samedi 22 novembre 2014

Dans l'impossibilité de préparer la "Parole du jour"
pendant quelques jours,
je vous invite à ruminer et à vous laisser interpeller
par les textes de la Parole de Dieu
offerts chaque jour pour la Messe.


  "Souvent nous entendons la Parole de Dieu et l’avalons sans même prendre le temps de la mâcher... Aussitôt, cette nourriture avalée est oubliée. Observez les ruminants comme la vache par exemple. Elle coupe l’herbe sans la mâcher et peut ainsi ingurgiter une grande quantité d’herbe par jour. Celle-ci est accumulée dans la panse puis, après un certain temps, l’animal se met à ruminer, c'est-à-dire qu’elle régurgite le contenu de sa panse dans sa bouche et le mâche à nouveau. Ainsi pulvérisée, cette nourriture pourra être à nouveau avalée puis commencera la digestion qui durera trois jours. Cette nourriture la nourrit et lui donne vie ...
Les Ecritures ne sont pas des paroles d’hommes, mais la Parole de ‘Dieu’ qui ne périt pas, qui demeurera toujours, qui est toujours vivante, parlante pour chacun d’entre vous. Mais encore faut-il comme la vache, pouvoir l’accueillir avec bonheur chaque jour, la mâcher, la remâcher jusqu’à ce qu’elle nous parle et puisse accomplir son œuvre de transformation ..." (Anonyme)
 
 



Parole de Dieu
Mt 25, 31-46
Dimanche 23 novembre

Jésus parlait à ses disciples de sa venue : « Quand le Fils de l'homme viendra dans sa gloire, et tous les anges avec lui, alors il siégera sur son trône de gloire. Toutes les nations seront rassemblées devant lui ; il séparera les hommes les uns des autres, comme le berger sépare les brebis des chèvres : il placera les brebis à sa droite, et les chèvres à sa gauche.

Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite : 'Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la création du monde. Car j'avais faim, et vous m'avez donné à manger ; j'avais soif, et vous m'avez donné à boire ; j'étais un étranger, et vous m'avez accueilli ; j'étais nu, et vous m'avez habillé ; j'étais malade, et vous m'avez visité ; j'étais en prison, et vous êtes venus jusqu'à moi !'
Alors les justes lui répondront : 'Seigneur, quand est-ce que nous t'avons vu...? tu avais donc faim, et nous t'avons nourri ? tu avais soif, et nous t'avons donné à boire ? tu étais un étranger, et nous t'avons accueilli ? tu étais nu, et nous t'avons habillé ? tu étais malade ou en prison... Quand sommes-nous venus jusqu'à toi ?'
Et le Roi leur répondra : 'Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l'avez fait à l'un de ces petits qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait.'

Alors il dira à ceux qui seront à sa gauche : 'Allez-vous-en loin de moi, maudits, dans le feu éternel préparé pour le démon et ses anges. Car j'avais faim, et vous ne m'avez pas donné à manger ; j'avais soif, et vous ne m'avez pas donné à boire ; j'étais un étranger, et vous ne m'avez pas accueilli ; j'étais nu, et vous ne m'avez pas habillé ; j'étais malade et en prison, et vous ne m'avez pas visité.'
Alors ils répondront, eux aussi : 'Seigneur, quand est-ce que nous t'avons vu avoir faim et soif, être nu, étranger, malade ou en prison, sans nous mettre à ton service ?'
Il leur répondra : 'Amen, je vous le dis : chaque fois que vous ne l'avez pas fait à l'un de ces petits, à moi non plus vous ne l'avez pas fait.'  »

Cet enseignement de Jésus est suffisamment parlant pour éviter les grand discours. En l'écoutant il me vient une autre parole tirée de la 1ère lettre de St Jean : "Celui qui dit j'aime Dieu et qui n'aime pas son frère est un menteur. Comment pourrait-on aimer Dieu qu'on ne voit pas si on aime pas son frère que l'on voit." (1Jn 4, 20) . Ce qui revient à dire qu'on aime Dieu qu'on ne voit pas de la mesure dont on aime son frère que l'on voit. Et il est question d'aimer ainsi tout être humain qui nous est un frère ou une sœur, car "Dieu ne fait pas de différence entre les hommes." (Ac 10, 34) Et sa vie il l'a donnée pour tous et pour chacun. A nous de faire de même : "Le Fils de l'homme (Jésus) est venu, non pour être servi mais pour servir et donner sa vie vie pour la multitude." (Mc 10, 45) Oui, nous dit-il, "aimez-vous les uns les autres de l'amour dont je vous ai aimé ..." (Jn 1", 35-37) Il y a, ô combien, besoin de "conversion", à commencer par nous-mêmes !

vendredi 21 novembre 2014

sainte Anne et St Joachim
 Parole du jour
Lc 20, 27- 40
Samedi 22 novembre

Des sadducéens — ceux qui prétendent qu'il n'y a pas de résurrection — vinrent trouver Jésus, et ils l'interrogèrent : « Maître, Moïse nous a donné cette loi : Si un homme a un frère marié mais qui meurt sans enfant, qu'il épouse la veuve pour donner une descendance à son frère.
Or, il y avait sept frères : le premier se maria et mourut sans enfant ; le deuxième, puis le troisième épousèrent la veuve, et ainsi tous les sept : ils moururent sans laisser d'enfants. Finalement la femme mourut aussi. Eh bien, à la résurrection, cette femme, de qui sera-t-elle l'épouse, puisque les sept l'ont eue pour femme ? »
Jésus répond : « Les enfants de ce monde se marient. Mais ceux qui ont été jugés dignes d'avoir part au monde à venir et à la résurrection d'entre les morts ne se marient pas, car ils ne peuvent plus mourir : ils sont semblables aux anges, ils sont fils de Dieu, en étant héritiers de la résurrection.Quant à dire que les morts doivent ressusciter, Moïse lui-même le fait comprendre dans le récit du buisson ardent, quand il appelle le Seigneur : le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac, le Dieu de Jacob. Il n'est pas le Dieu des morts, mais des vivants ; tous vivent en effet pour lui. »
Alors certains scribes prirent la parole pour dire : « Maître, tu as bien parlé. »
Et ils n'osaient plus l'interroger sur quoi que ce soit.

