vendredi 11 juin 2010

Sacré-Cœur de Jésus
Lc 15, 3-7
Vendredi 11 juin

Jésus disait cette parabole :
« Si l'un de vous a cent brebis et en perd une,
ne laisse-t-il pas
les quatre-vingt-dix-neuf autres
dans le désert pour aller chercher
celle qui est perdue,
jusqu'à ce qu'il la retrouve ?
Quand il l'a retrouvée, tout joyeux,
il la prend sur ses épaules,
et, de retour chez lui,
il réunit ses amis et ses voisins ;
il leur dit :
'Réjouissez-vous avec moi,
car j'ai retrouvé ma brebis,
celle qui était perdue !'
Je vous le dis :
C'est ainsi qu'il y aura de la joie dans le ciel
pour un seul pécheur qui se convertit,
plus que pour quatre-vingt-dix-neuf justes
qui n'ont pas besoin de conversion. »

Le Sacré-Cœur est une dévotion au Cœur de Jésus-Christ, en tant que symbole de l'amour divin par lequel le Fils de Dieu a pris la nature humaine et a donné sa vie pour les hommes.
« Réjouissez-vous avec moi, car ma petite brebis, celle qui était perdue, je l’ai retrouvée ! » Il s’agit de chacun de nous, nous sommes « la petite brebis de Jésus ». Jésus veille sur chacune de nos vies, il veut prononcer sur chacun de nous une Parole d’amour. Si nous sommes présent à cet amour, Jésus se réjouit, Il ne nous prend pas seulement sur ses épaules mais il nous prend vraiment dans son cœur. Nous découvrons qu’il est toujours avec nous, c’est sa joie ...
Nous pourrions dire : « Oui, Jésus m’aime ! Mais mon chemin n’est pas facile ! » Il le sait et veut l'assumer avec moi. C'est pour cela qu'Il a pris notre Humanité et a vécu notre Histoire depuis la conception jusqu'à la mort. Il a voulu que notre histoire à chacun soit habité par la sienne, par sa Présence incarné. Notre chemin de croix, Jésus le connaît de l’intérieur, il l'a vécu dans toute sa réalité, parfois insoutenable, en a raclé le fond jusqu'à en épouser les moindres méandres ... Les pensées du cœur de Dieu sont des pensées d'amour et ne restent pas sans effet : « Comme la pluie et la neige descendent du ciel et n’y reviennent pas sans avoir abreuvé la terre, sans l’avoir fécondée et fait germer, sans avoir donné de la semence au semeur et du pain à celui qui a faim, ainsi en est-il de ma parole qui sort de ma bouche : elle ne revient pas à moi sans effet, sans avoir fait ce que je désire, sans avoir réalisé ce pour quoi je l’ai envoyée » (Is 55, 10-11)

"Savez-vous bien que vous avez deux cœurs,
un grand et un petit ?
Celui-ci, le petit, est le vôtre,
mais le grand est celui de notre bon Sauveur,
qui est encore le vôtre,
puisque le Père éternel vous l'a donné
et que Lui-même s'est donné à vous.
Or, c'est par cet adorable Cœur qu'il faut aimer Dieu,
car que pouvez-vous faire avec votre petit cœur ?
Dorénavant, dites donc :
"Mon Dieu, je vous aime,
mais avec et de tout mon grand Cœur ..."
(St Jean Eudes)

C'est aussi avec ce grand Cœur ... "qui est notre", que nous devons apprendre à aimer notre prochain "comme Jésus nous a aimé" ...

jeudi 10 juin 2010

Parole du jour
Mt 5, 20-26
Jeudi 10 juin

Comme les disciples s'étaient rassemblés
autour de Jésus, sur la montagne,
il leur disait :
« Je vous le déclare :
Si votre justice ne surpasse pas
celle des scribes et des pharisiens,
vous n"entrerez pas dans le Royaume des cieux.
Vous avez appris qu'il a été dit aux anciens :
Tu ne commettras pas de meurtre,
et si quelqu'un commet un meurtre,
il en répondra au tribunal.
Eh bien moi, je vous dis :
Tout homme qui se met en colère
contre son frère en répondra au tribunal.
Si quelqu'un insulte son frère,
il en répondra au grand conseil.
Si quelqu'un maudit son frère,
il sera passible de la géhenne de feu.
Donc, lorsque tu vas présenter
ton offrande sur l'autel,
si, là, tu te souviens que ton frère
a quelque chose contre toi,
laisse ton offrande là, devant l'autel,
va d'abord te réconcilier avec ton frère,
et ensuite viens présenter ton offrande.
Accorde-toi vite avec ton adversaire
pendant que tu es en chemin avec lui,
pour éviter que ton adversaire ne te livre au juge,
le juge au garde, et qu'on ne te jette en prison.
Amen, je te le dis : tu n'en sortiras pas
avant d'avoir payé jusqu'au dernier sou.

La colère est une passion de l’âme qu’il n’est pas toujours facile de juguler ; l’insulte peut encore être l’expression d’un mouvement impulsif ; mais la malédiction est un acte délibéré, et qui de plus prend le contre-pied de la parole de bénédiction que Dieu prononce sur ses enfants, « sur les bons comme sur les méchants ». C’est parce qu’il s’oppose au Dieu d’amour, que celui qui maudit son frère se condamne lui-même aux flammes dévorantes de la haine, c'est-à-dire qu'il se met lui-même dans le malheur et le mal-être ... La malédiction est une "diction malé", une "parole de mal" dite contre quelqu'un et une parole de mal est destructrice pour la personne contre qui elle est proférée et pour celui qui la profère. Elle n'est pas seulement dite par la bouche, mais aussi par la pensée et par le comportement ... La bénédiction est une "Parole de bien" qui construit et donne la vie. Comment se dire en communion avec Dieu qui n'est que bénédiction si on ne l'est avec son frère ? ... "Celui qui dit j'aime Dieu et qui a de la haine contre son frère est un menteur ..." (1 jn 2, 11)

mercredi 9 juin 2010

Parole du jour
Mt 5, 17-19
Mercredi 9 juin

Comme les disciples s'étaient rassemblés
autour de Jésus, sur la montagne, il leur disait :
« Ne pensez pas que je suis venu
abolir la Loi ou les Prophètes :

je ne suis pas venu abolir, mais accomplir.
Amen, je vous le dis :
Avant que le ciel et la terre disparaissent,
pas une lettre, pas un seul petit trait
ne disparaîtra de la Loi
jusqu'à ce que tout se réalise.

Donc, celui qui rejettera
un seul
de ces plus petits commandements,
et qui enseignera aux hommes à faire ainsi,

sera déclaré le plus petit dans le Royaume des cieux.
Mais celui qui les observera
et les enseignera sera déclaré grand
dans le Royaume des cieux.

