vendredi 8 juin 2012


Parole du jour  
Mc 12, 35-37
Jeudi 8 juin

Quand Jésus enseignait dans le Temple, il déclarait : 
« Comment les scribes peuvent-ils dire 
que le Messie est le fils de David ? 
David lui-même a dit sous l'inspiration de l'Esprit Saint : 
Le Seigneur a dit à mon Seigneur : 
'Siège à ma droite jusqu'à ce que j'aie mis 
tes ennemis sous tes pieds !
' David lui-même le nomme Seigneur. 
D'où vient qu'il est également son fils ? »
Et la foule, qui était nombreuse, l'écoutait avec plaisir.

En tant que vrai homme, né de Marie dans la famille de David par Joseph son Père adoptif, Jésus est "fils de David", mais en tant que conçu sous l'action de l'Esprit-Saint, il est Dieu. Le Royaume de David était de ce monde, celui de Jésus, "n'est pas de ce monde". Son trône, c'est celui de la croix d'où jaillit le règne de l'Amour, un règne que nul ne peut détruire, le règne de la Résurrection et de la vie. David est mort : "au sujet de David notre père, on peut vous dire avec assurance qu'il est mort, qu'il a été enterré, et que son tombeau est encore aujourd'hui chez nous ..." (Ac  2, 14). Jésus lui est ressucité en son corps :  " Jésus est né de la race de David; selon l'Esprit qui sanctifie, il a été établi dans sa puissance de Fils de Dieu par sa résurrection d'entre les morts, lui, Jésus Christ, notre Seigneur" (Rm 1,3-4) Il est la Vie de tous ceux qui se ouvre leurs cœurs et leur vies à sa Présence.

jeudi 7 juin 2012

Parole du jour
Mc 12, 28b-34
Jeudi 7 juin

Un scribe s'avança et lui lui demanda :
« Quel est le premier de tous les commandements ? »
Jésus lui fit cette réponse :
« Voici le premier : Écoute, Israël :
le Seigneur notre Dieu est l'unique Seigneur.
Tu aimeras le Seigneur ton Dieu
de tout ton cœur,
de toute ton âme,
de tout ton esprit
et de toute ta force.
Voici le second :
Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
Il n'y a pas de commandement
plus grand que ceux-là. »
Le scribe reprit :
« Fort bien, Maître,
tu as raison de dire que Dieu est l'Unique
et qu'il n'y en a pas d'autre que lui.
L'aimer de tout son cœur,
de toute son intelligence, de toute sa force,
et aimer son prochain comme soi-même,
vaut mieux que toutes les offrandes
et tous les sacrifices. »
Jésus, voyant qu'il avait fait
une remarque judicieuse, lui dit :
« Tu n'es pas loin du royaume de Dieu. »
Et personne n'osait plus l'interroger.

Le premier commandement ne serait-ce pas "Écoute" ? La non-écoute est toujours un pouvoir sur l'autre non reconnu pour lui-même. Le refus de lui permettre de se dire. Savoir avant même qu'il ait fini de parler ce que je vais lui répondre. Un mur est posé entre lui et moi. Je refuse de sortir de moi, de ma petite citadelle car "moi" je sais. L'autre est unique et sa parole a le prix de cette dignité. Sa parole, même si elle me dérange, peut être pour moi source de vie. Il en est ainsi  de la Parole de cet Autre qu'est Dieu. Combien souvent il parle dans le désert ! Et pourtant sa Parole nous construit ... Il nous parle aussi par les ... autres. Aimer commence toujours par "écouter", par regarder l'autre pour lui-même, partir de lui en se quittant soi : "ce que vous aurez fait à l'un de ses petits qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'aurez fait." C'est vrai pour "l'écoute". Alors sortons de nos caves pour nous exposer au soleil, le monde et ... nous-mêmes, nous en porterons mieux !

mercredi 6 juin 2012


Parole du jour
Mc 12, 18-27
Mercredi 6 juin

Des sadducéens
- ceux qui affirment qu'il n'y a pas de résurrection -

viennent trouver Jésus, et ils l'interrogeaient :

« Maître, Moïse nous a donné cette loi : Si un homme a un frère
qui meurt en laissant une femme,

mais aucun enfant,
qu'il épouse la veuve

pour donner une descendance à son frère.

