dimanche 12 avril 2009














"Christ est ressuscité !
Il est vraiment ressuscité !"



Ainsi se saluent les orientaux le jour de Pâques. Une tradition à accueillir.

On entend parfois : "Pâques, en quoi ça me concerne ? La résurrection, c'est pour après la mort !" Le Mystère de la mort et de la résurrection du Christ est une grâce permanente. C'est chaque jour que je suis invité à vivre cet évènement qui s'est produit il y a un peu plus de deux mille ans. Ce qui s'est accompli alors, s'accomplit sans cesse pour moi et en moi. Est-ce que je ne ressens pas toutes ces morts dûs au péché qui entrave ma vie et m'empêche d'aimer vraiment, de me mettre en vérité au service des autres, de l'autre, de faire don de ma vie. Que d'égoïsme en moi, que de recherche de pouvoir sous toutes ses formes ... Je suis mal dans ma peau et j'ai besoin d'être sauvé car je ne le peux par moi-même. Le Christ a assumé tout cela sur la croix, par le don total de lui-même. Il a raclé la lie jusqu'au fond. Si j'accepte de lui remettre ma vie avec le désir de m'en sortir vraiment en me mettant à sa suite, il me remet debout, il me fait passer (Pâques) de l'esclavage à la liberté, et me donne la paix. Avec lui, il me ressuscite ! De même, les Sacrements sont tous Sacrements de la Pâques du Seigneur. Les accueillir et recevoir, est source de Vie !

Le premier jour de la semaine,
Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin,
alors qu'il fait encore sombre.
Elle voit que la pierre a été enlevée du tombeau.
Elle court donc trouver Simon-Pierre et l'autre disciple,
celui que Jésus aimait, et elle leur dit :
« On a enlevé le Seigneur de son tombeau,
et nous ne savons pas où on l'a mis. »
Pierre partit donc avec l'autre disciple pour se rendre au tombeau.
Ils couraient tous les deux ensemble,
mais l'autre disciple courut plus vite que Pierre
et arriva le premier au tombeau.
En se penchant, il voit que le linceul est resté là ;
cependant il n'entre pas.
Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour.
Il entre dans le tombeau, et il regarde le linceul resté là,
et le linge qui avait recouvert la tête,
non pas posé avec le linceul, mais roulé à part à sa place.
C'est alors qu'entra l'autre disciple,
lui qui était arrivé le premier au tombeau.
Il vit, et il crut.
Jusque-là, en effet, les disciples n'avaient pas vu que,
d'après l'Écriture, il fallait que Jésus ressuscite d'entre les morts.
(Jn 20, 1-9)

(Photo : "Veillée Pascale")

samedi 11 avril 2009

Triduum Pascal

Que célèbre la veillée pascale ?

À Pâques – aussi bien lors de la liturgie nocturne du Samedi saint qu’au dimanche de Pâques –, l’Église célèbre la résurrection de Jésus, son « passage » de la mort à la vie. Selon la foi chrétienne, Dieu n’a pas laissé son Fils crucifié aux mains de la mort. « Dieu a ressuscité », « Dieu a glorifié », « Dieu a relevé » de la mort – tels sont les termes utilisés en grec par le Nouveau Testament – celui qui a donné sa vie par amour pour son Père et pour les hommes.

Pour les chrétiens, cette victoire sur la mort concerne toute l’humanité. « Nous le savons, celui qui a ressuscité le Seigneur Jésus, nous ressuscitera nous aussi avec Jésus », écrit Paul aux Corinthiens (2 Co 4, 14). Cette annonce d’une vie surabondante, plus forte que la mort, est le salut, la « bonne nouvelle » fêtée à Pâques.
( la-croix.com - art. Triduum Pascal par Élodie MAUROT
- Fresque de la "Résurrection" par Fra Angelico -)

Triduum Pascal

Le Samedi saint est-il un jour « vide » ?

La journée du Samedi saint est la seule de l’année liturgique qui ne comprend aucun office collectif, hormis la liturgie des heures (prière du bréviaire). Aucun sacrement n’est célébré. C’est un jour de silence et de recueillement, un jour d’attente.

La Tradition lui associe « la descente aux enfers », particulièrement présente dans la spiritualité byzantine : le Christ rejoint les morts restés loin de Dieu, à commencer par Adam et Ève, pour les associer à la délivrance imminente de sa résurrection. La journée du Samedi saint est aussi consacrée aux préparatifs de la fête de Pâques dans les familles et les communautés chrétiennes.
(la-croix.com - Icône de la "descente aux enfers")

jeudi 9 avril 2009


Vendredi-Saint

C'étaient nos souffrances qu'il portait, nos douleurs dont il était chargé ...
C'est à cause de nos fautes qu'il a été transpercé, c'est par nos péchés qu'il a été broyé ...
C'est par ses blessures que nous sommes guéris ...
Le juste, mon serviteur, justifiera les multitudes, il s'est chargé de leurs péchés. C'est pourquoi je lui donnerai la multitude en partage ... (Is 53, 4 ... 12)
... Quand il eut pris le vinaigre, Jésus dit : « Tout est accompli. » Puis, inclinant la tête, il remit l'esprit. (Jn 19, 30)

Triduum Pascal

Le Vendredi saint est-il un jour de deuil ?

Pas simplement cela, car ce jour-là les chrétiens célèbrent l’amour de Dieu allant jusqu’au bout de lui-même. Ils célèbrent la « kénose » de Dieu, son abaissement qui va jusqu’à la croix pour rejoindre les hommes. Dans ce geste radical d’humilité, qui renverse la vision païenne d’un dieu dominateur, les chrétiens reçoivent la révélation d’un Dieu qui n’est qu’ amour.

