solennellement pour les défunts par une célébration qui est en vigueur dans l’Eglise universelle depuis le XIIIè sc et que nous appelons aujourd’hui : « la Commémoraison (ou Commémoration) des défunts ».
Ecoutons Jean Paul II nous en donner le sens
« En priant pour les morts, l’Eglise contemple avant tout le mystère de la Résurrection du Christ qui, par sa Croix, nous obtient le salut et la vie éternelle. Aussi, avec saint Odilon, pouvons-nous redire sans cesse : « La croix m’est un refuge, la Croix m’est voie et vie [...]. La Croix est mon arme invincible. La Croix repousse tout mal. La croix dissipe les ténèbres ». La Croix du Seigneur nous rappelle que toute vie est habitée par la lumière pascale, qu’aucune situation n’est totalement perdue, car le Christ a vaincu la mort et nous ouvre le chemin de la vraie vie. La Rédemption « se réalise par le sacrifice du Christ, grâce auquel l’homme rachète la dette du péché et s’est réconcilié avec Dieu » (Tertio millennio adveniente, n. 7)...
Dans l’attente de voir la mort définitivement vaincue, des hommes «continuent sur terre leur pèlerinage; d’autres, ayant achevé leur vie, se purifient encore; d’autres enfin sont dans la gloire et contemplent la Trinité dans la pleine lumière » (Conc. oecum. Vatican II, Lumen gentium, n.49; cf. Eugène IV, bulle Laetantur coeli). Unie aux mérites des saints, notre prière fraternelle vient au secours de ceux qui sont en attente de la pleine communion avec Dieu (vision béatifique). Selon les commandements divins, l’intercession pour les morts obtient des grâces qui servent au plein accomplissement du salut. C’est une expression de la charité fraternelle de l’unique famille de Dieu, par laquelle « nous répondons à la vocation profonde de l’Eglise » (Lumen gentium, n.51); « sauver des personnes qui aimeront Dieu éternellement » (Thérèse de Lisieux, Prières, 6; cf. Manuscrit A 77, r°). Pour les « personnes en état de purification », l’attente du bonheur éternel, de la rencontre avec le Bien-Aimé, est source de souffrances à cause de la peine due au péché qui maintient loin de Dieu; Mais il y a aussi la certitude que, le temps de purification achevé, la personne ira à la rencontre de Celui qu’elle désire (cf. Ps 42; 62)...
J’encourage donc les catholiques à prier avec ferveur pour les défunts, pour ceux de leurs familles et pour tous nos frères et sœurs qui sont morts, afin qu’ils obtiennent la rémission des peines dues à leurs péchés, qu’ils entendent l’appel du Seigneur et s’ouvrent pleinement à son Amour pour toujours... »

Parole du jour
(Lc 6, 37-40)

Tous ceux que le Père me donne viendront à moi ;
et celui qui vient à moi, je ne vais pas le jeter dehors.
Car je ne suis pas descendu du ciel pour faire ma volonté,
mais pour faire la volonté de celui qui m'a envoyé.
Or, la volonté de celui qui m'a envoyé,
c'est que je ne perde aucun de ceux qu'il m'a donnés,
mais que je les ressuscite tous au dernier jour.
Car la volonté de mon Père,
c'est que tout homme qui voit le Fils
et croit en lui obtienne la vie éternelle ;
et moi, je le ressusciterai au dernier jour. »

« Tous ceux que le Père me donne viendront à moi ; et celui qui vient à moi, je ne vais pas le jeter dehors » : quelle consolation ! Quel que soit notre état, si nous consentons à l’action de l’Esprit qui nous attire au Christ, celui-ci nous accueille à bras ouverts au nom de son Père. Comment nous repousserait-il, lui qui est venu pour rassembler les enfants de Dieu dispersés et tout attirer à lui dans son élévation ?
Jésus explicite la volonté bienveillante de son Père sous forme d’une triple mission : ne perdre aucun de ceux que le Père lui confie ; leur donner la vie éternelle ; les ressusciter au dernier jour. Ce triple programme, Jésus l’a accompli une fois pour toutes dans sa Passion : désormais tous les hommes sans exception, peuvent trouver dans le Fils le pardon de leurs péchés et la réconciliation avec Dieu, il est "Dieu né de Dieu ...." Cette œuvre de miséricorde que le Fils accomplit, nous rend participant, dans l’Esprit, à la vie du Père lui-même. Comment dès lors celui-ci ne nous ressusciterait-il pas au dernier jour, pour nous introduire dans la plénitude de paix et de joie qu’il a préparée pour nous depuis toute éternité ?
Telle est notre foi, telle est notre espérance, telle est la certitude que nous donne l’Esprit de charité, pour nous et pour nos défunts qui nous précèdent auprès du Père ; car « dans notre vie comme dans notre mort, nous appartenons au Seigneur » (2nd lect.), lui qui par sa mort et sa résurrection, est devenu « le Seigneur des morts et des vivants » (Ibid.).
Le Christ a plu à Dieu ; et en lui, le Père nous a tous aimé (cf. 1ère lect.) ; aussi nous attend-il avec impatience dans la Jérusalem céleste, symbole de la pleine communion avec Lui, où « il essuiera toute larme de nos yeux. La mort ne sera plus. Il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni souffrance, car le monde ancien aura disparu » (Apoc 21,4-5).