L'Icône de la Transfiguration montre Jésus entouré de Moïse représentant la "Loi" et d'Élie représentant les "prophètes". Jésus est au centre car c'est en Lui que la Loi et les prophètes trouvent leur accomplissement.
- La Loi dont le corps est cette histoire du peuple hébreu que nous raconte les cinq premiers livres de la Bible (Genèse, Exode, Lévitique, Nombres, Deutéronome) et qui nous relate la fondation du Peuple en Abraham, la traversée de la mer rouge, les quarante ans au désert ... L'âme avec ces "dix Paroles de vie" que nous appelons les dix commandements et qui sont un chemin d'humanité dans le respect de Dieu et d'autrui. L'esprit (le coeur) avec ce commandement essentiel que Jésus relèvera à plusieurs reprises : "Aimer Dieu de tout son cœur, de toute son âme, de tout son corps (Dt 6, 5) et son prochain comme soi-même.(Lév 19, 18)" (Mc 12, 28-31).
- Les prophètes dont la mission est de ramener le peuple égarer vers la Loi qui est porteuse de vie et chemin d'accomplissement pour l'humanité ...
En Jésus, le Fils de Dieu qui a pris notre Humanité, la Loi et les prophètes ont justement été pleinement accomplis. "Voici l'Humain" dira prophétiquement Pilate en montrant Jésus couronné d'épines, à la foule meurtrière. Et le dernier mot de Jésus sera : "c'est accompli !". Aussi est-il "le chemin, la vérité et la vie." (Jn 14,6) Et désormais, c'est Lui qu'il faut "écouter" pour vivre cet accomplissement de la Loi et des prophètes. Dans le récit de la Transfiguration, la voix du Père se fait entendre : "Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le !" (Mc 9, 2-10) Il est la Thora (Loi) incarné et accomplie en notre Humanité.

mardi 8 juin 2010

Parole du jour
Mt 5, 13-16
Mardi 8 juin

Comme les disciples s'étaient rassemblés
autour de Jésus, sur la montagne, il leur disait :

« Vous êtes le sel de la terre.

Si le sel se dénature, comment redeviendra-t-il du sel ?
Il n"est plus bon à rien :
on le jette dehors et les gens le piétinent.
Vous êtes la lumière du monde.

Une ville située sur une montagne ne peut être cachée.

Et l'on n'allume pas une lampe

pour la mettre sous le boisseau ;

on la met sur le lampadaire,
et elle brille
pour tous ceux qui sont dans la maison.

De même, que votre lumière brille
devant les hommes :

alors en voyant ce que vous faites de bien,

ils rendront gloire à votre Père qui est aux cieux.


« Vous êtes le sel de la terre… Vous êtes la lumière du monde ». Nous ne sommes pas simplement « sel » et « lumière » mais « le » sel de « la terre » et « la » lumière « du monde ». Ces paroles du Seigneur Jésus sont celles d’un envoi en mission. Etre et agir chrétien se retrouvent ainsi liés, le second ne se révélant tel que dans la mesure où il découle du premier.
Par l’emploi des articles définis, ces paroles nous révèlent aussi que cette mission de « saler » et d’« illuminer » le monde est propre à chacun de nous et que personne ne l’accomplira à notre place. Elles sont donc une invitation à porter de façon responsable notre identité personnelle de chrétien.
Etre le sel de la terre c’est améliorer la « saveur » de l’histoire des hommes, tout particulièrement en vivant des trois vertus théologales que nous avons reçues le jour de notre baptême. Ce qui nous vient de Dieu nous rend toujours plus homme, car toujours plus à son image et à sa ressemblance. Par la foi, l’espérance et la charité, nous sommes donc appelés à illuminer et humaniser un monde qui vit dans la nuit de la défiance, du désespoir et de l’indifférence.
Enfin, la « lumière » que le Christ nous invite à faire resplendir aux yeux de tous est celle de la flamme de l’Esprit Saint dont nous avons reçu la marque au baptême et qui désormais habite en nos cœurs (cf. 2 Co 1, 22).
Que ce même Esprit Saint nous enseigne comment professer notre foi, faire don de notre amour et communiquer notre espérance à notre monde. (F. Elie)

lundi 7 juin 2010

Parole du jour
Mt 5, 1-12
Lundi 7 juin

Quand Jésus vit toute la foule qui le suivait,
il gravit la montagne. Il s'assit,
et ses disciples s'approchèrent.

Alors, ouvrant la bouche,
il se mit à les instruire. Il disait :
« Heureux les pauvres de cœur :
le Royaume des cieux est à eux !
Heureux les doux :
ils obtiendront la terre promise !
Heureux ceux qui pleurent :
ils seront consolés !
Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice :
ils seront rassasiés !
Heureux les miséricordieux :
ils obtiendront miséricorde !
Heureux les cœurs purs :
ils verront Dieu !
Heureux les artisans de paix :
ils seront appelés fils de Dieu !
Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice :
le Royaume des cieux est à eux !
Heureux serez-vous si l'on vous insulte,
si l'on vous persécute
et si l'on dit faussement toute sorte de mal
contre vous, à cause de moi.
Réjouissez-vous, soyez dans l'allégresse,
car votre récompense sera grande dans les cieux !
C'est ainsi qu'on a persécuté les prophètes
qui vous ont précédés.
»

Lire ces béatitudes avec le cœur laisse se dessiner un visage, celui de Jésus lui-même :

- Jésus pauvre de cœur. Tout ce qu'il a dit et fait, il l'a reçu d'un autre : le Père.
- Jésus, doux et humble de cœur dont le joug est aisé et le fardeau léger ...
- Jésus qui a pleuré sur Jérusalem en voyant celle-ci esclave du mal, un mal qui le conduira à la croix ...
- Jésus affamé et assoiffé de Justice, lui qui n'a cherché que la libération des rejetés, s'asseyant à la table des pécheurs, conversant avec les païens et hérétiques, guérissant les malades ...
- Jésus miséricordieux, la croix en sera le signe définitif ...
- Jésus au cœur pur, lui qui était (qui est) sans péché et qui ne désirait pour les autres que cette pureté du cœur, source de vie ...
- Jésus artisan de paix qui jusqu'au bout appellera l'homme à la conversion : "C'est ma Paix que je vous laisse, c'est ma Paix que je vous donne."
- Jésus persécuté, insulté, flagellé, crucifié, donnant librement sa vie pour sauver la vie de ceux-là-mêmes qui le crucifiaient ...
- Jésus qui au cœur même de la souffrance exultait intérieurement de joie car son cœur était dans la paix et qu'il accomplissait l'œuvre définitive de l'Amour.

