vendredi 11 novembre 2011

Parole du jour
(Vendredi 11 novembre)
(Lc 17, 26-35.37)

Jésus disait à ses disciples :
Ce qui se passera dans les jours du Fils de l'homme
ressemblera à ce qui est arrivé dans les jours de Noé.
On mangeait, on buvait, on se mariait,
jusqu'au jour où Noé entra dans l'arche.
Puis le déluge arriva, qui les a tous fait mourir.
Ce sera aussi comme dans les jours de Loth :
on mangeait, on buvait, on achetait,
on vendait, on plantait, on bâtissait ;

mais le jour où Loth sortit de Sodome,
Dieu fit tomber du ciel une pluie de feu
et de soufre qui les a tous fait mourir ;
il en sera de même le jour où le Fils de l'homme se révélera.
Ce jour-là, celui qui sera sur sa terrasse,
et qui aura ses affaires dans sa maison,
qu'il ne descende pas pour les emporter ;
et de même celui qui sera dans son champ,
qu'il ne retourne pas en arrière.
Rappelez-vous la femme de Loth.
Qui cherchera à conserver sa vie la perdra.
Et qui la perdra la sauvegardera.
Je vous le dis :
Cette nuit-là, deux personnes seront dans le même lit :
l'une sera prise, l'autre laissée.
Deux femmes seront ensemble en train de moudre du grain :
l'une sera prise, l'autre laissée. »
Les disciples lui demandèrent :
« Où donc, Seigneur ? » Il leur répondit :
« Là où il y a un corps, là aussi se rassembleront les vautours. »

Quel sens donnons-nous à notre vie ? ...
Vouloir conserver sa vie, c'est s'enfermer dans la forteresse de son égocentrisme et se faire le Maître de sa propre vie, dans le mépris d'autrui et des choses; vivre à l'extérieur de soi et se nourrir de l'éphémère comme si celui-ci était éternel, une illusion : "Cette nuit on te redemande ton âme."
Perdre sa vie, c'est la donner en s'ouvrant aux autres et en se faisant serviteur dans cette certitude que servir son prochain, c'est servir Celui qui est à l'origine de son existence : "Ce que vous aurez fait à l'un de ces petits qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait." ...
Construire sa vie, c'est bâtir son intériorité en laissant jaillir la vie de Dieu et en s'y ajustant. Il nous a créé à son Image : "Dieu est Amour". Sa nature est l'Amour et la notre est fondamentalement la même. "L'Amour ne passera pas." Chacun est responsable de sa vie et du chemin qu'il prend ...

Fête de Saint Martin

Simple catéchumène, il se comporte déjà avec humilité, servant lui-même son serviteur. En garnison à Amiens par un hiver de grand gel, il rencontre, à la porte de la ville, un pauvre mourant de froid. N'ayant plus d'argent à lui donner, “ saisissant l'arme qu'il portait à la ceinture, il partagea sa chlamyde (manteau) en deux, en donne un morceau au pauvre et se rhabille avec le reste. Quelques uns des assistants se mettent à rire, car on le trouvait ridicule avec son habit mutilé. ” La nuit, Jésus apparaît à Martin revêtu du demi manteau et dit aux anges qui l'entourent : “ Martin, encore catéchumène, m'a donné son manteau ! ” (Sulpice Sévère, biographie)

En donnant la moitié de son manteau, St Martin donnait tout ce qui lui appartenant car l'autre moitié appartenait à l'Empire.

jeudi 10 novembre 2011

Parole du jour
(Jeudi 10 novembre)
(Lc 17, 20-25)

Comme les pharisiens demandaient à Jésus
quand viendrait le règne de Dieu, il leur répondit :
« Le règne de Dieu ne vient pas d'une manière visible.
On ne dira pas :
'Le voilà, il est ici !' ou bien : 'Il est là!'
En effet, voilà que le règne de Dieu est au milieu de vous. »

Les pharisiens ne comprennent pas que le Royaume de Dieu n'est pas une réalité terrestre, mais une Personne. Le Royaume de Dieu, c'est Jésus Lui-même présent au milieu d'eux. Jésus qui enseigne, Jésus qui libère, Jésus qui guérit, Jésus qui sauve l'homme de son péché, qui le rend à son humanité, à la ressemblance de Celui qui l'a créé. Après la résurrection de Jésus, le Royaume, par le don de l'Esprit, passera de l'extérieur de l'homme à l'intérieur de l'homme. Les disciples sont appelés à vivre de sa Présence devenu effective en eux et capable de les transformer. Le Baptême est le Sacrement qui réalise cet accueil d'une manière particulière, par l'ouverture du coeur de celui qui le reçoit ... D'ailleurs, il est possible de traduire : "voilà que le règne de Dieu est au milieu de vous. " par "voilà que le règne de Dieu est EN vous." Il n'est donc pas loin, ni ici, ni là, il est "plus intime que nous-mêmes à nous-mêmes. " Il nous suffit d'être "connecté" ou si l'on préfère, de lui être "ajusté".

mercredi 9 novembre 2011

Dédicace du Latran

La basilique du Latran est la cathédrale du Pape. Érigée à Rome vers 320 par l'empereur Constantin, elle est la première en date et en dignité de toutes les églises d'Occident. La fête de sa dédicace est l'occasion de célébrer toutes les églises édifiées dans le monde et, à travers elles, l'Église universelle du Christ.

Parole du jour

Mardi 9 novembre
Jn 2, 13-22

Comme la Pâque des Juifs approchait,
Jésus monta à Jérusalem.
Il trouva installés dans le Temple les marchands de bœufs,
de brebis et de colombes, et les changeurs.
Il fit un fouet avec des cordes,
et les chassa tous du Temple
ainsi que leurs brebis et leurs bœufs ;
il jeta par terre la monnaie des changeurs,
renversa leurs comptoirs,
et dit aux marchands de colombes :
« Enlevez cela d'ici.
Ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic. »
Ses disciples se rappelèrent cette parole de l'Écriture :
L'amour de ta maison fera mon tourment.
Les Juifs l'interpellèrent :
« Quel signe peux-tu nous donner pour justifier ce que tu fais là ? »
Jésus leur répondit :
« Détruisez ce Temple, et en trois jours je le relèverai. »
Les Juifs lui répliquèrent :
« Il a fallu quarante-six ans pour bâtir ce Temple,
et toi, en trois jours tu le relèverais ! »
Mais le Temple dont il parlait, c'était son corps.

Aussi, quand il ressuscita d'entre les morts,
ses disciples se rappelèrent qu'il avait dit cela ;
ils crurent aux prophéties de l'Écriture
et à la parole que Jésus avait dite.

