vendredi 18 juin 2010

Parole du jour
Mt 6, 19-23
Vendredi 18 juin

Comme les disciples s'étaient rassemblés
autour de Jésus, sur la montagne, il leur disait :
« Ne vous faites pas de trésors sur la terre,
là où les mites et la rouille les dévorent,
où les voleurs percent les murs pour voler.

Mais faites-vous des trésors dans le ciel,

là où les mites et la rouille ne dévorent pas,
où les voleurs ne percent pas les murs pour voler.
Car là où est ton trésor, là aussi sera ton coeur.
La lampe du corps, c'est l'œil.
Donc,
si ton oeil est vraiment clair,
ton corps tout entier sera dans la lumière ;

mais si ton oeil est mauvais,

ton corps tout entier sera plongé dans les ténèbres.

Si donc la lumière qui est en toi est ténèbres,

quelles ténèbres y aura-t-il !


L'homme est plus que son corps. Il est intériorité. Il a une âme dit-on. Mais il a aussi un "esprit". Il est corps, âme et esprit. Le feu de la vie, la vraie, vient de cette dernière dimension :"l'esprit". C'est le centre, la dimension du lien avec Dieu : "L'Esprit-Saint se joint à notre 'esprit' pour attester que nous sommes enfants de Dieu" écrit St Paul. L'homme n'est pas seulement de la terre et il ne doit pas imprimer sa vie dans la terre. S'il le fait, il retombe dans la poussière. L'humain est du ciel et a vocation d'imprimer le ciel qui est au plus profond de son être dans et sur la terre : "Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel" (Notre Père) Le corps est appelé à rendre visible à l'extérieur cette réalité intérieure qu'on appelle "ciel". Il est comme la lampe qui porte la lumière et en devient toute lumineuse, et qui éclaire tous ceux qui sont dans la maison. Notre conscience, éclairée par l'Évangile et par la foi, nous indique le chemin ...

jeudi 17 juin 2010

Parole du jour
Mt 6, 7-15
Jeudi 17 juin

Comme les disciples s'étaient rassemblés
autour de Jésus, sur la montagne, il leur disait :
Lorsque vous priez,
ne rabâchez pas comme les païens :
ils s'imaginent qu'à force de paroles ils seront exaucés.
Ne les imitez donc pas,
car votre Père sait de quoi
vous avez besoin avant même
que vous l'ayez demandé.
Vous donc, priez ainsi :
Notre Père, qui es aux cieux,
que ton nom soit sanctifié.
Que ton règne vienne ;
que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd'hui notre pain de ce jour.
Remets-nous nos dettes,
comme nous les avons remises nous-mêmes
à ceux qui nous devaient.
Et ne nous soumets pas à la tentation,
mais délivre-nous du Mal.
Car, si vous pardonnez aux hommes leurs fautes,
votre Père céleste vous pardonnera aussi.
Mais si vous ne pardonnez pas aux hommes,
à vous non plus votre Père ne pardonnera pas vos fautes.

Le "Notre Père" est la prière chrétienne par excellence. La seule que Jésus nous a laissé. C'est à la fois "Sa" prière et la "notre". Nous ne pouvons la dire seul ... nous ne pouvons la dire que dans l'Esprit-Saint, sinon elle n'est qu'une récitation stérile. La dire dans l'Esprit-Saint, avec le cœur, c'est prier en communion avec l'unique Fils, Jésus notre frère. Aussi disons-nous : "Notre Père ..." Et ce "Notre" englobe également tous ceux qui baptisés au nom du Fils unique, ont "revêtu le Christ" (rituel du baptême). Et au-delà, tous ceux qui, créés dans le Fils, à l'Image de Dieu, n'ont pas conscience d'être les enfants du Père, mais le sont fondamentalement. A nous qui nous disons "chrétien" d'être leur conscience en priant en leur nom également et en les portant dans notre prière. L'Église est catholique, c'est-à-dire "universelle". A l'image de Dieu, elle ne laisse personne sur le bord du chemin ...

mercredi 16 juin 2010

Parole du jour
Mt 6, 1-6.16-18
Mercredi 16 juin

Comme les disciples s'étaient
rassemblés autour de Jésus,

sur la montagne, il leur disait :
« Si vous voulez vivre comme des justes,
évitez d"agir devant les hommes
pour vous faire remarquer.

Autrement, il n"y a pas de récompense
pour vous auprès de votre Père qui est aux cieux.
Ainsi, quand tu fais l'aumône,
ne fais pas sonner de la trompette devant toi,
comme ceux qui se donnent en spectacle
dans les synagogues et dans les rues,
pour obtenir la gloire qui vient des hommes.
Amen, je vous le déclare :
ceux-là ont touché leur récompense.
Mais toi, quand tu fais l'aumône,
que ta main gauche ignore
ce que donne ta main droite,
afin que ton aumône reste dans le secret ;
ton Père voit ce que tu fais dans le secret :
il te le revaudra.

Et quand vous priez, ne soyez pas comme ceux
qui se donnent en spectacle :
quand ils font leurs prières,
ils aiment à se tenir debout
dans les synagogues et les carrefours
pour bien se montrer aux hommes.
Amen, je vous le déclare :
ceux-là ont touché leur récompense.
Mais toi, quand tu pries,
retire-toi au fond de ta maison,
ferme la porte, et prie ton Père
qui est présent dans le secret ;
ton Père voit ce que tu fais dans le secret :
il te le revaudra.
Et quand vous jeûnez,
ne prenez pas un air abattu,
comme ceux qui se donnent en spectacle :
ils se composent une mine défaite
pour bien montrer aux hommes qu'ils jeûnent.
Amen, je vous le déclare :
ceux-là ont touché leur récompense.
Mais toi, quand tu jeûnes,
parfume-toi la tête et lave-toi le visage ;
ainsi, ton jeûne ne sera pas connu des hommes,
mais seulement de ton Père
qui est présent dans le secret ;

ton Père voit ce que tu fais dans le secret :
il te le revaudra.