Oui, bienheureux Jésus qui nous a montré tant d'amour, tout l'amour ... jusqu'au bout ! En hébreu, ce mot bienheureux est à traduire par "En marche". Ceci nous concerne. Le chemin nous est tracé ... et une voix nous appelle : "Toi, suis-moi !"

dimanche 6 juin 2010

Solennité du St Sacrement du Corps et du Sang
de Notre Seigneur Jésus-Christ

Parole du jour
1 Co 11, 23-26
Dimanche 6 juin

Frères, moi, Paul,
je vous ai transmis
ce que j"ai reçu de la tradition

qui vient du Seigneur :
la nuit même où il était livré,
le Seigneur Jésus prit du pain,
puis, ayant rendu grâce,
il le rompit, et dit :
« Ceci est mon corps, qui est pour vous.
Faites cela en mémoire de moi. »
Après le repas, il fit de même avec la coupe, en disant :
« Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang.
Chaque fois que vous en boirez,
faites cela en mémoire de moi. »
Ainsi donc, chaque fois que vous mangez ce pain
et que vous buvez à cette coupe,
vous proclamez la mort du Seigneur,
jusqu'à ce qu'il vienne.

Voici le Sacrement de la Présence Réelle et Sacramentelle de Jésus Christ. Il ne s'agit pas bien évidemment de la Présence physique. C'est Jésus ressuscité et glorifié qui se donne à nous concrètement dans le pain devenu son Corps et le vin son Sang, dans l'acte du don total de sa vie librement donnée pour nous : "Ayant aimé les siens, il les aima jusqu'au bout". L'Eucharistie est le Sacrement de l'Amour et donc le Sacrement de notre Salut. C'est l'Amour qui donne le Salut, qui donne Vie. Ce mot Salut signifiant libération et guérison (intérieures), santé de l'être. Comme il faut nourrir notre corps pour vivre physiquement, il nous faut nourrir notre âme, notre cœur, pour que se déploie notre intériorité. Notre vie essentielle n'est pas extérieure mais intérieure : "Si l'être extérieur se détériore, écrit St Paul, l'être intérieur se renouvelle de jour en jour." Et Jésus, dans l'Évangile selon St Jean : "Celui qui mange ma chair et boit mon Sang à la vie éternelle". La vie éternelle étant l'accomplissement de notre vie intérieure dans la Communion avec Dieu en Jésus-Christ. Accomplissement dont la grâce se répercute sur toutes les dimensions de notre être : corps, âme et esprit. St Paul écrit dans la 2ème lettre aux Thessaloniciens : "Que tout votre être, corps, âme et esprit, soient rendu saint par l'Avènement de Notre Seigneur Jésus-Christ ..." La Communion au Corps et au Sang du Christ est cet "Avènement" qui nourrit notre sanctification en nous unissant sacramentellement au Christ.

samedi 5 juin 2010

Parole du jour
Mc 12, 38-44
Samedi 5 juin

Dans son enseignement, Jésus disait :
« Méfiez-vous des scribes,
qui tiennent à sortir en robes solennelles
et qui aiment les salutations sur les places publiques,
les premiers rangs dans les synagogues,
et les places d'honneur dans les dîners.
Ils dévorent les biens des veuves
et affectent de prier longuement :
ils seront d'autant plus sévèrement condamnés. »
Jésus s'était assis dans le Temple
en face de la salle du trésor,
et regardait la foule déposer de l'argent dans le tronc.
Beaucoup de gens riches y mettaient de grosses sommes.
Une pauvre veuve s'avança et déposa deux piécettes.
Jésus s'adressa à ses disciples :
« Amen, je vous le dis :
cette pauvre veuve a mis dans le tronc plus que tout le monde.
Car tous, ils ont pris sur leur superflu, mais elle,
elle a pris sur son indigence :
elle a tout donné, tout ce qu'elle avait pour vivre. »

L'ostentation est une maladie qui ronge le cœur et conduit en définitive à l'isolement. La définition en est la suivante : "Affectation de montrer quelque qualité ou quelque avantage dont on veut faire parade. Faire ostentation de ses richesses, de sa fortune. Les pharisiens faisaient leurs bonnes œuvres par ostentation. Sa générosité n'est que de l'ostentation." (Wikipedia) Le but de donner au pauvre n'est pas alors la personne du pauvre, mais la reconnaissance de soi, ma mise en gloire. Ainsi font les scribes (dont Jésus dit de se méfier) envers Dieu lui-même. Ils donnent à Dieu en déposant de leur superflu dans le tronc du Temple pour en tirer gloire à ses yeux et aux yeux des hommes. Il ne sont pas en vérité et par leur ostentation écrasent les autres, et Dieu lui-même (la croix en sera le sommet), dont ils se moquent éperdument en se mirant dans leur louange. Ce sont des comédiens, signification du mot "hypocrite", ils se mettent un masque par lequel ils se façonnent un personnage qui n'est que chimère.
La pauvre veuve elle, est vraie. Elle ne cherche pas l'ostentation, elle donne sans rien garder pour elle. Elle ne se regarde pas elle-même. En mettant dans le tronc du Temple, son regard et son cœur sont tournés vers Celui à qui elle donne : Dieu. Elle est prête à ne plus rien avoir à manger pour le bien de Dieu à qui elle fait entièrement confiance pour sa vie.
De quel coté penchons-nous ? ...

jeudi 3 juin 2010

Parole du jour
Mc 12, 28b-34
Jeudi 3 juin

Un scribe s'avança et lui lui demanda :
« Quel est le premier de tous les commandements ? »
Jésus lui fit cette réponse :
« Voici le premier : Écoute, Israël :
le Seigneur notre Dieu est l'unique Seigneur.
Tu aimeras le Seigneur ton Dieu
de tout ton cœur,
de toute ton âme,
de tout ton esprit
et de toute ta force.
Voici le second :
Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
Il n'y a pas de commandement
plus grand que ceux-là. »
Le scribe reprit :
« Fort bien, Maître,
tu as raison de dire que Dieu est l'Unique
et qu'il n'y en a pas d'autre que lui.
L'aimer de tout son cœur,
de toute son intelligence, de toute sa force,
et aimer son prochain comme soi-même,
vaut mieux que toutes les offrandes
et tous les sacrifices. »
Jésus, voyant qu'il avait fait
une remarque judicieuse, lui dit :
« Tu n'es pas loin du royaume de Dieu. »
Et personne n'osait plus l'interroger.

