jeudi 15 mars 2012

Parole de Dieu
Lc 11, 14-21
Jeudi 15 mars

Jésus expulsait un démon
qui rendait un homme muet.

Lorsque le démon fut sorti,
le muet se mit à parler,
et la foule fut dans l'admiration.
Mais certains se mirent à dire :
« C'est par Béelzéboul, le chef des démons,
qu'il expulse les démons. »
D'autres, pour le mettre à l'épreuve,
lui réclamaient un signe venant du ciel.
Jésus, connaissant leurs intentions, leur dit :
« Tout royaume divisé devient un désert,
ses maisons s'écroulent les unes sur les autres.
Si Satan, lui aussi, est divisé,
comment son royaume tiendra-t-il ?
Vous dites que c'est par Béelzéboul que j'expulse les démons.
Et si c'est par Béelzéboul que moi,
je les expulse, vos disciples, par qui les expulsent-ils ?
C'est pourquoi ils seront eux-mêmes vos juges.
Mais si c'est par le doigt de Dieu que j'expulse les démons,
c'est donc que le règne de Dieu est survenu pour vous.

Il y a toute une symbolique du muet. Le muet, c'est celui qui, évidemment ne peut parler. Ceci nous rappelle Zacharie qui par son manque de foi en la Parole de Dieu devient muet (Lc 1, 18-21) . La foi qui s'appuie sur la Parole de Dieu donne de s'ajuster sur cette Parole et d'en vivre, c'est-à-dire de la faire entendre à travers sa propre vie. La non-foi rend muet car la Parole de Dieu, rejetée, ne peut se dire à travers celui à qui elle était destinée.
Jésus va dire par qui il expulse les démons. S'il le fait au nom du démon lui-même appelé ici Béelzéboul, nom dédaigneux que les juif lui donnaient et qui signifie "prince des mouches", c'est que le démon est perdu puisqu'il se chasse lui-même. Jésus agit par ce qu'il appelle "le doigt de Dieu". Qu'est-ce donc que ce "doigt de Dieu" ? Dans l'Ancien Testament, en Exode 31, 18, nous trouvons le passage suivant : "Quand Yahvé eut fini de parler avec Moïse sur le mont Sinaï, Il lui remit les deux tables du Témoignage (les dix commandements) , tables écrites du "doigt de Dieu". En Deutéronome 9, 10 : "Yahvé m'avait donné les deux tables écrites du "doigt de Dieu", conformes en tout point aux paroles qu'Il vous avait dites du milieu du feu, sur la montagne, au jour de l'Assemblée." "Le doigt de Dieu" est en lien avec la Parole de Dieu reçue au Sinaï par Moïse et écrite sur les deux tables de l'Alliance, Parole que Dieu veut déposer dans le cœur de l'homme, écrire sur son cœur ( Jér. 31, 33) , inscrire, graver dans ses pensées. (He 10, 16) ...
Dans l'Évangile selon St Matthieu, en 12, 28, pour le même texte que celui de l'Évangile de ce jour, il est écrit : "Si c'est par l'Esprit de Dieu que j'expulse les démon ..." Le "doigt de Dieu", c'est "l'Esprit de Dieu", ce Souffle de Dieu qui porte la Parole de Dieu et l'imprime dans le cœur de l'homme pour que celui-ci la proclame par sa bouche, mais plus particulièrement encore par toute sa vie. C'est le sens du récit de la Pentecôte (Ac 2, 1 sq) ... "La Parole est tout près de toi, sur tes lèvres et dans ton cœur, entends la Parole de la Foi que nous prêchons ..." (Rm 10, 8)

dimanche 11 mars 2012

Parole du jour
Jn 2, 13-21
Dimanche 11 mars

Comme la Pâque des Juifs approchait,
Jésus monta à Jérusalem.

Il trouva installés dans le Temple les marchands
de bœufs, de brebis et de colombes, et les changeurs.

Il fit un fouet avec des cordes,
et les chassa tous du Temple
ainsi que leurs brebis et leurs bœufs ;
il jeta par terre la monnaie des changeurs,
renversa leurs comptoirs,

et dit aux marchands de colombes :
« Enlevez cela d'ici.
Ne faites pas de la maison de mon Père
une maison de trafic. »

Ses disciples se rappelèrent cette parole de l'Écriture :
L'amour de ta maison fera mon tourment.
Les Juifs l'interpellèrent :
« Quel signe peux-tu nous donner
pour justifier ce que tu fais là ? »

Jésus leur répondit :
« Détruisez ce Temple,
et en trois jours je le relèverai. »

Les Juifs lui répliquèrent :
« Il a fallu quarante-six ans pour bâtir ce Temple,
et toi, en trois jours tu le relèverais ! »

Mais le Temple dont il parlait, c'était son corps.

Jésus ne supporte pas qu'on se serve de Dieu, son Père, pour faire du profit sur son dos, pour déifier l'argent : "Vous ne pouvez servir Dieu et l'argent", a-t-il enseigné à ceux qui le suivaient. Il faut choisir. Celui qui choisit le profit n'a pas sa place dans le Temple qui est la Maison de Dieu.
On vient au Temple pour une rencontre, celle du Père. Se servant de cette situation, Jésus va laisser entendre à ses interlocuteurs qu'on ne peut venir à lui, Jésus, pour du marchandage, qu'on ne peut se servir de lui pour le profit, de quelque manière que ce soit. En effet, le vrai Temple de Dieu, c'est lui : " 'Détruisez ce Temple, et en trois jours je le relèverai !' Mais le Temple dont il parlait, c'était son corps." Voilà, en effet, la grande nouveauté : le Temple, le lieu où Dieu se rend présent et où l'homme peut rencontrer Dieu, désormais, c'est Jésus lui-même, Jésus le crucifié ("détruisez ce Temple"), ressuscité d'entre les morts ("en trois jours je le relèverai"), vivant à jamais. Il faut venir à Jésus pour Jésus. Il est l'unique chemin vers le Père ...
Dans l'Église non plus, on ne peut se servir de Jésus pour son profit personnel : "Le Temple dont il parlait, c'était son corps." St Paul écrit : "Vous êtes le Corps du Christ ... vous êtes le Temple de Dieu." L’Église est à la fois le Corps du Christ et le Temple du Père.
De même, pour que chacun s'interroge sur le respect dû à soi-même : "votre corps est le Temple de Dieu ... glorifiez donc Dieu dans votre propre corps." Jésus est au cœur de notre existence, aussi nous faut-il éviter d'être habités par les marchands du Temple.

lundi 5 mars 2012


Dans l'impossibilité de préparer la "Parole du jour"
pendant quelques jours,
je vous invite à ruminer et à vous laisser interpeller
par les textes de la Parole de Dieu
offerts chaque jour pour la Messe.

