samedi 19 avril 2014

Samedi-Saint
samedi 19 avril
 
Le Samedi saint est-il un jour « vide » ?

La journée du Samedi saint est la seule de l’année liturgique qui ne comprend aucun office collectif, hormis la liturgie des heures (prière du bréviaire). Aucun sacrement n’est célébré. C’est un jour de silence et de recueillement, un jour d’attente.

La Tradition lui associe « la descente aux enfers », particulièrement présente dans la spiritualité byzantine : le Christ rejoint les morts restés loin de Dieu, à commencer par Adam et Ève, pour les associer à la délivrance imminente de sa résurrection. La journée du Samedi saint est aussi consacrée aux préparatifs de la fête de Pâques dans les familles et les communautés chrétiennes.

«Éveille-toi, ô toi qui dors»

Que se passe-t-il? Aujourd'hui, grand silence sur la terre ; grand silence et ensuite solitude parce que le Roi sommeille. La terre a tremblé et elle s'est apaisée, parce que Dieu s'est endormi dans la chair et il a éveillé ceux qui dorment depuis les origines. Dieu est mort dans la chair et le séjour des morts s'est mis à trembler.

C'est le premier homme qu'il va chercher, comme la brebis perdue. Il veut aussi visiter ceux qui demeurent dans les ténèbres et dans l'ombre de la mort. Oui. c'est vers Adam captif, en même temps que vers Ève, captive elle aussi, que Dieu se dirige, et son Fils avec lui, pour les délivrer de leurs douleurs. ~

Le Seigneur s'est avancé vers eux, muni de la croix, l'arme de sa victoire. Lorsqu'il le vit, Adam, le premier homme, se frappant la poitrine dans sa stupeur, s'écria vers tous les autres: "Mon Seigneur avec nous tous! " Et le Christ répondit à Adam: " Et avec ton esprit". Il le prend par la main et le relève en disant : Éveille-toi, ô toi qui dors, relève-toi d'entre les morts, et le Christ t'illuminera.

"C'est moi ton Dieu, qui, pour toi, suis devenu ton fils; c'est moi qui, pour toi et pour tes descendants, te parle maintenant et qui, par ma puissance, ordonne à ceux qui sont dans les chaînes: Sortez. A ceux qui sont dans les ténèbres: Soyez illuminés. A ceux qui sont endormis: Relevez-vous.

"Je te l'ordonne : Éveille-toi, ô toi qui dors, je ne t'ai pas créé pour que tu demeures captif du séjour des morts. Relève-toi d'entre les morts: moi, je suis la vie des morts. Lève-toi, œuvre de mes mains; lève-toi, mon semblable qui as été créé à mon image. Éveille-toi, sortons d'ici. Car tu es en moi, et moi en toi, nous sommes une seule personne indivisible.

"C'est pour toi que moi, ton Dieu, je suis devenu ton fils; c est pour toi que moi, le Maître, j'ai pris ta forme d'esclave ; c'est pour toi que moi, qui domine les cieux, je suis venu sur la terre et au-dessous de la terre ; c'est pour toi, l'homme, que je suis devenu comme un homme abandonné, libre entre les morts; c'est pour toi, qui es sorti du jardin, que j'ai été livré aux Juifs dans un jardin et que j'ai été crucifié dans un jardin.

Vois les crachats sur mon visage ; c'est pour toi que je les ai subis afin de te ramener à ton premier souffle de vie. Vois les soufflets sur mes joues: je les ai subis pour rétablir ta forme défigurée afin de la restaurer à mon image.

"Vois la flagellation sur mon dos, que j'ai subie pour éloigner le fardeau de tes péchés qui pesait sur ton dos. Vois mes mains solidement clouées au bois, à cause de toi qui as péché en tendant la main vers le bois.

"Je me suis endormi sur la croix, et la lance a pénétré dans mon côté, à cause de toi qui t'es endormi dans le paradis et, de ton côté, tu as donné naissance à Ève. Mon côté a guéri la douleur de ton côté; mon sommeil va te tirer du sommeil des enfers. Ma lance a arrêté la lance qui se tournait vers toi.

