lundi 27 février 2012

Parole de Dieu
Mt 25, 31-46
Lundi 27 février

Jésus parlait à ses disciples de sa venue :
« Quand le Fils de l'homme viendra dans sa gloire,
et tous les anges avec lui,
alors il siégera sur son trône de gloire.
Toutes les nations seront rassemblées devant lui ;
il séparera les hommes les uns des autres,
comme le berger sépare les brebis des chèvres :
il placera les brebis à sa droite,
et les chèvres à sa gauche.
Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite :
'Venez, les bénis de mon Père,
recevez en héritage le Royaume préparé
pour vous depuis la création du monde.
Car j'avais faim, et vous m'avez donné à manger ;
j'avais soif, et vous m'avez donné à boire ;
j'étais un étranger, et vous m'avez accueilli ;
j'étais nu, et vous m'avez habillé ;
j'étais malade, et vous m'avez visité ;
j'étais en prison, et vous êtes venus jusqu'à moi !'
Alors les justes lui répondront :
'Seigneur, quand est-ce que nous t'avons vu...?
tu avais donc faim, et nous t'avons nourri ?
tu avais soif, et nous t'avons donné à boire ?
tu étais un étranger, et nous t'avons accueilli ?
tu étais nu, et nous t'avons habillé ?
tu étais malade ou en prison...
Quand sommes-nous venus jusqu'à toi ?'
Et le Roi leur répondra :
'Amen, je vous le dis :
chaque fois que vous l'avez fait à l'un de ces petits
qui sont mes frères,
c'est à moi que vous l'avez fait.'

Alors il dira à ceux qui seront à sa gauche :
'Allez-vous-en loin de moi, maudits,
dans le feu éternel préparé pour le démon et ses anges.
Car j'avais faim, et vous ne m'avez pas donné à manger ;
j'avais soif, et vous ne m'avez pas donné à boire ;
j'étais un étranger, et vous ne m'avez pas accueilli ;
j'étais nu, et vous ne m'avez pas habillé ;
j'étais malade et en prison, et vous ne m'avez pas visité.'
Alors ils répondront, eux aussi :
'Seigneur, quand est-ce que nous t'avons vu avoir faim et soif,
être nu, étranger, malade ou en prison,
sans nous mettre à ton service ?'
Il leur répondra :
'Amen, je vous le dis :
chaque fois que vous ne l'avez pas fait à l'un de ces petits,
à moi non plus vous ne l'avez pas fait.'

Cet enseignement de Jésus est suffisamment parlant pour éviter les grand discours. En l'écoutant il me vient une autre parole tirée de la 1ère lettre de St Jean : "Celui qui dit j'aime Dieu et qui n'aime pas son frère est un menteur. Comment pourrait-on aimer Dieu qu'on ne voit pas si on aime pas son frère que l'on voit." (1Jn 4, 20) . Ce qui revient à dire qu'on aime Dieu qu'on ne voit pas de la mesure dont on aime son frère que l'on voit. Et il est question d'aimer ainsi tout être humain qui nous est un frère ou une sœur, car "Dieu ne fait pas de différence entre les hommes." (Ac 10, 34) Et sa vie il l'a donnée pour tous et pour chacun. A nous de faire de même : "Le Fils de l'homme (Jésus) est venu, non pour être servi mais pour servir et donner sa vie vie pour la multitude." (Mc 10, 45) Oui, nous dit-il, "aimez-vous les uns les autres de l'amour dont je vous ai aimé ..." (Jn 1", 35-37) Il y a, ô combien, besoin de "conversion", à commencer par nous-mêmes !

dimanche 26 février 2012



Parole de Dieu
Gn 9, 8-15
Dimanche 26 février

Après le déluge, Dieu dit à Noé et à ses fils : « Voici que moi, j'établis mon alliance avec vous, avec tous vos descendants, et avec tous les êtres vivants qui sont autour de vous : les oiseaux, les animaux domestiques, toutes les bêtes sauvages, tout ce qui est sorti de l'arche pour repeupler la terre. Oui, j'établis mon alliance avec vous : aucun être vivant ne sera plus détruit par les eaux du déluge, il n'y aura plus de déluge pour ravager la terre. »
Dieu dit encore : « Voici le signe de l'alliance que j'établis entre moi et vous, et avec tous les êtres vivants qui sont autour de vous, pour toutes les générations à venir : je mets mon arc au milieu des nuages, pour qu'il soit le signe de l'alliance entre moi et la terre. Lorsque je rassemblerai les nuages au-dessus de la terre, et que l'arc-en-ciel paraîtra au milieu des nuages, je me souviendrai de mon alliance avec vous et avec tous les êtres vivants, et les eaux ne produiront plus le déluge, qui détruit tout être vivant. »

Noé est vraiment une préfiguration de Jésus. Son nom signifie "Paix", "Repos", "consolation". Nom qui convient parfaitement à Jésus. Noé est un homme juste. Jésus est le Juste par excellence. Noé par son obéissance à Dieu sauve sa famille. Jésus qui n'est venu que pour faire la volonté du Père, sauve l'humanité. L'arche vogue sur les eaux déchainées. Jésus marche sur les eaux, vainqueur des forces infernales dont elles sont le symbole (Mc 6, 46-56). Il fait taire la tempête : "Silence, sois muselé." Et il se fit "paix" (Mc 4, 35-41). Il retire Pierre qui coule dans la tempête, rattrapé par son manque de foi (Mt 14, 22-33). Pierre représente chaque personne humaine de tout les temps que Jésus sauve personnellement du déluge et de la mort. L’Arc-en-ciel, c'est la croix signe de l'Amour sans retour de Dieu pour l'humanité ... L'Arc-en-ciel représente en définitif, Jésus qui "élevé de terre attire tous les hommes à lui" (Jn 12, 32). Il est cette Alliance Nouvelle et éternelle établie par Dieu : " Voici le signe de l'alliance que j'établis entre moi et vous, et avec tous les êtres vivants qui sont autour de vous, pour toutes les générations à venir : je mets mon arc au milieu des nuages, pour qu'il soit le signe de l'alliance entre moi et la terre." Et c'est toute la création qui en est bénéficiaire : " Voici que moi, j'établis mon alliance avec vous, avec tous vos descendants, et avec tous les êtres vivants qui sont autour de vous : les oiseaux, les animaux domestiques, toutes les bêtes sauvages, tout ce qui est sorti de l'arche pour repeupler la terre. Oui, j'établis mon alliance avec vous : aucun être vivant ne sera plus détruit par les eaux du déluge, il n'y aura plus de déluge pour ravager la terre. " Ce qui rappelle la 1ère lettre de St Paul aux Romains : "la création aspire de toutes ses forces à voir cette révélation des fils de Dieu. Car la création a été livrée au pouvoir du néant, non parce qu'elle l'a voulu, mais à cause de celui qui l'a livrée à ce pouvoir. Pourtant, elle a gardé l'espérance d'être, elle aussi, libérée de l'esclavage, de la dégradation inévitable, pour connaître la liberté, la gloire des enfants de Dieu." (Rm 8, 19-25) Oui, dit Jésus, "Voici que je fais toute chose nouvelle !" (Ap 21, 5)