Pourquoi agissons-nous ? Gratuitement ou "pour se faire remarquer" ? ... Pour soi ou pour autrui. Je peux très bien servir l'autre sans le voir, cherchant par cette action généreuse à me servir moi-même. Être "adulé" par les autres. Jésus dira aux pharisien qu'il traite d'hypocrite, c'est-à-dire de comédien : "Vous, vous cherchez votre gloire les uns des autres." Maître orgueil devient le roi ... et celui qui recherche ainsi la couronne n'en est pas plus heureux, n'est jamais satisfait et en demande toujours plus ... car c'est éphémère et mortel.
"Se retirer dans sa chambre", c'est s'oublier soi-même, pour être tout à l'autre, qu'il s'agisse d'un humain ou de Dieu. C'est l'autre que l'on sert comme un Roi. Le récit du "lavement des pied" en l'Évangile de Jean 13, 1-15. Le "Bon samaritain" en l'Évangile de Luc 10, 25-37. La pauvre veuve déposant ses deux piécettes dans le tronc en Luc 21, 1-4.
A nous de choisir entre ces deux voies : "Entrez par la porte étroite. Elle est grande, la porte, il est large, le chemin qui conduit à la perdition ; et ils sont nombreux, ceux qui s'y engagent. Mais elle est étroite, la porte, il est resserré, le chemin qui conduit à la vie ; et ils sont peu nombreux, ceux qui le trouvent." (Mt 7, 13-14)
La récompense n'est pas dans l'acte posé, aussi généreux soit-il, mais dans "l'attitude intérieure de désappropriation et du bien d'autrui" avec laquelle on pose cet acte.

lundi 14 juin 2010

Parole du jour
Mt 5, 38-42
Lundi 14 juin

Comme les disciples s"étaient rassemblés
autour de Jésus, sur la montagne,
il leur disait :
« Vous avez appris qu'il a été dit :
Oeil pour oeil, dent pour dent.
Eh bien moi,
je vous dis de ne pas riposter au méchant ;
mais si quelqu'un te gifle sur la joue droite,
tends-lui encore l'autre.
Et si quelqu'un veut te faire un procès
et prendre ta tunique,
laisse-lui encore ton manteau.
Et si quelqu'un te réquisitionne
pour faire mille pas, fais-en deux mille avec lui.
Donne à qui te demande ;
ne te détourne pas de celui qui veut t'emprunter.

La violence génère la violence. Le renoncement à la violence arrête le torrent ... Ainsi du comportement de Jésus dans les Évangiles, en particulier dans sa Passion. Dans le récit de l'Évangile de Marc, alors qu'on l'accuse, Jésus se tait : "et Jésus se taisait." Ce silence de Jésus est source de vie pour ceux-là même qui le frappe car il est habité d'un regard sur eux , le regard du cœur, porteur d'espérance pour l'avenir. La conversion est toujours possible : "Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font !" Jésus sait faire la différence entre la personne et son comportement. C'est ainsi que le Père "fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et sur les injustes." (Mt 5, 45) Pas facile de se mettre à la suite de Jésus ! Les deux mille pas, il les a fait en portant sa croix et sa tunique, ils l'ont tiré au sort ... mais lui était en paix, et son attitude intérieure et extérieur a laissé jaillir la paix : "C'est ma Paix que je vous donne ..."

dimanche 13 juin 2010

Parole du jour
Lc 7, 36-50
Dimanche 13 juin

Un pharisien avait invité Jésus à manger avec lui.
Jésus entra chez lui et prit place à table.
Survint une femme de la ville, une pécheresse.
Elle avait appris que Jésus
mangeait chez le pharisien,
et elle apportait un vase précieux plein de parfum.
Tout en pleurs,
elle se tenait derrière lui,
à ses pieds,
et ses larmes mouillaient les pieds de Jésus.
Elle les essuyait avec ses cheveux,
les couvrait de baisers et y versait le parfum.
En voyant cela,
le pharisien qui avait invité Jésus se dit en lui-même :
« Si cet homme était prophète,
il saurait qui est cette femme qui le touche,
et ce qu'elle est : une pécheresse. »
Jésus prit la parole :
« Simon, j'ai quelque chose à te dire.
- Parle, Maître. »
Jésus reprit :
« Un créancier avait deux débiteurs ;
le premier lui devait cinq cents pièces d'argent,
l'autre cinquante.
Comme ni l'un ni l'autre ne pouvait rembourser,
il remit à tous deux leur dette.
Lequel des deux l'aimera davantage ? »
Simon répondit :
« C'est celui à qui il a remis davantage, il me semble.
— Tu as raison », lui dit Jésus.
Il se tourna vers la femme, en disant à Simon :
« Tu vois cette femme ?
Je suis entré chez toi,
et tu ne m'as pas versé d'eau sur les pieds ;
elle, elle les a mouillés de ses larmes
et essuyés avec ses cheveux.
Tu ne m'as pas embrassé ;
elle, depuis son entrée,
elle n'a pas cessé d'embrasser mes pieds.
Tu ne m'as pas versé de parfum sur la tête ;
elle, elle m'a versé un parfum précieux sur les pieds.
Je te le dis :
si ses péchés, ses nombreux péchés,
sont pardonnés,
c'est à cause de son grand amour.
Mais celui à qui on pardonne peu
montre peu d'amour. »
Puis il s'adressa à la femme :
« Tes péchés sont pardonnés. »
Les invités se dirent :
« Qui est cet homme,
qui va jusqu'à pardonner les péchés ? »

Jésus dit alors à la femme :
« Ta foi t'a sauvée. Va en paix ! »


Jésus utilise le mot agapé pour parler de l'amour, celui dont le sens est le plus spirituel. En agissant comme elle l’a fait, la femme a exercé de l’amour envers Jésus. Elle lui a lavé les pieds de ses larmes elle les a essuyés de ses cheveux et elle les a parfumés ensuite. Elle a exercé de l’amour envers Jésus, parce qu’elle a donné de sa personne pour lui apporter un peu de confort. C’est cela l’idée maîtresse de l’Evangile ! L’égard que l’on manifeste pour les autres a plus de valeur que tous les rites, toutes les argumentations, tous les commandements de la Loi. Par son geste cette femme a su prendre de ce qui était à elle pour le seul bien être de Jésus.
Ses larmes, ses cheveux, son parfum ! A quoi cela sert-il ? A rien ! Jésus ne sortira pas plus riche de cette aventure, mais il en sortira honoré et grandi. Le pharisien n’a pas honoré Jésus, il a mis du soupçon dans ses pensées et il n’a pas respecté les règles de bien séance à son égard. Même s’il lui a offert un repas Jésus ne sort en rien grandi par la relation que l’autre a établie avec lui. (J. Besset)

samedi 12 juin 2010

Fête du Cœur immaculée de Marie
Lc 2, 41-51
(Samedi 12 juin)