"Souvent nous entendons la Parole de Dieu et l’avalons sans même prendre le temps de la mâcher... Aussitôt, cette nourriture avalée est oubliée. Observez les ruminants comme la vache par exemple. Elle coupe l’herbe sans la mâcher et peut ainsi ingurgiter une grande quantité d’herbe par jour. Celle-ci est accumulée dans la panse puis, après un certain temps, l’animal se met à ruminer, c'est-à-dire qu’elle régurgite le contenu de sa panse dans sa bouche et le mâche à nouveau. Ainsi pulvérisée, cette nourriture pourra être à nouveau avalée puis commencera la digestion qui durera trois jours. Cette nourriture la nourrit et lui donne vie ...
Les Ecritures ne sont pas des paroles d’hommes, mais la Parole de ‘Dieu’ qui ne périt pas, qui demeurera toujours, qui est toujours vivante, parlante pour chacun d’entre vous. Mais encore faut-il comme la vache, pouvoir l’accueillir avec bonheur chaque jour, la mâcher, la remâcher jusqu’à ce qu’elle nous parle et puisse accomplir son œuvre de transformation ..." (Anonyme)

dimanche 4 mars 2012

Parole du jour
Mc 9, 2-10
Dimanche 4 mars

Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean,
et les emmène, eux seuls,
à l’écart sur une haute montagne.
Et il fut transfiguré devant eux.
Ses vêtements devinrent resplendissants,
d'une blancheur telle que personne sur terre
ne peut obtenir une blancheur pareille.
Élie leur apparut avec Moïse,
et ils s'entretenaient avec Jésus.
Pierre alors prend la parole et dit à Jésus :
« Rabbi, il est heureux que nous soyons ici !
Dressons donc trois tentes :
une pour toi, une pour Moïse et une pour Élie. »
De fait, il ne savait que dire, tant était grande leur frayeur.
Survint une nuée qui les couvrit de son ombre,
et de la nuée une voix se fit entendre :
« Celui-ci est mon Fils bien-aimé. Écoutez-le. »
Soudain, regardant tout autour,
ils ne virent plus que Jésus seul avec eux.
En descendant de la montagne,
Jésus leur défendit de raconter à personne ce qu'ils avaient vu,
avant que le Fils de l'homme soit ressuscité d'entre les morts.
Et ils restèrent fermement attachés à cette consigne,
tout en se demandant entre eux ce que voulait dire :
« ressusciter d'entre les morts ».

Voici Jésus qui se manifeste tel qu'il est en vérité : "Lumière né de la lumière" (Credo de Nicée). Sa divinité transparaît à travers son humanité, elle la transfigure. Il en est toujours ainsi mais l'homme terni et amoindri dans son humanité par le péché, refus de la Lumière, ne peut le voir tel qu'il est. St Jean, dans sa 1ère lettre écrit : "Nous le verrons tel qu'il est car nous lui serons semblable". Il y faut une purification. Et la purification se fait par la "Foi" en Jésus qui en accomplissant la Thora (Parole de Dieu) en son Humanité, rend notre humanité à son plein accomplissement.
Les trois disciples, par grâce spéciale, sont rendus capable de le voir tel qu'il est. C'est une grâce de contemplation donnée en toute gratuité. Et que voient-ils ? ... Moïse et Élie qui s'entretiennent avec Jésus. Moïse représente la Torah (la Loi) et Élie les prophètes. Or Jésus l'a annoncé :
"Je ne suis pas venu abolir la Torah et les prophètes, mais les accomplir".
Les trois apôtres sont témoins de cette réalité : Le Verbe s'est fait chair ... la Torah s'est faite chair en Jésus. Et la voix du
Père qui se fait entendre dans le Souffle de la nuée (l'Esprit) qui les couvre de son ombre est une reconnaissance et un ordre vital : "Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le !"
C'est cette "écoute active" qui rend à la "Lumière" et donc à la vision de Dieu qui est communion avec Lui.


Il est intéressant de se reporter à Exode 34, 29- 35. Il est dit que "lorsque Moïse redescendit de la montagne du Sinaï, les deux tables du Témoignage étaient dans la main de Moïse ... et Moïse ne savait pas que la peau de son visage rayonnait parce qu'il avait parlé avec Dieu ... "
Au Sinaï, Moïse se laisse enseigner par Dieu, il reçoit les dix Paroles de vie que l'on appelle les dix commandements, et il en est transfiguré. Les Israélites sont tellement impressionnés qu'ils ont peur de l'approcher. Ce rayonnement les éblouit ... "et Moïse leur parla". Il leur dit les paroles que Dieu lui a enseignées. Et le peuple "écoute Moïse". Ce qui nous rappelle le : "écoutez-le" de l'Évangile. Puis, "quand Moïse a fini de leur parler, il met un voile sur son visage". Lorsqu'il entre dans la tente de la Rencontre pour parler face à face avec Dieu et recevoir ses enseignements, il ôte le voile jusqu'à sa sortie où il rapporte aux Israélites, la Parole de Dieu. Il dit cette Parole à visage découvert car la Parole qu'il profère au nom de Yahvé illumine et révèle l'Être même de Dieu ... Puis à nouveau il remet le voile.
St Paul a trouvé l'illumination sur le chemin de Damas. Voici ce qu'il raconte : "Soudain une grande Lumière venue du ciel m'enveloppa de sa clarté, je tombais sur le sol et j'entendis une voix qui me parlait ..." Lorsqu'il se relève il ne voit plus rien en raison de l'éclat de cette Lumière. Il faut l'intervention d'Ananie envoyé par le Seigneur pour qu'il retrouve la vue : "Saoul, mon frère, recouvre la vue." Et moi, au même instant je pu le voir." (Ac 22, 6-13) Sa vie est alors transformé. Il écrit plus tard : "C'est quand on se convertit au Seigneur que le voile est enlevé. Car le Seigneur, c'est l'Esprit, et où est l'Esprit du Seigneur, là est la liberté. Et nous tous qui, le visage découvert, réfléchissons comme en un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en cette même image, allant de gloire en gloire, comme de par le Seigneur qui est Esprit." (2 CO 3, 16-18)
La Résurrection de Jésus et le don de l'Esprit à Pentecôte sont passées par là et désormais la Présence de Jésus, intérieure à nous-mêmes, nous transfigure chaque jour davantage :
"Jésus le Christ, Lumière intérieure, ne laisse pas les ténèbres me parler. Jésus, le Christ, Lumière intérieure, donne-moi d'accueillir ton amour." (Chant de Taizé)