samedi 25 février 2012

Parole de Dieu
Lc 5, 27-32
Samedi 25 février

Jésus remarqua un publicain (collecteur d'impôts)
du nom de Lévi assis à son bureau de publicain.
Il lui dit: "Suis-moi."
Abandonnant tout, l'homme se leva
et se mit à le suivre.
Lévi lui offrit un grand festin dans sa maison ;
il y avait une grande foule de publicains
et d'autres gens attablés avec eux.
Les pharisiens et les scribes de leur parti
récriminaient en disant à ses disciples :
« Pourquoi mangez-vous et buvez-vous
avec les publicains et les pécheurs ? »
Jésus leur répondit :
« Ce ne sont pas les gens en bonne santé
qui ont besoin du médecin, mais les malades.
Je suis venu appeler non pas les justes
mais les pécheurs, pour qu'ils se convertissent.

Matthieu le sait, il est pécheur et malade ... Son métier de publicain (collecteur d'impôt) fait de lui un collaborateur de César et de plus, il empoche de-ci de-là ... Son cœur est malade. Ses compatriotes le regarde de travers et le méprise. Les pharisiens mettent ces gens-là à la table des pécheurs : "Pourquoi mangez-vous et buvez-vous avec les publicains et les pécheurs ? ".
Et puis voici un homme qui le regarde autrement, ni mépris, ni jugement. Son regard le transperce jusqu'au cœur et d'un coup celui-ci devient tout brûlant ... Cet homme le rejoint dans ses profondeurs malades mais le reconnaît au-delà de celle-ci dans sa dignité d'homme et d'enfant de Dieu. Il sait mais ne condamne pas ... Matthieu se sent exister. Son état de publicain lui avait ouvert les yeux sur lui-même et son incapacité à en sortir par lui-même. Un lourd fardeau l'écrasait. Mais une brèche s'était ouverte en lui par où le regard de lumière et d'amour put s'engouffrer et chasser les ténèbres. La parole de Jésus : "Suis-moi !" le libère de sa chaise et le met debout dans la position du Ressuscité. Une vie nouvelle commence pour lui : "L'homme se leva et se mit à le suivre ...
Immédiatement son désir est que ses amis rencontrent Jésus et fassent la même expérience. Ils les invite à un repas ... Pharisiens et lévites, blindés dans leurs certitudes et leur suffisance, extérieurs à l'œuvre de salut qui vient de se réaliser, restent collés à leurs jugements ...
Et Jésus à cette parole qui est pour nous une immense espérance : " « Ce ne sont pas les gens en bonne santé qui ont besoin du médecin, mais les malades. Je suis venu appeler non pas les justes mais les pécheurs, pour qu'ils se convertissent. " La conversion est guérison.

mercredi 22 février 2012

LE CARÊME
Mercredi des Cendres

Parole du jour
Mt 6, 1-6.16-18
Mercredi 22 février


Comme les disciples s'étaient rassemblés autour de Jésus,
sur la montagne, il leur disait :
« Si vous voulez vivre comme des justes,
évitez d'agir devant les hommes pour vous faire remarquer.
Autrement, il n'y a pas de récompense
pour vous auprès de votre Père qui est aux cieux.

Ainsi, quand tu fais l'aumône,
ne fais pas sonner de la trompette devant toi,
comme ceux qui se donnent en spectacle
dans les synagogues et dans les rues,
pour obtenir la gloire qui vient des hommes.
Amen, je vous le déclare : ceux-là ont touché leur récompense.
Mais toi, quand tu fais l'aumône,
que ta main gauche ignore ce que donne ta main droite,
afin que ton aumône reste dans le secret ;
ton Père voit ce que tu fais dans le secret : il te le revaudra.

Et quand vous priez,
ne soyez pas comme ceux qui se donnent en spectacle :
quand ils font leurs prières,
ils aiment à se tenir debout dans les synagogues
et les carrefours pour bien se montrer aux hommes.
Amen, je vous le déclare : ceux-là ont touché leur récompense.
Mais toi, quand tu pries, retire-toi au fond de ta maison,
ferme la porte, et prie ton Père qui est présent dans le secret ;
ton Père voit ce que tu fais dans le secret : il te le revaudra.

Et quand vous jeûnez,
ne prenez pas un air abattu,
comme ceux qui se donnent en spectacle :
ils se composent une mine défaite
pour bien montrer aux hommes qu'ils jeûnent.
Amen, je vous le déclare : ceux-là ont touché leur récompense.
Mais toi, quand tu jeûnes,
parfume-toi la tête et lave-toi le visage ;
ainsi, ton jeûne ne sera pas connu des hommes,
mais seulement de ton Père qui est présent dans le secret ;
ton Père voit ce que tu fais dans le secret : il te le revaudra. »

Il y a un dicton populaire qui dit : « avoir une tête de carême » . Ce qui signifie être triste et la « mine » défaite. Si c’est cela le carême, il est préférable de ne pas « faire son carême » car Dieu n’attend pas de nous que nous soyons dans la tristesse et les larmes. Le message de Jésus n’est pas celui-là. Ce serait plutôt l’action de grâce parce qu’il nous a sauvé gratuitement : « Dieu, qui est riche en miséricorde, à cause du grand amour dont il nous a aimés, alors que nous étions morts par suite de nos fautes, nous a fait revivre avec le Christ. C’est par grâce que vous êtes sauvés. Avec lui Il nous a ressuscité et fait asseoir aux cieux, dans le Christ Jésus.» (Eph 2, 4-6) S'il est une tristesse et des larmes, c'est de ne pas assez aimer ... La seule chose qui nous est demandé, finalement, c’est d’adhérer par notre vie à ce salut : « C’est bien par la grâce que vous êtes sauvés, moyennant la foi, ce salut ne vient pas de vous, il est un don de Dieu.» (v. 8) La foi, c’est cette adhésion, cet ajustement sur le Christ.