Les saducéens sont dans l'illusion. Ils sont très terre à terre. La femme n'est bonne que pour engendrer. Elle n'existe pas pour elle-même. Il faut absolument donner au premier mari qui est décédé une descendance car l'homme se perpétue dans ses enfants puisqu’après la mort il n'y a rien. C'est-ainsi que pour eux, également, la bénédiction de Dieu est donnée à travers la réussite et la richesse. Jésus leur démontre qu'ils sont dans dans l'erreur car ils demeurent à l'extérieur de la réalité. La réalité humaine s'enracine dans l'intériorité et donc dans le fait que l'homme à sa mort physique, ne tombe pas dans le néant. Aussi la rencontre entre un homme et une femme se vit dans le respect mutuel où chacun est reconnu comme une personne et aimé. Il y a une dignité de la femme comme de l'homme. Après la mort, ce qui demeure, c'est l'amour, les liens de l'amour, au delà de toute descendance : "ceux qui ont été jugés dignes d'avoir part au monde à venir et à la résurrection d'entre les morts ne se marient pas, car ils ne peuvent plus mourir." Dans le mariage, il y a certes une descendance, mais elle doit être le fruit de l'amour entre deux êtres complémentaires l'un à l'autre. Ce qui est premier, c'est l'amour ! "L'amour ne passera jamais." (1co 13)

jeudi 20 novembre 2014

Parole du jour
Lc 19, 45- 48
Vendredi 21 novembre

Jésus entra dans le Temple, et se mit à expulser les marchands. Il leur déclarait : « L'Écriture dit : Ma maison sera une maison de prière. Or vous, vous en avez fait une caverne de bandits. » Il était chaque jour dans le Temple pour enseigner. Les chefs des prêtres et les scribes, ainsi que les notables, cherchaient à le faire mourir, mais ils ne trouvaient pas le moyen d'y arriver ; en effet, le peuple tout entier était suspendu à ses lèvres.

Que faisons-nous du Temple que nous sommes ? ... Une maison de prière où un repaire de brigand ? ... St Paul écrit : "Vous êtes le Temple de Dieu car Dieu habite en vous." La prière, orare en latin signifie "parler à", "être en relation avec". Lorsqu'on accueille une personne dans sa maison, on s'occupe d'elle, on en prend soin, on l'écoute, on cherche son bien etc. ... Dieu habite en nous. Que fait-on de Dieu ? ... Il s'agit d' "un vivre avec" comme un ami avec son ami, un fils ou une fille avec ses parents, une épouse avec son époux. Cette relation est constructive pour chacun et conduit à l'accomplissement réciproque. Avec Dieu, il en est de même et plus profondément encore puisqu'il est la Source de notre être.
Si le Temple que nous sommes devient "caverne de bandits", nous sommes les plus malheureux des hommes, car nous nous coupons alors de la Source et que la vie ne peut plus passer. Nous laissant aller à tous les vents, selon toutes les modes et tous les opinions, nous ressemblons à des girouettes qui font profit de tout ce qui peut flatter leur égo ... Le choix est entre nos mains car Dieu nous respecte trop pour s'imposer. Cependant si nous savons écouter autre chose que nous-mêmes, nous discernerons une petite voix intérieure, celle de notre conscience, qui nous indique le chemin. Le signe de sa présence en sera la paix au plus profond de nous-mêmes : "N'avions-nous pas le coeur tout brûlant", reconnaissent les disciples d'Emmaüs !

mercredi 19 novembre 2014

 
Parole du jour
Lc 19, 41-44
Jeudi 20 novembre

Quand Jésus fut près de Jérusalem, en voyant la ville, il pleura sur elle ; il disait : « Si toi aussi, tu avais reconnu en ce jour ce qui peut te donner la paix ! Mais hélas, cela est resté caché à tes yeux. Oui, il arrivera pour toi des jours où tes ennemis viendront mettre le siège devant toi, t'encercleront et te presseront de tous côtés ; ils te jetteront à terre, toi et tes enfants qui sont chez toi, et ils ne laisseront pas chez toi pierre sur pierre, parce que tu n'as pas reconnu le moment où Dieu te visitait. »

La ville de Jérusalem sera entièrement détruite en l'an 70 par les troupes du général romain Titus. Jérusalem abritait la Présence de Dieu dans le Saint des Saints , au milieu du Temple. Mais les notables, les chefs religieux etc ... s'étaient forgés une représentation de Dieu selon leurs désirs. Quand Dieu se présente à eux tel qu'il est, sous les traits de Jésus-Christ, il ne le reconnaissent pas. Ce Dieu-là, le vrai, est dérangeant car il ne sert pas leurs projets. Aussi, ils le crucifient ...
Mais Jérusalem est aussi symbolique de notre être. Au centre, dans notre cœur qui en est la dimension la plus essentielle, il y a la Présence de Dieu ... Que faisons-nous de notre vie ? ... de cette Présence "plus intime à nous-mêmes que nous-mêmes" comme l'écrit St Augustin ? ... Le verset de l'alléluia de la Messe est le suivant : "Aujourd'hui ne fermons pas notre cœur, mais écoutons la voix du Seigneur". (Ps 94, 8) Une attention à l'Hôte intérieur de qui nous avons reçu "la vie, le mouvement et l'être" et qui nous guide au chemin de la Paix ... Lui tourner le dos conduit à la ruine ...
 