samedi 3 mars 2012

Parole du jour
Mt 5, 43-48
Samedi 3 mars

Vous avez appris qu'il a été dit :
Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi.
Eh bien moi, je vous dis :
Aimez vos ennemis,
et priez pour ceux qui vous persécutent,
afin d'être vraiment les fils de votre Père
qui est dans les cieux ;
car il fait lever son soleil sur les méchants
et sur les bons, et tomber la pluie
sur les justes et sur les injustes.
Si vous aimez ceux qui vous aiment,
quelle récompense aurez-vous ?
Les publicains eux-mêmes n'en font-ils pas autant ?
Et si vous ne saluez que vos frères,
que faites-vous d'extraordinaire ?
Les païens eux-mêmes n'en font-ils pas autant ?
Vous donc, soyez parfaits
comme votre Père céleste est parfait.

Il suffit de regarder le tableau de Jérôme Bosch, le portement de croix, pour comprendre mieux ce que signifie "Aimez ses ennemis". En fait ses détracteurs font de Jésus leur ennemi. Jésus, Lui, refuse de faire d'eux ses ennemis. Aucune haine dans son cœur, seulement le choix libre de donner sa vie pour eux. Il se servira de leur haine à son encontre pour les sauver : "Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu'ils font." La Croix en est le Signe définitif, le Signe de l'Amour victorieux. Tel est la perfection dont parle Jésus : "Vous donc, soyez parfait comme votre Père céleste est parfait." Tout un programme !

vendredi 2 mars 2012

Parole du jour
Mt 5, 20-26
Vendredi 2 mars

Comme les disciples s’étaient rassemblés
autour de Jésus, sur la montagne, il leur disait :
« Je vous le déclare :
Si votre justice ne surpasse
pas celle des scribes et des pharisiens,
vous n’entrerez pas dans le Royaume des cieux.
Vous avez appris qu'il a été dit aux anciens :
Tu ne commettras pas de meurtre,
et si quelqu'un commet un meurtre,
il en répondra au tribunal.
Eh bien moi, je vous dis :

Tout homme qui se met en colère
contre son frère en répondra au tribunal.
Si quelqu'un insulte son frère,
il en répondra au grand conseil.
Si quelqu'un maudit son frère,
il sera passible de la géhenne de feu.

L'homme est un être de relation. C'est la relation qui lui donne existence. Privé de toute relation, il meurt. Mais attention, il y a des relations conflictuelles qui ne donne pas la vie et certaines même conduisent à la mort. Tuer son frère, c'est lui refuser la relation qui donne vie, décider de son inexistence, ce qui est la pire des injures : "Qui es-tu pour décider de l'existence ou non de ton frère ? "... La colère est également une façon d'éliminer l'autre ... Le philosophe Claude Trémontant explique que le jugement porté sur l'autre est du même type : "Qui es-tu pour juger ton frère ? " ... Le maudire, c'est aussi lui donner la mort ... Agir ainsi conduit à s'enfermer soi-même en coupant le lien relationnelle qui m'unit à autrui. Ce que l'Évangile appelle "la géhenne"
L'homme est fait pour la relation de respect de l'autre et de sa dignité ... Tous, nous sommes condamnable et pourtant, en son Fils incarné, Dieu a pris sur Lui notre condamnation : "Lui, il a été transpercé à cause de nos crimes, écrasé à cause de nos fautes. Le châtiment qui nous rend la paix est sur Lui, et dans ses blessures nous trouvons la guérison." (Is 53, 5) Dieu a trop d'amour pour couper la relation avec nous ... Il préfère prendre sur Lui ce qui nous coupe de Lui pour nous rendre à une relation vraie avec Lui et donc à la Vie. S'Il agit ainsi avec nous, comment pourrions-nous agir différemment avec les autres qui sont nos soeurs et frères en humanité, créés à son Image et aimés inconditionnellement par Lui. Le Carême nous invite à la conversion, profitons-en ! Devenons des artisans de bénédiction et de paix ... de réconciliation.

lundi 27 février 2012

Parole de Dieu
Mt 25, 31-46
Lundi 27 février

Jésus parlait à ses disciples de sa venue :
« Quand le Fils de l'homme viendra dans sa gloire,
et tous les anges avec lui,
alors il siégera sur son trône de gloire.
Toutes les nations seront rassemblées devant lui ;
il séparera les hommes les uns des autres,
comme le berger sépare les brebis des chèvres :
il placera les brebis à sa droite,
et les chèvres à sa gauche.
Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite :
'Venez, les bénis de mon Père,
recevez en héritage le Royaume préparé
pour vous depuis la création du monde.
Car j'avais faim, et vous m'avez donné à manger ;
j'avais soif, et vous m'avez donné à boire ;
j'étais un étranger, et vous m'avez accueilli ;
j'étais nu, et vous m'avez habillé ;
j'étais malade, et vous m'avez visité ;
j'étais en prison, et vous êtes venus jusqu'à moi !'
Alors les justes lui répondront :
'Seigneur, quand est-ce que nous t'avons vu...?
tu avais donc faim, et nous t'avons nourri ?
tu avais soif, et nous t'avons donné à boire ?
tu étais un étranger, et nous t'avons accueilli ?
tu étais nu, et nous t'avons habillé ?
tu étais malade ou en prison...
Quand sommes-nous venus jusqu'à toi ?'
Et le Roi leur répondra :
'Amen, je vous le dis :
chaque fois que vous l'avez fait à l'un de ces petits
qui sont mes frères,
c'est à moi que vous l'avez fait.'

Alors il dira à ceux qui seront à sa gauche :
'Allez-vous-en loin de moi, maudits,
dans le feu éternel préparé pour le démon et ses anges.
Car j'avais faim, et vous ne m'avez pas donné à manger ;
j'avais soif, et vous ne m'avez pas donné à boire ;
j'étais un étranger, et vous ne m'avez pas accueilli ;
j'étais nu, et vous ne m'avez pas habillé ;
j'étais malade et en prison, et vous ne m'avez pas visité.'
Alors ils répondront, eux aussi :
'Seigneur, quand est-ce que nous t'avons vu avoir faim et soif,
être nu, étranger, malade ou en prison,
sans nous mettre à ton service ?'
Il leur répondra :
'Amen, je vous le dis :
chaque fois que vous ne l'avez pas fait à l'un de ces petits,
à moi non plus vous ne l'avez pas fait.'