Les deux voies

Dans l’Evangile selon St Matthieu 7, 13-14, il est question de « deux voies » :

L’une étroite qui conduit à la vie, au Christ. Elle est étroite car elle demande de ne pas vivre égoïstement pour soi, mais pour et par Lui et à travers Lui, pour les autres en qui il se présente à nous : « Ce que vous aurez fait à l’un de ces petit qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. » (Mt 25, 40) « Bienheureux l'homme qui met sa confiance dans le Seigneur, dont le Seigneur est l'espérance ... » (Jér 17, 7)

L’autre voie est dite large et spacieuse, car dans un premier temps elle satisfait notre égo, mais très vite nous conduit à l’impasse car on s’y rencontre soi-même et non le Christ source du salut gratuit : « Malheureux l'homme qui met sa confiance dans un mortel, qui s'appuie sur un être de chair, tandis que son cœur se détourne du Seigneur ... » (Jér 17, 5) Ici, ni libération, ni guérison, ni santé du cœur, seulement l’enfermement en soi : « il ne verra pas venir le bonheur. » (v. 6)
Le choix entre ces deux voies est entre nos mains ! L’étroite ou la spacieuse ? … L’étroite dilate le cœur … la spacieuse le rabougrit.

Le temps du Carême nous invite à choisir la voie étroite, celle qui conduit à l’union avec le Christ, unique remède à nos maux et source d’une bonne santé intérieure enveloppant tout notre être, toute rencontre, toute circonstance de la vie ... dans les jours ensoleillés comme dans les jours chargés de nuages.

Un temps de conversion

Ce chemin de Carême nous conduit à Pâques et donc au Christ Ressuscité. Or, « Avec le Christ, Dieu nous a ressuscité » (Eph 2, 6) lisions-nous dans la lettre de St Paul citée plus haut. Il s’agit donc bien d’ajustement, d’union et de vie dès maintenant et … au bout du chemin. Cela demande une préparation, une conversion (sens du mot « pénitence ») , un retournement vers le Christ, plus intense qu’à l’habitude, même si c’est chaque jour que nous devrions être dans les dispositions du temps de Carême. (Règle de St Benoît)

Les décisions que nous allons prendre, les actes que nous allons poser ne nous sauve pas : « Ce salut ne vient pas des œuvres, car nul ne doit pouvoir se glorifier » (v. 9) L’orgueil d’être parfait et donc de rivaliser avec Dieu, par nos actes, conduit au repli, à l’adoration de soi-même et au désir d’être reconnu comme un dieu par Dieu lui-même et par les autres. « Lorsque vous aurez fait tout cela, dit Jésus, dites-vous que vous avez fait seulement ce que vous deviez faire. » (Lc 17, 10) Dieu ne se reconnaît pas dans les caricatures que nous en faisons et qui sont toujours entachés de pouvoir et d’arbitraire ...
Les décisions et les actes que nous posons ont vocation d’orienter notre vie dans la bonne direction pour accueillir le salut gratuit de Dieu, Dieu lui-même qui, en Jésus-Christ a assumé notre humanité : « Il s’est identifié à notre péché pour nous identifier à sa sainteté. » écrit St Paul.
Les décisions et les actes que nous posons ont vocation d’ouvrir la porte à la lumière divine (l’Amour) qui nous illumine en Jésus-Christ et chasse toutes ténèbres : « La lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne peuvent l’éteindre, écrit St Jean. » (Jn 1, 4) . La lumière fait disparaître les ténèbres. Cette Lumière, c’est le Christ : « Il était (et le demeure) la Lumière véritable qui éclaire tout homme venant dans le monde. » (v. 9) Et encore : « Ce qui fut en Lui, était la vie et la vie était la lumière des hommes. » (v.4) L’orientation de notre vie est donc essentielle. Il en est la source : « Tout fut par Lui, et sans Lui, rien ne fut. » (v.3) Si on enterre la source, c’est le dessèchement : « Ils m’ont abandonné moi la Source d’eau vive pour se creuser des citernes, citernes lézardées qui laisse passer l’eau. » (Jr 2, 13) Pour que notre vie devienne féconde, il nous faut revenir à la Source et la laisser irriguer notre vie : « Au bord du torrent, sur les deux rives, toutes sortes d'arbres fruitiers pousseront ; leur feuillage ne se flétrira pas et leurs fruits ne manqueront pas. Chaque mois ils porteront des fruits nouveaux, car cette eau vient du sanctuaire. Les fruits seront une nourriture, et les feuilles un remède. » (Ez 47, 12) « Retour au centre », est le titre d’un livre du théologien Urs Von Balthasar. Le temps du Carême veut nous y aider …

L'Evangile du jour

L’Evangile du mercredi des cendres qui inaugure l’entrée en Carême, nous propose trois moyens fondamentaux pour ce recentrement : La prière, le jeûne et l’aumône.

La prière qui nous rend à une relation intime avec Dieu en Jésus, dans l’amour : « demeurez en moi comme moi en vous. » (Jn 15, 4) « Demeurez dans mon amour. » (v.15) Il s’agit d’une « reconnexion » sur la Source et d'une relation amoureuse ...

Le jeûne par lequel on se libère de ce qui entrave cette relation. Il ne s’agit pas obligatoirement de nourriture, même si en ce domaine, il est important d’être modéré. Si on se prive de nourriture terrestre, c’est pour prendre du temps pour se nourrir de la Parole de Dieu : « L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. » (Dt 8, 3 ; Mt 4, 4) Il y a bien d’autres privations que l’on peut mettre en œuvre : télé, internet, certaines lectures, paroles etc. … A chacun de trouver ce qui entrave sa vie et l’empêche de s’ouvrir à la Présence intérieure et aux autres.