Il y avait sept frères ;

le premier se maria,

et mourut sans laisser de descendance.

Le deuxième épousa la veuve,

et mourut sans laisser de descendance.

Le troisième pareillement.

Et aucun des sept ne laissa de descendance.

Et finalement, la femme mourut aussi.

A la résurrection, quand ils ressusciteront,

de qui sera-t-elle l'épouse,

puisque les sept l'ont eue pour femme ? »

Jésus leur dit :

« N'êtes-vous pas dans l'erreur,
en méconnaissant les Écritures,
et la puissance de Dieu ?

Lorsqu'on ressuscite d'entre les morts,
on ne se marie pas,
mais on est comme les anges dans les cieux.

Quant à dire que les morts doivent ressusciter,
n'avez-vous pas lu dans le livre de Moïse, au récit du buisson ardent, comment Dieu lui a dit :
Moi, je suis le Dieu d'Abraham,
le Dieu d'Isaac,le Dieu de Jacob ?
Il n'est pas le Dieu des morts,
mais des vivants.

Vous êtes complètement dans l'erreur.


Quelle considération de la femme ! Elle est épousée seulement en vue de la descendance. D'amour, il n'en est point question. Or ce qui fondamentalement uni l'homme et la femme, c'est l'amour. Et pas n'importe lequel, car l'amour vrai est fondamentalement spirituel, c'est-à-dire qu'il jaillit du cœur et qu'il veut le bien, l'accomplissement de l'autre. Il est "bénédiction" sur l'autre préféré à soi et reconnu comme une personne à part entière avec tout ce que cela comporte de respect et de reconnaissance de dignité, et pas seulement en vue de la descendance : "Vous, les hommes, aimez votre femme à l'exemple du Christ : il a aimé l'Église, il s'est livré pour elle ..." (Eph 5, 25) Ce qui demeure après la mort, c'est ce lien du cœur et non la signature d'un contrat. Et ce lien du cœur, même s'il est privilégié avec l'être aimé (e) durant la vie terrestre, ce lien du cœur qui est tout intérieur sera également vrai avec tous ceux qui seront dans le lien du cœur avec Dieu. La Résurrection du Christ est don total de lui-même pour les autres, lien d'amour, lien du cœur qui donne vie à chacun de nous et nous rend à la possibilité de donner notre vie pour les autres, de nous ouvrir au lien d'amour, au lien de cœur pour autrui par le don total de nous-même ... en Lui. Le Sacrement de Mariage trouve son existence dans cette réalité, il est Alliance entre deux êtres dans la puissance d'amour du Christ. L'enfant est là, non pour prolonger la vie de l'homme, (les saducéens ne croit pas en la vie après la mort) mais comme "fruit de l'amour entre l'époux et l'épouse", et donc du lien du cœur.

mardi 5 juin 2012

Parole du jour 
 Mc 12, 13-17
Samedi 5 juin

On envoya à Jésus des pharisiens et des hérodiens 
pour le prendre au piège en le faisant parler, 
et ceux-ci viennent lui dire : 
« Maître, nous le savons : 
tu es toujours vrai ; 
tu ne te laisses influencer par personne, 
car tu ne fais pas de différence entre les gens, 
mais tu enseignes le vrai chemin de Dieu. 
Est-il permis, oui ou non, de payer l'impôt à l'empereur ? 
Devons-nous payer, oui ou non ? »
Mais lui, sachant leur hypocrisie, leur dit : 
« Pourquoi voulez-vous me mettre à l'épreuve ? 
Faites-moi voir une pièce d'argent. »
Ils le firent, et Jésus leur dit : 
« Cette effigie et cette légende, de qui sont-elles ? ¦ 
De l'empereur César », répondent-ils.
Jésus leur dit : 
« À César, rendez ce qui est à César, 
et à Dieu, ce qui est à Dieu. »
Et ils étaient remplis d'étonnement à son sujet.