Cet enseignement de Jésus est suffisamment parlant pour éviter les grand discours. En l'écoutant il me vient une autre parole tirée de la 1ère lettre de St Jean : "Celui qui dit j'aime Dieu et qui n'aime pas son frère est un menteur. Comment pourrait-on aimer Dieu qu'on ne voit pas si on aime pas son frère que l'on voit." (1Jn 4, 20) . Ce qui revient à dire qu'on aime Dieu qu'on ne voit pas de la mesure dont on aime son frère que l'on voit. Et il est question d'aimer ainsi tout être humain qui nous est un frère ou une sœur, car "Dieu ne fait pas de différence entre les hommes." (Ac 10, 34) Et sa vie il l'a donnée pour tous et pour chacun. A nous de faire de même : "Le Fils de l'homme (Jésus) est venu, non pour être servi mais pour servir et donner sa vie vie pour la multitude." (Mc 10, 45) Oui, nous dit-il, "aimez-vous les uns les autres de l'amour dont je vous ai aimé ..." (Jn 1", 35-37) Il y a, ô combien, besoin de "conversion", à commencer par nous-mêmes !

dimanche 26 février 2012



Parole de Dieu
Gn 9, 8-15
Dimanche 26 février

Après le déluge, Dieu dit à Noé et à ses fils : « Voici que moi, j'établis mon alliance avec vous, avec tous vos descendants, et avec tous les êtres vivants qui sont autour de vous : les oiseaux, les animaux domestiques, toutes les bêtes sauvages, tout ce qui est sorti de l'arche pour repeupler la terre. Oui, j'établis mon alliance avec vous : aucun être vivant ne sera plus détruit par les eaux du déluge, il n'y aura plus de déluge pour ravager la terre. »
Dieu dit encore : « Voici le signe de l'alliance que j'établis entre moi et vous, et avec tous les êtres vivants qui sont autour de vous, pour toutes les générations à venir : je mets mon arc au milieu des nuages, pour qu'il soit le signe de l'alliance entre moi et la terre. Lorsque je rassemblerai les nuages au-dessus de la terre, et que l'arc-en-ciel paraîtra au milieu des nuages, je me souviendrai de mon alliance avec vous et avec tous les êtres vivants, et les eaux ne produiront plus le déluge, qui détruit tout être vivant. »

Noé est vraiment une préfiguration de Jésus. Son nom signifie "Paix", "Repos", "consolation". Nom qui convient parfaitement à Jésus. Noé est un homme juste. Jésus est le Juste par excellence. Noé par son obéissance à Dieu sauve sa famille. Jésus qui n'est venu que pour faire la volonté du Père, sauve l'humanité. L'arche vogue sur les eaux déchainées. Jésus marche sur les eaux, vainqueur des forces infernales dont elles sont le symbole (Mc 6, 46-56). Il fait taire la tempête : "Silence, sois muselé." Et il se fit "paix" (Mc 4, 35-41). Il retire Pierre qui coule dans la tempête, rattrapé par son manque de foi (Mt 14, 22-33). Pierre représente chaque personne humaine de tout les temps que Jésus sauve personnellement du déluge et de la mort. L’Arc-en-ciel, c'est la croix signe de l'Amour sans retour de Dieu pour l'humanité ... L'Arc-en-ciel représente en définitif, Jésus qui "élevé de terre attire tous les hommes à lui" (Jn 12, 32). Il est cette Alliance Nouvelle et éternelle établie par Dieu : " Voici le signe de l'alliance que j'établis entre moi et vous, et avec tous les êtres vivants qui sont autour de vous, pour toutes les générations à venir : je mets mon arc au milieu des nuages, pour qu'il soit le signe de l'alliance entre moi et la terre." Et c'est toute la création qui en est bénéficiaire : " Voici que moi, j'établis mon alliance avec vous, avec tous vos descendants, et avec tous les êtres vivants qui sont autour de vous : les oiseaux, les animaux domestiques, toutes les bêtes sauvages, tout ce qui est sorti de l'arche pour repeupler la terre. Oui, j'établis mon alliance avec vous : aucun être vivant ne sera plus détruit par les eaux du déluge, il n'y aura plus de déluge pour ravager la terre. " Ce qui rappelle la 1ère lettre de St Paul aux Romains : "la création aspire de toutes ses forces à voir cette révélation des fils de Dieu. Car la création a été livrée au pouvoir du néant, non parce qu'elle l'a voulu, mais à cause de celui qui l'a livrée à ce pouvoir. Pourtant, elle a gardé l'espérance d'être, elle aussi, libérée de l'esclavage, de la dégradation inévitable, pour connaître la liberté, la gloire des enfants de Dieu." (Rm 8, 19-25) Oui, dit Jésus, "Voici que je fais toute chose nouvelle !" (Ap 21, 5)

samedi 25 février 2012

Parole de Dieu
Lc 5, 27-32
Samedi 25 février

Jésus remarqua un publicain (collecteur d'impôts)
du nom de Lévi assis à son bureau de publicain.
Il lui dit: "Suis-moi."
Abandonnant tout, l'homme se leva
et se mit à le suivre.
Lévi lui offrit un grand festin dans sa maison ;
il y avait une grande foule de publicains
et d'autres gens attablés avec eux.
Les pharisiens et les scribes de leur parti
récriminaient en disant à ses disciples :
« Pourquoi mangez-vous et buvez-vous
avec les publicains et les pécheurs ? »
Jésus leur répondit :
« Ce ne sont pas les gens en bonne santé
qui ont besoin du médecin, mais les malades.
Je suis venu appeler non pas les justes
mais les pécheurs, pour qu'ils se convertissent.