Le premier commandement ne serait-ce pas "Écoute" ? La non-écoute est toujours un pouvoir sur l'autre non reconnu pour lui-même. Le refus de lui permettre de se dire. Savoir avant même qu'il ait fini de parler ce que je vais lui répondre. Un mur est posé entre lui et moi. Je refuse de sortir de moi, de ma petite citadelle car "moi" je sais. L'autre est unique et sa parole a le prix de cette dignité. Sa parole, même si elle me dérange, peut être pour moi source de vie. Il en est ainsi bien-sûr de la Parole de cet Autre qu'est Dieu. Combien souvent il parle dans le désert ! Et pourtant sa Parole nous construit ... Il nous parle aussi par les ... autres. Aimer commence toujours par "écouter", par regarder l'autre pour lui-même, partir de lui en se quittant soi : "ce que vous aurez fait à l'un de ses petits qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'aurez fait." C'est vrai pour "l'écoute". Alors sortons de nos caves pour nous exposer au soleil, le monde et ... nous-mêmes, nous en porterons mieux !

mercredi 2 juin 2010


Parole du jour
Mc 12, 18-27
Mercredi 2 juin

Des sadducéens
- ceux qui affirment qu'il n'y a pas de résurrection -

viennent trouver Jésus, et ils l'interrogeaient :

« Maître, Moïse nous a donné cette loi :
Si un homme a un frère
qui meurt en laissant une femme,

mais aucun enfant,
qu'il épouse la veuve

pour donner une descendance à son frère.

Il y avait sept frères ;

le premier se maria,

et mourut sans laisser de descendance.

Le deuxième épousa la veuve,

et mourut sans laisser de descendance.

Le troisième pareillement.

Et aucun des sept ne laissa de descendance.

Et finalement, la femme mourut aussi.

A la résurrection, quand ils ressusciteront,

de qui sera-t-elle l'épouse,

puisque les sept l'ont eue pour femme ? »

Jésus leur dit :

« N'êtes-vous pas dans l'erreur,
en méconnaissant les Écritures,
et la puissance de Dieu ?

Lorsqu'on ressuscite d'entre les morts,
on ne se marie pas,
mais on est comme les anges dans les cieux.

Quant à dire que les morts doivent ressusciter,
n'avez-vous pas lu dans le livre de Moïse,
au récit du buisson ardent, comment Dieu lui a dit :
Moi, je suis le Dieu d'Abraham,
le Dieu d'Isaac,
le Dieu de Jacob ?
Il n'est pas le Dieu des morts,
mais des vivants.

Vous êtes complètement dans l'erreur.


Quelle considération de la femme ! Elle est épousée seulement en vue de la descendance. D'amour, il n'en est point question. Or ce qui fondamentalement uni l'homme et la femme, c'est l'amour. Et pas n'importe lequel, car l'amour vrai est fondamentalement spirituel, c'est-à-dire qu'il jaillit du cœur et qu'il veut le bien, l'accomplissement de l'autre. Il est "bénédiction" sur l'autre préféré à soi et reconnu comme une personne à part entière avec tout ce que cela comporte de respect et de reconnaissance de dignité, et pas seulement en vue de la descendance : "Vous, les hommes, aimez votre femme à l'exemple du Christ : il a aimé l'Église, il s'est livré pour elle ..." (Eph 5, 25) Ce qui demeure après la mort, c'est ce lien du cœur et non la signature d'un contrat. Et ce lien du cœur, même s'il est privilégié avec l'être aimé (e) durant la vie terrestre, ce lien du cœur qui est tout intérieur sera également vrai avec tous ceux qui seront dans le lien du cœur avec Dieu. La Résurrection du Christ est don total de lui-même pour les autres, lien d'amour, lien du cœur qui donne vie à chacun de nous et nous rend à la possibilité de donner notre vie pour les autres, de nous ouvrir au lien d'amour, au lien de cœur pour autrui par le don total de nous-même ... en Lui. Le Sacrement de Mariage trouve son existence dans cette réalité, il est Alliance entre deux êtres dans la puissance d'amour du Christ. L'enfant est là, non pour prolonger la vie de l'homme, (les saducéens ne croit pas en la vie après la mort) mais comme "fruit de l'amour entre l'époux et l'épouse", et donc du lien du cœur.

lundi 31 mai 2010

La Visitation
Lc 1, 39-56
Lundi 31 mai

En ces jours-là, Marie se mit en route rapidement
vers une ville de la montagne de Judée.
Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth.
Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie,
l’enfant tressaillit en elle.
Alors, Élisabeth fut remplie de l’Esprit Saint,
et s’écria d’une voix forte :
« Tu es bénie entre toutes les femmes,
et le fruit de tes entrailles est béni.
Comment ai-je ce bonheur que la mère
de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ?
Car, lorsque j’ai entendu tes paroles de salutation,
l’enfant a tressailli d’allégresse au-dedans de moi.
Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement
des paroles qui lui furent dites
de la part du Seigneur. » Marie dit alors :
« Mon âme exalte le Seigneur,
mon esprit exulte en Dieu mon Sauveur.
Il s’est penché sur son humble servante ;
désormais tous les âges me diront bienheureuse.
Le Puissant fit pour moi des merveilles ;
Saint est son nom !
Son amour s’étend d’âge en âge
sur ceux qui le craignent.
Déployant la force de son bras,
il disperse les superbes.
Il renverse les puissants de leurs trônes,
il élève les humbles.
Il comble de biens les affamés,
renvoie les riches les mains vides.
Il relève Israël son serviteur,
il se souvient de son amour,
de la promesse faite à nos pères,
en faveur d’Abraham et de sa race à jamais. »
Marie demeura avec Élisabeth environ trois mois,
puis elle s’en retourna chez elle.

La liturgie de ce jour est un hymne à la joie. Depuis l’antienne d’ouverture, qui nous invite à nous rassembler pour « écouter tout ce que le Seigneur a fait pour nous », jusqu’à l’oraison conclusive dans laquelle l’Église « magnifie son Seigneur pour tant de merveilles », toutes les lectures et prières nous invitent à « laisser jaillir l’Esprit » (1ère lect.) en un cantique d’action de grâce qui rejoint le Magnificat de la Vierge Marie.
Le récit de la Visitation ne met en scène ni Zacharie, ni Joseph ; ce qui réduit à quatre le nombre des acteurs : les deux mères et les deux enfants. Mais il ne faudrait pas oublier le cinquième Acteur, qui bien qu’invisible, est cependant le plus actif de tous : l’Esprit Saint. C’est lui qui lance la jeune Marie sur la route, qui « remplit (de sa présence) Élisabeth » et lui donne de parler, et c’est encore lui bien sûr qui inspire à Marie son cantique d’action de grâce. Dès les évangiles de l’enfance, nous pressentons le rôle primordial que jouera l’Esprit dans la vie de l’Église naissante : après l’Ascension, quoiqu’invisible et silencieux, Jésus ressuscité est réellement présent en elle par son Esprit, l’accompagnant sur les routes de la mission jusqu’à son retour en gloire.
La joie est le trait commun de tous ceux qui ont été touchés par l’Esprit : Élisabeth ne peut croire au bonheur qui lui incombe par la visite de la mère de son Seigneur ; Jean-Baptiste tressaille d’allégresse en son sein ; et Marie « exalte son Seigneur, son esprit exulte en Dieu son Sauveur ». Quant à l’enfant Jésus, lui qui est la cause de tant de joie, comment n’en serait-il pas rempli puisqu’il en est la source débordante ?
Si la venue de l’Enfant-Dieu suscite un tel bonheur, combien plus la certitude de la présence du Seigneur ressuscité au cœur de son Église devrait-elle être un motif d’allégresse pour tous les croyants ... (P. Joseph-Marie)