Oui il est véridique celui qui a dit :
« Je suis l’Alpha et l’Oméga,
le commencement et la fin.
A celui qui a soif,
je donnerai de la source d’eau vive, gratuitement.
Le vainqueur recevra cet héritage,
et je serai son Dieu et lui sera mon fils » (Apoc 21,6-7).
(P. Joseph-Marie)

mardi 1 novembre 2011

LA TOUSSAINT

Parole du jour

Mardi 1 novembre
Mt 5, 1-12a

Quand Jésus vit toute la foule qui le suivait,
il gravit la montagne.
Il s'assit, et ses disciples s'approchèrent.

Alors, ouvrant la bouche, il se mit à les instruire.
Il disait :

« Heureux les pauvres de cœur :
le Royaume des cieux est à eux !

Heureux les doux :
ils obtiendront la terre promise !

Heureux ceux qui pleurent : ils seront consolés !
Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice :
ils seront rassasiés !

Heureux les miséricordieux :
ils obtiendront miséricorde !

Heureux les cœurs purs :
ils verront Dieu !

Heureux les artisans de paix :
ils seront appelés fils de Dieu !

Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice :
le Royaume des cieux est à eux !

Heureux serez-vous si l'on vous insulte,
si l'on vous persécute
et si l'on dit faussement toute sorte de mal contre vous,
à cause de moi.

Réjouissez-vous, soyez dans l'allégresse,
car votre récompense sera grande dans les cieux !


Qui sont-ils ces Saints que nous fêtons aujourd'hui ? ... Bien-sûr ceux qui sont inscrits sur nos calendriers, ceux dont nous portons le prénom, ceux qui ont été canonisés par l'Eglise. Mais il ne faut pas oublier la multitude de ceux qui inconnus, se sont laissés sanctifier par le Christ. Et sans doute que nous en croisons sur nos routes, hommes ou femmes qui sans bruit vivent du Christ. Et chacun d'entre nous, nous sommes appelés à être Saint. C'est la vocation de tout chrétien et donc de chacun d'entre nous ... et même de toute personne humaine. Car la vocation humaine est une vocation à l'Amour et l'être humain souffre de ne pas aimer comme il le faudrait. Dieu qui est l'unique Saint a créé l'homme à son Image. Dieu est Amour. En se faisant Homme, le Fils de Dieu a parfaitement accompli cette vocation dans notre propre chair. Il est l'unique chemin vers la sainteté. L'accueillir au cœur de notre vie, c'est lui permettre de l'assumer avec nous en la purifiant et en l'ajustant sur l'Amour et donc de l'accomplir en sainteté.
Le Sacrement du baptême nous plonge dans la Sainteté du Christ, dans le Mystère de sa mort et de sa Résurrection, et nous incorpore à Lui : "Tu es devenu une création nouvelle, tu as revêtu le Christ." La Sainteté est alors un déjà-là par cette union au Christ et un pas-encore car il nous faut adhérer (la Foi) de tout notre être à cette sainteté au quotidien de nos vies en faisant de Lui le compagnon de nos routes. Il est "le Chemin, la Vérité et la Vie." Certes sur nos routes, il nous arrive de chuter contre la pierre ou de tomber dans le fossé. mais Il est toujours là pour nous relever et nous remettre sur le chemin. La Sainteté n'est pas la perfection, mais cette remise continuelle de notre vie dans la Sienne. Car Il est Lui-même notre Sainteté, Lui qui a parfaitement accompli notre Humanité. Aussi notre regard ne doit-il pas se détacher de Lui.

