dimanche 29 avril 2012

Parole du jour
Dimanche 29 avril
Jn 10, 11-18
Jésus disait aux Juifs : 
« Je suis le bon pasteur, le vrai berger. 
Le vrai berger donne sa vie pour ses brebis.
Le berger mercenaire, lui, n'est pas le pasteur, 
car les brebis ne lui appartiennent pas : 
s'il voit venir le loup, il abandonne les brebis et s'enfuit ; 
le loup s'en empare et les disperse.
Ce berger n'est qu'un mercenaire, 
et les brebis ne comptent pas vraiment pour lui. 
Moi, je suis le bon pasteur ; je connais mes brebis, 
et mes brebis me connaissent, comme le Père me connaît,
 et que je connais le Père ; et je donne ma vie pour mes brebis.
J'ai encore d'autres brebis, qui ne sont pas de cette bergerie : 
celles-là aussi, il faut que je les conduise. 
Elles écouteront ma voix :
 il y aura un seul troupeau et un seul pasteur.
Le Père m'aime parce que je donne ma vie pour la reprendre ensuite.
Personne n'a pu me l'enlever : je la donne de moi-même.
 J'ai le pouvoir de la donner, et le pouvoir de la reprendre : 
voilà le commandement que j'ai reçu de mon Père. »
Le mot que nous traduisons par « berger », signifie en hébreu « celui qui fait manger ». La nourriture que Jésus donne, c’est son enseignement, sa Parole. Et son enseignement, sa Parole, il est le premier à les mettre en pratique. Ils sont son être même et se disent à travers son incarnation, ses pensées, ses paroles, son comportement … Aussi se donnera-t-il lui-même en nourriture car il est la Parole sur laquelle il faut ajuster sa vie. Le manger, c’est s’unir à Lui, devenir « un » avec Lui. Les Pères dans la foi aimerons parler d’incorporation. A la Messe, il y a deux tables, celle de la proclamation de la Parole à entendre, c’est la manducation de l’enseignement,  et celle de la Parole à manger, Jésus lui-même, c’est celle de la manducation de l’Enseigneur. Les deux ne font qu’un et elles apportent le Salut, c’est-à-dire « la Vie en abondance ».
 

vendredi 27 avril 2012

Parole du jour
Vendredi 27 avril
Ac 9, 1-20

Saul était toujours animé d'une rage meurtrière
contre les disciples du Seigneur. 
Il alla trouver le grand prêtre et lui demanda des lettres 
pour les synagogues de Damas, afin de faire prisonniers
 et de ramener à Jérusalem tous les adeptes de la Voie de Jésus, 
hommes et femmes, qu'il découvrirait.
Comme il était en route et approchait de Damas, 
une lumière venant du ciel l'enveloppa soudain de sa clarté. 
Il tomba par terre, et il entendit une voix qui lui disait :
 « Saul, Saul, pourquoi me persécuter ? » Il répondit : 
« Qui es-tu, Seigneur ? 
— Je suis Jésus, celui que tu persécutes. 
Relève-toi et entre dans la ville : on te dira ce que tu dois faire. »
Ses compagnons de route s'étaient arrêtés, muets de stupeur :
 ils entendaient la voix, mais ils ne voyaient personne. 
Saul se releva et, bien qu'il eût les yeux ouverts,
 il ne voyait rien. Ils le prirent par la main pour le faire entrer à Damas.
Pendant trois jours, il fut privé de la vue 
et il resta sans manger ni boire. 
 Or, il y avait à Damas un disciple nommé Ananie. 
Dans une vision, le Seigneur l'appela : « Ananie ! » 
Il répondit : « Me voici, Seigneur. » 
Le Seigneur reprit : « Lève-toi, va dans la rue Droite, chez Jude :
 tu demanderas un homme appelé Saul, de Tarse. 
Il est en prière, et il a eu cette vision : 
un homme, du nom d'Ananie, entrait 
et lui imposait les mains pour lui rendre la vue. » 
Ananie répondit : 
« Seigneur, j'ai beaucoup entendu parler de cet homme, 
et de tout le mal qu'il a fait à tes fidèles de Jérusalem. 
S'il est ici, c'est que les chefs des prêtres lui ont donné 
le pouvoir d'arrêter tous ceux qui invoquent ton Nom. »
Mais le Seigneur lui dit : 
« Va ! cet homme est l'instrument que j'ai choisi 
 pour faire parvenir mon Nom auprès des nations païennes, 
auprès des rois et des fils d'lsraël. 
Et moi, je lui ferai découvrir 
tout ce qu'il lui faudra souffrir pour mon Nom. »
Ananie partit donc et entra dans la maison. 
Il imposa les mains à Saul, en disant : 
« Saul, mon frère, celui qui m'a envoyé, 
c'est le Seigneur, c'est Jésus, 
celui qui s'est montré à toi sur le chemin 
que tu suivais pour venir ici. 
Ainsi, tu vas retrouver la vue, et tu seras rempli d'Esprit Saint. »
Aussitôt tombèrent de ses yeux comme des écailles, 
et il retrouva la vue. Il se leva et il reçut le baptême. 
Puis il prit de la nourriture et les forces lui revinrent. 
Il passa quelques jours avec les disciples de Damas 
et, sans plus attendre, il proclamait Jésus 
dans les synagogues, affirmant qu'il est le Fils de Dieu.