Lorsque l'on parle d"Église", souvent nous vient à l'esprit l'édifice de pierre où les chrétiens se rassemblent pour diverses célébrations ... Or le mot "Église" signifie : "rassemblement", "assemblée", "ensemble". Il s'agit donc de l'ensemble des baptisés qui ne font qu'UN en Jésus-Christ puisque par le Sacrement du Baptême, chacun lui est incorporé : "Tu es devenu une création nouvelle, tu as revêtu le Christ". L'Eucharistie nous renouvelle dans cette unité : "Humblement nous te demandons qu'en ayant part au corps et au sang du Christ, nous soyons rassemblés par l'Esprit-Saint en un seul corps." (Prière Eucharistique n° 2) Donc, nous sommes l'Église parce qu'unis dans une "Source commune" qui est Jésus-Christ. Ensemble nous sommes le Temple de sa Présence. Et ce qui est vrai pour tous ensemble, l'est pour chacun, puisque c'est par le baptême de chacun que nous le sommes ensemble. Mais être le Temple de sa Présence est une responsabilité car si c'est un "déjà-là", c'est un "pas encore" car nous cheminons vers l'achèvement de la construction et cela dépend de nous : "Frères, vous êtes la maison que Dieu construit.Comme un bon architecte, avec la grâce que Dieu m'a donnée, j'ai posé les fondations. D'autres poursuivent la construction ; mais que chacun prenne garde à la façon dont il construit. Les fondations, personne ne peut en poser d'autres que celles qui existent déjà : ces fondations, c'est Jésus Christ. N'oubliez pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l'Esprit de Dieu habite en vous. Si quelqu'un détruit le temple de Dieu, Dieu le détruira ; car le temple de Dieu est sacré, et ce temple, c'est vous." (1 Co 3, 9sq) Écoutons Césaire d'Arles, un Père de l'Eglise du Vème sc. : "Tous, frères très chers, ... par le baptême, nous sommes devenus des temples de Dieu ; et si nous réfléchissons attentivement au salut de notre âme, nous savons que nous sommes le temple véritable et vivant de Dieu. Dieu n’habite pas seulement dans des temples faits de la main de l’homme, ni dans une demeure de bois et de pierres, mais principalement dans l’âme créée à l’image de Dieu, par la main du Créateur lui-même. C’est ainsi que saint Paul a dit : Le temple de Dieu est saint, et ce temple, c’est vous.

Et puisque le Christ est venu pour chasser le démon de nos cœurs, afin de se préparer un temple en nous, travaillons autant que nous le pouvons, avec son aide, à ce qu’il ne subisse pas en nous d’outrage, à cause de nos mauvaises actions. Car celui qui agit mal outrage le Christ ... Dieu a daigné faire de nous sa demeure. Par conséquent, mes très chers, si nous voulons célébrer dans la joie l’anniversaire d’une église, nous ne devons pas détruire en nous, par de mauvaises actions, les temples vivants de Dieu. Et je dis cela pour que tous puissent comprendre : chaque fois que nous venons à l’église, nous devons préparer nos âmes pour qu’elles soient telles que nous voulons trouver cette église.

Tu veux trouver une basilique brillante ? Ne souille pas ton âme par la saleté des péchés. Si tu veux que la basilique soit éclairée, et Dieu aussi le veut, que la lumière des bonnes œuvres brille en nous, et celui qui est aux cieux sera glorifié. De même que tu entres dans cette église, c’est ainsi que Dieu veut entrer dans ton âme, comme lui-même l’a dit : J’habiterai et je marcherai au milieu d’eux."

Accueillons véritablement Jésus-Christ dans notre vie car "il est plus présent à nous-mêmes que nous-mêmes" (St Augustin) et laissons-nous conduire par l'Esprit-Saint qu'il nous a donné pour nous donner un visage et un cœur semblable aux siens. Oui, "
Sur nous, Seigneur, que s'illumine ton visage !" (Ps 4) Et donne-nous de véritablement "servir en ta Présence." (PE 2)

mercredi 2 novembre 2011

Commémoration des défunts
(Mercredi 2 novembre)

Au lendemain de la fête de tous les saints où l’Eglise célèbre dans la joie la communion des saints et le salut des hommes, saint Odilon, cinquième Abbé de Cluny, a institué, à la fin du 1er millénaire, pour ses monastères très nombreux en Europe, la « Fête des morts ». Par celle-ci, il a voulu exhorter ses moines à prier de manière particulière pour les morts, contribuant ainsi mystérieusement à leur accès à la pleine communion avec Dieu. A partir de l’abbaye de Cluny, l’usage s’est peu à peu répandu d’intercéder solennellement pour les défunts par une célébration qui est en vigueur dans l’Eglise universelle depuis le XIIIè sc et que nous appelons aujourd’hui : « la Commémoraison (ou Commémoration) des défunts ».
Ecoutons Jean Paul II nous en donner le sens
« En priant pour les morts, l’Eglise contemple avant tout le mystère de la Résurrection du Christ qui, par sa Croix, nous obtient le salut et la vie éternelle. Aussi, avec saint Odilon, pouvons-nous redire sans cesse : « La croix m’est un refuge, la Croix m’est voie et vie [...]. La Croix est mon arme invincible. La Croix repousse tout mal. La croix dissipe les ténèbres ». La Croix du Seigneur nous rappelle que toute vie est habitée par la lumière pascale, qu’aucune situation n’est totalement perdue, car le Christ a vaincu la mort et nous ouvre le chemin de la vraie vie. La Rédemption « se réalise par le sacrifice du Christ, grâce auquel l’homme rachète la dette du péché et s’est réconcilié avec Dieu » (Tertio millennio adveniente, n. 7)...
Dans l’attente de voir la mort définitivement vaincue, des hommes «continuent sur terre leur pèlerinage; d’autres, ayant achevé leur vie, se purifient encore; d’autres enfin sont dans la gloire et contemplent la Trinité dans la pleine lumière » (Conc. oecum. Vatican II, Lumen gentium, n.49; cf. Eugène IV, bulle Laetantur coeli). Unie aux mérites des saints, notre prière fraternelle vient au secours de ceux qui sont en attente de la pleine communion avec Dieu (vision béatifique). Selon les commandements divins, l’intercession pour les morts obtient des grâces qui servent au plein accomplissement du salut. C’est une expression de la charité fraternelle de l’unique famille de Dieu, par laquelle « nous répondons à la vocation profonde de l’Eglise » (Lumen gentium, n.51); « sauver des personnes qui aimeront Dieu éternellement » (Thérèse de Lisieux, Prières, 6; cf. Manuscrit A 77, r°). Pour les « personnes en état de purification », l’attente du bonheur éternel, de la rencontre avec le Bien-Aimé, est source de souffrances à cause de la peine due au péché qui maintient loin de Dieu; Mais il y a aussi la certitude que, le temps de purification achevé, la personne ira à la rencontre de Celui qu’elle désire (cf. Ps 42; 62)...
J’encourage donc les catholiques à prier avec ferveur pour les défunts, pour ceux de leurs familles et pour tous nos frères et sœurs qui sont morts, afin qu’ils obtiennent la rémission des peines dues à leurs péchés, qu’ils entendent l’appel du Seigneur et s’ouvrent pleinement à son Amour pour toujours... »

Parole du jour
(Lc 6, 37-40)

Tous ceux que le Père me donne viendront à moi ;
et celui qui vient à moi, je ne vais pas le jeter dehors.
Car je ne suis pas descendu du ciel pour faire ma volonté,
mais pour faire la volonté de celui qui m'a envoyé.
Or, la volonté de celui qui m'a envoyé,
c'est que je ne perde aucun de ceux qu'il m'a donnés,
mais que je les ressuscite tous au dernier jour.
Car la volonté de mon Père,
c'est que tout homme qui voit le Fils
et croit en lui obtienne la vie éternelle ;
et moi, je le ressusciterai au dernier jour. »