Durant cette journée, les chrétiens accompagnent le Christ en sa Passion, relisant ensemble le récit de son arrestation et de sa mise à mort. Au cours de l’office, la liturgie prévoit un geste de vénération de la croix.
Depuis la fin du Moyen Âge, la pratique du "chemin de croix" s’est par ailleurs largement diffusée. Celui-ci a lieu dans l’après-midi du vendredi et consiste en une pérégrination en quatorze (ou quinze) étapes à la suite du Christ.
(La-Croix.com - Photo "Office de la Croix")
Parole du jour
(Jeudi-Saint 9 avril)
(Jn 13, 1 ... 15)

Avant la fête de la Pâque,
sachant que l'heure était venue
pour lui de passer de ce monde à son Père,
Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde,
les aima jusqu'au bout.
Au cours du repas,
alors que le démon a déjà inspiré à Judas Iscariote,
fils de Simon, l'intention de le livrer,
Jésus, sachant que le Père a tout remis entre ses mains,
qu'il est venu de Dieu et qu'il retourne à Dieu,
se lève de table, quitte son vêtement,
et prend un linge qu'il se noue à la ceinture ;
puis il verse de l'eau dans un bassin,
il se met à laver les pieds des disciples
et à les essuyer avec le linge qu'il avait à la ceinture ...
Après leur avoir lavé les pieds,
il reprit son vêtement et se remit à table.

Il leur dit alors : « Comprenez-vous ce que je viens de faire ?
Vous m'appelez 'Maître' et 'Seigneur',
et vous avez raison, car vraiment je le suis.
Si donc moi, le Seigneur et le Maître,
je vous ai lavé les pieds,
vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres.
C'est un exemple que je vous ai donné
afin que vous fassiez, vous aussi,
comme j'ai fait pour vous.

En Dieu pas de demi mesure, pas de demi teinte : "Il les aima jusqu'au bout." En Lui, la mort et la Résurrection sont un même mouvement en tant que la mort est liée au don de sa vie et la Résurrection au don de la vie pour tous. Dans le passage de l'Évangile, on laisse entendre que la Résurrection précède la mort de Jésus, parce qu'elle est déjà présente en Lui en ce sens que tout son être est habité par l'Amour avec un grand "A".
"Il se lève de table". Se lever est la traduction en français du terme grec qui signifie Ressusciter. "Il quitte son vêtement". Le terme est trop faible. Il faudrait traduire : Il dépose ... Il se dessaisit de son vêtement. En fait, il dépose sa vie, il s'en dessaisit, il donne sa vie. Et il le fait librement. Lui qu'on appelle Seigneur et Maître, il montre que la véritable Seigneurie, c'est le service de l'autre. Le Seigneur est le Serviteur. La véritable Royauté est celle de l'Amour et il appelle son disciple à prendre le même chemin : "Suis-moi !" ...
Venir communier à son Corps livré, à son Sang versé, c'est accueillir sa vie en la notre pour lui devenir semblable dans notre vie concrète, en devenant "serviteur" ...

("Lavement des pieds")
Triduum Pascal

Qu’est-ce que le triduum pascal ?

Le triduum pascal commence le Jeudi saint et se termine le jour de Pâques, après les vêpres. Ces trois jours constituent le centre de gravité de toute l’année liturgique. Successivement, les chrétiens commémorent le dernier repas du Christ avec ses disciples, son arrestation, sa crucifixion et sa mise au tombeau, puis sa résurrection d’entre les morts.

Ces trois jours ont un caractère fortement symbolique : ils rappellent ceux évoqués dans l’Évangile de Jean. Jésus ayant chassé les marchands du Temple, des juifs lui demandent de manifester l’autorité au nom de laquelle il remet en cause le lieu saint de Jérusalem, et il leur répond : « Détruisez ce sanctuaire et en trois jours je le relèverai. » Préfigurant de la résurrection, l’évangéliste précise : « Il parlait du sanctuaire de son corps » (Jean 2, 18-21).

Que célèbre-t-on le Jeudi saint ?

Dans la soirée du jeudi avant Pâques, les catholiques célèbrent la Cène, l’ultime repas du Christ avec ses disciples, où il leur annonce le don qu’il va faire de sa vie, librement et par amour. Ce don est signifié de manière différente selon les quatre Évangiles. Marc, Matthieu et Luc montrent Jésus partageant aux Douze du pain et du vin, dont il fait les signes de son corps et de son sang livrés.

Dans l’Évangile de Jean, cette scène est absente, et le don de Jésus est traduit au travers du geste du lavement des pieds. Jésus se place ainsi dans la situation du serviteur et laisse à ses disciples ce testament : « C’est un exemple que je vous ai donné pour que vous fassiez, vous aussi, comme moi j’ai fait pour vous » (Jean 13, 15).

Fidèle à la mémoire du Christ, l’Église procède, le soir du Jeudi saint, au rite du lavement des pieds et célèbre solennellement l’Eucharistie. À la fin de la messe, les fidèles poursuivent leur prière en accompagnant le Christ dans la nuit de son arrestation au Jardin des oliviers ...
(tiré de "La croix.com)

mercredi 8 avril 2009

Parole du Jour
(Mercredi 8 avril)
(Is 50, 4-8)

Dieu mon Seigneur
m'a donné le langage d'un homme

qui se laisse instruire,

pour que je sache à mon tour

réconforter celui qui n'en peut plus.

La Parole me réveille chaque matin,

chaque matin elle me réveille

pour que j'écoute comme celui qui se laisse instruire.

Le Seigneur Dieu m'a ouvert l'oreille,

et moi, je ne me suis pas révolté,

je ne me suis pas dérobé.

J'ai présenté mon dos à ceux qui me frappaient,

et mes joues à ceux qui m'arrachaient la barbe.

Je n'ai pas protégé mon visage des outrages et des crachats.

Le Seigneur Dieu vient à mon secours ;

c'est pourquoi je ne suis pas atteint par les outrages,

c'est pourquoi j'ai rendu mon visage dur comme pierre :

je sais que je ne serai pas confondu.

Il est proche, celui qui me justifie.


Nous continuons aujourd'hui de contempler le "Serviteur", lui qui se reçoit d'un autre comme Jésus se reçoit du Père. L'instruction reçue lui donne à son tour de "réconforter". C'est donc aussi ce que le Père fait pour nous ... "Le réconfort". A chaque instant, Dieu me réconforte.
Le "Serviteur" est habité par la Parole. Il est devenu "la Parole" ! Et s'il n'est pas atteint par les outrages, c'est parce que sa vie, "librement" il la donne pour notre réconfort. Non qu'il ne ressent la douleur, mais celle-ci ne peut le terrasser dans sa Personne. Comme lorsqu'il marchait sur la mer alors qu'il aurait dû être englouti par celle-ci. La mer symbolique dans la culture de Jésus, des force infernales. Ajusté sur l'Amour, il est rendu Juste, et en sa Personne, il nous ajuste et nous justifie en nous rendant à l'Amour. Nous sommes invités, par Lui et en Lui, quelques soient les circonstances de nos vies, à marcher avec Lui sur la mer. Un appel à la confiance : "N'ayez pas peur !"
("Le Christ aux outrages" de Philippe de Champaigne (XVIIè))

lundi 6 avril 2009

Parole du jour
(Mardi-Saint 7 avril)
(Is 49, 1-6)

Écoutez-moi, îles lointaines !
Peuples éloignés, soyez attentifs !