Matthieu le sait, il est pécheur et malade ... Son métier de publicain (collecteur d'impôt) fait de lui un collaborateur de César et de plus, il empoche de-ci de-là ... Son cœur est malade. Ses compatriotes le regarde de travers et le méprise. Les pharisiens mettent ces gens-là à la table des pécheurs : "Pourquoi mangez-vous et buvez-vous avec les publicains et les pécheurs ? ".
Et puis voici un homme qui le regarde autrement, ni mépris, ni jugement. Son regard le transperce jusqu'au cœur et d'un coup celui-ci devient tout brûlant ... Cet homme le rejoint dans ses profondeurs malades mais le reconnaît au-delà de celle-ci dans sa dignité d'homme et d'enfant de Dieu. Il sait mais ne condamne pas ... Matthieu se sent exister. Son état de publicain lui avait ouvert les yeux sur lui-même et son incapacité à en sortir par lui-même. Un lourd fardeau l'écrasait. Mais une brèche s'était ouverte en lui par où le regard de lumière et d'amour put s'engouffrer et chasser les ténèbres. La parole de Jésus : "Suis-moi !" le libère de sa chaise et le met debout dans la position du Ressuscité. Une vie nouvelle commence pour lui : "L'homme se leva et se mit à le suivre ...
Immédiatement son désir est que ses amis rencontrent Jésus et fassent la même expérience. Ils les invite à un repas ... Pharisiens et lévites, blindés dans leurs certitudes et leur suffisance, extérieurs à l'œuvre de salut qui vient de se réaliser, restent collés à leurs jugements ...
Et Jésus à cette parole qui est pour nous une immense espérance : " « Ce ne sont pas les gens en bonne santé qui ont besoin du médecin, mais les malades. Je suis venu appeler non pas les justes mais les pécheurs, pour qu'ils se convertissent. " La conversion est guérison.

mercredi 22 février 2012

LE CARÊME
Mercredi des Cendres

Parole du jour
Mt 6, 1-6.16-18
Mercredi 22 février


Comme les disciples s'étaient rassemblés autour de Jésus,
sur la montagne, il leur disait :
« Si vous voulez vivre comme des justes,
évitez d'agir devant les hommes pour vous faire remarquer.
Autrement, il n'y a pas de récompense
pour vous auprès de votre Père qui est aux cieux.

Ainsi, quand tu fais l'aumône,
ne fais pas sonner de la trompette devant toi,
comme ceux qui se donnent en spectacle
dans les synagogues et dans les rues,
pour obtenir la gloire qui vient des hommes.
Amen, je vous le déclare : ceux-là ont touché leur récompense.
Mais toi, quand tu fais l'aumône,
que ta main gauche ignore ce que donne ta main droite,
afin que ton aumône reste dans le secret ;
ton Père voit ce que tu fais dans le secret : il te le revaudra.

Et quand vous priez,
ne soyez pas comme ceux qui se donnent en spectacle :
quand ils font leurs prières,
ils aiment à se tenir debout dans les synagogues
et les carrefours pour bien se montrer aux hommes.
Amen, je vous le déclare : ceux-là ont touché leur récompense.
Mais toi, quand tu pries, retire-toi au fond de ta maison,
ferme la porte, et prie ton Père qui est présent dans le secret ;
ton Père voit ce que tu fais dans le secret : il te le revaudra.

Et quand vous jeûnez,
ne prenez pas un air abattu,
comme ceux qui se donnent en spectacle :
ils se composent une mine défaite
pour bien montrer aux hommes qu'ils jeûnent.
Amen, je vous le déclare : ceux-là ont touché leur récompense.
Mais toi, quand tu jeûnes,
parfume-toi la tête et lave-toi le visage ;
ainsi, ton jeûne ne sera pas connu des hommes,
mais seulement de ton Père qui est présent dans le secret ;
ton Père voit ce que tu fais dans le secret : il te le revaudra. »

Il y a un dicton populaire qui dit : « avoir une tête de carême » . Ce qui signifie être triste et la « mine » défaite. Si c’est cela le carême, il est préférable de ne pas « faire son carême » car Dieu n’attend pas de nous que nous soyons dans la tristesse et les larmes. Le message de Jésus n’est pas celui-là. Ce serait plutôt l’action de grâce parce qu’il nous a sauvé gratuitement : « Dieu, qui est riche en miséricorde, à cause du grand amour dont il nous a aimés, alors que nous étions morts par suite de nos fautes, nous a fait revivre avec le Christ. C’est par grâce que vous êtes sauvés. Avec lui Il nous a ressuscité et fait asseoir aux cieux, dans le Christ Jésus.» (Eph 2, 4-6) S'il est une tristesse et des larmes, c'est de ne pas assez aimer ... La seule chose qui nous est demandé, finalement, c’est d’adhérer par notre vie à ce salut : « C’est bien par la grâce que vous êtes sauvés, moyennant la foi, ce salut ne vient pas de vous, il est un don de Dieu.» (v. 8) La foi, c’est cette adhésion, cet ajustement sur le Christ.

Les deux voies

Dans l’Evangile selon St Matthieu 7, 13-14, il est question de « deux voies » :

L’une étroite qui conduit à la vie, au Christ. Elle est étroite car elle demande de ne pas vivre égoïstement pour soi, mais pour et par Lui et à travers Lui, pour les autres en qui il se présente à nous : « Ce que vous aurez fait à l’un de ces petit qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. » (Mt 25, 40) « Bienheureux l'homme qui met sa confiance dans le Seigneur, dont le Seigneur est l'espérance ... » (Jér 17, 7)

L’autre voie est dite large et spacieuse, car dans un premier temps elle satisfait notre égo, mais très vite nous conduit à l’impasse car on s’y rencontre soi-même et non le Christ source du salut gratuit : « Malheureux l'homme qui met sa confiance dans un mortel, qui s'appuie sur un être de chair, tandis que son cœur se détourne du Seigneur ... » (Jér 17, 5) Ici, ni libération, ni guérison, ni santé du cœur, seulement l’enfermement en soi : « il ne verra pas venir le bonheur. » (v. 6)
Le choix entre ces deux voies est entre nos mains ! L’étroite ou la spacieuse ? … L’étroite dilate le cœur … la spacieuse le rabougrit.

Le temps du Carême nous invite à choisir la voie étroite, celle qui conduit à l’union avec le Christ, unique remède à nos maux et source d’une bonne santé intérieure enveloppant tout notre être, toute rencontre, toute circonstance de la vie ... dans les jours ensoleillés comme dans les jours chargés de nuages.