« Tous ceux que le Père me donne viendront à moi ; et celui qui vient à moi, je ne vais pas le jeter dehors » : quelle consolation ! Quel que soit notre état, si nous consentons à l’action de l’Esprit qui nous attire au Christ, celui-ci nous accueille à bras ouverts au nom de son Père. Comment nous repousserait-il, lui qui est venu pour rassembler les enfants de Dieu dispersés et tout attirer à lui dans son élévation ?
Jésus explicite la volonté bienveillante de son Père sous forme d’une triple mission : ne perdre aucun de ceux que le Père lui confie ; leur donner la vie éternelle ; les ressusciter au dernier jour. Ce triple programme, Jésus l’a accompli une fois pour toutes dans sa Passion : désormais tous les hommes sans exception, peuvent trouver dans le Fils le pardon de leurs péchés et la réconciliation avec Dieu, il est "Dieu né de Dieu ...." Cette œuvre de miséricorde que le Fils accomplit, nous rend participant, dans l’Esprit, à la vie du Père lui-même. Comment dès lors celui-ci ne nous ressusciterait-il pas au dernier jour, pour nous introduire dans la plénitude de paix et de joie qu’il a préparée pour nous depuis toute éternité ?
Telle est notre foi, telle est notre espérance, telle est la certitude que nous donne l’Esprit de charité, pour nous et pour nos défunts qui nous précèdent auprès du Père ; car « dans notre vie comme dans notre mort, nous appartenons au Seigneur » (2nd lect.), lui qui par sa mort et sa résurrection, est devenu « le Seigneur des morts et des vivants » (Ibid.).
Le Christ a plu à Dieu ; et en lui, le Père nous a tous aimé (cf. 1ère lect.) ; aussi nous attend-il avec impatience dans la Jérusalem céleste, symbole de la pleine communion avec Lui, où « il essuiera toute larme de nos yeux. La mort ne sera plus. Il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni souffrance, car le monde ancien aura disparu » (Apoc 21,4-5).

Oui il est véridique celui qui a dit :
« Je suis l’Alpha et l’Oméga,
le commencement et la fin.
A celui qui a soif,
je donnerai de la source d’eau vive, gratuitement.
Le vainqueur recevra cet héritage,
et je serai son Dieu et lui sera mon fils » (Apoc 21,6-7).
(P. Joseph-Marie)

mardi 1 novembre 2011

LA TOUSSAINT

Parole du jour

Mardi 1 novembre
Mt 5, 1-12a

Quand Jésus vit toute la foule qui le suivait,
il gravit la montagne.
Il s'assit, et ses disciples s'approchèrent.

Alors, ouvrant la bouche, il se mit à les instruire.
Il disait :

« Heureux les pauvres de cœur :
le Royaume des cieux est à eux !

Heureux les doux :
ils obtiendront la terre promise !

Heureux ceux qui pleurent : ils seront consolés !
Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice :
ils seront rassasiés !

Heureux les miséricordieux :
ils obtiendront miséricorde !

Heureux les cœurs purs :
ils verront Dieu !

Heureux les artisans de paix :
ils seront appelés fils de Dieu !

Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice :
le Royaume des cieux est à eux !

Heureux serez-vous si l'on vous insulte,
si l'on vous persécute
et si l'on dit faussement toute sorte de mal contre vous,
à cause de moi.

Réjouissez-vous, soyez dans l'allégresse,
car votre récompense sera grande dans les cieux !


Qui sont-ils ces Saints que nous fêtons aujourd'hui ? ... Bien-sûr ceux qui sont inscrits sur nos calendriers, ceux dont nous portons le prénom, ceux qui ont été canonisés par l'Eglise. Mais il ne faut pas oublier la multitude de ceux qui inconnus, se sont laissés sanctifier par le Christ. Et sans doute que nous en croisons sur nos routes, hommes ou femmes qui sans bruit vivent du Christ. Et chacun d'entre nous, nous sommes appelés à être Saint. C'est la vocation de tout chrétien et donc de chacun d'entre nous ... et même de toute personne humaine. Car la vocation humaine est une vocation à l'Amour et l'être humain souffre de ne pas aimer comme il le faudrait. Dieu qui est l'unique Saint a créé l'homme à son Image. Dieu est Amour. En se faisant Homme, le Fils de Dieu a parfaitement accompli cette vocation dans notre propre chair. Il est l'unique chemin vers la sainteté. L'accueillir au cœur de notre vie, c'est lui permettre de l'assumer avec nous en la purifiant et en l'ajustant sur l'Amour et donc de l'accomplir en sainteté.
Le Sacrement du baptême nous plonge dans la Sainteté du Christ, dans le Mystère de sa mort et de sa Résurrection, et nous incorpore à Lui : "Tu es devenu une création nouvelle, tu as revêtu le Christ." La Sainteté est alors un déjà-là par cette union au Christ et un pas-encore car il nous faut adhérer (la Foi) de tout notre être à cette sainteté au quotidien de nos vies en faisant de Lui le compagnon de nos routes. Il est "le Chemin, la Vérité et la Vie." Certes sur nos routes, il nous arrive de chuter contre la pierre ou de tomber dans le fossé. mais Il est toujours là pour nous relever et nous remettre sur le chemin. La Sainteté n'est pas la perfection, mais cette remise continuelle de notre vie dans la Sienne. Car Il est Lui-même notre Sainteté, Lui qui a parfaitement accompli notre Humanité. Aussi notre regard ne doit-il pas se détacher de Lui.

Écoutons le dialogue de St François avec son compagnon Léon :


"Sautant d’un rocher à l’autre, Léon eut tôt fait de traverser le torrent. François le suivit. Il y mit plus de temps. Léon, qui l’attendait debout sur l’autre rive, regardait l’eau limpide couler avec rapidité sur le sable doré entre les masses grises des rochers. Lorsque François l’eut rejoint, il demeura dans son attitude contemplative. Il semblait ne pouvoir se détacher de ce spectacle. François le regarda et il vit de la tristesse sur son visage.
- Tu as l’air songeur, lui dit simplement François.
- Ah! si nous pouvions avoir un peu de cette pureté, répondit Léon, nous connaîtrions, nous aussi, la joie folle et débordante de notre sœur l’eau et son élan irrésistible!
Il passait dans ces paroles une profonde nostalgie. Et le regard de Léon fixait mélancoliquement le torrent qui ne cessait de fuir dans sa pureté insaisissable.
- Viens, lui dit François en le tirant par le bras.
Et ils reprirent tous deux leur marche. Après un moment de silence, François demanda à Léon :
- Sais-tu, frère, ce qu’est la pureté du cœur ?
- C’est ne pas avoir de faute à se reprocher, répondit Léon sans hésiter.
- Alors, je comprends ta tristesse, dit François. Car on a toujours quelque chose à se reprocher.
- Oui, dit Léon, et cela précisément me fait désespérer d’arriver un jour à la pureté du cœur.
- Ah! frère Léon, crois-moi, repartit François, ne te préoccupe pas tant de la pureté de ton âme. Tourne ton regard vers Dieu. Admire-le. Réjouis-toi de ce qu’il est, lui, toute sainteté. Rends-lui grâces à cause de lui-même. C’est cela même, petit frère, avoir le cœur pur.
« Et quand tu es ainsi tourné vers Dieu, ne fais surtout aucun retour sur toi-même. Ne te demande pas où tu en es avec Dieu. La tristesse de ne pas être parfait et de se découvrir pécheur, est encore un sentiment humain, trop humain. Il faut élever ton regard plus haut, beaucoup plus haut. Il y a Dieu, l’immensité de Dieu et son inaltérable splendeur. Le cœur pur est celui qui ne cesse d’adorer le Seigneur vivant et vrai. Il prend un intérêt profond à la vie même de Dieu et il est capable, au milieu de toutes ses misères, de vibrer à l’éternelle innocence et à l’éternelle joie de Dieu. Un tel cœur est à la fois dépouillé et comblé. Il lui suffit que Dieu soit Dieu. En cela même, il trouve toute sa paix, tout son plaisir. Et Dieu lui-même est alors toute sa sainteté.