Fête de la
SAINTE TRINITE

Parole du jour
Jn 16, 12-15
(Dimanche 30 mai)


À l"heure où Jésus passait de ce monde à son Père,
il disait à ses disciples :
« J"aurais encore beaucoup de choses à vous dire,
mais pour l"instant vous n"avez pas
la force de les porter.
Quand il viendra, lui, l'Esprit de vérité,
il vous guidera vers la vérité tout entière.
En effet, ce qu'il dira ne viendra pas de lui-même :
il redira tout ce qu'il aura entendu ;
et ce qui va venir, il vous le fera connaître.
Il me glorifiera, car il reprendra
ce qui vient de moi pour vous le faire connaître.
Tout ce qui appartient au Père est à moi ;
voilà pourquoi je vous ai dit :
Il reprend ce qui vient de moi pour vous le faire connaître. »

Dieu n'est pas une monade, une solitude. Dieu n'est pas perché sur un nuage. Il ne nous regarde pas d'en haut de ses remparts. Dieu est l'Emmanuel, nom qui signifie "Dieu avec nous". Il est au cœur de nos vies, Il en est la Source, Il en prend soin : « Je Le sens si vivant en mon âme. Je n’ai qu’à me recueillir pour le trouver au-dedans de moi, et c’est cela qui fait tout mon bonheur. Il a mis en mon cœur une soif d’infini et un si grand besoin d’aimer que Lui seul peut rassasier » (Bx Elisabeth de la Trinité)
Elisabeth nous laisse enfin une grande et belle prière à la Trinité qui commence ainsi :
« O mon Dieu, Trinité que j’adore, aidez-moi à m’oublier entièrement pour m’établir en Vous, immobile et paisible comme si déjà mon âme était dans l’éternité. Que rien ne puisse troubler ma paix, ni me faire sortir de Vous, ô mon immuable, mais que chaque minute m’emporte plus loin dans la profondeur de votre Mystère. Pacifiez mon âme, faites-en votre ciel, votre demeure aimée, tout éveillée en ma foi, tout adorante, toute livrée à votre Action créatrice… »
Jésus nous a révélé que Dieu est Trinité, Père, Fils et Esprit-Saint, Communion d'Amour et que nous sommes appelés à cette Communion : "Faisons l'Homme à notre Image et Ressemblance".
Nous sommes faits pour cette Communion avec ce Dieu dont la nature est l'Amour et en cela à la Communion entre nous ...
(Icône de la Sainte Trinité de Roublev)

samedi 29 mai 2010

Parole du jour
Mc 11, 27-33
Samedi 29 mai

Jésus et ses disciples reviennent à Jérusalem.
Et comme Jésus allait et venait dans le Temple,
les chefs des prêtres, les scribes
et les anciens vinrent le trouver.
Ils lui demandaient :
« Par quelle autorité fais-tu cela ?
Ou bien qui t'a donné autorité pour le faire ? »
Jésus leur dit :
« Je vais vous poser une seule question.
Répondez-moi, et je vous dirai
par quelle autorité je fais cela.
Le baptême de Jean venait-il
du ciel ou des hommes ?
Répondez-moi. »
Ils faisaient en eux-mêmes ce raisonnement :
« Si nous disons : 'Du ciel', il va dire :
'Pourquoi donc n'avez-vous pas cru à sa parole ?'
Mais allons-nous dire : 'Des hommes' ? »
Ils redoutaient la foule,
car tout le monde estimait
que Jean était réellement un prophète.
Ils répondent donc à Jésus :
« Nous ne savons pas ! » Alors Jésus leur dit :
« Moi non plus, je ne vous dirai pas

par quelle autorité je fais cela. »

Dans l’ Evangile, il est dit à plusieurs reprises que Jésus agit avec autorité : Il parle avec autorité et sa parole touche les cœurs (Mt 7,29; Mc 1,22). Il pose des gestes d’autorité : chasse les démons, guérit les malades. (Mc 1, 27)
Quand on l’emploie pour Jésus, autorité devient synonyme de vie. L’autorité qui se dégage de Jésus est toujours porteuse de vie. Elle n’est pas pouvoir ou emprise, mais parole qui construit, geste qui libère et qui guérit. L’homme en est le bénéficiaire. Jésus a une passion pour l’homme et pour son bien.
Mais quel est donc le sens du mot 'autorité'. "Autoritas" signifie en fait « faire croître ». Ce qui revient à dire « donner la vie ». La Parole d’ "Autoritas" par excellence sera la Parole de la Croix. Là, Jésus fait montre de sa parfaite autorité :

« Librement, il donne sa vie
pour que l’homme ait la vie en plénitude. »

La notion d’ "autorité" n’est donc pas liée chez lui à celle de "pouvoir", mais à celle de "service" dans le sens d’ "amour":

« Le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude ».

Jésus ne se regarde pas, il ne parle ni n’agit pour lui-même, pour sa gloire : l’autre est toujours premier et son unique désir est son bien, son accomplissement, sa vie. La parole de Jésus comme ses gestes sont perçus comme porteurs d’autorité car il ne garde rien pour lui. Il est entièrement donné à ceux à qui il parle ou pour qui il agit. Parole et gestes sont ainsi pleinement ajustés, en pleine vérité, et donc efficaces. C’est pourquoi l’autorité de Jésus émane de sa personne, de son comportement, de sa relation à l’autre, de sa parole, de son action. Sa présence même fait autorité et les humbles ne s'y trompe pas : "Il donne Vie."

vendredi 28 mai 2010

Parole du jour
Mc 11, 15-18
Vendredi 28 mai

Ils arrivent à Jérusalem.
Alors Jésus entra dans le Temple
et se mit à expulser ceux qui vendaient
et ceux qui achetaient dans le Temple.
Il renversa les comptoirs des changeurs
et les sièges des marchands de colombes,

et il ne laissait personne traverser le Temple
en portant quoi que ce soit.
Il enseignait, et il déclarait aux gens :
« L'Écriture ne dit-elle pas :
Ma maison s'appellera maison de prière
pour toutes les nations ?
Or vous, vous en avez fait une caverne de bandits. »
Les chefs des prêtres et les scribes apprirent la chose,
et ils cherchaient comment le faire mourir.
En effet, ils avaient peur de lui,
car toute la foule était frappée par son enseignement.