"Les gens du Temple harcèlent de plus en plus Jésus ; Rappelons que les Hérodiens sont partisans d’Hérode ; Hérode a obtenu des romains de nommer lui-même le Grand Prêtre…De plus Hérode a fait mourir Jean Le Baptiste. Les gens du Temple veulent donc être en parfait accord avec Hérode.
  Dans ce récit, on voit l’approche hypocrite, lâche, mensongère : les gens du Temple n’ont rien à perdre à ce jeu, et tout à gagner ...
« Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu ».
Cette parole de Jésus est célèbre par sa sagesse, par sa prudence. Qui règne en fait sur Israël à son époque ?  C’est César, l’empereur romain. Il représente la royauté temporelle. Ses sujets lui doivent l’obéissance et l’impôt. Mais Dieu règne spirituellement, et sa « royauté » est supérieure à la royauté temporelle. Tant que le conflit n’est pas ouvert entre les deux, les deux sont respectés. En France la royauté était de droit divin, et César Auguste sera divinisé après sa mort (et le mois d'août lui sera consacré), ce qui appuyait le pouvoir en place. On peut se dire qu’il y avait à l’époque une sorte de modus vivendi entre Rome et Jérusalem, un certain équilibre, l’Empire Romain tolérant le culte juif. Jésus n’est pas un zélote, c’est à dire un révolutionnaire juif qui veut combattre les armes à la main le pouvoir romain en place ; c’est sur le plan spirituel qu’il change positivement les perspectives juives." (Marike) Si la vie intérieure, le coeur, de l'homme ne change pas, alors la vie extérieure ne changera pas. "Rendre à Dieu ce qui est à Dieu", c'est s'ouvrir à la conversion en se mettant à la suite de Jésus par l'écoute et la mise en pratique de sa Parole, de son enseignement, de son comportement, Cette suite de Jésus, cette écoute et cette mise en pratique, apporte la transformation de la vie de l'homme en le ramenant à sa vocation fondamentale qui correspond à sa nature profonde qui est celle de l'Amour dans le sens du "Service et du Don de soi" : "Dieu est Amour !" ... "Faisons l'humain à notre Image ..."

dimanche 3 juin 2012


Fête de la
SAINTE TRINITE
Parole du jour
Mt 28, 16-20
Dimanche 3 juin

Au temps de Pâques,
les onze disciples s’en allèrent
en Galilée, à la montagne
où Jésus leur avait ordonné de se rendre.
Quand ils le virent, ils se prosternèrent,
mais certains eurent des doutes.
Jésus s'approcha d'eux et leur adressa ces paroles :
« Tout pouvoir m'a été donné au ciel et sur la terre.
Allez donc !
De toutes les nations faites des disciples,
baptisez-les
au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit ;
et apprenez-leur à garder tous les commandements
que je vous ai donnés.
Et moi, je suis avec vous tous les jours
jusqu'à la fin du monde. »

Dieu n'est pas une monade, une solitude. Dieu n'est pas perché sur un nuage. Il ne nous regarde pas d'en haut de ses remparts. Dieu est l'Emmanuel, nom qui signifie "Dieu avec nous". Il est au cœur de nos vies, Il en est la Source, Il en prend soin : « Je Le sens si vivant en mon âme. Je n’ai qu’à me recueillir pour le trouver au-dedans de moi, et c’est cela qui fait tout mon bonheur. Il a mis en mon cœur une soif d’infini et un si grand besoin d’aimer que Lui seul peut rassasier » (Bx Elisabeth de la Trinité)
Elisabeth nous laisse enfin une grande et belle prière à la Trinité qui commence ainsi :
« O mon Dieu, Trinité que j’adore, aidez-moi à m’oublier entièrement pour m’établir en Vous, immobile et paisible comme si déjà mon âme était dans l’éternité. Que rien ne puisse troubler ma paix, ni me faire sortir de Vous, ô mon immuable, mais que chaque minute m’emporte plus loin dans la profondeur de votre Mystère. Pacifiez mon âme, faites-en votre ciel, votre demeure aimée, tout éveillée en ma foi, tout adorante, toute livrée à votre Action créatrice… »
Jésus nous a révélé que Dieu est Trinité, Père, Fils et Esprit-Saint, Communion d'Amour et que nous sommes appelés à cette Communion : "Faisons l'Homme à notre Image et Ressemblance".
Nous sommes faits pour cette Communion avec ce Dieu dont la nature est l'Amour et en cela à la Communion entre nous ...
(Icône de la Sainte Trinité de Roublev)