Un temps de conversion

Ce chemin de Carême nous conduit à Pâques et donc au Christ Ressuscité. Or, « Avec le Christ, Dieu nous a ressuscité » (Eph 2, 6) lisions-nous dans la lettre de St Paul citée plus haut. Il s’agit donc bien d’ajustement, d’union et de vie dès maintenant et … au bout du chemin. Cela demande une préparation, une conversion (sens du mot « pénitence ») , un retournement vers le Christ, plus intense qu’à l’habitude, même si c’est chaque jour que nous devrions être dans les dispositions du temps de Carême. (Règle de St Benoît)

Les décisions que nous allons prendre, les actes que nous allons poser ne nous sauve pas : « Ce salut ne vient pas des œuvres, car nul ne doit pouvoir se glorifier » (v. 9) L’orgueil d’être parfait et donc de rivaliser avec Dieu, par nos actes, conduit au repli, à l’adoration de soi-même et au désir d’être reconnu comme un dieu par Dieu lui-même et par les autres. « Lorsque vous aurez fait tout cela, dit Jésus, dites-vous que vous avez fait seulement ce que vous deviez faire. » (Lc 17, 10) Dieu ne se reconnaît pas dans les caricatures que nous en faisons et qui sont toujours entachés de pouvoir et d’arbitraire ...
Les décisions et les actes que nous posons ont vocation d’orienter notre vie dans la bonne direction pour accueillir le salut gratuit de Dieu, Dieu lui-même qui, en Jésus-Christ a assumé notre humanité : « Il s’est identifié à notre péché pour nous identifier à sa sainteté. » écrit St Paul.
Les décisions et les actes que nous posons ont vocation d’ouvrir la porte à la lumière divine (l’Amour) qui nous illumine en Jésus-Christ et chasse toutes ténèbres : « La lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne peuvent l’éteindre, écrit St Jean. » (Jn 1, 4) . La lumière fait disparaître les ténèbres. Cette Lumière, c’est le Christ : « Il était (et le demeure) la Lumière véritable qui éclaire tout homme venant dans le monde. » (v. 9) Et encore : « Ce qui fut en Lui, était la vie et la vie était la lumière des hommes. » (v.4) L’orientation de notre vie est donc essentielle. Il en est la source : « Tout fut par Lui, et sans Lui, rien ne fut. » (v.3) Si on enterre la source, c’est le dessèchement : « Ils m’ont abandonné moi la Source d’eau vive pour se creuser des citernes, citernes lézardées qui laisse passer l’eau. » (Jr 2, 13) Pour que notre vie devienne féconde, il nous faut revenir à la Source et la laisser irriguer notre vie : « Au bord du torrent, sur les deux rives, toutes sortes d'arbres fruitiers pousseront ; leur feuillage ne se flétrira pas et leurs fruits ne manqueront pas. Chaque mois ils porteront des fruits nouveaux, car cette eau vient du sanctuaire. Les fruits seront une nourriture, et les feuilles un remède. » (Ez 47, 12) « Retour au centre », est le titre d’un livre du théologien Urs Von Balthasar. Le temps du Carême veut nous y aider …

L'Evangile du jour

L’Evangile du mercredi des cendres qui inaugure l’entrée en Carême, nous propose trois moyens fondamentaux pour ce recentrement : La prière, le jeûne et l’aumône.

La prière qui nous rend à une relation intime avec Dieu en Jésus, dans l’amour : « demeurez en moi comme moi en vous. » (Jn 15, 4) « Demeurez dans mon amour. » (v.15) Il s’agit d’une « reconnexion » sur la Source et d'une relation amoureuse ...

Le jeûne par lequel on se libère de ce qui entrave cette relation. Il ne s’agit pas obligatoirement de nourriture, même si en ce domaine, il est important d’être modéré. Si on se prive de nourriture terrestre, c’est pour prendre du temps pour se nourrir de la Parole de Dieu : « L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. » (Dt 8, 3 ; Mt 4, 4) Il y a bien d’autres privations que l’on peut mettre en œuvre : télé, internet, certaines lectures, paroles etc. … A chacun de trouver ce qui entrave sa vie et l’empêche de s’ouvrir à la Présence intérieure et aux autres.

L’aumône qui justement nous ouvre aux autres à l’exemple du Christ donnant sa vie et lavant les pieds de ses disciples : « Le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi mais pour servir et donner sa vie … » (Mt 20, 28) Il y a bien des manières de servir et de donner sa vie. L’aumône ne concerne pas seulement l’argent, qui bien-sûr demeure un bon moyen d’aider ceux qui sont dans le besoin. Mais il ne faudrait pas que ce don (qui concerne parfois notre superflu) nous donnant bonne conscience, nous dédouane de vivre d’autres manières de nous mettre au service des autres (Jn 13,-16 ; Lc 10, 29-37) par amour pour eux : vouloir « leur plus grand bien » comme Dieu le veut … A chacun, là encore, de se remettre en question.

Le bout du chemin de Carême, c’est la montée vers Pâques où dépouillés de tout ce qui aveugle notre regard et notre cœur, nous pourrons contempler le « Ressuscité » et Lui être uni.

mardi 21 février 2012

Parole de Dieu
Mc 9, 30-37
Mardi 21 février

Jésus traversait la Galilée avec ses disciples,
et il ne voulait pas qu'on le sache.
Car il les instruisait en disant :
« Le Fils de l'homme est livré aux mains des hommes ;
ils le tueront et, trois jours après sa mort,
il ressuscitera. »
Mais les disciples ne comprenaient pas ces paroles
et ils avaient peur de l'interroger.

Ils arrivèrent à Capharnaüm, et,
une fois à la maison,
Jésus leur demandait :
« De quoi discutiez-vous en chemin ? »
Ils se taisaient, car, sur la route,
ils avaient discuté entre eux
pour savoir qui était le plus grand.
S'étant assis, Jésus appela les Douze et leur dit :
« Si quelqu'un veut être le premier,
qu'il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. »
Prenant alors un enfant,
il le plaça au milieu d'eux, l'embrassa,
et leur dit :
« Celui qui accueille en mon nom un enfant
comme celui-ci, c'est moi qu'il accueille.
Et celui qui m'accueille ne m'accueille pas moi,
mais Celui qui m'a envoyé. »