Pour marcher à sa suite, Jésus ne choisit pas obligatoirement des personnes ralliées à sa cause. Ici, il choisit quelqu'un qui le persécute en persécutant ses disciples : "Ce que vous avez fait à l'un de ces petits qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait". (Mt 25, 40) L'expérience de Paul est foudroyante ! C'est l'expérience du "passage" (sens du mot Pâques) de sa vie passée à une vie totalement nouvelle : "Passage de la mort à la vie". Pour Paul, l'expérience de la "Résurrection" au cœur de sa vie concrète. Voici ce qu'il écrira aux Philippiens : "Tous les avantages que j'avais, je les ai considérés comme désavantageux à cause du Christ. Oui, je considère tout cela comme désavantageux à cause de ce bien qui dépasse tout : la connaissance du Christ Jésus, mon Seigneur. A cause de lui, j'ai tout perdu ; je considère tout comme déchets, en vue d'un seul avantage, le Christ, en qui Dieu me reconnaîtra comme juste. Cette justice ne vient pas de moi-même - c'est-à-dire de mon obéissance à la loi de Moïse - mais de la foi au Christ : c'est la justice qui vient de Dieu et qui est fondée sur la foi ..." (Ph 3, 7-9) Dans une homélie pour la fête de la "Conversion de St Paul", Le Père Verlinde écrit : "Dans son homélie pour la solennité de ce jour - la conversion de saint Paul - Benoît XVI soulignait que l’apôtre ne dit pas : « Je me suis converti », mais : « J'ai cessé de vivre » (Ga 2, 19) ; autrement dit : je suis une nouvelle créature. La conversion de saint Paul ne fut pas un passage de l'immoralité à la moralité, d'une foi erronée à une foi « correcte » ; mais elle consiste essentiellement dans le consentement à l'amour du Christ. Le zélé défenseur des traditions de ses pères découvre en un instant qu’il lui faut renoncer à vouloir mériter l’amour de Dieu, renoncer à la prétention d’être lui-même l’auteur de sa propre perfection, pour entrer dans l’humble accueil du salut offert gratuitement en Jésus, et se mettre sans réserve au service du Christ pour ses frères." Un dernier mot de Paul qui nous invite à nous ouvrir au Salut en Christ par la Foi : "ce n'est pas en observant la Loi que l'homme devient juste devant Dieu, mais seulement par la foi en Jésus Christ ; c'est pourquoi nous avons cru en Jésus Christ pour devenir des justes par la foi au Christ, mais non par la pratique de la loi de Moïse, car personne ne devient juste en pratiquant la Loi ... Si je revenais à la Loi que j'ai rejetée, c'est alors que je me mettrais dans la désobéissance ... Je vis, mais ce n'est plus moi, c'est le Christ qui vit en moi. Ma vie aujourd'hui dans la condition humaine, je la vis dans la foi au Fils de Dieu qui m'a aimé et qui s'est livré pour moi." (Ga 2, 16-20) Les "bonnes œuvres" que nous sommes appelés à pratiquer ne viennent pas de nous, mais de Dieu qui nous en donne les moyens en Christ-Jésus qui les assume avec nous : "Nous sommes en effet son ouvrage, créés dans le Christ-Jésus en vue des bonnes œuvres que Dieu a préparées d'avance pour que nous les pratiquions." (Eph 2, 10) ... "Seigneur, augmente en nous la foi ?" (Lc 17, 5)

jeudi 26 avril 2012

Parole du jour
Jn 6, 44-51

jeudi 26 avril

Après avoir multiplié les pains,
Jésus disait à la foule des Juifs :
« Personne ne peut venir à moi,
si le Père qui m'a envoyé ne l'attire vers moi,
et moi, je le ressusciterai au dernier jour.
Il est écrit dans les prophètes :
Ils seront tous instruits par Dieu lui-même.
Tout homme qui écoute
les enseignements du Père vient à moi.
Certes, personne n'a jamais vu le Père,
sinon celui qui vient de Dieu :
celui-là seul a vu le Père.
Amen, amen, je vous le dis :
celui qui croit en moi a la vie éternelle.
Moi, je suis le pain de la vie.
Au désert, vos pères ont mangé la manne,
et ils sont morts ; mais ce pain-là, qui descend du ciel,
celui qui en mange ne mourra pas.
Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel :
si quelqu'un mange de ce pain, il vivra éternellement.
Le pain que je donnerai, c'est ma chair,
donnée pour que le monde ait la vie. »
Il nous faut entendre et réentendre ces paroles de Jésus et les laisser prendre racine dans notre coeur : "Celui qui croit en moi a la vie éternelle" ... "Moi je suis le pain de la vie" ... "Celui qui mange de ce pain ne mourra pas" ... " Moi je suis le pain vivant descendu du ciel" ... "Si quelqu'un mange de ce pain vivra éternellement" ... "Le pain que je donnerai c'est ma chair, donnée pour que le monde ait la vie". Le pain dans la Bible est symbolique de la "Parole de Dieu" qui est une "Parole qui construit, qui éduque, qui donne la Vie": "L'homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu". Cette Parole, ce n'est pas seulement l'enseignement de Jésus, c'est Jésus Lui-même qui a incarné la Parole même qu'il proclame pour la libération et la guérison de la personne. Cette Parole, c'est son Être même. Ce qu'il dit, il l'est. Aussi, manger le pain de la vie, c'est à la fois se nourrir des Écritures et en particulier du Nouveau Testament et plus en particulier encore des Évangiles, et se nourrir de sa Personne dans l'Eucharistie, puisqu'il est "Parole de Dieu". St Jean de la croix écrit : "Dieu n'a eu qu'une seule Parole : son Fils" : "Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu'un mange de ce pain, il vivra éternellement." Prenons une des petites phrases de l'Évangile de ce jour notée plus haut et ruminons la tout au long de la journée et nous verrons notre cœur devenir brûlant comme celui des disciples d'Emmaüs écoutant Jésus expliquer les Écriture, et n'oublions pas d'aller à l'Eucharistie (Messe) pour accueillir dans notre cœur, dans notre vie, Celui qui est la "Parole de Dieu", "Parole Incarnée", le "Pain vivant", le "Pain de la Vie", nous en serons transformés car en pleine communion avec Lui ... Les disciples d'Emmaüs "le reconnurent à la fraction du Pain" . ( Lc 24)

mercredi 25 avril 2012

SAINT MARC
 Parole du jour
(Mercredi 25 avril)
(Mc 16, 5-20)

Jésus ressuscité dit aux onze Apôtres :
« Allez dans le monde entier.
Proclamez la Bonne Nouvelle à toute la création.
Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé ;
celui qui refusera de croire sera condamné.
Voici les signes qui accompagneront
ceux qui deviendront croyants :
en mon nom, ils chasseront les esprits mauvais ;
ils parleront un langage nouveau ;
ils prendront des serpents dans leurs mains,
et, s'ils boivent un poison mortel, il ne leur fera pas de mal ;
ils imposeront les mains aux malades,
et les malades s'en trouveront bien. »
Le Seigneur Jésus, après leur avoir parlé,
fut enlevé au ciel et s'assit à la droite de Dieu.
Quant à eux, ils s'en allèrent proclamer partout la Bonne Nouvelle.
Le Seigneur travaillait avec eux et confirmait la Parole
par les signes qui l'accompagnaient.

Le chrétien est appelé à être missionnaire, témoin et porteur de la Bonne Nouvelle du Salut en Jésus-Christ. Le langage nouveau est celui de la foi et de cette certitude d'être "tant aimé de Dieu". Cette expérience le pousse à annoncer cet amour fou de Dieu pour tout être humain. Fou de la folie de la Croix et de la lumière de la Résurrection. Celui qui est baptisé est uni à vie à Jésus-Christ et en reçoit toute la lumière. Celui qui, en connaissance de cause, sachant que c'est le chemin, refuse cette intimité, cette amitié, ce compagnonnage, reste dans les ténèbres. Non que Dieu le veut, mais lui-même fait le choix d'y demeurer. C'est comme quelqu'un qui marchant dans la nuit refuserait la lampe qu'on lui offre pour avancer en sécurité. Dieu respecte ce choix même s'il le regrette et fera tout pour que celui-là se convertisse ... pour son bien. Désormais, depuis la Pentecôte, le Salut passe à travers l'Église - instituée par Jésus lui-même -, en particulier par les Sacrements, prolongement de son œuvre de libération et de guérison, de paix ... Le Christ qui librement a donné sa vie, rend libre au cœur même de l'adversité ... La tempête peut souffler, elle ne peut faire écrouler la maison bâtie sur le roc. Il est le "Roc" sur lequel on peut bâtir sa vie sans craindre les ouragans. (Mt 7, 24-25)