Chaque année, les parents de Jésus allaient
à Jérusalem pour la fête de la Pâque.
Quand il eut douze ans,
ils firent le pèlerinage suivant la coutume.
Comme ils s'en retournaient à la fin de la semaine,
le jeune Jésus resta à Jérusalem
sans que ses parents s'en aperçoivent.
Pensant qu'il était avec leurs compagnons de route,
ils firent une journée de chemin
avant de le chercher
parmi leurs parents et connaissances.
Ne le trouvant pas,
ils revinrent à Jérusalem
en continuant à le chercher.
C'est au bout de trois jours
qu'ils le trouvèrent dans le Temple,
assis au milieu des docteurs de la Loi :
il les écoutait et leur posait des questions,
et tous ceux qui l'entendaient s'extasiaient
sur son intelligence et sur ses réponses.
En le voyant, ses parents furent stupéfaits,
et sa mère lui dit :
« Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ?
Vois comme nous avons souffert
en te cherchant, ton père et moi ! »
Il leur dit :
« Comment se fait-il que vous m'ayez cherché ?
Ne le saviez-vous pas ?
C'est chez mon Père que je dois être. »
Mais ils ne comprirent pas ce qu'il leur disait.
Il descendit avec eux pour rentrer à Nazareth,
et il leur était soumis.
Sa mère gardait dans son cœur tous ces événements.

Le cœur, dans la Bible, c'est la Personne en ce qu'elle a de plus profond, de plus intérieur. Marie a laissé jaillir la Source en son cœur, en sa Personne, et le Souffle de Dieu, l'Esprit-Saint, a imprimé en elle la Parole de Dieu à qui elle a donné chair : "Elle conçut du St Esprit". "Et la Parole s'est faite chair". A la différence d'Ève, Marie, demeurera ancrée dans la Parole de Dieu, dans le cœur à cœur avec Dieu ... Elle sera la première disciple de son Fils. En Lui, elle est devenue Mère universelle : "Voici ton Fils." dit Jésus en lui montrant St Jean qui symboliquement nous représente tous, au pied de la croix, et il dit à chacun de nous : "Voici ta Mère."

Marie est comparée à un astre

"Et le nom de la vierge était Marie" (Lc 1,27).
Disons quelque chose aussi sur ce nom, qui est interprété :

"Etoile" de la mer
et qui convient à merveille à la mère restée vierge.

Oui, on la compare à un astre, et rien de plus juste :

comme l'astre, sans être altéré, émet son rayon,
ainsi, sans lésion intime, la Vierge met au monde son Fils.
Le rayon n'amoindrit pas la clarté de l'astre,
p
as plus que le fils ne diminue l'intégrité de la vierge.
Oui, elle est cette noble étoile issue de Jacob

dont les rayons illuminent l'univers entier,
dont la splendeur étincelle sur la cime
et pénètre jusqu'aux ombres profondes,
dont la chaleur répandue sur la terre
réchauffe les âmes plus que les corps,
mûrit les vertus et consume les vices.
Elle est cette brillante et merveilleuse étoile

qui se lève, glorieuse et nécessaire
au-dessus de cet océan immense,

dans la splendeur de ses mérites et de ses exemples.

Dans la tempête, regarde l'étoile, invoque Marie !

O toi, qui que tu sois,
qui dans cette marée du monde,
te sens emporté à la dérive parmi orages et tempêtes,
plutôt que sur la terre ferme,
ne quitte pas les feux de cet astre.
Si tu ne veux pas sombrer dans la bourrasque.
Quand se déchaînent les rafales des tentations,

quand tu vas droit sur les récifs de l'adversité,
regarde l'étoile, appelle Marie !
Si l'orgueil, l'ambition, la jalousie te roulent dans leurs vagues,

regarde l'étoile, crie vers Marie !
Si la colère ou l'avarice,

si les sortilèges de la chair secouent la barque de ton âme,
regarde vers Marie !
Quand, tourmenté par l'énormité de tes fautes,

honteux des souillures de ta conscience,
terrorisé par la menace du jugement,
tu te laisses happer par le gouffre de la tristesse,
par l'abîme du désespoir,
pense à Marie.

Dans les dangers, dans les angoisses,

dans les situations critiques,
pense à Marie, crie vers Marie !
Que son nom ne quitte pas tes lèvres,

qu'il ne quitte pas ton cœur,
et pour obtenir la faveur de ses prières,
ne cesse d'imiter sa vie.

Fais ta propre expérience de Marie !

Si tu la suis, point ne t'égares.
Si tu la pries, point ne désespère.

Si tu la gardes en pensée, point de faux pas.

Qu'elle te tienne, plus de chute.

Qu'elle te protège, plus de crainte.

Sous sa conduite, plus de fatigue.

Grâce à sa faveur, tu touches au port.

Et voilà comment ta propre expérience
te montre
combien se justifie la parole :
Le nom de la Vierge était Marie (Lc 1, 27).


Saint Bernard (+ 1153)

vendredi 11 juin 2010

Sacré-Cœur de Jésus
Lc 15, 3-7
Vendredi 11 juin

Jésus disait cette parabole :
« Si l'un de vous a cent brebis et en perd une,
ne laisse-t-il pas
les quatre-vingt-dix-neuf autres
dans le désert pour aller chercher
celle qui est perdue,
jusqu'à ce qu'il la retrouve ?
Quand il l'a retrouvée, tout joyeux,
il la prend sur ses épaules,
et, de retour chez lui,
il réunit ses amis et ses voisins ;
il leur dit :
'Réjouissez-vous avec moi,
car j'ai retrouvé ma brebis,
celle qui était perdue !'
Je vous le dis :
C'est ainsi qu'il y aura de la joie dans le ciel
pour un seul pécheur qui se convertit,
plus que pour quatre-vingt-dix-neuf justes
qui n'ont pas besoin de conversion. »

