vendredi 14 septembre 2012

 Parole du jour
Jn 3, 
Vendredi 14 septembre

Nul n'est monté au ciel sinon celui qui est descendu du ciel, le Fils de l'homme.
De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l'homme soit élevé, afin que tout homme qui croit obtienne par lui la vie éternelle.
Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique : ainsi tout homme qui croit en lui ne périra pas, mais il obtiendra la vie éternelle.
Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. 
La croix est le signe d'un Amour au maximum, l'Amour de Dieu pour nous. Nous avons du prix à ses yeux, le prix de sa Vie. Sur la Croix, c'est Dieu Lui-même qui librement se livre, souffre et meurt. Et il le fait dans notre Humanité pour que notre Humanité libérée du péché et de la mort, refaçonnée par cet Amour au maximum, soit rendue à l'Immortalité et à la Paix. Car l'Amour est plus fort que la mort et la mort ne peut rien contre l'Amour. Elle croit être victorieuse de l'Amour, mais l'Amour est Vie : " O Mort, où est ta victoire ?O Mort, où est ton dard venimeux ? Le dard de la mort, c'est le péché ; ce qui renforce le péché, c'est la Loi. Rendons grâce à Dieu qui nous donne la victoire par Jésus Christ notre Seigneur. (1 Co 15, 55-57)  "Oui, dit Jésus, élevé de terre, j'attirerai à moi tous les hommes." (Jn 12, 32)
Homélie de Saint André de Crète (8è sc.) :

Nous célébrons la fête de la Croix, de cette Croix qui a chassé les ténèbres et ramené la lumière. Nous célébrons la fête de la Croix et, avec le Crucifié, nous sommes portés vers les hauteurs, nous laissons sous nos pieds la terre et le péché pour obtenir les biens du ciel. ~ Quelle grande chose que de posséder la Croix : celui qui la possède, possède un trésor. ~ Je viens d’employer le mot de trésor pour désigner ce qu’on appelle et qui est réellement le meilleur et le plus magnifique de tous les biens ; car c’est en lui, par lui et pour lui que tout l’essentiel de notre salut consiste et a été restauré pour nous.

En effet, s’il n’y avait pas eu la Croix, le Christ n’aurait pas été crucifié, la vie n’aurait pas été clouée au gibet, et les sources de l’immortalité, le sang et l’eau qui purifient le monde, n’auraient pas jailli de son côté, le document reconnaissant le péché n’aurait pas été déchiré, nous n’aurions pas reçu la liberté, nous n’aurions pas profité de l’arbre de vie, le paradis ne se serait pas ouvert. ~ S’il n’y avait pas eu la Croix, la mort n’aurait pas été terrassée, l’enfer n’aurait pas été dépouillé de ses armes. La Croix est donc une chose grande et précieuse.
 

jeudi 13 septembre 2012

Parole du jour
Lc 6, 27-38
Jeudi 13 septembre
Jésus déclarait à la foule :
« Je vous le dis, à vous qui m'écoutez : Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent.
Souhaitez du bien à ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous calomnient.
À celui qui te frappe sur une joue, présente l'autre. À celui qui te prend ton manteau, laisse prendre aussi ta tunique.
Donne à quiconque te demande, et ne réclame pas à celui qui te vole.
Ce que vous voulez que les autres fassent pour vous, faites-le aussi pour eux.
Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle reconnaissance pouvez-vous attendre ? Même les pécheurs aiment ceux qui les aiment.
Si vous faites du bien à ceux qui vous en font, quelle reconnaissance pouvez-vous attendre ? Même les pécheurs en font autant.
Si vous prêtez quand vous êtes sûrs qu'on vous rendra, quelle reconnaissance pouvez-vous attendre ? Même les pécheurs prêtent aux pécheurs pour qu'on leur rende l'équivalent.
Au contraire, aimez vos ennemis, faites du bien et prêtez sans rien espérer en retour. Alors votre récompense sera grande, et vous serez les fils du Dieu très-haut, car il est bon, lui, pour les ingrats et les méchants.

Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux.
Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés ; ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés. Pardonnez, et vous serez pardonnés.
Donnez, et vous recevrez : une mesure bien pleine, tassée, secouée, débordante, qui sera versée dans votre tablier ; car la mesure dont vous vous servez pour les autres servira aussi pour vous. »
Être chrétien n'est pas de tout repos : "Aimez vos ennemis !" Voilà une parole difficile pour l'homme. Est-ce possible ?  Et pourtant c'est au coeur de la voie chrétienne. C'est le chemin de Jésus. Le suivre, c'est prendre le même chemin. Combien de personnes sont malades de ce manque d'amour, de ce manque de pardon ? ... Il s'agit d'être plus fort que la haine, que le mal. La "Royauté" chrétienne c'est celle-là ! Et Jésus continue :  faites du bien à ceux qui vous haïssent. Souhaitez du bien à ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous calomnient ... Comment est-ce possible Seigneur ? Il nous le redit : "Ce qui est impossible à l'homme est possible à Dieu." et il ajoute "Sans moi vous ne pouvez rien faire." Lisons les Evangiles, nous verrons comment il a vécu ce qu'il dit : "Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font." Le fruit de ce pardon, de cet amour, c'est la Paix et la Vie donnée. Jésus dit aussi : "Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux." C'est le même message. En hébreu, le terme que nous traduisons par "miséricorde" signifie "entrailles maternelles". Etre "miséricordieux", c'est donner la vie comme une mère. Chaque personne humaine est à considérer comme notre enfant. On ne peut que vouloir du bien pour son enfant même s'il se fait notre ennemi. Alors la souffrance est là mais l'amour est plus fort que la souffrance. On l'aime jusqu'à être prêt à donner sa vie pour lui. Jésus l'a accompli : Il a donné sa vie pour ceux-là même qui le crucifiait. Accueillir ce don, accueillir Jésus dans notre vie, c'est Lui permettre de transformer nos sentiments pour aimer comme il nous aime. 

mercredi 12 septembre 2012


Parole du jour
Lc 6, 20-26
Mercredi 12 septembre

Jésus s'était arrêté dans la plaine, et la foule l'entourait. Regardant alors ses disciples, Jésus dit : « Heureux, vous les pauvres : le royaume de Dieu est à vous !
Heureux, vous qui avez faim maintenant : vous serez rassasiés !
Heureux, vous qui pleurez maintenant : vous rirez !
Heureux êtes-vous quand les hommes vous haïssent et vous repoussent, quand ils insultent et rejettent votre nom comme méprisable, à cause du Fils de l'homme.
Ce jour-là, soyez heureux et sautez de joie, car votre récompense est grande dans le ciel : c'est ainsi que leurs pères traitaient les prophètes.