mardi 24 avril 2012

Parole du jour
Jn 6, 30-35
mardi 10 mai
Après la multiplication des pains,
la foule dit à Jésus :
« Quel signe vas-tu accomplir
pour que nous puissions le voir,
et te croire ?
Quelle oeuvre vas-tu faire ?
Au désert, nos pères ont mangé la manne ;
comme dit l'Écriture :
Il leur a donné à manger le pain venu du ciel. »
Jésus leur répondit :
« Amen, amen, je vous le dis :
ce n'est pas Moïse qui vous a donné le pain venu du ciel ;
c'est mon Père qui vous donne le vrai pain venu du ciel.
Le pain de Dieu, c'est celui qui descend du ciel
et qui donne la vie au monde. »
Ils lui dirent alors :
« Seigneur, donne-nous de ce pain-là, toujours. »
Jésus leur répondit :
« Moi, je suis le pain de la vie.
Celui qui vient à moi n'aura plus jamais faim ;
celui qui croit en moi n'aura plus jamais soif.

Comme pour la vie du corps il faut manger le pain de la terre, de même pour la vie de l'âme, il faut manger "le pain du ciel", Jésus lui-même dans le don libre qu'Il nous fait de sa Vie sur la Croix. Il est le "Pain vivant descendu du ciel" car le Fils de Dieu ne s'est incarné et a pris nom Jésus, que pour nous donner sa Vie, cette Vie à laquelle il nous invite à communier en la recevant au moyen du pain de la terre qui devient "Pain du ciel" sur l'autel : "Le pain de Dieu, c'est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde." Pour recevoir sa Vie au cœur de la notre, il ne nous est pas demandé quelque chose d'extraordinaire, au dessus de nos forces, mais seulement de nous nourrir de sa Vie par le moyen du pain de la terre, pain visible et palpable devenu sacramentellement Pain du ciel, Présence de Jésus, dans le mystère de sa mort et de sa résurrection et du don de l'Esprit-Saint. Voici ce que dit la 3ème prière eucharistique après la consécration : "En faisant mémoire de ton Fils, de sa passion qui nous sauve, de sa glorieuse résurrection ..." Cette "mémoire" non dans le sens de souvenir, mais d'actualisation aujourd'hui de ce qui s'est passé il y a deux mille ans, car la grâce du Mystère Pascal n'est plus tributaire de l'espace et du temps, elle nous rejoint ici et maintenant. La Prière Eucharistique continue "Quand nous serons nourris de son Corps et de son Sang et remplis de l'Esprit-Saint ..." Corps livré ... Sang versé ... Amour qui relève et donne la Vie. La Présence invisible de Jésus devient palpable dans la Foi qui est certitude et relation dans un cœur à cœur avec Lui : "Heureux ceux qui croit sans avoir vu." Laissons résonner en nous la Parole de Jésus : "Moi, je suis le pain de la Vie."

lundi 23 avril 2012


 
 Parole du jour  
Jn 6, 22-29
Lundi 23 avril

Jésus avait traversé le lac en marchant sur les eaux. 
Le lendemain, la foule restée sur l'autre rive du lac 
se rendit compte qu'il n'y avait eu là qu'une seule barque, 
et que Jésus n'y était pas monté avec ses disciples, 
qui étaient partis sans lui.
Cependant, d'autres barques, venant de Tibériade, 
étaient arrivées près de l'endroit 
où l'on avait mangé le pain 
après que le Seigneur eut rendu grâce.
La foule s'était aperçue que Jésus n'était pas là, 
ni ses disciples non plus. 
Alors les gens prirent les barques et se dirigèrent 
vers Capharnaüm à la recherche de Jésus.
L'ayant trouvé sur l'autre rive, ils lui dirent : 
« Rabbi, quand es-tu arrivé ici ? »
Jésus leur répondit : 
« Amen, amen, je vous le dis :
vous me cherchez, non parce que vous avez vu des signes, 
mais parce que vous avez mangé du pain 
et que vous avez été rassasiés. 
Ne travaillez pas pour la nourriture qui se perd, 
mais pour la nourriture qui se garde jusque dans la vie éternelle, 
celle que vous donnera le Fils de l'homme, lui que Dieu, 
le Père, a marqué de son empreinte. »
Ils lui dirent alors : 
« Que faut-il faire pour travailler aux œuvres de Dieu ? »
Jésus leur répondit :
« L'œuvre de Dieu, 
c'est que vous croyiez en celui qu'il a envoyé. »

Qu'est-ce qui est le plus important : Ce que Jésus donne ou la Personne de Jésus ? La foule court après Jésus non pour sa Personne, mais pour ce qu'Il lui donne : "Amen, amen, je vous le dis : vous me cherchez, non parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé du pain et que vous avez été rassasiés." Elle fait de Lui, un magicien, un faiseur de miracle. Sa relation avec Lui se place à ce niveau. Ce qu'elle regarde ce n'est pas Jésus mais le pain et à travers celui-ci leur ventre, leur propre personne. La foule s'approprie Jésus, elle le ligote à son profit. Mais ce qu'elle veut est éphémère et sans avenir, c'est une nourriture qui se perd et qui fondamentalement ne donne pas la vie. C'est que "l'homme ne vit pas seulement de pain mais de toute Parole qui sort de la bouche de Dieu." Cette Parole n'est pas quelque chose, mais Quelqu'un, Jésus Lui-même, Parole de Dieu. Tout son être parle. Aussi c'est de Lui qu'il faut se nourir, Il est le "Pain véritable dont il faut se nourrir pour avoir la vraie Vie : "Le pain de Dieu, c'est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde ... " (v. 33) Et Jésus s'identifie à ce pain-là :  "Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu'un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c'est ma chair, donnée pour que le monde ait la vie. " (v. 51) Et nous, quel est le pain que nous désirons ? ... Croire, c'est accueillir Jésus dans notre vie comme le pain qui seul peut nous rassasier : "Moi, je suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n'aura plus jamais faim ; celui qui croit en moi n'aura plus jamais soif." (v. 35)
 

dimanche 22 avril 2012

Parole du jour
Lc 24, 35-48
Dimanche 22 avril
Les disciples qui rentraient d"Emmaüs
racontaient aux onze Apôtres
et à leurs compagnons ce qui s"était passé sur la route,
et comment ils avaient reconnu le Seigneur
quand il avait rompu le pain.
Comme ils en parlaient encore,
lui-même était là au milieu d'eux, et il leur dit :
« La paix soit avec vous ! »
Frappés de stupeur et de crainte,
ils croyaient voir un esprit.
Jésus leur dit : « Pourquoi êtes-vous bouleversés ?
Et pourquoi ces pensées qui surgissent en vous ?
Voyez mes mains et mes pieds : c'est bien moi !
Touchez-moi, regardez :
un esprit n'a pas de chair ni d'os,
et vous constatez que j'en ai. »
Après cette parole, il leur montra ses mains et ses pieds.
Dans leur joie, ils n'osaient pas encore y croire,
et restaient saisis d'étonnement.Jésus leur dit :
« Avez-vous ici quelque chose à manger ? »
Ils lui offrirent un morceau de poisson grillé.
Il le prit et le mangea devant eux.
Puis il déclara : « Rappelez-vous les paroles
que je vous ai dites quand j'étais encore avec vous :
Il fallait que s'accomplisse tout ce qui a été écrit de moi
dans la loi de Moïse, les Prophètes et les Psaumes. »
Alors il leur ouvrit l'esprit à l'intelligence des Écritures.
Il conclut : « C'est bien ce qui était annoncé par l'Écriture :
les souffrances du Messie,
sa résurrection d'entre les morts le troisième jour,
et la conversion proclamée en son nom
pour le pardon des péchés à toutes les nations,
en commençant par Jérusalem.
C'est vous qui en êtes les témoins. »