Le Sacré-Cœur est une dévotion au Cœur de Jésus-Christ, en tant que symbole de l'amour divin par lequel le Fils de Dieu a pris la nature humaine et a donné sa vie pour les hommes.
« Réjouissez-vous avec moi, car ma petite brebis, celle qui était perdue, je l’ai retrouvée ! » Il s’agit de chacun de nous, nous sommes « la petite brebis de Jésus ». Jésus veille sur chacune de nos vies, il veut prononcer sur chacun de nous une Parole d’amour. Si nous sommes présent à cet amour, Jésus se réjouit, Il ne nous prend pas seulement sur ses épaules mais il nous prend vraiment dans son cœur. Nous découvrons qu’il est toujours avec nous, c’est sa joie ...
Nous pourrions dire : « Oui, Jésus m’aime ! Mais mon chemin n’est pas facile ! » Il le sait et veut l'assumer avec moi. C'est pour cela qu'Il a pris notre Humanité et a vécu notre Histoire depuis la conception jusqu'à la mort. Il a voulu que notre histoire à chacun soit habité par la sienne, par sa Présence incarné. Notre chemin de croix, Jésus le connaît de l’intérieur, il l'a vécu dans toute sa réalité, parfois insoutenable, en a raclé le fond jusqu'à en épouser les moindres méandres ... Les pensées du cœur de Dieu sont des pensées d'amour et ne restent pas sans effet : « Comme la pluie et la neige descendent du ciel et n’y reviennent pas sans avoir abreuvé la terre, sans l’avoir fécondée et fait germer, sans avoir donné de la semence au semeur et du pain à celui qui a faim, ainsi en est-il de ma parole qui sort de ma bouche : elle ne revient pas à moi sans effet, sans avoir fait ce que je désire, sans avoir réalisé ce pour quoi je l’ai envoyée » (Is 55, 10-11)

"Savez-vous bien que vous avez deux cœurs,
un grand et un petit ?
Celui-ci, le petit, est le vôtre,
mais le grand est celui de notre bon Sauveur,
qui est encore le vôtre,
puisque le Père éternel vous l'a donné
et que Lui-même s'est donné à vous.
Or, c'est par cet adorable Cœur qu'il faut aimer Dieu,
car que pouvez-vous faire avec votre petit cœur ?
Dorénavant, dites donc :
"Mon Dieu, je vous aime,
mais avec et de tout mon grand Cœur ..."
(St Jean Eudes)

C'est aussi avec ce grand Cœur ... "qui est notre", que nous devons apprendre à aimer notre prochain "comme Jésus nous a aimé" ...

jeudi 10 juin 2010

Parole du jour
Mt 5, 20-26
Jeudi 10 juin

Comme les disciples s'étaient rassemblés
autour de Jésus, sur la montagne,
il leur disait :
« Je vous le déclare :
Si votre justice ne surpasse pas
celle des scribes et des pharisiens,
vous n"entrerez pas dans le Royaume des cieux.
Vous avez appris qu'il a été dit aux anciens :
Tu ne commettras pas de meurtre,
et si quelqu'un commet un meurtre,
il en répondra au tribunal.
Eh bien moi, je vous dis :
Tout homme qui se met en colère
contre son frère en répondra au tribunal.
Si quelqu'un insulte son frère,
il en répondra au grand conseil.
Si quelqu'un maudit son frère,
il sera passible de la géhenne de feu.
Donc, lorsque tu vas présenter
ton offrande sur l'autel,
si, là, tu te souviens que ton frère
a quelque chose contre toi,
laisse ton offrande là, devant l'autel,
va d'abord te réconcilier avec ton frère,
et ensuite viens présenter ton offrande.
Accorde-toi vite avec ton adversaire
pendant que tu es en chemin avec lui,
pour éviter que ton adversaire ne te livre au juge,
le juge au garde, et qu'on ne te jette en prison.
Amen, je te le dis : tu n'en sortiras pas
avant d'avoir payé jusqu'au dernier sou.

La colère est une passion de l’âme qu’il n’est pas toujours facile de juguler ; l’insulte peut encore être l’expression d’un mouvement impulsif ; mais la malédiction est un acte délibéré, et qui de plus prend le contre-pied de la parole de bénédiction que Dieu prononce sur ses enfants, « sur les bons comme sur les méchants ». C’est parce qu’il s’oppose au Dieu d’amour, que celui qui maudit son frère se condamne lui-même aux flammes dévorantes de la haine, c'est-à-dire qu'il se met lui-même dans le malheur et le mal-être ... La malédiction est une "diction malé", une "parole de mal" dite contre quelqu'un et une parole de mal est destructrice pour la personne contre qui elle est proférée et pour celui qui la profère. Elle n'est pas seulement dite par la bouche, mais aussi par la pensée et par le comportement ... La bénédiction est une "Parole de bien" qui construit et donne la vie. Comment se dire en communion avec Dieu qui n'est que bénédiction si on ne l'est avec son frère ? ... "Celui qui dit j'aime Dieu et qui a de la haine contre son frère est un menteur ..." (1 jn 2, 11)

mercredi 9 juin 2010

Parole du jour
Mt 5, 17-19
Mercredi 9 juin

Comme les disciples s'étaient rassemblés
autour de Jésus, sur la montagne, il leur disait :
« Ne pensez pas que je suis venu
abolir la Loi ou les Prophètes :

je ne suis pas venu abolir, mais accomplir.
Amen, je vous le dis :
Avant que le ciel et la terre disparaissent,
pas une lettre, pas un seul petit trait
ne disparaîtra de la Loi
jusqu'à ce que tout se réalise.

Donc, celui qui rejettera
un seul
de ces plus petits commandements,
et qui enseignera aux hommes à faire ainsi,

sera déclaré le plus petit dans le Royaume des cieux.
Mais celui qui les observera
et les enseignera sera déclaré grand
dans le Royaume des cieux.