Mais malheureux, vous les riches : vous avez votre consolation !
Malheureux, vous qui êtes repus maintenant : vous aurez faim ! Malheureux, vous qui riez maintenant : vous serez dans le deuil et vous pleurerez !
Malheureux êtes-vous quand tous les hommes disent du bien de vous : c'est ainsi que leurs pères traitaient les faux prophètes. 

La pauvreté dont il est question est d'abord celle du coeur. Il s'agit de se quitter soi-même, de se décentrer de soi pour s'en remettre totalement au Christ : Être pauvre de soi pour être riche du Lui. Alors le royaume de Dieu qui est celui de l'Amour est à nous.
La faim dont il est question est celle du coeur. C'est la faim de Sa Parole et de sa Présence. La faim de Lui être uni ... Nous serons rassasiés lorsque "Le voyant tel qu' Il est, nous Lui serons semblables." (1 jn 3, 2)
Et les pleurs sont celles causées par notre péché qui nous empêche le plein ajustement sur Lui. Pleurs salutaire du désir et d'un travail de conversion de tous les instants. Au jour de notre "oui" définitif, nous serons dans la Paix.
C'est un chemin de combat où très souvent il faut avancer à contre-courant d'une humanité blessée et imbue d'elle-même, d'une humanité orgueilleuse. Mais "celui qui aura persévéré jusqu'au bout sera sauvé." (Mt 24, 13)

mardi 11 septembre 2012

 Paroles du jour
Lc 6, 12-19
Mardi 11 septembre

En  ces jours-là, Jésus s'en alla dans la montagne pour prier, et il passa la nuit à prier Dieu. Le jour venu, il appela ses disciples, en choisit douze, et leur donna le nom d'Apôtres : Simon, auquel il donna le nom de Pierre, André son frère, Jacques, Jean, Philippe, Barthélemy, Matthieu, Thomas, Jacques fils d'Alphée, Simon appelé le Zélote, Jude fils de Jacques, et Judas Iscariote, celui qui fut le traître.

Jésus descendit de la montagne avec les douze Apôtres et s'arrêta dans la plaine. Il y avait là un grand nombre de ses disciples, et une foule de gens venus de toute la Judée, de Jérusalem, et du littoral de Tyr et de Sidon, qui étaient venus l'entendre et se faire guérir de leurs maladies. Ceux qui étaient tourmentés par des esprits mauvais en étaient délivrés. Et toute la foule cherchait à le toucher, parce qu'une force sortait de lui et les guérissait tous.

Voici que Jésus pose les premières pierres de son Eglise. Et il ne les choisit pas arbitrairement. Il les connaît de l'intérieur et sait qu'ils ne sont pas parfaits. Jésus prend du temps :  "Il s'en alla dans la montagne pour prier, et il passa la nuit à prier Dieu". Jésus ne fait rien sans la prière, sans la relation avec le Père ... Il ne fait rien en dehors de l'écoute du coeur. C'est pour nous une leçon. Une fois bien "connecté" intérieurement, il est prêt au discernement : "Il appelle ses disciples". C'est lui qui appelle. Il appelle et il choisit : "Il en choisit douze". "Douze" comme les douze tribus d'Israël. Jésus fonde le nouvel Israël dont la mission sera la même. Fondé en Abraham, Israël avait une feuille de route bien claire. Dieu dit à Abraham : "Quitte ton pays, ta famille et la maison de ton père ..." Abraham est appeler à une "conversion" : quitter l'idôlatrie et entrer dans une nouvelle relation en bâtissant sa vie sur l'Unique Dieu. Et ceci en lui remettant sa vie dans une confiance totale, la Foi : "pour le pays que je t'indiquerai". Cet abandon entre les mains de Dieu le conduira à accomplir sa mission : "Sois une bénédiction !"(Gn 12, 1-2) La Mission du Nouvel Israël fondé par Jésus sera la même : "Sois une Bénédiction!" Jésus n'a été que "Bénédiction". Il dira que "le disciple doit être comme son Maître". Et donc la Mission des Apôtres, nom qui signifie "Envoyés" sera la même que celle de Jésus, que celle d'Abraham : "Sois une Bénédiction !"  Et pour Jésus celle-ci s'accomplit plus particulièrement de trois manières qui sont indissociables : La Parole avec la mise en pratique de ce qu'elle dit : la libération et la guérison. 1. La Parole, l'enseignement de Jésus qui est un Rabbi, un Enseignant, enseignement qui est une Bonne Nouvelle et rejoint le coeur de l'homme : "Une foule de gens ... venus l'entendre."  - 2. La libération : "Ceux qui étaient tourmentés par des esprits mauvais en étaient délivrés." - 3. La guérison : "une foule de gens ... venus se faire guérir de leurs maladies". Jésus rend la Santé, c'est le sens du mot "Salut" :  " ... Il les guérissait tous." La Mission de l'Eglise, Nouvel Israël fondée sur les Apôtres et dont Jésus est "la Pierre d'Angle" est la même. Mais par elle-même elle ne peut rien : "Sans moi vous ne pouvez rien faire" dira Jésus à ses disciples.  Elle ne peut accomplir sa Mission que par Sa Force à Lui : "Une force sortait de Lui." Réceptacle de cette "Force", l'Eglise, Peuple de Dieu, Corps du Christ, Temple de l'Esprit est le "Lieu" où aujourd'hui encore on peut "toucher Jésus" : "toute la foule cherchait à le toucher ..."  En particulier par la "Vie fraternelle", la "prière", la "liturgie" et les "Sacrements", le "Service du frère".

lundi 10 septembre 2012

Parole du jour
Lc 6, 6-11
Lundi 10 septembre

Un autre jour de sabbat, Jésus était entré dans la synagogue et enseignait. Il y avait là un homme dont la main droite était paralysée. Les scribes et les pharisiens observaient Jésus afin de voir s'il ferait une guérison le jour du sabbat ; ils auraient ainsi un motif pour l'accuser. Mais il connaissait leurs pensées, et il dit à l'homme qui avait la main paralysée : « Lève-toi, et reste debout devant tout le monde. » L'homme se leva et se tint debout. Jésus leur dit : « Je vous le demande : Est-il permis, le jour du sabbat, de faire le bien, ou de faire le mal ? de sauver une vie, ou de la perdre ? » Alors, promenant son regard sur eux tous, il dit à l'homme : « Étends ta main. » Il le fit, et sa main redevint normale. Quant à eux, ils furent remplis de fureur et ils discutaient entre eux sur ce qu'ils allaient faire à Jésus.

