Mt 22, 15-21
Dimanche 19 octobre
Les pharisiens se concertèrent pour voir comment prendre en faute Jésus
en le faisant parler. Ils lui envoient leurs disciples, accompagnés des
partisans d'Hérode : « Maître, lui disent-ils, nous le savons : tu es
toujours vrai et tu enseignes le vrai chemin de Dieu ; tu ne te laisses
influencer par personne, car tu ne fais pas de différence entre les
gens. Donne-nous ton avis : Est-il permis, oui ou non, de payer l'impôt à
l'empereur ? »
Mais Jésus, connaissant leur perversité, riposta : «
Hypocrites ! pourquoi voulez-vous me mettre à l'épreuve ? Montrez-moi
la monnaie de l'impôt. »
Ils lui présentèrent une pièce d'argent. Il leur dit : « Cette effigie et cette légende, de qui sont-elles ? - De l'empereur César », répondirent-ils.
Alors il leur dit : « Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu.
Ils lui présentèrent une pièce d'argent. Il leur dit : « Cette effigie et cette légende, de qui sont-elles ? - De l'empereur César », répondirent-ils.
Alors il leur dit : « Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu.
Pharisiens et Hérodiens font alliance pour tendre un piège à Jésus.
C’est une alliance étonnante, quasi contre nature! D’un côté des
pharisiens, c'est-à-dire des juifs conservateurs nationalistes, et de l’autre
des Hérodiens, c'est-à-dire des collabos avec l’occupant romain. Nous sommes
dans les années 30. L’homme qui gouverne l’immense empire romain
s’appelle Tibère, un vieillard qui vit à Capri. Son effigie, son
visage, sa figure est sur toutes les pièces de monnaie ...
La question est d'importance, car payer l’impôt c’est faire acte
d’allégeance envers l’empereur païen, ne pas le payer c’est lui refuser
d’être soumis, c’est lancer le signal d'une insurrection, d'un
soulèvement contre le pouvoir établi. Cette question est diaboliquement
habile: si Jésus dit oui, payons l’impôt, il perd toute sa popularité
auprès du peuple un peuple qui attend un messie, un libérateur chassant
l’envahisseur. Si Jésus dit non, ne payons pas l’impôt, il sera alors
dénoncé à l’autorité comme agitateur et opposant contre Rome. Ainsi
est-ce un vrai dilemme, quoi que Jésus réponde, il est perdu!
César, lui aussi, appartient à Dieu! L’argument de Jésus est donc le
suivant, si cette pièce appartient à César, parce qu’elle en porte
l’effigie, son image et son inscription, combien plus ceux qui sont à
l’image et la ressemblance de Dieu, doivent revenir à Dieu. Si César a
pu imprimer son image sur les pièces de monnaies, qu’il faut donc lui
rendre, à combien plus forte raison la personne humaine marquée à
l’effigie de Dieu doit-elle se rendre toute entière à Dieu!
Cette pensée de Jésus est tout à fait remarquable! Par l’ajout de ce
second volet, totalement inattendu, Jésus change les perspectives.
Jésus n’est pas venu pour trancher des litiges humains, le détail du
temporel, mais pour nous montrer le chemin qui conduit à Dieu. Ce chemin
est celui de l’humble reconnaissance, l’humble acceptation que tout est
issu de Dieu et que tout est fait pour retourner à Dieu
(exitus/reditus). (Père Jérôme-Jean)
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