"Lève-toi, partons d'ici. L'ennemi t'a fait sortir de la terre du paradis; moi je ne t'installerai plus dans le paradis, mais sur un trône céleste. Je t'ai écarté de l'arbre symbolique de la vie; mais voici que moi, qui suis la vie, je ne fais qu'un avec toi. J'ai posté les chérubins pour qu'ils te gardent comme un serviteur; je fais maintenant que les chérubins t'adorent comme un Dieu.~
(Homélie ancienne pour le Grand et Saint Samedi - anonyme IV sc)

vendredi 18 avril 2014

 VENDREDI-SAINT
 
 
C'étaient nos souffrances qu'il portait, nos douleurs dont il était chargé ...
C'est à cause de nos fautes qu'il a été transpercé, c'est par nos péchés qu'il a été broyé ...
C'est par ses blessures que nous sommes guéris ...
Le juste, mon serviteur, justifiera les multitudes, il s'est chargé de leurs péchés. C'est pourquoi je lui donnerai 
la multitude en partage ... 
                                                                   (Is 53, 4 ... 12)
  ... Quand il eut pris le vinaigre, Jésus dit   :   
« Tout est accompli. » Puis, inclinant la tête, il remit l'esprit." 
(Jn 19, 30)
 
 "Ta croix, ô Christ, est la source de toutes les bénédictions, la cause de toute grâce. Par elle, les croyants tirent de leur faiblesse la force, du mépris reçu la gloire, et de la mort la vie. Désormais, l'unique offrande de ton corps et de ton sang donne leur achèvement à tous les sacrifices, car tu es, ô Christ, le véritable Agneau de Dieu, toi qui enlèves le péché du monde." (St Léon le Grand)

jeudi 17 avril 2014

JEUDI-SAINT

Parole du jour
Jn 13, 1 ... 15 
 Jeudi 17 avril

Avant la fête de la Pâque,
sachant que l'heure était venue
pour lui de passer de ce monde à son Père,
Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde,
les aima jusqu'au bout.
Au cours du repas,
alors que le démon a déjà inspiré à Judas Iscariote,
fils de Simon, l'intention de le livrer,
Jésus, sachant que le Père a tout remis entre ses mains,
qu'il est venu de Dieu et qu'il retourne à Dieu,
se lève de table, quitte son vêtement,
et prend un linge qu'il se noue à la ceinture ;
puis il verse de l'eau dans un bassin,
il se met à laver les pieds des disciples
et à les essuyer avec le linge qu'il avait à la ceinture ...
Après leur avoir lavé les pieds,
il reprit son vêtement et se remit à table.

Il leur dit alors : « Comprenez-vous ce que je viens de faire ?
Vous m'appelez 'Maître' et 'Seigneur',
et vous avez raison, car vraiment je le suis.
Si donc moi, le Seigneur et le Maître,
je vous ai lavé les pieds,
vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres.
C'est un exemple que je vous ai donné
afin que vous fassiez, vous aussi,
comme j'ai fait pour vous.


En Dieu pas de demi mesure, pas de demi teinte : "Il les aima jusqu'au bout." En Lui, la mort et la Résurrection sont un même mouvement en tant que la mort est liée au don de sa vie et la Résurrection au don de la vie pour tous. Dans le passage de l'Évangile, on laisse entendre que la Résurrection précède la mort de Jésus, parce qu'elle est déjà présente en Lui en ce sens que tout son être est habité par l'Amour avec un grand "A".
"Il se lève de table". Se lever est la traduction en français du terme grec qui signifie Ressusciter. "Il quitte son vêtement". Le terme est trop faible. Il faudrait traduire : Il dépose ... Il se dessaisit de son vêtement. En fait, il dépose sa vie, il s'en dessaisit, il donne sa vie. Et il le fait librement. Lui qu'on appelle Seigneur et Maître, il montre que la véritable Seigneurie, c'est le service de l'autre. Le Seigneur est le Serviteur. La véritable Royauté est celle de l'Amour et il appelle son disciple à prendre le même chemin : "Suis-moi !" ...
Venir communier à son Corps livré, à son Sang versé, c'est accueillir sa vie en la notre pour lui devenir semblable dans notre vie concrète, en devenant "serviteur" ...