Deux récits bibliques sont à l'origine du Sabbat : 1/ la Création. Dieu donne la vie. - 2/ La sortie d'Egypte et le passage de la mer rouge. Dieu libère. Pour commémorer ces deux actions vitales de Dieu, le jour du Sabbat était consacré à Dieu et on arrêtait tout travail : le 7ème jour de la création, après avoir vu que tout ce qu'il avait fait était bon, Dieu ne s'était-il pas reposé ? ... Mais est-ce que cela veut dire que ce jour là, Dieu ne donne plus la vie et n'apporte plus la libération ? ... Non, car pour Dieu ce qui est premier, ce n'est pas une commémoration ou des rites qui sont traditions humaines, mais ce vers quoi ou qui ils sont tournés. Or ce n'est pas seulement vers Dieu agissant, mais aussi vers  l'homme pour qui il agit et ne cesse d'agir et même le jour du Sabbat : "le sabbat a été fait pour l'homme (pour qu'il se souvienne de l'action de Dieu pour lui), mais non l'homme pour le sabbat". Aussi lorsque celui-ci est en danger, pour Dieu celui-ci doit être premier. C'est ainsi que ce jour-là, Jésus libère et donne vie, il guérit. S'enfermer dans une loi extérieur conduit à l'intolérance, s'ouvrir à celle du coeur conduit à la bienveillance et la compassion. Cela conduira Jésus à la croix, sommet d'une vie toute donnée pour que libérée, l'humanité reprenne vie. Il est intéressant de relevé que c'est la main droite qui est paralysée, or dans la symbolique de ce monde d'oralité, la droite est le coté du bien. Cet homme ne pouvait par lui-même se libérer du mal et demeurait dans la mort. En le guérissant Jésus le libère et le rend à la vie. C'est le Mystère Pascal qui se réalise ... une vraie résurrection ! 

samedi 8 septembre 2012

  Parole du jour
Lc 5, 33-39
samedi 8 septembre
 
Voici quelle fut l'origine de Jésus Christ. Marie, la mère de Jésus, avait été accordée en mariage à Joseph ; or, avant qu'ils aient habité ensemble, elle fut enceinte par l'action de l'Esprit Saint.
Joseph, son époux, qui était un homme juste, ne voulait pas la dénoncer publiquement ; il décida de la répudier en secret.
Il avait formé ce projet, lorsque l'ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse : l'enfant qui est engendré en elle vient de l'Esprit Saint ; elle mettra au monde un fils, auquel tu donneras le nom de Jésus (c'est-à-dire : Le-Seigneur-sauve), car c'est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. »

Tout cela arriva pour que s'accomplît la parole du Seigneur prononcée par le prophète :
Voici que la Vierge concevra et elle mettra au monde un fils, auquel on donnera le nom d'Emmanuel, qui se traduit : « Dieu-avec-nous ».
 
Marie est né comme naisse toute créature, mais elle est né comme l'écrit Bernanos "plus jeune que le péché" aussi est-elle la nouvelle Eve, elle qui a été et est restée pleinement ajusté sur la Source de Vie qui lui donnait existence. Elle n'a dévié ni à droite, ni à gauche, son "OUI" n'a été que "OUI" comme celui à qui elle a donné naissance et qui a nom : "Dieu avec nous". Puissions-nous nous laisser enseigner par elle, guider par elle, elle nous apprendra ce "OUI", elle nous apprendra son "FILS", elle nous apprendra à Lui devenir semblable ...
 
Homélie d'André de Crète (660-740) : 
 
Aujourd'hui comme pour des noces, l'Eglise se pare de la perle inviolée, de la vraie pureté. Aujourd'hui, dans tout l'éclat de sa noblesse immaculée, l'humanité retrouve, grâce aux mains divines, son premier état et son ancienne beauté. Les hontes du péché avaient obscurci la splendeur et les charmes de la nature humaine ; mais, lorsque naît la Mère (Marie) de celui qui est la Beauté par excellence, cette nature recouvre en elle ses anciens privilèges (avant la faute), elle est façonnée suivant un modèle parfait et entièrement digne de Dieu. Et cette formation est une parfaite restauration et cette restauration est une divinisation et cette divinisation, une assimilation à l'état des origines. 
Aujourd'hui, contre toute espérance, la femme stérile (Anne) devient mère et cette mère, donnant naissance à une descendance qui n'a pas de mère , née elle-même de l'infécondité, a consacré tous les enfantements de la nature. 
Aujourd'hui est apparu l'éclat de la pourpre divine, aujourd'hui la misérable nature humaine a revêtu la dignité royale. 
Aujourd'hui, selon la prophétie, le sceptre de David a fleuri en même temps que le rameau toujours vert d'Aaron, qui, pour nous, a produit le Christ rameau de la force. 
Aujourd'hui, une jeune vierge (naissance de Marie) est sortie de Juda et de David, portant la marque du règne et du sacerdoce de celui qui a reçu, suivant l'ordre de Melchisédech, le sacerdoce d'Aaron (Jésus). 
Pour tout dire en un mot, aujourd'hui commence la régénération de notre nature, et le monde vieilli, soumis à une transformation divine, reçoit les prémices de la seconde création.
 