mardi 18 novembre 2014


  Parole du jour
 Lc 19, 11-28
Mercredi 19 novembre
 
Comme on écoutait Jésus, il ajouta une parabole, parce qu'il était près de Jérusalem et que ses auditeurs pensaient voir le royaume de Dieu se manifester à l'instant même.
Voici donc ce qu'il dit : « Un homme de la grande noblesse partit dans un pays lointain pour se faire nommer roi et rentrer ensuite chez lui. Il appela dix de ses serviteurs, leur distribua dix pièces d'or et leur dit : 'Faites-les fructifier pendant mon voyage.' Mais ses concitoyens le détestaient, et ils envoyèrent derrière lui une délégation chargée de dire : 'Nous ne voulons pas qu'il règne sur nous.'
Mais quand il revint après avoir été nommé roi, il convoqua les serviteurs auxquels il avait distribué l'argent, afin de savoir comment chacun l'avait fait fructifier. Le premier se présenta et dit : 'Seigneur, ta pièce d'or en a rapporté dix.' Le roi lui dit : 'Très bien, bon serviteur ! Puisque tu as été fidèle en si peu de chose, reçois l'autorité sur dix villes.' Le second vint dire : 'Ta pièce d'or, Seigneur, en a rapporté cinq.' À celui-là, le roi dit encore : 'Toi, tu seras gouverneur de cinq villes.' Un autre encore vint dire : 'Seigneur, voici ta pièce d'or, je l'avais mise de côté dans un linge. En effet, j'avais peur de toi : tu es un homme exigeant, tu retires ce que tu n'as pas déposé, tu moissonnes ce que tu n'as pas semé.' Le roi lui dit : 'Je vais te juger d'après tes propres paroles, serviteur mauvais : tu savais que je suis un homme exigeant, que je retire ce que je n'ai pas déposé, que je moissonne ce que je n'ai pas semé ; alors pourquoi n'as-tu pas mis mon argent à la banque ? À mon arrivée, je l'aurais repris avec les intérêts.' Et le roi dit à ceux qui étaient là : 'Retirez-lui la pièce d'or et donnez-la à celui qui en a dix.' On lui dit : 'Seigneur, il en déjà dix !
— Je vous le déclare : celui qui a recevra encore ; celui qui n'a rien se fera enlever même ce qu'il a. Quant à mes ennemis, ceux qui n'ont pas voulu que je règne sur eux, amenez-les ici et mettez-les à mort devant moi.'»
Après avoir dit ces paroles, Jésus marchait en avant de ses disciples pour monter à Jérusalem.

Une parabole n'est pas à prendre au premier degré. C'est une histoire racontée pour donner un message. Il y a une "pointe" de la parabole. En l'écoutant, il me vient cette parole de St Paul : "Que n'as-tu que tu n'aies reçu ?" (1Co 4, 7) Chacun nous avons des dons à faire fructifier pour le service des autres et notre propre accomplissement dans l'amour, dans le don de soi. Ces dons ne sont pas notre propriété. Comme leur nom l'indique, il s'agit de "dons de Dieu". Aussi la capacité de les mettre en œuvre nous vient de lui. Ils sont rayonnement de l'amour de Dieu. A travers leur fructification, nous disons quelque chose de Dieu. C'est ainsi que nous nous construisons mutuellement. Ils apportent la lumière ... et correspondent à la Parole de Vie de Jésus : "Aimez-vous les uns les autres de l'amour dont je vous ai aimés."
Ainsi, nous sommes complémentaires les uns des autres, pierres vivantes de l'édifice qui n'est autre que la Maison du Père. Refuser de les faire fructifier est comme une amputation au bien des autres, un amoindrissement de la lumière. Les garder pour soi signifie les mettre sous le boisseau où ils ne sont plus utiles à personne et enferme celui qui les détourne à son profit ...
le contraire de la Vie !

lundi 17 novembre 2014

Parole du jour
Lc 19, 1-10
Mardi 18 novembre
 
Jésus traversait la ville de Jéricho. Or, il y avait un homme du nom de Zachée ; il était le chef des collecteurs d'impôts, et c'était quelqu'un de riche. Il cherchait à voir qui était Jésus, mais il n'y arrivait pas à cause de la foule, car il était de petite taille. Il courut donc en avant et grimpa sur un sycomore pour voir Jésus qui devait passer par là. Arrivé à cet endroit, Jésus leva les yeux et l'interpella : « Zachée, descends vite : aujourd'hui il faut que j'aille demeurer dans ta maison. » Vite, il descendit, et reçut Jésus avec joie. Voyant cela, tous récriminaient : « Il est allé loger chez un pécheur. » Mais Zachée, s'avançant, dit au Seigneur : « Voilà, Seigneur : je fais don aux pauvres de la moitié de mes biens, et si j'ai fait du tort à quelqu'un, je vais lui rendre quatre fois plus. » Alors Jésus dit à son sujet : « Aujourd'hui, le salut est arrivé pour cette maison, car lui aussi est un fils d'Abraham. En effet, le Fils de l'homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu. »

Zachée, un publicain, comme Matthieu. Un homme rejeté de ses compatriotes en raison de sa collaboration avec les romains ... et de l'argent qu'il se met dans la poche en collectant les impôts ...
Comme pour Matthieu, l'attitude de Jésus a son égard ne se calque pas sur l'extérieur. Jésus voit le cœur. Il ne s'arrête pas au péché, il va directement à la personne. Et cette personne, il l'aime : "Dieu ne fait pas acception des personnes". Et  Jésus va jusqu'à s'inviter chez "la personne", toute personne : "Je ne suis pas venu pour les justes, mais pour les pécheurs." dira-t'il. A Zachée : " Zachée, descends vite : aujourd'hui il faut que j'aille demeurer dans ta maison." Certes, il s'agit de la bâtisse, mais surtout de son coeur. Jésus a discerné que la porte du cœur de Zachée était ouverte. Souvent c'est le péché qui ouvre la porte car le cœur blessé par le péché crie intérieurement sa détresse, sa souffrance, prêt à s'ouvrir au salut : "Il reçut Jésus avec joie." Ceux qui se croient "justes" par contre, se font les juges des autres et ne voient pas la "poutre qu'ils ont dans l'œil". Pour eux, ce n'est pas la joie alors ! ... Cet accueil réciproque de Jésus et de Zachée conduit à la conversion et à la guérison de ce dernier : "Le Fils de l'homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu."

dimanche 16 novembre 2014



Parole du jour
Lc 18, 35-43
Lundi 17 novembre
 
Comme Jésus approchait de Jéricho, un aveugle qui mendiait était assis au bord de la route. Entendant une foule arriver, il demanda ce qu'il y avait. On lui apprit que c'était Jésus le Nazaréen qui passait. Il s'écria : « Jésus, fils de David, aie pitié de moi ! » Ceux qui marchaient en tête l'interpellaient pour le faire taire. Mais lui criait de plus belle : « Fils de David, aie pitié de moi ! » Jésus s'arrêta et ordonna qu'on le lui amène. Quand il se fut approché, Jésus lui demanda : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? — Seigneur, que je voie ! » Et Jésus lui dit : « Vois. Ta foi t'a sauvé. » À l'instant même, l'homme se mit à voir, et il suivait Jésus en rendant gloire à Dieu. Et tout le peuple, voyant cela, adressa ses louanges à Dieu.
 