- Dieu, cependant, réclame notre effort et notre fidélité, fit observer Léon.
- Oui, sans doute, répondit François. Mais la sainteté n’est pas un accomplissement de soi, ni une plénitude que l’on se donne. Elle est d’abord un vide que l’on se découvre et que l’on accepte et que Dieu vient remplir dans la mesure où l’on s’ouvre à sa plénitude.
« Notre néant, vois-tu, s’il est accepté, devient l’espace libre où Dieu peut encore créer. Le Seigneur ne laisse ravir sa gloire par personne. Il est le Seigneur, l’Unique, le seul Saint. Mais il prend le pauvre par la main, il le tire de sa boue et le fait asseoir parmi les princes de son peuple afin qu’il voie sa gloire. Dieu devient alors l’azur de son âme.
« Contempler la gloire de Dieu, frère Léon, découvrir que Dieu est Dieu, éternellement Dieu, au-delà de ce que nous sommes ou pouvons être, se réjouir à plein de ce qu’il est, s’extasier devant son éternelle jeunesse et lui rendre grâces à cause de lui-même, à cause de son indéfectible miséricorde, telle est l’exigence la plus profonde de cet amour que l’esprit du Seigneur ne cesse de répandre en nos cours. C’est cela avoir le cœur pur.
« Mais cette pureté ne s’obtient pas à la force des poignets et en se tendant.
- Comment faire? demanda Léon
- Il faut simplement ne rien garder de soi-même. Tout balayer. Même cette perception aiguë de notre détresse. Faire place nette. Accepter d’être pauvre. Renoncer à tout ce qui est pesant, même au poids de nos fautes. Ne plus voir que la gloire du Seigneur et s’en laisser irradier. Dieu est, cela suffit. Le cœur devient alors léger. II ne se sent plus lui-même, comme l’alouette enivrée d’espace et d’azur. Il a abandonné tout souci, toute inquiétude. Son désir de perfection s’est changé en un simple et pur vouloir de Dieu." (Tiré du livre "La Sagesse d'un pauvre" d'Eloi Leclerc)

lundi 31 octobre 2011

Parole du jour
Lundi 31 octobre
Lc 14, 12-14

Jésus était entré chez un chef des pharisiens
pour y prendre son repas.
Il disait à celui qui l'avait invité :
« Quand tu donnes un déjeuner ou un dîner,
n'invite pas tes amis, ni tes frères, ni tes parents,
ni de riches voisins ;
sinon, eux aussi t'inviteraient en retour,
et la politesse te serait rendue.
Au contraire, quand tu donnes un festin,
invite des pauvres, des estropiés,
des boiteux, des aveugles ;
et tu seras heureux,
parce qu'ils n'ont rien à te rendre :
cela te sera rendu à la résurrection des justes. »

Qu'est qui fait l'homme sinon la relation ! Là où il n'y a plus de relation, il n'y a plus d'homme. L'enfer, c'est la non-relation. Celle-ci conduit à la guerre et à la destruction, à l'écrasement de l'autre. En demandant au pharisien de ne pas inviter en vue du retour d'invitation, Jésus appelle à une relation vraie. Lorsque j'invite quelqu'un, ce qui doit être au centre de cette rencontre, c'est la personne de celui que j'invite et non ce qu'il m'apporte ou va me rendre. S'il n'en est pas ainsi, ma relation est faussée. Dans la rencontre avec autrui, je dois être tout à lui. C'est lui qui est premier, je me dois par mon écoute et mon comportement de lui donner existence : "l'amour rend service ... l'amour ne cherche pas son intérêt." (1 Co 13, 4-8) "Ayez assez d'humilité pour estimer les autres supérieurs à vous-mêmes. Que chacun de vous ne soit pas préoccupé de lui-même, mais aussi des autres." Notre modèle est le Christ : "Ayez entre vous les dispositions que l'on doit avoir dans le Christ Jésus." Cela est vrai en toute rencontre, quelque soit les circonstances ... En certaines il est difficile de reconnaître en l'autre une sœur ou un frère ! ... Mais ne pas oublier que tout être humain à droit à la reconnaissance de sa dignité et à mon respect car Dieu est engagé dans la vie de tous et de chacun et que son Amour n'est pas sélectif. Jésus a agi ainsi même envers ceux qui le condamnait ... Il est donc une question qu'il est bon de se poser régulièrement : "Que ferait Jésus à ma place ?" ...

dimanche 30 octobre 2011

Parole du jour
dimanche 30 octobre
Mt 23, 1-12

Jésus déclara à la foule et à ses disciples :
« Les scribes et les pharisiens
enseignent dans la chaire de Moïse.

Pratiquez donc et observez
tout ce qu'ils peuvent vous dire.
Mais n'agissez pas d'après leurs actes,
car ils disent et ne font pas.
Ils lient de pesants fardeaux
et en chargent les épaules des gens ;
mais eux-mêmes ne veulent pas les remuer du doigt.
Ils agissent toujours
pour être remarqués des hommes :
ils portent sur eux des phylactères
très larges et des franges très longues ;
ils aiment les places d'honneur dans les repas,
les premiers rangs dans les synagogues,
les salutations sur les places publiques,
ils aiment recevoir des gens le titre de Rabbi.
Pour vous, ne vous faites pas donner le titre de Rabbi,
car vous n'avez qu'un seul enseignant,
et vous êtes tous frères.
Ne donnez à personne sur terre le nom de père,
car vous n'avez qu'un seul Père, celui qui est aux cieux.
Ne vous faites pas non plus appeler maîtres,
car vous n'avez qu'un seul maître, le Christ.
Le plus grand parmi vous sera votre serviteur.
Qui s'élèvera sera abaissé, qui s'abaissera sera élevé."

Dans nos différents services, qu'attendons-nous ? ... Un pouvoir sur l'autre ou les autres, leur reconnaissance, la gloire selon le monde ? ... A chacun de s'interroger. S'il en est ainsi, il ne s'agit plus de service, mais de manipulation. Pour comprendre ce que c'est que "servir", il nous faut regarder Jésus. Lui qui est le "plus grand", il s'est fait en vérité "le Serviteur" de chacun et de tous. Jésus ne se regarde pas, il ne cherche pas son intérêt, sa gloire. Il n'a pas besoin de reconnaissance et ne cherche pas à avoir un pouvoir sur autrui. Au contraire, il n'a de regard et de cœur que pour l'autre, sa libération et son bien être profond. Pour cela il n'hésite pas à donner sa vie pour lui ... pour nous. Le Fils de Dieu n'avait pas besoin de s'incarner. Il ne l'a pas fait pour Lui ... Il l'a fait pour nous ... et sa vie, il l'a donnée pour nous, gratuitement. C'est le sommet de l'Amour. En Jésus il n'y a pas d'enfermement, son cœur et sa vie sont totalement ouverts à l'autre qu'il reconnaît dans sa dignité et respecte en tant que personne unique et libre. Accepterons-nous de mettre nos pas dans les siens ? ...

dimanche 14 août 2011


Dans l'impossibilité de préparer la "Parole du jour"
pendant quelques jours,
je vous invite à ruminer et à vous laisser interpeller
par les textes de la Parole de Dieu
offerts chaque jour pour la Messe.