J'étais encore dans le sein maternel

quand le Seigneur m'a appelé ;

j'étais encore dans les entrailles de ma mère

quand il a prononcé mon nom.

Il a fait de ma bouche une épée tranchante,

il m'a protégé par l'ombre de sa main ;
il a fait de moi sa flèche préférée,

il m'a serré dans son carquois.
Il m'a dit :

« Tu es mon serviteur,
Israël,
en toi je me glorifierai. »
Et moi, je disais :

« Je me suis fatigué pour rien,

c'est pour le néant,
c'est en pure perte
que j'ai usé mes forces. »
Et pourtant, mon droit subsistait aux yeux du Seigneur,

ma récompense auprès de mon Dieu.

Maintenant le Seigneur parle,

lui qui m'a formé dès le sein de ma mère
pour que je sois son serviteur,

que je lui ramène Jacob
et que je lui rassemble Israël.
Oui, j'ai du prix aux yeux du Seigneur,

c'est mon Dieu qui est ma force.

Il parle ainsi :

«C'est trop peu que tu sois mon serviteur

pour relever les tribus de Jacob

et ramener les rescapés d'Israël :

je vais faire de toi la lumière des nations,
pour que mon salut
parvienne
jusqu'aux extrémités de la terre.»


Il est bon de lire ces textes sur le "Serviteur" et de s'en imprégner. Laisse résonner en toi cette Parole qui préfigure de Jésus, le Serviteur fidèle : "Je vais faire de toi la lumière des nations, pour que mon salut parvienne jusqu'aux extrémités de la terre" et encore "J'ai du prix au yeux du Seigneur, c'est lui qui est ma force". Cette dernière Parole qui lui convient bien-sûr, je peux aussi la dire et redire car elle est aussi vrai pour moi : "J'ai du prix au yeux du Seigneur ..." La laisser pénétrer mon cœur m'apporte la sérénité et la paix. Je suis aimé de Dieu ! En cette Semaine, c'est ce dont il veut m' assurer à nouveau. La Croix en est l'assurance ... la Résurrection la réalisation. L'Amour donne la Vie !
(Photo " en Israël" par Pat. Renier)
Parole du jour
(Lundi-Saint 6 avril)
(Is 42, 1-7)
Ainsi parle le Seigneur :
Voici mon serviteur que je soutiens,
mon élu en qui j’ai mis toute ma joie.
J’ai fait reposer sur lui mon esprit;
devant les nations,
il fera paraître le jugement que j’ai prononcé.
Il ne criera pas, il ne haussera pas le ton,
on n'entendra pas sa voix sur la place publique.
Il n'écrasera pas le roseau froissé,
il n'éteindra pas la mèche qui faiblit,
il fera paraître le jugement en toute fidélité.
Lui ne faiblira pas, lui ne sera pas écrasé,
jusqu'à ce qu'il impose mon jugement dans le pays,
et que les îles lointaines
aspirent à recevoir ses instructions.
Ainsi parle Dieu, le Seigneur,
qui crée les cieux et les déploie :
il dispose la terre avec sa végétation,
il donne la vie au peuple qui l'habite,
et le souffle à ceux qui la parcourent :
Moi, le Seigneur, je t'ai appelé selon la justice,
je t'ai pris par la main, je t'ai mis à part,
j'ai fait de toi mon Alliance avec le peuple
et la lumière des nations ;
tu ouvriras les yeux des aveugles,
tu feras sortir les captifs de leur prison,
et de leur cachot ceux qui habitent les ténèbres.

Hier, la méditation s'achevait sur le fait que Jésus était Serviteur (la vraie Royauté) et que la clef du vrai bonheur était d'être serviteur. Ce passage du livre d'Isaïe le confirme : "Voici mon Serviteur que je soutiens, mon élu en qui j'ai mis toute ma joie; je fais reposer sur lui mon Esprit ..." Au début de cette Semaine-Sainte, laissons-nous habités par ce passage de l'Ecriture que nous offre la Liturgie.
(Photo : "Chemin de croix à Jérusalem" par Pat. Renier)

samedi 4 avril 2009

Parole du jour
(Dimanche 5 avril)
(Ph 2, 6-11)

Le Christ Jésus, lui qui était dans la condition de Dieu,
n’a pas jugé bon de revendiquer son droit

d’être traité à l’égal de Dieu ;

mais au contraire, il se dépouilla lui-même

en prenant la condition de serviteur.

Devenu semblable aux hommes

et reconnu comme un homme à son comportement,

il s'est abaissé lui-même

en devenant obéissant jusqu'à mourir,

et à mourir sur une croix.

C'est pourquoi Dieu l'a élevé au-dessus de tout ;

il lui a conféré le Nom
qui surpasse tous les noms,
afin qu'au Nom de Jésus,

aux cieux, sur terre et dans l'abîme,

tout être vivant tombe à genoux,

et que toute langue proclame :

« Jésus Christ est le Seigneur »,

pour la gloire de Dieu le Père.


Jésus dira dans son enseignement : "Qui s'abaisse sera élevé". Il s'est abaissé lui-même. De Dieu qu'il était, il a pris la condition de serviteur, s'est fait homme, a été crucifié ... Tout cela, par amour pour nous. Et l'amour a été le plus fort : Dieu l'a élevé au dessus de tout. Il est ressuscité ! Il nous montre le chemin, à nous qui avons souvent des idées de grandeur trop humaine, au détriment des autres. Il s'est fait le serviteur. C'est la clef du bonheur.
(Jésus serviteur : "Lavement des pieds")
Parole du jour
(Samedi 4 avril)
(Jn 11, 48-53)

"Si nous continuons à le laisser agir,
tout le monde va croire en lui,
et les Romains viendront détruire
notre Lieu saint et notre nation. »

Alors, l'un d'entre eux, Caïphe,
qui était grand prêtre cette année-là, leur dit :
« Vous n'y comprenez rien ;

vous ne voyez pas quel est votre intérêt :
il vaut mieux qu'un seul homme meure pour le peuple,
et que l'ensemble de la nation ne périsse pas. »

Ce qu'il disait là ne venait pas de lui-même ;
mais, comme il était grand prêtre cette année-là,
il fut prophète en révélant
que Jésus allait mourir pour la nation.