samedi 2 juin 2012

Parole du jour
Mc 11, 27-33
Samedi 2 juin

Jésus et ses disciples reviennent à Jérusalem.
Et comme Jésus allait et venait dans le Temple,
les chefs des prêtres, les scribes
et les anciens vinrent le trouver.
Ils lui demandaient :
« Par quelle autorité fais-tu cela ?
Ou bien qui t'a donné autorité pour le faire ? »
Jésus leur dit :
« Je vais vous poser une seule question.
Répondez-moi, et je vous dirai
par quelle autorité je fais cela.
Le baptême de Jean venait-il
du ciel ou des hommes ?
Répondez-moi. »
Ils faisaient en eux-mêmes ce raisonnement :
« Si nous disons : 'Du ciel', il va dire :
'Pourquoi donc n'avez-vous pas cru à sa parole ?'
Mais allons-nous dire : 'Des hommes' ? »
Ils redoutaient la foule,
car tout le monde estimait
que Jean était réellement un prophète.
Ils répondent donc à Jésus :
« Nous ne savons pas ! » Alors Jésus leur dit :
« Moi non plus, je ne vous dirai pas

par quelle autorité je fais cela. »
Dans l’ Evangile, il est dit à plusieurs reprises que Jésus agit avec autorité : Il parle avec autorité et sa parole touche les cœurs (Mt 7,29; Mc 1,22). Il pose des gestes d’autorité : chasse les démons, guérit les malades. (Mc 1, 27)
Quand on l’emploie pour Jésus, autorité devient synonyme de vie. L’autorité qui se dégage de Jésus est toujours porteuse de vie. Elle n’est pas pouvoir ou emprise, mais parole qui construit, geste qui libère et qui guérit. L’homme en est le bénéficiaire. Jésus a une passion pour l’homme et pour son bien.
Mais quel est donc le sens du mot 'autorité'. "Autoritas" signifie en fait « faire croître ». Ce qui revient à dire « donner la vie ». La Parole d’ "Autoritas" par excellence sera la Parole de la Croix. Là, Jésus fait montre de sa parfaite autorité :

« Librement, il donne sa vie
pour que l’homme ait la vie en plénitude. »
La notion d’ "autorité" n’est donc pas liée chez lui à celle de "pouvoir", mais à celle de "service" dans le sens d’ "amour":

« Le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude ».
Jésus ne se regarde pas, il ne parle ni n’agit pour lui-même, pour sa gloire : l’autre est toujours premier et son unique désir est son bien, son accomplissement, sa vie. La parole de Jésus comme ses gestes sont perçus comme porteurs d’autorité car il ne garde rien pour lui. Il est entièrement donné à ceux à qui il parle ou pour qui il agit. Parole et gestes sont ainsi pleinement ajustés, en pleine vérité, et donc efficaces. C’est pourquoi l’autorité de Jésus émane de sa personne, de son comportement, de sa relation à l’autre, de sa parole, de son action. Sa présence même fait autorité et les humbles ne s'y trompe pas : "Il donne Vie."

vendredi 1 juin 2012


Parole du jour
Mc 11, 15-18
Vendredi 1er juin

Ils arrivent à Jérusalem.
Alors Jésus entra dans le Temple
et se mit à expulser ceux qui vendaient
et ceux qui achetaient dans le Temple.
Il renversa les comptoirs des changeurs
et les sièges des marchands de colombes,