 Homélie de St Jean Damascène (676-749)

Puisque la Vierge Mère de Dieu devait naître de sainte Anne, la nature n’a pas osé anticiper sur la grâce : la nature demeura stérile jusqu’à ce que la grâce eût porté son fruit. Il fallait qu’elle naisse la première, celle qui devait enfanter le premier-né antérieur à toute créature, en qui tout subsiste. Joachim et Anne, heureux votre couple ! Toute la création est votre débitrice. C’est par vous, en effet, qu’elle a offert au Créateur le don supérieur à tous les dons, une mère toute sainte, seule digne de celui qui l’a créée.
Réjouis-toi, Anne, la stérile, toi qui n’enfantais pas ; éclate en cris de joie, toi qui n’as pas connu les douleurs. Réjouis-toi, Joachim : par ta fille un enfant nous est né, un fils nous a été donné. On proclame son nom : Messager du grand dessein de Dieu, qui est le salut de tout l’univers, Dieu fort. Oui, cet enfant est Dieu. Joachim et Anne, heureux votre couple, et parfaitement pur ! On vous a reconnus grâce à votre fruit, selon cette parole du Seigneur : Vous les reconnaîtrez à leurs fruits. Vous avez eu une conduite agréable à Dieu et digne d’elle que vous avez engendrée. À cause de votre vie chaste et sainte, vous avez produit le joyau de la virginité, celle qui devait être vierge avant l’enfantement, vierge en mettant au monde, vierge après la naissance  ; la seule toujours Vierge d’esprit, d’âme et de corps.
Joachim et Anne, couple très chaste ! En observant la chasteté, cette loi de la nature, vous avez mérité ce qui dépasse la nature : vous avez engendré pour le monde celle qui sera, sans connaître d’époux, la Mère de Dieu. En menant une vie pieuse et sainte dans la nature humaine, vous avez engendré une fille supérieure aux anges, qui est maintenant la Souveraine des anges.
Enfant très gracieuse et très douce ! Fille d’Adam et Mère de Dieu ! Heureux ton père et ta mère ! Heureux les bras qui t’ont portée ! Heureuses les lèvres qui, seules, ont reçu tes chastes baisers pour que tu demeures toujours parfaitement vierge.
Acclamez Dieu, terre entière, sonnez, dansez, jouez. Élevez la voix, élevez-la, ne craignez pas !

Dans "Journal d'un curé de campagne" de Bernanos :

" Notre pauvre espèce ne vaut pas cher, mais l'enfance émeut toujours ses entrailles, l'ignorance des petits lui fait baisser les yeux - ses yeux qui savent le bien et le mal, ses yeux qui ont vu tant de choses ! Mais ce n'est que l'ignorance, après tout.
La Vierge était l'innocence ... Oui, mon petit, pour la bien prier, il faut sentir sur soi ce regard qui n'est pas tout à fait celui de l'indulgence - car l'indulgence ne va pas sans quelque expérience amère - mais de la tendre compassion, de la surprise douloureuse, d'on ne sait quel sentiment encore, inconcevable, inexprimable, qui la fait plus jeune que le péché, plus jeune que la race dont elle est issue et, bien que Mère par la grâce, Mère des grâces, la cadette du genre humain. "

 


vendredi 7 septembre 2012

 Parole du jour
Lc 5, 33-39
vendredi 7 septembre
 
On disait un jour à Jésus : « Les disciples de Jean jeûnent souvent et font des prières ; de même ceux des pharisiens. Au contraire, tes disciples mangent et boivent ! »
Jésus leur dit : « Est-ce que vous pouvez faire jeûner les invités de la noce, pendant que l'Époux est avec eux ? Mais un temps viendra où l'Époux leur sera enlevé : ces jours-là, ils jeûneront. »
Et il dit pour eux une parabole : « Personne ne déchire un morceau à un vêtement neuf pour le coudre sur un vieux vêtement. Autrement, on aura déchiré le neuf, et le morceau ajouté, qui vient du neuf, ne s'accordera pas avec le vieux. Et personne ne met du vin nouveau dans de vieilles outres ; autrement, le vin nouveau fera éclater les outres, il se répandra et les outres seront perdues. Mais il faut mettre le vin nouveau dans des outres neuves. Jamais celui qui a bu du vieux ne désire du nouveau. Car il dit : 'C'est le vieux qui est bon.' » 
 
Le jeûne chrétien n'est pas un jeûne pour se rendre Dieu favorable comme c'est souvent le cas dans l'Ancien Testament, mais pour se rendre favorable à Dieu dans le sens que se décentrant de soi-même, on se recentre sur Lui. Dieu, Lui, est bien sûr toujours favorable, mais l'homme à du mal à faire de Lui son premier interlocuteur et se tourne trop facilement vers des idoles de toutes natures qui flattent son égo. Le jeûne aide à un réajustement : "Dieu premier aimé, Dieu premier servi." C'est un réajustement de libération. Le jeûne est donc en notre faveur puisqu'il  nous rend à nous-mêmes, à notre être essentiel dans un réajustement sur la Source. Aussi nous permet-il de revenir à la réalité de notre vocation humaine qui est l'ouverture à autrui dans le service et le don de soi. Et il est bien des façons de jeûner ! Voici un écrit du prophète Isaïe qu'il est important de connaître :
" Est-ce là le jeûne qui me plaît ?Est-ce là votre jour de pénitence ? Courber la tête comme un roseau ,coucher sur le sac et la cendre, appelles-tu cela un jeûne, un jour bien accueilli par le Seigneur ? Quel est donc le jeûne qui me plaît ?N'est-ce pas faire tomber les chaînes injustes, délier les attaches du joug, rendre la liberté aux opprimés, briser tous les jougs ?
N'est-ce pas partager ton pain avec celui qui a faim, recueillir chez toi le malheureux sans abri, couvrir celui que tu verras sans vêtement, ne pas te dérober à ton semblable ? Alors ta lumière jaillira comme l'aurore,et tes forces reviendront rapidement. Ta justice marchera devant toi,et la gloire du Seigneur t'accompagnera. Alors, si tu appelles, le Seigneur répondra ;si tu cries, il dira : « Me voici. »Si tu fais disparaître de ton pays le joug, le geste de menace, la parole malfaisante, si tu donnes de bon coeur à celui qui a faim,et si tu combles les désirs du malheureux,ta lumière se lèvera dans les ténèbres et ton obscurité sera comme la lumière de midi. Le Seigneur sera toujours ton guide.En plein désert, il te comblera et te rendra vigueur.Tu seras comme un jardin bien irrigué,comme une source où les eaux ne manquent jamais." (Is 58, 1-11)
 