" Rappelez-vous les paroles que je vous ai dites quand j’étais encore avec vous. » Étonnant verset : Jésus Ressuscité n’est-il pas au milieu des siens lorsqu’il leur tient ces propos ? Certes, Il est bien réellement présent avec ses disciples lorsqu’il leur parle ; et pourtant, il faut bien nous rendre à l’évidence : Il n’est plus avec eux comme Il l’était avant la Passion. La résurrection n’est pas la simple réanimation de son cadavre, comme ce fut le cas pour Lazare, le fils de la veuve de Naïm ou la fille de Jaïre. Être ressuscité signifie vivre de Dieu, en Dieu et pour Dieu dans l’intégralité de tout son être ; c’est vivre de la vie même de Dieu, non seulement spirituellement, mais aussi psychiquement et physiquement. Notre nature est donc appelée à subir une profonde transformation, qui est suggérée dans les Évangiles par la modification de l’apparence du Ressuscité par rapport au Jésus pré-pascal. Toutes les apparitions soulignent ce fait déconcertant : « Dans leur joie, ils n’osaient pas y croire, et restaient saisis d’étonnement ». Marie-Madeleine « aperçoit Jésus qui était là, mais elle ne savait pas que c’était lui » (Jn 20, 14) ; après la seconde pêche miraculeuse, Jésus ressuscité dit aux disciples « “Venez déjeuner”. Aucun d’entre eux n’osait lui demander : “Qui es-tu ?” Ils savaient que c’était le Seigneur » (Jn 21, 12). Notre-Seigneur apparaît en Galilée à ses disciples à la montagne où il leur avait ordonné de se rendre ; « quand ils le virent, ils se prosternèrent, mais certains eurent des doutes » (Mt 28, 17). Cette transformation de l’apparence sensible oblige les témoins à faire un acte de foi. Leur témoignage repose certes sur une rencontre objective avec le Ressuscité ; mais les disciples ont à parcourir un chemin de foi pour reconnaître leur Seigneur. " (P. Joseph-Marie)

Vivre dans la Lumière du Ressuscité, c'est ouvrir tout notre être, corps, âme et esprit à cette Lumière et à sa puissance de transformation ... de divinisation :

Qui est l'homme ?
"Si vous me demandez ce qu'est l'homme, je vous réponds ceci : l'homme est du divinisable. C'est la réponse la plus profonde, au-delà de toutes les choses si intéressantes que peuvent nous dire les sciences humaines… Divinisable ? Tout simplement parce qu'il y a un homme qui est Dieu. Un homme pleinement homme : l'Évangile et saint Paul nous répètent que le Christ est pleinement homme sauf le péché, ajoute-t-on. Mais c'est précisément parce qu'il n'est pas pécheur que le Christ est pleinement homme. Ce qui nous empêche nous d'être parfaitement hommes, c'est que nous sommes pécheurs. Si vraiment il y a un membre du genre humain, de l'espèce humaine qui est Dieu, c'est donc qu'il y a dans tous les hommes une capacité à devenir ce qu'est Dieu. Si un homme est Dieu, c'est que tous peuvent le devenir. Le mystère de tout homme, le sens de l'homme, la signification de la vie humaine, c'est l'aptitude essentielle de l'homme à devenir ce qu'est Dieu."
Qui est Dieu ?
"Jésus nous révèle qui est Dieu : Dieu est Amour. Nous le savons, oui ; mais prenons-nous cette affirmation au sérieux ? Il est bien évident que s'il y a un homme qui est Dieu, c'est que Dieu est Amour. On imagine mal l'incarnation si Dieu n'est pas Amour. En effet, la tendance profonde, le mouvement profond de l'amour est de devenir l'être aimé, non seulement d'être uni à lui mais d'être un avec lui. C'est un mouvement qui existe déjà dans l'amour humain mais qui n'est pas réalisable pleinement… Dieu est amour. Toute la Bible développe ce point."
Qu’est-ce que l’amour ?
"Toute l'histoire de la Révélation est la conversion progressive d'un Dieu envisagé comme puissance à un Dieu adoré comme amour. C'est avec cette perspective-là qu'il nous faudrait relire la Bible et étudier l'histoire des religions… Il y a moyen d'imaginer un regard d'amour où il n'y aurait que de l'amour car je pense que, dans l'expérience de l'amour humain (qu'il s'agisse de l'amour conjugal, de la sympathie fraternelle, de l'amour paternel ou maternel, de la charité et du dévouement aux autres, etc.), il y a suffisamment d'amour même mêlé de beaucoup d'égoïsme, pour que nous comprenions ce qu'est l'amour quand il est vécu en Dieu, en toute pureté et en toute plénitude."
Le Dieu en qui nous croyons n'est pas le Dieu des philosophes, d'Aristote ou de Platon, il est le Dieu révélé par Jésus Christ… Nous sommes loin de Jupiter, du paternalisme et du triomphalisme ! C'est ce Dieu Amour
que nous révèle Jésus-Christ. (P. François Varillon)
Ne nous trompons pas de Dieu. Les disciples eux-mêmes s'y sont trompés. Ils espéraient un Messie guerrier et une bonne place à ses cotés dans son royaume selon ce monde ... Il aura fallu la Pentecôte et le don de l'Esprit d'Amour pour qu'enfin ils s'ouvrent à la compréhension, celle qui passe par le cœur ... Un dernier mot du Père Varillon : "Dieu ne divinise que ce que l'homme humanise" ... Il n'y a que l'Amour qui humanise : "Dieu est Amour"

mardi 17 avril 2012

Parole du jour
Jn 3, 7-15
Mardi 17 avril

Jésus disait à Nicodème :
« Ne sois pas étonné si je t'ai dit qu'il vous faut renaître.
Le vent souffle où il veut :
tu entends le bruit qu'il fait,
mais tu ne sais pas d'où il vient ni où il va.
Il en est ainsi de tout homme
qui est né du souffle de l'Esprit. »

