vendredi 17 septembre 2010

Parole du jour
Lc 8, 1-3
Vendredi 17

Jésus passait à travers villes et villages,
proclamant la Bonne Nouvelle du règne de Dieu.

Les Douze l'accompagnaient,

ainsi que des femmes qu'il avait délivrées d'esprits mauvais

et guéries de leurs maladies :

Marie, appelée Madeleine (qui avait été libérée de sept démons),

Jeanne, femme de Kouza,
l'intendant d'Hérode, Suzanne,
et beaucoup d'autres, qui les aidaient de leurs ressources.


Ce bref passage est un « sommaire », c’est-à-dire un résumé de l’activité missionnaire de Jésus qui assure le lien entre deux sections de l’Evangile.
Ces quelques versets soulignent que les femmes sont elles aussi habilitées à suivre Jésus, alors que la tradition rabbinique n’admettait que des disciples masculins. Le nombre de ces femmes qui accompagnaient Jésus dans ses pérégrinations n’est pas indiqué ; mais trois noms sont mentionnés : Marie-Madeleine, Jeanne et Suzanne. Jésus n’est pas entouré d’une collectivité d’individus anonymes, mais de personnes ayant un nom, un visage et une histoire uniques, qui ont pu expérimenter sa bienveillance et la puissance de sa miséricorde, et qui ont librement choisi de le suivre. Ces femmes ne font pas partie du groupe des Apôtres : Jésus ne les a pas nominativement appelées à ce ministère ; mais elles font partie - et seront même les modèles - du groupe des disciples : « Ma mère et mes frères, ce sont ceux qui entendent la parole de Dieu, et qui la mettent en pratique » (Lc 8, 21).
Ces femmes, nous dit saint Luc, « aidaient les Douze (et Jésus) de leurs ressources ». Elles pourvoyaient aux biens nécessaires pour le bon déroulement de la mission. Les biens matériels sans doute, c’est-à-dire le pain qui nourrit les corps ; mais aussi le pain de l’amitié, veillant, par leur attention discrète à chacun, à la bonne entente et à l’unité du groupe ; et le pain de la Parole auquel elle devait ramener les Apôtres toujours menacés par l’activisme en raison de leur engagement dans l’évangélisation et le gouvernement des Eglises.
Ce ministère propre des femmes n’est pas limité au temps du compagnonnage avec Jésus : saint Luc va le confirmer au moment de la fondation de l’Eglise dans le Feu de la Pentecôte, en précisant qu’au Cénacle les Apôtres « d’un seul cœur, participaient fidèlement à la prière, avec quelques femmes, dont Marie, mère de Jésus » (Ac 1, 14). Le don de l’Esprit viendra consacrer ces femmes dans ce « sacerdoce de la charité » (Jean-Paul II) et dans cette mission de vigilance prophétique. D’autres prendront le relais : Lydie (Ac 14, 14), Priscille (Ac 18, 2), Syntyché et Evodie (Ph 4, 2), Chloé (1 Co 1, 11), Phébé (Rm 16, 1s). Ce ne sont que quelques noms d’une longue litanie de Saintes Femmes, qui tout au long de l’histoire de l’Eglise, ont été les collaboratrices de Dieu auprès des Apôtres, participant à leur œuvre d’évangélisation par l’exercice humble et fidèle de leur charisme propre. (P. Joseph-Marie)

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