L’aumône qui justement nous ouvre aux autres à l’exemple du Christ donnant sa vie et lavant les pieds de ses disciples : « Le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi mais pour servir et donner sa vie … » (Mt 20, 28) Il y a bien des manières de servir et de donner sa vie. L’aumône ne concerne pas seulement l’argent, qui bien-sûr demeure un bon moyen d’aider ceux qui sont dans le besoin. Mais il ne faudrait pas que ce don (qui concerne parfois notre superflu) nous donnant bonne conscience, nous dédouane de vivre d’autres manières de nous mettre au service des autres (Jn 13,-16 ; Lc 10, 29-37) par amour pour eux : vouloir « leur plus grand bien » comme Dieu le veut … A chacun, là encore, de se remettre en question.

Le bout du chemin de Carême, c’est la montée vers Pâques où dépouillés de tout ce qui aveugle notre regard et notre cœur, nous pourrons contempler le « Ressuscité » et Lui être uni.

mardi 21 février 2012

Parole de Dieu
Mc 9, 30-37
Mardi 21 février

Jésus traversait la Galilée avec ses disciples,
et il ne voulait pas qu'on le sache.
Car il les instruisait en disant :
« Le Fils de l'homme est livré aux mains des hommes ;
ils le tueront et, trois jours après sa mort,
il ressuscitera. »
Mais les disciples ne comprenaient pas ces paroles
et ils avaient peur de l'interroger.

Ils arrivèrent à Capharnaüm, et,
une fois à la maison,
Jésus leur demandait :
« De quoi discutiez-vous en chemin ? »
Ils se taisaient, car, sur la route,
ils avaient discuté entre eux
pour savoir qui était le plus grand.
S'étant assis, Jésus appela les Douze et leur dit :
« Si quelqu'un veut être le premier,
qu'il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. »
Prenant alors un enfant,
il le plaça au milieu d'eux, l'embrassa,
et leur dit :
« Celui qui accueille en mon nom un enfant
comme celui-ci, c'est moi qu'il accueille.
Et celui qui m'accueille ne m'accueille pas moi,
mais Celui qui m'a envoyé. »

En écoutant ce récit, on entend que Jésus ne veut pas que l'on sache qu'il est présent car les gens ne peuvent entendre son enseignement : " il ne voulait pas qu'on le sache. Car il les instruisait en disant : ... " L'idée que les juifs se font du Messie et la réalité qu'il incarne sont en opposition. Le Messie attendu par les juifs est un Messie guerrier qui va chasser l'occupant et prendre le pouvoir. Le récit montre que c'est là la conception des disciples : " ils avaient discuté entre eux
pour savoir qui était le plus grand (d'entre eux) ." Celui-là, en effet, aurait la meilleure place dans le royaume (terrestre) instauré par Jésus. Ce sera la demande des deux frères Jacques et Jean qui envoie leur mère demander à Jésus : "Fais que mes deux fils que voilà soient l'un à ta droite et l'autre à ta gauche dans ton royaume ..." On comprends que les disciples ne sont pas à l'écoute lorsque Jésus parle d'un avenir qui humainement n'est pas brillant : " Le Fils de l'homme est livré aux mains des hommes ; ils le tueront et, trois jours après sa mort, il ressuscitera. " Il est bien sûr question de "résurrection" mais qu'est-ce que ça veut dire ? ... Ils n'en ont aucune idée. L'après mort de Jésus le montrera. Il suffit de lire le récit des disciples d'Emmaüs pour s'en rendre compte : " Tandis qu'ils parlaient et discutaient, Jésus lui-même s'approcha, et il marchait avec eux. Mais leurs yeux étaient aveuglés, et ils ne le reconnaissaient pas. Jésus leur dit : « De quoi causiez-vous donc, tout en marchant ? » Alors, ils s'arrêtèrent, tout tristes.
L'un des deux, nommé Cléophas, répondit : « Tu es bien le seul de tous ceux qui étaient à Jérusalem à ignorer les événements de ces jours-ci. » Il leur dit : « Quels événements ? » Ils lui répondirent : « Ce qui est arrivé à Jésus de Nazareth : cet homme était un prophète puissant par ses actes et ses paroles devant Dieu et devant tout le peuple. Les chefs des prêtres et nos dirigeants l'ont livré, ils l'ont fait condamner à mort et ils l'ont crucifié. Et nous qui espérions qu'il serait le libérateur d'Israël ! Avec tout cela, voici déjà le troisième jour qui passe depuis que c'est arrivé. " (Lc 24, 21) Juste avant, des femmes sont témoins de sa résurrection et viennent l'annoncer aux apôtres : " C'étaient Marie Madeleine, Jeanne, et Marie mère de Jacques ; les autres femmes qui les accompagnaient disaient la même chose aux Apôtres. Mais ces propos leur semblèrent délirants, et ils ne les croyaient pas." (Lc 24, 10-11) Jésus leur reprochera leur incrédulité : " Quand ils entendirent qu'il était vivant et qu'elle l'avait vu, ils refusèrent de croire ... Enfin, il se manifesta aux Onze eux-mêmes pendant qu'ils étaient à table : il leur reprocha leur incrédulité et leur endurcissement parce qu'ils n'avaient pas cru ceux qui l'avaient vu ressuscité." (Mc 16, 11-14) .
Jésus enseigne une autre réalité qui n'est plus terrestre mais céleste, qui n'est pas extérieur à l'homme mais intérieur à l'homme, car le ciel il est au-dedans de l'homme alors que celui-ci le cherche au-dehors. Ce fut l'expérience de St Augustin : " Tu étais au-dedans et je cherchais au-dehors ..." Aussi Jésus dira-t-il que "son Royaume n'est pas de ce monde" et que le disciple est "dans le monde mais qu'il n'est pas du monde ". Et le Royaume dont Jésus parle n'est pas celui de l'avoir et du pouvoir, de la manipulation, mais celui du "service", du "don de soi" et donc de l'Amour où " tout ce que vous aurez fait à l'un de ces petits, c'est à moi que vous l'avez fait, dit-il ". Le service de Dieu se réalise dans le service du frère et en particulier du plus petit. C'est là tout le message de la croix. Jésus meurt sur la croix, mais dans cet acte même qui est l'Amour dans son sommet, il ressuscite car l'Amour ne peut mourir, il est vie et donne la vie. En donnant Sa vie, Jésus donne La vie : " C'est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j'ai fait pour vous." (Jn 13, 15)


dimanche 19 février 2012

Parole du jour
Mc 2, 1-12
Dimanche 19 février

"Qu'est-ce qui est le plus facile ?
de dire au paralysé :
'Tes péchés sont pardonnés',
ou bien de dire :
'Lève-toi, prends ton brancard et marche' ?
Eh bien !
Pour que vous sachiez
que le Fils de l'homme a le pouvoir
de pardonner les péchés sur la terre,
je te l'ordonne, dit-il au paralysé :
Lève-toi, prends ton brancard et rentre chez toi. »
L'homme se leva,
prit aussitôt son brancard,
et sortit devant tout le monde."
(Mc 2, 1-12)