L'Icône de la Transfiguration montre Jésus entouré de Moïse représentant la "Loi" et d'Élie représentant les "prophètes". Jésus est au centre car c'est en Lui que la Loi et les prophètes trouvent leur accomplissement.
- La Loi dont le corps est cette histoire du peuple hébreu que nous raconte les cinq premiers livres de la Bible (Genèse, Exode, Lévitique, Nombres, Deutéronome) et qui nous relate la fondation du Peuple en Abraham, la traversée de la mer rouge, les quarante ans au désert ... L'âme avec ces "dix Paroles de vie" que nous appelons les dix commandements et qui sont un chemin d'humanité dans le respect de Dieu et d'autrui. L'esprit (le coeur) avec ce commandement essentiel que Jésus relèvera à plusieurs reprises : "Aimer Dieu de tout son cœur, de toute son âme, de tout son corps (Dt 6, 5) et son prochain comme soi-même.(Lév 19, 18)" (Mc 12, 28-31).
- Les prophètes dont la mission est de ramener le peuple égarer vers la Loi qui est porteuse de vie et chemin d'accomplissement pour l'humanité ...
En Jésus, le Fils de Dieu qui a pris notre Humanité, la Loi et les prophètes ont justement été pleinement accomplis. "Voici l'Humain" dira prophétiquement Pilate en montrant Jésus couronné d'épines, à la foule meurtrière. Et le dernier mot de Jésus sera : "c'est accompli !". Aussi est-il "le chemin, la vérité et la vie." (Jn 14,6) Et désormais, c'est Lui qu'il faut "écouter" pour vivre cet accomplissement de la Loi et des prophètes. Dans le récit de la Transfiguration, la voix du Père se fait entendre : "Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le !" (Mc 9, 2-10) Il est la Thora (Loi) incarné et accomplie en notre Humanité.

mardi 8 juin 2010

Parole du jour
Mt 5, 13-16
Mardi 8 juin

Comme les disciples s'étaient rassemblés
autour de Jésus, sur la montagne, il leur disait :

« Vous êtes le sel de la terre.

Si le sel se dénature, comment redeviendra-t-il du sel ?
Il n"est plus bon à rien :
on le jette dehors et les gens le piétinent.
Vous êtes la lumière du monde.

Une ville située sur une montagne ne peut être cachée.

Et l'on n'allume pas une lampe

pour la mettre sous le boisseau ;

on la met sur le lampadaire,
et elle brille
pour tous ceux qui sont dans la maison.

De même, que votre lumière brille
devant les hommes :

alors en voyant ce que vous faites de bien,

ils rendront gloire à votre Père qui est aux cieux.


« Vous êtes le sel de la terre… Vous êtes la lumière du monde ». Nous ne sommes pas simplement « sel » et « lumière » mais « le » sel de « la terre » et « la » lumière « du monde ». Ces paroles du Seigneur Jésus sont celles d’un envoi en mission. Etre et agir chrétien se retrouvent ainsi liés, le second ne se révélant tel que dans la mesure où il découle du premier.
Par l’emploi des articles définis, ces paroles nous révèlent aussi que cette mission de « saler » et d’« illuminer » le monde est propre à chacun de nous et que personne ne l’accomplira à notre place. Elles sont donc une invitation à porter de façon responsable notre identité personnelle de chrétien.
Etre le sel de la terre c’est améliorer la « saveur » de l’histoire des hommes, tout particulièrement en vivant des trois vertus théologales que nous avons reçues le jour de notre baptême. Ce qui nous vient de Dieu nous rend toujours plus homme, car toujours plus à son image et à sa ressemblance. Par la foi, l’espérance et la charité, nous sommes donc appelés à illuminer et humaniser un monde qui vit dans la nuit de la défiance, du désespoir et de l’indifférence.
Enfin, la « lumière » que le Christ nous invite à faire resplendir aux yeux de tous est celle de la flamme de l’Esprit Saint dont nous avons reçu la marque au baptême et qui désormais habite en nos cœurs (cf. 2 Co 1, 22).
Que ce même Esprit Saint nous enseigne comment professer notre foi, faire don de notre amour et communiquer notre espérance à notre monde. (F. Elie)

lundi 7 juin 2010

Parole du jour
Mt 5, 1-12
Lundi 7 juin

Quand Jésus vit toute la foule qui le suivait,
il gravit la montagne. Il s'assit,
et ses disciples s'approchèrent.

Alors, ouvrant la bouche,
il se mit à les instruire. Il disait :
« Heureux les pauvres de cœur :
le Royaume des cieux est à eux !
Heureux les doux :
ils obtiendront la terre promise !
Heureux ceux qui pleurent :
ils seront consolés !
Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice :
ils seront rassasiés !
Heureux les miséricordieux :
ils obtiendront miséricorde !
Heureux les cœurs purs :
ils verront Dieu !
Heureux les artisans de paix :
ils seront appelés fils de Dieu !
Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice :
le Royaume des cieux est à eux !
Heureux serez-vous si l'on vous insulte,
si l'on vous persécute
et si l'on dit faussement toute sorte de mal
contre vous, à cause de moi.
Réjouissez-vous, soyez dans l'allégresse,
car votre récompense sera grande dans les cieux !
C'est ainsi qu'on a persécuté les prophètes
qui vous ont précédés.
»

Lire ces béatitudes avec le cœur laisse se dessiner un visage, celui de Jésus lui-même :

- Jésus pauvre de cœur. Tout ce qu'il a dit et fait, il l'a reçu d'un autre : le Père.
- Jésus, doux et humble de cœur dont le joug est aisé et le fardeau léger ...
- Jésus qui a pleuré sur Jérusalem en voyant celle-ci esclave du mal, un mal qui le conduira à la croix ...
- Jésus affamé et assoiffé de Justice, lui qui n'a cherché que la libération des rejetés, s'asseyant à la table des pécheurs, conversant avec les païens et hérétiques, guérissant les malades ...
- Jésus miséricordieux, la croix en sera le signe définitif ...
- Jésus au cœur pur, lui qui était (qui est) sans péché et qui ne désirait pour les autres que cette pureté du cœur, source de vie ...
- Jésus artisan de paix qui jusqu'au bout appellera l'homme à la conversion : "C'est ma Paix que je vous laisse, c'est ma Paix que je vous donne."
- Jésus persécuté, insulté, flagellé, crucifié, donnant librement sa vie pour sauver la vie de ceux-là-mêmes qui le crucifiaient ...
- Jésus qui au cœur même de la souffrance exultait intérieurement de joie car son cœur était dans la paix et qu'il accomplissait l'œuvre définitive de l'Amour.

Oui, bienheureux Jésus qui nous a montré tant d'amour, tout l'amour ... jusqu'au bout ! En hébreu, ce mot bienheureux est à traduire par "En marche". Ceci nous concerne. Le chemin nous est tracé ... et une voix nous appelle : "Toi, suis-moi !"

dimanche 6 juin 2010

Solennité du St Sacrement du Corps et du Sang
de Notre Seigneur Jésus-Christ

Parole du jour
1 Co 11, 23-26
Dimanche 6 juin

Frères, moi, Paul,
je vous ai transmis
ce que j"ai reçu de la tradition

qui vient du Seigneur :
la nuit même où il était livré,
le Seigneur Jésus prit du pain,
puis, ayant rendu grâce,
il le rompit, et dit :
« Ceci est mon corps, qui est pour vous.
Faites cela en mémoire de moi. »
Après le repas, il fit de même avec la coupe, en disant :
« Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang.
Chaque fois que vous en boirez,
faites cela en mémoire de moi. »
Ainsi donc, chaque fois que vous mangez ce pain
et que vous buvez à cette coupe,
vous proclamez la mort du Seigneur,
jusqu'à ce qu'il vienne.