Souvent, dans l'Ancien Testament, les prophètes ont posés des actes un peu violents, non contre les personnes mais contre les comportements. Jean Baptiste lui-même n'a pas été tendre ... Jésus est de cette lignée. Qu'est-ce que cela signifie ? Un appel à la conversion du cœur. L'homme trop souvent s'encroute dans ses pratiques et devient hypocrite. Dieu, certes est reconnu présent dans le Temple, mais entre Lui et l'homme, il y a les sacrifices, les pratiques qui permettent d'être clin devant Dieu. Ainsi chacun reste dans son monde, Dieu dans le sien et l'homme dans le sien. La passerelle est celle du "donnant-donnant". Il s'agit bien d'un commerce ! Dieu ne veut pas de ce masque, il veut une relation vraie avec celui qu'Il a créé à son Image. Dieu sait que nous sommes pécheurs, indignes et tout le reste. Pour Lui, ce n'est pas un obstacle, il s'en occupe. La croix en sera le signe ... Il se fait "Sacrifice" pour combler la distance. Il veut, à tout prix, celui de sa vie, entretenir avec nous une relation de personne à personne, une relation de confiance, un lien d'amour : "Rien ne peut nous séparer de l'amour de Dieu", écrit St Paul (Rm 8, 31), sauf ... nous. Alors laissons-nous sauvés par Lui et jetons-nous sur son cœur en lui remettant notre vie telle qu'elle est ... : "Si votre cœur vous condamne, Dieu est plus grand que votre cœur." (1 jn 3, 20) Une conversion positive pleine d'avenir !

jeudi 27 mai 2010

Parole du jour
Mc 10, 46-52
Jeudi 27 mai

Jésus et ses disciples arrivent à Jéricho.
Et tandis que Jésus sortait de Jéricho
avec ses disciples et une foule nombreuse,
un mendiant aveugle,
Bartimée, le fils de Timée,
était assis au bord de la route.
Apprenant que c'était Jésus de Nazareth,
il se mit à crier :
« Jésus, fils de David, aie pitié de moi ! »
Beaucoup de gens l'interpellaient vivement
pour le faire taire, mais il criait de plus belle :
« Fils de David, aie pitié de moi ! »
Jésus s'arrête et dit :
« Appelez-le. »
On appelle donc l'aveugle, et on lui dit :
« Confiance, lève-toi ; il t'appelle. »
L'aveugle jeta son manteau,
bondit et courut vers Jésus.
Jésus lui dit :
« Que veux-tu que je fasse pour toi ?
— Rabbouni, que je voie. »
Et Jésus lui dit :
« Va, ta foi t'a sauvé. »
Aussitôt l'homme se mit à voir,
et il suivait Jésus sur la route.

Comment avancer quand on est assis ? L'aveuglement conduit à ce blocage et à cet enfermement. Comment se mettre debout pour reprendre le chemin sinon en retrouvant la vue ? ... Mais qui peut rendre la vue, ouvrir à la lumière ? ... Un déclic s'est produit dans la nuit de Bartimée : "Jésus". Voici la clef qui va ouvrir le cachot où il est enfermé. Alors il crie : "Jésus, Fils de David, aie pitié de moi !" Il reconnait sa misère et le salut, la guérison que Jésus peut lui apporter. Jésus attend cet appel, aussi répond-il aussitôt: "Appelez-le." D'un seul coup l'aveugle est libéré de sa désespérance, "il bondit". Sa cécité ne l'empêche pas de parcourir le chemin jusqu'à Jésus qui l'attire et dont il se sent reconnu et aimé. La guérison ne sera pas l'œuvre d'un thaumaturge, d'un magicien, mais la collaboration entre Jésus et l'aveugle qui est appelé à être actif dans le processus de sa propre guérison. Alors qu'il connaît la réponse, Jésus l'interroge : "Que veux-tu que je fasse pour toi ?". L'aveugle qui répond : "Que je voie." Jésus affirme : "Va, ta foi t'a sauvé." Le vrai chemin a parcourir pour la guérison est celui de "la foi" qui est relation de totale confiance qui permet à la vie de Jésus de rejoindre celle de Bartimée : "Voici que je suis à la porte et je frappe, si quelqu'un ouvre la porte, j'entrerai chez lui ..."(Ap 3, 20)
Ne sommes-nous pas tous un peu ou beaucoup aveugle ? Sachons vivre de foi et ne craignons pas de bondir vers Jésus ... "Il t'appelle !"

mercredi 26 mai 2010

Parole de Dieu
Mc 10, 32-45
Mercredi 26 mai

Les disciples étaient en route
avec Jésus
pour monter à Jérusalem ;
Jésus les précédait ;

ils étaient effrayés,

et ceux qui suivaient étaient aussi dans la crainte.
Prenant de nouveau les Douze avec lui,
il se mit à leur dire ce qui allait lui arriver :
« Voici que nous montons à Jérusalem.
Le Fils de l'homme sera livré
aux chefs des prêtres et aux scribes,
ils le condamneront à mort, ils le livreront aux païens,
ils se moqueront de lui, ils cracheront sur lui,
ils le flagelleront et le tueront,
et trois jours après, il ressuscitera. »

Jacques et Jean, les fils de Zébédée,

s'approchent de Jésus et lui disent :
« Maître, nous voudrions que tu exauces notre demande. »
Il leur dit :
« Que voudriez-vous que je fasse pour vous ? »

Ils lui répondirent :

« Accorde-nous de siéger,
l'un à ta droite et l'autre à ta gauche,
dans ta gloire. »

Jésus leur dit :
« Vous ne savez pas ce que vous demandez.
Pouvez-vous boire à la coupe que je vais boire,
recevoir le baptême dans lequel je vais être plongé ? »
Ils lui disaient : « Nous le pouvons. »
Il répond :
« La coupe que je vais boire, vous y boirez ;
et le baptême dans lequel je vais être plongé,
vous le recevrez.

Quant à siéger à ma droite ou à ma gauche,
il ne m'appartient pas de l'accorder,
il y a ceux pour qui ces places sont préparées. »
Les dix autres avaient entendu,
et ils s'indignaient contre Jacques et Jean.
Jésus les appelle et leur dit :
« Vous le savez : ceux que l'on regarde
comme chefs des nations païennes

commandent en maîtres ;

les grands leur font sentir leur pouvoir.

Parmi vous, il ne doit pas en être ainsi.

Celui qui veut devenir grand sera votre serviteur.

Celui qui veut être le premier sera l'esclave de tous :

car le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi,

mais pour servir,

et donner sa vie en rançon pour la multitude. »


Alors que Jésus vient d’évoquer sa Passion, les moqueries et les crachats, les disciples restent dans l’incompréhension. Ils s’inquiètent des places d’honneur. Adressant leur requête à Jésus, ils montrent combien leur inconscience est grande ; pire, ils avouent implicitement qu’ils ne croient pas que la gloire vienne du Père, mais de Jésus. Pour eux, partager la gloire du Fils de l’homme se limite à recevoir des fonctions temporelles d’importance.