La pire des paralysies est le péché. Cette maladie du cœur qui empêche de respirer et qui entrave notre existence. Aussi la guérison la plus essentielle est la guérison intérieure. Beaucoup vivent comme s'ils étaient maître de leur vie. Or il suffit d'un petit caillou dans les rouages pour que la statue tombe de son piédestal. Une bonne question à se poser : "Quel est le sens de ma vie ?" ... La guérison extérieure dans les Évangiles, la guérison physique est le signe d'une guérison beaucoup plus profonde. Notre vie est beaucoup plus précieuse que notre aspect physique ou que tout l'or du monde. La vraie beauté comme la vraie richesse sont celles du cœur. Alors ne perdons pas notre temps en des futilités, nous valons beaucoup plus que cela.
("La guérison du paralytique" : Basilique St Apollinaire-le-neuf - Ravenne)

Parole du jour
Mc 2, 1-12
Dimanche 22 février

"Qu'est-ce qui est le plus facile ?
de dire au paralysé :
'Tes péchés sont pardonnés',
ou bien de dire :
'Lève-toi, prends ton brancard et marche' ?
Eh bien !
Pour que vous sachiez
que le Fils de l'homme a le pouvoir
de pardonner les péchés sur la terre,
je te l'ordonne, dit-il au paralysé :
Lève-toi, prends ton brancard et rentre chez toi. »
L'homme se leva,
prit aussitôt son brancard,
et sortit devant tout le monde."
(Mc 2, 1-12)

La pire des paralysies est le péché. Cette maladie du cœur qui empêche de respirer et qui entrave notre existence. Aussi la guérison la plus essentielle est la guérison intérieure. Beaucoup vivent comme s'ils étaient maître de leur vie. Or il suffit d'un petit caillou dans les rouages pour que la statue tombe de son piédestal. Une bonne question à se poser : "Quel est le sens de ma vie ?" ... La guérison extérieure dans les Évangiles, la guérison physique est le signe d'une guérison beaucoup plus profonde. Notre vie est beaucoup plus précieuse que notre aspect physique ou que tout l'or du monde. La vraie beauté comme la vraie richesse sont celles du cœur. Alors ne perdons pas notre temps en des futilités, nous valons beaucoup plus que cela.
("La guérison du paralytique" : Basilique St Apollinaire-le-neuf - Ravenne)

samedi 18 février 2012

Parole de Dieu
Mc 9, 2-7
Samedi 21 février

"Et il fut transfiguré devant eux.
Ses vêtements devinrent resplendissant,
d'une blancheur telle que personne sur terre
ne peut obtenir une telle blancheur.
Elie leur apparut avec Moïse,
et ils s'entretenaient avec Jésus
Pierre alors prend la parole et dit à Jésus :
« Rabbi, il est heureux que nous soyons ici !
Dressons donc trois tentes :
une pour toi, une pour Moïse et une pour Élie. »
De fait, il ne savait que dire,
tant était grande leur frayeur.
Survint une nuée qui les couvrit de son ombre,
et de la nuée une voix se fit entendre :
« Celui-ci est mon Fils bien-aimé. Écoutez-le. »
Soudain, regardant tout autour,
ils ne virent plus que Jésus seul avec eux.

En descendant de la montagne,
Jésus leur défendit de raconter
à personne ce qu'ils avaient vu,
avant que le Fils de l'homme
soit ressuscité d'entre les morts.
Et ils restèrent fermement attachés à cette consigne,
tout en se demandant entre eux ce que voulait dire :
« ressusciter d'entre les morts » ...

St Séraphin de Sarov, starets russe, explique qu'en définitive, ce n'est pas Jésus qui est transfiguré, mais que ce sont les disciples qui par grâce sont rendus capable de voir Jésus tel qu'il est en réalité. Jésus est toujours tel qu'ils le voient, mais habituellement il ne le voient pas tel qu'il est en réalité. Ils sont aveuglés par les projections qu'ils se font de lui. Il croyaient qu'il allait prendre le pouvoir temporel en Israël. Ils se voyaient déjà en ministres etc ... Jésus n'est pas celui-là. Ils ne le voient pas. Il leur dit d'ailleurs : "Vous ne comprendrez donc jamais !" Et nous ? Nous croyons peut-être comprendre et ... le connaître. Comme eux nous avons besoin de purifier notre regard et notre cœur pour le voir en vérité. St Jean écrira : "Nous le verrons tel qu'il est car nous lui serons semblable." Alors n'attendons pas pour nous mettre à sa suite. La voix du Père nous y invite : "Écoutez-le !"

vendredi 17 février 2012

Parole du jour
Mc 8, 34-38
Vendredi 17 février

"Si quelqu'un veut marcher derrière moi,
qu'il renonce à lui-même,

qu'il prenne sa croix
et qu'il me suive.
car celui qui veut sauver sa vie
la perdra;
mais celui qui perdra sa vie
pour moi et pour l'Évangile la sauvera."
(Mc 8, 34-38)

Marcher derrière Jésus consiste à renoncer à soi-même, à son enfermement, à son égoïsme, à son ambition, à son pouvoir sur les autres, à sa séduction. C'est donc servir à l'exemple du Christ lavant les pieds de ses disciples. Tout un programme ! Prendre sa croix a la même résonance. La croix est le symbole par excellence de l'Amour dans son plein accomplissement : "Je ne sais si le Christ est celui qui a le plus souffert physiquement, expliquait un prédicateur, mais ce que je sais, c'est que c'est lui qui a le plus aimé." Prendre sa croix signifie fondamentalement : "aimer", beaucoup aimer, à l'exemple du Christ. Sauver sa vie en la perdant, c'est tout cela. C'est s'oublier en donnant sa vie pour donner la vie. Telle est notre nature profonde. Agir à l'inverse nous détruit.