Le Triduum Pascal




- Le jeudi Saint inaugure le « Triduum Pascal ». Ce dernier commence par la Messe du soir célébrée en mémoire de la Cène (le repas Pascal) pendant laquelle Jésus institua l’Eucharistie (la Messe). On lit le récit de la Pâque juive (Ex 12, 1-14), puis le texte de St Paul sur le repas du Seigneur (1 Co 11, 23-26) et l’Evangile du lavement des pieds (Jn 13, 1-15). Après cette lecture, le célébrant peut laver, devant 

l’autel, les pieds de quelques fidèles. Après l’Eucharistie, la « réserve eucharistique » (les hosties consacrées) est transportée en un lieu que l’on appelle « reposoir » où l’on peut se recueillir en méditant sur l’agonie de Jésus au Mont des oliviers (Mt 26, 36-46). Jusqu'à la veillée du Samedi soir qui fête la Résurrection, il n’y a plus ni Eucharistie, ni Baptême, ni mariage … ni son de cloche. 





- Le Vendredi Saint, on célèbre la Passion et la Mort de Jésus sur la Croix, spécialement lors du chemin de Croix et de « l’Office liturgique de la Croix » en fin d’après-midi, « En ce jour où « le Christ, notre Pâque, a été immolé » (1 Co 5, 7). l’Eglise médite la Passion de son Seigneur et Epoux, et vénère la Croix et, se souvenant qu’elle est née du côté du Christ endormi sur la Croix, elle intercède pour le salut du monde entier. » (De festis paschalibus n° 58) A la fin de cet office où est proclamée la « Passion de Jésus » selon l’Evangile de St Jean, a lieu le rite de la Communion ...



Le Samedi Saint est un jour de silence et d’attente. Jésus est au tombeau. On ne célèbre ni Messe, ni Baptême, ni Mariage ce jour-là. Les orientaux y voient le jour de la descente de Jésus au shéol, le « lieu » des morts : « Un grand silence enveloppe la terre … Dieu s’est endormi pour un instant, et il réveille ceux qui étaient  dans le shéol. Il va chercher l’homme comme la brebis perdue … » (Anonyme IVè sc)  La Célébration de la Résurrection commence le samedi soir par la Veillée Pascale : « C’est moi, dit le Christ, qui vous mène vers les hauteurs des cieux, c’est moi votre Résurrection. Je suis moi-même la Vie et maintenant je m’unis à toi ! » Oui, Christ est vraiment ressuscité, en Lui, l’Amour a vaincu la mort et le      péché! ...




- Le Dimanche de Pâques. Le mot « Pâques » signifie « Passage ». Par son « Passage » de la mort à la Vie par un Amour plus fort que la mort, le Christ a sauvé l’Homme du péché et l’a appelé à la vie éternelle qui est ‘Communion avec Dieu’ (Père, Fils et St-Esprit), et donc ‘avec les autres’ (communion des Saints). La Fête de Pâques est le sommet du calendrier liturgique chrétien. Ce jour-là est marqué dans les églises par la couleur blanche ou dorée, symbole de Vie et de Joie. La fête de Pâques oriente vers celle de la Pentecôte où la Puissance de Vie du Christ ressuscité s’empare de tous ceux qui s’ouvrent à sa Vie :  « vous allez recevoir une force quand le Saint-Esprit viendra sur vous ; vous serez alors mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre. » (Ac 1, 8) « Tous furent remplis d’Esprit Saint ... » (2, 4)   


Église en marche 
Suite du Christ ressuscité
Dans la puissance d'amour de l'Esprit-Saint
Au milieu des femmes et des hommes d'aujourd'hui.
Christ au coeur de l'Humanité
comme le levain dans la pâte:
"Voici que je fais toutes choses nouvelles !"



