Marie rendit grâce au Seigneur en disant :
« Mon âme exalte le Seigneur,
exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur !
Il s’est penché sur son humble servante ;
désormais tous les âges me diront bienheureuse.
Le Puissant fit pour moi des merveilles ;
Saint est son nom !
Sa miséricorde s’étend d’âge en âge
sur ceux qui le craignent.
Déployant la force de son bras,
il disperse les superbes.
Il renverse les puissants de leurs trônes,
il élève les humbles.
Il comble de biens les affamés,
renvoie les riches les mains vides.
Il relève Israël son serviteur,
il se souvient de son amour,
de la promesse faite à nos pères,
en faveur d’Abraham et sa descendance à jamais. »
Marie resta avec Élisabeth environ trois mois,
puis elle s’en retourna chez elle.
Le
Magnificat fait penser à cette Parole de Jésus exultant de joie dans
l'Esprit-Saint : « Je te bénis Père d’avoir caché cela aux sages et
aux savants et de l’avoir révélés aux humbles » (Mt 11, 25)
. Marie est de ces anawims , les pauvres de cœur ... Décentrée
d'elle-même, burinée par la Parole de Dieu sans cesse ruminée, elle est à
l'écoute et tout son être s'ajuste sur ce qu'elle entend. Sa réponse change la face du monde : "Voici la servante du Seigneur, qu'il me soit fait selon ta Parole." (Lc 1, 38) Aussi, "tous les âges la diront "Bienheureuse" ! Mais elle sait que cette capacité à dire "oui" lui vient de celui qui l'appelle : "Le Puissant fit pour moi des merveilles, Saint est son Nom." Aussi se reconnaît-elle "humble servante". Ce
"Puissant" est "l'Amour" en sa toute puissance, car en Dieu il n'y a
pas d'autre puissance. C'est une Puissance de Vie, une Puissance de
Salut, c'est-à-dire de libération. Une libération offerte à tout le peuple d'Israël ... à toute l'humanité : "Prenez
et buvez en tous, car ceci est le Sang de l'Alliance Nouvelle et
Éternelle, qui sera versé pour vous et pour la multitude, en rémission
des péchés". C'est
le Sang de Dieu, Lui qui prend chair en Marie ... c'est le Sang de
Marie qui donne à Dieu de s'incarner ... c'est le Sang d'une Humanité
purifiée, la notre ... Le chant du Magnificat qui est un chant de victoire comme on en retrouve au long de l'Ancienne alliance (Ex 15, 1-21; 1 S 2, 1-10; Is 61, 10-11 etc ...) oriente vers le Mystère Pascal où "l'Amour invincible de Dieu" (Is 9, 6) triomphe de la mort en triomphant du péché ...
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