Jéricho, la ville des divinités. Elle est pour Josué qui va la conquérir pour passer dans la terre promise,  symbole du monde idolâtre, remparts des doctrines mensongères, de l'illusion et de l'orgueil  qui vont s'effondrer devant les trompettes de l'Évangile proclamé par Jésus-Josué (Origène). Josué étant une préfiguration de Jésus. Les deux prénoms ayant même racine. Voilà la ville que Jésus traverse et la Bonne Nouvelle va y être proclamée dans cette rencontre avec l'aveugle et par sa guérison. Chacun porte en soi la Jéricho de ses propres idoles et l'aveuglement en est le résultat. Cet aveuglement arrête la marche en raison de l'impossibilité à s'orienter. L'aveugle est "assis", comme paralysé sur le bord du chemin ... Il ne voit plus mais ... son cœur s'est ouvert dans et par l'épreuve qu'il traverse et une conversion s'est mise en chemin, une faible lumière filtre au plus profond de son être. Lorsque passe Celui qui est "La Lumière", il le reconnaît et crie son nom : "Jésus, fils de David !", jusqu'à ce que Jésus s'arrête et le fait appeler, comme si Jésus voulait passer par d'autres, par l'Église pour rejoindre l'aveugle. Le service de l’Église est alors défini : orienter vers Jésus et accompagner dans la foi : "Confiance, lève-toi; il t'appelle." Orienté, l'aveugle bondit vers Jésus comme s'il le voyait. Celui-ci n'accomplit pas un acte magique en le guérissant immédiatement. Jésus s'adresse à lui comme à une personne car il le reconnait comme une personne malgré son état, et un dialogue s'instaure . Une question : "Que veux-tu que je fasse pour toi ?" Une réponse : "Rabbouni, que je voie." Une guérison en collaboration, en "Alliance". Jésus lui dit en effet : "Va, ta foi t'a sauvé (c.a.d. guéri)." Aussitôt l'homme voit et se remet en marche, mais sans perdre Jésus de vue ... Dans ce récit, ne serait-il pas question de chacun de nous ? Où en sommes-nous sur le chemin ? ... dans notre rencontre avec Jésus ? ... notre rapport à l'Église qu'il a fondée pour le rejoindre ? ...

samedi 15 novembre 2014



 Parole du jour
Lc 25, 14-30
  Dimanche 16 novembre

Jésus parlait à ses disciples de sa venue ; il disait cette parabole : « Un homme, qui partait en voyage, appela ses serviteurs et leur confia ses biens. À l'un il donna une somme de cinq talents, à un autre deux talents, au troisième un seul, à chacun selon ses capacités. Puis il partit.
Aussitôt, celui qui avait reçu cinq talents s'occupa de les faire valoir et en gagna cinq autres. De même, celui qui avait reçu deux talents en gagna deux autres. Mais celui qui n'en avait reçu qu'un creusa la terre et enfouit l'argent de son maître.
Longtemps après, leur maître revient et il leur demande des comptes. Celui qui avait reçu les cinq talents s'avança en apportant cinq autres talents et dit : 'Seigneur, tu m'as confié cinq talents ; voilà, j'en ai gagné cinq autres. — Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t'en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton maître.'
Celui qui avait reçu deux talents s'avança ensuite et dit : 'Seigneur, tu m'as confié deux talents ; voilà, j'en ai gagné deux autres. — Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t'en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton maître.'
Celui qui avait reçu un seul talent s'avança ensuite et dit : 'Seigneur, je savais que tu es un homme dur : tu moissonnes là où tu n'as pas semé, tu ramasses là où tu n'as pas répandu le grain. J'ai eu peur, et je suis allé enfouir ton talent dans la terre. Le voici. Tu as ce qui t'appartient.'
Son maître lui répliqua : 'Serviteur mauvais et paresseux, tu savais que je moissonne là où je n'ai pas semé, que je ramasse le grain là où je ne l'ai pas répandu. Alors, il fallait placer mon argent à la banque ; et, à mon retour, je l'aurais retrouvé avec les intérêts. Enlevez-lui donc son talent et donnez-le à celui qui en a dix. Car celui qui a recevra encore, et il sera dans l'abondance. Mais celui qui n'a rien se fera enlever même ce qu'il a. Quant à ce serviteur bon à rien, jetez-le dehors dans les ténèbres ; là il y aura des pleurs et des grincements de dents !' »
 