mercredi 16 avril 2014

Semaine Sainte

Mercredi-Saint
Mt 26, 14-25
Mercredi 16 avril

 Le soir venu,
Jésus se trouvait à table avec les Douze.
Pendant le repas, il leur déclara :
« Amen, je vous le dis :
l'un de vous va me livrer. »
Profondément attristés,
ils se mirent à lui demander, l'un après l'autre :
« Serait-ce moi, Seigneur ? »
Il leur répondit :
« Celui qui vient de se servir en même temps que moi,
celui-là va me livrer.
Le Fils de l'homme s'en va,
comme il est écrit à son sujet ;
mais malheureux l'homme
par qui le Fils de l'homme est livré !
Il vaudrait mieux que cet homme-là
ne soit pas né ! »
Judas, celui qui le livrait,
prit la parole :
« Rabbi, serait-ce moi ? »
Jésus lui répond :
« C'est toi qui l'as dit ! »


Que ne ferait-on pas pour de l'argent ! Jésus lui-même l'avait enseigné : «Nul ne peut servir deux maîtres ; car, ou il haïra l’un et aimera l’autre, ou il s’attachera à l’un et méprisera l’autre : vous ne pouvez servir Dieu et Mammon» (Lc 6, 24). Il parle de Mammon comme d’une puissance inique, capable de prendre possession du cœur de l’homme, de le plier à sa loi et de devenir son idole, son dieu. Mammon, c'est l'argent. Judas qui tenait la bourse s'est laissé prendre au piège. Il a trahit pour trente deniers ! Nul n'est à l'abri de succomber à la tentation et de trahir le Maître. Et il est bien des formes d'argent !
Lorsqu'il se rend compte de son forfait en apprenant que Jésus est condamné à mort. La bulle où il s'était enfermée éclate et le ramène à la réalité. Il tombe dans le désespoir, se fait son propre juge et se condamne lui-même à la pendaison. Il n'a pas compris l'immense miséricorde de Jésus. Pierre qui devait renier Jésus la découvrira dans ce regard de Jésus sur lui après son méfait : "Le Seigneur, s'étant retourné, regarda Pierre. Et Pierre se souvint de la parole que le Seigneur lui avait dite: Avant que le coq chante aujourd'hui, tu me renieras trois fois. Et étant sorti, il pleura amèrement." (Lc 22, 61-62) Ce regard de Jésus aurait pu sauver Judas de la mort qu'il s'est infligée lui-même en le détournant de son regard tourné vers lui-même. Voici une parole du Pape François qu'il nous faut accueillir pour nous-même : " Ne te décourage pas. Lui t’aime. Laisse-toi regarder par Lui ! Rien de plus". 

mardi 15 avril 2014

Semaine Sainte

Mardi-Saint
Jn 13, 21-33.36.38
15 avril

 A l'heure où Jésus passait de ce monde à son Père,
au cours du repas qu'il prenait avec ses disciples,
il fut bouleversé au plus profond de lui-même,
et il attesta :
« Amen, amen, je vous le dis :
l'un de vous me livrera. »
Les disciples se regardaient les uns les autres,
sans parvenir à comprendre de qui Jésus parlait.
Comme il y avait à table, tout contre Jésus,
l'un de ses disciples, celui que Jésus aimait,
Simon-Pierre lui fait signe de demander à Jésus
de qui il veut parler.
Le disciple se penche donc sur la poitrine de Jésus
et lui dit :
« Seigneur, qui est-ce ? »
Jésus lui répond :
« C'est celui à qui j'offrirai
la bouchée que je vais tremper dans le plat. »
Il trempe la bouchée,
et la donne à Judas, fils de Simon l'Iscariote.
Et, quand Judas eut pris la bouchée,
Satan entra en lui.
Jésus lui dit alors :
« Ce que tu fais, fais-le vite. »
Mais aucun des convives ne comprit le sens de cette parole.
Comme Judas tenait la bourse commune,
certains pensèrent que Jésus voulait lui dire
d'acheter ce qu'il fallait pour la fête,
ou de donner quelque chose aux pauvres.
Quand Judas eut pris la bouchée, il sortit aussitôt ;
il faisait nuit.

Quand il fut sorti, Jésus déclara :
« Maintenant le Fils de l'homme est glorifié,
et Dieu est glorifié en lui.
Si Dieu est glorifié en lui,
Dieu en retour lui donnera sa propre gloire ;
et il la lui donnera bientôt.