En écoutant ce récit, on entend que Jésus ne veut pas que l'on sache qu'il est présent car les gens ne peuvent entendre son enseignement : " il ne voulait pas qu'on le sache. Car il les instruisait en disant : ... " L'idée que les juifs se font du Messie et la réalité qu'il incarne sont en opposition. Le Messie attendu par les juifs est un Messie guerrier qui va chasser l'occupant et prendre le pouvoir. Le récit montre que c'est là la conception des disciples : " ils avaient discuté entre eux
pour savoir qui était le plus grand (d'entre eux) ." Celui-là, en effet, aurait la meilleure place dans le royaume (terrestre) instauré par Jésus. Ce sera la demande des deux frères Jacques et Jean qui envoie leur mère demander à Jésus : "Fais que mes deux fils que voilà soient l'un à ta droite et l'autre à ta gauche dans ton royaume ..." On comprends que les disciples ne sont pas à l'écoute lorsque Jésus parle d'un avenir qui humainement n'est pas brillant : " Le Fils de l'homme est livré aux mains des hommes ; ils le tueront et, trois jours après sa mort, il ressuscitera. " Il est bien sûr question de "résurrection" mais qu'est-ce que ça veut dire ? ... Ils n'en ont aucune idée. L'après mort de Jésus le montrera. Il suffit de lire le récit des disciples d'Emmaüs pour s'en rendre compte : " Tandis qu'ils parlaient et discutaient, Jésus lui-même s'approcha, et il marchait avec eux. Mais leurs yeux étaient aveuglés, et ils ne le reconnaissaient pas. Jésus leur dit : « De quoi causiez-vous donc, tout en marchant ? » Alors, ils s'arrêtèrent, tout tristes.
L'un des deux, nommé Cléophas, répondit : « Tu es bien le seul de tous ceux qui étaient à Jérusalem à ignorer les événements de ces jours-ci. » Il leur dit : « Quels événements ? » Ils lui répondirent : « Ce qui est arrivé à Jésus de Nazareth : cet homme était un prophète puissant par ses actes et ses paroles devant Dieu et devant tout le peuple. Les chefs des prêtres et nos dirigeants l'ont livré, ils l'ont fait condamner à mort et ils l'ont crucifié. Et nous qui espérions qu'il serait le libérateur d'Israël ! Avec tout cela, voici déjà le troisième jour qui passe depuis que c'est arrivé. " (Lc 24, 21) Juste avant, des femmes sont témoins de sa résurrection et viennent l'annoncer aux apôtres : " C'étaient Marie Madeleine, Jeanne, et Marie mère de Jacques ; les autres femmes qui les accompagnaient disaient la même chose aux Apôtres. Mais ces propos leur semblèrent délirants, et ils ne les croyaient pas." (Lc 24, 10-11) Jésus leur reprochera leur incrédulité : " Quand ils entendirent qu'il était vivant et qu'elle l'avait vu, ils refusèrent de croire ... Enfin, il se manifesta aux Onze eux-mêmes pendant qu'ils étaient à table : il leur reprocha leur incrédulité et leur endurcissement parce qu'ils n'avaient pas cru ceux qui l'avaient vu ressuscité." (Mc 16, 11-14) .
Jésus enseigne une autre réalité qui n'est plus terrestre mais céleste, qui n'est pas extérieur à l'homme mais intérieur à l'homme, car le ciel il est au-dedans de l'homme alors que celui-ci le cherche au-dehors. Ce fut l'expérience de St Augustin : " Tu étais au-dedans et je cherchais au-dehors ..." Aussi Jésus dira-t-il que "son Royaume n'est pas de ce monde" et que le disciple est "dans le monde mais qu'il n'est pas du monde ". Et le Royaume dont Jésus parle n'est pas celui de l'avoir et du pouvoir, de la manipulation, mais celui du "service", du "don de soi" et donc de l'Amour où " tout ce que vous aurez fait à l'un de ces petits, c'est à moi que vous l'avez fait, dit-il ". Le service de Dieu se réalise dans le service du frère et en particulier du plus petit. C'est là tout le message de la croix. Jésus meurt sur la croix, mais dans cet acte même qui est l'Amour dans son sommet, il ressuscite car l'Amour ne peut mourir, il est vie et donne la vie. En donnant Sa vie, Jésus donne La vie : " C'est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j'ai fait pour vous." (Jn 13, 15)


dimanche 19 février 2012

Parole du jour
Mc 2, 1-12
Dimanche 19 février

"Qu'est-ce qui est le plus facile ?
de dire au paralysé :
'Tes péchés sont pardonnés',
ou bien de dire :
'Lève-toi, prends ton brancard et marche' ?
Eh bien !
Pour que vous sachiez
que le Fils de l'homme a le pouvoir
de pardonner les péchés sur la terre,
je te l'ordonne, dit-il au paralysé :
Lève-toi, prends ton brancard et rentre chez toi. »
L'homme se leva,
prit aussitôt son brancard,
et sortit devant tout le monde."
(Mc 2, 1-12)

La pire des paralysies est le péché. Cette maladie du cœur qui empêche de respirer et qui entrave notre existence. Aussi la guérison la plus essentielle est la guérison intérieure. Beaucoup vivent comme s'ils étaient maître de leur vie. Or il suffit d'un petit caillou dans les rouages pour que la statue tombe de son piédestal. Une bonne question à se poser : "Quel est le sens de ma vie ?" ... La guérison extérieure dans les Évangiles, la guérison physique est le signe d'une guérison beaucoup plus profonde. Notre vie est beaucoup plus précieuse que notre aspect physique ou que tout l'or du monde. La vraie beauté comme la vraie richesse sont celles du cœur. Alors ne perdons pas notre temps en des futilités, nous valons beaucoup plus que cela.
("La guérison du paralytique" : Basilique St Apollinaire-le-neuf - Ravenne)

Parole du jour
Mc 2, 1-12
Dimanche 22 février

"Qu'est-ce qui est le plus facile ?
de dire au paralysé :
'Tes péchés sont pardonnés',
ou bien de dire :
'Lève-toi, prends ton brancard et marche' ?
Eh bien !
Pour que vous sachiez
que le Fils de l'homme a le pouvoir
de pardonner les péchés sur la terre,
je te l'ordonne, dit-il au paralysé :
Lève-toi, prends ton brancard et rentre chez toi. »
L'homme se leva,
prit aussitôt son brancard,
et sortit devant tout le monde."
(Mc 2, 1-12)