 
 Ce qui réjouit le cœur du maître lorsqu'Il dit : "Bon et fidèle serviteur, rentre dans la joie de ton Maître !" ce n'est pas d'avoir gagné plus, comme nous le pensons souvent. C'est de voir que, dans le don même qu'Il a fait à chacun d'entre nous, c'est toute notre liberté et le secret de notre cœur qui s'est épanoui en vérité. C'est cela la vie chrétienne. Les actes de charité ne sont pas seulement des proto­types de philanthropie que nous devons additionner comme des bons points. La charité dans notre cœur c'est le fait que, dans tout ce que Dieu nous donne et par tout ce que Dieu nous donne, c'est la manifesta­tion du secret de notre cœur. Ce que Dieu vient chercher lorsque ses serviteurs reviennent et rappor­tent leurs talents, ce n'est pas de l'argent augmenté par de l'argent, mais c'est de l'argent augmenté par la gé­nérosité profonde du cœur de ceux à qui il a été confié.
Voilà ce que Dieu attend de nous. Voilà sur quoi nous serons jugés. C'est pourquoi saint Jean peut dire : "Vous serez jugés sur l'amour " c'est-à-dire sur cette merveilleuse initiative de liberté que nous au­rons pu et su investir, au jour le jour, dans les gestes les plus simples, dans les signes les plus discrets et les plus humbles. Mais cette générosité, cet investisse­ment de nous-mêmes sont le signe de la présence et de la tendresse de Dieu en nous. (Daniel Bourgeois)

vendredi 14 novembre 2014

 
Parole du jour
Lc 18, 1-8
 Samedi 15 novembre

Jésus disait une parabole pour montrer à ses disciples qu'il faut toujours prier sans se décourager : « Il y avait dans une ville un juge qui ne respectait pas Dieu et se moquait des hommes. Dans cette même ville, il y avait une veuve qui venait lui demander : 'Rends-moi justice contre mon adversaire.' Longtemps il refusa ; puis il se dit : 'Je ne respecte pas Dieu, et je me moque des hommes, mais cette femme commence à m'ennuyer : je vais lui rendre justice pour qu'elle ne vienne plus sans cesse me casser la tête.' »
Le Seigneur ajouta : « Écoutez bien ce que dit ce juge sans justice ! Dieu ne fera-t-il pas justice à ses élus, qui crient vers lui jour et nuit ? Est-ce qu'il les fait attendre ? Je vous le déclare : sans tarder, il leur fera justice. Mais le Fils de l'homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur terre ? »

Le juge de notre parabole ne représente pas Dieu, il en est plutôt l'opposé. Le point de comparaison est le suivant: Si déjà un juge incroyant et injuste accepte de se laisser déranger par une veuve et lui fait justice, à combien plus forte raison Dieu qui, lui, est juste et compatissant (V.6-8).
 
« Est-ce que prier ça marche ? » 
St Augustin dit qu’en soit, Dieu n’a pas besoin de nos prières car il sait ce qui est bon pour chacun et que si nous prions, c’est pour que nos cœurs s’ouvrent à ce qu’il veut nous donner : « Les paroles nous sont nécessaires, à nous, afin de nous rappeler et de nous faire voir ce que nous devons demander. Ne croyons pas que ce soit afin de renseigner le Seigneur ou de le fléchir. » (Lettre à Proba )
Donc il faut demander et demander avec force. Jésus lui-même d’ailleurs y invite : « demandez et vous recevrez … frappez et l’on vous ouvrira » (Mt 7, 7-11). Il s’agit en fait de la force d’un cœur qui s’ouvre, la force d’un cœur ouvert  … En effet, dans le même passage de l’Évangile, Jésus dit qu’il faut demander « ce qui est bon » : « de bonnes choses ». Or savons-nous vraiment ce qui est « bon »  ?…Qu’elles sont ces « bonnes choses » ? … Il s’agit de l’Esprit-Saint : «Si donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père céleste donnera-t-il " l'Esprit Saint " à ceux qui le lui demandent ! »  (Lc 11, 13) La prière demande l’ouverture de notre cœur à l’Esprit-Saint. Pas de vraie prière en dehors de sa Présence. En effet « l’Esprit-Saint vient au secours de notre faiblesse, dit St Paul, car nous ne savons pas prier comme il faut ; mais l’Esprit-Saint intercède pour nous …(et)  son intercession correspond aux vues de Dieu» (Rm 8, 26-27) Le mot prier vient du latin « orare » qui signifie « parler à », « être en relation avec » Dieu n’est pas un magicien ou un distributeur automatique, il est « l’Ami Divin » toujours à l’écoute, mais qui ne nous donnera que ce qui convient, et de cela, qui le sait mieux que Lui !

jeudi 13 novembre 2014




Parole du jour
Lc 17, 26-35.37
Vendredi 14 novembre

Jésus disait à ses disciples :
« Ce qui se passera dans les jours du Fils de l'homme ressemblera à ce qui est arrivé dans les jours de Noé.
On mangeait, on buvait, on se mariait, jusqu'au jour où Noé entra dans l'arche. Puis le déluge arriva, qui les a tous fait mourir.
Ce sera aussi comme dans les jours de Loth : on mangeait, on buvait, on achetait, on vendait, on plantait, on bâtissait ; mais le jour où Loth sortit de Sodome, Dieu fit tomber du ciel une pluie de feu et de soufre qui les a tous fait mourir ; il en sera de même le jour où le Fils de l'homme se révélera.
Ce jour-là, celui qui sera sur sa terrasse, et qui aura ses affaires dans sa maison, qu'il ne descende pas pour les emporter ; et de même celui qui sera dans son champ, qu'il ne retourne pas en arrière.
Rappelez-vous la femme de Loth.
Qui cherchera à conserver sa vie la perdra. Et qui la perdra la sauvegardera.
Je vous le dis : Cette nuit-là, deux personnes seront dans le même lit : l'une sera prise, l'autre laissée.
Deux femmes seront ensemble en train de moudre du grain : l'une sera prise, l'autre laissée. »
Les disciples lui demandèrent : « Où donc, Seigneur ? » Il leur répondit : « Là où il y a un corps, là aussi se rassembleront les vautours. »

