(Jeudi 29 octobre)
(Lc 6, 12-19)A ce moment-là, quelques pharisiens
s'approchèrent de Jésus pour lui dire :
« Va-t'en, pars d'ici : Hérode veut te faire mourir. »
Il leur répliqua : « Allez dire à ce renard :
Aujourd'hui et demain, je chasse les démons
et je fais des guérisons ; le troisième jour, je suis au but.
Mais il faut que je continue ma route aujourd'hui, demain
et le jour suivant, car il n'est pas possible
qu'un prophète meure en dehors de Jérusalem.
Jérusalem, Jérusalem, toi qui tues les prophètes,
toi qui lapides ceux qui te sont envoyés,
combien de fois j'ai voulu rassembler tes enfants
comme la poule rassemble ses poussins sous ses ailes,
et vous n'avez pas voulu !
Maintenant, Dieu abandonne votre Temple entre vos mains.
Je vous le déclare :
vous ne me verrez plus jusqu'au jour où vous direz :
Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! »
On voit mal les pharisiens se préoccuper du sort de Jésus ; par contre, en feignant l’avertir des intentions meurtrière d’Hérode Antipas, ils espèrent sans doute éloigner Jésus de la ville sainte, où son ascendant sur les foules leur fait de l’ombre. Mais Jésus n’a que faire des intrigues des hommes : sa vie est entre les mains de Dieu son Père, et « nul ne peut rien arracher de sa main » (Jn10, 29). Ses actions - chasser les démons et opérer des guérisons - prouvent qu’il vient de Dieu et agit en son Nom. Peut-être la progression étalée sur trois jours est-elle significative de la Passion désormais proche : le premier jour, le vendredi saint, Jésus triomphe du démon ; le samedi il guérit les justes retenus prisonnier de l'Hadès, et au matin de Pâques, ressuscité ... Jésus sait que le plan de Dieu se réalisera à son Heure, en se servant précisément des projets meurtriers de ses ennemis. Aussi monte-t-il à Jérusalem dans la pleine conscience de ce qui l’attend. Cependant, loin de s’apitoyer sur son sort, c’est sur la Ville Sainte qu’il pleure, comme une mère sur des enfants qui courent à leur perte en refusant la main qu’elle leur tend. Jérusalem n’a pas voulu reconnaître l’Envoyé de Dieu, Temple véritable de la Nouvelle Alliance. Désormais le Temple de pierres fait de mains d'hommes sera vide de la Présence de Dieu. La mort du Juste n’aura pas le dernier mot : Jésus ressuscitera, et ce jour-là les yeux des aveugles s’ouvriront pour accueillir le Christ vainqueur, qui seul donne sens à nos vies. (Adapt. Ho. P. Joseph-M.)
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