et il ne laissait personne traverser le Temple
en portant quoi que ce soit.
Il enseignait, et il déclarait aux gens :
« L'Écriture ne dit-elle pas :
Ma maison s'appellera maison de prière
pour toutes les nations ?
Or vous, vous en avez fait une caverne de bandits. »
Les chefs des prêtres et les scribes apprirent la chose,
et ils cherchaient comment le faire mourir.
En effet, ils avaient peur de lui,
car toute la foule était frappée par son enseignement.
Souvent, dans l'Ancien Testament, les prophètes ont posés des actes un peu violents, non contre les personnes mais contre les comportements. Jean Baptiste lui-même n'a pas été tendre ... Jésus est de cette lignée. Qu'est-ce que cela signifie ? Un appel à la conversion du cœur. L'homme trop souvent s'encroute dans ses pratiques et devient hypocrite. Dieu, certes est reconnu présent dans le Temple, mais entre Lui et l'homme, il y a les sacrifices, les pratiques qui permettent de se croire juste devant Dieu sans être vraie avec Lui. Ainsi chacun reste dans son monde, Dieu dans le sien et l'homme dans le sien. La passerelle est celle du "donnant-donnant". Il s'agit bien d'un commerce ! Dieu ne veut pas de ce masque, il veut une relation vraie avec celui qu'Il a créé à son Image. Dieu sait que nous sommes pécheurs, indignes et tout le reste. Pour Lui, ce n'est pas un obstacle, il s'en occupe. La croix en sera le signe ... Il se fait "Sacrifice" pour combler la distance. Il veut, à tout prix, celui de sa vie, entretenir avec nous une relation de personne à personne, une relation de confiance, un lien d'amour : "Rien ne peut nous séparer de l'amour de Dieu", écrit St Paul (Rm 8, 31), sauf ... nous. Alors laissons-nous sauvés par Lui et jetons-nous sur son cœur en lui remettant notre vie telle qu'elle est ... : "Si votre cœur vous condamne, Dieu est plus grand que votre cœur." (1 jn 3, 20) Une conversion positive pleine d'avenir !

jeudi 31 mai 2012

La Visitation
Lc 1, 39-56
Jeudi 31 mai
En ces jours-là, Marie se mit en route rapidement
vers une ville de la montagne de Judée.
Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth.
Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie,
l’enfant tressaillit en elle.
Alors, Élisabeth fut remplie de l’Esprit Saint,
et s’écria d’une voix forte :
« Tu es bénie entre toutes les femmes,
et le fruit de tes entrailles est béni.
Comment ai-je ce bonheur que la mère
de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ?
Car, lorsque j’ai entendu tes paroles de salutation,
l’enfant a tressailli d’allégresse au-dedans de moi.
Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement
des paroles qui lui furent dites
de la part du Seigneur. » Marie dit alors :
« Mon âme exalte le Seigneur,
mon esprit exulte en Dieu mon Sauveur.
Il s’est penché sur son humble servante ;
désormais tous les âges me diront bienheureuse.
Le Puissant fit pour moi des merveilles ;
Saint est son nom !
Son amour s’étend d’âge en âge
sur ceux qui le craignent.
Déployant la force de son bras,
il disperse les superbes.
Il renverse les puissants de leurs trônes,
il élève les humbles.
Il comble de biens les affamés,
renvoie les riches les mains vides.
Il relève Israël son serviteur,
il se souvient de son amour,
de la promesse faite à nos pères,
en faveur d’Abraham et de sa race à jamais. »
Marie demeura avec Élisabeth environ trois mois,
puis elle s’en retourna chez elle.

La liturgie de ce jour est un hymne à la joie. Depuis l’antienne d’ouverture, qui nous invite à nous rassembler pour « écouter tout ce que le Seigneur a fait pour nous », jusqu’à l’oraison conclusive dans laquelle l’Église « magnifie son Seigneur pour tant de merveilles », toutes les lectures et prières nous invitent à « laisser jaillir l’Esprit » (1ère lect.) en un cantique d’action de grâce qui rejoint le Magnificat de la Vierge Marie.
Le récit de la Visitation ne met en scène ni Zacharie, ni Joseph ; ce qui réduit à quatre le nombre des acteurs : les deux mères et les deux enfants. Mais il ne faudrait pas oublier le cinquième Acteur, qui bien qu’invisible, est cependant le plus actif de tous : l’Esprit Saint. C’est lui qui lance la jeune Marie sur la route, qui « remplit (de sa présence) Élisabeth » et lui donne de parler, et c’est encore lui bien sûr qui inspire à Marie son cantique d’action de grâce. Dès les évangiles de l’enfance, nous pressentons le rôle primordial que jouera l’Esprit dans la vie de l’Église naissante : après l’Ascension, quoiqu’invisible et silencieux, Jésus ressuscité est réellement présent en elle par son Esprit, l’accompagnant sur les routes de la mission jusqu’à son retour en gloire.
La joie est le trait commun de tous ceux qui ont été touchés par l’Esprit : Élisabeth ne peut croire au bonheur qui lui incombe par la visite de la mère de son Seigneur ; Jean-Baptiste tressaille d’allégresse en son sein ; et Marie « exalte son Seigneur, son esprit exulte en Dieu son Sauveur ». Quant à l’enfant Jésus, lui qui est la cause de tant de joie, comment n’en serait-il pas rempli puisqu’il en est la source débordante ?
Si la venue de l’Enfant-Dieu suscite un tel bonheur, combien plus la certitude de la présence du Seigneur ressuscité au cœur de son Église devrait-elle être un motif d’allégresse pour tous les croyants ... (P. Joseph-Marie)