Quel sens donnons-nous à notre vie ? ...Il s'agit de ne pas perdre le sens !... le chemin ! ...  Vouloir conserver sa vie pour soi, et faire "ce qui me plait", c'est s'enfermer dans la forteresse de son égocentrisme et se faire le Dieu de sa propre vie, dans le mépris d'autrui et des choses; vivre à l'extérieur de soi et se nourrir de l'éphémère comme si celui-ci était éternel. Une illusion : "Cette nuit on te redemande ton âme."
Perdre sa vie, c'est la donner en ouvrant la porte de son cœur et en s'ouvrant ainsi aux autres, se faisant "serviteur" dans cette certitude que servir son prochain, c'est servir Celui qui est à l'origine de son existence et de la notre : "Ce que vous aurez fait à l'un de ces petits qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait." ...Construire sa vie, c'est bâtir son intériorité en laissant jaillir la vie de Dieu et en s'y ajustant. Il nous a créé à son Image : "Dieu est Amour".(Jn 4, 8b) Sa nature est l'Amour et la notre est fondamentalement la même. "L'Amour ne passera pas." (1Co 13, 8)  Tant que nous n'y sommes pas ajusté, nous n'aurons pas de repos : " Tu nous a fait pour toi, Seigneur, et notre cœur est sans repos tant qu'il ne demeure en toi." (St Augustin)

Parole du jour
Lc 17, 20-25
Jeudi 13 novembre
 
Comme les pharisiens demandaient à Jésus quand viendrait le règne de Dieu, il leur répondit : « Le règne de Dieu ne vient pas d'une manière visible. On ne dira pas : 'Le voilà, il est ici !' ou bien : 'Il est là!' En effet, voilà que le règne de Dieu est au milieu de vous. »
Et il dit aux disciples : « Des jours viendront où vous désirerez voir un seul des jours du Fils de l'homme, et vous ne le verrez pas. On vous dira : 'Le voilà, il est ici ! il est là !' N'y allez pas, n'y courez pas. En effet, comme l'éclair qui jaillit illumine l'horizon d'un bout à l'autre, ainsi le Fils de l'homme, quand son Jour sera là. Mais auparavant, il faut qu'il souffre beaucoup et qu'il soit rejeté par cette génération. »

Si le règne de Dieu ne vient pas de manière visible, comment pourrons-nous le reconnaitre ? La perplexité des pharisiens devait être d’autant plus grande que Jésus ajoute : « le règne de Dieu est au milieu de vous ». Il est peu probable que Notre Seigneur fasse allusion à l’intériorité des pharisiens, dont il vient de dénoncer à plusieurs reprises l’hypocrisie. C’est bien plutôt sa propre personne qu’il désigne à mots couverts : en lui le règne est advenu ; il est déjà présent – du moins pour celui qui parvient à le reconnaître.
Mais alors pourquoi Jésus affirme-t-il que son avènement demeure invisible ? L’humanité de Notre Seigneur est bel et bien visible, mais sa divinité doit être discernée à partir des œuvres qu’il accomplit : n’a-t-il pas manifesté son autorité sur les démons ? Guéri les malades ? Purifié les lépreux ? Ressuscité les morts ? Sa parole d’autorité et les miracles qu’il accomplit attestent qu’il agit dans la puissance de l’Esprit de Dieu et parle en son nom. A chacun de nous de tirer la conclusion qui s’impose, et d’adopter l’attitude cohérente avec cette prise de conscience. (P. Joseph-Marie)

mercredi 12 novembre 2014


Parole du jour
Lc 17, 11-19
Mercredi 12 novembre


Jésus, marchant vers Jérusalem, traversait la Samarie et la Galilée. Comme il entrait dans un village, dix lépreux vinrent à sa rencontre. Ils s'arrêtèrent à distance et lui crièrent : « Jésus, maître, prends pitié de nous. » En les voyant, Jésus leur dit : « Allez vous montrer aux prêtres. »
En cours de route, ils furent purifiés. L'un d'eux, voyant qu'il était guéri, revint sur ses pas, en glorifiant Dieu à pleine voix. Il se jeta la face contre terre aux pieds de Jésus en lui rendant grâce. Or, c'était un Samaritain. Alors Jésus demanda : « Est-ce que tous les dix n'ont pas été purifiés ? Et les neuf autres, où sont-ils ? On ne les a pas vus revenir pour rendre gloire à Dieu ; il n'y a que cet étranger ! » Jésus lui dit : « Relève-toi et va : ta foi t'a sauvé. »

Dieu dit : "Que la lumière soit et la lumière fut." Cette Parole de Dieu est une "Bénédiction", c'est-à-dire "une diction béné", une "Parole de bien", une "Parole qui crée, qui donne existence". Cette Parole, dans ce récit, Jésus la dit sur les dix lépreux. Mais pour accomplir sa mission, cette "Bénédiction" doit être accueillie ... Aussi Jésus la donne de manière détournée : « Allez vous montrer aux prêtres. » et non "Soyez guéris." La foi est déterminante. Dans un premier temps, il leur faut "croire sans voir". Ce qui rejoint la parole de Jésus à Thomas : "Heureux ceux qui croient sans avoir vu." Un seul revient qui est guéri. Jésus lui dit : « ... va : ta foi t'a sauvé. » La guérison n'est pas un acte magique. Dieu ne nous fera pas sans nous ... il ne nous guérit pas sans nous. La foi est notre réponse. Un auteur anonyme a écrit : "Tout le monde peut croire après avoir été guéri mais la vraie foi consiste à croire avant la guérison et en dépit des symptômes de maladie qui continuent à nous accabler." C'est ce qui est demandé aux dix lépreux. Un seul revient ...
Un message important nous est aussi donné : la Foi n'est pas toujours là où on l'attend. Celui qui revient est un samaritain, un hérétique, rejeté par la communauté juive orthodoxe. Il ne s'arrête pas à ce qu'il reçoit, il s'ouvre à la Personne de Jésus en revenant le remercier. Jésus lui annonce qu'il est entré dans le mouvement de la résurrection, donc de la Vie : "Lève-toi ..." qui traduit le mot "anastas" en grec, terme que l'on traduit aussi par "Résurrection". La "Résurrection" étant le mouvement qui fait passer de la position couchée (la mort) à la position debout (la vie).

samedi 8 novembre 2014


  Parole du jour
Jn 2, 13-22 
Dimanche 9 novembre


Comme la Pâque des Juifs approchait, Jésus monta à Jérusalem. Il trouva installés dans le Temple les marchands de bœufs, de brebis et de colombes, et les changeurs.Il fit un fouet avec des cordes, et les chassa tous du Temple ainsi que leurs brebis et leurs bœufs ; il jeta par terre la monnaie des changeurs, renversa leurs comptoirs, et dit aux marchands de colombes : « Enlevez cela d'ici. Ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic. » Ses disciples se rappelèrent cette parole de l'Écriture : L'amour de ta maison fera mon tourment.Les Juifs l'interpellèrent : « Quel signe peux-tu nous donner pour justifier ce que tu fais là ? »Jésus leur répondit : « Détruisez ce Temple, et en trois jours je le relèverai. »Les Juifs lui répliquèrent : « Il a fallu quarante-six ans pour bâtir ce Temple, et toi, en trois jours tu le relèverais ! » Mais le Temple dont il parlait, c'était son corps. Aussi, quand il ressuscita d'entre les morts, ses disciples se rappelèrent qu'il avait dit cela ; ils crurent aux prophéties de l'Écriture et à la parole que Jésus avait dite.