"Souvent nous entendons la Parole de Dieu et l’avalons sans même prendre le temps de la mâcher... Aussitôt, cette nourriture avalée est oubliée. Observez les ruminants comme la vache par exemple. Elle coupe l’herbe sans la mâcher et peut ainsi ingurgiter une grande quantité d’herbe par jour. Celle-ci est accumulée dans la panse puis, après un certain temps, l’animal se met à ruminer, c'est-à-dire qu’elle régurgite le contenu de sa panse dans sa bouche et le mâche à nouveau. Ainsi pulvérisée, cette nourriture pourra être à nouveau avalée puis commencera la digestion qui durera trois jours. Cette nourriture la nourrit et lui donne vie ...
Les Ecritures ne sont pas des paroles d’hommes, mais la Parole de ‘Dieu’ qui ne périt pas, qui demeurera toujours, qui est toujours vivante, parlante pour chacun d’entre vous. Mais encore faut-il comme la vache, pouvoir l’accueillir avec bonheur chaque jour, la mâcher, la remâcher jusqu’à ce qu’elle nous parle et puisse accomplir son œuvre de transformation ..." (Anonyme)

ASSOMPTION DE MARIE
Parole du jour
Lundi 15 août
Lc 1, 39-56

En ces jours-là, Marie se mit en route rapidement
vers une ville de la montagne de Judée.
Elle entra dans la maison de Zacharie
et salua Élisabeth.
Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie,
l'enfant tressaillit en elle.
Alors, Élisabeth fut remplie de l'Esprit Saint,
et s'écria d'une voix forte :
« Tu es bénie entre toutes les femmes,
et le fruit de tes entrailles est béni.
Comment ai-je ce bonheur
que la mère de mon Seigneur vienne jusqu'à moi ?
Car, lorsque j'ai entendu tes paroles de salutation,
l'enfant a tressailli d'allégresse au-dedans de moi.
Heureuse celle qui a cru
à l'accomplissement des paroles
qui lui furent dites de la part du Seigneur. »
Marie dit alors :
« Mon âme exalte le Seigneur,

mon esprit exulte en Dieu mon Sauveur.

Il s'est penché sur son humble servante ;

désormais tous les âges me diront bienheureuse.

Le Puissant fit pour moi des merveilles ;

Saint est son nom !

Son amour s'étend d'âge en âge

sur ceux qui le craignent.

Déployant la force de son bras,

il disperse les superbes.
Il renverse les puissants de leurs trônes,
il élève les humbles.
Il comble de bien les affamés,

renvoie les riches les mains vides.
Il relève Israël son serviteur,

il se souvient de son amour,
de la promesse faite à nos pères,

en faveur d'Abraham et de sa race à jamais. »
Marie demeura avec Élisabeth environ trois mois,
puis elle s'en retourna chez elle.

Il fallait en effet, médite Jean-Paul II, que « celle qui était la Mère du Ressuscité, fût la première parmi les hommes à participer à la plénitude puissante de sa Résurrection. Il fallait que celle, en qui le Fils de Dieu, auteur de la victoire sur le péché et sur la mort, est venu habiter, fût aussi la première à habiter en Dieu, libre du péché et de la corruption du tombeau : du péché par l’Immaculée Conception ; de la corruption du tombeau, par l’Assomption ».

L'être humain n'existe que comme "être en relation". Lorsqu'il n'y a plus de relation avec autrui, c'est l'enfermement et la mort. Le péché est "relation blessante et blessée" où ne circule plus la sève de l'amour et du don. Nous en faisons tous l'expérience ... Le péché nous disloque, nous divise dans nos relations avec les autres et aussi, surtout, en nous-mêmes. Les Sacrements, Baptême, Réconciliation, Eucharistie ... sont des dons de Dieu pour notre libération et le retour à l'unité de notre être tout entier : "corps, âme et esprit", en Jésus. St Paul écrit aux thessaloniciens : "Que votre être tout entier, corps, âme et esprit, soient rendus saint (= unifié par les liens de l'amour) par l'avènement de notre Seigneur Jésus-Christ". Voici ce qu'écrit Pierre Trévet dans son livre "Paraboles d'un curé de campagne" écrit : "La résurrection promise n'est ni la simple immortalité d'une âme séparée du corps, ni le retour à la vie d'ici-bas, mais quelque chose de beaucoup plus grand : le corps et l'âme (et l'esprit) rendus l'un à l'autre dans une unité désormais indestructible parce que notre fragilité humaine sera "mise à l'abri en Dieu", selon la magnifique expression du théologien Hans Urs von Balthasar - à l'abri du péché, de la souffrance et de la mort. Dans le credo, nous parlons de la "résurrection de la chair". La chair désigne ici la personne dans son unité et son intégralité, c'est-à-dire tout à la fois son âme et son corps (et son esprit). La vie nouvelle que le chrétien espère ne concerne pas seulement son âme, mais la personne toute entière, telle qu'elle a été créée et voulue par Dieu, et dont le corps est partie intégrante dès le commencement, ce corps dans lequel elle a vécu toute son histoire et est devenue ce qu'elle est".
Marie est la seule créature qui au moment de sa mort comme pendant toute sa vie n'a été que dans le "oui", libre de tout péché et de toute dislocation. Aussi unifiée en son être tout entier "corps, âme et esprit", son corps même ne pouvait demeurer dans la corruption. Sans aucune tâche de corruption, il a été élevé (= transfiguré) dans la Lumière de Dieu. La fête de l'Assomption nous montre, en Marie, notre avenir éternel :
"Je crois en la résurrection de la chair, à la vie éternelle" (credo)


Marie, étoile de la mer (St Bernard † 1153)

Marie est comparée à un astre
"Et le nom de la vierge était Marie" (Lc 1,27).
Disons quelque chose aussi sur ce nom, qui est interprété : "étoile" de la mer et qui convient à merveille à la mère restée vierge.
Oui, on la compare à un astre, et rien de plus juste : comme l'astre, sans être altéré, émet son rayon, ainsi, sans lésion intime, la Vierge met au monde son Fils. Le rayon n'amoindrit pas la clarté de l'astre, pas plus que le fils ne diminue l'intégrité de la vierge.
Oui, elle est cette noble étoile issue de Jacob dont les rayons illuminent l'univers entier, dont la splendeur étincelle sur la cime et pénètre jusqu'aux ombres profondes, dont la chaleur répandue sur la terre réchauffe les âmes plus que les corps, mûrit les vertus et consume les vices.
Elle est cette brillante et merveilleuse étoile qui se lève, glorieuse et nécessaire au-dessus de cet océan immense, dans la splendeur de ses mérites et de ses exemples.
Dans la tempête, regarde l'étoile, invoque Marie !
O toi, qui que tu sois, qui dans cette marée du monde, te sens emporté à la dérive parmi orages et tempêtes, plutôt que sur la terre ferme, ne quitte pas les feux de cet astre, si tu ne veux pas sombrer dans la bourrasque.
Quand se déchaînent les rafales des tentations, quand tu vas droit sur les récifs de l'adversité, regarde l'étoile, appelle Marie !
Si l'orgueil, l'ambition, la jalousie te roulent dans leurs vagues, regarde l'étoile, crie vers Marie !
Si la colère ou l'avarice, si les sortilèges de la chair secouent la barque de ton âme, regarde vers Marie !
Quand, tourmenté par l'énormité de tes fautes, honteux des souillures de ta conscience, terrorisé par la menace du jugement, tu te laisses happer par le gouffre de la tristesse, par l'abîme du désespoir, pense à Marie.
Dans les dangers, dans les angoisses, dans les situations critiques, pense à Marie, crie vers Marie !
Que son nom ne quitte pas tes lèvres, qu'il ne quitte pas ton cœur, et pour obtenir la faveur de ses prières, ne cesse d'imiter sa vie.
Fais ta propre expérience de Marie !
Si tu la suis, point ne t'égares.
Si tu la pries, point ne désespère.
Si tu la gardes en pensée, point de faux pas.
Qu'elle te tienne, plus de chute.
Qu'elle te protège, plus de crainte.
Sous sa conduite, plus de fatigue.
Grâce à sa faveur, tu touches au port.
Et voilà comment ta propre expérience te montre combien se justifie la parole : Le nom de la Vierge était Marie (Lc 1, 27).