mercredi 30 mai 2012

Parole de Dieu
Mc 10, 32-45
Mercredi 30 mai

Les disciples étaient en route
avec Jésus
pour monter à Jérusalem ;
Jésus les précédait ;

ils étaient effrayés,

et ceux qui suivaient étaient aussi dans la crainte.
Prenant de nouveau les Douze avec lui, il se mit à leur dire ce qui allait lui arriver :
« Voici que nous montons à Jérusalem.
Le Fils de l'homme sera livré
aux chefs des prêtres et aux scribes,
ils le condamneront à mort, ils le livreront aux païens,
ils se moqueront de lui, ils cracheront sur lui,
ils le flagelleront et le tueront,
et trois jours après, il ressuscitera. »

Jacques et Jean, les fils de Zébédée,

s'approchent de Jésus et lui disent :
« Maître, nous voudrions que tu exauces notre demande. »
Il leur dit :
« Que voudriez-vous que je fasse pour vous ? »

Ils lui répondirent :

« Accorde-nous de siéger,
l'un à ta droite et l'autre à ta gauche,
dans ta gloire. »

Jésus leur dit :
« Vous ne savez pas ce que vous demandez.
Pouvez-vous boire à la coupe que je vais boire,
recevoir le baptême dans lequel je vais être plongé ? »
Ils lui disaient : « Nous le pouvons. »
Il répond :
« La coupe que je vais boire, vous y boirez ;
et le baptême dans lequel je vais être plongé,
vous le recevrez.

Quant à siéger à ma droite ou à ma gauche,
il ne m'appartient pas de l'accorder,
il y a ceux pour qui ces places sont préparées. »
Les dix autres avaient entendu,
et ils s'indignaient contre Jacques et Jean.
Jésus les appelle et leur dit :
« Vous le savez : ceux que l'on regarde
comme chefs des nations païennes

commandent en maîtres ;

les grands leur font sentir leur pouvoir.

Parmi vous, il ne doit pas en être ainsi.

Celui qui veut devenir grand sera votre serviteur.

Celui qui veut être le premier sera l'esclave de tous :

car le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi,

mais pour servir,

et donner sa vie en rançon pour la multitude. »


Alors que Jésus vient d’évoquer sa Passion, les moqueries et les crachats, les disciples restent dans l’incompréhension. Ils s’inquiètent des places d’honneur. Adressant leur requête à Jésus, ils montrent combien leur inconscience est grande ; pire, ils avouent implicitement qu’ils ne croient pas que la gloire vienne du Père, mais de Jésus. Pour eux, partager la gloire du Fils de l’homme se limite à recevoir des fonctions temporelles d’importance.

Jésus les invite alors à se prononcer pour lui, à s’engager à sa suite. En leur proposant la coupe à laquelle il boira lui-même, le Seigneur reste dans la logique de son annonce de la Passion. Dans l’Ancien Testament, la « coupe » désigne en effet un avenir de souffrances ; les disciples ne l’ignoraient pas. Quand ils lui répondent « nous le pouvons », ils affirment donc crânement qu’ils suivront Jésus jusqu’au bout, même dans la souffrance, pour arriver leurs fins. Le récit est sur ce point très ironique. Non seulement les apôtres abandonneront tous le Seigneur Jésus, les deux frères comme les autres, mais ceux qui l’accompagneront dans ses souffrances, jusqu’à siéger à sa droite et à sa gauche, ne seront pas deux disciples mais deux brigands. (F. Dominique) Et nous, que cherchons-nous ? ... Le chemin des honneurs ou celui de Jésus ?