Nicodème reprit :
« Comment cela peut-il se faire ? »
Jésus lui répondit :
« Toi, tu es chargé d'instruire Israël,
et tu ne connais pas ces choses-là ?
Amen, amen, je te le dis :
nous parlons de ce que nous savons,
nous témoignons de ce que nous avons vu,
et vous n'acceptez pas notre témoignage.
Si vous ne croyez pas
lorsque je vous parle des choses de la terre,
comment croirez-vous
quand je vous parlerai des choses du ciel ?
Car nul n'est monté au ciel
sinon celui qui est descendu du ciel,
le Fils de l'homme.
De même que le serpent de bronze
fut élevé par Moïse dans le désert,
ainsi faut-il que le Fils de l'homme soit élevé,
afin que tout homme
qui croit obtienne par lui la vie éternelle. »

Cette nouvelle naissance, les disciples en font l'expérience le jour de la Pentecôte. Elle se réalise pour eux dans le souffle de l'Esprit-Saint. Leur vie bascule alors ... La peur disparaît. Ils sortent au plein Jour. Ils vivaient les évènements de l'extérieur, dans leur littéralité ... Et voilà qu'ils passent à l'intérieur. Désormais ils comprennent avec le cœur. Leurs yeux voient au-delà de l'écorce. Ils passent de la terre (l'extérieur) au ciel (l'intérieur). "Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel" dit-on dans le Notre Père. C'est l'unification entre l'intérieur et l'extérieur. Vivre les choses extérieures à partir du regard intérieur. Ne pas imprimer sa vie dans l'éphémère et le passager ...
Pour cela, il fallait que l'Esprit imprime en eux la Présence du Ressuscité et leur donne la vraie liberté intérieure. Bâtis sur le "Roc d'être", ils ne se laisseront plus ballottés à tous vents de l'espace et du temps, de l'histoire du monde : "
Ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde " avait dit Jésus dans la prière sacerdotale. (Jn 17, 16) Il s'agit du monde dans tout ce qu'il a d'obscurité et d'illusion ... Jésus a refusé ce chemin pour ne pas perdre son identité et son âme et marcher dans cette vérité qui s'enracine dans les profondeurs de l'être. Passant par la mort, il n'a pu demeurer dans la mort car tout son être est Vie et qu'en Lui il n'y a pas de faille pour laisser passer la nuit : "ainsi faut-il que le Fils de l'homme soit élevé, afin que tout homme qui croit obtienne par lui la vie éternelle." Il veut aujourd'hui colmater nos brèches pour que nos vies rayonnent de sa Lumière ... l'Esprit est à l'œuvre ne nous : "Laissez-vous conduire par l'Esprit ..." (Gal 5, 16)

lundi 16 avril 2012

Parole du jour
Jn 3, 1-8
Lundi 16 avril

Il y avait un pharisien nommé Nicodème ;
c'était un notable parmi les Juifs.
Il vint trouver Jésus pendant la nuit.
Il lui dit :
« Rabbi, nous le savons bien,
c'est de la part de Dieu
que tu es venu nous instruire,

car aucun homme ne peut accomplir les signes

que tu accomplis si Dieu n'est pas avec lui. »

Jésus lui répondit :
« Amen, amen, je te le dis :
personne, à moins de renaître,

ne peut voir le règne de Dieu. »

Nicodème lui répliqua :

« Comment est-il possible de naître
quand on est déjà vieux ?
Est-ce qu'on peut rentrer dans le sein de sa mère

pour naître une seconde fois ? »

Jésus répondit :
« Amen, amen, je te le dis :
personne, à moins de naître de l'eau et de l'Esprit,
ne peut entrer dans le royaume de Dieu.

Ce qui est né de la chair n'est que chair ;

ce qui est né de l'Esprit est esprit.

Ne sois pas étonné si je t'ai dit qu'il vous faut renaître.

Le vent souffle où il veut : tu entends le bruit qu'il fait,

mais tu ne sais pas d'où il vient ni où il va.
Il en est ainsi de tout homme
qui est né du souffle de l'Esprit. »


Par Nicodème, nous savons pourquoi Dieu a envoyé Jésus : "C'est de la part de Dieu que tu es venu nous instruire." On a trop oublié que Jésus était un Rabbi, un Maître d'école (didascalè en grec). Sa mission est l'éducation, la régulation de la personne humaine en vue que celle-ci retrouve sa véritable identité, soit réunifiée dans tout son être et trouve ainsi son véritable accomplissement. St Paul écrit : "Que votre être tout entier, corps, âme et esprit, soit rendu saint (réunifié et accompli dans l'amour) par l'avènement de Notre Seigneur Jésus-Christ." (1 th 5, 23) Cette instruction, il la donne à travers ses enseignements et les signes qu'il accomplit : "Aucun homme ne peut accomplir les signes que tu accomplis si Dieu n'est pas avec lui."
Nicodème, un pharisien touché par la personne de Jésus, est encore malgré sa bonne volonté, dans l'incompréhension. Jésus va lui ouvrir une voie, celle qui fait passer du "dehors" au "dedans" : "Ce qui est né de la chair est chair, ce qui est né de l'Esprit est esprit." Ce qui fait penser à ce qu'écrit St Paul dans la Lettre aux Romains : "L'Esprit Saint atteste à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu." (Rm 8, 16) Et ce passage à "l'intérieur" se réalise par la "Nouvelle Naissance" qu'est le Sacrement du Baptême : "Amen, amen, je te le dis : personne, à moins de naître de l'eau et de l'Esprit, ne peut entrer dans le Royaume de Dieu. " Entrer dans le Royaume, c'est "mener une Vie Nouvelle" (Rm 6, 4), ce qui ne peut se réaliser qu'en Jésus : "Tu es devenu une création nouvelle, tu as revêtu le Christ." (Rituel du Baptême) Quitter la nuit pour vivre en plein Jour ...

dimanche 15 avril 2012

2ème dimanche après Pâques
Dimanche de la Miséricorde
Dimanche 15 avril
(Jn 20, 19-22)

C’était après la mort de Jésus,
le soir du premier jour de la semaine.
Les disciples avaient verrouillé
les portes du lieu où ils étaient,
car ils avaient peur des Juifs.
Jésus vint, et il était là au milieu d’eux.
Il leur dit :
« La paix soit avec vous ! »
Après cette parole,
il leur montra ses mains et son côté.
Les disciples furent remplis de joie
en voyant le Seigneur.
Jésus leur dit de nouveau :
« La paix soit avec vous !
De même que le Père m'a envoyé,
moi aussi, je vous envoie. »
Ayant ainsi parlé,
il répandit sur eux son souffle et il leur dit :
« Recevez l'Esprit Saint.»