jeudi 6 septembre 2012

Parole du jour
Lc 5, 1-11
Jeudi 6 septembre

Un jour, Jésus se trouvait sur le bord du lac de Génésareth ; la foule se pressait autour de lui pour écouter la parole de Dieu. Il vit deux barques amarrées au bord du lac ; les pêcheurs en étaient descendus et lavaient leurs filets. Jésus monta dans une des barques, qui appartenait à Simon, et lui demanda de s'éloigner un peu du rivage. Puis il s'assit et, de la barque, il enseignait la foule.
Quand il eut fini de parler, il dit à Simon : « Avance au large, et jetez les filets pour prendre du poisson. »
Simon lui répondit : « Maître, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre ; mais, sur ton ordre, je vais jeter les filets. » Ils le firent, et ils prirent une telle quantité de poissons que leurs filets se déchiraient. Ils firent signe à leurs compagnons de l'autre barque de venir les aider. Ceux-ci vinrent, et ils remplirent les deux barques, à tel point qu'elles enfonçaient.
À cette vue, Simon-Pierre tomba aux pieds de Jésus, en disant : « Seigneur, éloigne-toi de moi, car je suis un homme pécheur. » L'effroi, en effet, l'avait saisi, lui et ceux qui étaient avec lui, devant la quantité de poissons qu'ils avaient prise ; et de même Jacques et Jean, fils de Zébédée, ses compagnons. Jésus dit à Simon : « Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras. » Alors ils ramenèrent les barques au rivage et, laissant tout, ils le suivirent. 

Jésus annonce la Parole. Les Evangiles ne cessent  de nous rappeler l'importance de l'enseignement de Jésus. Sa Parole donne la Vie. Elle conduit au changement du coeur et a une reconnaissance et une rencontre personnelle avec Celui qui l'habite. Elle conduit à la Foi. Trop souvent nous faisons l'expérience que lorsque nous voulons conduire notre vie par nous-mêmes, nous aboutissons le plus souvent à la mésaventure : " Maître, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre ..." Le résultat en est la stérilité ... 
Il nous faut remettre notre vie à Quelqu'un d'autre et c'est la Foi qui le permet, cette Foi fortifiée par la Parole évangélique. La Foi qui ouvre l'oreille de notre coeur pour entendre la Parole qui prend vie au quotidien de nos vies : "jetez les filets pour prendre du poisson." La Foi qui nous décentre de nous-mêmes pour nous centrer sur Lui et entrer dans l'obéissance : "Sur ton ordre je vais jeter les filets." Le résultat en est la fécondité : " Ils prirent une telle quantité de poissons que leurs filets se déchiraient ". Cette fécondité dont la grâce atteint bien au-delà de nous-mêmes : "Ils firent signe à leurs compagnons de l'autre barque de venir les aider. Ceux-ci vinrent, et ils remplirent les deux barques, à tel point qu'elles enfonçaient". 
Il en est de même dans la Mission à laquelle Jésus nous appelle, chacun selon notre état de vie et notre service : « Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras. »

mercredi 5 septembre 2012





Parole du jour
Lc 4, 38-34
Mercredi 5 septembre

En quittant la synagogue, Jésus entra chez Simon. Or, la belle-mère de Simon était  oppressée  par  une forte fièvre, et on implora Jésus en sa faveur. Il se pencha sur elle, interpella vivement la fièvre, et celle-ci quitta la malade. À l'instant même, elle se leva, et elle les servait. 

Au coucher du soleil, tous ceux qui avaient des infirmes atteints de diverses maladies les lui amenèrent. Et Jésus, imposant les mains à chacun d'eux, les guérissait. Des esprits mauvais sortaient de beaucoup d'entre eux en criant : « Tu es le Fils de Dieu ! » Mais Jésus les interpellait vivement et leur interdisait de parler parce qu'ils savaient, eux, qu'il était le Messie. 

Quand il fit jour, il sortit et se retira dans un endroit désert. Les foules le cherchaient ; elles arrivèrent jusqu'à lui, et elles le retenaient pour l'empêcher de les quitter. Mais il leur dit : « Il faut que j'aille aussi dans les autres villes pour leur annoncer la Bonne Nouvelle du règne de Dieu, car c'est pour cela que j'ai été envoyé. » Et il se rendait dans les synagogues de Judée pour y proclamer la Bonne Nouvelle. 


Dans la synagogue, Jésus a enseigné une Parole de Vie comme le sont toutes ses Paroles. Et voici qu'entrant chez Pierre, il va mettre en oeuvre cette Parole en libérant et guérissant sa Belle-mère. Il est intéressant de constater que dans ce récit sont liées libération et guérison. La Belle-mère de Pierre est à la fois "oppressée" et avec une "forte fièvre". Les deux sont liés. Et Jésus comme il le fait pour les démons, "interpelle vivement la fièvre". La fièvre est comme personnalisé. Elle entend la Parole de Jésus et quitte la malade qui se lève et se met au service. Le terme "se lever" - "anastasa" en grec - est l'un des deux termes que l'on traduit par "résurrection". Elle passe de la mort (la fièvre) qui est vaincu par Jésus proférant la Parole de la Croix, à la Vie nouvelle (la Résurrection)  qui ouvre sur l'amour en actes (le service). A travers ce récit, c'est la réalité et l'action du Mystère Pascal qui se révèle à nous. Combien souvent nous-mêmes nous sommes oppressés et fièvreux, Jésus est pour nous le médecin véritable et l'unique remède. Dans le récit qui suit nous retrouvons la même donnée ... Et Jésus est pressé d'apporter le Salut, c'est-à-dire la Santé : « Il faut que j'aille aussi dans les autres villes pour leur annoncer la Bonne Nouvelle du règne de Dieu, car c'est pour cela que j'ai été envoyé. »                         

mardi 4 septembre 2012



Parole du jour
Lc 4, 31-37
Mardi 4 septembre

Jésus descendit à Capharnaüm, ville de Galilée, et il y enseignait, le jour du sabbat. On était frappé par son enseignement parce que sa parole était pleine d'autorité. Or, il y avait dans la synagogue un homme possédé par un esprit démoniaque, qui se mit à crier d'une voix forte : « Ah ! que nous veux-tu, Jésus de Nazareth ? Es-tu venu pour nous perdre ? Je sais fort bien qui tu es : le Saint, le Saint de Dieu ! » Jésus l'interpella vivement : « Silence ! Sors de cet homme ! » Alors le démon le jeta par terre devant tout le monde et sortit de lui sans lui faire aucun mal. Tous furent effrayés, et ils se disaient entre eux : « Quelle est cette parole ? Car il commande avec autorité et puissance aux esprits mauvais, et ils sortent ! » Et la réputation de Jésus se propagea dans toute la région. 