Or, ce n'était pas seulement pour la nation,
c'était afin de rassembler
dans l'unité les enfants de Dieu dispersés.

A partir de ce jour-là,
le grand conseil fut décidé à le faire mourir.


Dans le livre du prophète Jérémie, nous trouvons ce passage qui éclaire notre Evangile où Caïphe se fait prophète sans le savoir : "Parcourez les rues de Jérusalem, regardez donc, renseignez-vous, cherchez sur ses places si vous découvrez un homme, un qui pratique le droit, qui recherche la vérité : alors je pardonnerai à cette ville." (Jr 5, 1) Cette Parole aussi est prophétique, car cet homme nous le connaissons : Jésus, vrai Dieu et vrai homme, pratiquant le droit et recherchant la vérité. A Pilate qui l'interroge lors de son jugement, il répondra : "Je suis venu pour rendre témoignage à la vérité." Sans Lui, point de Salut ! Dans son dernier souffle, il prononcera ces paroles d'où jaillira, pour nous, la Vie : "Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu'ils font."

vendredi 3 avril 2009

Parole du jour
(Vendredi 3 avril)
(Jn 10, 33-38)

Les Juifs lui répondirent :
« Ce n'est pas pour une œuvre bonne que nous voulons te lapider,
c'est parce que tu blasphèmes :
tu n'es qu'un homme, et tu prétends être Dieu. »

Jésus leur répliqua :
« Il est écrit dans votre Loi :

J'ai dit : Vous êtes des dieux
.
Donc, ceux à qui la parole de Dieu s'adressait,
la Loi les appelle des dieux ;
et l'Écriture ne peut pas être abolie.

Or, celui que le Père a consacré et envoyé dans le monde,
vous lui dites :
'Tu blasphèmes', parce que j'ai dit :
Je suis le Fils de Dieu.

Si je n'accomplis pas les œuvres de mon Père,
continuez à ne pas me croire.

Mais si je les accomplis,
quand bien même vous refuseriez de me croire,
croyez les œuvres.
Ainsi vous reconnaîtrez, et de plus en plus,
que le Père est en moi, et moi dans le Père. »


L'œuvre de Dieu est principalement de deux sortes dans la Bible : "Donner la vie" , "libérer de l'oppression".
"Donner la vie", c'est l'œuvre de création (Gn 1, 1 à 2,4a). Sans cesse Dieu "donne la vie" et chacun, nous sommes toujours en devenir donc en acte de création car "Dieu ne veut pas nous créer sans nous" (Maurice Zundel)
Sur ce chemin, il y a l'oppression du péché (Gn 3, 1-24) symbolisé par l'esclavage en Égypte (Ex 1, 8- 22 sq). Par l'intermédiaire de Moïse, Dieu libère son peuple, c'est le passage de la mer rouge et la liberté. L'oppresseur (les Égyptiens), lui, est englouti .... Dieu libère son Peuple de l'oppression. Tous et chacun Il nous libère de l'oppression du péché pour nous rendre à la vie.
Le Sabbat fait mémoire de ces deux réalités essentielles (Ex 20, 11; Dt 5, 15). Lorsque Jésus , nouveau Moïse, parle des œuvres qu'il accomplit et qui lui rendent témoignage, il fait référence à la libération qu'il réalise et à la vie qu'il donne à travers les actes de délivrance, de guérison et de pardon qu'il pose. Ces actes sont œuvres de Dieu et révéle son identité de Fils de Dieu. Ces œuvres, il les accomplit aujourd'hui encore à travers son Eglise. Et en Eglise en particulier par les Sacrements. Savons-nous le reconnaître ?

mercredi 1 avril 2009

Parole du jour
(Jeudi 2 avril)
(Jn 8, 56-59)

"Abraham votre père a tressailli d'allégresse
dans l'espoir de voir mon Jour.

Il l'a vu, et il a été dans la joie. »

Les Juifs lui dirent alors :

« Toi qui n'as pas cinquante ans, tu as vu Abraham ! »

Jésus leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis :
avant qu'Abraham ait existé, moi, JE SUIS. »

Alors ils ramassèrent des pierres pour les lui jeter.

Mais Jésus, en se cachant, sortit du Temple.


Jésus se révèle : "Avant qu'Abraham ait existé, moi, JE SUIS." Il est bon de laisser cette parole résonner en nous ... Arrêtons-nous un instant et redisons-la dans notre cœur, qu'elle y prenne racine pour y porter un fruit de foi, de confiance et de vie. La parole qui peut y faire écho, c'est : "N'ayez pas peur !" Lui qui est à l'origine de ma vie, comment pourrait-il ne pas en prendre soin ? La croix est la preuve qu'il l'a fait ... Et il ne cesse de le faire dans le mouvement de sa résurrection, en la faisant notre.

mardi 31 mars 2009

Parole du jour
(Mercredi 1 avril 2009)
(Jn 8, 31-32)

Jésus disait à ces Juifs
qui maintenant croyaient en lui :
« Si vous demeurez fidèles à ma parole,
vous êtes vraiment mes disciples ;
alors vous connaîtrez la vérité,
et la vérité vous rendra libres. »

Être fidèle à la Parole de Jésus, c'est être fidèle à son enseignement et aussi à son comportement, à sa manière d'être ...Il est la Parole de Dieu, lui qui ne dit rien qu'il n'entend dire au Père, qui ne fait rien qu'il ne voit faire au Père. Tout ce qu'il est, il le reçoit du Père : "Le Père et moi, nous sommes un." (Jn 10, 30) Pour nous, il est "le chemin, la vérité et la vie." (Jn 14, 6) Être vraiment disciple, c'est nous mettre à sa suite dans notre vie concrète, lui être ajusté et nous laisser libérer en sa Présence transformante : "Si le Fils de l'homme vous libère, vous serez vraiment libre." (Jn 8, 36)

dimanche 29 mars 2009

Parole du jour
(Lundi 30 mars)
(Jn 8, 3-11)

Les scribes et les pharisiens lui amènent une femme
qu'on avait surprise en train de commettre l'adultère.
Ils la font avancer,et disent à Jésus :
« Maître, cette femme a été prise en flagrant délit d'adultère.
Or, dans la Loi, Moïse nous a ordonné de lapider ces femmes-là.
Et toi, qu'en dis-tu ? »
ls parlaient ainsi pour le mettre à l'épreuve,
afin de pouvoir l'accuser.