Parole du jour
(dimanche 14 août)
Mt 15, 21-28

Jésus s'était retiré vers la région de Tyr et de Sidon.
Voici qu'une Cananéenne, venue de ces territoires, criait :
« Aie pitié de moi, Seigneur, fils de David !
Ma fille est tourmentée par un démon. »
Mais il ne lui répondit rien.
Les disciples s'approchèrent pour lui demander :
« Donne-lui satisfaction, car elle nous poursuit de ses cris ! »
Jésus répondit :
« Je n'ai été envoyé qu'aux brebis perdues d'Israël. »
Mais elle vint se prosterner devant lui :
« Seigneur, viens à mon secours ! »
Il répondit :
« Il n'est pas bien de prendre le pain des enfants
pour le donner aux petits chiens. -
C'est vrai, Seigneur, reprit-elle ;
mais justement, les petits chiens mangent les miettes
qui tombent de la table de leurs maîtres. »
Jésus répondit :
« Femme, ta foi est grande,
que tout se fasse pour toi comme tu le veux ! »
Et, à l'heure même, sa fille fut guérie.

Dès le début du chapitre 15 de l'Évangile de St Matthieu, nous assistons à la controverse de Jésus avec les pharisiens qui refusent le "pain de sa Parole", de son "Enseignement", pour celui de leurs propres traditions. Jésus les traite "d'hypocrites", c'est-à-dire de "comédiens" et il ajoute ce passage d'Isaïe : "Ce peuple m'honore des lèvres, mais leur cœur est loin de moi. Vain est le culte qu'ils me rendent : les doctrines qu'ils enseignent ne sont que préceptes humains." (Mt 15, 7-9)
Vient ensuite l'enseignement sur le pur et l'impur. La Parole de Jésus purifie, celle des pharisiens rend impur :
"Ce sont des aveugles qui conduisent des aveugles ! Or si un aveugle conduit un aveugle, tous les deux tomberont dans un trou." (Mt 15, 14)
Jésus quitte alors ses concitoyens qui le refusent pour aller à Tyr et à Sidon, région païenne. Une fois encore, nous découvrons que ce sont ceux qui sont exclus par Israël qui sont parfois les plus proches de Dieu, qui accueillent sa Parole libératrice et guérissante. Jésus met la cananéenne à l'épreuve. Le Pain de sa Parole est pour les "enfants d'Israël" : "Je n'ai été envoyé qu'aux brebis perdues d'Israël." Mais la cananéenne a de la réplique : Les petits chiens domestiques mangent les miettes. Ce que refuse Israël, la Parole de Jésus et Jésus lui-même, les païens l'accueillent et s'en nourrissent avec bonheur.
Le Royaume de Jésus n'est pas de ce monde, il n'est pas comme les Royaumes de ce monde. Avec Jésus, les frontières tombent. Il faut que les Apôtres appelés à prolonger son œuvre le comprennent : tout être humain est appelé à être citoyen de son Royaume. C'est une affaire de cœur et d'accueil de sa Personne : "A tous ceux qui l'ont accueilli, il a donné pouvoir de devenir enfants de Dieu, à ceux qui croient en son nom ..." (Jn 1, 13) Cela est vrai aussi en l'Église. St Augustin écrit :
"Il y a des gens qui se croit en Église et qui sont hors de l'Église et des gens qui se croit hors de l'Église et qui sont dans l'Église." Parole à méditer pour nous-mêmes. Le Baptême n'est pas une assurance ou un passeport mais un vivre avec Jésus et comme Jésus et un envoi ... « Femme, ta foi est grande, que tout se fasse pour toi comme tu le veux ! »

vendredi 12 août 2011

Parole du jour
Mt 19,3-12
Vendredi 12 août

Des pharisiens s'approchèrent de lui
pour le mettre à l'épreuve ;
ils lui demandèrent :
« Est-il permis de renvoyer sa femme
pour n'importe quel motif ? »
Il répondit :
« N'avez-vous pas lu l'Écriture ?
Au commencement,
le Créateur les fit homme et femme,
et il leur dit :
'Voilà pourquoi l'homme quittera
son père et sa mère,
il s'attachera à sa femme,
et tous deux ne feront plus qu'un.'
A cause de cela, ils ne sont plus deux, mais un seul.
Donc, ce que Dieu a uni, que l'homme ne le sépare pas ! »
Les pharisiens lui répliquent :
« Pourquoi donc Moïse a-t-il prescrit la remise d'un acte
de divorce avant la séparation ? »
Jésus leur répond :
« C'est en raison de votre endurcissement
que Moïse vous a concédé de renvoyer vos femmes.
Mais au commencement, il n'en était pas ainsi.
Or je vous le dis :
si quelqu'un renvoie sa femme
- sauf en cas d'union illégitime -
pour en épouser une autre, il est adultère. »
Ses disciples lui disent :
« Si telle est la situation de l'homme
par rapport à sa femme,
il n'y a pas intérêt à se marier. »
Il leur répondit :
« Ce n'est pas tout le monde
qui peut comprendre cette parole,
mais ceux à qui Dieu l'a révélée.
Il y a des gens qui ne se marient pas
car, de naissance,
ils en sont incapables ;
il y en a qui ne peuvent pas se marier
car ils ont été mutilés par les hommes ;
il y en a qui ont choisi de ne pas se marier
à cause du Royaume des cieux.
Celui qui peut comprendre, qu'il comprenne ! »