Jésus les invite alors à se prononcer pour lui, à s’engager à sa suite. En leur proposant la coupe à laquelle il boira lui-même, le Seigneur reste dans la logique de son annonce de la Passion. Dans l’Ancien Testament, la « coupe » désigne en effet un avenir de souffrances ; les disciples ne l’ignoraient pas. Quand ils lui répondent « nous le pouvons », ils affirment donc crânement qu’ils suivront Jésus jusqu’au bout, même dans la souffrance, pour arriver leurs fins. Le récit est sur ce point très ironique. Non seulement les apôtres abandonneront tous le Seigneur Jésus, les deux frères comme les autres, mais ceux qui l’accompagneront dans ses souffrances, jusqu’à siéger à sa droite et à sa gauche, ne seront pas deux disciples mais deux brigands. (F. Dominique) Et nous, que cherchons-nous ? ... Le chemin des honneurs ou celui de Jésus ?

mardi 25 mai 2010

Parole du jour
Mc 10, 28-31
Mardi 25 mai

Pierre se mit à dire à Jésus :
« Voilà que nous avons tout quitté pour te suivre. »
Jésus déclara : « Amen, je vous le dis :
personne n'aura quitté,
à cause de moi et de l'Évangile,
une maison, des frères, des soeurs,
une mère, un père,
des enfants ou une terre,
sans qu'il reçoive, en ce temps déjà,
le centuple : maisons, frères, soeurs,
mères, enfants et terres,
avec des persécutions, et,
dans le monde à venir, la vie éternelle.
Beaucoup de premiers seront derniers,
et les derniers seront les premiers. »

Il est étonnant de constater comment la dépossession conduit à la communion. Il est des liens qui nous enchaînent et nous empêche d'exister. Combien de parents qui gardent l'emprise sur leurs enfants même une fois mariés. Ce qui d'ailleurs produit des drames conjugaux. Car on ne se marie pas à trois ou à quatre, mais à deux : "l'homme (la femme) quittera son père et sa mère, il s'attachera à sa femme (à son mari) et tous deux ne feront plus qu'un." Tant que l'on est possessif envers une personne ou même un objet, on a un fil à la patte. L'épanouissement naît de deux libertés, celle laissée à l'autre et celle que je m'octroie en permettant à l'autre d'être lui-même. En comprenant bien que la liberté va toujours dans le sens du plus grand bien. Or permettre à l'autre d'exister pour lui-même, c'est lui offrir le plus grand bien, et me permettre à moi-même d'exister pour moi-même. L'amitié comme l'amour prennent racine dans ce respect mutuel. Avec Dieu, il en est de même. Combien de fois le faisons-nous prisonnier de nos désirs et de nos peurs. Dieu a le droit d'exister pour lui-même et nous devons l'aimer dans ce respect de sa Personne comme il nous aime dans le respect de la notre. Il ne s'impose et ne nous oblige jamais. Il s'incline devant notre dignité ... qui nous vient de Lui. Tout quitter, c'est ainsi s'ouvrir à une vraie communion, une vraie relation où deux libertés se rencontrent et se respectent, dans le désir du plus grand bien de l'autre selon la voie qui est la sienne et qui est propre à chacun. L'Évangile ouvre nos cœurs à cette bonne nouvelle.

lundi 24 mai 2010

Parole du jour
Mc 10, 17-27
Lundi 24 mai

Jésus se mettait en route
quand un homme accourut vers lui,
se mit à genoux et lui demanda :
« Bon maître, que dois-je faire
pour avoir en héritage la vie éternelle ? »
Jésus lui dit :
« Pourquoi m'appelles-tu bon ?
Personne n'est bon, sinon Dieu seul.
Tu connais les commandements :
Ne commets pas de meurtre,
ne commets pas d'adultère,
ne commets pas de vol,
ne porte pas de faux témoignage,
ne fais de tort à personne,
honore ton père et ta mère. »
L'homme répondit :
« Maître, j'ai observé tous ces commandements
depuis ma jeunesse. »
Posant alors son regard sur lui,
Jésus se mit à l'aimer. Il lui dit :
« Une seule chose te manque :
va, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres
et tu auras un trésor au ciel ;
puis viens et suis-moi. »
Mais lui, à ces mots,
devint sombre et s'en alla tout triste,
car il avait de grands biens.
Alors Jésus regarde tout autour de lui
et dit à ses disciples :
« Comme il sera difficile à ceux
qui possèdent des richesses d'entrer
dans le royaume de Dieu ! »
Les disciples étaient stupéfaits de ces paroles.
Mais Jésus reprend :
« Mes enfants, comme il est difficile
d'entrer dans le royaume de Dieu.
Il est plus facile à un chameau de passer
par le trou d'une aiguille
qu'à un riche d'entrer dans le royaume de Dieu. »
De plus en plus déconcertés,
les disciples se demandaient entre eux :
« Mais alors, qui peut être sauvé ? »
Jésus les regarde et répond :
« Pour les hommes, cela est impossible,
mais pas pour Dieu ;
car tout est possible à Dieu. »

Le récit commence par la question du jeune homme : "Que dois je faire pour avoir la vie éternelle ?" ... "Que dois-je faire ?" Faire par soi-même ! Pour acquérir par son propre travail, ses propres forces. Cet homme travaille les commandements, comme son Père a travailler la terre pour acquérir sa fortune. Il cherche de la même manière à acquérir l'héritage de la vie éternelle. L'intention est bonne, sans doute, mais il pense à lui, c'est du "pour lui" !
Le récit se termine par la parole de Jésus : "Pour les hommes cela est impossible, mais pas pour Dieu; car tout est possible à Dieu." Ce n'est pas le "faire" qui ouvre les portes de la "vie éternelle", car on peut "faire" sans amour et que la vie éternelle est "communion d'amour". Ce qui est premier, c'est l'amour et l'amour ouvre sur autrui. Il s'agit donc d' "être" ... Etre et aimer ne font qu'un et toute action, tout "faire" doit prendre son élan, sa force dans l'amour et donc dans l'être. Or l'amour est dépossession de soi et regard sur le prochain, "agir" pour le prochain premier servi. C'est ainsi que Jésus "a fait". Aussi lui dit-il : « Une seule chose te manque : va, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres et tu auras un trésor au ciel ; puis viens et suis-moi. »
"En quelques mots, Jésus vient de souligner la spécificité du chemin de l’Evangile : la sainteté ne consiste pas dans une intériorité aseptisée, isolée des autres et de leurs besoins ; elle exige tout au contraire d’entrer dans une réelle compassion envers tous ceux que le Seigneur met sur notre route. Le Pape Benoît XVI n’hésite pas à nous mettre vigoureusement en garde : « Si dans ma vie je néglige complètement l’attention à l’autre, désirant seulement être "pieux" et accomplir mes "devoirs religieux", alors même ma relation à Dieu se dessèche. Cette relation est seulement "correcte", mais sans amour. Seule ma disponibilité à aller à la rencontre du prochain, à lui témoigner de l’amour, me rend aussi sensible devant Dieu » (Deus caritas est, 18).

dimanche 23 mai 2010

LA PENTECÔTE

Viens, Esprit Créateur,
visite l'âme de tes fidèles,
emplis de la grâce d'En-Haut
les cœurs que tu as créés.