Mais Jésus s'était baissé et, du doigt,il traçait des traits sur le sol.
Comme on persistait à l'interroger, il se redressa et leur dit :
« Celui d'entre vous qui est sans péché,
qu'il soit le premier à lui jeter la pierre. »

Et il se baissa de nouveau pour tracer des traits sur le sol.
Quant à eux, sur cette réponse, ils s'en allaient l'un après l'autre,
en commençant par les plus âgés.
Jésus resta seul avec la femme en face de lui.
Il se redressa et lui demanda :

« Femme, où sont-il donc ? Alors, personne ne t'a condamnée ? »
Elle répondit : « Personne, Seigneur. »
Et Jésus lui dit : « Moi non plus, je ne te condamne pas.
Va, et désormais ne pèche plus. »

Derrière le procès de la femme, c'est le motif du procès de Jésus que l'on cherche : un motif permettant de l'accuser, de l'arrêter et peut-être, de parvenir à le faire condamner. On l'intime de répondre : « Toi, que dis-tu? » (Jn 8,5). Le couperet tombe : « Que celui d'entre-vous qui est sans péché, lui jette la première pierre » (Jn 8,7). Le procès s'est tout à coup déplacé. Les accusateurs sont devenus les accusés. Jésus écrit avec son doigt sur la terre (Jn 9,6.8) l'énoncé d'une Nouvelle Loi et, pour ce faire, il reprend le geste de Dieu qui écrivait la Loi sur les tables de pierre au mont Sinaï. Les cœurs de pierre retrouvent ainsi leur humanité. Le cœur de la Loi, que lui il accomplit, ce n'est pas la lapidation mais la libération, l'amour (agapè) : "Dieu n'a pas envoyé son Fils dans le monde pour juger, condamner le monde, mais pour le sauver." (Jn 3, 17)
(Peinture sur bois de Lucas Cranach (l'Ancien) 1532 :
"Le Christ et la femme adultère.)


samedi 28 mars 2009

Parole du jour
(dimanche 29 mars)
(Jn 12, 23-26)

Alors Jésus leur déclare :
« L'heure est venue pour le Fils de l'homme d'être glorifié.
Amen, amen, je vous le dis :
si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ;
mais s'il meurt, il donne beaucoup de fruits.
Celui qui aime sa vie la perd ;

celui qui s'en détache en ce monde la garde pour la vie éternelle.
Si quelqu'un veut me servir, qu'il me suive ;
et là où je suis, là aussi sera mon serviteur.
Si quelqu'un me sert, mon Père l'honorera.

La glorification du Fils de l'homme, c'est "l'amour jusqu'au bout" vécu par le Fils de Dieu en son Humanité. Cette glorification a lieu pour lui sur la croix, lieu de cet accomplissement. Le grain de blé tombé en terre donne beaucoup de fruits. Et le fruit essentiel, c'est la restauration de notre humanité en la Sienne. Jésus nous invite donc à nous y ajuster en prenant le chemin du don de soi et du service. Et nous y ajuster, c'est lui ressembler : "Là où je suis, là aussi sera mon serviteur", et avec Lui, vivre dans la communion du Père à qui il ressemble : "Qui m'a vu, a vu le Père." (Jn 14, 9) Cette intimité à laquelle nous sommes conviés nous honore.

vendredi 27 mars 2009

Parole du jour
(Samedi 28 mars)
(Jn 7, 45-49)

Voyant revenir les gardes qu'ils avaient envoyés arrêter Jésus,
les chefs des prêtres et les pharisiens leur demandèrent :
« Pourquoi ne l'avez-vous pas ramené ? »
Les gardes répondirent :

« Jamais un homme n'a parlé comme cet homme ! »

Les pharisiens leur répliquèrent :
« Alors, vous aussi, vous vous êtes laissé égarer ?
Parmi les chefs du peuple et les pharisiens,

y en a-t-il un seul qui ait cru en lui ?

Quant à cette foule qui ne sait rien de la Loi,

ce sont des maudits ! »


La religion des chefs des prêtres et des pharisiens est une religion sans respect de l'autre, sans amour, une religion de pouvoir sur les autres et de profit pour soi. Oser traiter leurs concitoyens, leurs frères, de "maudits"! C'est ainsi qu'au nom de "la religion", on manipule et on opprime autrui ... et on le fait au nom d'un dieu caricature qu'on met à son service.
La religion de Jésus est une religion de respect de l'autre, en particulier du plus pauvre, du plus rejeté, du possédé et du malade, de tous ceux que rejettent chefs des prêtres et pharisiens. Il relève celui qui est tombé, libère celui qui est possédé, guérit celui qui est malade ... C'est la religion de l'amour. La parole de Jésus - son enseignement comme sa vie - est Parole de Vie. Ceux qui l'écoutent en vérité ne s'y trompe pas : "Jamais homme n'a parlé comme cet homme." et ailleurs : "Il étaient frappés de son enseignement car il les enseignait avec autorité, et non pas comme les scribes." (Mc 1, 22) Jésus est Parole de Dieu, qu'il révèle en vérité ... une Parole qui ne cesse de créer et de nous recréer.
(Icône : "Le christ enseignant")

jeudi 26 mars 2009

Parole du jour
(Vendredi 27 mars)
(Jn 7, 28-29)

Jésus, qui enseignait dans le Temple, s'écria :
« Vous me connaissez ?
Et vous savez d'où je suis ?
Je ne suis pas venu de moi-même :
mais celui qui m'a envoyé dit la vérité,
lui que vous ne connaissez pas.
Moi, je le connais parce que je viens d'auprès de lui,
et c'est lui qui m'a envoyé. »
On cherchait à l'arrêter,
mais personne ne mit la main sur lui
parce que son heure n'était pas encore venue.