Parole du jour
Mc 8, 34-38
Vendredi 17 février

"Si quelqu'un veut marcher derrière moi,
qu'il renonce à lui-même,

qu'il prenne sa croix
et qu'il me suive.
car celui qui veut sauver sa vie
la perdra;
mais celui qui perdra sa vie
pour moi et pour l'Évangile la sauvera."
(Mc 8, 34-38)

Marcher derrière Jésus consiste à renoncer à soi-même, à son enfermement, à son égoïsme, à son ambition, à son pouvoir sur les autres, à sa séduction. C'est donc servir à l'exemple du Christ lavant les pieds de ses disciples. Tout un programme ! Prendre sa croix a la même résonance. La croix est le symbole par excellence de l'Amour dans son plein accomplissement : "Je ne sais si le Christ est celui qui a le plus souffert physiquement, expliquait un prédicateur, mais ce que je sais, c'est que c'est lui qui a le plus aimé." Prendre sa croix signifie fondamentalement : "aimer", beaucoup aimer, à l'exemple du Christ. Sauver sa vie en la perdant, c'est tout cela. C'est s'oublier en donnant sa vie pour donner la vie. Telle est notre nature profonde. Agir à l'inverse nous détruit.

jeudi 16 février 2012

Parole du jour
Mc 8, 28-31
jeudi 16 février

Chemin faisant, il les interrogeait :
"Pour les gens, qui suis-je ?"

Ils répondirent:
"Jean-Baptiste;
pour d'autres, Élie;
pour d'autres, un des prophètes."
Ils les interrogeait de nouveau :

"Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ?"
Pierre prit la parole et répond :
"Tu es le Messie."
(Mc 8, 28-31)

Chaque matin, il est bon de se laisser interpeller par cette question de Jésus : "Pour toi, qui suis-je ?" La réponse que nous donnerons va orienter toute notre journée, notre manière de la vivre nos rencontres ... Pour ce qui est de ces rencontres, lui même nous le dit : "Ce que vous ferez à l'un de ces petits qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait." Chaque personne rencontrée est donc l'un de ces petits à travers qui il se présente à nous. Ce n'est pas toujours évident à discerner et pourtant! Il est aussi important d'apprendre la Présence de Jésus dans les moindres circonstances de notre quotidien car rien ne lui est étranger de notre vie qu'il ne demande qu'à assumer avec nous. Si nous l'accueillons dans notre barque, il saura nous guider à travers la mer jusque sur l'autre rive. Avançant ainsi dans sa lumière, il est possible qu'au moment de nous coucher, nous aurons mieux compris qui il est ...

dimanche 12 février 2012

Parole du jour
Dimanche12 février
Mc 1, 40-45

Un lépreux vient trouver Jésus ;
il tombe à ses genoux et le supplie :
« Si tu le veux, tu peux me purifier. »
Pris de pitié devant cet homme,
Jésus étendit la main,
le toucha et lui dit :
« Je le veux, sois purifié. »
A l'instant même,
sa lèpre le quitta
et il fut purifié.
Aussitôt Jésus le renvoya
avec cet avertissement sévère :
« Attention, ne dis rien à personne,
mais va te montrer au prêtre.
Et donne pour ta purification
ce que Moïse prescrit dans la Loi :
ta guérison sera pour les gens un témoignage. »

Une fois parti,
cet homme se mit à proclamer et à répandre la nouvelle,
de sorte qu'il n'était plus possible à Jésus
d'entrer ouvertement dans une ville.
Il était obligé d'éviter les lieux habités,
mais de partout on venait à lui.


"Jésus continue aujourd’hui à étendre la main et à guérir ses enfants, tout d’abord et en premier lieu à travers les sacrements. Une foi illuminée devrait nous conduire à expérimenter chaque sacrement comme un contact vital avec le Seigneur, transformant et sanctifiant, à l’image de celui qu’il eut avec le lépreux de l’évangile. Avoir cela présent à la conscience lorsque nous nous approchons de la communion eucharistique ou du sacrement de la Réconciliation, nous permettrait sans doute d’en cueillir beaucoup plus de fruit spirituel. Mais Jésus veut aussi prolonger son geste de miséricorde et de recréation à travers chacun de nous. A nous qui avons bénéficié de sa miséricorde, Dieu nous invite à être ses mains et sa voix auprès de tous ceux qui souffrent la maladie physique, morale ou spirituelle. (F. Elie)

samedi 11 février 2012

Parole du jour
Mc 8, 1-10
Samedi 11 février

En ces jours-là,
comme il y avait de nouveau une grande foule de gens,
et qu'ils n'avaient pas de quoi manger,
Jésus appelle à lui ses disciples et leur dit :
« J'ai pitié de cette foule,
car depuis trois jours déjà ils sont avec moi,
et n'ont rien à manger.
Si je les renvoie chez eux à jeun,
ils vont défaillir en route ;
or, quelques-uns d'entre eux sont venus de loin. »
Ses disciples lui répondirent :
« Où donc pourra-t-on trouver du pain
pour qu'ils en mangent à leur faim,
dans ce désert ? »
Il leur demanda :
« Combien de pains avez-vous ? »
Ils lui dirent : « Sept. »
Alors il ordonna à la foule de s'asseoir par terre.
Puis, prenant les sept pains
et rendant grâce,
il les rompit,
et il les donnait à ses disciples
pour que ceux-ci les distribuent ;
et ils les distribuèrent à la foule.
On avait aussi quelques petits poissons.
Il les bénit et les fit distribuer aussi.
Ils mangèrent à leur faim,
et, des morceaux qui restaient, on ramassa sept corbeilles.
Or, ils étaient environ quatre mille.
Puis Jésus les renvoya.
Aussitôt, montant dans la barque avec ses disciples,
il alla dans la région de Dalmanoutha.