Mes petits enfants,
je suis encore avec vous,
mais pour peu de temps, et vous me chercherez.
J'ai dit aux Juifs :
'Là où je m'en vais,
vous ne pouvez pas y aller.'
Je vous le dis maintenant à vous aussi.

Simon-Pierre lui dit :
« Seigneur, où vas-tu ? »
Jésus lui répondit :
« Là où je m'en vais,
tu ne peux pas me suivre pour l'instant ;
tu me suivras plus tard. »
Pierre lui dit :
« Seigneur, pourquoi ne puis-je pas te suivre maintenant ?
Je donnerai ma vie pour toi ! »
Jésus réplique :
« Tu donneras ta vie pour moi ?
Amen, amen, je te le dis :
le coq ne chantera pas
avant que tu m'aies renié trois fois. »


 "La gloire de Dieu, c'est l'Homme vivant". (St Irénée) Trahi par l'un des siens, renié par un autre ... Jésus en s'offrant librement, sans haine, va remettre l'Homme debout (sens du mot "résurrection"), le rendre à lui-même. C'est ainsi que Pilate présentant Jésus revêtu du manteau de roi, dira : "Voici l'Homme !" Prophétiquement, il montre qui est l'Homme. Il le montre dans le don total que Jésus fait de Lui-même, dans la plénitude de l'Amour. Car le don que Jésus fait, Il le fait pour ceux-là même qui le trahissent et le crucifient. Jésus se dépouille totalement de Lui-même, se dessaisit de sa vie pour ceux qui le regardent comme leur ennemi. Une seule chose compte pour Lui, la libération et la guérison de l'Homme, sa santé (salut) retrouvée, celle du cœur. L'Homme rendu à lui-même est appelé à entrer en pleine communion avec Dieu : "l'Homme vivant, c'est la vision de Dieu". (St Irénée) C'est que fondamentalement Dieu et l'Homme ont même nature spirituelle : l'Amour. Dieu dit : "Faisons l'Homme à notre Image et ressemblance ..." En Jésus les deux s'unissent, Il est vrai Dieu et vrai Homme.

mardi 8 avril 2014

Bonne Nouvelle
Lundi 7 avril
Jn 8, 21-30
 
Il leur répondit : 
« Vous, vous êtes d'en bas ; moi, je suis d'en haut. 
Vous êtes de ce monde ; moi, je ne suis pas de ce monde.
 C'est pourquoi je vous ai dit que vous mourrez dans vos péchés.
 Si, en effet, vous ne croyez pas que moi, JE SUIS, 
vous mourrez dans vos péchés... »
Jésus leur déclara : 
« Quand vous aurez élevé le Fils de l'homme, 
alors vous comprendrez que moi, JE SUIS, 
et que je ne fais rien par moi-même, mais tout ce que je dis, 
c'est le Père qui me l'a enseigné. 
Celui qui m'a envoyé est avec moi ; 
il ne m'a pas laissé seul 
parce que je fais toujours ce qui lui plaît. »
Sur ces paroles de Jésus, beaucoup crurent en lui.
 

 

Il y a une différence entre "ce monde" dont  Jésus dit ne pas faire parti et le "Royaume" dont il est le Roi. Le monde selon St Jean, c'est celui du rapport de force où chacun cherche à avoir la meilleure place, celle d'une domination destructrice qui aliène autrui ... C'est le monde du péché. Le Royaume, c'est celui de l'Amour du frère premier servi. Le trône en est la Croix. C'est sur ce trône que Jésus reçoit le vrai pouvoir. La Royauté de Jésus, c'est celle du Service et son pouvoir, c'est celui de l'Amour jusqu'au bout. Le geste évangélique correspondant  à cette réalité, que nous pouvons retenir, c'est celui du lavement des pieds :   
 