 Voici Jésus affronté au problème du Mal. Ce dernier ne peut supporter la Lumière. Il la connaît, n'a-t-il pas nom "Lucifer", nom qui signifie "Porteur de la Lumière". Mais il s'est fait le "Satan" mot qui signifie "Adversaire". Il s'est fait l'Adversaire de la "Lumière" et désormais il rode dans la nuit ... cherchant qui dévorer, c'est-à-dire qui attirer dans les ténèbres. Il le fait en agissant en "Diable", le mot signifie : diviseur, calomniateur. Il apporte la division et la haine ... la guerre. Il est opposé à l'Amour et brise les relations, le don de soi et la paix. Il veut entraîner l'être humain dans sa nuit. Mais il ne peut rien contre la "Lumière" et sa peur est d'être mis en pleine lumière. Quand cela arrive, il s'enfuit, comme brûlé par les rayons de l'Amour, pour rejoindre la nuit. Or St Jean, dans sa 1ère lettre, le dit : "Dieu est Lumière, en Lui point de ténèbres ... Dieu est Amour."La Lumière et l'Amour sont une même réalité. Et Jésus qui est "Dieu né de Dieu, Lumière né de la Lumière", le Fils de Dieu incarné, est vainqueur de celui que l'on appelle aussi le "Malin" car "Père du mensonge". Dans le passage de l'Evangile d'aujourd'hui, nous assistons à ce combat entre la "Lumière" et les "ténèbres" et l'enjeu en est "l'être humain", chacun de nous. Aussi est-il essentiel d'accueillir Jésus-Christ dans nos vies, pas en paroles seulement, mais en actes et en vérité. Il saura nous libérer de tout ce qui nous entrave de par le "Mauvais" que trop souvent nous écoutons car il sait infiltrer son fiel dans nos pensées que les Pères dans la vie monastique ont appelés parfois par le mot de "démons". Ils parlaient des pensées mauvaises et contraires à l'Amour et à la Vie. L'histoire mythique de la création de l'être humain nous le montre (Livre de la Genèse). Le Satan, l'Adversaire, sous la forme du serpent, attaque Eve par un mensonge en demi teinte qui la fait tomber dans le piège et la conduit à l'éclatement de son être. Les Pères diront qu'Adam et Eve étaient vêtus d'un habit de "Lumière", le péché qui est l'aboutissement de l'écoute du "Tentateur" comme on  l'appelle aussi, les a conduit à se découvrir nus, c'est-à-dire "désajustés" par rapport à leur nature créée à l'Image et ressemblance de Dieu qui est Amour et Lumière. A partir de cet instant, ils se cachent et ils ont peur ... et se retrouve en exil, loin de la Source de Vie qui irradiait leur coeur. Jésus est venu pour ramener l'être humain et l'Humanité à son coeur. Les ténèbres croiront l'engloutir mais "la Lumière luit dans les ténèbres et les ténèbres ne peuvent l'éteindre ..." (Jn 1, 4) L'Amour est plus fort que la haine, que la mort. C'est cette libération et cette illumination que le Christ veut accomplir en toi !

mercredi 29 août 2012

 Parole du jour
Mt 24, 42-51
Jeudi 30 août

 Jésus parlait à ses disciples de sa venue :« Veillez, car vous ne connaissez pas le jour où votre Seigneur viendra.Vous le savez bien : si le maître de maison avait su à quelle heure de la nuit le voleur viendrait, il aurait veillé et n'aurait pas laissé percer le mur de sa maison.Tenez-vous donc prêts, vous aussi : c'est à l'heure où vous n'y penserez pas que le Fils de l'homme viendra.Quel est donc le serviteur fidèle et sensé à qui le maître de maison a confié la charge de son personnel pour lui donner la nourriture en temps voulu ? Heureux ce serviteur que son maître, en arrivant, trouvera à son travail ! Amen, je vous le déclare : il lui confiera la charge de tous ses biens.Mais si ce mauvais serviteur se dit : 'Mon maître s'attarde', et s'il se met à frapper ses compagnons, s'il mange et boit avec les ivrognes, son maître viendra le jour où il ne l'attend pas et à l'heure qu'il n'a pas prévue : il se séparera de lui et le mettra parmi les hypocrites ; là il y aura des pleurs et des grincements de dents. »
Il est des questions devant lesquelles ils ne faut point fuir ... Pourquoi la vie ? ... Pourquoi la mort ? ... Quel sens donner à tout cela ? ... Beaucoup évitent de s'y arrêter et cherchent à chasser l'angoisse :
"On s'intéresse, on s'amuse, on se passionne : la curiosité s'étale sur plus d'objets. On se fatigue, on retombe à plat, la vie n'est pas changée, ce nouveau n'a rien renouvelé en nous : aucune source n'a jailli." (Maurice Zundel) C'est bien de "Source" qu'il s'agit ! Écouter son cœur ... écouter la vie ... Se poser ... Apprendre le silence pour rejoindre la "Source" et s'y ajuster. Apprendre à quitter l'extériorité des choses et leurs apparences pour rejoindre l'intériorité et "bâtir sur le Roc" ! Dieu est Roc !
Ecoutons l'expérience de St Augustin : 
"Je t'ai aimée bien tard, Beauté si ancienne et si nouvelle, je t'ai aimée bien tard ! Mais voilà : tu étais au-dedans de moi quand j'étais au-dehors, et c'est dehors que je te cherchais ; dans ma laideur, je me précipitais sur la grâce de tes créatures. Tu étais avec moi, et je n'étais pas avec toi. Elles me retenaient loin de toi, ces choses qui n'existeraient pas si elles n'existaient en toi. Tu m'as appelé, tu as crié, tu as vaincu ma surdité ; tu as brillé, tu as resplendi, et tu as dissipé mon aveuglement ; tu as répandu ton parfum, je l'ai respiré et je soupire maintenant pour toi ; je t'ai goûtée, et j'ai faim et soif de toi ; tu m'as touché et je me suis enflammé pour obtenir la paix qui est en toi."
Se tenir prêt c'est "lâcher prise" en se lâchant soi-même, pour que jaillisse la Source ! ...