Toi qu'on nomme le Conseiller,
don du Dieu très-Haut,
source vive, feu, charité,
invisible consécration.

Tu es l'Esprit aux sept dons,
le doigt de la main du Père,
L'Esprit de vérité promis par le Père,
c'est toi qui inspires nos paroles.

Allume en nous ta lumière,
emplis d'amour nos cœurs,
affermis toujours de ta force
la faiblesse de notre corps.

Repousse l'ennemi loin de nous,
donne-nous ta paix sans retard,
pour que,sous ta conduite et ton conseil,
nous évitions tout mal et toute erreur.

Fais-nous connaître le Père,
révèle-nous le Fils,
et toi, leur commun Esprit,
fais-nous toujours croire en toi.

Gloire soit à Dieu le Père,
au Fils ressuscité des morts,
à l'Esprit Saint Consolateur,
maintenant et dans tous les siècles.
Amen.

Parole du jour
(Dimanche 31 mai)
(Ac 2, 1-11)

Quand arriva la Pentecôte
(le cinquantième jour après Pâques),
ils se trouvaient réunis tous ensemble.
Soudain il vint du ciel un bruit
pareil à celui d'un violent coup de vent :

toute la maison où ils se tenaient en fut remplie.
Ils virent apparaître comme une sorte de feu
qui se partageait en langues et qui se posa sur chacun d'eux.
Alors ils furent tous remplis de l'Esprit Saint :
ils se mirent à parler en d'autres langues,
et chacun s'exprimait selon le don de l'Esprit.
Or, il y avait, séjournant à Jérusalem,
des Juifs fervents, issus de toutes les nations qui sont sous le ciel.
Lorsque les gens entendirent le bruit,
ils se rassemblèrent en foule.
Ils étaient dans la stupéfaction
parce que chacun d'eux les entendait parler sa propre langue.
Déconcertés, émerveillés, ils disaient :
« Ces hommes qui parlent ne sont-ils pas tous des Galiléens ?
Comment se fait-il que chacun de nous
les entende dans sa langue maternelle ?
Parthes, Mèdes et Élamites,
habitants de la Mésopotamie, de la Judée et de la Cappadoce,
des bords de la mer Noire, de la province d'Asie,
de la Phrygie, de la Pamphylie, de l'Égypte
et de la Libye proche de Cyrène, Romains résidant ici,
Juifs de naissance et convertis,
Crétois et Arabes,
tous nous les entendons proclamer
dans nos langues les merveilles de Dieu. »

Sans le don de l'Esprit-Saint, rien n'aurait changé dans la vie des disciples. A Pâques, Jésus ressuscite mais il leur reste extérieur. Les disciples demeurent dans la "représentation "qu'ils se font de Lui : "Est-ce maintenant que tu vas restaurer ta royauté en Israël ?" Ils attendent un changement terrestre. A la Pentecôte, tout change, il leur devient intérieur : l'Esprit-Saint imprime en eux la Présence de Jésus. A la veille de l'Ascension, je citais à des enfant du caté la parole que Jésus avait dite à ses Apôtres quelque temps avant son arrestation : "Je m'en vais mais je reviendrai." Et j'expliquai comment Jésus comme Élie (2 Rois 2, 9-14), était parti le jour de l'Ascension, dans la puissance de l'Esprit. Et leur posait la question : "Et le jour de la Pentecôte, que se passe-t-il ?" A mon grand étonnement un enfant trouva la réponse : "Il est revenu dans la puissance de l'Esprit." Il avait compris ! ... Et chacun de ceux qui reçoivent l'Esprit, est appelé à manifester cette Présence selon sa personnalité et sa mission : "Chacun reçoit le don de manifester l'Esprit en vue du bien de tous." (1 co 12, 7) C'est un même feu, mais chacun le reçoit personnellement (langues de feu) car chacun est particulier et parce que chacun a une relation personnelle avec le Christ. Si tous comprennent ce que disent les apôtres, c'est qu'une langue est devenue commune : la langue de la Foi qui est une langue de Feu, le Feu de la charité qui s'est répandue depuis l'arbre de vie de la croix. La dispersion de Babel se change en communion et en unité à la Pentecôte. Et ce qui est proclamé et entendu, ce sont "les merveilles de Dieu" : Sa Passion de l'homme, sa Résurrection, son Amour indéfectible pour chacun de nous.
(Icône de la Pentecôte)

samedi 22 mai 2010

Neuvaine à l'Esprit-Saint

Donne mérites et vertus.
Donne le salut final.
Donne la vie éternelle.

Amen

Parole du jour
Jn 21, 20-22
(Samedi 22 mai)

Jésus ressuscité venait d'annoncer à Pierre
par quel genre de mort il rendrait gloire à Dieu.
En se retournant, Pierre aperçoit,
marchant à leur suite,
le disciple que Jésus aimait ...
Pierre, voyant ce disciple, dit à Jésus :
« Et lui, Seigneur, que lui arrivera-t-il ? »
Jésus lui répond :
« Si je veux qu'il reste jusqu'à ce que je vienne,
est-ce ton affaire ?
Mais toi, suis-moi. »

Nous voici à la fin de l'Évangile de Jean ... Jésus vient d'annoncer à Pierre "par quel genre de mort il rendrait gloire à Dieu" et Pierre aimerait bien savoir si Jean passerait par le même chemin : "Et lui ..." Jésus lui laisse entendre que chacun étant unique, chacun a une mission unique que lui seul peut assumer. Depuis la création du monde, chaque être humain est particulier et unique. Et chacun a une relation personnelle et intime avec Dieu. Ainsi le jour de la Pentecôte, c'est le même feu de l'Esprit-Saint, mais les apôtres ne sont pas pris dans ce même feu. Chacun, personnellement, reçoit le feu de l'Esprit-Saint sous forme de "langue de feu". Chacun est appelé à rayonner l'amour de Dieu selon sa personne. Ceci nous invite au plus grand respect envers l'autre, quel qu'il soit. Il y a une dignité de chaque personne humaine car chacune est porteuse d'un trésor unique pour les autres. Beaucoup l'ignore, c'est à nous, par notre témoignage, de les aider à le découvrir, à s'en réjouir et à le vivre ...
(Icône de la Pentecôte)