Avant la fête de la Pâque, 
sachant que l’heure était venue pour lui 
de passer de ce monde à son Père, Jésus, 
ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, 
les aima jusqu’au bout.
Au cours du repas ... 
Jésus, sachant que le Père a tout remis entre ses mains, 
qu’il est sorti de Dieu et qu’il s’en va vers Dieu,
se lève de table, dépose son vêtement, 
et prend un linge qu’il se noue à la ceinture ;
puis il verse de l’eau dans un bassin. 
Alors il se mit à laver les pieds des disciples 
et à les essuyer avec le linge qu’il avait à la ceinture. 
C’est un exemple que je vous ai donné 
afin que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous. 
 (Jn 13, 1-15)


lundi 7 avril 2014

Bonne Nouvelle
Lundi 7 avril
Jn 8, 1-11
 
 Jésus s'était rendu au mont des Oliviers ;
de bon matin, il retourna au Temple.
Comme tout le peuple venait à lui,
il s'assit et se mit à enseigner.
Les scribes et les pharisiens lui amènent une femme
qu'on avait surprise en train de commettre l'adultère.
la font avancer,et disent à Jésus :
« Maître, cette femme a été prise en flagrant délit d'adultère.
Or, dans la Loi, Moïse nous a ordonné
de lapider ces femmes-là. Et toi, qu'en dis-tu ? »
Ils parlaient ainsi pour le mettre à l'épreuve,
afin de pouvoir l'accuser. Mais Jésus s'était baissé et, du doigt,
il traçait des traits sur le sol.
Comme on persistait à l'interroger, il se redressa et leur dit :
« Celui d'entre vous qui est sans péché,
qu'il soit le premier à lui jeter la pierre. »
Et il se baissa de nouveau pour tracer des traits sur le sol.
Quant à eux, sur cette réponse,
ils s'en allaient l'un après l'autre,
en commençant par les plus âgés.
Jésus resta seul avec la femme en face de lui.
Il se redressa et lui demanda :
« Femme, où sont-il donc ?
Alors, personne ne t'a condamnée ? »
Elle répondit : « Personne, Seigneur. »
Et Jésus lui dit :
« Moi non plus, je ne te condamne pas.
Va, et désormais ne pèche plus. »
 