Écoutons le dialogue de St François avec son compagnon Léon :


"Sautant d’un rocher à l’autre, Léon eut tôt fait de traverser le torrent. François le suivit. Il y mit plus de temps. Léon, qui l’attendait debout sur l’autre rive, regardait l’eau limpide couler avec rapidité sur le sable doré entre les masses grises des rochers. Lorsque François l’eut rejoint, il demeura dans son attitude contemplative. Il semblait ne pouvoir se détacher de ce spectacle. François le regarda et il vit de la tristesse sur son visage.
- Tu as l’air songeur, lui dit simplement François.
- Ah! si nous pouvions avoir un peu de cette pureté, répondit Léon, nous connaîtrions, nous aussi, la joie folle et débordante de notre sœur l’eau et son élan irrésistible!
Il passait dans ces paroles une profonde nostalgie. Et le regard de Léon fixait mélancoliquement le torrent qui ne cessait de fuir dans sa pureté insaisissable.
- Viens, lui dit François en le tirant par le bras.
Et ils reprirent tous deux leur marche. Après un moment de silence, François demanda à Léon :
- Sais-tu, frère, ce qu’est la pureté du cœur ?
- C’est ne pas avoir de faute à se reprocher, répondit Léon sans hésiter.
- Alors, je comprends ta tristesse, dit François. Car on a toujours quelque chose à se reprocher.
- Oui, dit Léon, et cela précisément me fait désespérer d’arriver un jour à la pureté du cœur.
- Ah! frère Léon, crois-moi, repartit François, ne te préoccupe pas tant de la pureté de ton âme. Tourne ton regard vers Dieu. Admire-le. Réjouis-toi de ce qu’il est, lui, toute sainteté. Rends-lui grâces à cause de lui-même. C’est cela même, petit frère, avoir le cœur pur.
« Et quand tu es ainsi tourné vers Dieu, ne fais surtout aucun retour sur toi-même. Ne te demande pas où tu en es avec Dieu. La tristesse de ne pas être parfait et de se découvrir pécheur, est encore un sentiment humain, trop humain. Il faut élever ton regard plus haut, beaucoup plus haut. Il y a Dieu, l’immensité de Dieu et son inaltérable splendeur. Le cœur pur est celui qui ne cesse d’adorer le Seigneur vivant et vrai. Il prend un intérêt profond à la vie même de Dieu et il est capable, au milieu de toutes ses misères, de vibrer à l’éternelle innocence et à l’éternelle joie de Dieu. Un tel cœur est à la fois dépouillé et comblé. Il lui suffit que Dieu soit Dieu. En cela même, il trouve toute sa paix, tout son plaisir. Et Dieu lui-même est alors toute sa sainteté.

- Dieu, cependant, réclame notre effort et notre fidélité, fit observer Léon.
- Oui, sans doute, répondit François. Mais la sainteté n’est pas un accomplissement de soi, ni une plénitude que l’on se donne. Elle est d’abord un vide que l’on se découvre et que l’on accepte et que Dieu vient remplir dans la mesure où l’on s’ouvre à sa plénitude.
« Notre néant, vois-tu, s’il est accepté, devient l’espace libre où Dieu peut encore créer. Le Seigneur ne laisse ravir sa gloire par personne. Il est le Seigneur, l’Unique, le seul Saint. Mais il prend le pauvre par la main, il le tire de sa boue et le fait asseoir parmi les princes de son peuple afin qu’il voie sa gloire. Dieu devient alors l’azur de son âme.
« Contempler la gloire de Dieu, frère Léon, découvrir que Dieu est Dieu, éternellement Dieu, au-delà de ce que nous sommes ou pouvons être, se réjouir à plein de ce qu’il est, s’extasier devant son éternelle jeunesse et lui rendre grâces à cause de lui-même, à cause de son indéfectible miséricorde, telle est l’exigence la plus profonde de cet amour que l’esprit du Seigneur ne cesse de répandre en nos cours. C’est cela avoir le cœur pur.
« Mais cette pureté ne s’obtient pas à la force des poignets et en se tendant.
- Comment faire? demanda Léon
- Il faut simplement ne rien garder de soi-même. Tout balayer. Même cette perception aiguë de notre détresse. Faire place nette. Accepter d’être pauvre. Renoncer à tout ce qui est pesant, même au poids de nos fautes. Ne plus voir que la gloire du Seigneur et s’en laisser irradier. Dieu est, cela suffit. Le cœur devient alors léger. II ne se sent plus lui-même, comme l’alouette enivrée d’espace et d’azur. Il a abandonné tout souci, toute inquiétude. Son désir de perfection s’est changé en un simple et pur vouloir de Dieu." (Tiré du livre "La Sagesse d'un pauvre" d'Eloi Leclerc)