Qui peut dire connaître Jésus ? Que de livres, de discours et de paroles sur Lui ... Ni les pharisiens, ni les scribes, ni les chefs des prêtres ne le connaissent. Les apôtres croient le connaître mais en fait, ils projettent sur lui leur propre désir d'un Messie guerrier ... et espèrent en tirer profit. Tous le regardent de l'extérieur. Mais Jésus ne peut être connu que par le cœur, dans une rencontre intérieure. Ce n'est pas nous qui pouvons le connaître, c'est lui qui se révèle. Il nous faut nous dessaisir de nos pensées sur lui et prendre un chemin de conversion, de dessaisissement de soi, pour le rencontrer en vérité : "Nous le verrons tel qu'il est, dit St Jean, quand nous lui serons devenus semblable" (1jn 3, 2).
(Photo : Enluminure d'un Évangéliaire du 13è sc. : "Le Christ enseignant")

mercredi 25 mars 2009

Parole du jour
(Jeudi 26 mars)
(Jn 5, 43-44)

Moi, je suis venu au nom de mon Père,
et vous ne me recevez pas ;
si un autre vient en son propre nom,
celui-là, vous le recevrez !

Comment pourriez-vous croire,
vous qui recevez votre gloire les uns des autres,

et qui ne cherchez pas la gloire qui vient du Dieu unique !


L'orgueil est le péché par excellence. Déjà dans le livre de la Genèse, l'homme se sépare de Dieu, source de sa vie, en entendant la parole du serpent : "Vous serez comme des dieux." Le serpent qui a laissé croire que Dieu était un vieux jaloux, imbu de son pouvoir. Depuis ce temps, l'homme cherche à recevoir la gloire des autres, à briller à leurs yeux, à dominer sur eux ... Quelle comédie grotesque ! En agissant ainsi, l'homme se croit maître alors qu'il est esclave. Pour exemple, un Staline ne dormait jamais dans le même lit tellement il avait peur d'être assassiné, et vivait accompagné d'une armée de garde du corps ... Dans le texte de la genèse déjà cité plus haut, le message donné est le même : Adam et Ève se retrouve en dehors du paradis, c'est-à-dire exilés de leur être même, créé à l'image du vrai Dieu. A partir du péché des origines, l'homme va vivre dans un mal-être, déchiré, divisé en lui-même et avec les autres ... et dans la peur. Il va chercher à se réunifier en jouant les dieux, en se faisant le centre du monde au détriment des autres. Mais point de paix sans humilité et donc sans retour à la Source. Jésus lui, alors qu'il est le Fils de Dieu, se recevoir d'un autre qui est le Père et recevoir tout de lui. Et le Père dont il se reçoit n'a rien d'un potentat comme l'homme le caricature, il est plein de prévenance pour l'homme qu'il aime plus que lui-même. La croix en est la preuve. C'est cet amour inconditionnel que Jésus révèle lorsqu' "élevé de terre, il attire tous les hommes à lui." (Jn 12, 32) Chercher la gloire qui vient du Dieu unique, c'est reconnaître cet amour et se laisser aimer. "La gloire de Dieu, écrit St Irénée, c'est l'homme vivant." C'est l'amour qui fait exister ... "Dieu est amour" (1jn 4, 8) De cet Amour qui rime avec humilité.
(Icône : "Le lavement des pieds")

mardi 24 mars 2009

Parole du jour
(mercredi 25 mars)
(Lc 1, 28-33)

L'ange entra chez elle et dit :
« Je te salue, Comblée-de-grâce,
le Seigneur est avec toi. » ...

L'ange lui dit alors :

« Sois sans crainte, Marie,
car tu as trouvé grâce auprès de Dieu.

Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ;
tu lui donneras le nom de Jésus.
Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut ;
le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ;
il régnera pour toujours sur la maison de Jacob,
et son règne n'aura pas de fin. » ...

Le personnage central de "l'Annonciation", c'est Jésus. Cette solennité s'appelle d'ailleurs : "Annonciation du Seigneur". Marie sans Jésus, serait restée inconnue. Marie a sa place, une place privilégiée, mais toujours en référence à son Fils, engendré par l'Esprit-Saint "venu sur elle". En bonne juive, Marie est imprégnée de la Parole de Dieu et celle-ci l'a transformée à un tel point qu'ajustée sur elle, elle est appelée à lui donner naissance. Cependant Dieu respecte trop sa créature pour lui imposer quoi que ce soit. Aussi l'ange reprenant l'annonce messianique du livre de Sophonie en change les termes. Il dit non pas "le Seigneur est en toi", mais "le Seigneur est avec toi". Cet "avec" dit combien Dieu est présent à la proposition, tout en assurant que Marie reste maître de son choix. Pour que le "en" devienne effectif, il faut le "oui" de Marie. Dieu prend le risque de dépendre de Marie, de sa créature. Sa confiance en elle le conduit à remettre entre ses mains le sort de l'humanité toute entière, notre sort. Il connaît Marie, femme libre de la liberté de l'Esprit par qui elle se laisse enseigner et conduire. Aussi le "Fiat" jaillit du cœur de Marie comme la fleur du bourgeon ne le surprend pas. Il en est honoré ...

Parole du jour
(Mardi 24 mars)

Or, ce jour-là était un jour de sabbat.
Les Juifs dirent à cet homme que Jésus avait guéri :
« C'est le sabbat ! Tu n'as pas le droit de porter ton brancard. »

Il leur répliqua :
« Celui qui m'a rendu la santé, c'est lui qui m'a dit :
'Prends ton brancard, et marche !' »

(Jn 5, 9-11)