La pire des paralysies est le péché. Cette maladie du cœur qui empêche de respirer et qui entrave notre existence. Aussi la guérison la plus essentielle est la guérison intérieure. Beaucoup vivent comme s'ils étaient maître de leur vie. Or il suffit d'un petit caillou dans les rouages pour que la statue tombe de son piédestal. Une bonne question à se poser : "Quel est le sens de ma vie ?" ... La guérison extérieure dans les Évangiles, la guérison physique est le signe d'une guérison beaucoup plus profonde. Notre vie est beaucoup plus précieuse que notre aspect physique ou que tout l'or du monde. La vraie beauté comme la vraie richesse sont celles du cœur. Alors ne perdons pas notre temps en des futilités, nous valons beaucoup plus que cela.
("La guérison du paralytique" : Basilique St Apollinaire-le-neuf - Ravenne)

samedi 18 février 2012

Parole de Dieu
Mc 9, 2-7
Samedi 21 février

"Et il fut transfiguré devant eux.
Ses vêtements devinrent resplendissant,
d'une blancheur telle que personne sur terre
ne peut obtenir une telle blancheur.
Elie leur apparut avec Moïse,
et ils s'entretenaient avec Jésus
Pierre alors prend la parole et dit à Jésus :
« Rabbi, il est heureux que nous soyons ici !
Dressons donc trois tentes :
une pour toi, une pour Moïse et une pour Élie. »
De fait, il ne savait que dire,
tant était grande leur frayeur.
Survint une nuée qui les couvrit de son ombre,
et de la nuée une voix se fit entendre :
« Celui-ci est mon Fils bien-aimé. Écoutez-le. »
Soudain, regardant tout autour,
ils ne virent plus que Jésus seul avec eux.

En descendant de la montagne,
Jésus leur défendit de raconter
à personne ce qu'ils avaient vu,
avant que le Fils de l'homme
soit ressuscité d'entre les morts.
Et ils restèrent fermement attachés à cette consigne,
tout en se demandant entre eux ce que voulait dire :
« ressusciter d'entre les morts » ...

St Séraphin de Sarov, starets russe, explique qu'en définitive, ce n'est pas Jésus qui est transfiguré, mais que ce sont les disciples qui par grâce sont rendus capable de voir Jésus tel qu'il est en réalité. Jésus est toujours tel qu'ils le voient, mais habituellement il ne le voient pas tel qu'il est en réalité. Ils sont aveuglés par les projections qu'ils se font de lui. Il croyaient qu'il allait prendre le pouvoir temporel en Israël. Ils se voyaient déjà en ministres etc ... Jésus n'est pas celui-là. Ils ne le voient pas. Il leur dit d'ailleurs : "Vous ne comprendrez donc jamais !" Et nous ? Nous croyons peut-être comprendre et ... le connaître. Comme eux nous avons besoin de purifier notre regard et notre cœur pour le voir en vérité. St Jean écrira : "Nous le verrons tel qu'il est car nous lui serons semblable." Alors n'attendons pas pour nous mettre à sa suite. La voix du Père nous y invite : "Écoutez-le !"

vendredi 17 février 2012

Parole du jour
Mc 8, 34-38
Vendredi 17 février

"Si quelqu'un veut marcher derrière moi,
qu'il renonce à lui-même,

qu'il prenne sa croix
et qu'il me suive.
car celui qui veut sauver sa vie
la perdra;
mais celui qui perdra sa vie
pour moi et pour l'Évangile la sauvera."
(Mc 8, 34-38)

Marcher derrière Jésus consiste à renoncer à soi-même, à son enfermement, à son égoïsme, à son ambition, à son pouvoir sur les autres, à sa séduction. C'est donc servir à l'exemple du Christ lavant les pieds de ses disciples. Tout un programme ! Prendre sa croix a la même résonance. La croix est le symbole par excellence de l'Amour dans son plein accomplissement : "Je ne sais si le Christ est celui qui a le plus souffert physiquement, expliquait un prédicateur, mais ce que je sais, c'est que c'est lui qui a le plus aimé." Prendre sa croix signifie fondamentalement : "aimer", beaucoup aimer, à l'exemple du Christ. Sauver sa vie en la perdant, c'est tout cela. C'est s'oublier en donnant sa vie pour donner la vie. Telle est notre nature profonde. Agir à l'inverse nous détruit.

Parole du jour
Mc 8, 34-38
Vendredi 17 février

"Si quelqu'un veut marcher derrière moi,
qu'il renonce à lui-même,

qu'il prenne sa croix
et qu'il me suive.
car celui qui veut sauver sa vie
la perdra;
mais celui qui perdra sa vie
pour moi et pour l'Évangile la sauvera."
(Mc 8, 34-38)

Marcher derrière Jésus consiste à renoncer à soi-même, à son enfermement, à son égoïsme, à son ambition, à son pouvoir sur les autres, à sa séduction. C'est donc servir à l'exemple du Christ lavant les pieds de ses disciples. Tout un programme ! Prendre sa croix a la même résonance. La croix est le symbole par excellence de l'Amour dans son plein accomplissement : "Je ne sais si le Christ est celui qui a le plus souffert physiquement, expliquait un prédicateur, mais ce que je sais, c'est que c'est lui qui a le plus aimé." Prendre sa croix signifie fondamentalement : "aimer", beaucoup aimer, à l'exemple du Christ. Sauver sa vie en la perdant, c'est tout cela. C'est s'oublier en donnant sa vie pour donner la vie. Telle est notre nature profonde. Agir à l'inverse nous détruit.

jeudi 16 février 2012

Parole du jour
Mc 8, 28-31
jeudi 16 février

Chemin faisant, il les interrogeait :
"Pour les gens, qui suis-je ?"

Ils répondirent:
"Jean-Baptiste;
pour d'autres, Élie;
pour d'autres, un des prophètes."
Ils les interrogeait de nouveau :

"Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ?"
Pierre prit la parole et répond :
"Tu es le Messie."
(Mc 8, 28-31)

Chaque matin, il est bon de se laisser interpeller par cette question de Jésus : "Pour toi, qui suis-je ?" La réponse que nous donnerons va orienter toute notre journée, notre manière de la vivre nos rencontres ... Pour ce qui est de ces rencontres, lui même nous le dit : "Ce que vous ferez à l'un de ces petits qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait." Chaque personne rencontrée est donc l'un de ces petits à travers qui il se présente à nous. Ce n'est pas toujours évident à discerner et pourtant! Il est aussi important d'apprendre la Présence de Jésus dans les moindres circonstances de notre quotidien car rien ne lui est étranger de notre vie qu'il ne demande qu'à assumer avec nous. Si nous l'accueillons dans notre barque, il saura nous guider à travers la mer jusque sur l'autre rive. Avançant ainsi dans sa lumière, il est possible qu'au moment de nous coucher, nous aurons mieux compris qui il est ...