"Jésus vint et il était là au milieu d'eux". Cela ne veut pas dire qu'il était absent, mais il le voit car il manifeste visiblement sa Présence. La première parole du ressuscité aux disciples est "la paix soit avec vous". Cette paix qui est communion dans l'amour. Ce qui brouillait la relation (le péché) a disparu comme goutte d'eau dans la mer de la miséricorde de Dieu. Ils n'ont plus à avoir peur. Jésus est le Prince de la Paix, la vraie. Et Jésus va leur donner cette Paix qui renouvelle le cœur et la vie : "Recevez l'Esprit-Saint."
Ce dimanche est le dimanche de la miséricorde (du latin : misericordia). Souvent à ce mot nous donnons la signification suivante : Dieu a du cœur et il se penche vers l'homme plongé dans la misère, pour l'en sortir, d'où l'incarnation. Dieu en son Fils nous rejoint dans la misère qui nous englue : "Il s'est identifié à notre condition pécheresse, écrit St Paul, pour nous identifier à sa sainteté" ... C'est beau et profond ! Mais le mot hébreux rahamim est un pluriel qui signifie « entrailles maternelles ». André Chouraqui traduit dans la Bible qui porte son nom : "Dieu est matricien". La signification est alors la suivante : "Dieu est comme une Mère qui sans cesse nous ré-engendrerait à la vie". Dieu est Père ... Il est aussi Mère. Le terme rahamim désigne également l'attachement qui unit Dieu à l'être humain, ses « entrailles » frémissent en pensant à l'homme. Ainsi Dieu s'émeut avec tendresse comme un père ou une mère à l'égard de leurs enfants. La peinture de Rambrandt sur "le Fils prodigue" montre le fils à genoux, la tête sur le cœur du Père ... Celui-ci pose ses deux mains sur les épaules de son fils. Allez voir ! Vous remarquerez alors que l'une de ses mains est celle d'un homme et l'autre celle d'une femme ...

(Christ miséricordieux peint par Saint Faustine, sœur polonaise canonisée par Jean-Paul II)

mercredi 11 avril 2012


Dans l'impossibilité de préparer la "Parole du jour"
pendant quelques jours,
je vous invite à ruminer et à vous laisser interpeller
par les textes de la Parole de Dieu
offerts chaque jour pour la Messe.

"Souvent nous entendons la Parole de Dieu et l’avalons sans même prendre le temps de la mâcher... Aussitôt, cette nourriture avalée est oubliée. Observez les ruminants comme la vache par exemple. Elle coupe l’herbe sans la mâcher et peut ainsi ingurgiter une grande quantité d’herbe par jour. Celle-ci est accumulée dans la panse puis, après un certain temps, l’animal se met à ruminer, c'est-à-dire qu’elle régurgite le contenu de sa panse dans sa bouche et le mâche à nouveau. Ainsi pulvérisée, cette nourriture pourra être à nouveau avalée puis commencera la digestion qui durera trois jours. Cette nourriture la nourrit et lui donne vie ...
Les Ecritures ne sont pas des paroles d’hommes, mais la Parole de ‘Dieu’ qui ne périt pas, qui demeurera toujours, qui est toujours vivante, parlante pour chacun d’entre vous. Mais encore faut-il comme la vache, pouvoir l’accueillir avec bonheur chaque jour, la mâcher, la remâcher jusqu’à ce qu’elle nous parle et puisse accomplir son œuvre de transformation ..." (Anonyme)

Parole du jour
Lc 24, 35-48
Jeudi 12 avril

Les disciples qui rentraient d"Emmaüs
racontaient aux onze Apôtres
et à leurs compagnons ce qui s"était passé sur la route,
et comment ils avaient reconnu le Seigneur
quand il avait rompu le pain.
Comme ils en parlaient encore,
lui-même était là au milieu d'eux, et il leur dit :
« La paix soit avec vous ! »
Frappés de stupeur et de crainte,
ils croyaient voir un esprit.
Jésus leur dit : « Pourquoi êtes-vous bouleversés ?
Et pourquoi ces pensées qui surgissent en vous ?
Voyez mes mains et mes pieds : c'est bien moi !
Touchez-moi, regardez :
un esprit n'a pas de chair ni d'os,
et vous constatez que j'en ai. »
Après cette parole, il leur montra ses mains et ses pieds.
Dans leur joie, ils n'osaient pas encore y croire,
et restaient saisis d'étonnement.Jésus leur dit :
« Avez-vous ici quelque chose à manger ? »
Ils lui offrirent un morceau de poisson grillé.
Il le prit et le mangea devant eux.
Puis il déclara : « Rappelez-vous les paroles
que je vous ai dites quand j'étais encore avec vous :
Il fallait que s'accomplisse tout ce qui a été écrit de moi
dans la loi de Moïse, les Prophètes et les Psaumes. »
Alors il leur ouvrit l'esprit à l'intelligence des Écritures.
Il conclut : « C'est bien ce qui était annoncé par l'Écriture :
les souffrances du Messie,
sa résurrection d'entre les morts le troisième jour,
et la conversion proclamée en son nom
pour le pardon des péchés à toutes les nations,
en commençant par Jérusalem.
C'est vous qui en êtes les témoins. »

" Rappelez-vous les paroles que je vous ai dites quand j’étais encore avec vous. » Étonnant verset : Jésus Ressuscité n’est-il pas au milieu des siens lorsqu’il leur tient ces propos ? Certes, Il est bien réellement présent avec ses disciples lorsqu’il leur parle ; et pourtant, il faut bien nous rendre à l’évidence : Il n’est plus avec eux comme Il l’était avant la Passion. La résurrection n’est pas la simple réanimation de son cadavre, comme ce fut le cas pour Lazare, le fils de la veuve de Naïm ou la fille de Jaïre. Être ressuscité signifie vivre de Dieu, en Dieu et pour Dieu dans l’intégralité de tout son être ; c’est vivre de la vie même de Dieu, non seulement spirituellement, mais aussi psychiquement et physiquement. Notre nature est donc appelée à subir une profonde transformation, qui est suggérée dans les Évangiles par la modification de l’apparence du Ressuscité par rapport au Jésus pré-pascal. Toutes les apparitions soulignent ce fait déconcertant : « Dans leur joie, ils n’osaient pas y croire, et restaient saisis d’étonnement ». Marie-Madeleine « aperçoit Jésus qui était là, mais elle ne savait pas que c’était lui » (Jn 20, 14) ; après la seconde pêche miraculeuse, Jésus ressuscité dit aux disciples « “Venez déjeuner”. Aucun d’entre eux n’osait lui demander : “Qui es-tu ?” Ils savaient que c’était le Seigneur » (Jn 21, 12). Notre-Seigneur apparaît en Galilée à ses disciples à la montagne où il leur avait ordonné de se rendre ; « quand ils le virent, ils se prosternèrent, mais certains eurent des doutes » (Mt 28, 17). Cette transformation de l’apparence sensible oblige les témoins à faire un acte de foi. Leur témoignage repose certes sur une rencontre objective avec le Ressuscité ; mais les disciples ont à parcourir un chemin de foi pour reconnaître leur Seigneur. " (P. Joseph-Marie)