Le jour du Sabbat est un jour de "repos". Ce jour-là il est strictement interdit de travailler. C'est un jour consacré à Dieu. Aujourd'hui encore, les juifs pratiquants y sont fidèles, évitant même parfois de presser le bouton d'électricité, de faire la cuisine, d'allumer le gaz, de faire du vélo ou de prendre la voiture ... Jour consacré à Dieu, disais-je ! Or la Thora qui concerne les cinq premiers livres de la Bible, nous donne deux textes essentiels sur le fondement du Sabbat : Ex 20, 11; Dt 5, 15.
En Exode 20, le texte qui fait partie du décalogue, dit : "... car en six jours, Yahvé a fait le ciel, la terre, la mer et tout ce qu'ils contiennent, mais le septième jour il s'est reposé ..." Or Dieu se repose car "il vit que tout cela est bon, beau, vrai". (Gn 1, 31) Il voit la création dans son accomplissement. Or par la suite, le péché a placé l'humanité, la création dans un état de "dé-création"(Rm 8, 19-24) . Il s'agit pour Dieu de "recréer" et comme le dit Jésus :
"Mon Père travaille sans cesse et moi-aussi je travaille " (Jn 5, 17) Si le Sabbat est le signe du don que Dieu fait de la vie, comment ne pas donner la vie le jour du Sabbat à ceux qui sont dans un processus de mort ! Guérir les malades est œuvre de création, œuvre de Vie.
Le second texte tiré du même décalogue, selon le livre du Deutéronome dit : "Tu te souviendras que tu as été en servitude au pays d'Égypte et que Yahvé ton Dieu t'en a fait sortir d'une main forte et d'un bras étendu ..." Il ne s'agit plus seulement de création mais de libération : Dieu a libéré son peuple. Si le Sabbat est signe de libération, comment, ce jour-là, ne pas libérer l'homme enchainé, lié par les entraves de l'esclavage sous toutes ses formes.
"Le Sabbat a été fait pour l'homme et non l'homme pour le Sabbat" dit Jésus. "Maître du Sabbat", il met en œuvre ce jour du Sabbat la puissance des œuvres du Sabbat qui sont œuvres de Salut : la libération, la guérison et la vie. Le jour Sabbat veut rappeler que Dieu est libérateur de son peuple et donateur de vie. Et Jésus respecte le Sabbat comme moyen de mémoire. Il refuse cependant de le classer dans un absolu figé. Pour lui, l'essentiel est ce dont le Sabbat est porteur et qui doit être sans cesse mis en oeuvre : la libération et la vie ... l'accomplissement de l'homme, image et ressemblance de Dieu. "La lettre tue, l'esprit donne la vie." (2 Co 3, 6)
(Photo "Bar mitzvah à Massada en Israël" par Pat. Renier)

dimanche 22 mars 2009

Parole du jour
(Lundi 23 mars)

Le fonctionnaire royal lui dit :
« Seigneur, descends, avant que mon enfant ne meure ! »

Jésus lui répond : «Va, ton fils est vivant. »
L'homme crut à la parole que Jésus lui avait dite et il partit.

Pendant qu'il descendait, ses serviteurs arrivèrent à sa rencontre
et lui dirent que son enfant était vivant.

Il voulut savoir à quelle heure il s'était trouvé mieux.
Ils lui dirent :
« C'est hier, au début de l'après-midi, que la fièvre l'a quitté. »

Le père se rendit compte
que c'était justement l'heure où Jésus lui avait dit :
« Ton fils est vivant. »
Alors il crut, avec tous les gens de sa maison.

(Jn 4, 49-53)

Est-ce que nous avons vraiment la foi ? ... En Mt 21, 21-22, Jésus nous dit : " Si vous avez une foi qui n'hésite point ... vous direz à cette montagne : "Soulève-toi et jette-toi dans la mer", cela se fera. Et tout ce que vous demanderez dans une prière pleine de foi, vous l'obtiendrez." Telle est la foi du centurion qui pourtant est un païen ! Très souvent et trop souvent nous sommes comme Pierre dans le récit où Jésus marche sur les eaux. Jésus lui dit "viens". Pierre commence a marcher sur les eaux ... Il avance timidement ... Mais sa foi n'est pas stable, elle est chancelante, c'est la panique et il coule. Il faudra la Pentecôte pour que sa foi s'affermisse ... Avons-nous vraiment la foi ? Il ne s'agit pas de croire en un magicien, il s'agit d'une relation vraie avec Jésus reconnu comme Fils de Dieu, une relation de confiance. Jésus, est-il le Seigneur de ma vie ou non ? Est-ce que je crois qu'il prend soin de moi ou non ? Est-ce que j'y crois ? ... Si tu dis "oui" cela demande de lui remettre ta vie, sans arrière pensée. Pas facile ! ... Quand le centurion entend : "Ton fils est vivant", il croit en la parole de Jésus et il part. Il n'a pas encore constaté mais il s'en remet entièrement à Jésus et à sa parole. Pour lui, ça ne peut être que fait, comme pour la création : "Dieu dit : Que la lumière soit et la lumière fut ... etc." Comment avoir une telle foi ? Cela nous demande de nourrir et d'approfondir notre relation à Jésus , de lui remettre notre vie au quotidien. La prière, les Sacrements, les Évangiles et le reste des Écritures, la vie fraternelle etc. ... sont là pour que se réalise un ajustement sur sa Personne, une communion, une intimité devenues naturelles avec lui. Oui, avec les Apôtres, nous pouvons dire à Jésus : "Seigneur, augmente en nous la foi" (Lc 17, 5), comme aussi : "Seigneur, apprends-nous à prier" ... (Mt 11, 1)
(Enluminure Evangile selon St Matthieu : "Le centurion")

samedi 21 mars 2009

Parole du jour
(Dimanche 22 mars)

De même que le serpent de bronze
fut élevé par Moïse dans le désert,
ainsi faut-il que le Fils de l'homme soit élevé,
afin que tout homme qui croit obtienne par lui la vie éternelle.
Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique :
ainsi tout homme qui croit en lui ne périra pas,
mais il obtiendra la vie éternelle.
Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde,
non pas pour juger le monde,

mais pour que, par lui, le monde soit sauvé.

(Jn 3, 14-17)

Au désert, après que le peuple eut péché et que nombre des fils d'Israël moururent mordus par les serpents symboles de ce péché, Dieu demanda à Moïse d'élever un serpent sur un poteau . Tous ceux qui regardaient le serpent restaient en vie. (Nb 21, 4-9) Il étaient sauvés, c'est-à-dire libérés et guéris. Jésus, comme le serpent (la racine des mots "serpent" et "Messie" en hébreu, est la même), sera élevé sur le "poteau", la croix, et tous ceux qui s'ouvriront au don qu'il fait de lui-même et se laisseront sauver par lui auront la vie : "Tout homme qui croit en lui ne périra pas (les serpents ne peuvent rien contre lui) , mais il obtiendra la vie éternelle." La vie éternelle qui est la connaissance, c'est-à-dire l'intimité avec le Père, et avec son Fils Jésus-Christ (Jn 17, 3). Le plan de Dieu sur tout être humain n'est pas le jugement ou la condamnation, mais le salut et le vrai bonheur qui ne s'accomplissent que dans l'amour.
(Photo "Jésus en croix" Chemin de St Jacques par Pat. Renier)
Parole du jour
(Samedi 21 mars)

Le pharisien se tenait là et priait en lui-même :
'Mon Dieu, je te rends grâce
parce que je ne suis pas comme les autres hommes :
voleurs, injustes, adultères, ou encore comme ce publicain.