 
 Voici un Évangile, une Bonne Nouvelle essentielle, qu'il faut replacer dans l'Histoire du Salut. Dans l'Ancien Testament, les relations entre Dieu et son Peuple sont définis par l'analogie de Dieu comme Époux et Israël comme Épouse : "Il adviendra en ce jour-là, oracle de Yahvé, que tu m'appelleras "mon Mari" ..." (Os 2, 18) - "Ainsi parle Yahvé : Je me rappelle l'affection de ta jeunesse, l'amour de tes fiançailles, alors tu marchais derrière moi au désert, dans une terre qui n'est pas ensemencée. Israël était une part Sainte pour Yahvé." (Jér 2,2) Comme il est beau d'appeler l'Épouse "une part Sainte". - "Ton créateur est ton Époux, Yahvé Sabaot est son nom, le Saint d'Israël est ton rédempteur, on l'appelle Dieu de toute la terre." (Is 54, 5) Et pensons aussi au livre du Cantique des Cantiques, etc ...
Aussi, l'infidélité de l'Épouse s'exprime dans la notion "d'adultère". Car voilà ! Israël s'est détourné de Dieu. Il s'est "éloigné" (Jér 2, 5), il a "abandonné l'Epoux" (v. 13) et finalement l'a "oublié" (v. 32) Écoutons les reproche de l'Epoux : "Sur toute colline élevée, et sous tout arbre vert tu t'es couchée comme une prostituée ... Comment oses-tu dire : "Je ne me suis pas souillée, après les Baals je n'ai pas couru" ? Regarde tes traces dans la vallée, reconnais ce que tu as fait. Chamelle écervelée, courant en tout sens, ânesse sauvage, habitué au désert, dans l'ardeur de son désir, elle aspire le vent; son rut qui le freinera ? Quiconque veut la chercher n'a aucune peine : il la trouve en un mois ... Mais tu dis : "Non ! inutile ! car j'aime les Étrangers et je veux courir après eux." (v. 20-25) Et cet appel de l'Epoux : "Reviens Israël rebelle, oracle de Yahvé, je n'aurai plus pour vous un visage sévère, car je suis miséricordieux, - oracle de Yahvé - je ne garde pas pour toujours ma rancune. Reconnais seulement ta faute ..." (v. 31, 2-13) Ouvrons le livre du prophète osée : "Mon épouse infidèle, je vais la séduire,je vais l'entraîner jusqu'au désert,et je lui parlerai cœur à cœur ... En ce jour-là, déclare le Seigneur,voici ce qui arrivera :Tu m'appelleras : « Mon époux »et non plus : « Mon maître » ... J'éloignerai de ses lèvres les noms des Baals, ses maîtres, on ne prononcera plus leurs noms ... Tu seras ma fiancée, et ce sera pour toujours.Tu seras ma fiancée, et je t'apporterai la justice et le droit, l'amour et la tendresse ; tu seras ma fiancée, et je t'apporterai la fidélité, et tu connaîtras ton Dieu." (Os 2, 16-21) St Paul écrit : "Si nous sommes infidèle, Dieu, lui reste fidèle car il ne peut se renier Lui-même." (2 Tim 2, 13) Ce qui était dit sous d'autre terme en Deutéronome 32, 4 : " Il est le Rocher; son œuvre est parfaite, car toutes ses voies sont équitables; c’est un Dieu fidèle et sans injustice."A travers la femme adultère, c'est tout Israël qui est visé. Aussi Jésus va-t-il leur montrer symboliquement en quoi ceux qui sont la pour accuser cette femme, sont dans la même situation. Que fait-il ? - Avec son doigt, il trace des signes sur le sol montrant ainsi que l'infidélité conduit à la poussière et que cette infidélité se résume dans la non observance des dix Paroles de vie (les dix commandements. En effet, sur la montagne du Sinaï, Dieu grave ces "débarim" (Paroles en hébreu) avec son doigt : "Quand il eut fini de parler avec Moïse sur le mont Sinaï, il lui remit les deux Tables du Témoignage (de l'Alliance), tables de pierre écrites du "doigt de Dieu"." (Ex 31, 18) Et Jésus dira chasser les démons par le "doigt de Dieu" qui est "l'Esprit de Dieu" (Lc 11, 20; Mt 12, 28) Les juifs présent connaissent les Écritures et ils ont bien compris. Ils s'en vont les uns après les autres, renvoyés à leurs propres infidélités ... Quelle leçon de la part de Jésus ? Lui, l’Époux (symbolique des noces de Cana (Jn 2, 1-11) (voir aussi Mc 2, 20 etc ...), Il n'est pas venu pour juger, condamner, mais pour sauver (Jn 3, 17) car l'Epoux aime son Épouse et il ira jusqu'à donner sa vie pour elle : "... Il s'est livré pour elle ; il voulait la rendre sainte en la purifiant par le bain du baptême et la Parole de vie ; il voulait se la présenter à lui-même, cette Église, resplendissante, sans tache, ni ride, ni aucun défaut ; il la voulait sainte et irréprochable ... " (Eph 5, 25-27) C'est là tout le mystère de l'Incarnation et c'est sur ce roc que s'ancre le Sacrement du mariage. La fidélité étant l'un des piliers essentiel du mariage ... : Va et désormais ne pèche plus : " L'infidélité est destruction, la fidélité construit ... (Mt 7, 24-27)

dimanche 6 avril 2014

 Dimanche 6 avril
5ème dimanche de Carême
Jn 11, 1-45

Marthe dit à Jésus :
« Seigneur, si tu avais été là, mon frère ne serait pas mort.
Mais je sais que, maintenant encore,
Dieu t'accordera tout ce que tu lui demanderas. »
Jésus lui dit : « Ton frère ressuscitera. »
Marthe reprit :
« Je sais qu'il ressuscitera au dernier jour,
à la résurrection. »
Jésus lui dit :
« Moi, je suis la résurrection et la vie.
Celui qui croit en moi, même s'il meurt, vivra ;
et tout homme qui vit et qui croit en moi ne mourra jamais.
Crois-tu cela ? »
Elle répondit :
« Oui, Seigneur, tu es le Messie, je le crois ;
tu es le Fils de Dieu, celui qui vient dans le monde...