 

vendredi 29 juin 2012


Dans l'impossibilité de préparer la "Parole du jour"
pendant quelques jours,
je vous invite à ruminer et à vous laisser interpeller
par les textes de la Parole de Dieu
offerts chaque jour pour la Messe.

"Souvent nous entendons la Parole de Dieu et l’avalons sans même prendre le temps de la mâcher... Aussitôt, cette nourriture avalée est oubliée. Observez les ruminants comme la vache par exemple. Elle coupe l’herbe sans la mâcher et peut ainsi ingurgiter une grande quantité d’herbe par jour. Celle-ci est accumulée dans la panse puis, après un certain temps, l’animal se met à ruminer, c'est-à-dire qu’elle régurgite le contenu de sa panse dans sa bouche et le mâche à nouveau. Ainsi pulvérisée, cette nourriture pourra être à nouveau avalée puis commencera la digestion qui durera trois jours. Cette nourriture la nourrit et lui donne vie ...
Les Ecritures ne sont pas des paroles d’hommes, mais la Parole de ‘Dieu’ qui ne périt pas, qui demeurera toujours, qui est toujours vivante, parlante pour chacun d’entre vous. Mais encore faut-il comme la vache, pouvoir l’accueillir avec bonheur chaque jour, la mâcher, la remâcher jusqu’à ce qu’elle nous parle et puisse accomplir son œuvre de transformation ..." (Anonyme)

samedi 23 juin 2012


Parole du jour
Mt 6, 24-34
Samedi 23 juin

Comme les disciples s'étaient rassemblés
autour de Jésus, sur la montagne, il leur disait :
« 
Aucun homme ne peut servir deux maîtres :
ou bien il détestera l'un et aimera l'autre,

ou bien il s'attachera à l'un et méprisera l'autre.

Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l'Argent.

C'est pourquoi je vous dis :
Ne vous faites pas tant de souci pour votre vie,
au sujet de la nourriture,
ni pour votre corps,
au sujet des vêtements.
La vie ne vaut-elle pas plus que la nourriture,
et le corps plus que les vêtements ?
Regardez les oiseaux du ciel :
ils ne font ni semailles ni moisson,
ils ne font pas de réserves dans des greniers,
et votre Père céleste les nourrit.
Ne valez-vous pas beaucoup plus qu'eux ?
D'ailleurs, qui d'entre vous,
à force de souci,
peut prolonger tant soit peu son existence ?
Et au sujet des vêtements,
pourquoi se faire tant de souci ?
Observez comment poussent les lis des champs :
ils ne travaillent pas, ils ne filent pas.
Or je vous dis que Salomon lui-même,
dans toute sa gloire,
n'était pas habillé comme l'un d'eux.

Si Dieu habille ainsi l'herbe des champs,
qui est là aujourd'hui,
et qui demain sera jetée au feu,
ne fera-t-il pas bien davantage pour vous,
hommes de peu de foi ?
Ne vous faites donc pas tant de souci ;
ne dites pas : 'Qu'allons-nous manger ?'
ou bien : 'Qu'allons-nous boire ?'
ou encore : 'Avec quoi nous habiller ?'
Tout cela, les païens le recherchent.
Mais votre Père céleste sait que vous en avez besoin.
Cherchez d'abord son Royaume et sa justice,
et tout cela vous sera donné par-dessus le marché.
Ne vous faites pas tant de souci pour demain :
demain se souciera de lui-même ;
à chaque jour suffit sa peine.

Nous sommes dans un monde ou l'argent est Roi. Il en faut certes pour vivre, on le sait et ceux qui en manque peuvent témoigner de l'angoisse qu'inflige l'impossibilité de joindre les deux bouts, comme on dit. Il s'agit là d'un argent "au service" de la vie de l'homme. On se suffirait d'un minimum pour vivre, même s'il est bon d'en avoir un peu plus ...
Puis il y a ceux qui sont esclaves de l'argent et qui, en ayant déjà suffisamment, en veulent toujours plus, au détriment de la vie des autres.
L'argent est devenu leur dieu. Il n'en sont pas plus heureux, mais il cherche à combler leurs insatisfactions par toujours plus d'argent. Ils font cependant l'expérience du dicton : "l'argent ne fait pas le bonheur"...Leur vie s'imprime dans leur magot qui ne peut les sauver. Ils peuvent le croire un moment, mais très vite ils se retrouve nez à nez avec un mur. l'Amour ne s'achète pas à coup d'argent ... Dieu, le vrai, ne s'achète pas à coup d'argent.
Seul Dieu, le Dieu de Jésus Christ, peut donner la paix du cœur et l'ouvrir à l'amour. Combien de pauvres dont la vie est riche. C'est le constat que font ceux qui vont rencontrer des peuples en des pays en voie de développement, comme on appelle cela. Pauvres de biens, oui, mais riches de relations et d'entraide. Et l'accueil de l'autre est un devoir premier ... Là, oui, Dieu, le vrai, est présent et il prend soin d'eux ! Ces gens, il faut les aider, certes, mais pas en les engonçant dans nos habits de consommation et de riches selon le monde. La vraie richesse est toute intérieure. Ne leur volons pas ce trésor ! D'ailleurs nous en sommes nous-mêmes cohéritiers : "Le Royaume des cieux est comparable à un trésor caché dans un champ ; l'homme qui l'a découvert le cache de nouveau. Dans sa joie, il va vendre tout ce qu'il possède, et il achète ce champ." (Mt 13, 44) Ne s'agirait-il pas du champs de ton cœur ? A chacun de chercher et de creuser !

vendredi 22 juin 2012



 Parole du jour
Mt 6, 19-23
Vendredi 18 juin

Comme les disciples s'étaient rassemblés
autour de Jésus, sur la montagne, il leur disait :

« Ne vous faites pas de trésors sur la terre,
là où les mites et la rouille les dévorent,
où les voleurs percent les murs pour voler.

Mais faites-vous des trésors dans le ciel,

là où les mites et la rouille ne dévorent pas,
où les voleurs ne percent pas les murs pour voler.