Vivre dans la Lumière du Ressuscité, c'est ouvrir tout notre être, corps, âme et esprit à cette Lumière et à sa puissance de transformation ... de divinisation :

Qui est l'homme ?
"Si vous me demandez ce qu'est l'homme, je vous réponds ceci : l'homme est du divinisable. C'est la réponse la plus profonde, au-delà de toutes les choses si intéressantes que peuvent nous dire les sciences humaines… Divinisable ? Tout simplement parce qu'il y a un homme qui est Dieu. Un homme pleinement homme : l'Évangile et saint Paul nous répètent que le Christ est pleinement homme sauf le péché, ajoute-t-on. Mais c'est précisément parce qu'il n'est pas pécheur que le Christ est pleinement homme. Ce qui nous empêche nous d'être parfaitement hommes, c'est que nous sommes pécheurs. Si vraiment il y a un membre du genre humain, de l'espèce humaine qui est Dieu, c'est donc qu'il y a dans tous les hommes une capacité à devenir ce qu'est Dieu. Si un homme est Dieu, c'est que tous peuvent le devenir. Le mystère de tout homme, le sens de l'homme, la signification de la vie humaine, c'est l'aptitude essentielle de l'homme à devenir ce qu'est Dieu."
Qui est Dieu ?
"Jésus nous révèle qui est Dieu : Dieu est Amour. Nous le savons, oui ; mais prenons-nous cette affirmation au sérieux ? Il est bien évident que s'il y a un homme qui est Dieu, c'est que Dieu est Amour. On imagine mal l'incarnation si Dieu n'est pas Amour. En effet, la tendance profonde, le mouvement profond de l'amour est de devenir l'être aimé, non seulement d'être uni à lui mais d'être un avec lui. C'est un mouvement qui existe déjà dans l'amour humain mais qui n'est pas réalisable pleinement… Dieu est amour. Toute la Bible développe ce point."
Qu’est-ce que l’amour ?
"Toute l'histoire de la Révélation est la conversion progressive d'un Dieu envisagé comme puissance à un Dieu adoré comme amour. C'est avec cette perspective-là qu'il nous faudrait relire la Bible et étudier l'histoire des religions… Il y a moyen d'imaginer un regard d'amour où il n'y aurait que de l'amour car je pense que, dans l'expérience de l'amour humain (qu'il s'agisse de l'amour conjugal, de la sympathie fraternelle, de l'amour paternel ou maternel, de la charité et du dévouement aux autres, etc.), il y a suffisamment d'amour même mêlé de beaucoup d'égoïsme, pour que nous comprenions ce qu'est l'amour quand il est vécu en Dieu, en toute pureté et en toute plénitude."
Le Dieu en qui nous croyons n'est pas le Dieu des philosophes, d'Aristote ou de Platon, il est le Dieu révélé par Jésus Christ… Nous sommes loin de Jupiter, du paternalisme et du triomphalisme ! C'est ce Dieu Amour
que nous révèle Jésus-Christ. (P. François Varillon)

Ne nous trompons pas de Dieu. Les disciples eux-mêmes s'y sont trompés. Ils espéraient un Messie guerrier et une bonne place à ses cotés dans son royaume selon ce monde ... Il aura fallu la Pentecôte et le don de l'Esprit d'Amour pour qu'enfin ils s'ouvrent à la compréhension, celle qui passe par le cœur ... Un dernier mot du Père Varillon : "Dieu ne divinise que ce que l'homme humanise" ... Il n'y a que l'Amour qui humanise : "Dieu est Amour"

Parole du jour
Lc 24, 13-35
Mercredi 11 avril

Le troisième jour après la mort de Jésus,
deux disciples faisaient route
vers un village appelé Emmaüs,
à deux heures de marche de Jérusalem,
et ils parlaient ensemble de tout ce qui s'était passé.
Or, tandis qu'ils parlaient et discutaient,
Jésus lui-même s'approcha, et il marchait avec eux.
Mais leurs yeux étaient aveuglés,
et ils ne le reconnaissaient pas.
Jésus leur dit :
« De quoi causiez-vous donc, tout en marchant ? »
Alors, ils s'arrêtèrent, tout tristes.
L'un des deux, nommé Cléophas, répondit :
« Tu es bien le seul de tous ceux qui étaient à Jérusalem
à ignorer les événements de ces jours-ci. »
Il leur dit : « Quels événements ? »
Ils lui répondirent :
« Ce qui est arrivé à Jésus de Nazareth :
cet homme était un prophète puissant
par ses actes et ses paroles devant Dieu
et devant tout le peuple.
Les chefs des prêtres et nos dirigeants l'ont livré,
ils l'ont fait condamner à mort et ils l'ont crucifié.
Et nous qui espérions qu'il serait le libérateur d'Israël !
Avec tout cela, voici déjà le troisième jour
qui passe depuis que c'est arrivé.
A vrai dire, nous avons été bouleversés
par quelques femmes de notre groupe.
Elles sont allées au tombeau de très bonne heure,
et elles n'ont pas trouvé son corps ;
elles sont même venues nous dire
qu'elles avaient eu une apparition :
des anges, qui disaient qu'il est vivant.
Quelques-uns de nos compagnons sont allés au tombeau,
et ils ont trouvé les choses comme les femmes
l'avaient dit ; mais lui, ils ne l'ont pas vu. »
Il leur dit alors : « Vous n'avez donc pas compris !
Comme votre coeur est lent à croire
tout ce qu'ont dit les prophètes !
Ne fallait-il pas que le Messie souffrît tout cela
pour entrer dans sa gloire ? »
Et, en partant de Moïse et de tous les Prophètes,
il leur expliqua, dans toute l'Écriture, ce qui le concernait.
Quand ils approchèrent du village où ils se rendaient,
Jésus fit semblant d'aller plus loin.
Mais ils s'efforcèrent de le retenir :
« Reste avec nous : le soir approche et déjà le jour baisse. »
Il entra donc pour rester avec eux.
Quand il fut à table avec eux, il prit le pain,
dit la bénédiction, le rompit et le leur donna.
Alors leurs yeux s'ouvrirent,
et ils le reconnurent, mais il disparut à leurs regards.
Alors ils se dirent l'un à l'autre :
« Notre cœur n'était-il pas brûlant en nous,
tandis qu'il nous parlait sur la route,
et qu'il nous faisait comprendre les Écritures ? »
A l'instant même, ils se levèrent
et retournèrent à Jérusalem.
Ils y trouvèrent réunis les onze Apôtres
et leurs compagnons, qui leur dirent :
« C'est vrai ! le Seigneur est ressuscité :
il est apparu à Simon-Pierre. »
A leur tour, ils racontaient ce qui s'était passé sur la route,
et comment ils l'avaient reconnu quand il avait rompu le pain.