''Ils n'avaient pas de quoi manger". De quelle nourriture s'agit-il ? De la nourriture du corps sans doute ! Mais surtout de la nourriture du cœur. La pitié de Jésus correspond à la venue du Fils de Dieu en notre chair : "Il s'est fait nous" pour nous libérer de notre faim en nous rassasiant du Salut. Il est notre Salut ! Les trois jours dont il est question, ne serait-ce pas les "trois jours" de l'accomplissement de ce Salut : le premier jour, Jésus meurt sur la croix, semblant nous laisser à notre faim : "Nous espérions nous ... mais voilà le troisième jour que toutes ces choses sont arrivées" (Lc 24, 21) . Mais le troisième jour, Jésus ressuscite et c'est le rassasiement : "C'est bien vrai, le Seigneur est ressuscité, il est apparu à Pierre !" (v. 34) Et ce Salut, ce rassasiement, atteint tout l'univers, les "sept pains" correspondant au sept jours de la création.
Voilà tout ce qui se vit en chaque Eucharistie (Messe) : "Puis, prenant les sept pains et rendant grâce, il les rompit, et il les donnait à ses disciples pour que ceux-ci les distribuent ; et ils les distribuèrent à la foule." Depuis ce jour qui correspond à l'institution de l'Eucharistie (Lc 22, 19), l'Église n'a cessée de distribuer le Pain changé en la Présence de Jésus, mort et ressuscité, Source du Salut ... le Pain du rassasiement qui jamais ne manque : "Ils mangèrent à leur faim, et, des morceaux qui restaient, on ramassa sept corbeilles pleines" ...

mercredi 8 février 2012

Parole du jour
Mc 7, 24-30
Jeudi 9 février

Jésus se rendit dans la région de Tyr.
Il était entré dans une maison,
et il voulait que personne ne sache qu'il était là ;
mais il ne réussit pas à se cacher.
En effet, la mère d'une petite fille possédée par un esprit mauvais
avait appris sa présence,
et aussitôt elle vint se jeter à ses pieds.
Cette femme était païenne, de nationalité syro-phénicienne,
et elle lui demandait d'expulser le démon hors de sa fille.
Il lui dit :
« Laisse d'abord les enfants manger à leur faim,
car il n'est pas bien de prendre le pain des enfants
pour le donner aux petits chiens. »
Mais elle lui répliqua :
« C'est vrai, Seigneur,
mais les petits chiens, sous la table,
mangent les miettes des petits enfants. »
Alors il lui dit :
« A cause de cette parole, va :
le démon est sorti de ta fille. »
Elle rentra à la maison,
et elle trouva l'enfant étendue sur le lit :
le démon était sorti d'elle.

Israël, lui le peuple choisi, regardait tous les autres peuples comme des impurs. Que Jésus s'occupe de son peuple se comprenait encore, mais qu'il touche également les païens ? ... Jésus laisse entendre qu'il est venu pour Israël : "Il n'est pas bien de prendre le pain des enfants ...", et compare même les païens à des "petits chiens". Mais c'est une mise à l'épreuve et la femme passe celle-ci haut la main : "Mais les petits chiens, sous la table, mangent les miettes des petits enfants." Jésus est admiratif : " A cause de cette parole, va : le démon est sorti de ta fille. " La Foi n'a pas de frontières, c'est nous qui les posons. Dieu n'est pas prisonnier de celles-ci et Jésus les franchit allègrement. Combien de fois dans les Évangiles va-t-il guérir des "infidèles" ou les entretenir comme des amis. Parmi ceux-ci, pensons à la Samaritaine, la cananéenne, le centurion, ici la Syro-phénicienne, comme il le fera d'ailleurs avec les pécheurs et les publicains. Jésus ne s'arrête pas à des lois et à la tradition, il voit la Personne et son bien. Ce n'est pas parce que nous sommes baptisés que nous sommes plus aimés. Le baptême est le Sacrement de la Foi, d'une Foi appelée à être vivante, à grandir et à porter du fruit à la suite de Jésus. Il ne suffit pas de se dire chrétien, il faut l'être et donc le devenir et c'est chaque jour qu'il faut en prendre le chemin. On n'est pas chrétien une fois pour toutes. Dans les préparation au mariage, il est étonnant de rencontrer des couples où c'est celui ou celle qui n'est pas baptisé qui a le plus de Foi ! L'Église n'a pas de frontière et le christ est à l'œuvre en tout cœur humain. Le baptême n'est pas un passeport, mais l'engagement de vivre sa vie "avec le Christ, par Lui et en Lui" et ainsi de témoigner de sa Présence dans la vie de tous les hommes et de leur indiquer sa Présence et son amour.
Parole du jour
Mc 7, 14-15, 17-23
Mercredi 8 février

Jésus appela de nouveau la foule et lui dit :
« Écoutez-moi tous, et comprenez bien.
Rien de ce qui est extérieur à l'homme
et qui pénètre en lui
ne peut le rendre impur.
Mais ce qui sort de l'homme,
voilà ce qui rend l'homme impur. »
Quand il eut quitté la foule pour rentrer à la maison,
ses disciples l'interrogeaient sur cette parole énigmatique.
Alors il leur dit :
« Ainsi, vous aussi, vous êtes incapables de comprendre ?
Ne voyez-vous pas
que tout ce qui entre dans l'homme,
en venant du dehors,
ne peut pas le rendre impur,
parce que cela n'entre pas dans son coeur,
mais dans son ventre, pour être éliminé ? »
C'est ainsi que Jésus déclarait purs tous les aliments.

Il leur dit encore :
« Ce qui sort de l'homme,
c'est cela qui le rend impur.
Car c'est du dedans, du cœur de l'homme,
que sortent les pensées perverses :
inconduite, vols, meurtres,
adultères, cupidités, méchancetés,
fraude, débauche, envie,
diffamation, orgueil et démesure.
Tout ce mal vient du dedans,
et rend l'homme impur. »