Se servir de Dieu pour son profit personnel, quelle injure faite à Dieu ! Dieu mis au service de l'argent, sous quelques formes qu'il prenne. Jésus l'a proclamé : "Vous ne pouvez servir Dieu et l'argent." (Mt 6, 24) Les deux ne peuvent cohabiter. Bien sûr, il faut avoir ce dont on a besoin pour vivre, mais non en se servant de Dieu et de plus ne pas y attacher son cœur en en faisant son idole : "Mammon". L'idole est possessive et prend dans ses filets. Elle rend esclave. Dieu, lui, rend libre. Combien d'idoles dans nos vies ... Il est bon de les mettre au plein jour pour couper le lien qui nous y attache : "Notre âme comme un oiseau s'est échappée du filet de l'oiseleur. Le filet s'est rompu, nous avons échappé. Notre secours est le Nom du Seigneur !" (Ps 124, 7-8) " Fils d'homme jusqu'où s'alourdiront vos cœurs, pourquoi ce goût du rien, cette course à l'illusion." (Ps 4, 3)
Seul Dieu peut combler le cœur de l'homme :
"Tu nous as faits pour toi Seigneur, et notre cœur est sans repos tant qu'il ne demeure en toi." (St Augustin) Dieu qui  n'est pas à chercher dans un Temple fait de main d'homme. Au moment de son sacrifice, le rideau qui cachait Dieu qu'on pensait ne pouvoir regarder  sans mourir, s'est déchiré. Jésus qui incarne "la Plénitude de la Divinité"(Col 1, 15. 19) a expliqué à la Samaritaine avant même qu'elle le reconnaisse que c'est "en esprit et vérité qu'il faut adorer Dieu" (Jn 4)qu'il révèlera comme "communion d'amour" proche de l'homme. "Adorer" : "Ad orare" signifie parler à, entrer en relation avec et non s'écraser devant. Dieu veut avec l'homme une relation de personne à personne.
et désormais,
c'est la Personne de Jésus qui est le Temple de la Présence de Dieu. Il est Dieu né de Dieu : "Il est dans ton cœur et dans ta vie" : "Dieu plus intérieur à moi-même que moi-même" (St Augustin) "Ne savez-vous pas que vous êtes le Temple de Dieu." (1 Co 3, 16) Aussi quel respect devons-nous avoir les uns pour les autres ! ... Dieu est engagé dans ta vie !

vendredi 7 novembre 2014




  Parole du jour
  Lc 16, 9-15
Samedi 8 novembre

 Aucun domestique ne peut servir deux maîtres : ou bien il détestera le premier, et aimera le second ; ou bien il s'attachera au premier, et méprisera le second. Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l'Argent. »
Les pharisiens, eux qui aimaient l'argent, entendaient tout cela, et ils ricanaient à son sujet. Il leur dit alors : « Vous êtes, vous, ceux qui se présentent comme des justes aux yeux des hommes, mais Dieu connaît vos cœurs, car ce qui est prestigieux chez les hommes est une chose abominable aux yeux de Dieu. »


Nous avons besoin d'argent pour vivre mais il peut être un piège et devenir une idole dont on devient esclave. C'est que l'argent ne peut satisfaire et combler la vie. L'argent appelle l'argent. Certains pensent qu'engranger l'argent conduit au bonheur mais c'est illusion ... Cet avarice conduit à l'isolement et à l'enfermement. Et puis à la mort il faut bien le laisser. Si on l' enterre avec son soi-disant propriétaire, cela ne lui sert à rien. 
Par contre servir Dieu, c'est s'en savoir aimé et l'aimé de l'amour dont il nous aime. Et cet amour se dit à travers l'amour du frère. C'est un amour de don qui donne la vie. A la mort nous l'emportons avec nous car c'est l'amour qui divinise. Dieu est amour. St Paul écrit : "l'amour ne passera jamais !" 
Deux voies ... A chacun de choisir ... Choisis la Vie !  


  Parole du jour
 Lc 16, 1-8
Vendredi 7 novembre
 
Jésus disait encore à ses disciples : « Un homme riche avait un gérant qui lui fut dénoncé parce qu'il gaspillait ses biens. Il le convoqua et lui dit : 'Qu'est-ce que j'entends dire de toi ? Rends-moi les comptes de ta gestion, car désormais tu ne pourras plus gérer mes affaires.' Le gérant pensa : 'Que vais-je faire, puisque mon maître me retire la gérance ? Travailler la terre ? Je n'ai pas la force. Mendier ? J'aurais honte. Je sais ce que je vais faire, pour qu'une fois renvoyé de ma gérance, je trouve des gens pour m'accueillir.' Il fit alors venir, un par un, ceux qui avaient des dettes envers son maître. Il demanda au premier : 'Combien dois-tu à mon maître ? — Cent barils d'huile.' Le gérant lui dit : 'Voici ton reçu ; vite, assieds-toi et écris cinquante.' Puis il demanda à un autre : 'Et toi, combien dois-tu ? — Cent sacs de blé.' Le gérant lui dit : 'Voici ton reçu, écris quatre-vingts.' Ce gérant trompeur, le maître fit son éloge : effectivement, il s'était montré habile, car les fils de ce monde sont plus habiles entre eux que les fils de la lumière. »