La question des pharisiens est un piège subtil ; ils tentent d’entraîner le Rabbi de Nazareth dans un débat d’école qui l’amènerait inévitablement à se faire des ennemis dans le parti dont il n’épouserait pas l’opinion.
Notre-Seigneur ne se laisse pas entraîner sur le terrain conflictuel des interprétations humaines de la Loi : il ramène ses interlocuteurs à l’essentiel. La question portait sur les motifs pour lesquels le mari pouvait répudier son épouse, mais Jésus conteste le présupposé du débat, à savoir la possibilité même de la répudiation.
Pour argumenter sa position, Notre Seigneur se réfère au récit de la création, c'est-à-dire au projet de Dieu sur l’homme et la femme. Il veut ainsi conduire ses interlocuteurs à chercher les normes de l’agir humain, dans le dessein de son Père, tel qu’il transparaît dans l’acte créateur.
Or, la différence sexuelle entre l’homme et la femme est comme un signe et un appel. Un signe de leur incomplétude ; un appel à unir leur complémentarité en une communion féconde. Voilà pourquoi : « L’homme s’attachera à sa femme, et tous deux ne feront plus qu’un ».
Cette conclusion est mise par Jésus sur les lèvres de Dieu lui-même, qui explicite par ces mots l’intention qui a présidé à l’acte créateur. Il ne s’agit pas d’une description ou d’une interprétation, mais d’un ordre : c’est une loi que Dieu édicte.
Si l’homme et la femme sont créés (littéralement) « mâle et femelle », leur union est cependant bien davantage qu’une action instinctive destinée à assurer la survie de l’espèce. Il s’agit d’un acte de liberté en réponse au commandement divin. En tant que telle, l’union matrimoniale scelle une alliance avec Dieu, dont les modalités ne sont pas laissées à l’arbitraire des hommes, mais sont fondées dans sa Parole.
L’homme et de la femme qui librement s’engagent l’un envers l’autre en réponse à l’appel de Dieu, ne font plus qu’un par et dans la promesse qu’ils ont échangée ; et comme Dieu se com-promet avec eux dans cette Alliance de manière indéfectible, on comprend que Jésus puisse conclure : « Donc, ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas ».
La référence aux prescriptions de Moïse, est l’occasion pour Jésus de dénoncer la « sclerocardia » - la « sclérose » du cœur - de ses interlocuteurs. La conséquence première du péché des origines fut de « pétrifier » notre cœur, nous rendant incapables d’aimer dans la durée et dans la fidélité. Mais le péché ne peut annuler la parole du Créateur ; par le sacrement du mariage, l’Esprit Saint vient « liquéfier » le cœur de pierre des époux, et leur donne une capacité nouvelle d’aimer, dans la loyauté à la parole donnée.
La réaction désabusée des disciples qui estiment que dans ces conditions il vaut mieux ne pas se marier, permet à Jésus de souligner la valeur du célibat, à condition qu’il soit intentionnellement choisi dans la perspective du Royaume. La circoncision du cœur incarne la seule attitude juste face à Dieu et à sa Parole, la condition préalable à la réalisation de tout état de vie, y compris du mariage, qui ne peut se recevoir, tout comme le célibat consacré, que comme un don : « Celui qui peut comprendre, qu’il comprenne ! ». (Père Joseph-Marie)

jeudi 11 août 2011

Parole du jour
Mt 18, 21-35; 19, 1
(Jeudi 11 août)

Pierre s'approcha de Jésus pour lui demander :
« Seigneur, quand mon frère commettra des fautes contre moi,
combien de fois dois-je lui pardonner ? Jusqu'à sept fois ? »
Jésus lui répondit :
« Je ne te dis pas jusqu'à sept fois,
mais jusqu'à soixante-dix fois sept fois.

Qui peut se dire pleinement ajusté sur le réel, sur la vérité ? ... Qui peut se dire pleinement dans l'amour de son frère ? ... Qui peut se dire sans péché ? ... Quelle définition d'ailleurs donner à ce mot un peu en désuétude aujourd'hui, ce qui ne change en rien à sa réalité au cœur de nos vies ? ... Il me semble que l'on peut l'exprimer comme "relation blessante et blessée". L'être humain n'existe pas sans "relation". Il est un être "en relation". C'est là que s'accroche le péché, comme un parasite. : "Je ne fais pas le bien que je veux et commets le mal que je ne veux pas ... en réalité ce n'est pas moi qui accomplis l'action, mais le péché qui habite en moi ..." (Rm 7, 14-24)
Il faut savoir séparer la personne et le péché. Je ne suis pas mon péché. Mon frère ne s'identifie pas non plus avec son péché. Il me mène par le bout du nez et je me laisse conduire par lui comme le chien au bout de sa laisse. Le péché s'introduit à travers mes pensées, mes paroles, mes actions et mes omissions ... Le péché me paralyse, m'aveugle, me rend sourd, il est une lèpre qui me ronge etc ... L'Évangile dit que Jésus est venu pour les pécheurs, pour extraire le parasite et rendre l'homme à sa liberté, pardonnant les péchés du paralytique afin qu'il soit libéré, guérit de sa maladie; rendant la lumière a l'aveugle afin qu'il voit; l'ouïe au sourd afin qu"il "écoute" et entende; purifiant le lépreux pour qu'il retrouve une vie sociale ... de relation etc ... Le pardon, il le donnera à tous, comme un "don" de libération "par" delà le péché. Jésus ne regarde jamais l'homme à travers son péché. Il ne l'identifie pas à son péché. Il le regarde dans sa personne en ce qu'elle est vraiment au delà du péché qui peut l'entraver. Et ce qu'elle est : "à l'image de Dieu" et donc en capacité de changer et de grandir pour s'ajuster à l'aspiration fondamentale du "bien" et de "l'amour". Souvent le péché nous dépasse et il le sait : "Père pardonne-leur, car il ne savent pas ce qu'il font." Nous sommes sur un chemin de conversion et de guérison et il y faut du temps. Jésus le sait et il nous accompagne sur ce chemin pour nous rendre à la "santé" (sens du mot "Salut") ... Et il nous a appelle à pardonner nous-mêmes comme Lui ne cesse de nous pardonner. Si nous agissons autrement, c'est que nous nous érigeons en juge insatiable de nos frères, en dehors d'ailleurs, le plus souvent, de toute connaissance de cause. Nous nous faisons dieu ... un faux dieu, car le vrai, Lui, pardonne et va jusqu'au don de sa vie, jusqu'à la croix : "Dieu n'a pas envoyé son Fils dans le monde pour condamner le monde, mais pour le sauver." Disons le Notre Père avec le cœur et nous serons alors touché par la formule si simple mais qui fait l'effet d'une bombe : "Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés."

lundi 8 août 2011

Parole du jour
Dimanche 7 août
Mt 14, 22-23

Aussitôt après avoir nourri la foule dans le désert,
Jésus obligea ses disciples à monter dans la barque
et à le précéder sur l'autre rive,
pendant qu'il renverrait les foules.
Quand il les eut renvoyées,
il se rendit dans la montagne,
à l'écart, pour prier.
Le soir venu, il était là, seul.
La barque était déjà à une bonne distance de la terre,
elle était battue par les vagues,
car le vent était contraire.
Vers la fin de la nuit,
Jésus vint vers eux en marchant sur la mer.
En le voyant marcher sur la mer,
les disciples furent bouleversés. Ils disaient :
« C'est un fantôme »,
et la peur leur fit pousser des cris.
Mais aussitôt Jésus leur parla :
« Confiance ! c'est moi ; n'ayez pas peur ! »
Pierre prit alors la parole :
« Seigneur, si c'est bien toi,
ordonne-moi de venir vers toi sur l'eau. »
Jésus lui dit : « Viens ! »
Pierre descendit de la barque
et marcha sur les eaux pour aller vers Jésus.
Mais, voyant qu'il y avait du vent, il eut peur ;
et, comme il commençait à enfoncer,
il cria : « Seigneur, sauve-moi ! »
Aussitôt Jésus étendit la main, le saisit et lui dit :
« Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? »
Et quand ils furent montés dans la barque, le vent tomba.
Alors ceux qui étaient dans la barque
se prosternèrent devant lui, et ils lui dirent :
« Vraiment, tu es le Fils de Dieu ! »