Voici le Sacrement de la Présence Réelle et Sacramentelle de Jésus Christ. Il ne s'agit pas bien évidemment de la Présence physique. C'est Jésus ressuscité et glorifié qui se donne à nous concrètement dans le pain devenu son Corps et le vin son Sang, dans l'acte du don total de sa vie librement donnée pour nous : "Ayant aimé les siens, il les aima jusqu'au bout". L'Eucharistie est le Sacrement de l'Amour et donc le Sacrement de notre Salut. C'est l'Amour qui donne le Salut, qui donne Vie. Ce mot Salut signifiant libération et guérison (intérieures), santé de l'être. Comme il faut nourrir notre corps pour vivre physiquement, il nous faut nourrir notre âme, notre cœur, pour que se déploie notre intériorité. Notre vie essentielle n'est pas extérieure mais intérieure : "Si l'être extérieur se détériore, écrit St Paul, l'être intérieur se renouvelle de jour en jour." Et Jésus, dans l'Évangile selon St Jean : "Celui qui mange ma chair et boit mon Sang à la vie éternelle". La vie éternelle étant l'accomplissement de notre vie intérieure dans la Communion avec Dieu en Jésus-Christ. Accomplissement dont la grâce se répercute sur toutes les dimensions de notre être : corps, âme et esprit. St Paul écrit dans la 2ème lettre aux Thessaloniciens : "Que tout votre être, corps, âme et esprit, soient rendu saint par l'Avènement de Notre Seigneur Jésus-Christ ..." La Communion au Corps et au Sang du Christ est cet "Avènement" qui nourrit notre sanctification en nous unissant sacramentellement au Christ.

samedi 5 juin 2010

Parole du jour
Mc 12, 38-44
Samedi 5 juin

Dans son enseignement, Jésus disait :
« Méfiez-vous des scribes,
qui tiennent à sortir en robes solennelles
et qui aiment les salutations sur les places publiques,
les premiers rangs dans les synagogues,
et les places d'honneur dans les dîners.
Ils dévorent les biens des veuves
et affectent de prier longuement :
ils seront d'autant plus sévèrement condamnés. »
Jésus s'était assis dans le Temple
en face de la salle du trésor,
et regardait la foule déposer de l'argent dans le tronc.
Beaucoup de gens riches y mettaient de grosses sommes.
Une pauvre veuve s'avança et déposa deux piécettes.
Jésus s'adressa à ses disciples :
« Amen, je vous le dis :
cette pauvre veuve a mis dans le tronc plus que tout le monde.
Car tous, ils ont pris sur leur superflu, mais elle,
elle a pris sur son indigence :
elle a tout donné, tout ce qu'elle avait pour vivre. »

L'ostentation est une maladie qui ronge le cœur et conduit en définitive à l'isolement. La définition en est la suivante : "Affectation de montrer quelque qualité ou quelque avantage dont on veut faire parade. Faire ostentation de ses richesses, de sa fortune. Les pharisiens faisaient leurs bonnes œuvres par ostentation. Sa générosité n'est que de l'ostentation." (Wikipedia) Le but de donner au pauvre n'est pas alors la personne du pauvre, mais la reconnaissance de soi, ma mise en gloire. Ainsi font les scribes (dont Jésus dit de se méfier) envers Dieu lui-même. Ils donnent à Dieu en déposant de leur superflu dans le tronc du Temple pour en tirer gloire à ses yeux et aux yeux des hommes. Il ne sont pas en vérité et par leur ostentation écrasent les autres, et Dieu lui-même (la croix en sera le sommet), dont ils se moquent éperdument en se mirant dans leur louange. Ce sont des comédiens, signification du mot "hypocrite", ils se mettent un masque par lequel ils se façonnent un personnage qui n'est que chimère.
La pauvre veuve elle, est vraie. Elle ne cherche pas l'ostentation, elle donne sans rien garder pour elle. Elle ne se regarde pas elle-même. En mettant dans le tronc du Temple, son regard et son cœur sont tournés vers Celui à qui elle donne : Dieu. Elle est prête à ne plus rien avoir à manger pour le bien de Dieu à qui elle fait entièrement confiance pour sa vie.
De quel coté penchons-nous ? ...

jeudi 3 juin 2010

Parole du jour
Mc 12, 28b-34
Jeudi 3 juin

Un scribe s'avança et lui lui demanda :
« Quel est le premier de tous les commandements ? »
Jésus lui fit cette réponse :
« Voici le premier : Écoute, Israël :
le Seigneur notre Dieu est l'unique Seigneur.
Tu aimeras le Seigneur ton Dieu
de tout ton cœur,
de toute ton âme,
de tout ton esprit
et de toute ta force.
Voici le second :
Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
Il n'y a pas de commandement
plus grand que ceux-là. »
Le scribe reprit :
« Fort bien, Maître,
tu as raison de dire que Dieu est l'Unique
et qu'il n'y en a pas d'autre que lui.
L'aimer de tout son cœur,
de toute son intelligence, de toute sa force,
et aimer son prochain comme soi-même,
vaut mieux que toutes les offrandes
et tous les sacrifices. »
Jésus, voyant qu'il avait fait
une remarque judicieuse, lui dit :
« Tu n'es pas loin du royaume de Dieu. »
Et personne n'osait plus l'interroger.