Je jeûne deux fois par semaine
et je verse le dixième de tout ce que je gagne.'

Le publicain, lui, se tenait à distance
et n'osait même pas lever les yeux vers le ciel ;
mais il se frappait la poitrine, en disant :
'Mon Dieu, prends pitié du pécheur que je suis !'

Quand ce dernier rentra chez lui,
c'est lui, je vous le déclare,
qui était devenu juste, et non pas l'autre.
Qui s'élève sera abaissé ; qui s'abaisse sera élevé. »

(Lc 18, 11-14)

Pourquoi vouloir toujours être le meilleur, celui qui mérite d'être glorifié par Dieu et par les autres ? " Je te rends grâce parce que je ne suis pas comme les autres hommes". Très vite cette glorification de soi conduit au jugement et à la condamnation des autres. Ils sont "voleurs, injustes etc ...", de l'autre : "ou encore comme ce publicain". On ne peut alors exister que dans le rapport de force envers les autres ... et même envers Dieu. Jésus dira que le pharisien n'est pas justifié. En effet, son rapport à Dieu et aux autres, est un rapport de compétition. Et là, gagner, c'est s'enfermer dans sa tour d'ivoire et se mirer dans sa suffisance. Il en fut ainsi pour Adam et Ève : "Vous serez comme des dieux", leur dit le serpent, père du mensonge. Ils mangent le fruit défendu et se retrouve exilés ... en dehors du paradis, à l'extérieur d'eux-mêmes. Ce texte mythique de la Genèse ne nous parle pas seulement du passé, mais bien de notre aujourd'hui, et aussi de demain ...
Le publicain, lui, se sait pauvre, pécheur, faible, incapable de s'en sortir par lui-même. Il se sait fissuré, et justement, c'est à travers ses fissures reconnues que la lumière libératrice peut s'infiltrer pour le libérer et le rendre juste. Ses chutes l'ont conduit à se détourner de lui-même pour s'ouvrir à Dieu dans une relation vraie et à tout attendre de lui : "Mon Dieu, prends pitié du pécheur que je suis !" L'homme ne peut se sauver par lui-même, il se reçoit de Dieu. Le publicain n'est pas dans le jugement où la condamnation de l'autre, il reconnait ses propres incapacités. Celles-ci vont l'aider à comprendre les autres et leurs difficultés, à "être miséricordieux comme le Père est miséricordieux", désireux de leur libération et de leur bien.
(Enluminure du "Pharisien et du Publicain en prière".)

jeudi 19 mars 2009

Parole du jour
(Vendredi 20 mars)

Un scribe, s'avança vers Jésus et lui demanda:
"Quel est le premier de tous les commandements?"
Jésus lui fit cette réponse :
« Voici le premier :
Écoute, Israël :
le Seigneur notre Dieu est l'unique Seigneur.

Tu aimeras le Seigneur ton Dieu
de tout ton cœur, de toute ton âme,
de tout ton esprit et de toute ta force.

Voici le second :
Tu aimeras ton prochain comme toi-même.

Il n'y a pas de commandement plus grand que ceux-là. »

(Mc 12, 28b-31)

Voici deux commandements qui en soi n'en font qu'un. En effet, St Jean dans sa première lettre écrit : "Celui qui dit : 'J'aime Dieu et qu'il n'aime pas son frère, c'est un menteur : celui qui n'aime pas son frère qu'il voit, ne saurait aimer le Dieu qu'il ne voit pas. Oui,, voilà le commandement que nous avons reçu de lui. Que celui qui aime Dieu aime aussi son frère." (1 jn 4, 20-21) L'amour que nous avons pour Dieu se révèle dans l'amour du frère. Jésus dit en ce sens : "Ce que vous avez fait à l'un de ces petits qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait." (Mt 25, 40) Tout être humain est son frère. Et on ne peut aimer qu'à moitié. Il faut aimer de tout son être à l'exemple de Jésus qui a tout donné en se donnant. C'est pour nous le chemin : "Suis-moi !" dit Jésus à chacun d'entre nous ... Il est le Chemin. (Jn 14, 6)
(Soeur Emmanuelle toute accueil de l'autre, un exemple)
Fête de St Joseph

... l'ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit :
« Joseph, fils de David,

ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse :
l'enfant qui est engendré en elle vient de l'Esprit Saint;
elle mettra au monde un fils,
auquel tu donneras le nom de Jésus
(c'est-à-dire : Le-Seigneur-sauve),
car c'est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. »
Quand Joseph se réveilla,
il fit ce que l'ange du Seigneur lui avait prescrit :
il prit chez lui son épouse.
(Lc 1, 20-24)

Entre Joseph et Marie, il y a un grand amour. L'attitude de Joseph montre combien il a de respect pour elle. Et il aime Jésus comme son fils tout en sachant qu'il a été engendré par l'Esprit-Saint. Pour lui, quelle grâce inouïe de côtoyer et d'éduquer le Fils du Père éternel, de lui donné son nom ... Joseph est un "juste", c'est-à-dire un homme pleinement ajusté à la Parole de Dieu et donc capable de l'enseigner à Jésus qui dût apprendre comme tout enfant de Nazareth, alors qu'il est la Parole incarnée. Quel paradoxe ! Joseph aussi a dû beaucoup apprendre de Jésus et son cœur se laisser embraser par sa Présence au quotidien. Il a pris soin de Jésus, jusqu'à lui transmettre son métier. St Joseph ne demande aussi qu'à nous protéger, nous éduquer, répondre à nos besoins. Il nous considère, en Jésus, comme ses fils et filles adoptifs. Aussi, sachons l'accueillir dans notre maison et lui faire confiance ...
(Icône de St Joseph)