 Jésus, pris par l'émotion, arriva au tombeau.
C'était une grotte fermée par une pierre.
Jésus dit : « Enlevez la pierre. »
Marthe, la soeur du mort, lui dit :
« Mais, Seigneur, il sent déjà ;
voilà quatre jours qu'il est là. »
Alors Jésus dit à Marthe :
« Ne te l'ai-je pas dit ? Si tu crois, tu verras la gloire de Dieu. »
On enleva donc la pierre.
Alors Jésus leva les yeux au ciel et dit :
« Père, je te rends grâce parce que tu m'as exaucé.
Je savais bien, moi, que tu m'exauces toujours ;
mais si j'ai parlé, c'est pour cette foule qui est autour de moi,
afin qu'ils croient que tu m'as envoyé. »
Après cela, il cria d'une voix forte :
« Lazare, viens dehors ! »
Et le mort sortit, les pieds et les mains attachés,
le visage enveloppé d'un suaire. Jésus leur dit :
« Déliez-le, et laissez-le aller. »


Ce récit se situe à un moment charnière de l'Évangile de Jean. Il s'agit du 7ème signe. Le chiffre 7 a une signification particulière de perfection. Il s'agit donc d'un signe essentiel. Lazare comme tout être humain, dès sa naissance, était voué à la mort biologique : de la vie à la mort. Jésus lui, qui s'est fait solidaire de l'humanité et donc de cette réalité, va inverser le cours du temps en faisant passer l'humanité de la mort à la vie par sa propre résurrection. Le signe de la "résurrection de Lazare" nous le dit avec force. Les dix premiers chapitre de l'Evangile de Jean nous montre à travers les "oeuvres" de Jésus ce passage de la mort à la vie à travers libérations et guérisons ... A partir de la "Résurrection de Lazare", nous allons vers Jérusalem où Jésus va vivre ce passage dans sa propre vie par le don qu'il va faire de lui-même. Ce récit charnière nous concerne tous. Le Christ est pour nous charnière : "de la vie à la mort" CHRIST "de la mort à la vie". Il est le PASSEUR (sens du mot Pâques = Passage). Celui qui fait passer de la rive de ce monde à celle du Royaume : "Voici que je fais toute chose nouvelle !" (Ap 21, 6) Comme à marthe, Jésus nous dit : Crois-tu cela ?"

mardi 1 avril 2014

Mardi 1er avril
Jn 5, 1-16

A Jérusalem, près de la Porte des Brebis,
il existe une piscine qu'on appelle en hébreu Bézatha.
Elle a cinq colonnades,
sous lesquelles étaient couchés une foule de malades :
aveugles, boiteux et paralysés. 
Il y en avait un qui était malade depuis trente-huit ans.
Jésus, le voyant couché là,
et apprenant qu'il était dans cet état depuis longtemps,
lui dit : « Est-ce que tu veux retrouver la santé ? »
Le malade lui répondit :
« Seigneur, je n'ai personne pour me plonger
dans la piscine au moment où l'eau bouillonne ;
et pendant que j'y vais, un autre descend avant moi. »
Jésus lui dit : « Lève-toi, prends ton brancard, et marche. »
Et aussitôt l'homme retrouva la santé.
Il prit son brancard : il marchait !


Désormais, il n'est plus besoin de se jeter dans la piscine de Bézatha et de vouloir le faire avec ses propres forces défaillantes. Jésus est la vraie piscine. La piscine baptismale symbolise cette réalité spirituelle. Le catéchumène plongé dans l'eau baptismale est en fait plongé en Jésus et il en sort renouvelé dans tout son être : "Tu es devenu une création nouvelle, tu as revêtu le Christ." C'est par l'entremise de l'Église, Corps du Christ, que se réalise cette guérison. Chaque sacrement d'ailleurs réactualise cette grâce de Salut ... de Santé profonde. Ce qui est demandé à l'homme, c'est sa foi en Jésus, son adhésion à la guérison : « Est-ce que tu veux retrouver la santé ? » Et le désir, la volonté de prendre le chemin de vie à sa suite : « Te voilà en bonne santé. Ne pèche plus ... » Prends le chemin de l'Amour !