Le premier commandement ne serait-ce pas "Écoute" ? La non-écoute est toujours un pouvoir sur l'autre non reconnu pour lui-même. Le refus de lui permettre de se dire. Savoir avant même qu'il ait fini de parler ce que je vais lui répondre. Un mur est posé entre lui et moi. Je refuse de sortir de moi, de ma petite citadelle car "moi" je sais. L'autre est unique et sa parole a le prix de cette dignité. Sa parole, même si elle me dérange, peut être pour moi source de vie. Il en est ainsi bien-sûr de la Parole de cet Autre qu'est Dieu. Combien souvent il parle dans le désert ! Et pourtant sa Parole nous construit ... Il nous parle aussi par les ... autres. Aimer commence toujours par "écouter", par regarder l'autre pour lui-même, partir de lui en se quittant soi : "ce que vous aurez fait à l'un de ses petits qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'aurez fait." C'est vrai pour "l'écoute". Alors sortons de nos caves pour nous exposer au soleil, le monde et ... nous-mêmes, nous en porterons mieux !

mercredi 2 juin 2010


Parole du jour
Mc 12, 18-27
Mercredi 2 juin

Des sadducéens
- ceux qui affirment qu'il n'y a pas de résurrection -

viennent trouver Jésus, et ils l'interrogeaient :

« Maître, Moïse nous a donné cette loi :
Si un homme a un frère
qui meurt en laissant une femme,

mais aucun enfant,
qu'il épouse la veuve

pour donner une descendance à son frère.

Il y avait sept frères ;

le premier se maria,

et mourut sans laisser de descendance.

Le deuxième épousa la veuve,

et mourut sans laisser de descendance.

Le troisième pareillement.

Et aucun des sept ne laissa de descendance.

Et finalement, la femme mourut aussi.

A la résurrection, quand ils ressusciteront,

de qui sera-t-elle l'épouse,

puisque les sept l'ont eue pour femme ? »

Jésus leur dit :

« N'êtes-vous pas dans l'erreur,
en méconnaissant les Écritures,
et la puissance de Dieu ?

Lorsqu'on ressuscite d'entre les morts,
on ne se marie pas,
mais on est comme les anges dans les cieux.

Quant à dire que les morts doivent ressusciter,
n'avez-vous pas lu dans le livre de Moïse,
au récit du buisson ardent, comment Dieu lui a dit :
Moi, je suis le Dieu d'Abraham,
le Dieu d'Isaac,
le Dieu de Jacob ?
Il n'est pas le Dieu des morts,
mais des vivants.

Vous êtes complètement dans l'erreur.


Quelle considération de la femme ! Elle est épousée seulement en vue de la descendance. D'amour, il n'en est point question. Or ce qui fondamentalement uni l'homme et la femme, c'est l'amour. Et pas n'importe lequel, car l'amour vrai est fondamentalement spirituel, c'est-à-dire qu'il jaillit du cœur et qu'il veut le bien, l'accomplissement de l'autre. Il est "bénédiction" sur l'autre préféré à soi et reconnu comme une personne à part entière avec tout ce que cela comporte de respect et de reconnaissance de dignité, et pas seulement en vue de la descendance : "Vous, les hommes, aimez votre femme à l'exemple du Christ : il a aimé l'Église, il s'est livré pour elle ..." (Eph 5, 25) Ce qui demeure après la mort, c'est ce lien du cœur et non la signature d'un contrat. Et ce lien du cœur, même s'il est privilégié avec l'être aimé (e) durant la vie terrestre, ce lien du cœur qui est tout intérieur sera également vrai avec tous ceux qui seront dans le lien du cœur avec Dieu. La Résurrection du Christ est don total de lui-même pour les autres, lien d'amour, lien du cœur qui donne vie à chacun de nous et nous rend à la possibilité de donner notre vie pour les autres, de nous ouvrir au lien d'amour, au lien de cœur pour autrui par le don total de nous-même ... en Lui. Le Sacrement de Mariage trouve son existence dans cette réalité, il est Alliance entre deux êtres dans la puissance d'amour du Christ. L'enfant est là, non pour prolonger la vie de l'homme, (les saducéens ne croit pas en la vie après la mort) mais comme "fruit de l'amour entre l'époux et l'épouse", et donc du lien du cœur.

lundi 31 mai 2010

La Visitation
Lc 1, 39-56
Lundi 31 mai

En ces jours-là, Marie se mit en route rapidement
vers une ville de la montagne de Judée.
Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth.
Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie,
l’enfant tressaillit en elle.
Alors, Élisabeth fut remplie de l’Esprit Saint,
et s’écria d’une voix forte :
« Tu es bénie entre toutes les femmes,
et le fruit de tes entrailles est béni.
Comment ai-je ce bonheur que la mère
de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ?
Car, lorsque j’ai entendu tes paroles de salutation,
l’enfant a tressailli d’allégresse au-dedans de moi.
Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement
des paroles qui lui furent dites
de la part du Seigneur. » Marie dit alors :
« Mon âme exalte le Seigneur,
mon esprit exulte en Dieu mon Sauveur.
Il s’est penché sur son humble servante ;
désormais tous les âges me diront bienheureuse.
Le Puissant fit pour moi des merveilles ;
Saint est son nom !
Son amour s’étend d’âge en âge
sur ceux qui le craignent.
Déployant la force de son bras,
il disperse les superbes.
Il renverse les puissants de leurs trônes,
il élève les humbles.
Il comble de biens les affamés,
renvoie les riches les mains vides.
Il relève Israël son serviteur,
il se souvient de son amour,
de la promesse faite à nos pères,
en faveur d’Abraham et de sa race à jamais. »
Marie demeura avec Élisabeth environ trois mois,
puis elle s’en retourna chez elle.

La liturgie de ce jour est un hymne à la joie. Depuis l’antienne d’ouverture, qui nous invite à nous rassembler pour « écouter tout ce que le Seigneur a fait pour nous », jusqu’à l’oraison conclusive dans laquelle l’Église « magnifie son Seigneur pour tant de merveilles », toutes les lectures et prières nous invitent à « laisser jaillir l’Esprit » (1ère lect.) en un cantique d’action de grâce qui rejoint le Magnificat de la Vierge Marie.
Le récit de la Visitation ne met en scène ni Zacharie, ni Joseph ; ce qui réduit à quatre le nombre des acteurs : les deux mères et les deux enfants. Mais il ne faudrait pas oublier le cinquième Acteur, qui bien qu’invisible, est cependant le plus actif de tous : l’Esprit Saint. C’est lui qui lance la jeune Marie sur la route, qui « remplit (de sa présence) Élisabeth » et lui donne de parler, et c’est encore lui bien sûr qui inspire à Marie son cantique d’action de grâce. Dès les évangiles de l’enfance, nous pressentons le rôle primordial que jouera l’Esprit dans la vie de l’Église naissante : après l’Ascension, quoiqu’invisible et silencieux, Jésus ressuscité est réellement présent en elle par son Esprit, l’accompagnant sur les routes de la mission jusqu’à son retour en gloire.
La joie est le trait commun de tous ceux qui ont été touchés par l’Esprit : Élisabeth ne peut croire au bonheur qui lui incombe par la visite de la mère de son Seigneur ; Jean-Baptiste tressaille d’allégresse en son sein ; et Marie « exalte son Seigneur, son esprit exulte en Dieu son Sauveur ». Quant à l’enfant Jésus, lui qui est la cause de tant de joie, comment n’en serait-il pas rempli puisqu’il en est la source débordante ?
Si la venue de l’Enfant-Dieu suscite un tel bonheur, combien plus la certitude de la présence du Seigneur ressuscité au cœur de son Église devrait-elle être un motif d’allégresse pour tous les croyants ... (P. Joseph-Marie)