Résumons : « Rien de ce qui est extérieur à l'homme et qui pénètre en lui ne peut le rendre impur ... Tout ce mal vient du dedans, et rend l'homme impur. » La nourriture en soi est neutre et ne souille pas le cœur. Il n'est pas question du cœur de chair, mais de la personne elle-même. Le péché souille la personne et il s'incruste dans les pensées qui sortent sous forme de parole et de comportements. Nous sommes conduits par nos pensées. Les Pères dans la vie monastique ont beaucoup enseigné sur la "garde des pensées", la "garde du cœur". Ces pensées sont parfois comparées à des "démons" car elle conduisent au mal : "c'est du dedans, du cœur de l'homme, que sortent les pensées perverses." A chacun d'être vigilant et de prendre du recul par rapport à ses pensées, de les regarder bien en face et de savoir leur dire "non" quand elles sont néfastes. ... Les pensées mauvaises rendent l'âme malade et coupent les gens les uns des autres. Elles paralysent la vie. L'homme se croit libre en étant le centre de tout et en jugeant de tout d'après ses critères, mais il se retrouve esclave ...
Le Sacrement de Réconciliation libère l'homme du cœur impur par la reconnaissance de cette impureté et l'accueil du pardon de Dieu qui est toujours offert : "Je confesse à Dieu (Amour) Tout-Puissant, que j'ai péché en pensées, en paroles, par action et par omission ...
" Et le prêtre agissant "in Personna Christi" (dans la Personne du Christ) : "...et moi, au nom du Père et du Fils et du St Esprit, je te pardonne tous tes péchés." Démarche simple mais qui, pour beaucoup est un combat car il y faut de l'humilité ... : "Bienheureux les humbles en esprit, le Royaume des cieux est à eux ... Bienheureux les cœurs purs, ils verront Dieu." (Mt 5, 3. 8)

lundi 6 février 2012

Parole du jour
Mc 6, 56
Lundi 9 février

"Dans tous les endroits où il était,
dans les villages, les villes ou les champs,
on déposait les infirmes sur les places.
Ils le suppliaient de leur laisser toucher
ne serait-ce que la frange de son manteau.
Et tous ceux qui la touchèrent étaient sauvés."

Voici qu'il est à nouveau question de malades et de guérisons. Marc se plaît à revenir sur celles-ci. Le salut est vraiment libération et guérison. Et ce verbe "toucher" qui revient. Ici on touche le vêtement qui touche Jésus et qui est empreint de sa personne. Comme l'écrit St Jérôme : "Jésus est à la fois le médecin et le remède." A l'Eucharistie, il se donne à nous comme le Remède : "Dis seulement une parole et je serai guéri", disons-nous avant de communier. Il est, Lui, cette Parole incarnée qui se donne, Parole qui réajuste et qui restaure ... qui libère et qui guérit. Comment ne pas Lui ouvrir la porte de nos cœurs, de nos vies ?

dimanche 5 février 2012

Parole du jour
Mc 1, 30-31
Dimanche 5 février

"La belle-mère de Simon était au lit avec de la fièvre.
Sans plus attendre, on parle à Jésus de la malade.

Jésus s'approcha d'elle, la prit par la main,
et il la fit lever.
La fièvre la quitta, et elle les servait."

(Mc 1, 30-31)

Comme aux lépreux, comme à la femme au flux de sang, comme à la petite fille de Jaïre, etc. ... à la belle-mère de Pierre, Jésus donne la vie. Il y a là encore une symbolique très riche qui nous touche profondément. Elle est au lit, dans la position couchée qui est celle de la mort. La fièvre montre combien elle est fortement atteinte et ne peut se relever par elle-même. Ses proches eux- mêmes n'y peuvent rien ... Dans la culture du temps de Jésus, la fièvre est le plus souvent regardée comme liée au péché ... Là encore, Jésus la "touche" et l'intégrité de son être rend l'intégrité à l'être de cette femme. Il la fait "lever". Toujours ce terme qui est le mouvement de la Résurrection. En cette femme, c'est le mystère de la mort et de la Résurrection qui s'accomplit et Jésus en est le pivot. Il la fait passer de la position couchée à la position debout, de la mort à la Résurrection, à la vie. Il est le Passeur. Le mot Pâque signifie "Passage". Pour ce faire, Il l'unit à Lui comme par avance, dans la puissance de salut de son propre mystère pascal de mort et de Résurrection. La main tendue, le toucher, signifie l'ajustement sur Lui, qu'il réalise pour cette femme. La preuve est donnée immédiatement : La fièvre la quitte et, levée, elle les servait. Ce mot "servait" à signification de l'amour en œuvre. Ainsi, Jésus dira qu'il n'est pas venu pour être servi, mais pour servir ..." Pâque, ce n'est pas une fois par an, c'est chaque jour si nous savons convier Jésus au cœur de notre existence au quotidien ...

samedi 4 février 2012

Parole du jour
Mc 6, 30-34
(Samedi 4 février)

Après leur première mission,
les Apôtres se réunissent auprès de Jésus,
et lui rapportent tout ce qu'ils ont fait et enseigné.
Il leur dit :
« Venez à l'écart dans un endroit désert,
et reposez-vous un peu. »
De fait, les arrivants et les partants étaient si nombreux
qu'on n'avait même pas le temps de manger.
Ils partirent donc dans la barque
pour un endroit désert, à l'écart.
Les gens les virent s'éloigner,
et beaucoup les reconnurent.
Alors, à pied, de toutes les villes,
ils coururent là-bas
et arrivèrent avant eux.
En débarquant, Jésus vit une grande foule.
Il fut saisi de pitié envers eux,
parce qu'ils étaient comme des brebis sans berger.
Alors, il se mit à les instruire longuement.

Fondamentalement Jésus est un Enseignant, un "Régulateur" pourrait-on dire. Régulateur, en ce sens que son enseignement recentre la Personne sur son axe fondamental en la libérant de ce qui est faussé en elle. Le mot araméen "Malkouta"que l'on traduit par Royaume et règne, signifie également "règle". Le Royaume de Dieu, c'est aussi "l'enseignement régulateur" de Jésus. On court vers Lui à cause des miracles sans doute, mais aussi parce que sa Parole fait du bien, elle rejoint les profondeurs de l'auditeur car elle est vraie. Pensons aux disciples d'Emmaüs : "Notre cœur n'était-il pas tout brûlant tandis qu'il nous expliquait les Écritures". Une invitation pour nous à nous mettre à son écoute en ouvrant les Évangiles ... Le mot hébreu que l'on traduit par "berger", signifie en fait "celui qui fait manger". Le Rabbi, l'enseignant est considéré comme celui qui nourrit. Avec Jésus on se trouve dans de bon pâturage : "L'homme ne vit pas seulement de pain mais de toute Parole qui sort de la bouche de Dieu."