Les disciples d'Emmaüs se place du coté de la mort. Comme les autres disciples, ils pensaient que Jésus serait un Messie guerrier : "Et nous qui espérions qu'il serait le libérateur d'Israël !" ... Et voilà que "Les chefs des prêtres et nos dirigeants l'ont livré, ils l'ont fait condamner à mort et ils l'ont crucifié." Ils n'ont jamais compris Jésus et, lorsqu'il se présente sur le chemin, comment pourraient-ils le reconnaître ? ... Ils le connaissent dans leurs phantasmes sur Lui mais pas dans "qui il est" vraiment. Alors Jésus reprend le refrain qui jalonne les Évangiles : "Vous n'avez donc pas compris ! ... " Pourtant les disciples connaissent "les Écritures". Ils devraient être aptes à les déchiffrer. Mais non, ils restent à l'extérieur des "Écritures". Jésus va les faire entrer à l'intérieur : "Et, en partant de Moïse et de tous les Prophètes, il leur expliqua, dans toute l'Écriture, ce qui le concernait." Alors l'intelligence de leurs cœurs commencent à s'ouvrir ... Touchés par ses paroles, ils le prient de s'arrêter avec eux à l'auberge et là : "Quand il fut à table avec eux, il prit le pain, dit la bénédiction, le rompit et le leur donna. Alors leurs yeux s'ouvrirent, et ils le reconnurent, mais il disparut à leurs regards...." Ils reconnaissent, bien-sûr, les gestes du cénacle lors de l'institution de l'Eucharistie. Et au moment même où ils le reconnaissent, "il disparaît à leurs regards". Désormais, Jésus, il faut reconnaître sa Présence dans le pain rompu et partagé : "Heureux ceux qui croit sans avoir vu !" (Jn 20, 29). C'est ce que nous sommes appelés à vivre en chaque Messe, en chaque Eucharistie. Les disciples ont pu le reconnaître grâce à l'ouverture de leurs cœurs à sa Présence de Ressuscité : "Notre cœur n'était-il pas brûlant en nous, tandis qu'il nous parlait sur la route, et qu'il nous faisait comprendre les Écritures ? " Aussitôt, ils passent de la mort à la vie, c'est le sens du geste de "se lever" ('anastantes' en grec) qui est l'un des termes pour signifier la résurrection, et deviennent témoins de sa Résurrection auprès des autres disciples : "ils racontaient ce qui s'était passé sur la route, et comment ils l'avaient reconnu quand il avait rompu le pain." Aujourd'hui, c'est à nous de prendre le flambeau pour témoigner de ce qui nous habite et que nous expérimentons dans nos vies : "C'est vrai le Seigneur est ressuscité ..."

samedi 7 avril 2012

Jésus est Ressuscité, Source de Ta Résurrection

Le Seigneur, étant Dieu, revêtit l'homme, souffrit pour celui qui souffrait, fut enchaîné pour celui qui était captif, fut jugé pour le coupable, fut enseveli pour celui qui était enseveli. Il ressuscita des morts et déclara à haute voix : Qui disputera contre moi ? Qu'il se présente en face de moi ! C'est moi qui ai délivré le condamné ; c'est moi qui ai rendu la vie au mort ; c'est moi qui ai ressuscité l'enseveli. Qui ose me contredire ? C'est moi, dit-il, qui suis le Christ, qui ai détruit la mort, qui ai triomphé de l'adversaire, qui ai lié l'ennemi puissant, et qui ai emporté l'homme vers les hauteurs des cieux ; c'est moi, dit-il, qui suis le Christ.

Venez donc, toutes les familles des hommes, pétries de péchés, et recevez le pardon des péchés. Car c'est moi qui suis votre pardon, moi la Pâque du salut, moi l'agneau immolé pour vous, moi votre rançon, moi votre vie, moi votre résurrection, moi votre lumière, moi votre salut, moi votre roi. C'est moi qui vous emmène vers les hauteurs des cieux ; c'est moi qui vous ressusciterai ; c'est moi qui vous ferai voir le Père qui existe de toute éternité ; c'est moi qui vous ressusciterai par ma main puissante. (Méliton de Sardes)

Triduum Pascal

Que célèbre la veillée pascale ?

À Pâques – aussi bien lors de la liturgie nocturne du Samedi saint qu’au dimanche de Pâques –, l’Église célèbre la résurrection de Jésus, son « passage » de la mort à la vie. Selon la foi chrétienne, Dieu (le Père) n’a pas laissé son Fils crucifié aux mains de la mort. « Dieu l'a ressuscité », « Dieu l'a glorifié », « Dieu l'a relevé » de la mort – tels sont les termes utilisés en grec par le Nouveau Testament – celui qui a donné sa vie par amour pour son Père et pour les hommes.

Pour les chrétiens, cette victoire sur la mort concerne toute l’humanité. « Nous le savons, celui qui a ressuscité le Seigneur Jésus, nous ressuscitera nous aussi avec Jésus », écrit Paul aux Corinthiens (2 Co 4, 14). Cette annonce d’une vie surabondante, plus forte que la mort, est le salut, la « bonne nouvelle » fêtée à Pâques.

Les rites de la Vigile Pascale

La veillée ou vigile pascale comporte quatre grands moments : la liturgie du feu (souvent sur le parvis de l’église) au cours de laquelle est inauguré le nouveau cierge pascal, une longue liturgie de la Parole rappelant quelques-unes des principales interventions de Dieu dans l’histoire du monde et d’Israël en particulier, la liturgie de l’eau (c’est à ce moment que les catéchumènes reçoivent le baptême et que tous les baptisés sont invités à renouveler la profession de foi de leur baptême), puis la liturgie eucharistique.

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

Après le sabbat, à l'heure où commençait le premier jour de la semaine, Marie Madeleine et l'autre Marie vinrent faire leur visite au tombeau de Jésus.
Et voilà qu'il y eut un grand tremblement de terre ; l'ange du Seigneur descendit du ciel, vint rouler la pierre et s'assit dessus.
Il avait l'aspect de l'éclair et son vêtement était blanc comme la neige.
Les gardes, dans la crainte qu'ils éprouvèrent, furent bouleversés, et devinrent comme morts.
Or l'ange, s'adressant aux femmes, leur dit : « Vous, soyez sans crainte ! Je sais que vous cherchez Jésus le Crucifié.
Il n'est pas ici, car il est ressuscité, comme il l'avait dit. Venez voir l'endroit où il reposait.
Puis, vite, allez dire à ses disciples : 'Il est ressuscité d'entre les morts ; il vous précède en Galilée : là, vous le verrez !' Voilà ce que j'avais à vous dire. »
Vite, elles quittèrent le tombeau, tremblantes et toutes joyeuses, et elles coururent porter la nouvelle aux disciples.
Et voici que Jésus vint à leur rencontre et leur dit : « Je vous salue. » Elles s'approchèrent et, lui saisissant les pieds, elles se prosternèrent devant lui.
Alors Jésus leur dit : « Soyez sans crainte, allez annoncer à mes frères qu'ils doivent se rendre en Galilée : c'est là qu'ils me verront. »

( la-croix.com - art. Triduum Pascal par Élodie MAUROT
- Fresque de la "Résurrection" par Fra Angelico -)