Il ne faut pas se tromper ! Jésus ne fait pas l'éloge de la tromperie , mais du gérant. Effectivement, il se montre habile. L'exemple ne concerne pas sa malhonnêteté, mais son attitude vis-à-vis de ses débiteurs. Jésus veut donc nous inviter à entrer dans la logique divine du don, du partage et de la miséricorde. Que n'as-tu que tu n'aies reçu ? Si les biens de ce monde nous sont confiés, nos dons également ne nous appartiennent pas. Ils sont à mettre au service des autres qui en sont débiteurs dans le sens qu'ils n'ont pas obligatoirement les mêmes que nous et donc sont en droit d'en être bénéficiaires. Et cela en toute réciprocité puisqu'ils ont des dons que nous n'avons pas. Nous sommes tous débiteurs les uns des autres et tous créditeurs si l'on poursuit l'image. La seule différence, c'est la gratuité du don. En fait tout ce que nous avons nous vient de Dieu, nous sommes gérant et non propriétaire. Et les dons que nous avons en gérance doivent servir au bien des autres. Le plus beau de tous les dons que nous ayons et qui nous est commun c'est l'Amour ... le véritable Amour. C'est à partir de celui-là que tous les autres prennent sens ...

jeudi 6 novembre 2014

  
Parole du jour
Lc 15, 1-10
Jeudi 6 novembre

Les publicains et les pécheurs venaient tous à Jésus pour l'écouter. Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui : « Cet homme fait bon accueil aux pécheurs, et il mange avec eux ! »
Alors Jésus leur dit cette parabole : « Si l'un de vous a cent brebis et en perd une, ne laisse-t-il pas les quatre-vingt-dix-neuf autres dans le désert pour aller chercher celle qui est perdue, jusqu'à ce qu'il la retrouve ? Quand il l'a retrouvée, tout joyeux, il la prend sur ses épaules, et, de retour chez lui, il réunit ses amis et ses voisins ; il leur dit : 'Réjouissez-vous avec moi, car j'ai retrouvé ma brebis, celle qui était perdue !' Je vous le dis : C'est ainsi qu'il y aura de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit, plus que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n'ont pas besoin de conversion ... 
"Dieu ne fait pas de différence entre les hommes ... Il a envoyé sa Parole pour annoncer la paix par Jésus-Christ : c'est lui, Jésus, qui est le Seigneur de tous." (Ac 10, 34) C'est l'homme qui fait des différences et qui peut aller jusqu'au rejet de son frère en humanité : « Cet homme fait bon accueil aux pécheurs, et il mange avec eux ! » La justice que l'on se donne à soi par des actions extérieures dites "justes" peut être entachée d'orgueil et d'enfermement. Jésus aura des paroles dures en vue de sortir les pharisiens de leurs aveuglements : "Malheureux êtes-vous, scribes et pharisiens hypocrites, parce que vous ressemblez à des tombeaux blanchis à la chaux : à l'extérieur ils ont une belle apparence, mais l'intérieur est rempli d'ossements et de toutes sortes de choses impures. C'est ainsi que vous, à l'extérieur, pour les gens, vous avez l'apparence d'hommes justes, mais à l'intérieur vous êtes pleins d'hypocrisie et de mal."  (Mt 23, 27-28)  Jésus, Lui, ne juge pas selon les apparences, mais il voit le cœur. Or le cœur des publicains et des pécheurs est très souvent plus apte à recevoir la Bonne Nouvelle car il savent ne pouvoir se rendre justes par eux-mêmes. Aussi laissent-t-ils Jésus les ramener dans le bercail en les prenant sur ses épaules. Nul être humain n'est dispensé de conversion ! Tous, nous sommes recherchés par Jésus, le bon Pasteur. Saurons-nous nous laisser trouver ? ...

mercredi 5 novembre 2014

  Parole du jour
Lc 14, 25-33
Mercredi 5 novembre

De grandes foules faisaient route avec Jésus ; il se retourna et leur dit : « Si quelqu'un vient à moi sans me préférer à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et sœurs, et même à sa propre vie, il ne peut pas être mon disciple. Celui qui ne porte pas sa croix pour marcher derrière moi ne peut pas être mon disciple ... De même, celui d'entre vous qui ne renonce pas à tout ce qui lui appartient ne peut pas être mon disciple. »

L'amour est la seule réponse. Pas n'importe quel amour ! En français nous n'avons que ce mot "amour" qui peut être compris de différentes manières. Le mot "charité" est souvent pris dans le sens "les œuvres de charité", porteur d'une certaine condescendance. En grec on peut en relever trois, "Eros" qui a trait à l'union des corps, "Philo(eiv)" à l'amour humain, et "agapè" à l'amour divin. S'il faut préférer Jésus, c'est parce qu'il est "l'Agapè incarné", "l'Amour divin incarné" et que lui va nous apprendre à aimer en vérité en purifiant notre amour de tout ce qui peut l'entraver : recherche de soi-même, possessivité etc ... Toutes ces scories qui ne respecte pas la dignité d'autrui. Le danger est d'aimer l'autre pour soi et non pour lui. La parole "Tu aimeras ton prochain comme toi-même" peut se traduire par  : "tu aimeras ton prochain pour lui-même". Les deux se rejoignent. Si je m'aime de l'amour de Dieu sur moi (la Croix en est le signe et l'accomplissement), j'aimerais mon prochain comme Dieu l'aime  (la Croix en est le signe et l'accomplissement). Le Pape François reviens constamment sur le fait de se "laisser regarder par Jésus". Là est la préférence, pour que change mon propre regard et l'orientation de mon coeur. Porter sa croix, c'est faire passer l'autre avant soi jusqu'au don de ma propre vie pour lui.Seul Dieu le peut. Il veut l'accomplir à travers toi. Ecoutons ce passage de la prière bien connue de la Bx Elisabeth de la Trinité. Elle s'adresse à Jésus : "Que je te sois une humanité de surcroit en laquelle tu renouvelles ton mystère (d'amour)".