Jésus se rend sur la montagne pour prier. L'essentiel pour Jésus, c'est cette relation intime avec le Père qu'il ne quitte jamais : "Moi et le Père, nous sommes UN." C'est le soir, l'heure de la croix où il va donner sa vie pour le salut de l'humanité, notre salut. C'est l'heure de sa mort ... des ténèbres. Et voici que les Apôtres sont pris dans la tempête : "La barque ... était battue par les vagues, car le vent était contraire." Ils sont dans la peur ! C'est l'heure de la nuit et de la désespérance : "Nous qui espérions !" diront les disciples d'Emmaüs. Les Apôtres sont perdus, Jésus est mort ! Et voici qu'au cœur de la tempête Jésus vient en marchant sur les eaux. C'est la fin de la nuit, l'heure de l'aurore, de la lumière qui monte, l'heure de la résurrection. La tempête, pour les juifs du temps de Jésus est symbolique des forces infernales. Celles-ci ne peuvent plus rien contre lui, il les a vaincu, aussi marche-t-il sur la mer. Il est la présent, bien vivant en sa Victoire. Et il veut que l'humanité se laisse envelopper dans cette victoire. Pierre va en être l'avant garde : « Seigneur, si c'est bien toi, ordonne-moi de venir vers toi sur l'eau. » Jésus lui dit : « Viens ! » Tant que Pierre est dans la foi en la parole de Jésus, tant que son regard et son cœur lui sont acquis, tant qu'il se laisse envelopper dans sa Victoire, il marche sur l'eau. Il n'a plus peur. La tempête est là et elle rugit, mais elle ne peut l'atteindre. Mais voilà ! Pierre va se détourner de Jésus et quitter le roc de la foi : "Mais, voyant qu'il y avait du vent, il eut peur." Il quitte la Présence de Jésus et sa Victoire et se retrouve seul. Alors il coule. La peur est revenue !... Heureusement au coeur de cet engloutissement, dans sa détresse, il se retourne vers Jésus : "il cria : " Seigneur, sauve-moi ! " Il revient à sa Présence et entre à nouveau dans sa Victoire : " Jésus étendit la main, le saisit." Et ce que Jésus va lui reprocher, c'est son manque de foi : "Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ?" L'histoire de Pierre ne serait-elle pas notre histoire ? ... C'est chaque jour, à chaque instant, que nous sommes appeler à nous resituer dans la Présence et dans la Victoire de Jésus. Sans cesse il nous rassure : " Confiance ! c'est moi ; n'ayez pas peur ! "

samedi 6 août 2011

Parole du jour
Samedi 6 août
Mt 17, 1-9

Jésus prend avec lui Pierre,
Jacques et Jean son frère,
et il les emmène à l'écart, sur une haute montagne.
Il fut transfiguré devant eux ;
son visage devint brillant comme le soleil,
et ses vêtements, blancs comme la lumière.
Voici que leur apparurent Moïse et Élie,
qui s'entretenaient avec lui.
Pierre alors prit la parole et dit à Jésus :
« Seigneur, il est heureux que nous soyons ici !
Si tu le veux, je vais dresser ici trois tentes,
une pour toi, une pour Moïse et une pour Élie. »

Il parlait encore, lorsqu'une nuée lumineuse
les couvrit de son ombre ;
et, de la nuée, une voix disait :
« Celui-ci est mon Fils bien-aimé,
en qui j'ai mis tout mon amour ;
écoutez-le ! »
Entendant cela, les disciples tombèrent
la face contre terre
et furent saisis d'une grande frayeur.
Jésus s'approcha, les toucha et leur dit :
« Relevez-vous et n'ayez pas peur ! »
Levant les yeux, ils ne virent plus que lui, Jésus seul.

En descendant de la montagne,
Jésus leur donna cet ordre :
« Ne parlez de cette vision à personne,
avant que le Fils de l'homme
soit ressuscité d'entre les morts. »


Voici Jésus qui se manifeste tel qu'il est en vérité : "Lumière né de la lumière" (Credo de Nicée). Sa divinité transparaît à travers son humanité, elle la transfigure. Il en est toujours ainsi mais l'homme terni et amoindri dans son humanité par le péché, refus de la Lumière, ne peut le voir tel qu'il est. St Jean, dans sa 1ère lettre écrit : "Nous le verrons tel qu'il est car nous lui serons semblable". Il y faut une purification. Et la purification se fait par la "Foi" en Jésus qui en accomplissant la Thora (Parole de Dieu) en son Humanité, rend notre humanité à son plein accomplissement.
Les trois disciples, par grâce spéciale, sont rendus capable de le voir tel qu'il est. C'est une grâce de contemplation donnée en toute gratuité. Et que voient-ils ? ... Moïse et Élie qui s'entretiennent avec Jésus. Moïse représente la Torah (la Loi) et Élie les prophètes. Or Jésus l'a annoncé :
"Je ne suis pas venu abolir la Torah et les prophètes, mais les accomplir".
Les trois apôtres sont témoins de cette réalité : Le Verbe s'est fait chair ... la Torah s'est faite chair en Jésus. Et la voix du
Père qui se fait entendre dans le Souffle de la nuée (l'Esprit) qui les couvre de son ombre est une reconnaissance et un ordre vital : "Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le !"
C'est cette "écoute active" qui rend à la "Lumière" et donc à la vision de Dieu qui est communion avec Lui.


Il est intéressant de se reporter à Exode 34, 29- 35. Il est dit que "lorsque Moïse redescendit de la montagne du Sinaï, les deux tables du Témoignage étaient dans la main de Moïse ... et Moïse ne savait pas que la peau de son visage rayonnait parce qu'il avait parlé avec Dieu ... "
Au Sinaï, Moïse se laisse enseigner par Dieu, il reçoit les dix Paroles de vie que l'on appelle les dix commandements, et il en est transfiguré. Les Israélites sont tellement impressionnés qu'ils ont peur de l'approcher. Ce rayonnement les éblouit ... "et Moïse leur parla". Il leur dit les paroles que Dieu lui a enseignées. Et le peuple "écoute Moïse". Ce qui nous rappelle le : "écoutez-le" de l'Évangile. Puis, "quand Moïse a fini de leur parler, il met un voile sur son visage". Lorsqu'il entre dans la tente de la Rencontre pour parler face à face avec Dieu et recevoir ses enseignements, il ôte le voile jusqu'à sa sortie où il rapporte aux Israélites, la Parole de Dieu. Il dit cette Parole à visage découvert car la Parole qu'il profère au nom de Yahvé illumine et révèle l'Être même de Dieu ... Puis à nouveau il remet le voile.
St Paul a trouvé l'illumination sur le chemin de Damas. Voici ce qu'il raconte : "Soudain une grande Lumière venue du ciel m'enveloppa de sa clarté, je tombais sur le sol et j'entendis une voix qui me parlait ..." Lorsqu'il se relève il ne voit plus rien en raison de l'éclat de cette Lumière. Il faut l'intervention d'Ananie envoyé par le Seigneur pour qu'il retrouve la vue : "Saoul, mon frère, recouvre la vue." Et moi, au même instant je pu le voir." (Ac 22, 6-13) Sa vie est alors transformé. Il écrit plus tard : "C'est quand on se convertit au Seigneur que le voile est enlevé. Car le Seigneur, c'est l'Esprit, et où est l'Esprit du Seigneur, là est la liberté. Et nous tous qui, le visage découvert, réfléchissons comme en un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en cette même image, allant de gloire en gloire, comme de par le Seigneur qui est Esprit." (2 CO 3, 16-18)
La Résurrection de Jésus et le don de l'Esprit à Pentecôte sont passées par là et désormais la Présence de Jésus, intérieure à nous-mêmes, nous transfigure chaque jour davantage :
"Jésus le Christ, Lumière intérieure, ne laisse pas les ténèbres me parler. Jésus, le Christ, Lumière intérieure, donne-moi d'accueillir ton amour." (Chant de Taizé)