mercredi 20 octobre
Jésus disait à ses disciples :
Vous le savez bien :
si le maître de maison connaissait l'heure
où le voleur doit venir,
il ne laisserait pas percer le mur de sa maison.
Vous aussi, tenez-vous prêts :
c'est à l'heure où vous n'y penserez pas
que le Fils de l'homme viendra. »
Voici une parole de Jésus qui est un appel à la vigilance. Le cheminement spirituel demande de ne jamais relâcher la garde de la maison du cœur. Il suffit d'une inattention pour que s'infiltre la tentation qui faisant miroiter un bien, n'est qu'illusion. Y succomber nous fait perdre le trésor qui illuminait notre vie et nous enténèbre. Le voleur a réussit sa mission.
La garde du cœur peut se vivre sans sensibilité de la Présence du Christ. C'est une épreuve et il faut tenir malgré toutes les pensées (ce que les Pères du désert appelaient les "démons") qui veulent nous en détourner en nous conduisant à une certaine désespérance, parfois à la révolte, et en nous faisant miroiter des compensations qui en fait ne sont que des mirages. Semblant nous libérer sur le moment par l'effet d'un bien-être, elles nous enfoncent davantage encore dans la souffrance du cœur et nous font perdre le trésor intérieur.
L'amour demande des preuves. Il est facile d'aimer Dieu quand il nous donne et se donne. Il faut apprendre à l'aimer gratuitement, pour Lui, même lorsqu'il semble absent. Le psalmiste le reconnaît, lui disant : "Vraiment Tu es un Dieu caché." Mais il ajoute aussitôt : "Dieu d'Israël, Sauveur." (Is 45, 15) Oui, caché mais bien présent malgré les apparences. Et au cœur de cette soi-disant absence, il œuvre au bien de celui qui le croit absent : "Sauveur". C'est ainsi que lorsque les disciples sont enfermés au Cénacle et qu'ils ont peur, semblant abandonné par Jésus qui vient de mourir, tout à coup "il vint et il était là au milieu d'eux" (Jn 20, 19). Il manifeste sa Présence, ce qui ne signifie pas qu'il était absent avant cette manifestation. Seulement il ne le voyait pas. Et sa première parole est une parole de Salut : "La Paix soit avec vous !" Il leur dit l'œuvre qu'il accomplit en eux même en son absence sensible. C'est d'ailleurs sa mort qui a permis ce don de la Paix par le Don de l'Esprit.
"Se tenir prêt", c'est demeurer dans la garde du cœur, quelques soient les circonstances du chemin et demeurer ferme dans la foi... Tout-à-coup, alors qu'on ne s'y attend pas, le Seigneur vient et il nous étreint sur son cœur.
Voici le témoignage de St Bernard dans son commentaire sur le Cantique des Cantiques :
"Je confesse, quoique ce soit pécher contre la modestie de vous le dire, que le verbe (le Christ) m'a aussi visité et qu'il l'a fait même plusieurs fois. Mais quoiqu'il soit entré souvent en moi, je ne m'en suis pas néanmoins aperçu. J'ai senti qu'il y était, je me souviens qu'il y a été, j'ai pu même quelquefois pressentir son entrée, mais je ne l'ai jamais sentie, non plus que sa sortie. Car d'où venait-il quand il vint dans mon âme, et d'où s'en est-il allé lorsqu'il l'a quittée, par où est-il entré, ou sorti? c'est ce que je confesse ignorer maintenant, selon cette parole : « Vous ne savez d'où il vient, ni où il va (Joan. III, 8). » Et il ne faut pas s'en étonner, puisque c'est à lui qu'un prophète a dit autrefois: « Et l'on ne connaîtra point la trace de vos pas. » Il est hors de doute qu'il n'est entré ni par mes yeux; car il n'est pas coloré, ni par mes oreilles, car il n'est pas un son, ni par mon nez, car il ne se mêle pas avec l'air, mais avec l'âme, et ne l'affecte pas, mais la fait; ni par mon gosier, car il ne se mange ni ne se boit. Je ne l'ai point non plus reconnu au toucher, car il n'est pas palpable. Par où donc est-il entré ? Car il n'est pas venu du dehors, puisqu'il n'est aucune des choses qui paraissent au dehors. Cependant il n'est pas venu du dedans de moi, car c'est un bien et le bien n'habite point en moi, je le sais. Je suis aussi monté au dessus de moi, et j'ai trouvé que le Verbe est encore plus haut. Ma curiosité me l'a fait chercher au dessous de moi, et j'ai trouvé pareillement qu'il est encore plus bas. J'ai regardé hors de moi, et j'ai reconnu qu'il est encore au delà de ce qui est hors de moi; et enfin je l'ai cherché au dedans de moi, et j'ai vu qu'il m'est plus intérieur que moi-même. Et alors j'ai reconnu la vérité de cette parole : « Nous vivons, nous nous mouvons, et nous subsistons en lui (Act. XVII, 28). « Mais heureux celui en qui il est, qui vit pour lui, qui est mu par lui ». (Sermon LXXIV, 5)
La garde du cœur peut se vivre sans sensibilité de la Présence du Christ. C'est une épreuve et il faut tenir malgré toutes les pensées (ce que les Pères du désert appelaient les "démons") qui veulent nous en détourner en nous conduisant à une certaine désespérance, parfois à la révolte, et en nous faisant miroiter des compensations qui en fait ne sont que des mirages. Semblant nous libérer sur le moment par l'effet d'un bien-être, elles nous enfoncent davantage encore dans la souffrance du cœur et nous font perdre le trésor intérieur.