Car là où est ton trésor, là aussi sera ton coeur.
La lampe du corps, c'est l'œil.
Donc, si ton oeil est vraiment clair,
ton corps tout entier sera dans la lumière ;

mais si ton oeil est mauvais,

ton corps tout entier sera plongé dans les ténèbres.
Si donc la lumière qui est en toi est ténèbres,
quelles ténèbres y aura-t-il !
L'homme est plus que son corps. Il est intériorité. Il a une âme dit-on. Mais il a aussi un "esprit". Il est corps, âme et esprit. Le feu de la vie, la vraie, vient de cette dernière dimension :"l'esprit". C'est le centre, la dimension du lien avec Dieu : "L'Esprit-Saint se joint à notre 'esprit' pour attester que nous sommes enfants de Dieu" écrit St Paul. L'homme n'est pas seulement de la terre et il ne doit pas imprimer sa vie dans la terre. S'il le fait, il retombe dans la poussière. L'humain est du ciel et a vocation d'imprimer le ciel qui est au plus profond de son être dans et sur la terre : "Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel" (Notre Père) Le corps est appelé à rendre visible à l'extérieur cette réalité intérieure qu'on appelle "ciel". Il est comme la lampe qui porte la lumière et en devient toute lumineuse, et qui éclaire tous ceux qui sont dans la maison. Notre conscience, éclairée par l'Évangile et par la foi, nous indique le chemin ...

Parole du jour
Mt 6, 7-15
Jeudi 21 juin

Comme les disciples s'étaient rassemblés
autour de Jésus, sur la montagne, il leur disait :
Lorsque vous priez,
ne rabâchez pas comme les païens :
ils s'imaginent qu'à force de paroles ils seront exaucés.
Ne les imitez donc pas,
car votre Père sait de quoi
vous avez besoin avant même
que vous l'ayez demandé.
Vous donc, priez ainsi :
Notre Père, qui es aux cieux,
que ton nom soit sanctifié.
Que ton règne vienne ;
que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd'hui notre pain de ce jour.
Remets-nous nos dettes,
comme nous les avons remises nous-mêmes
à ceux qui nous devaient.
Et ne nous soumets pas à la tentation,
mais délivre-nous du Mal.
Car, si vous pardonnez aux hommes leurs fautes,
votre Père céleste vous pardonnera aussi.
Mais si vous ne pardonnez pas aux hommes,
à vous non plus votre Père ne pardonnera pas vos fautes.

Le "Notre Père" est la prière chrétienne par excellence. La seule que Jésus nous a laissé. C'est à la fois "Sa" prière et la "notre". Nous ne pouvons la dire seul ... nous ne pouvons la dire que dans l'Esprit-Saint, sinon elle n'est qu'une récitation stérile. La dire dans l'Esprit-Saint, avec le cœur, c'est prier en communion avec l'unique Fils, Jésus notre frère. Aussi disons-nous : "Notre Père ..." Et ce "Notre" englobe également tous ceux qui baptisés au nom du Fils unique, ont "revêtu le Christ" (rituel du baptême). Et au-delà, tous ceux qui, créés dans le Fils, à l'Image de Dieu, n'ont pas conscience d'être les enfants du Père, mais le sont fondamentalement. A nous qui nous disons "chrétien" d'être leur conscience en priant en leur nom également et en les portant dans notre prière. L'Église est catholique, c'est-à-dire "universelle". A l'image de Dieu, elle ne laisse personne sur le bord du chemin ...
 
Nous pourrions paraphraser le Notre Père comme suit :
 
Toi qui es notre Père en Jésus, ton Fils Unique et notre Frère,
Nous te reconnaissons comme l'Unique Dieu : Amour et Lumière
Que ta Présence en nous unifie tout notre être,
Qu' Elle se dise à travers notre vie ...
Que celle-ci soit conforme à l'aspiration  d'amour
que tu as inscrite au plus intime de nos cœurs.

Donne-nous d'écouter ta Parole de vie et de la mettre en pratique,
D'aimer sans mesure comme tu nous as sauvés en ton Fils
mort pour nous sur la Croix dans le Pardon.
Garde-nous de tous chemins contraire à notre aspiration profonde
Et délivre-nous de celui qui veut nous détourner de Toi.
Amen

dimanche 17 juin 2012

Parole du jour
Mc 4, 26-34
Dimanche 17 juin

Parlant à la foule en parabole,
Jésus disait :
« Il en est du règne de Dieu
comme d'un homme
qui jette le grain dans son champ :
nuit et jour,
qu'il dorme ou qu'il se lève,
la semence germe et grandit,
il ne sait comment.
D'elle-même, la terre produit d'abord l'herbe,
puis l'épi, enfin du blé plein l'épi.
Et dès que le grain le permet,
on y met la faucille,
car c'est le temps de la moisson. »

Jésus disait encore :
« A quoi pouvons-nous comparer le règne de Dieu ?
Par quelle parabole allons-nous le représenter ?
Il est comme une graine de moutarde ;
quand on la sème en terre,
elle est la plus petite de toutes les semences du monde.
Mais quand on l'a semée,
elle grandit et dépasse toutes les plantes potagères ;
et elle étend de longues branches,
si bien que les oiseaux du ciel
peuvent faire leur nid à son ombre. »

Comme les aliments qui nourrissent notre corps et le garde en vie sans que nous nous en soucions, la Parole de Dieu manduquée, c'est-à-dire assimilée comme la nourriture, se développe en nous et donne vie à notre intériorité sans même que nous en ayons conscience. C'est au fruits qui se donnent à travers nos pensées, paroles, comportements, que son action se révèle et le changement lent mais sûr, nous éblouit : "La pluie et la neige qui descendent des cieux n'y retournent pas sans avoir abreuvé la terre, sans l'avoir fécondée et l'avoir fait germer, pour donner la semence au semeur et le pain à celui qui mange ; ainsi ma parole, qui sort de ma bouche, ne me reviendra pas sans résultat, sans avoir fait ce que je veux, sans avoir accompli sa mission". (Is 55, 10-11) C'est qu' "Elle est vivante, la parole de Dieu, énergique et plus coupante qu'une épée à deux tranchants ; elle pénètre au plus profond de l'âme, jusqu'aux jointures et jusqu'aux moelles ; elle juge des intentions et des pensées du cœur ..." (He 4, 12) La Parole, dans le secret du cœur, accomplit son œuvre de libération et de guérison et restaure l'œuvre de Dieu que nous sommes, en nous conduisant, dans le temps, à notre plein accomplissement, à faire de nous un "grand arbre". Il est bon de prendre conscience que la Parole en nous, à l'instant où je parle, "accompli sa mission" dans le secret et le silence, si du moins, nous en avons accueilli la semence ...