Fête de la
SAINTE TRINITE

Parole du jour
Jn 16, 12-15
(Dimanche 30 mai)


À l"heure où Jésus passait de ce monde à son Père,
il disait à ses disciples :
« J"aurais encore beaucoup de choses à vous dire,
mais pour l"instant vous n"avez pas
la force de les porter.
Quand il viendra, lui, l'Esprit de vérité,
il vous guidera vers la vérité tout entière.
En effet, ce qu'il dira ne viendra pas de lui-même :
il redira tout ce qu'il aura entendu ;
et ce qui va venir, il vous le fera connaître.
Il me glorifiera, car il reprendra
ce qui vient de moi pour vous le faire connaître.
Tout ce qui appartient au Père est à moi ;
voilà pourquoi je vous ai dit :
Il reprend ce qui vient de moi pour vous le faire connaître. »

Dieu n'est pas une monade, une solitude. Dieu n'est pas perché sur un nuage. Il ne nous regarde pas d'en haut de ses remparts. Dieu est l'Emmanuel, nom qui signifie "Dieu avec nous". Il est au cœur de nos vies, Il en est la Source, Il en prend soin : « Je Le sens si vivant en mon âme. Je n’ai qu’à me recueillir pour le trouver au-dedans de moi, et c’est cela qui fait tout mon bonheur. Il a mis en mon cœur une soif d’infini et un si grand besoin d’aimer que Lui seul peut rassasier » (Bx Elisabeth de la Trinité)
Elisabeth nous laisse enfin une grande et belle prière à la Trinité qui commence ainsi :
« O mon Dieu, Trinité que j’adore, aidez-moi à m’oublier entièrement pour m’établir en Vous, immobile et paisible comme si déjà mon âme était dans l’éternité. Que rien ne puisse troubler ma paix, ni me faire sortir de Vous, ô mon immuable, mais que chaque minute m’emporte plus loin dans la profondeur de votre Mystère. Pacifiez mon âme, faites-en votre ciel, votre demeure aimée, tout éveillée en ma foi, tout adorante, toute livrée à votre Action créatrice… »
Jésus nous a révélé que Dieu est Trinité, Père, Fils et Esprit-Saint, Communion d'Amour et que nous sommes appelés à cette Communion : "Faisons l'Homme à notre Image et Ressemblance".
Nous sommes faits pour cette Communion avec ce Dieu dont la nature est l'Amour et en cela à la Communion entre nous ...
(Icône de la Sainte Trinité de Roublev)

samedi 29 mai 2010

Parole du jour
Mc 11, 27-33
Samedi 29 mai

Jésus et ses disciples reviennent à Jérusalem.
Et comme Jésus allait et venait dans le Temple,
les chefs des prêtres, les scribes
et les anciens vinrent le trouver.
Ils lui demandaient :
« Par quelle autorité fais-tu cela ?
Ou bien qui t'a donné autorité pour le faire ? »
Jésus leur dit :
« Je vais vous poser une seule question.
Répondez-moi, et je vous dirai
par quelle autorité je fais cela.
Le baptême de Jean venait-il
du ciel ou des hommes ?
Répondez-moi. »
Ils faisaient en eux-mêmes ce raisonnement :
« Si nous disons : 'Du ciel', il va dire :
'Pourquoi donc n'avez-vous pas cru à sa parole ?'
Mais allons-nous dire : 'Des hommes' ? »
Ils redoutaient la foule,
car tout le monde estimait
que Jean était réellement un prophète.
Ils répondent donc à Jésus :
« Nous ne savons pas ! » Alors Jésus leur dit :
« Moi non plus, je ne vous dirai pas

par quelle autorité je fais cela. »

Dans l’ Evangile, il est dit à plusieurs reprises que Jésus agit avec autorité : Il parle avec autorité et sa parole touche les cœurs (Mt 7,29; Mc 1,22). Il pose des gestes d’autorité : chasse les démons, guérit les malades. (Mc 1, 27)
Quand on l’emploie pour Jésus, autorité devient synonyme de vie. L’autorité qui se dégage de Jésus est toujours porteuse de vie. Elle n’est pas pouvoir ou emprise, mais parole qui construit, geste qui libère et qui guérit. L’homme en est le bénéficiaire. Jésus a une passion pour l’homme et pour son bien.
Mais quel est donc le sens du mot 'autorité'. "Autoritas" signifie en fait « faire croître ». Ce qui revient à dire « donner la vie ». La Parole d’ "Autoritas" par excellence sera la Parole de la Croix. Là, Jésus fait montre de sa parfaite autorité :

« Librement, il donne sa vie
pour que l’homme ait la vie en plénitude. »

La notion d’ "autorité" n’est donc pas liée chez lui à celle de "pouvoir", mais à celle de "service" dans le sens d’ "amour":

« Le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude ».

Jésus ne se regarde pas, il ne parle ni n’agit pour lui-même, pour sa gloire : l’autre est toujours premier et son unique désir est son bien, son accomplissement, sa vie. La parole de Jésus comme ses gestes sont perçus comme porteurs d’autorité car il ne garde rien pour lui. Il est entièrement donné à ceux à qui il parle ou pour qui il agit. Parole et gestes sont ainsi pleinement ajustés, en pleine vérité, et donc efficaces. C’est pourquoi l’autorité de Jésus émane de sa personne, de son comportement, de sa relation à l’autre, de sa parole, de son action. Sa présence même fait autorité et les humbles ne s'y trompe pas : "Il donne Vie."