L'amour demande des preuves. Il est facile d'aimer Dieu quand il nous donne et se donne. Il faut apprendre à l'aimer gratuitement, pour Lui, même lorsqu'il semble absent. Le psalmiste le reconnaît, lui disant : "Vraiment Tu es un Dieu caché." Mais il ajoute aussitôt : "Dieu d'Israël, Sauveur." (Is 45, 15) Oui, caché mais bien présent malgré les apparences. Et au cœur de cette soi-disant absence, il œuvre au bien de celui qui le croit absent : "Sauveur". C'est ainsi que lorsque les disciples sont enfermés au Cénacle et qu'ils ont peur, semblant abandonné par Jésus qui vient de mourir, tout à coup "il vint et il était là au milieu d'eux" (Jn 20, 19). Il manifeste sa Présence, ce qui ne signifie pas qu'il était absent avant cette manifestation. Seulement il ne le voyait pas. Et sa première parole est une parole de Salut : "La Paix soit avec vous !" Il leur dit l'œuvre qu'il accomplit en eux même en son absence sensible. C'est d'ailleurs sa mort qui a permis ce don de la Paix par le Don de l'Esprit.
"Se tenir prêt", c'est demeurer dans la garde du cœur, quelques soient les circonstances du chemin et demeurer ferme dans la foi... Tout-à-coup, alors qu'on ne s'y attend pas, le Seigneur vient et il nous étreint sur son cœur.
Voici le témoignage de St Bernard dans son commentaire sur le Cantique des Cantiques :
"Je confesse, quoique ce soit pécher contre la modestie de vous le dire, que le verbe (le Christ) m'a aussi visité et qu'il l'a fait même plusieurs fois. Mais quoiqu'il soit entré souvent en moi, je ne m'en suis pas néanmoins aperçu. J'ai senti qu'il y était, je me souviens qu'il y a été, j'ai pu même quelquefois pressentir son entrée, mais je ne l'ai jamais sentie, non plus que sa sortie. Car d'où venait-il quand il vint dans mon âme, et d'où s'en est-il allé lorsqu'il l'a quittée, par où est-il entré, ou sorti? c'est ce que je confesse ignorer maintenant, selon cette parole : « Vous ne savez d'où il vient, ni où il va (Joan. III, 8). » Et il ne faut pas s'en étonner, puisque c'est à lui qu'un prophète a dit autrefois: « Et l'on ne connaîtra point la trace de vos pas. » Il est hors de doute qu'il n'est entré ni par mes yeux; car il n'est pas coloré, ni par mes oreilles, car il n'est pas un son, ni par mon nez, car il ne se mêle pas avec l'air, mais avec l'âme, et ne l'affecte pas, mais la fait; ni par mon gosier, car il ne se mange ni ne se boit. Je ne l'ai point non plus reconnu au toucher, car il n'est pas palpable. Par où donc est-il entré ? Car il n'est pas venu du dehors, puisqu'il n'est aucune des choses qui paraissent au dehors. Cependant il n'est pas venu du dedans de moi, car c'est un bien et le bien n'habite point en moi, je le sais. Je suis aussi monté au dessus de moi, et j'ai trouvé que le Verbe est encore plus haut. Ma curiosité me l'a fait chercher au dessous de moi, et j'ai trouvé pareillement qu'il est encore plus bas. J'ai regardé hors de moi, et j'ai reconnu qu'il est encore au delà de ce qui est hors de moi; et enfin je l'ai cherché au dedans de moi, et j'ai vu qu'il m'est plus intérieur que moi-même. Et alors j'ai reconnu la vérité de cette parole : « Nous vivons, nous nous mouvons, et nous subsistons en lui (Act. XVII, 28). « Mais heureux celui en qui il est, qui vit pour lui, qui est mu par lui ». (Sermon LXXIV, 5)
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